Au, Bernes est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Quentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 120 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (94,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (95,2 %), zones urbanisées (4,8 %)[15]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Bernes en 2018 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion derésidences secondaires et logements occasionnels (2,6 %) inférieure à celle du département (8,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 92,5 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (91,5 % en 2013), contre 60,3 % pour la Somme et 57,5 % pour la France entière[I 3].
Mathieu de Béthencourt, chanoine de lacollégiale de Saint-Quentin, donne son fief seigneurial de Bernes au chapitre de son établissement religieux en 1204.
La famille primitive de Bernes en conserve la partie restante[16].
Le château se trouvait en face de l'église, il n'en subsiste que des traces de souterrains[16].
Sur laCarte de Cassini ci-contre (vers 1750], les deux symboles situés à droite de Berne signifient que le village est une paroisse et qu'il possède un château. Au sud du village, il existait un moulin à vent en bois et deux hameauxFleschin comportant une ferme et une dizaine de maisons de nos jours etAix , hameau aujourd'hui disparu et dont la présence est rappelée sur le cadastre par "le Chemin d'Aix", la "Vallée d'Aix"", le "Fossé d'Aix'.'
Comme d'autres villages de la région, Bernes est sorti meurtri de la Grande Guerre car le village a été entièrement rasé en 1917 par les Allemands. Des 23 communes qui composaient le canton de Roisel, seules 2 ont échappé à la destruction : Vraignes-en-Vermandois et Tincourt-Boucly qui ont servi à héberger la population évacuée des autres villages avant leur destruction[17].
Le 28 août 1914, soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Bernes[18]. Dès lors commença l'occupation allemande qui dura jusqu'en mars 1917. Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Péronne, l'activité des occupants consistait principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la kommandantur obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien. En février 1917, le général Hindenburg décida de la création d'une ligne défense à l'arrière du front ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises. Dès le 15 février les habitants furent évacués, emmenés à Vraignes. En mars 1917, avant le retrait des troupes allemandes sur laligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin, les maisons sont pillées et incendiées, le village est systématiquement détruit. L'église, la mairie, les écoles et toutes les maisons sont dynamitées et les arbres sciés à 1 m de hauteur[19].
Bernes, où près de 600 habitants vivaient paisiblement avant la guerre, est totalement détruit. L'église n'est plus qu'un amas de ruines; Les maisons, les granges ont été minées, dynamitées , incendiées. Près du cimetière civil,reposent plus de 250 soldats allemands[20]".
Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il sera le théâtre de nombreux combats en mars-avril 1917. Les ruines du village seront plusieurs fois reprises par chaque camp et ce n'est qu'aux alentours du 10 septembre 1918, lors de labataille de la ligne Hindenburg que Bernes et Fléchin seront définitivement libérés par les britanniques[21].
Les habitants revinrent s'installer dans le village et alors démarra une phase de reconstruction, qui durera presque une décennie, menée par une coopérative de reconstruction, administrant la perception des droits de guerre. De 590 habitants avant la guerre en 1911, Bernes n'en comptait plus que 336 en 1921. Les noms des 24 soldats bernois morts durant ce conflit figurent sur le monument aux morts[22]. Vu les souffrances endurées par la population pendant les quatre années d'occupation et les dégâts aux constructions[23], la commune s'est vu décerner laCroix de guerre 1914-1918 (France) le 27 octobre 1920[24].
Carte montrant l'étendue des destructions de Bernes
Carte postale du village détruit vers 1920.
Inauguration du Monument aux Morts de Bernes en présence notamment de la fanfare deJeancourt à droite.
Pour l'année scolaire 2016-2017, la commune gère une école maternelle et élémentaire de46 élèves, située en zone B[28].
Les communes deVillers-Faucon,Roisel et Bernes se sont organisées en regroupement pédagogique intercommunal (RPI) pour la gestion de l'enseignement primaire local. À la rentrée de septembre 2019, l'école de Villers-Faucon n'accueille plus d'élèves[29].
En 2020, l'aspect financier est géré par le syndicat scolaire de la Haute Somme (Sisco) concernant huit communes : Bernes, Pœuilly, Hancourt, Hervilly-Montigny, Hesbécourt, Vraignes-en-Vermandois, Villers-Faucon et Roisel. Le syndicat a la responsabilité de deux sites, avec deux classes maternelles à Bernes, et surtout neuf classes à Roisel, trois en maternelle et six en primaire[30].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[32].
En 2022, la commune comptait 354 habitants[Note 4], en évolution de +0,28 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Église Saint-Martin. L'église primitive se trouvait dans le cimetière. Elle a été détruite en 1917 et reconstruite à l'identique après les hostilités, dans le centre du village[35].
La Vierge du souvenir. À la mémoire de deux habitants du village[36].
Monument aux morts. Il se trouve devant la mairie, dans la cour qui, fermée par une grille, est aussi la cour de récréation de l'école.
La commune ne porte, ni n'a porté officiellement ces armes, qui ne sont pas davantage celles d'une famille suzeraine du lieu. Mais elles sont avérées par l'usage, et conservent le mystère de leurs origines.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Gaël Rivallain, Anne Kanaan, « Une ultime classe sauvée : L'académie est revenue mardi sur la suppression à Bouchoir, de nouveaux postes sont prévus à Abbeville. »,Courrier picard, éditiion Picardie maritime,,p. 11.
↑« Roisel claque la porte du syndicat scolaire »,Courrier pixcard,,p. 20.