Ne doit pas être confondu avecAry Abittan.
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Benjamin Abitan est uncomédien de théâtre,metteur en scène,réalisateur radiophonique etscénariste de bande dessinée français.
Benjamin Abitan naît en 1983 en France[1].
Il fabrique ses premiers contenus audio sous forme decassettes audio au collège. Au lycée, il anime une émission hebdomadaire d'une heure intituléeContre-courants sur la radio associativeMarseillaise Radio-Galère[2].
Il suit des études de théâtre à Paris-8, puis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique[3].
Il crée la compagnie Le Théâtre de la Démesure en2004 àSaint-Denis[4]. Il fait partie de la promotion2009 duConservatoire national supérieur d'art dramatique.
Il interprète une dizaine de pièces en tant que comédien entre2007 et2019. Il est également metteur en scène à cinq reprises à la même période et auteur[5].
Il écrit despièces radiophoniques pourFrance culture à partir de2010. En2013, il passe un mois en résidence à l'Institut français de Jérusalem. Il y écrit un feuilleton radiophonique inspiré de son rapport à la ville et de ses rapports avec son père[6].
Il indique lors d'un entretien avecArte radio en 2019 :« À la radio aussi, une partie de l’histoire est représentée par les sons, et une autre partie est en creux, l’auditeur la compose lui-même. Les bons textes de radio sont ceux qui creusent les images plutôt que de les remplir[7] », et au magazineTélérama en 2022 :« De manière générale, la fiction, quelle qu’elle soit, est pour moi une manière d’essayer de rendre la réalité plus habitable et la vie plus vivable, mais surtout pas de proposer autre chose à la place[8] ».
En 2020 il réalise pour France Culture cinq épisodes du podcastDreamCaster, écrits par Sebastian Dicenaire.
Il reçoit en 2016 le prix Nouveau Talent radio[9] décerné par laSociété des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), et en 2018 le prix Longueur d’Ondes de la fiction d’humour[9].
Il obtient lePrix Europa à deux reprises[10] pour ses fictions radiophoniques : en2017 pourLa Préhistoire du futur, puis en2019 pourLa Dernière Séance.
Benjamin Abitan est le réalisateur et l'auteur à partir de2016 d'adaptations d'albums desAventures de Tintin[S 1] d'Hergé en pièces radiophoniques, diffusées enpodcast sur le site de France culture[3]. Benjamin Arbitan est choisi parmi plusieurs réalisateurs, et« Pour conduire sa mission, il a pu disposer de la bonne grâce des comédiens du Français et des musiciens de l’Orchestre national de France[11] » et« il est allé consulter l’éminent spécialiste de TintinBenoît Peeters. « Il m’a mis en garde : “Tintin n’est pas pour les enfants ! Pour toucher l’auditeur, il faut s’adresser à l’enfant qui est en lui.”[11] ». SelonLe Monde :« A l’inverse de ses prédécesseurs, Abitan s’est efforcé de rester fidèle à l’œuvre d’Hergé[11] ».
Jusqu'en 2023, sept albums ont été choisis, chaque album est adapté entre trois et cinq épisodes, d'une vingtaine de minutes chacun[12] :Les Cigares du pharaon[11] etLe Lotus bleu en 2016,Les 7 boules de cristal en 2017,Le Temple du soleil en 2019,Les Bijoux de la Castafiore en 2020[13],Le Secret de la licorne etTintin au Tibet en 2023.
Sur France Culture également, il crée et écrit à partir de 2016[2] la sérieLa Préhistoire du futur[S 2]. Il déclare :« Pour chaque saison, je dois négocier avec France Culture pour garder des blagues...Cette chaîne a peu d’humour[8] ».
PourTélérama :« Les futurs imaginés par Benjamin Abitan sont-ils enviables ? Franchement, presque. Dans les quatre saisons de sa truculente fictionLa Préhistoire du futur, sur France Culture, l’auteur nous livre des prospectives absurdes et fantasmées. Mais on aimerait les croire tant ces projections ne sont que le reflet (très) exacerbé de nos travers d’humains médiocres et désabusés. [...] Tout est drôle : l’écriture au cordeau, les cent (au moins) vannes sur l’auteurFabcaro et la critique sociale bien sentie en filigrane[14] ».
