Lille Lungegårdsvannet au premier plan à gauche. Vågen à droite. Le Puddefjord au second planVågsallmenningenTorget
Bergen (/ˈbæ̀rɡn̩/Écouterⓘ) est une ville du Sud-Ouest de laNorvège, capitale ducomté deVestland. Bergen est la deuxième ville du pays avec 278 121 habitants. C'est également une ville portuaire donnant sur lamer du Nord, une ville universitaire et un évêché.
La cité est divisée en huitbydeler (districts de la ville), équivalents administratifs de gros quartiers :Arna,Bergenhus,Fana,Fyllingsdalen,Laksevåg,Ytrebygda,Årstad etÅsane. Le centre-ville occupe lebydel de Bergenhus, c’est-à-dire la ville historique qui compte environ 35 000 habitants, les autres n'étant affiliées à lakommune de Bergen qu'administrativement.Il convient aussi de signaler que beaucoup de Bergenois tiennent compte des anciennes appellations non administratives, lesstrøk, quartiers traditionnels qui ont hérité le plus souvent du nom du domaine agricole présent sur place auparavant. Bergen fait partie dudistrict historique (non administratif) deMidhordland.
Les communes limitrophes de Bergen sontLindås,Osterøy,Vaksdal,Samnanger,Os,Austevoll,Sund,Fjell,Askøy etMeland. Elles couvrent à elles seules la majeure partie duHordaland (ancien comté fusionné en 2020 avec le comté deSogn og Fjordane, mais sans la municipalité deHornindal) et six d'entre elles sont des communes insulaires. La commune de Bergen est délimitée dans sa majeure partie par desfjords : le Sørfjord et le Byfjord au nord et le Raunefjord et le Grimstadfjord à l'ouest.
Bergen (prononcé enfrançais : /bɛʁ.gɛn/ ;norvégien :[ˈbærɡən]Écouterⓘ) est d'abord appelée Björgen, Bergvin, ou Björgvinn (graphie moderne : Bjørgvin).Bjørg signifiant montagne etvin signifiant prairie ou pâture. Le nom signifie doncprairie entre les montagnes, aussi de nos jours, avec les motsBerg etengen. Bjørgvin était à l'origine une ferme dépendant de la ferme royaleAlrekstad, où ont été jetées les premières fondations de la ville là où se situe aujourd'hui la rue Øvregaten, le long de la baieVågen[3].
Le nom a probablement changé en raison de l'influence des Allemands et Hollandais auXVe siècle. Aujourd'hui le nom Bjørgvin est celui de l'évêché de Bergen, compromis qui a été trouvé avec les mouvements régionalistes qui désiraient supprimer l'appellation Bergen.
Le sceau de Bergen (Bergens Byvåpen en norvégien) est dérivé du plus vieux sceau connu de la ville, utilisé au moins dès1293. À l'époque ce sceau représentait un château à trois tours sur sept rochers sur une face, ainsi qu'unbateau viking sur l'autre, faisant un sceau à deux côtés, ce qui est atypique. L'inscription latine « SIGILLVM COMMVNITATIS DE CIVITATE BERGENSI » entoure le bateau et « DANT BERGEIS DIGNUM MONS VRBS NAVIS MARE » entoure le château. À partir duXIVe siècle, seul le côté représentant le château est utilisé. En1531 le sceau change : le château n'a qu'une tour et repose sur sept points.Bergen fut la première ville de Norvège à utiliser un sceau mais bien que ville la plus importante de Scandinavie, elle a été précédée parCopenhague en1254 et Stockholm en1281[4].
Le sceau moderne représente une version modernisée du premier sceau avec son château sur sept collines, entouré de « SIGILLVM COMMVNITATIS DE CIVITATE BERGENSI » qui figurait à l'origine sur l'autre face.
La cité fut fondée en1070 par le roiOlaf III, dit « le Tranquille » car son règne ne fut troublé ni par des querelles intestines ni par des guerres. Cependant on pense que les premières traces d'installation datent duIVe siècle, à la ferme d'Alrekstad, au pied d'Ulriken, qui aurait servi de résidence à un roitelet local, Alfred. Au début duXIIe siècle, l'imposteurHarald IV s'empare de Bergen et fait enfermer et aveugler le roi légitime,Magnus IV. À sa mort, son filsSigurd II est nommé roi à l'âge de trois ans mais sera assassiné en1155 à Bergen.Magnus V est élu roi de Norvège en1162, puis couronné par les évêques en1164, à Bergen. C'est le premier roi norvégien à être couronné. La ville est désormais confirmée capitale du royaume de Norvège.
En1176, un prétendant au trône commence à faire parler de lui :Sverre Sigurdsson (1151-1202). Il est soutenu par une partie de la population et par certains évêques et roitelets. Les principaux soutiens deMagnus V sont quant à eux des aristocrates. Après huit ans de guerre civile et de prises successives de villes, dont Bergen, Magnus est tué lors de labataille de Fimreite dans l'InnerSogn, près de la ville actuelle de Sogndal.Sverre Sigurdsson a enfin éliminé son plus grand adversaire mais ne mate tous ses opposants et tous les autres prétendants que dix ans plus tard. Il se fait construire une forteresse,Sverresborg, sur les hauteurs d'Holmen, « l'ilot ». Il est couronné le à Bergen. En1197, ses opposants, les Baglers, brûlent Bergen. L'année suivante, un de leurs chefs, Thorstein Kugad, tue Karl Sverkerson, gendre et jarl deSverre et à qui la ville avait été confiée. À sa mort en1202,Sverre est enterré dans l'église du Christ à Bergen (Kristkirken på Holmen), aujourd'hui disparue. Son unique filsHåkon III est couronné seul roi de Norvège. Son règne n'a été troublé que par son décès brutal en1204, là où celui de son père n'avait engendré que divisions et ruine dans tout le pays[5]. La mort deSverre n'apporte pas la paix. En1207, les Baglers prennent Bergen par deux fois et détruisent Sverresborg. Le, une assemblée réunie à Bergen confirme définitivement le droit héréditaire au trône d'Håkon IV (1217-1263). La paix revient en Norvège. Il noue des relations cordiales avec plusieurs nations d’Europe occidentale et méridionale. À l'intérieur, il remet de l'ordre dans les finances, rétablit le calme, puis cherche à apaiser la discorde entre l'État et la Papauté. Bergen voit son rôle de capitale renforcé par la construction vers1260 d'une gigantesque halle,Håkonshallen, où se marie son filsMagnus VI Lagabøte en1261. Celui-ci construit plus tard un donjon qui devient par la suiteRozenkrantårnet.
Bergen reste capitale jusqu'en1299, quandHåkon V établit sa résidence permanente àOslo et que Bergen est trop éloignée des autres pays scandinaves au temps des unions. Bergen avait déjà pris le dessus surTrondheim peu de temps après sa fondation, étant beaucoup plus proche de l'Europe pour les échanges.
Dès leXIIe siècle, des marchandsallemands, principalement deLübeck, s'installent à Bergen et copient laHanse, qui n'est encore qu'embryonnaire. La ville compte environ 7 000 habitants en1300, tout commeOslo, qui ne devient plus peuplée qu'à partir de1850. À la même période, à titre de comparaison,Lübeck compte 40 000 habitants[6].
