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Ben-Hur (film, 1959)

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Pour les articles homonymes, voirBen-Hur.

Ben-Hur
Description de cette image, également commentée ci-après
Affiche originale du film.
Données clés
RéalisationWilliam Wyler
ScénarioKarl Tunberg
MusiqueMiklós Rózsa
Acteurs principauxCharlton Heston
Stephen Boyd
Haya Harareet
Sociétés de productionMetro-Goldwyn-Mayer
Pays de productionDrapeau des États-UnisÉtats-Unis
GenrePéplum
Durée214 minutes
Sortie1959

Pour plus de détails, voirFiche technique etDistribution.

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Ben-Hur est unfilm américain sorti en1959, réalisé parWilliam Wyler, produit parSam Zimbalist, et avecCharlton Heston dans le rôle-titre. Comme lefilm muet de 1925, il est adapté du romanBen-Hur deLewis Wallace, publié en 1880. Il est considéré comme un monument de l'histoire du cinéma, par l'ampleur de sa mise en scène et des séquences à très grand spectacle qui y figurent, notamment labataille navale, lacourse de chars et lacrucifixion duChrist. Le scénario est attribué àKarl Tunberg, mais comprend des contributions deMaxwell Anderson,S. N. Behrman,Gore Vidal, etChristopher Fry. La distribution comprend égalementStephen Boyd,Jack Hawkins,Haya Harareet,Hugh Griffith,Martha Scott,Cathy O'Donnell etSam Jaffe.

Ben-Hur dispose du plus gros budget (15,175 millions de dollars), ainsi que des plus grands décors, de tous les films produits à l'époque. La costumièreElizabeth Haffenden supervise une équipe de 100 couturiers pour confectionner les costumes, et un atelier employant 200 artistes et ouvriers fournit les centaines defrises et statues nécessaires au film. Le tournage commence le 18 mai 1958 et se termine le 7 janvier 1959, avec une durée journalière de 12 à 14 heures, six jours par semaine. Lapréproduction commence en Italie àCinecittà vers octobre 1957 et lapostproduction dure six mois. Sous la supervision du directeur de la photographieRobert Surtees, les dirigeants de laMetro-Goldwyn-Mayer prennent la décision de produire le film auformat écran large. Plus de 200 chameaux et 2 500 chevaux sont utilisés pour le tournage du film, ainsi que quelque 10 000 figurants. La bataille navale est filmée à l'aide de maquettes dans un énorme bassin à l'arrière desstudios Metro-Goldwyn-Mayer àCulver City enCalifornie. La course de chars de neuf minutes est devenue l'une des séquences d'action les plus célèbres du cinéma, et la musique, composée et dirigée parMiklós Rózsa, est à l'époque la plus longue jamais composée pour un film et a eu une grande influence sur le cinéma pendant plus de 15 ans.

Après une campagne promotionnelle de 14,7 millions de dollars,Ben-Hur est présenté auLoew's State Theatre (en) deNew York le 18 novembre 1959. Il est le plus grand succès de l'année 1959, devenant à l'époque le deuxième plus grand succès de tous les temps, aprèsAutant en emporte le vent (1939). Il remporte le nombre record de onzeOscars, dont ceux demeilleur film,meilleur réalisateur (Wyler),meilleur acteur dans un rôle principal (Heston),meilleur acteur dans un second rôle (Griffith), etmeilleure photographie couleur (Surtees). Il remporte également plusieursGolden Globes tels que ceux demeilleur film dramatique,meilleur réalisateur, etmeilleur acteur dans un second rôle pour Stephen Boyd. En 1998, l'American Film Institute le classe 72e meilleurfilm américain et deuxième meilleur film épique américain dans sonAFI's 10 Top 10. En 2004, leNational Film Preservation Board (en) sélectionneBen-Hur pour conservation auNational Film Registry de labibliothèque du Congrès pour son « importance culturelle, historique ou esthétique[1],[2] ».

Synopsis

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Avant le titre, laNativité est racontée en plusieurs tableaux : le recensement, lacrèche, l'Étoile de Bethléem, la visite des bergers et desmages, et se termine par un berger sonnant lechophar. Ce récit, tiré desévangiles selon Luc 2 1-20 etselon Matthieu 2 1-11[3],[4], est un élément en rapport avec le sous-titre du livre :A tale of the Christ (en françaisUne histoire du Christ) repris dans le titre du film.

