Benjamin Péret, né le àRezé (Loire-Atlantique) et mort le à Paris, est un écrivain et poètesurréaliste, usant également des pseudonymes deSatyremont,Peralda etPeralta[1].
Au cours de laPremière Guerre mondiale, sa mère le fait engager comme infirmier. En 1920, elle rend visite àAndré Breton, pour lui acheter le dernier numéro de la revueLittérature et lui recommander une « personne » qui doit bientôt venir à Paris, s'y fixer et« qui voudrait se lancer dans la littérature ». Quelques jours plus tard, Benjamin Péret arrive[2].
En 1921, il participe au procès contreMaurice Barrès, organisé par lesdadaïstes parisiens. Il y apparaît dans le rôle du « soldat inconnu ».
En 1928, Benjamin Péret écritLes Rouilles encagées. Ce conte érotique doit paraitre chez l’éditeur clandestin René Bonnel, commeHistoire de l’œil, deGeorges Bataille, etLe con d’Irène, deLouis Aragon. Mais les épreuves sont saisies par la police, empêchant l’impression. Quelques poèmes extraits du livre sont publiés l’année suivante dans la plaquette1929, avec des textes d'Aragon et des photos pornographiques deKiki de Montparnasse parMan Ray. Il faudra attendre 1954 pour une première édition à part entière chez Éric Losfeld, qui dissimule le titre sous une contrepèterie de son cru (Les Rouilles encagées). L’ouvrage est encore interdit aux mineurs en 1970[3].
En 1928, il épouse la cantatrice brésilienneElsie Houston et fait la connaissance de Mario Pedrosa, son beau-frère, qui vient de souscrire aux thèses deLéon Trotski. Au Brésil, où il séjourne de 1929 à 1931, il s’invente une sorte de nouvelle vie qui fait de lui simultanément : un opposant de gauche, un poète reporter curieux des rituels de lamacumba et ducandomblé, un correcteur, un père de famille (son fils, Geyser, naît le) et un prisonnier politique. Péret est finalement expulsé comme « agitateur communiste » par le gouvernement deGetúlio Vargas. Revenu en France, il devient membre de l'Union communiste.
En 1936, peu après le début de laguerre civile, Benjamin Péret part en Espagne et rejoint les combattants duPOUM (Parti ouvrier d'unification marxiste)[4]. Déçu par les dissensions internes de l'extrême gauche antistalinienne[5], Péret dirige une unité d'anarchistes de lacolonne Durutti qui combat sur lefront de Teruel[6]. À Barcelone, il rencontre la peintreRemedios Varo qu'il épousera en 1946.
Revenu en France, il est emprisonné en mai 1940 à Rennes au motif dereconstitution de ligue dissoute (trotskiste), puis libéré sous caution. Rentré à Paris, il glisse des coquilles dans un journal collaborateur tout en dirigeant les premières réunions du groupeLa Main à plume avecRobert Rius. En mars 1941, il se réfugie et travaille à la coopérativeLe Croque-fruit.
En 1941, Benjamin Péret et Remedios Varo obtiennent un visa et partent pour le Mexique. Ils y restent jusqu'en 1948. fasciné par l’artmaya, ses mythes et légendes, il commence une anthologie qu’il achève peu de temps avant sa mort. En 1945, il écrit le pamphletLe Déshonneur des poètes en réaction à l'ouvrage dePierre SeghersL'Honneur des poètes, d'abord publié clandestinement en 1943.
Séparé deRemedios Varo et revenu en France, il poursuit ses activités surréalistes. Il est le seul artiste qui ne se fâchera jamais avecAndré Breton (1896-1966).