Une description des soldats norvégiens et danois datée de1191 montre la place flagrante du commerce pour la ville, dès ses débuts :
« Cette ville est la plus célèbre dans le pays, embellie avec une forteresse royale et avec les reliques de nombreuses vierges ; le corps de sainte Sunniva repose ici, sur une élévation dans la cathédrale. De plus, il y a plusieurs monastères et couvents. Un très grand nombre de personnes vit dans la ville, qui est riche, et débordante de marchandises. Il y a du poisson séché en nombre impressionnant. Navires et hommes arrivent de partout ; il y a des Islandais, des Allemands, des Danois, des Anglais, des Groenlandais, des Suédois, des Gotlandais et d'autres nations trop nombreuses pour les mentionner. Toutes les nations peuvent être trouvées ici si quelqu'un prend la peine de regarder. Il y a aussi beaucoup de vin, de miel, de farine, de beaux vêtements, d'argent et d'autres produits, et pour chacun des échanges affairés[7]. »
Dans laSaga deSverre, ce dernier remercie les Anglais pour le miel et la farine qu'ils amènent à Bergen, mais peste contre les Allemands qui selon lui viennent trop nombreux et encouragent l'ivresse en amenant trop de vin[8].
AuXIIIe siècle, la ville compte vingt églises et chapelles, deux hospices, cinq monastères.
Bryggen.
En1240, les Hanséates obtiennent une lettre de privilège. Ils ont le monopole du transport des céréales entre l'Allemagne, puis la Pologne et la Norvège. En1248 Le roiHåkon IV supplie les Lübeckois d’envoyer rapidement des grains à Bergen pour parer à une disette. Deux ans plus tard les Hanséates obtiennent une seconde lettre de privilège à Bergen, et en1278 un premier comptoir commercial est créé.
En1282, l'ordonnance de Bergen (septembre) stipule que les marchands étrangers qui n'auraient pas livré du blé, de l'orge et du malt ne pourraient pas effectuer en Norvège des achats en hiver (8 septembre - 3 mai) ni parcourir les campagnes pour acquérir du beurre, des peaux ou du bétail sur pied. Les Hanséates refusent de s’incliner. À l'instigation de Lübeck, la ligue des villes Wendes interdit le commerce avec la Norvège. De1282 à1285 laHanse inflige un blocus à la Norvège. Le Traité de Tönsberg, signé le parErik Magnusson, accorde aux marchands Allemands un droit de séjour y compris hors du trimestre d'été (15 mai au 15 août) et des exemptions douanières à condition que les marchands ne cherchent pas à fréquenter la côte au nord de Bergen, ce qui a pour effet de ruiner l'économie marchande deTrondheim. Ce monopole n'est levé qu'en1789[9].
En1316, une réaction éclate pour établir une règlementation minutieuse ainsi que des droits de sortie, mais tout cela échoue après des violences de part et d'autre. La même année lors des ravages causés en Europe par unefamine, laHanse et Bergen privilégient leurs échanges de grains et de viande en contrepartie des privilèges sus-cités[10].
Bergen en 1580.
Les rois norvégiens, poussés par l'aristocratie, résistent à la pression hanséatique jusqu'à la création du comptoir de Bergen, leKontor, en1343, parMagnus IV de Suède qui consentuniversis mercatoribus de Hansa Theutonicorum la pleine jouissance des droits accordés en1294. Bergen devient alors économiquement dépendante du commerce hanséatique, plus particulièrement deLübeck. Les marchands allemands qui s'étaient vus déjà attribuer des privilèges comme des exemptions de taxes douanières par exemple obtiennent alors une justice spécifique et des privilèges fiscaux. Un comptoir indépendant du roi se développe, situé sur la rive nord de Vågen, le long du Tyskebryggen, le quai allemand, renommé simplementBryggen après laSeconde Guerre mondiale.
Lapeste noire, qui arrive par un bateau anglais en été1349, décime la ville et oblige les Norvégiens à se montrer plus conciliants avec laHanse qui leur apporte l'indispensable grain polonais.Parallèlement entre 25 et 40 % des fermes de la région furent désertées après la peste[11].
Les occupants de la maison duchapitre de Bergen fuient la ville pour Tusededal pour reconstruire une ville mais le mal les poursuit et les tue tous. On raconte que seule une petite fille a survécu et qu'on l'a retrouvée à l'état semi-sauvage quelques années plus tard. Elle est surnommée Rype (lagopède) pour cette raison, et après son retour à la civilisation elle hérite de tout le domaine de Tusededal[12].
En 1453, lebailli royal Olav Nielsson impose aux corporations allemandes taxes et prix de vente fixes pour protéger les artisans locaux, les prend sous sa juridiction. Devant le mécontentement du comptoir hanséatique, tenu par les villes vendes, le roiChristian destitue son bailli en geste d'apaisement, puis le rétablit deux ans plus tard, en1455. Les Allemands du comptoir se soulèvent contre cette décision, commettant l'acte le plus violent de l'histoire de laHanse. Pourchassant le bailli, les Allemands forcent les portes et incendient le couvent où il s'était réfugié : l'évêque, le bailli et une soixantaine de ses partisans périssent. Les responsables du massacre restent impunis[13].
Les marchands hanséatiques viennent chercher à Bergen des poissons, plus particulièrement de la morue séchée qui constitue les neuf dixièmes des exportations de Bergen. Les pêcheurs norvégiens exercent leur activité sur la côte occidentale, plus particulièrement autour desîles Lofoten. Après les avoir séchées, les pêcheurs les vendaient de bord à bord aux Hanséates[14]. Se met alors en place une véritable navette qui fait la richesse des marchands vendes : entre 14 et 30 navires, toute l'année, amènent des villes vendes à Bergen de la farine et de la bière, chargent de la morue séchée qu'ils débarquent à Boston en Angleterre et reviennent vers Lubeck avec du tissu.
L'immunité des Hanséates persiste jusqu'auXVIe siècle. En1560, les privilèges hanséatiques sont supprimés en Norvège et les Allemands obligés de prendre la citoyenneté norvégienne, sous peine d'expulsion (ce système a peut-être commencé vers1536). À Bergen, des organisations de métiers sont nationalisées et substituées à celles des Allemands de1558 à1764 pour la dernière. Le pouvoir de laHanse à Bergen est brisé par Kristofer Walckendorf en1599, même si comme il a été déjà dit le comptoir fonctionne encore deux siècles, jusqu'à la levée du monopole[15]. Le monopole des Hanséates est brisé par les navires hollandais, mais surtout danois et norvégiens.
L'intrusion hanséate à Bergen a empêché un développement économique et surtout commercial autonome de la Norvège. Certains secteurs ont toutefois profité du commerce hanséatique international. Les produits d'échanges disponibles à Bergen ont pu amoindrir les famines et les troubles qui ont suivi lapeste noire[16]. Selon l'historien norvégien Alexander Bugge, l'action politique menée par laHanse au sein de l'union de Kalmar a eu bien moins d'effets que l'effacement du commerce indigène. De même, l'Islande a été ruinée par l'interruption du commerce avec Bergen, ainsi que par le peu de scrupules des marchands Allemands et il est probable que l'abandon des colonies duGroenland soit dû en partie aux mêmes raisons[17].
Mais laHanse n'a pas apporté que ses navires et sa farine : elle a contribué à pousser la Norvège dans la Réforme. Leluthéranisme qui est prêché par le moine Antonius en1525 touche les Allemands de Bergen dès ce moment. À peine onze ans plus tard, la ville est passée à laRéforme.