Jérusalem auIer siècle. Judah Ben-Hur, prince deJudée, retrouve son ami d'enfance Messala, venu prendre la tête de lagarnison romaine de la ville. Messala est ivre de la puissance que lui a conférée l'empereurTibère, alors que Ben-Hur ne souhaite que vivre en paix, malgré larébellion qui menace en Judée. Devant choisir entre son amitié pour Messala et sa loyauté envers sa patrie, Ben-Hur choisit la loyauté qui le lie à son peuple, ce qui lui vaut la haine féroce de Messala. De retour chez lui, il apprend qu'Esther, la fille de son intendant, uneesclave, va se marier avec un homme qu'elle connaît à peine. Ben-Hur, malgré son amour pour cette dernière, lui donne la liberté en cadeau de mariage.

Peu après, alors que le nouveaugouverneur,Valerius Gratus, parade en ville, des tuiles tombent de la maison de Judah et manquent de tuer le Romain. Messala sait son ami innocent mais, ayant pour tâche de mater la rébellion, estime qu'il sera redouté s'il se montre capable de cruauté envers un vieil ami ; il trahit alors Judah en le condamnant aux galères et en jetant en prison sa mère (Miriam) et sa sœur (Tirzah). Quand Esther et son père viennent peu après s'inquiéter de leur sort, ce dernier est aussi jeté au cachot.

En chemin vers la captivité et alors qu'il meurt de soif, on refuse à Ben-Hur le droit de se désaltérer ; il reçoit cependant de l'eau des mains d'un mystérieux homme que même les soldats romains respectent (il s'agit en fait deJésus de Nazareth).

Trois ans plus tard, les Romains décident de purger lamer Méditerranée des piratesmacédoniens. Lors de l'affrontement, le responsable de la galère où peine Judah, leconsul romain Quintus Arrius, tombe à la mer et Ben-Hur lui sauve la vie. Saflotte anéantie, convaincu de sa défaite, Quintus Arrius veut mettre fin à ses jours, mais Ben-Hur l'en empêche. Recueillis plus tard, ils apprendront la victoire romaine. Pour le remercier de lui avoir sauvé la vie, et après avoir obtenu pour lui unegrâce de l'empereurTibère, Quintus Arrius adopte Ben-Hur et lui offre la liberté.

Pendant son séjour àRome, Ben-Hur fait la connaissance d'un ami d'Arrius,Ponce Pilate et se montre en outre habile conducteur de chars. Malgré ses victoires et l'affection paternelle, il aspire à retourner en Judée. De retour au pays natal, il rencontre lecheikh Ilderim, propriétaire de quatre magnifiqueschevaux arabes blancs, qui lui propose de devenir sonaurige lors d'une course de chars qui doit se dérouler àJérusalem. Apprenant que Messala a remporté cette épreuve à de multiples reprises, Ben-Hur décline pourtant. Il rentre chez lui pour découvrir que son intendant vit encore dans son palais en décrépitude avec sa fille et un prisonnier muet rencontré lors de sa détention ; il a été torturé et a perdu l'usage de ses jambes, mais a pu cacher la fortune de son maître qui est restée intacte.

Inquiet pour sa sœur et sa mère, Ben-Hur va interroger Messala ; il se présente chez lui en toge sous sa nouvelle identité romaine Arrius le jeune et, comprenant que son ancien ami ignore le sort de ses détenus, jure de revenir le lendemain. Messala ordonne alors que l'on retrouve les prisonnières ; après consultation des archives et descente dans les cachots les plus profonds, on découvre qu'elles sont encore en vie et ont contracté lalèpre, maladie contagieuse alors inguérissable. Chassées de la ville, elles se rendent en cachette dans la cour de leur ancienne demeure ; Esther les aperçoit alors et, après s'être renseignées sur le destin de Judah, elles font promettre à Esther qu'elle lui annoncera leur mort afin qu'il puisse garder intacte leur image dans son souvenir, promesse qu'elle tiendra.Fou de douleur, Ben-Hur finit donc par accepter l'offre du cheik Ilderim.

Quadriges lors de la scène de la course des chars.

