À l'intérieur du département de la Dordogne, unplan de prévention du risque inondation (PPRI) a été approuvé en 2011 pour la Dordogne amont incluant laNauze et ses rives, donc la zone basse du territoire de Belvès[2],[3].
Le nom de la localité est attesté sous la formeBelves en 1095[5]. Deux documents, respectivement de 1351 et 1372 donnent le nom latin deBellovidere[6]. Enoccitan, la commune porte le nom deBelvés[7].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale composée des élémentsbellu(m) « beau » etvisu(m) « vue », d'où le sens global de « belle vue », formation comparable aux nombreuxBellevue modernes et au nom communbelvedere emprunté à l'italien auXVIe siècle. Homonymie avec les nombreuxBelvès-de-Castillon,Belvis,Belbèze,Belvèze occitan[7]. CependantErnest Nègre n'inclut pas lesBelvès dans cette liste auxquels il ne donne par ailleurs aucune explication[8].
SelonAlbert Dauzat,visum est une mauvaise latinisation devidere[6] (cf.belvedere ci-dessus), dont le composéBellu(m) vider(e) a donné lesBeauvezer,Betbezer occitans etBeauvoir en langue d’oïl.
Les historiens supposent que c'est vers 250 av. J.-C. que la tribu celte desBellovaques arrive dans la région. Elle construit sur l'éperon rocheux qui domine la vallée de laNauze un lieu de refuge et de marché qui est devenu laCivitas Bellovacencis sous l'occupation romaine.[réf. nécessaire]
Le site de Belvès se situe sur le territoire de lacivitas gauloise desPétrocores. Les traces d'occupations gauloises sont ténues, essentiellement toponymiques et numismatiques[11], et suggèrent l'existence d'un oppidum proche, mais il n'y a aucune trace à Belvès-même d'une agglomération gauloise[6]. Un type de drachme gauloise en argent, la monnaie répertoriée sous la référence S.213 et attribuée aux Pétrocores, est désignée sous le nom de "drachme du type de Belvès"[12]. Il a été trouvé peu d'éléments archéologiques de l'époque gallo-romaine. L'église Saint-Victor deSagelat est construite sur le site d'une villa gallo-romaine.
LesWisigoths arrivent dans la région à partir de416. Ils semblent avoir laissé leur nom au site de Pégaudou, Podium Gothorum. Après labataille de Vouillé, en507, les Francs deClovis s'installent dans la région. C'est l'ermite saint Avit, vivant dans la forêt de la Bessède près deSaint-Avit-Sénieur, qui diffuse le christianisme dans la région, entre 530 et 570, et installe les premières paroisses.
En768, leduc d'AquitaineWaïfre, ou Gaiffier, pourchassé parPépin le Bref, s'arrête près d'une fontaine qui prendra son nom en souvenir, Font-Gauffier, avant d'être assassiné par Waratton, le 2 juin 768.
C'est en830 qu'apparaît Belvès dans les textes. Un monastère a été créé à Montcuq, quelques années plus tôt, lemonasterium Belvacense. Ce monastère est détruit en848 par lesVikings ouNormands. Reconstruit en853, il est à nouveau détruit et les habitants doivent se réfugier dans la forêt de la Bessède où sont bâtis des donjons sur motte dont la mémoire est conservée dans la topographie.
À partir de 1317, la paroisse de Belvès fait partie dudiocèse de Sarlat. L'archevêque de Bordeaux, seigneur de Belvès, est le métropolitain de l'évêque de Sarlat. L'évêque de Sarlat s'est pourtant plaint de l'archevêque de Bordeaux auprès du papeClément VII car il avait jugé dans des affaires pour lesquelles il n'était pas compétent[17]. En 1437, le roiCharles VII interdit aux évêques de Périgueux et de Sarlat de suivre les ordres de l'archevêque de Bordeaux.
En1319 est fondé lecouvent des Dominicains dans le faubourg de la ville. La communauté de Belvès est représentée par quatre consuls et huit jurats. En 1470, l'archevêque de Bordeaux, Artus de Montauban, renégocie les termes des coutumes avec les habitants et les consuls de la ville.
Belvès pendant les conflits entre Plantagenêts et Capétiens (XIIe – XVe siècles)
Après le mariage d'Henri Plantagenêt avecAliénor d'Aquitaine en1152, l'Aquitaine est placée sous la suzeraineté des Plantagenêts, notamment rois d'Angleterre. LesCathares s'installent dans la région. Pour les chasser, Simon de Montfort et l'archevêque de Bordeaux interviennent en1212 et 1214. Une garnison anglaise s'installe à Belvès en1242. La ville est reprise par le roi de France mais abandonnée parLouis IX. Letraité de Paris de 1259 fait passer le sud du Périgord sous suzeraineté anglaise.Philippe le Bel reprend Belvès en1295 puis l'abandonne. Les troupes anglaises ducomte de Derby occupent Belvès en1345. Lapeste frappe la région en1348. La défaite deJean II le Bon à labataille de Poitiers et letraité de Brétigny en1360 font passer le Périgord dans la mouvance du roi d'Angleterre.