Sandviken et ses corderies en 1740.Vågen et Nordnes en 1848.
En1578, de grossessouris jaunes s'abattent sur la ville[18].
En1593 Johanne Jensdatter Flamske fut accusée d'infliger des maladies aux gens, de lire des livres interdits et d'avoir des pouvoirs surnaturels. Voilà un des témoignages qui la conduisit au bûcher de Nordnes le :
« Mais la nuit précédente vinrent beaucoup de chats de la fenêtre de Johanne, faisant tellement de bruits étranges que des gens furent effrayés. Ensuite, Jacob Engils, un maçon qui était sur place, demanda « Dieu nous protège, d'où viennent tous ces chats maléfiques ? » Johanne répondit « Cher petit Jacob, frappe juste doucement sur le mur et ils s'en iront. » Après qu'il eut fait cela, ils disparurent immédiatement, mais bientôt, cette même nuit du nouvel an, vint une grosse tempête qui causa beaucoup de dégâts[19]. »
Jusqu'au début duXXe siècle la ville était spécialisée dans la fabrique de cordes, effectuée dans des bâtiments très longs, pour la plupart situés à Sandviken ou encore à Sydnes et à Nygård.
Durant l'époque moderne et contemporaine, les vieilles familles et les élites de Bergen continuèrent à se construire d'immenses empires d'échange et de richesses, dont les meilleures preuves sont les bâtisses luxueuses parsemées en ville[15].
Le, en pleine nuit, les vigies aperçurent une flotte delangskip (un genre debateau viking) entrant dans la baie, accompagnée des bruits typiques que font des hommes s'armant et se préparant au combat. Une flotte de fermiers propriétaires du sud de Bergen menée par un certain Jon Kurtiza (ou Kutiza) entreprenaient une action pour surprendreSverre. Aussitôt les trompettes sonnèrent et aux quatre coins de la ville les soldats du roi se réveillèrent et se rendirent là où les ennemis semblaient débarquer - de partout. Les envahisseurs furent toutefois massacrés, et ceux qui ne réussirent pas à s'enfuir en bateau tentèrent vainement de s'éloigner en nageant. La plupart des fuyards s'allièrent à Magnus ou demandèrent la paix àSverre quand celui-ci vint peu après dans leHardanger avec une flotte. Il semblerait que Magnus n'ait pas eu de rôle dans cette bataille, puisqu'il partait du Danemark pour rejoindre Oslo à ce moment-là[21].
Nordnes est la petite péninsule qui sépare Vågen du Puddefjord. Jusque vers1400 seule la partie nord de Vågen était urbanisée; la péninsule était inhabitée, ou presque. Le eut lieu labataille de Nordnes, conflit naval qui s'est déroulé à quelques encablures du port.Magnus V revenait duDanemark où il était allé chercher du soutien avec ses 32 navires, et tomba nez à nez avec la flotte deSverre Sigurdsson qui lui descendait de Bergen vers la région d'Oslo. Inférieure en nombre, la flotte de ce dernier se replia dans les eaux de Bergen où elle remporta tout de même une demi-victoire, ses opposants ayant fui croyant leur chefMagnus mort.Sverre se replia donc sur Nidaros (Trondheim) sans avoir réellement affaibli son adversaire[22].
On les connaît aussi sous le nom de Victual Brothers, de Vitalian Brotherhood, ou encore defrères des victuailles. Ces pirates servaient les ducs deMecklembourg contre leDanemark et ses alliés, dont laHanse deLübeck. Ils mirent à sac Bergen en1393. En1398, certaines villes de laHanse aidées par lesChevaliers Teutoniques boutèrent les Vitalienbrüder de leur fief, sur l'île deGotland. Cela en était fini de l'ordre pirate qui cependant se divisa, et une nouvelle organisation autoproclamée les Likedeelers fut créée et terrorisa la Baltique jusqu'en1440. Bergen fut mise à sac et incendiée en par Bartolomeus Voet à la tête de sept navires et de 400 hommes[23].
La bataille de Vågen fut une bataille navale opposant une flotte marchande hollandaise et une flotte de guerre anglaise. Elle se déroula en et fut un événement de la seconde guerre anglo-hollandaise. Le roi du Danemark et de Norvège prit parti pour les Anglais mais les ordres étant arrivés quatre jours trop tard, les officiers norvégiens prirent celui des Hollandais. La flotte anglaise, bien que possédant une puissance de feu importante, fuit devant celle des forteresses bergenoises, la fumée qui l'aveuglait et la précision des canonniers hollandais. La plupart de ses navires ressortirent très endommagés de la bataille et se replièrent près de l'île de Herdla, derrièreAskøy, à l'endroit même où quatre siècles plus tard laLuftwaffe installa une de ses plus grandes bases en Norvège. La flotte hollandaise consolida sa position et ferma le port en attendant des renforts pour pouvoir quitter la région sans risquer une seconde opération anglaise.
La croix gammée flotta sur les forts bergenois jusqu'à la libération.
Le principal intérêt de Bergen était sa position stratégique et son rôle dans la guerre sous-marine. À la fin de la guerre plus de 190 sous-marins étaient passés par les abris de Bergen.
Bergen connut son lot de tragédies, sous les bombes avec la destruction d'un pensionnat ou avec l'explosion d'un navire cargo hollandais en1944.
Bryggen, après l'explosion a Vågen, 20 avril 1944.Skansen, caserne construite en 1903, aujourd'hui désaffectée.Torgallmenningen.
Bergen, étant construite majoritairement en bois, a souvent été ravagée par les flammes. Les derniers incendies datent de1944 et1955. En1756, 1 600 maisons avaient brûlé, et en1702, 80 % de la ville et la quasi-totalité des archives avaient été détruites[25].
En1916 ce fut le tour de Torgallmenningen, dont les magnifiques demeures ont été remplacées par des bâtiments de styleArt nouveau,fonctionnaliste et mêmenéoclassique. Il y eut 3 000 sans abris et 400 maisons détruites. Le feu a été causé par une simple lampe dans une baraque de stockage[20].
Lors du même incendie, craignant pour leur vie, les autorités libérèrent tous les détenus de la prison. Le lendemain, seulement un ou deux n'y retournèrent pas[26].
Pendant l'incendie de1955, le quartier de Bryggen, l'un des derniers quartiers de la ville construits en bois, a été partiellement détruit (les six allées les plus à l'ouest), puis rénové dans lesannées 1980 après qu'eurent lieu des fouilles archéologiques sur les espaces brûlés. Le rapport d'incendie indique que les pompiers sont partis de leur caserne une minute après l'alerte et arrivés sur place deux minutes plus tard. Ils ont utilisé 10 000 tonnes d'eau, depuis 34 lances sur terre et 35 sur mer. Le rapport est très précis : le navire de lutte anti-incendie n° III est arrivé sur place 30 minutes après les premiers pompiers, s'est placé à 183 mètres du lieu de l'incendie et a utilisé 12 lances et 4 032 tonnes d'eau. Une lance fut accidentellement brisée lors des opérations[27].