Au départ de la course, Messala arrive dans l'arène avec un chargrec dont les roues sont munies de pointes, servant à détruire les chars adverses ou blesser les chevaux. La course est terrible : les conducteurs se livrent un combat acharné, Messala étant le plus redoutable. Il oblige Ben-Hur à se livrer à différentes prouesses pour rester en piste et en vie. Il use même de son fouet sur Ben-Hur, qui parvient à le lui prendre et à le fouetter à son tour. Peu près, le char de Messala se coince entre les roues de celui de Ben-Hur, détruisant celui de Messala. Ce dernier chute brutalement de son char et est tour à tour écrasé par son propre véhicule, puis par les chevaux et le char d'un autre compétiteur, ce qui lui broie les os et l'ensanglante. Finalement, Ben-Hur remporte la compétition. Il se rend ensuite au chevet de Messala qui doit être amputé ; avant de mourir des suites de ses blessures, Messala lui annonce avec cruauté le sort de Miriam et Tirzah.

Effondré, Ben-Hur rentre chez lui. Le lendemain, malgré le danger d'être contaminé, il se rend dans laVallée des lépreux aux portes de Jérusalem, où sont reclus les incurables et lespestiférés. Il aperçoit alors à distance Miriam et Tirzah, lesquelles sont nourries par Esther. Une altercation s'ensuit, Ben-Hur accusant la jeune femme de mensonge.

Ben-Hur revoit Ponce Pilate, devenugouverneur de Judée en remplacement de Gratus, qui lui annonce qu'il est devenucitoyen romain, mais Ben Hur refuse pour ne pas devenir comme Messala, et rend l'anneau de son père adoptif.

En rentrant chez lui, Esther avoue son amour à Ben-Hur puis lui affirme connaître quelqu'un qui pourra guérir les lépreuses : Jésus de Nazareth. Mais Ben Hur n'y croit pas, Esther lui reproche d'être devenu comme Messala, se nourrissant de la haine et cherchant la vengeance.

Finalement ils partent chercher sa mère et sa sœur pour les emmener à Jérusalem, mais Ponce Pilate vient tout juste de condamner Jésus à mort. Lors duchemin de croix, Ben-Hur reconnaît l'homme qui l'avait autrefois désaltéré et tente de lui retourner la faveur, il est alors brutalement repoussé par les soldats romains tandis que Jésus est conduit sur le lieu de lacrucifixion. Pendant qu'Esther s'en retourne vers la vallée avec Miriam et Tirzah, Ben-Hur assiste, bouleversé, à la mort de Jésus.

Deuxmiracles se produisent alors : l'orage éclate, la terre tremble et la pluie tombe, rafraîchissant et lavant la terre de Judée. Les femmes, réfugiées dans une cavité au pied dumont Golgotha, lieu de supplice du Christ, sont mouillées par le sang s'écoulant des plaies du crucifié. De retour chez lui, Ben-Hur les découvre guéries. Il peut envisager l'avenir avec sérénité.

Le dernier plan du film montre un berger conduisant ses brebis devant lecalvaire et ses troiscroix dont les corps ont été descendus, se découpant sur le ciel d'une aube nouvelle, tandis que les chœurs de lachapelle Sixtine entonnent unalléluia sur le thème principal du film.

Fiche technique

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Distribution

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Et, parmi les acteurs non crédités(VF : [par ordre alphabétique):

Version française réalisée à l'été 1960 sous la direction artistique de Jacques Barclay à l'auditorium parisien de laMGM rue Condorcet, 9e arrondissement[13] (créditée uniquement sur copies70mm).

  • Charlton Heston (Ben-Hur).
    Charlton Heston (Ben-Hur).
  • Messala.
    Messala.
  • Quintus Arrius.
    Quintus Arrius.
  • Le cheik Ilderim.
    Le cheik Ilderim.
  • Esther.
    Esther.

Production

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Scénario

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Choix des interprètes

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Retraçant plus tard ce tournage, l'acteurCharlton Heston avait confié :« Je crois que c'est le seul film de ma carrière à la fin duquel je sentis non seulement mon énergie physique, mais mon énergie créative commencer à s'épuiser[14]. »

D'autres acteurs se sont vu offrir le rôle de Ben-Hur :Rock Hudson,Paul Newman etBurt Lancaster, ce dernier déclina l'offre. Quant à Paul Newman, il prétendit ne pas avoir les jambes adéquates pour porter les costumes.

Martha Scott interprète pour la seconde fois la mère de Charlton Heston, après son rôle dansLes Dix Commandements (1956) deCecil B. DeMille.

