Elle fait ses études secondaires aulycée de jeunes filles (actuel collège Feuchères) deNîmes, où sa famille s'installe dans les années suivantes[5],[6].Bernadette, qui se destine à ladanse, suit aussi des cours de danse à l'opéra-théâtre de Nîmes[7], et elle rêve de cinéma en regardant les premiers films deBrigitte Bardot[8].Elle est reçue au baccalauréat (première partie) à16 ans.
François Truffaut lui offre son premier rôle dans son court-métrageLes Mistons (1957), tourné la même année à Nîmes. Pour ce premier film, Truffaut, qui dispose de peu de moyens financiers,l'engage ainsi que Gérard Blain, à la grande surprise de Bernadette, car son mari refuse qu'elle devienne actrice[pas clair][3].
En, elle fait une des trois voix provençales accompagnant la représentation deMireille dans le cadre de lafélibrée de Sceaux[13].
Elle vit alors à la campagne et sa carrière connaît un creux mais cela lui est égal, carelle fait de la phrase deJean Cocteau sa devise[réf. nécessaire] :
« Les premières places ne m'intéressent pas spécialement ; celles que j'aime, ce sont les places à part. »
En 1969, elle tourne dans un film de son épouxPaul, uniquelong métrage de celui-ci, qui malgréd'excellentes critiques[réf. nécessaire], n'est pas distribué (il n'est paru qu'en 2012 en DVD[14]).
La Fiancée du pirate deNelly Kaplan, en 1969 également, lui permet de renouer avec le succès. Alors que la mode est aux actrices blondes, cette brune de type méditerranéen détonne et se fait qualifier de « Bardot nègre » dansLe Monde par l'écrivainHervé Guibert[12].
De 1990 à 1996, elle préside les Ateliers de création audiovisuelle deSommières, une petite structure de formation, délocalisée àSaint-André-de-Valborgne la dernière année[16].
Ses derniers films,Paulette etAttila Marcel, sortis en 2013, reçoivent un très bon accueil du public[8]. Elle déclare à cette époque« vivre depuis plus de trente ans dans le même appartement, dansle Marais, avec son chat », alors que son compagnon, le peintre figuratifPierre de Chevilly, vit principalement à la campagne[12], acquéreur de l'ancienne école de garçons de la commune d'Argenton-Château[17] ; sur sa suggestion elle achète, en 2006, une petite maison dans ce lieu calme, sa « thalasso mentale », où elle offre gracieusement son concours de conteuse lors de manifestations culturelles locales en 2011 et 2013. À partir de 2004, elle séjoure ponctuellement àArgenton-les-Vallées, bourgade poitevine, avec son dernier compagnon le peintre Pierre de Chevilly, et depuis 2001 aime participer bénévolement aux animations locales.
Sa mort coïncide avec la tenue dufestival de Vebron, dont elle est la marraine depuis ses origines en1988[19] et qui lui rend hommage.
La cérémonie religieuse des obsèques a eu lieu autemple protestant de Saint-André-de-Valborgne le en présence de 250 personnes. Le réalisateurJean-Pierre Mocky, qui participait à Nîmes au Festival « Un réalisateur dans la ville », est présent, aux côtés deLionnel Astier etMarianne Denicourt[20]. Il déplore ensuite l'absence de la profession et du gouvernement[21].
Selon la tradition des cimetières protestants des Cévennes, Bernadette Lafont est inhumée dans le caveau funéraire de la propriété familiale, aux côtés de ses parents et de sa fille Pauline.
« Si je devais la comparer à un autre personnage, ce serait à Michel Simon dansBoudu », affirmait François Truffaut dans le portrait téléviséProfil : Bernadette Lafont dePhilippe Laïk (première diffusion le 18 mai 1967). Leurs points communs : une truculence dans l'expression et une présence explosive à l'écran.
François Truffaut a écrit :« Quand je pense à Bernadette Lafont, actrice française, je vois un symbole en mouvement, le symbole de la vitalité, donc de la vie » (Vagabondages Bernadette Lafont. Studio 43, 1984).