Les pompiers de Bergen sont une part très importante de l'histoire de la ville, tout comme les casernes. À la base ils formaient un corps de volontaires exonérés d'impôts et le service a été réorganisé en1863 en un service municipal et régulier. Sur les hauteurs de la ville, il y avait des tours de garde pour guetter la moindre fumée suspecte. De cette époque il reste le Corps de Garde (en français dans le texte) à Nordnes et Skansen surFløyen. Une chose qui amuse les Bergenois est que souvent les touristes prennent la caserne de Skansen pour une église. La caserne principale actuelle est vieille de plus d'un siècle, et, ironiquement, a vu tous les pâtés de maisons l'entourant partir en fumée en 1916. Elle est actuellement transformée en musée, une nouvelle caserne plus grande et plus moderne ayant été mise en service en2006 sur les rives du Store Lungegårdsvann.
De nos jours si un feu se déclarait dans un vieux quartier, il serait impossible pour les pompiers de l'atteindre rapidement et ce à cause de l'étroitesse des rues et de leur inclinaison. Ce serait une catastrophe pour la ville car les vieilles maisons prendraient feu les unes après les autres comme des allumettes. Les propriétaires de maisons en bois (trehus) sont incités à avoir une échelle de secours à l'étage. Les sprinklers, tuyaux et détecteurs de fumées sont aussi très répandus. Entre les rues (gate) et les places (torg, dans le sens de marché), on trouve des places et des larges rues avec le suffixe-allmenning, comme Torgallmenningen ou Murallmenningen, qui sont censées être des espaces brise-feu. Signifiant littéralementrue de tous les hommes, il était interdit de construire dessus ou de les encombrer.
Localisation de la commune de Bergen dans le comté de Hordaland
Bergen se situe dans le sud-ouest de laNorvège, dans lecomté de Hordaland dont elle est le chef-lieu. La ville est située à l'extrémité d'unepéninsule formée par de nombreuxfjords s'avançant dans les terres. Unarchipel et trois îles plus massives situés à l'ouest la protège de lamer du Nord.
Vue de Bergen depuis la montagneFløyen. Septembre 2019.
Lakommune de Bergen s'étale dans plusieurs vallées, en bord de mer. La plus grande de ces vallées est laVallée de Bergen (Bergensdalen). Le sceau de la ville représente un château, probablement l'une des nombreuses forteresses de la ville, sur sept sommets.
Son centre-ville, Bergenhus, est situé sur les bords d'unfjord, lePuddefjord. Par le passé celui-ci a été modifié par la main de l'homme et son fond a été transformé en petite baie. De même, l'immense fontaine de la place centrale était à la base reliée à cette baie par l'est jusque dans les années1920. La baie de Vågen a, quant à elle, été calibrée et asséchée au fil des siècles pour obtenir un port dégagé et rectiligne. Le centre-ville lui-même est construit sur une zone vallonnée. De nombreux lacs parsèment le territoire de la commune. Le plus grand est Kalandsvatnet (3,30 km2).
La limite de pousse des conifères (barskoggrense) se situe à environ à 400 m.
Proche de l'Atlantique Nord, la ville historique s'étend entre sept montagnes boisées, connues sous l'appellationDe syv fjell. On devrait cette métonymie àLudvig Holberg, même si elle est parfois attribuée à d'autres personnalités locales.. Plusieurs d'entre elles composant le même massif,Byfjellene, et d'autres ne sont pas visibles de la ville, ce qui entraîne donc des discussions sans fin sur le fait que telle ou telle montagne fait partie des "sept". Mais on sait que le chiffresept a très souvent été utilisé pour sa symbolique. On évoque le plus souvent les sommets suivants :
Ulriken, la plus haute des montagnes de la ville, à l'est ;
Fløyen, la plus célèbre, pour son funiculaire, au nord ;
Les sept montagnes de Bergen sont présentes, entre autres, sur le sceau de la ville, sur l'emblème du journalBergens Tidende et sont aussi sculptées et symbolisées par sept points sur plusieurs bâtiments de la ville.
C'est aussi une des villes de Norvège où il neige le moins, on compte trois jours de forte neige (plus de 25 cm) par an.Stavanger n'en compte aucun, tandis queLillehammer en compte 110.
Voici une brève description des différentes zones du centre-ville. Un Bergenois cite son quartier quand il dit où il habite, tout comme un Parisien cite souvent une station de métro. Ces quartiers sont définis sur des critères historiques et sur l'évolution progressive du bâti, appelésstrøk (plurielstrøk)[29]:
La plupart des noms de rue actuels ont été choisis par une commission communale en1857.
Ladegården, entre Stuteviken et Sandviken, est situé sur le flanc de Sandviksfjellet.
Bryggen est à l'est de Bergenhus, c'est le vieux port et le vieux quartier marchand. C'est la première zone de la ville à avoir été construite, exceptéAlrekstad.
Fjellet,Skansen,Eidemarken,Stølen etKalfaret sont les zones pavillonnaires situées sur le flanc duFløyen et le long du Store Lungegårdsvann.
Vågsbunnen est le fond du port où se trouve le marché aux poissons, Torget.
Sentrum est composé de Torgallmenningen et de ses rues alentour. C'est l'endroit le plus animé de la ville et c'est là que l'on fait son shopping. La zone reconstruite après un incendie en1916 dans le style fonctionnaliste et art nouveau. C'est aussi le centre administratif avec la mairie, et les anciennes institutions:Tinghuset, prison, maison de correction, ancienne mairie…
Marken est au sud-est de Sentrum, longe Lille Lungegårdsvannet jusqu'à la gare.
Strandsiden se trouve sur la rive sud de Vågen, à l'est de Torgallmenningen et présente en certains endroits la même architecture pour la même raison.
Nordnes est la pointe de la péninsule qui se trouve entre Vågen et le Puddefjord. On y trouve un fort,Fredriksberg, l'aquarium, et un parc. On y brûlait les sorcières.
Verftet etNøstet sont au sud-est de la péninsule et forment la zone industrielle. On trouve une ancienne conserverie et des vieilles maisons à Verftet. Nøstet a été bombardé pendant la dernière guerre, ce qui explique le mélange d'architectures.
Sydnes, au sud de Nøstet, est une zone portuaire et en partie universitaire.
Engen,la prairie, entre Sentrum et Sydnes, est un ancien espace vide qui servait aux parades militaires et aux entraînements, on y trouve le théâtre depuis un siècle.
Nygård est au sud-est un quartier résidentiel et universitaire. On trouve des façades néoclassiques, construites vers1900. C'est aussi lacity locale pour sa partie occidentale.
Mølhenpris, parfois appelé Vestre Sydnes, est situé au sud deNygård et en est séparé par une colline rocheuse Nygårdhøyden. C'est un quartier populaire avec des rues à plan carré, qui tranchent avec l'urbanisme labyrinthique la ville.
Byparken est le parc situé entre de Lille Lungegårdsvannet et Torgallmenningen.
Nygårdsparken est un parc de style anglais sur la colline de Nygård.
Nordnesparken est un parc situé à la pointe de Nordnes.
En1798,Jacques de Latocnaye souligne le contraste existant entre la diversité de couleur des maisons de Bergen, et le paysage accidenté et sauvage qui isole la ville du reste du pays : « La région de Bergen est indéniablement la plus stérile et la plus montagneuse de ce royaume. » Il a aussi été très impressionné par le confort et les aménagements de la ville[30].
La ville s'est développée autour de Vågen et sur la péninsule de Nordnes avant de s'étaler à l'est, au nord puis au sud. L'architecture vernaculaire et typique de Bergen se retrouve particulièrement à Verftet, dans la partie ouest de Sydnes, à Fjellet, Skuteviken, et Marken. Ces quartiers sont éloignés les uns des autres et ont été épargnés par les incendies ces deux derniers siècles.