Judah et Messala ne pouvant avoir des yeux de couleurs semblables, Stephen Boyd fut contraint de porter des lentilles marron pour le rôle ; sur certains plans éloignés toutefois, il n'en porte pas et l'on peut deviner son regard bleu (par exemple, lors du défilé d'entrée du nouveau procurateur, au moment où Messala lève les yeux pour regarder Judah et Tirzah sur la terrasse).

Gore Vidal, le scénariste, a souhaité une homosexualité tacite entre les deux protagonistes, Messala (joué parStephen Boyd) et Ben-Hur (joué parCharlton Heston), contre l'avis du réalisateur,William Wyler. SeulStephen Boyd fut mis dans la confidence[15].

Le film gardait un secret. William Wyler ne voulait pas présenter le visage deJésus-Christ, ni le nom de l'acteur qui jouait ce rôle. En fait, il s'agissait d'un baryton américain consacré à l'opéra,Claude Heater, qui avait été sollicité en 1958 à Rome, donc acteur idéal à rester inconnu[12].

Tournage

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Costume deCharlton Heston et armure deStephen Boyd.
Sandales deCharlton Heston etJack Hawkins.

Le film fut entièrement réalisé austudio de Cinecittà, àRome, pendant neuf mois après deux années de préproduction[16].

Le clou du film, la fameusecourse de chars, exigea cinq mois de préparation et 78 jours de tournage (61 pur-sangs furent sélectionnés). Sa mise au point et les entrainements s'effectuant sur une réplique de la piste aménagée derrière les gradins du cirque. Elle fut prise en charge parAndrew Marton etYakima Canutt, spécialistes des scènes d'action.

Le décor, représentant le cirque antique d'Antioche, s'étendait sur huit hectares et comportait une piste de 1 400 mètres tournant autour de statues monumentales de 26 mètres de haut, et 3 600 tonnes de sable provenant de diverses plages méditerranéennes[17]. On pouvait recevoir entre 6 000 et 15 000 spectateurs sur le plateau creusé àCinecittà[16].

L'emploi d'une pellicule large de 65 mm, dont l'image photographiée était anamorphosée par un prisme au rapport 1,25 (soit une surface 275 % plus grande que celle du 35 mm standard), permettait une prise de vue particulièrement nette, très lumineuse, aux couleurs vives et sans grain, presque trois fois plus large que haute (2,76:1). Les cadreurs utilisaient despick-up supportant le matériel et leurs techniciens roulant au plus près des équipages. Lors des collisions, de petites charges de dynamite commandées par les conducteurs pulvérisaient les roues, tandis que les chevaux étaient automatiquement décrochés de leur attelage et poursuivaient leur galop sans être blessés, chaque char pesant plus de 400 kilogrammes. Une des six volumineuses camérasMGM 65 dont le prix s'élevait à l'époque à 100 000 dollars l'unité fut détruite pendant la poursuite, deuxauriges ayant mal négocié un virage[18].

Les chevaux blancs de l'attelage de Ben-Hur auraient été transportés deTchécoslovaquie en avion première classe. Ce sont en réalité trois équipages de quatre chevaux semblables de raceLipizzan, qui apparaissent à l'écran ; dressés l'un au trot, un autre au grand galop auprès des plateformes supportant les caméras, et le dernier au saut d'obstacle. Pour les séquences dangereuses que Charlton Heston ne fut pas autorisé à effectuer lui-même par les assurances, un moulage souple de son visage fut appliqué sur les traits du cascadeur Joe Canutt (fils deYakima Canutt), afin de parfaire l'illusion que l'acteur conduisait lui-même l'ensemble[19]. La scène où Ben-Hur est rejeté à l'extrémité de son char et parvient à y remonter, est en réalité un accident imprévu, survenu au cascadeur[20]. Les prises ont été gardées et intégrées dans le film avec un plan rapproché de Joe Canutt portant le masque souple de Ben Hur sur le visage, suivi sous un angle différent d'une prise plus serrée de Charlton Heston filmé sur letimon et enjambant le char pour reprendre sa place en se saisissant à nouveau des rênes.

Deux médecins et deux infirmières étaient en permanence dans un poste de secours aménagé près du plateau et disposant de vingt lits. Neuf conducteurs d'attelages furent sérieusement blessés.

Finalement, les prises gardées au montage ne constituent qu'une part infime de l'ensemble de celles tournées. En durée, le rapport entre les deux n'est en effet que de 1 sur 263[21].

