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Marquis de Bellefonds | ||
Bernardin Gigault, marquis de Bellefonds Portrait parJoseph Albrier | ||
| Naissance | ||
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| Décès | (à 64 ans) àVincennes | |
| Origine | ||
| Dignité d'État | Maréchal de France | |
| Années de service | 1643 – 1694 | |
| Conflits | Guerre de Hollande Guerre de Dévolution Guerre de la Ligue d'Augsbourg | |
| Distinctions | Chevalier des ordres du roi Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis | |
| Autres fonctions | Gouverneur de la ville et du château deValognes Premier maître d'hôtel du roi Premier écuyer de la dauphine | |
| Famille | Gigault de Bellefonds | |
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Bernardin (de[1]) Gigault, marquis de Bellefonds, seigneur de l'Île-Marie (Picauville) et de Gruchy, né en 1630, mort le àVincennes, est unmilitairefrançais,maréchal de France en 1668.
Né dans la familleGigault de Bellefonds, il est le fils d'Henri-Robert Gigault, seigneur deBellefonds, de Gruchy et deChef-du-Pont, gouverneur deValognes et intendant de lagénéralité de Caen, et de Marie d'Avoynes, fille de Robert du Quesnoy et de Gruchy et de Jeanne d'Achey-de-Serquigny. Son grand-père est Bernardin Gigault de Bellefonds, gouverneur deValognes et de la ville etchâteau de Caen[2], et sa grand-mère est Jeanne aux Épaules, fille d'Henri-Robert-aux-Épaules, baron deSainte-Marie-du-Mont, lieutenant général du roi en Normandie. Il est également le cousin de l'académicienCharles-Irénée Castel de Saint-Pierre (1658-1743), fils de Madeleine de Gigault de Bellefonds, et dumaréchal de Villars (1653 † 1734), fils de l'épistolièreMarie Gigault de Bellefonds[3].
Vers 1641, il a pour précepteur le poète et écrivainGeorges de Brébeuf (1617-1661).
Gouverneur de la ville et duchâteau de Valognes à la mort de son père, en 1643, il empêche en 1649 que des troupes normandes enrichissent les hommes de laFronde assiégés à Paris par les soldats deMazarin. Il défend le château de Valognes assiégé durant dix-huit jours avant de capituler le mardi dePâques,, et d'être conduit à Saint-Pierre-Église.
Favori du jeune roi Louis XIV, il estmestre de camp durégiment de Champagne (1650-1651) puis deGuyenne, en Catalogne, sous les ordres ducomte d'Harcourt.maréchal de camp, il défendCognac le, et prend plusieurs places aux hommes de Condé.
En 1653, il suit le marquis du Plessis-Bélière en Catalogne et participe à l'expédition deCastellammare en 1654, sous les ordres duduc de Guise. Faitlieutenant général des armées du roi en 1655, il défait dix compagnies ennemies près deTournai enFlandres le, puis commande enItalie au service duduc de Parme. En 1665, il est l'envoyé extraordinaire de France à Madrid pour féliciterCharles II d'Espagne de son accession au trône.
En 1666, il va dans lesProvinces-Unies pour concerter la jonction de leur flotte avec celle du Roi commandée par leduc de Beaufort. Après la déclaration de guerre à l'Espagne en 1667, il commande plusieurs détachements et est nommé gouverneur du pays d'entre-Sambre-et-Meuse, blessé alors à huit reprises lors de sièges ou de combats.
Il est faitmaréchal de France par lettres données àSaint-Germain-en-Laye le, et prête serment le lendemain. Ambassadeur extraordinaire en Angleterre en, il est ensuite placé sous les ordres dumaréchal de Créquy. En 1672, au début de laGuerre de Hollande, il attaque l'ennemi avec le corps qu'il commande sans l'accord de son commandant en chef, menant l'armée du Roi à la victoire, mais faisant se plaindre le maréchal de Créquy à la Cour. Bellefonds s'exile alors sur ses terres normandes. Il reçoit ensuite le commandement de l'armée de Hollande en, mais refusant d'appliquer l'ordre de se retirer de places fortes qu'il juge importantes pour le royaume, il s'attire une nouvelle disgrâce, qui sera plus longue[4].« Deux désobéissances heureuses », dit Chateaubriand[5].
Il se démet de sa charge, occupée pendant treize ans, de premiermaître d'hôtel du roi, en 1676, et devientpremier écuyer de la Dauphine au mariage de celle-ci en 1679. Fait Chevalier des Ordres du Roi le et commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis en. À la tête de l'armée de Catalogne en 1684, il assiège victorieusementGérone, grâce à la prise du Pont-Major par lecomte de Calvo.
En, il est le commandant du corps expéditionnaire qui devait soutenir le roiJacques II d'Angleterre. Ses décisions sont à l'origine dudésastre de la Hougue[6]. Il meurt le auchâteau de Vincennes, il est inhumé dans laSainte-Chapelle de Vincennes, et son cœur est ramené en sonchâteau de l'Isle-Marie pour reposer aux côtés de celui de son fils[7].
Militaire de qualité, aux nombreux succès, il est décrit comme« opiniâtre à l'excès, et incapable de se soumettre », susceptibilité et insubordination qui lui valent deux disgrâces temporaires. On lui attribue« droiture et probité à toute épreuve, grandeur d'âme naturelle, moralité inflexible, religion haute et rigide, bravoure de soldat et zèle d'apôtre ». Seul lemarquis de La Fare dans sesMémoires, semble le juger « faux sur le courage, sur l'honneur, et sur la dévotion » reconnaissant cependant « qu'il avait de l'esprit et même assez profond, et qu'il était capable de bien penser », sa liberté de parole et sa proximité d'avec le Roi pouvant lui valoir quelques inimitiés. Profondément pieux, il est l'ami deBossuet, et joue un rôle important dans le retrait deMadame de La Vallière chez les Carmélites[8]. Il soutient financièrement la fondation, en 1650, du MonastèreNotre-Dame-des-Anges à Rouen dont sa tante Laurence de Bellefonds est la prieure.
Il a épousé le Madeleine Fouquet, fille de Jean, seigneur de Chaslain et du Boulay, et de Renée, dame de la Remort. Elle est morte le. De ce mariage naissent :
| Figure | Blasonnement |
D'azur au chevron d'or accompagné de trois losanges d'argent.[9] |
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