« La ville est très grande. Les rues ne sont pas droites, et sont irrégulièrement pavées avec de petites et grandes pierres, mais sont gardées très propres. Les maisons, bien qu'elles soient construites en bois, ont une apparence très plaisante due à la diversité des couleurs avec lesquelles elles sont peintes. La ville de Bergen doit contenir 3 000 maisons et 20 000 habitants[31]. »
En1824, les Norvégiens Lyder Sagen (1777-1850) et Herman Foss (1790-1853) donnent dans leurBergens beskrivelse (Description de Bergen) les caractéristiques architecturales suivantes :
« Bergen dans sa totalité ne contient pas d'élément d'austérité ancienne. L'amitié et la gratitude sont les sentiments dominants. On voit à la fois qu'il n'y a ni façades splendides, ni processions attendues ici. De plus, ici rien n'est grand, rien n'est imposant, excepté la nature monumentale elle-même dont la cité est entourée. L'idée d'une industrie civique calme et se sentant bien chez elle vient à vous lors de promenades dans les rues de la ville. L'œil de l'architecte sera offensé par les rues étroites et non droites, les nombreux angles et coins inattendus, les petites maisons de bois sans symétrie, les pignons pointus et difformes, mais les gens associeront cette apparence inattractive avec vivre dans ces petites maisons jolies et accueillantes éparpillés de manière abandonnée. Toutes ces serrures d'étain polies et des marches blanchies à la chaux vous laissent supposer un ménage bon et propre, et celui qui est ennuyé par le vide derrière les élégantes mais lisses marches de marbre, se sentira bien en marchant sur ce grès vulgaire mais fiable. Bergen est lumineuse et animée. Lumineuse car elle possède beaucoup de squares et de jardins, et parce que les maisons à part quelques exceptions, ont seulement un ou deux étages, donc les rues, malgré leur étroitesse ne deviennent jamais sinistres. Et enfin parce que les maisons sont peintes de couleurs lumineuses, principalement en blanc. La ville est animée parce qu'elle est lumineuse, et parce qu'il y a beaucoup de gens et beaucoup d'échanges[32]. »
Les maisons étaient traditionnellement petites, construites de bois dans des rues étroites et pavées aux trottoirs dallés. Le toit a généralement des angles pointus et descend bas. Ce type de construction est dû à plusieurs choses :
Environnement escarpé et pentu entre collines ;
Abondance de bois comme matériel de construction ;
Pluie abondante. La caserne de Skansen, dans des proportions différentes, suit aussi ce modèle.
Pour cette architecture vernaculaire il n'existe pas de dessins ou de plans originaux. En fait il n'y a apparemment jamais eu de plans de construction, qui sont apparus seulement à partir de1899 quand la loi les a rendus obligatoires. L'Union des architectes de Bergen et la branche locale de la Préservation des monuments norvégiens anciens ont mesuré et dessiné plusieurs de ces maisons. En1980 eu lieu une grande inspection initiée par le département culturel de la ville et par le photographe Øivind Hartvig Berger[32].
L'histoire urbaine de Bergen a été marquée par des destructions dues aux guerres et aux incendies. Certains quartiers sont composés de maisons anciennes comme d'immeubles datant desannées 1950, en particulier à Nøstet et à Nordnes, ce qui donne une touche hétéroclite au tout, et un côté moderne à la ville, car ils ont été plutôt bien intégrés à l'environnement. L'enchevêtrement d'immeubles aux façades de verre, de maisons traditionnelles et d'espaces verts donnent un cachet unique à la cité. Quelques erreurs architecturales mises de côté, l'administration de la commune fait tout son possible pour que la ville conserve son cachet historique : ici peu de fast foods clinquants, peu de passages piétons peints par terre, peu de plots, de poubelles ou de bancs qui sautent aux yeux. La traditionnelle marque au grand M utilise le cuivre et non le plastique jaune, les pavés de différentes couleurs forment les passages cloutés, les bancs sont en granit ou en bois.
Les plans de rues n'ayant que très peu changé entre leMoyen Âge et lesannées 1850, un habitant de la ville en1200 aurait facilement pu se retrouver dans le centre 600 ans plus tard.
LeMS Trollfjord au port de Bergen.MS Kong Harald au terminalHurtigruten de Bergen, point de départ des croisières.Hegreneset(no) dans le port de Bergen. Mai 2020.Autre vue d'Hegreneset dans le port de Bergen. Juillet 2020.
On a retrouvé des constructions portuaires datant de la fondation de la ville. AuxXIIIe et XIVe siècles, laforteresse de Bergenhus a été développée et comprenait une halle, Håkonshallen (la halle d'Håkon), Rosenkrantztårnet (la tour Rosenkrantz), ainsi que d'autres bâtiments et des églises. À la base entourée d'eau, cette forteresse comprenait sous le château un abri à bateaux (naust) de 54,9 mètres sur 36,6, probablement construit vers1247. D'autres abris à bateaux ont été retrouvés à l'emplacement de l'aéroport de Flesland, de 40 mètres sur 16[33].
Jusqu'en1367 ou1369, Bergen était le port d'où appareillait leGrænlands knørr, l'ultime liaison annuelle entre les comptoirs groenlandais et la Norvège. À l'aube des temps modernes s'est développé Bradbaken, un chantier naval qui ancre définitivement la ville comme port important, dont on a retrouvé des vestiges et des bâtons gravés après l'incendie de1955. AuXVe siècle, les liens outre-mers baissent relativement avec l'abandon des colonies groenlandaises et l'autonomie islandaise. La Suède gagne alors en puissance. En1794, malgré le développement du port deTromsø, les pêcheurs duNordland continuent de vendre leurs prises à Bergen[33].Léopold Von Buch pensait qu'ils perpétuaient inconsciemment l'oppressant monopole des marchands allemands que leurs ancêtres avaient connu mais il semblait oublier que ce voyage était une expédition annuelle très importante[34].
La manière dont on chargeait les bateaux au Moyen Âge s'est perpétuée jusqu'auXXe siècle à l'aide d'un balancier servi par trois hommes.
Vieux de près de dix siècles, le célèbre marché aux poissons.Le trois-mâts Statsraad Lehmkuhl à Bergen.
Le premier quai pour bateaux de croisière est construit en1917[20].
Le port de Bergen est de nos jours le deuxième de Norvège et est notamment le lieu de départ de l'Express Côtier (Hurtigruten), véritable institution norvégienne. Une flotte de onze navires assure le ravitaillement de 34 ports, et des croisières, le long de la côte entre Bergen etKirkenes à la frontière russe. Le port peut accueillir par ailleurs des gros paquebots et ferries. 150 000 passagers débarquent à Bergen tous les ans.
Jusqu'auxannées 1980, la principale activité de la ville était l'exploitation des ressources halieutiques. Le pétrole prit la suite, même si la pêche reste l'héritage indéniable de Bergen.
Le marché au poisson est un point central de la ville où l'on peut trouver différents sandwichs de poisson, de crabe et de baleine.Ce marché existe depuis leXIe siècle environ, et constitue l'un des points forts de la tradition de la ville. Pour les habitants, ce marché est très célèbre. Il est cependant excessivement cher et la plupart des clients sont des touristes. L'hiver, seule la partie couverte du marché est en activité.