C'est le seul film de laMGMLeo, le lion emblématique, est statique et muet à la demande expresse deWilliam Wyler qui tenait à garder sans rupture les trois notesfortissimo de l'ouverture musicale[22].

Au cours de son allocution de début de tournage àCinecittà en avril 1958, William Wyler avait dit à son équipe :« Messieurs, j'ai été assistant sur la version de 1925. Donc l'un d'entre vous réalisera probablement le prochainBen Hur auXXIe siècle ! »[23].

Afin d'éviter que les décors (représentant 300 sites différents) soient réutilisés sans permission par des producteurs italiens, la MGM décida de les faire détruire à la fin du tournage.

Exploitation

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Format de projection

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Il est difficile de définir le format de projection original du film dès lors que l'Ultra Panavision 70 a été créé pour permettre un ratio variable, tout comme leTodd-AO, mis au point parMichael Todd en 1954 pour concurrencer le procédéCinérama, trop coûteux et complexe.

À la sortie deLa Tunique en 1953 (premier film enCinemaScope), l'immense majorité des salles possédaient deux projecteurs 35 mm fonctionnant en alternance pour enchaîner les bobines en continu (les plateaux horizontaux à boucle unique n’existant pas encore). Elles étaient équipées de lentillesanamorphiquesHypergonar de rapport 2,66:1, puis 2,55:1 après ajout des pistes sonores magnétiques, et d'écrans correspondants[24]. Les besoins de place pour intégrer une piste optique monophonique avaient par la suite ramené l'image au ratio 2,35:1. Les écrans restés au format supérieur étaient alors réduits en largeur par des bordures mobiles en velours noir dont les supports métalliques se déplaçaient sur rails horizontalement – et verticalement pour le 70 mm – afin d'encadrer les différents formats projetés à l’époque[25].

Les salles « haut de gamme » avaient opté quant à elles pour des projecteurs de films au format70 mm (comme le Philips DP 70 ou le Victoria 8)[26], offrant une image au ratio 2,20:1 de qualité nettement supérieure au format 35 mm anamorphosé, la lentille Hypergonar provoquant parfois à l'époque des déformations géométriques et un manque de netteté indésirables. Enfin, quelques salles très haut de gamme s'étaient équipées d'écrans incurvés rappelant leCinérama et autres systèmes équivalents, dont leKinopanorama (écran courbe de 240 m2) à Paris où des copies 70 mm sphériques furent exploitées.

Les finances de la MGM étant en danger à la fin desannées 1950 et le projetBen-Hur ayant été lancé pour la remettre à flot, le studio ne pouvait pas se permettre d'essayer d'imposer un nouveau format. La nécessité était donc de réaliser un film qui pourrait être projeté simultanément en 35 mm anamorphosé au ratio 2,55:1, tout en ayant la qualité visuelle suffisante pour tirer des copies 70 mm au ratio 2,20:1, voire en Cinérama. Dans ce but, les producteurs choisirent de tourner avec des caméras 65 mm munies d'un prisme anamorphique de rapport 1,25 (créditées au générique sous l'appellationMGM Camera 65) offrant un ratio de 2,76:1[27].

Ce système nommé par la suiteUltra Panavision 70 permit de sortir des copies au ratio 2,59:1 (proche du rapport Cinérama), des copies anamorphosées 35 mm recadrées (soft matte) en 2.55:1 et 2.35:1 ainsi que des copies « plates »[28] 70 mm au ratio 2,20:1, afin de diffuser le film dans un maximum de salles.

Lors de sa sortie en salles en 1960,Ben-Hur a été majoritairement projeté en copies 35 mm 2,55:1 avec quatre pistes magnétiques stéréo ; en France des copies 2,35:1 furent également distribuées du fait de l'ajout en parallèle d'une demi piste optique de secours large de 1 mm, enfin des tirages 35 mm anamorphosés avec seulement une piste optique monophonique ont circulé pour les salles non équipées[29]. Il a aussi été exploité en copies « plates » 70 mm au ratio 2,20:1 avec 6 pistes magnétiques stéréo dans les salles de prestige, les 5 mm supplémentaires (par rapport au format du négatif) permettant l'ajout de deux pistes sonores magnétiques de part et d'autre des perforations, soient quatre voies séparées en plus des deux autres placées à droite et à gauche duphotogramme. Quelques rares salles 70 mm s'équipèrent d’un écran 2,76:1 et de la lentille anamorphique au rapport 1,25, mais cela reste très anecdotique.