Le roi d'Angleterre confie le gouvernement de ses terres en Aquitaine auPrince Noir. Ses chevauchées certes marquent les esprits mais coûtent cher. En1367, il convoque les trois États à Angoulême. Ils votent un impôt en 1368 qui n'est pas accepté par le comte d'Armagnac qui en appelle au roiCharles V. La population se soulève. En1369, Belvès expulse la garnison anglaise et rejoint le soulèvement. Le frère du roi,Louis d'Anjou, prend la tête des troupes et reconquiert les terres cédées au traité de Brétigny entre1369 et1372.
En1412, lesArmagnacs signent un traité avec le roi d'Angleterre,Henry V, lui cédant le Périgord. Apparemment une garnison anglaise se trouve déjà à Belvès en1409, peut-être dès1405. Les seigneurs locaux profitent de la confusion et changent de parti au gré de leurs intérêts, semant terreur et dévastation.Domme est prise par les Anglais en1417. Bergerac tombe aux mains des Anglais en1424.
C'est la mission deJeanne d'Arc qui fait renaître l'espoir. Le 13 décembre1429, les Consuls de Périgueux font chanter un messe pour elle. En1438,Castelnaud etDomme sont repris (la population de Domme est passée de plus de 1 000 habitants à 100). En1442, la garnison de Belvès se rend aux troupes commandées par le connétableArthur de Bretagne après un mois de siège. Nouvelle apparition de la peste en1440. En1451, la paix est rétablie dans la vallée de la Dordogne. La victoire deCastillon, en1453, marque la fin de laguerre de Cent Ans.
La région sort de la guerre presque déserte. Seuls Belvès et Palayrac sont encore habités. La nef de l'église Notre-Dame de Montcuq est détruite. La reconstruction est entreprise entre1460 et1470, et terminée vers1490. Le terrier de Belvès signale que la moitié des maisons de la ville sont en ruines en1462.
Le renouveau est rapide une fois la paix revenue. Les maisons sont restaurées ou construites. Un nouveau marché est créé. Des écoles sont ouvertes à Belvès où on enseigne le latin, le grec, la grammaire, la rhétorique...
La fin de la guerre de Cent Ans a ouvert un âge d'or pour la construction des châteaux et des hôtels particuliers dans le Périgord. Cependant il reste peu de constructions importantes à Belvès: la reconstruction de la nef de l'église Notre-Dame et l'aménagement de l'hôtel Bontemps.
Lestraités du Cateau-Cambrésis, en1559, libèrent la noblesse de la guerre avec l'Espagne. L'opposition entre catholiques etHuguenots devient plus violente. Lemassacre de Wassy par les soldats deFrançois de Guise, en1562, donne le signal de la premièreguerre de religion. Les troubles ne sont pas encore importants dans la région. le Périgord a été le grand chemin des protestants du midi, du sud-est et du centre de la France. On n'y a pas livré de grandes batailles. Le pays a été le théâtre de combats nombreux favorables souvent aux catholiques. Le passage des armées a conduit à de nombreux brigandages.
On note seulement le passage à Belvès de l'armée, renforcée de troupes espagnoles, commandée parBlaise de Monluc, le 6 octobre 1562, qui franchit la Dordogne àSiorac à la rencontre des protestants commandés par Symphorien de Durfort, sieur de Duras; ceux-ci, après le siège de Sarlat, sont battus àVergt, le 9 février. Il y a eu plus de 2 000 morts parmi les protestants. Les survivants se vengent le lendemain en tuant 500 catholiques. En1563, les troupes protestantes de Clermont de Pilles et de la Rivière parcourent la campagne entreMonpazier etBeaumont sur leur route versMussidan. Les chroniques de Jean Tarde[18] signalent la famine en mai et juin et une épidémie de peste à l'automne.
Au cours de la deuxième guerre, les protestants s'emparent de Belvès le 26 septembre 1569. Les soldats qui se trouvent dans la tour de l'Auditeur résistent deux jours de plus. Les faubourgs et le couvent sont pillés. Lemassacre de la Saint-Barthélemy, en1572, conduit à l'aggravation de la guerre. De nombreux seigneurs sont protestants, mais la population reste majoritairement catholique.Geoffroy de Vivans (1543-1592), seigneur deDoissat, tue de nombreux habitants de Belvès, le 21 juin1574, dans une embuscade. En1575, les protestants s'emparent de Belvès et y installent le culte protestant dans la chapelle du château. Après l'édit de Paix, en 1576, le culte est déplacé dans une maison.