En1993, pendant une tempête, uneplate-forme pétrolière s'est écrasée contre le pont enjambant le Puddefjord.
L'aéroport international de Flesland lie la ville au reste de l'Europe par les airs. Depuis quelques années, plusieurs compagnieslow cost proposent des vols à des prix très abordables.
Sur les rails de laligne de Bergen, le train, relie depuis1909 Bergen à OsloviaVoss et 18 autresgares. Le point le plus haut de cette formidable ligne, qui traverse leHardangervidda, culmine à 1 237 m, près du village de Finse. Lagare actuelle quant à elle a été construite en1913[20]. Auparavant, elle se situait à l'emplacement actuel du musée d'art. Avant de relier Bergen, la ligne Bergen-Voss fonctionnait simplement sous le nom de Vossbanen.
En1799 quand Windham et Latocnaye font le trajet deMolde jusqu'à Bergen, ils mettent 18 jours alors qu'il n'y a que « 40 miles à vol de corbeau. »[35]La première voiture est apparue en ville en1908, déchargée par bateau sur le quai de Tollboden, à Nordnes. Le pont sur le Puddefjord et les tunnels d'Eidsvåg, d'Ulriken et de Løvstakken, construits respectivement en1956,1956,1964 et1968 ont permis à la banlieue de s'étendre. Jusqu'ici seules les zones d'Årstad et deLandås s'étaient développées, depuis les années1920.De nos jours l'autoroute E39 longe la côte, et la route européenne E16 file à l'est surVoss jusqu'àOslo. Des bus font plusieurs liaisons quotidiennes avec toutes les villes moyennes du sud et du centre du pays.
Deux anneaux àpéage ceinturent le centre-ville (ses revenus financent le développement destransports en commun) et certains tunnels des environs sont payants. En revanche les ponts à péage d'Askøy et de Nordhordland ne sont plus payants depuis fin2006, et lepont Sotra n'est plus payant depuis 1983. Danmarkplass, au sud de la ville est le plus gros carrefour du pays 50 000 véhicules y passent quotidiennement.
La municipalité a la charge de 605 kilomètres de route, 262 kilomètres de trottoir, 19 kilomètres de route pavée, 100 kilomètres de piste cyclable, ainsi que de 9 000 marches, 9 000 panneaux routiers, 2 400 dos-d'âne,211 ponts et21 quais[36].
Localement, la compagnie Tide (ex-Gaia Trafikk) assure la quasi-totalité des transports en bus de la ville. Elle est responsable dutrolleybus avec une flotte impressionnante de 1 040 bus et huit trolleys en2006. Bergen était la seule ville scandinave dotée de trolleybus des années1930 jusqu'en2003. Letramway, qui avait été inauguré en1897, a fermé en1965. Une première ligne demétro léger, lemétro léger de Bergen (Bybanen i Bergen), allant du centre-ville à Nesttun, a été inauguré le. À terme, plusieurs lignes sont prévues. Un petit bateau électrique,Beffen, fait par ailleurs la navette entre les deux rives deVågen depuis les années1890. C'est un des symboles de la ville. Un autre petit bac part de Torget pour rallier l'aquarium de Nordnes.
Le est mis en service le plus long tunnel piétonnier et cycliste au monde, qui passe sous la montagneLøvstakken, pour relier deux des quartiers de la ville[37].
La ville est conduite de2019 à 2023 par une coalition minoritaire de centre-gauche menée par les travaillistes (Ap), avec les écologistes (Mdg), les libéraux (V) et les chrétiens-démocrates (Krf). La coalition est dépendante du support des socialistes (SV) et des communistes (R) ou des agrariens (Sp).
Après la large victoire des conservateurs (H) lors desélections de 2023, la ville bascule à droite. Elle est désormais conduite par une coalition menée par les conservateurs (H) et impliquant le parti du progrès (Frp), le parti du centre (Sp) mais aussi laBergenslist(no), le parti industriel et commercial (Inp(en)) et le parti des retraités (Pp)[38].
Depuis2000 la commune est sous un régime parlementaire spécifique composé de deux entités aux pouvoirs différents (byråd etbystyre), comme àOslo. Les autres communes du pays sont dirigées par un conseil municipal standard.
Le Conseil de la Ville,bystyre en norvégien, est l'autorité suprême de la ville. Il est constitué de67 représentants élus pour quatre ans par la population et présidé par le maire. Le conseil prend les décisions majeures concernant la cité : budget, développement et services proposés aux citoyens.
Marit Warncke(no)(H) est maire de la ville depuis 2023[39]. Elle a succédé àMarte Mjøs Pedersen (Ap) élue maire en 2015 et réélue en 2019. Elle a été précédée parTrude Drevland (H) (2011-2015),Gunnar Bakke (Frp) (2007-2011) etHerman Friele (H) (2003-2007). Le maire de Bergen a un rôle principalement symbolique : il préside aux débats, assiste aux inaugurations et détient le sceau et les armes de la ville.
Linn Kristin Engø a démissionné de ses fonctions de commissionnaire à l'éducation le à la suite du scandale Vigilo où une importante faille de sécurité a été révélée dans une application favorisant la communication entre les écoles et les familles, permettant ainsi aubyråd d'éviter unemotion de censure par le Conseil de la Ville. Endre Tvinnereim la remplace[41].
Un des sujets principaux de la campagne lors de ces élections est le projet de prolongement dumétro léger de Bergen àÅsane, ville au nord-est de Bergen. Les travaillistes (Ap) ont ainsi adopté un projet prévoyant un passage par le quartier historique et touristique deBryggen en juin 2023[43]. Cependant, le passage par Bryggen est critiqué notamment par les conservateurs (H) préférant un tunnel passant en dessous de Bryggen[44],[45]. Les plus farouches opposants à ce passage par Bryggen se sont rassemblés derrière laBergenslist(no) dont la communication était considérée comme aggressive[46]. La Bergenslist réussie à récolter 5% des suffrages exprimés et quatre conseillers à l'issue des élections de 2023 et rentre dans la coalition menée par les conservateurs (H)[38].
Le gouvernement municipal (byråd) gère les services et administrations de la cité, fait des propositions au Conseil de la Ville et est responsable de l'application des décisions prises par celui-ci. Il est élu par le Conseil de la Ville, qui peut le démettre, et est formé de commissionnaires dont le rôle est comparable à celui de ministres. Le chef commissionnaire fonctionne comme un premier ministre pour Bergen et a davantage de pouvoir que le maire.
Christine B. Meyer(en) (H) est cheffe commissionnaire depuis 2023. Elle a succédé à Roger Vallhammer (Ap) (2019-2023) Harald Schjelderup (2015-2019) (Ap), Ragnhild Stolt-Nielsen (2013-2015) (H) etMonica Mæland (2003-2013) (H).
L'administration est divisée en départements (etat) dirigés par des directeurs.
1972 : les municipalités suivantes sont fusionnées en une seule municipalité appelée Bergen :Arna, Bergen, Fana, Laksevåg, Loddefjord (auparavant partie de Laksevåg).
1972 : Bergen cesse d'être unfylke à part entière.
2000: Loddefjord est de nouveau rattaché à Laksevåg.
2004: les huitbydeler de Bergen perdent leurs centres administratifs et deviennent des unités de l'administration de lakommune.
2008: les huitbydeler retrouvent leurs centres administratifs et une relative autonomie.
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Mélange des cultures sur un quai millénaire.Lille Lungegårdsvannet et à droite, la mairie.
