Bethsaïde (de l'hébreuבית צידהbeth-tsaida, « maison de la pêcherie » ou « maison de l'approvisionnement »)[1] est une ancienne ville deGalilée. Elle est située sur la rive nord-est dulac de Tibériade, non loin de l'endroit où leJourdain s'y jette.
En30,Hérode PhilippeII, qui gouverne la région depuis l'an-4 à la suite de la mort de son pèreHérodeIer le Grand, décide d'y bâtir une grande ville, en plus deCésarée de Philippe qu'il a créé en agrandissant la ville deBanias (Golan) plus au nord. Il accorde le statut depolis à la ville, la fortifie et change son nom enJulias en l'honneur deLivie, la femme de l'empereurAuguste morte en29. À l'époque le niveau dulac de Tibériade se situe 25 mètres au-dessus du niveau actuel et Bethsaïde/Julias est donc construite au bord du lac. C'était un petit bourg de pêcheurs non loin du débouché duJourdain[2].
Elle est à nouveau détruite dans l'Antiquité par un tremblement de terre et une inondation[2]. Pendant leMoyen Âge, les villages des alentours réutilisent les pierres des ruines pour la construction de leurs maisons.
Dans la ville, on a trouvé des instruments de pêche qui témoignent que les ressources économiques de la ville reposaient principalement sur la pêche dans le lac de Tibériade. On a découvert également deux monnaies d'argent datées de143av. J.-C., des monnaies de bronze du règne d'Alexandre Jannée et une monnaie du règne d'Hérode Philippe II.
En 2018, un bloc de basalte sculpté de trois cavités, est mis au jour. Selon l'archéologue Mordechai Aviam, il pourrait correspondre au reliquaire des apôtres André, Philippe et Pierre[4],[5]. Le site a aussi révélé des thermes romains et une basilique byzantine, ainsi que la sculpture d'une lionne datant probablement duIVe siècle. Mais seloncertains[Qui ?], cette ville aurait pu prendre la place de la première à la suite de sa destruction parun séisme[Lequel ?].
Bethsaïde est connue dans leNouveau Testament comme une ville de résidence desapôtresPierre et de son frèreAndré, ainsi queJean et son frèreJacques le Majeur. L'apôtrePhilippe et le disciple de Jean au côté d'André, dont le nom n'est pas mentionné, semblent tous être de Bethsaïde d'après l'évangile attribué à Jean. Selon lesévangiles synoptiques, Pierre disposait peut-être d'une autre résidence àCapharnaüm, de l'autre côté duJourdain, où se trouvait ce que les Évangiles appellent "la maison" où Jésus revient périodiquement entre deux voyages de mission. Quelle que soit la date retenue pour lacrucifixion de Jésus, Bethsaïde est alors la capitale de latétrarchie dePhilippe.
Selon lesévangiles,Jésus de Nazareth, considéré comme le Messie, aurait marché sur les eaux dulac de Tibériade près de Bethsaïde. D'après l'évangile de Marc (Mc 8:23ss), Jésus y guérit unaveugle en lui mettant de la salive sur les yeux puis en luiimposant les mains, une première et une seconde fois.
« Malheur à toi,Corozaïn ! Malheur à toi, Bethsaïde ! Car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous, avaient été faits dansTyr etSidon, il y a longtemps qu'elles auraient fait pénitence, assises avec le sac et la cendre[6]. »
Dans l'Évangile selon Marc, l'incrédulité de Bethsaïde est mise en avant lors de la guérison de l'aveugle de Bethsaïde, à la fois à la cause de la difficulté de la guérison et de l'interdit que Jésus lui ordonne :
« Ils arrivèrent à Bethsaïde, et on lui amena un aveugle qu’on le pria de toucher. Prenant la main de l’aveugle, Jésus le conduisit hors du bourg, lui mit de sa salive sur les yeux, et, lui ayant imposé les mains, lui demanda s’il voyait quelque chose. L’aveugle leva les yeux et dit : “ Je vois les hommes qui marchent, semblables à des arbres.” Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux, et il le fit regarder. Alors il fut si bien guéri, qu’il voyait distinctement toutes choses. Alors Jésus le renvoya dans sa maison, en lui disant : “ Va dans ta maison, sans entrer dans le bourg, ni parler de ceci à personne du bourg"[7]. »