Lors de sa nouvelle exploitation en 1969, des copies plates, ainsi que quelques copies sphériques 70 mm pour écrans courbes, furent projetées aux côtés des 35 mm anamorphosées 2,55:1 déjà existantes. Si le format original de tournage deBen-Hur est donc bien le 2,76:1, son format de projection a majoritairement été le 2,55:1.

Box-office

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Le film a engrangé 74 millions US$ de recettes lors de sa première exploitation aux États-Unis[30] et totalisé au cours des 50 dernières années 13 853 547 entrées en France (dont 1 199 966 à Paris) plaçantBen Hur en tête des films sortis en 1960[31].

Ressorties

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Ben-Hur est sorti enBlu-ray aux États-Unis le 27 septembre 2011 et en France le 26 octobre suivant. Pour la première fois, le négatif original 65 mm a été scanné en6Khaute définition et est présenté dans son format original de 2,76:1 (offrant ainsi une image plus large mais moins haute que lors de l'exploitation en salles). Restauré image par image pour un coût total d'un million dedollars US il est présenté sous labelWarner Bros.

Le film est accompagné d'un documentaire inédit d'une durée de 78 minutes sur la vie de Charlton Heston, illustrée par des photos et films de famille en 16 mm couleurs tournés par son épouseLydia Clarke. Le commentaire est assuré par leur fils Fraser, qui lit de nombreuses pages du journal intime de son père, rédigé pendant les neuf mois du tournage, dont le premier « tour de manivelle » fut donné le 20 mai 1958 aux studiosCinecittà de Rome.

Après restauration, le film est disponible à l'exploitation en salles en DCP (Digital Cinéma Package) qui est l'équivalent en cinéma numérique de la copie argentique du cinéma traditionnel.

Distinctions

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Récompenses

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Avec onze Oscars,Ben-Hur est le film le plus primé de l'histoire du cinéma, plus tard rejoint parTitanic en 1998 etLe Seigneur des anneaux : Le Retour du roi en 2004.

Nominations

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Conservation

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Le film est inscrit depuis 2004 auNational Film Registry pour être conservé à laBibliothèque du Congrès du fait de son intérêt « culturellement, historiquement ou esthétiquement important »[32].

Autour du film

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Records

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  • Environ 15 000 figurants apparaissent dans le film.

Erreurs historiques

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La course de chars

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Combats maritimes

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Censure et problèmes religieux

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  • Arguant du fait que le film représentait la personne deJésus,Ben-Hur fut interdit de projection enArabie saoudite. Dans certainspays communistes tels que laYougoslavie, les scènes où apparaît le Christ furent coupées.
  • William Wyler exigea des acteurs à l'accent britannique pour les Romains, et à l'accent américain pour les Juifs. Soucieux de ne pas choquer chrétiens et juifs, il demanda la présence de représentants duVatican et de lacommunauté juive pour tous les aspects religieux du film. Cette anecdote a inspiré une scène du filmAve, César ! desfrères Coen où il y avait ce problème similaire pour le film (fictif) où le personnage deGeorge Clooney jouait.
  • Quelques articles publiés expliquent pourquoi Wyler ne fit pas présenter le visage de Jésus-Christ (joué parClaude Heater) dans ce film. Il semble qu'il voulût éviter une polémique éventuelle au Royaume-Uni, où, à cette époque-là, une loi interdisait la parole et le visage dans le tournage, si Jésus n'était autre que le rôle secondaire[36]. Ce pays anglophone était, pour lui, très important.

Sortie en France

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Autres adaptations

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Films
Télévision
Théâtre

DVD et Blu-ray

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Il y a eu de nombreuses éditions du film au format DVD et Blu-ray par l'éditeur Warner Home Vidéo.

Dans la culture populaire

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  • Le groupe dedeath metalChildren of Bodom a utilisé un passage du film comme introduction de leur chansonThe Nail.
  • Les trois premières notesfortissimo de la musique originale deMiklós Rózsa sont reprises dans le filmDeux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982) deJean Yanne ; par ailleurs, son affiche, imaginée parLaurent Pétin et représentant le titre du film en lettres majuscules monumentales taillées dans la pierre, est une parodie de l'affiche originale deBen-Hur[47].
  • L'expression française « Arrête ton char, Ben-Hur » existait précédemment sous la forme d'« Arrête ton charre » au sens de « charrier », puis aurait été modifiée dans le parler populaire après le succès du film en 1959[48]. Autre phrase humoristique créée à l'occasion du film : « Mets-ça là, Ben Hur ! » (en référence àMessala).
  • A la page 11 de l'album de labande dessinéeLa Serpe d'or d'Astérix, publié en 1962, un conducteur de char mentionne Ben-Hur, synonyme de chauffard dans la scène.

