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Naissance | |
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Décès | (à 83 ans) Bielefeld |
Nom de naissance | Benita Otte |
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Conjoint | Heinrich Koch |
Benita Koch-Otte (néeBenita Otte le àStuttgart et morte le àBielefeld) est unetisserande etdesigner detextilesallemande, étudiante de l'école duBauhaus. Une partie de son œuvre est exposée auMoMA deNew York[1].
Elle fait ses études au Lyceum deKrefeld et puis, entre 1915 et 1920, elle se forme en tant que professeure de dessin àDusseldorf, d'éducation physique àFrancfort et des métiers de l'artisanat au Lattehaus deBerlin[2]. Elle enseigne pour quelques années à l'école secondaire municipale deUerdingen avant de joindre les rangs duBauhaus àWeimar, en 1920, malgré le rejet de son pèrechimiste qui considère cette décision comme « stupide »[3],[2].
À son passage par l'école, Benita Otte est une des étudiantes les plus remarquables de l'atelier de tissage duBauhaus, de même que sa contemporaine et amieGunta Stölzl. Elle suit les cours réguliers avec plusieurs professeurs de l'institution, notammentPaul Klee,Johannes Itten etTheo van Doesburg[4].
Benita Otte reste au Bauhaus jusqu'en 1925 comme élève d'abord, puis comme employée de l'atelier de tissage. Elle travaille en étroite collaboration avec Gunta Stölzl à qui la lie une forte amitié. Ensemble, elles suivent des cours à l'école technique de teinture et à l'école technique du textile àKrefeld afin de compléter leur formation et de développer et enseigner ensuite ces techniques au Bauhaus.
Pendant cette période elle est chargée de la conception des intérieurs de la maison modèle "Haus am Horn"[5] construite pour la première exposition du Bauhaus, en 1923.Georg Muche lui confie le dessin et le modèle isométrique de la maison. Il est très satisfait de son travail. « Talent artistique, sens pratique et clarté à tous égards déterminent votre être, votre comportement humain.» . Elle en dessine entre autres la cuisine avec Ernst Gebhardt. Elle sera un prototype pour l'époque et une source d'inspiration pour la “Cuisine de Francfort” dessinée parMargarete Schütte-Lihotzky en 1926 et considérée comme la précurseure des cuisines intégrées[6]
Elle réalise aussi de nombreux travaux textiles en haute lisse et basse lisse, ou en double tissage, faisant preuve d'une constante inventivité, dont le grand tapis en points noués, aujourd'hui disparu, pour le bureau du directeurWalter Gropius à Weimar.
Lorsque le Bauhaus quitte Weimar, en 1925, Benita Otte ne souhaite pas participer à la nouvelle orientation vers la production industrielle[6]. De 1925 à 1933, elle dirige le département de tissage dans les ateliers de l'école des arts et métiers (Werkstätten der Stadt Halle, Staatliche-stadtische Kunstgewerbeschule Burg Giebichenstein) de la ville deHalle[3]. Parmi ses élèves, figureTrude Guermonprez[7].
En 1929, elle épouse lephotographe etarchitecte d'intérieurHeinrich Koch, qui était lui aussi élève du Bauhaus[2].
Ce sera sans doute la période la plus créative de Benita Koch-Otte. Son atelier présente deux fois par an des créations à lafoire de Leipzig qui ont un grand succès. Il participe à des foires et expositions dans toute l'Allemagne, mais aussi àBarcelone,Gdansk,Monza,Paris,Vienne etZurich et, en 1929, à une exposition itinérante à travers leBrésil. Le tissage manuel de l'Ecole de Halle a obtenu de nombreuses commandes publiques (Halle,Schkeuditz,Mersebourg,Bad Lauchstädt,Chemnitz, Forst,Zwickau … etc).
Fondamentalement, elle reste fidèle aux préceptes du Bauhaus. Elle invente de nouveaux tissus pour de nouveaux habitats, tissus d'ameublement, monochromes et à motifs, rideaux, opaques et transparents, couvertures de laine, petits et rayés , lisse et rugueux.
Comme au Bauhaus, ses élèves, outre les matières traditionnelles, utilisent des matériaux inhabituels: copeaux de bois, cellophane, herbe, déchets de métal, plumes, écorce, complétés par de nouvelles réalisations de l'industrie chimique. Ils ont été largement impliqués dans le processus de conception des textiles utilitaires, mais les tapis à nœuds géométriques ont été fabriqués par Benita Koch-Otte elle-même. "Le nœud est devenu mon plaisir spécial", dit-elle.
D'autres élèves du Bauhaus viennent travailler à Burg Giebichenstein :Gerhard Marcks qui en sera le recteur, Hans Wittwer au département Architecture,Marguerite Friedländer-Wildenhain et Erich Consemüller.
Tous, y compris le couple Koch-Otte, sont considérés comme avant-gardistes et sont licenciés lors de l'arrivée desNazis. Les Koch-Otte sont, de plus, étrangers (Benita Koch-Otte est devenue tchécoslovaque à la suite de son mariage) et la possibilité de trouver un emploi est faible.
Benita Koch-Otte et Heinrich Koch partent alors pourPrague où un travail attend Heinrich. Elle-même n'y trouve pas d'emploi et se consacre à la photographie. Heinrich décède en 1934 dans un accident et Benita Koch-Otte retourne en Allemagne àBielefeld où elle obtient la direction du tissage à laFondation Bodelschwingh Bethel (Bodelschwinghsche Stiftungen Bethel), une institution psychiatrique dans le quartier de Bethel[8],[9]. Il y a là une centaine de métier à tisser sur lesquels elle enseigne le tissage aux malades et transmet le sens des couleurs du Bauhaus. Après quelques hésitations, elle apprécie l'ambiance de cet atelier où elle développe des une pédagogie adaptée à des personnes souffrant de multiples handicaps mentaux et physiques. Son sens de la pédagogie a permis l'épanouissement de la créativité artistique des patient.e.s et permis à tous d'accéder à l'art. on enseignement peut être considéré comme très moderne. Elle gère également toute une série de tâches : en plus du développement de produits artistiques, elle initie une restructuration de l'entreprise permettant une rentabilité économique accrue, elle améliore la publicité et les ventes. L'esprit de communauté à Bethel lui rappelle le Bauhaus[6].
La Fondation est maintenant la plus grande entreprise sociale d'Allemagne et emploie plus de 18 000 personnes. L'atelier existe toujours et on y enseigne toujours le tissage.
Elle y enseignera jusqu'à sa retraite en 1957.
Après la guerre, on lui reproche des compromissions avec le régime nazi. Benita Koch-Otte a pourtant montré son opposition à Hitler dans divers écrits, notamment concernant la politique d'euthanasie des malades mentaux de son institution. Benita Koch-Otte a souffert plus qu'elle n'a voulu le montrer de ce rejet[2]. Ce n'est que lors d'une exposition en 2012 que son travail sera à nouveau pleinement mis en lumière[5].
Elle meurt le 26 avril 1976 àBielefeld[3].
Certains de ses tissages sont toujours fabriqués aujourd'hui.
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