Benjamin Péret est enterré à Paris, dans le cimetière des Batignolles[7]
1960 :Anthologie des mythes, légendes et contes populaires d’Amérique, Paris, Albin Michel, 413 p., 12 illustrations hors texte, 17 in texte
1965 :Pour un second manifeste communiste avec Grandizo Munis, éditions Éric Losfeld
1969 :Œuvres complètes, Tome 1 : [Poésie] Portrait de Péret par André Masson. Préface d'André Breton (Anthologie de l'humour noir, 1950), Eric Losfeld & Association des amis de Benjamin Péret, 316 p.,lire en ligne
1971 :Œuvres complètes, Tome 2 : [Poésie] Collage de Péret en frontispice. Préface de Pierre Naville (1925), Eric Losfeld & Association des amis de Benjamin Péret, 336 p.,lire en ligne
1979 :Œuvres complètes, Tome 3 : [Contes) Collage de Péret en frontispice. Portrait de Péret par Oscar Dominguez. Préface d'Octavio Paz (1959), Eric Losfeld & Association des amis de Benjamin Péret, 300 p.
1987 :Œuvres complètes, Tome 4 : [Contes – Œuvres en collaboration] Préface de Robert Sabatier (Histoire de la poésie française, 1982), Eric Losfeld & Association des amis de Benjamin Péret, 300 p.
1989 :Œuvres complètes, Tome 5 : [Textes politiques] Préface de Guy Prévan, notes et chronologie de Gérard Roche, José Corti & Association des amis de Benjamin Péret, 388 p.
1992 :Œuvres complètes, Tome 6 : [Les Amériques… et autres lieux – Le Cinématographe – Les Arts plastiques] Préface de Jean-Louis Bédouin, José Corti & Association des amis de Benjamin Péret, 381 p.
1995 :Œuvres complètes, Tome 7 : [Le Déshonneur des poètes – Textes divers – Correspondance – Bibliographie] Préface de Jean Schuster, José Corti & Association des amis de Benjamin Péret, 594 p.
2014 :Dans la zone torride du Brésil. Visites aux indiens, liminaire de Jérôme Duwa, postface de Leonor de Abreu, éditions du Chemin de fer
2017 :Les arts primitifs et populaires du Brésil, illustré de plus de 200 photographies inédites, éditions du Sandre
2017 :Correspondance 1920-1959 avec André Breton, présentée et éditée par Gérard Roche, Paris, Gallimard
2020 :Contes suivis de Histoire naturelle, Rennes, Les Perséides
Claude Courtot,Introduction à la lecture de Benjamin Péret, Paris, Le Terrain Vague, 1965
Jean-Michel Goutier, (sous la direction de)Benjamin Péret, éditions H. Veyrier, Paris, 1982
Guy Prévan,Péret Benjamin, révolutionnaire permanent, éditions Syllepse, Paris, 1999
Richard Spiteri :Exégèse deDernier malheur dernière chance de Benjamin Péret, éditions L'Harmattan, Paris, 2008
Barthélémy Schwartz,Benjamin Péret, l'astre noir du surréalisme, essai biographique suivie d'une anthologie et d'un cahier photographique, éditions Libertalia, Paris, 2016
Benjamin Péret et les Amériques, catalogue d'exposition, Association des amis de Benjamin Péret, 2010
Cahiers Benjamin Péret, numéro 1, septembre2012, revue dirigée par Gérard Roche
RevueIncognita n°12, avec un compact-disc (voix de Benjamin Péret, d'André Breton, lecture de poèmes de Péret par Pierre Brasseur), Editions du Petit Véhicule, Nantes, décembre 2020,
Je ne mange pas de ce pain-là : Benjamin Péret, poète c'est-à-dire révolutionnaire, film documentaire deRémy Ricordeau (94 min), Paris, 2015, édition DVD en coffret avec un livret de 88 pages[10]
↑Jean-YvesPotel,« PÉRET Benjamin, dit PERALTA, dit MAURICIO », dansLe Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier,(lire en ligne)
↑Adam Biro &René Passeron,Dictionnaire général dusurréalisme et de ses environs, Office du livre, Fribourg, Suisse & Presses universitaires de France, Paris, 1985,p. 326.