Notes et références

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  1. « Librarian of Congress Adds 25 Films to National Film Registry », surLibrary of Congress(consulté le).
  2. « Complete National Film Registry Listing », surLibrary of Congress(consulté le).
  3. « Évangile selon Luc », suraelf.org, Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones(consulté le), chap II 1-20.
  4. « Évangile selon Matthieu », suraelf.org, Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones(consulté le), chap II 1-11.
  5. Pour les copies anamorphosées. 2,50:1 « recommandé » pour les copies « plates ».
  6. Parsoft matte, au lieu du format habituel 2,35:1. Cf.Ultra Panavision 70 - Anamorphic 65/70 mm System.
  7. Plus une piste mono optique de secours qui ramène le ratio à2,35:1.
  8. Certificat de projection+FicheIMDb.
  9. The 70 mm. Newsletter Ben-Hur.
  10. Le doublage par Thierry Le Nouvel page 45 (2007 Éditions Eyrolles).
  11. abcd eteCarton de doublage inséré sur les copies 70 mm.
  12. a etbSite Sudinfo,Décès du baryton Claude Heater, qui joua Jésus dans Ben-Hur, le 7 juin 2020[1]
  13. Rencontres autour des doublages des films, par François Justamand et Thierry Attard. Éditions Objectif Cinéma (2006).
  14. "Charlton Heston a biography" par Michael Munn (phrase traduite de l'anglais par Adrien Pislard)
  15. Films cités dansThe Celluloid Closet.
  16. a etbFilm 16 mm tourné sur le plateau en 1959-1960 figurant dans les bonus de l'édition prestige 4 DVD éditée en 2005 par Turner Entertainment.
  17. 70 mm Newsletter Ben-Hur
  18. Ray Freiman,L'Histoire de la réalisation deBen-Hur, Random House, 1960.
  19. Laurent Bouzerau,Charlton Heston et Ben-Hur : Une vie épique, documentaire bonus du coffretBlu-ray50e anniversaire.
  20. Selon une note sur le site de l'AFI (Cf. lien externe).
  21. Ben Hur : Le Film épique qui a changé le cinéma, documentaire bonus des coffrets DVD édition prestige etBlu-ray50e anniversaire.
  22. The Internet's largest film Technology Resource.
  23. « Ben Hur / Charlton Heston : un Film, et une Vie épiques », documentaire des suppléments du coffret Blu-Ray de luxe édités à l'occasion des 50 ans du film.
  24. Traité des techniques audio-visuelles de Jean Vivié.
  25. 1,37:1, 1,66:1, 2,35:1 (35 mm) et 2,20:1 (70 mm).
  26. Traité des techniques audio-visuelles par l'Ingénieur général Jean Vivié (1973).
  27. (en) Martin Hart,« Solving The Mysteries of MGM Camera 65 and Ultra Panavision 70 »,WidescreenMuseum.com, septembre 2002 (accédé le 30 janvier 2012).
  28. C'est-à-dire non amorphosées.
  29. Stock de l'agence MGM sud-Ouest à Bordeaux (1960).
  30. « Business »,IMDb.
  31. [PDF]Box-office 1960, sur le site duCNC, 2010.
  32. (en) « Liste du National Film Registry »(consulté le).
  33. a etbLes Années laserno 199,p. 52.
  34. https://www.youtube.com/watch?v=2q2eN_1CWsQ.
  35. Random House1960.
  36. The Hollywood Reporter,Claude Heater Dead : Opera Singer Who Played Jesus in ' Ben Hur ', Died at 92, le 6 juin 2020(en)[2]
  37. The 70 mm.newsletter Ben-Hur.
  38. Le Cinéma et la Musique en haute définition, catégorie bandes son.
  39. [3].
  40. [4].
  41. [5].
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  43. [7].
  44. [8].
  45. [9].
  46. [10].
  47. Jérémie Imbert, « Création affiche : Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ », surCineComedies,.
  48. expressio.fr.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Jon Solomon,Ben-Hur. The Original Blockbuster, Edinburgh University Press, 2016.

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