La ville compte 63 écoles élémentaires, seize collèges, seize établissements combinant élémentaire et secondaire dont six établissements privés, deux écoles primaires privées et un collège privé[36].
Bergen est une importante ville universitaire avec près de 30 000 étudiants. Elle accueille, entre autres, la réputéeNorwegian School of Economics (Norges Handelshøyskole), des facultés de droit, médecine, sciences sociales, histoire, musique, une école nationale supérieure d'art et une école d'architecture. Mais elle est principalement connue pour ses facultés d'économie, d'anthropologie, de biologie marine et d'études pétrolières.
LeCHU d'Haukeland est quant à lui un des plus modernes du pays, et sa zone de recherche biologique est une des plus pointues et des plus avancées en Europe.
Ouverte sur l'étranger, l'université accueille plus de 1 500 étudiants étrangers dans un cadre de bâtiments modernes aussi bien que dans d'anciennes bâtisses de bois.
En2004, le milliardaire norvégien Trond Mohn a fait don de trois cents millions de couronnes à l'université pour les fonds de recherche. Cela représente environ37,5 millions d'euros[47]. Plus de soixante millions de couronnes ont été à nouveau données par le mécène en[48].
L'équipe defootball de Bergen est leSK Brann. Elle joue enpremière division norvégienne et figure parmi les équipes les plus efficaces du pays, même si elle ne possède que trois titres de champion national (1962, 1963 et 2007) et septCoupes de Norvège. Avant chaque match les supporters entonnent les deux premières strophes de l'hymne de Bergen,Udsigter fra Ulriken, qui a été, ironiquement, composé par Johan Nordahl Brun, originaire deTrondheim, ville de l'adversaire de toujours :Rosenborg BK. Les autres hymnes du club sont entre autresByen e' Bergen, composé par Ove Thue en1976 avec le fameux refrainByen e' Bergen og laget e' Brann, stedet e' stadion' så syng alle mann! Heia Brann, Brann, Brann, Brann, heia Brann! ainsi queHeia Brann.
La ville compte par ailleurs685 clubs de sports et500 installations sportives, ainsi que 1 120 parcs ou espaces verts,27 jardins d'enfants,104 terrains de jeu,54 terrains de football et62 chemins de montagne[36].
La ville est également connue pour ses nombreux trails dans des décors somptueux aux alentours de la ville où un français, Clément Cuvillier s'est notamment illustré.
La ville compte de nombreuses salles de concert, en plus de celles citées plus haut on peut noter Grieghallen,la Grieghalle construite en1978, Où joue l'Opéra national de Bergen, Kvarteret, Teatergarasjen, The Garage et Hulen (ancien abri anti-atomique) ainsi qu'une grande salle typearena en dehors de la ville, Vestlandhallen,la Vestlandhalle. Certains festivals et des concerts comme celui desRolling Stones en septembre2006 ont lieu sur des scènes en plein air.
Chaque année a lieu le festivalHole in the sky, principalement axé metal extrême, dans deux salles de la ville : The Garage et USF. Des fans du monde entier se retrouvent à Bergen pour ce festival, le dernier week-end du mois d'août. Le Bergenfest est au printemps un festival éclectique très prisé des Norvégiens. Toutes sortes de groupes s'y produisent, durap aublack metal. La ville accueille aussi un important festival de jazz.
Un concours annuel fait s'affronter les fanfares de la ville et autresbrass bands.
Tous les ans a lieu leBergen gathering, rassemblement de jeunes de toute l'Europe se livrant à des compétitions dekatas artistiques et autres figures improvisées, dans les gymnases et sur les pelouses de la ville.
Annuellement début décembre a lieu la fête de la lumière (lysfest), et leLyderhorn est connu pour être un lieu de réunion les nuits de solstice d'été.
Les buekorps (corps d'archers) sont une institution très importante à Bergen, qui n'existe nulle part ailleurs bien qu'ayant quelque ressemblance avec lesscouts. AuXIXe siècle, les jeunes de la ville voulurent imiter leurs aînés membres de la Garde Civique, une organisation paramilitaire locale qui fut dissoute en1881. Dès1850, s'organisèrent donc des bataillons (bataljoner) dans chaque quartier, regroupant les enfants et les adolescents, qui créèrent leurs propres uniformes, chants et parades. Lors des défilés, les membres des buekorps sont soitarmés de fusils ou d'arbalètes en bois, soit équipés de tambours et autres instruments. Tout est organisé par les enfants eux-mêmes. Seuls les anciens et les mères des membres participent à la gestion et à l'organisation, quand cela leur est demandé.
Les garçons débutent en tant que soldats vers sept ans, deviennent officiers ou joueurs de tambour à douze ou quatorze ans, et commandants en chef à dix-sept ou vingt ans. Bien que les racines de cette institution soient militaires, les bataillons sont très actifs auprès des associations caritatives et se livrent à des activités physiques.
Les buekorps ont chacun leur jour commémoratif, et tous les quatre ans a lieu leBuekorpsenes dag, jour de compétitions entre les différents bataillons. Le premier bataillon féminin fut créé en1991, engendrant une petite controverse car la tradition voulait que seuls les garçons puissent intégrer les bataillons[49].
Leurs activités se déroulent principalement de février à juin, et en particulier lors de la fête nationale le17 mai. Les tambourinades s'entendent donc dans toute la ville et sont perçues comme le signe du printemps, pour la joie des habitants et le malheur des étudiants révisant pour les examens.
Il y a de nos jours quinze bataillons :
Dræggens Buekorps (),Corps d'archers de Dræggen, masculin[50] ;
Fjeldets Bataljon (),Bataillon de Fjeldet, masculin[51] ;
Laksevågs Bueskyttere (),Archers de Laksevåg, masculin[52] ;
Lungegaardens Buekorps (),Corps d'archers de Lungegaarden, féminin[53] ;
Bataillons de Marken et de Mathismarken à Bryggen.
Løvstakkens Jægerkorps (),Corps de chasseurs du Løvstakken[54] ;
Markens Bataljon (),Bataillon de Marken, masculin[55] ;
Mathismarkens Bataljon (),Bataillon de Mathismarken, mixte ;
Nordnæs Bataillon (),Bataillon de Nordnæs, masculin[56] ;
Nygaards Bataljon (),Bataillon de Nygaard, masculin[57] ;
Sandvikens Bataljon (),Bataillon de Sandviken, masculin[58] ;
Skansens Bataljon (),Bataillon de Skansen, masculin[59] ;
Skutevikens Buekorps (),Corps d'archers de Skuteviken, masculin[60] ;
Sydnæs Bataljon (),Bataillon de Sydnæs, masculin[61] ;
Vågens Bataljon (1er juin1991),Bataillon de Vågen, féminin ;
Wesselengens Bataljon (),Bataillon de Wesselengen, masculin[62].
Les Bergenois sont connus pour parler vite. Étrangement cette caractéristique est avancée par les Bergenois pour parler des Osloïtes.