La série connaît cinq saisons, jusqu'en 2022.
Pour le choix de ses thèmes d'écriture pour cette série, il indique àTélérama :« Google Actualités est une mine de points de départ. De temps en temps, je note des bribes dans une sorte de fichier qui est toujours ouvert. Au moment où je dois me mettre à écrire, je pioche là-dedans, un peu au hasard. Ce sont des idées sur lesquelles je trébuche, je vais rarement me dire : « Tiens, je vais traiter tel sujet d’actualité, ou tel sujet lié aux nouvelles technologies pour dénoncer telle chose. » Ce sont davantage les situations qui me font rire[8] » et précise :« Je m’astreins à très peu travailler le texte, en général on enregistre le premier jet[8] ».
La série est récompensée par lePrix Europa en 2017 dans la catégorie « meilleure fiction radio de l'année »[15],[9], et par le prix Longueur d’Ondes de la fiction d’humour[9] en 2018.
PourArte radio en 2018, il écrit, réalise et interprète l'« autofiction »[7],[16]La Dernière séance[16].« Certains fiascos peuvent se révéler singulièrement créatifs. Quand Benjamin Abitan se fait virer par son psy, déconcerté, il décide de s’en sortir sans thérapeute en enregistrant pendant deux ans toutes sortes de moments de sa vie[17] » d'aprèsTélérama.
Benjamin Abitan informe au magazine :« J’ai eu beaucoup de mal à m’y mettre parce que j’avais peur que tout ça ne soit en définitive qu’une forme d’exhibition un peu obscène[17] ».
PourTélérama, l'auteur« signe un journal de bord drôlissime et inclassable[17] », et pourCharlie Hebdo, il s'agit d'une« formidable autofiction radiophonique, intelligente et hilarante[16] ».
La Dernière Séance obtient lePrix Europa dans la catégorie « fiction radio unitaire » en 2019[18].
En février 2024[10] est diffusé surArte radio[19] le premier épisode deLa Chute de Lapinville[S 3], série de« cinq minutes journalières [...] et deux cents épisodes[20] » prévus.« Le feuilleton peut compter sur une enveloppe de 800 000 euros[20] ».« Lapin, le personnage central, n’est pas spécialement un homme agréable qu’on a envie de côtoyer chaque jour. Ce presque quadragénaire solitaire et fauché, diagnostiquépervers narcissique par erreur, rentre vivre chez ses parents après avoir perdu ses allocs et maltraité son colocataire retraité. Sommé par laCAF de prouver son désir de réinsertion, il lance unpodcast[20] », puis« Comment il a dû retourner à Lapinville, la ville de son enfance au « climat de style océanique dégradé » : [...] Ce qui changera en revanche – et c’est l’horizon de la fin de ce feuilleton qui annonce déjà et au minimum 200 épisodes – n’est rien de moins que… la destruction de la Terre ! »[10] selonLe Monde.
« Benjamin Abitan, premier à avoir imaginé le personnage de Lapin, et qui, selon ses deux collègues, lui ressemblerait un peu... »[20], coécrit la série avec Wladimir Anselme et Laura Fredducci[10],[20].
PourL'Humanité, il s'agit d'un« podcast novateur et déjanté[19] », et selonTélérama, la série a un« gros potentiel loufoque[20] ». Pour la conclusion de l'article du journalLe Monde :« terminons juste en disant combien est réjouissante cette fiction qui emprunte et renouvelle tout à la fois les clichés et conventions du feuilleton, s’amuse à démultiplier blagues et mises en abyme, et soigne ses chutes pour le plus grand plaisir de nos oreilles[10] ».
À partir de juillet 2021, il co-scénarise la sérieSpirou et Fantasio avecSophie Guerrive, aux côtés d'Olivier Schwartz au dessin[21]La Mort de Spirou, le premier album auquel il contribue, sort en août 2022.