Le1er janvier1577, François de Saint-Ours, seigneur de La Bourlie, protestant, s'empare de la ville en se faisant passer pour un catholique. Les catholiques s'étant retranchés dans l'église Notre-Dame, Geoffroy de Vivans les assiège et les attaque avec desmantelets qui protègent les soldats attaquant l'église. Les assiégés finissent par se rendre mais ils sont alors massacrés. La même année, une trêve rend la ville aux catholiques.Henri de Navarre passe aumanoir de Pech Godou situé au sud de la commune. Il y est reçu par Anet de Commarque, les 13 et 14 juillet 1577. En1580, les hostilités reprennent. Le capitaine catholique Lamaurie occupe la ville et résiste à deux sièges mais ses troupes pillent la ville.
Après l'assassinat d'Henri III, en1589, Henri de Navarre devient roi de France. Le 7 mars1591,Sarlat prend le parti de laLigue catholique. Le siège duSénéchal est transféré à Belvès par arrêt duparlement de Bordeaux[19]. La ville de Sarlat ayant fait sa soumission au roi, le sénéchal quitte Belvès le 23 avril 1594, deux mois après le sacre d'Henri IV.
Pour obtenir le ralliement des dirigeants les plus importants de la Ligue, le roi leur verse des sommes très importantes. Mais pour remplir le trésor royal vidé par les guerres, les impôts sont considérablement augmentés. Après avoir connu les destructions des guerres de religion, les paysans doivent supporter ces impôts qui augmentent leur misère.
Des lettres circulent de village en village: "...On a vu le plat pays ruiné complètement par les soldats et les brigands et les pauvres laboureurs après avoir souffert par tant de fois les logis des gens d'armes d'un et d'autre parti, réduits à la famine, vu forcer femmes et filles, prendre leurs bœufs, et fait délaisser les terres incultes, et ont fait mourir de faim une infinité dans les prisons pour ne pouvoir payer les grandes tailles et subsides que l'un et l'autre parti les ont contraint de payer...", signé: "Vos bons amis, les compagnons et serviteurs, les Tard advisés".
Cette misère provoque le premier soulèvement des paysans: on leur donne le nom de « croquants ». Le 23 avril 1594, près de sept à huit mille paysans se retrouvent dans la forêt d'Abjac. Le roi tente d'apaiser le conflit. La jacquerie s'étend en février1595 et la paysannerie proche de Belvès y participe. Des châteaux sont pillés. Le sénéchal de Périgord en appelle à la noblesse qui décide de combattre les croquants. Ils sont sévèrement battus près de Saint-Crépin le 26 août. Des discussions ont lieu au cours d'une assemblée à Siorac, ils décident de rendre les armes. Le roi accorde en 1596 la remise des arriérés des tailles et subsides. Une nouvelle poussée de révolte se produit en août1597, avec une assemblée àLa Trappe, mais elle échoue. Jean Tarde (1562-1636), chroniqueur et vicaire général de l'évêque de Sarlat, écrit "Après ce combat, ils se refroidirent, se divisèrent et se ruinèrent et s'en retournèrent au labourage".
La seconde jacquerie des croquants a eu plusieurs causes:
une modification des prix avec un écart important entre le prix payé aux producteurs et le prix de vente aux consommateurs,
une augmentation de la charge fiscale pour financer les guerres car le royaume de France est entré dans laguerre de Trente Ans en 1635 et l'armée passe de 65 000 à 150 000 hommes.
Le 27 mars1636 commence la seconde jacquerie. Cette révolte se produit autour de la forêt de la Bessède, entre mars et juillet1637, sous la direction d'un tisserand natif deCapdrot, Buffarot. Il est capturé par Pierre de Molinier, gentilhomme deMonpazier, et roué vif le 6 août 1637 sur la place centrale de Monpazier. Sa tête est exposée sur la place de la halle de Belvès.
Une nouvelle révolte de croquants se produit en1639. Elle est durement réprimée parCharles d'Escoubleau (1588-1666), marquis de Sourdis et d'Alluye, le 7 juillet1640.
La première rafle contre les Juifs dans le département de la Dordogne commence le à Belvès, puis auBugue et àBrantôme. Au total, 329 personnes sont arrêtées. À partir de 1942 se constituent les premiers maquis dans la forêt de la Bessède.
En 1973, l'ancienne commune deFongalop fusionne avec Belvès[20]. De 1973 à 2015, Fongalop conserve le statut decommune associée et, à ce titre, élit unmaire délégué qui siège obligatoirement au conseil municipal de Belvès.