Le dialecte de Bergen (bergensk) est issu en partie dubas-allemand. Il est différent des autres dialectes duHordaland, alors que ces derniers sont peu différents des autres dialectes duVestlandet. Aucune forme conventionnelle de bergensk n’existe. C'est le seul dialecte norvégien qui ne compte que deux genres, le genre féminin ayant été supprimé auXVIe siècle. Le dialecte de Bergen a aussi la particularité de pouvoir définir les noms propres, qui sont indéfinis partout ailleurs dans le pays. Le « r » est prononcéà la française selon les Bergenois (consonne roulée uvulaire voisée), comme dans la majeure partie du Vestlandet. Il est en général roulé à Oslo et dans l'est du pays. Cependant, avec le transfert des pouvoirs à Oslo, le départ de laHanse et le développement dubokmål (riksmål), lebergensk a perdu beaucoup de ses influences passées et tend à se rapprocher du dialecte de l'Est. De même, les pluriels sont de moins en moins utilisés.De plus, le fait que Bergen soit une grande ville a affaibli son identité linguistique, et de toute façon les gens des autres régions du pays comprennent parfaitement lebergensk.
Administrativement, la ville est neutre, c'est-à-dire qu'elle n'a ni choisi lebokmål, ni lenynorsk comme première langue officielle. Le bokmål est une langue très proche dudanois, alors que le nynorsk est une langue créée auXIXe siècle pour tenter de fusionner les principaux dialectes norvégiens et en faire une véritable langue nationale. Les communes norvégiennes peuvent choisir quelle langue leur administration utilisera principalement.
Bergen a été la plus grande ville de Scandinavie jusqu'au milieu duXIXe siècle. Les habitants de Bergen sont les Bergenois (Bergensere). À la manière du conflit gentillet opposant les Français et les Belges, les gens d'Oslo se moquent du côté campagnard des Bergenois. On les décrits arrogants, conduisant vite et mal, etc.
Edward Daniel Clarke nota en1798 que les Bergenois avaient peu en commun avec les habitants deChristiania ou de Trondheim. Un citoyen important de la capitale norvégienne a dit un jour :
« Bergen est moins connu pour les gens d'ici que Paris ou Londres : en fait, on considère difficilement Bergen comme formant une partie de notre pays, ou habité par des Norvégiens[63]. »
Il faut dire que jusqu'auXIXe siècle les Bergenois étaient en majorité Allemands, Hollandais ou Écossais[64].
« Le district de Bergen est indéniablement le plus stérile et le plus montagneux dans ce royaume, et ses habitants, appelés Horders, sont sûrement la race la plus pauvre et la moins civilisée du pays tout entier. En vérité, ces bouffeurs de poisson n'ont aucun trait qui distinguent les vrais Norvégiens[63]. »
Il explique aussi comment les habitants deVoss et des vallées avoisinantes, fertiles, ne voulaient pas avoir affaire avec les Bergenois, et que ceux de File Fjell, à l'est de Bergen, sont « gentils et de bon cœur là où les autres sont querelleurs et avares. » Il souligne par ailleurs la forte présence d'étrangers à Bergen et contraste l'image pittoresque de la ville avec l'environnement sauvage et accidenté[63].
De nos jours, comme pour son dialecte, le fait que Bergen soit une grande ville et que ses activités brassent des gens de tout le pays et de toute l'Europe réduit l'influence de son identité. Toutefois beaucoup de Bergenois se revendiquent comme tels avant d'être Norvégiens.
Cependant il y a une coutume pour laquelle les Bergenois sont comme tous les Norvégiens : l'ivresse généralisée du samedi soir, très impressionnante quand on la découvre. En effet, les Norvégiens sont connus pour boire très peu voire pas du tout en semaine mais pour se « lâcher » le samedi soir, ce qui donne des scènes assez cocasses dans les rues. Cependant, les Norvégiens choisissent entre boire et conduire et savent que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé.
Membres des buekorps mangeant des skillingboller.
De manière générale, les Bergenois vivent à l'extérieur, sortent beaucoup, et font beaucoup de sport. Même en plein hiver, les sentiers de montagne ne sont jamais désertés. Les falaises de Helleneset près de Sandviken et de labatterie d'Hellen sont prisées des jeunes Bergenois pour les possibilités de plongeons qu'elles offrent. 100 000 Bergenois sont inscrits dans au moins un club de sport. L'adage norvégienå gå på tur (aller faire un tour) prend tout son sens à Bergen et « va jouer dehors ! » est probablement une des phrases les plus prononcées par les mamans bergenoises à leurs bambins. Bergenshallen (la halle de Bergen) est une des plus grandes patinoires du pays, et peut accueillir 4 000 personnes lors des grandes rencontres dehockey sur glace.
Les Bergenois sont férus de journaux. LeBergens Tidende, quotidien local, tirait 88 867 exemplaires en2004.
La grande majorité des habitants sont protestants luthériens ou membres d'autres églises réformées, et depuis quelque temps une communauté musulmane se développe. Il n'y a pas de communauté juive connue à Bergen.
Les spécialités culinaires de la ville sont entre autres leskillingsbolle (le roulé à la cannelle appelékanelbolle dans le reste de la Norvège) et lelangebrød, pain local[65]. LaBergenssuppe est une des nombreuses soupes de poissons que l'on peut trouver en Norvège.
Quant à la boisson, la bière la plus célèbre de Norvège est bergenoise : la Hansa[66]. L'inscriptionBergens Stolthet,"la fierté de Bergen", orne toutes les bouteilles. En2007, une bière d'or a été lancée (Gulløl) par la marque pour fêter le retour de la coupe à Bergen, 44 ans après la dernière victoire en championnat national de l'équipe locale, Brann.
Comme toutes les villes portuaires importantes, une forteprostitution s'est développée à Bergen. Elle était cependant contrôlée, comme dans le reste de la Norvège, et la clientèle était étonnamment plus composée de natifs que d'étrangers de passage, comme nous le rapporte un chroniqueur en1563, à propos du décès d'une prostituée : « Katilbrog la vieille prostituée qui avait par le passé servi moines, prêtres, chanoines, courtisans, entre autres. » La prostitution sera bien tolérée jusqu'aux persécutions luthériennes[67].
Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec, en1767, écrivait que les femmes étaient « généreuses, mais peu intelligentes. Travailleuses et non adeptes de luxure. Leurs hommes en revanche étaient plus dévots de Bacchus ou de Cérès que de Vénus. Ils aiment les spiritueux ». Selon lui les jeunes filles négligées furent ainsi encouragées « à se venger sans cérémonie, avec l'aide d'étrangers plus galants et plus aimables[68]. »
Latocnaye pensait « qu'en vérité il devait être difficile d'être une femme à Bergen. EnTurquie les femmes ne sont pas libres, mais elles sont néanmoins traitées avec appréciation. Il est dit que les femmes de Norvège sont des esclaves domestiques, et leurs maris de domestiques tyrans. » EtEdward Daniel Clarke de rajouter la même année « l'asservissement de la femme norvégienne est volontaire, elle se plaît dans son travail, parce que c'est le travail de l'amour, et si c'est de l'asservissement domestique, c'est bien compensé avec le bonheur domestique. » Ou encore :« Les choses les plus dégoûtantes que j'aie jamais vues », c'est ainsi qu'il qualifie les Bergenoises, dont il n'apprécia pas par ailleurs le fait qu'elles ne couvraient pas leur tête contrairement aux femmes deChristiania[69].
Chaque année, la ville de Bergen envoie un sapin à la ville de Newcastle, en remerciements pour les soldats britanniques ayant été envoyés en Norvège durant la Seconde Guerre mondiale.
La ville de Seattle a offert un totem à Bergen pour son jubilé en1970. Celui-ci se situe à Nordnesparken.
La version du 4 mai 2007 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.