Coluche a écrit :« Déjà, les actrices de cinéma, j'aime bien, mais Bernadette je la préfère. Chaque fois que je vois un film avec une actrice, je me dis : “Je vais regarder le film en pensant que c'est Bernadette qui joue le rôle”, et du coup, je passe un bon moment » (Pariscope, 1981).
L'écrivain Hervé Guibert lui a rendu hommage en 1984, à l'occasion de sa rétrospective au Studio 43 (Paris) :« Un peu chinoise par le maquillage, andalouse par la coiffure, gitane blanche, Bardot nègre, garce sublime, pépée de tous les diables, fée du bagout, enquiquineuse de choc. Une “nature” décuplée : plutôt un phénomène » (Fée Bernadette en odeur de rétrospective,Le Monde, 1-2 juillet 1984).
Le théâtre municipal de Nîmes, sa ville natale, porte son nom depuis le à l'initiative deJean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes[23].
Le, dans le cadre du Festival cinéma d'Alès-Itinérances a été remis le premier prix Bernadette-Lafont de la meilleure comédienne récompensant Agathe Schencker dansCanada, court métrage de Sophie Thouvenin et Nicolas Leborgne, en compétition. Doté par Univam d'un montant de 1 500 euros, le prix souligne l’engagement constant de Bernadette Lafont pour le court métrage et les jeunes talents.
La bibliothèque de la communauté de communes duBocage bressuirais àArgenton-les-Vallées[24], a été nommée Bernadette-Lafont le, en présence de ses proches et de nombreux amis et admirateurs d'Argenton et d'ailleurs.
En, le rosiériste Sauvageot donne le nom de Bernadette Lafont à un rosier buisson à grandes fleurs rose foncé et au parfum puissant (grand prix du Parfum à Bagatelle en 2004)[25].
Du au, répondant à l'invitation de Marie Losier, Bernadette Lafont était l'invitée du French Institute / Alliance française (Fiaf) de New York pour un hommage intitulé :Bernadette Lafont : Une belle fille comme elle. Au programme : rétrospective de ses films (Les Mistons, Les Bonnes Femmes, Une belle fille comme moi, La Maman et la Putain, La Fiancée du pirate, Les Petites Vacances), lecture (correspondance Truffaut) et rencontre avec le public.
Catherine Deneuve, en promotion pourElle s'en va surFrance Inter dans l'émission Eclectik le dimanche, alors que la journaliste lui proposait de faire une minute de solitude, a choisi de parler de Bernadette Lafont :« Je pense que je pourrais en profiter pour faire une minute de silence, pour penser aux gens qu'on aime, aux gens qu'on a aimés. Je voudrais une minute de silence en pensant à une femme, une actrice que j'aime beaucoup, dont je ne peux pas parler à l'imparfait, qui est Bernadette Lafont, qui est partie il y a quelques semaines assez brutalement et dont on n'a pas beaucoup parlé finalement. […] Voilà, je pense souvent à elle depuis qu'elle est partie cet été. »
Dans une lettre datée du,Brigitte Bardot écrit :« La mort de Bernadette Lafont m'a provoqué un immense choc et un profond chagrin, [elle] était un exemple de joie de vivre malgré les terribles épreuves que la vie lui a fait subir. […] Pétillante, rigolote, avec un zeste d'insolence mais jamais vulgaire, pleine de spontanéité, de charme et d'une beauté qu'elle a gardé jusqu'au bout du chemin de sa vie ! »
LaCinémathèque française lui a rendu hommage du au à travers des projections et rencontres durant lesquelles ont été évoquées sa mémoire et la place unique qu'elle occupe dans le patrimoine du septième art hexagonal. La soirée de lancement le 13 au soir consiste en la projection deZig-Zig de Laszlo Szabo en présence de Catherine Deneuve.
Officière de la Légion d'honneur Elle est faite chevalière le[27] pour ses40 ans d'activités professionnelles, avant d'être promue officière le[28]. Ses insignes d'officier ont été remises par le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand[29].
↑Prisma Média, « Bernadette Lafont: sa dernière rencontre avec Gala - Gala »,Gala.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑Détruit en 1952 par un incendie (Un peu d'histoire sur le site du théâtre de Nîmes). Un nouveau théâtre a été inauguré en 1988, mais sur un autre site.