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2011, quinzeconseillers municipaux ont été élus en 2014[24],[25]. Ceux-ci sont membres d'office du conseil municipal de la commune nouvelle dePays de Belvès, jusqu'au renouvellement des conseils municipaux français de 2020[21].
L'office de maire est créé par l'édit du 27 août 1692, mais disparaît en 1718.
Il est rétabli par l'édit de novembre 1771, enregistré à Belvès le 19 juillet 1772. Le brevet de nomination est daté du 15 janvier 1774. Il est reçu à Belvès le 6 février et la nouvelle municipalité prête serment le 9 février[9].
La commune compte depuis 2011 une maison de santé rurale qui regroupe en 2012 treize professionnels : trois médecins généralistes, quatre infirmiers, troiskinésithérapeutes, unophtalmologue, unpodologue et unediététicienne[36].
semaine de pèlerinage chaque année entre le 8 et le 15 septembre (Nativité de la Vierge et fête de Notre-Dame des sept douleurs) ; environ un millier de pèlerins en 2019[44].
Une très belle maison destyle néogothique construite en 1882 par les parents d'André Dejean de Fonroque[49], maire de Belvès entre 1904 et 1942. Jean-Abel Dejean de Fonroque, marié à Marie-Honorine Caillouët, a été chef des services comptables de laCompagnie du Canal de Suez. En hommage auseigneur de la ville devenu pape, le propriétaire a fait sculpter les armoiries et les emblèmes pontificaux. Un vitrail représente le pape Clément V.
Lecouvent des Frères Prêcheurs, fondé en 1321, dans lequel est installée la mairie. Il reste le clocher de l'église, aussi appelé « tour de la Mairie » sur la place de la Croix des Frères.
Le manoir de Pech Godou et un viaduc de la ligne de chemin de fer reliant Périgueux à Agen
Chapelle Notre-Dame de Capelou : la chapelle, reconstruite entre 1860 et 1873, est un lieu de pèlerinage important et ancien pour les diocèses de Périgueux et d'Agen.
Le village de Belvès incluant une zone au sud-ouest de celui-ci — allant jusqu'àPetit Castang etle Pinier — forme, sur243hectares, unsite inscrit depuis 1969 pour son intérêt pittoresque[53].
Youki Foujita-Desnos (1903-1963), née Lucie Badoud, reine de Montparnasse et célèbre modèle desAnnées folles, est enterrée à Belvès dans le caveau de la famille Vigier-Espinouse.
Les armes de Belvès seblasonnent ainsi :« De gueules à la tour d'argent accostée de deux autres tours du même plus petites, le tout maçonné de sable. »
Le conseil municipal de Belvès, le 28 août 2014, sur proposition de Christian Léothier, maire, a adopté, à l'unanimité,In medias res, comme devise pour la commune[58].
Cette locution latine fut déjà proposée, lors de la mandature précédente, en 2011, par J-Pierre Lavialle, pour donner à la cité une devise adéquate pour la félibrée. À l'époque les élus sont restés indifférents etIn medias res resta en jachère.
La figure de rhétoriqueIn medias res, du latin, signifie littéralement "au milieu des choses".
L'expression serait empruntée à Horace, dans sonArt poétique (148). L'épopée a recours couramment au procédé, dans un but rhétorique.
Belvès,sauf un revirement politique hautement improbable, va être dépossédé de son rang de chef-lieu de canton. La figure de rhétoriqueIn medias res s'emparant des retournements de l'histoire pourrait, dans les vicissitudes des trames "politiciennes", faire figure de résistance.
Albert Vigié,Histoire de Belvès, Lorisse - Le Livre d'Histoire, Autremencourt, 2004(ISBN978-2-87760-475-8)
AlbertVigié,Coutumes inédites de Belvès : Dordogne, Bar-le-Duc, Imprimerie Contant-Laguerre,, 32 p.(lire en ligne)
Albert Vigié, Possessions des archevêques de Bordeaux en Périgord et principalement dans le Sarladais, dansBulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1910, tome 37,p. 357-401,p. 444-456
↑Édouard Féret,Statistique générale, topographique, scientifique, administrative, industrielle, commerciale, agricole, historique, archéologique et biographique du département de la Gironde, Féret et fils libraires-éditeurs, Bordeaux, 1889, tome 3,1re partie,Biographie,p. 117(lire en ligne)
↑a etb« Arrêté n° PREF/DDL/2015/0228 portant création de la commune nouvelle Pays de Belvès »,Recueil des actes administratifs de la Dordogne,,p. 132-135(lire en ligne[PDF]).
↑Carte de la ZNIEFF 720013098,DREAL Aquitaine, consultée le 12 février 2019.Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, dans la « Légende » (en bas à gauche), ouvrir la couche « Référentiels » et barrer la couche « Photographie IGN ».
↑Georges Rebière,Belvès en Périgord, "la ville du Pape",p. 11