Le secteur était habité à l'ère paléolithique, il y a plus de 30 000 ans.
AuVe siècle av. J.-C. un petit village a existé à cet endroit. Selon l'historien romainTite-Live, une tribu celte a envahi les pays autour dulac de Côme (520 av. J.-C.), menée par un chef mythique du nom deBellovesos ou Bellovèse[2], d'où proviendrait le nom Bellagio. Le nom pourrait également venir de la locution « deux lacs », en latin :Bilacus, du fait de la position de la localité, entre les deux bras du lac. Dans des temps romains le lac, appelé Larium, a été colonisé par des populations latines ; plus tard, en 59 av. J.-C.,Jules César a fondéNovum Comun avec des colons provenant deSicile, spécialisés dans la construction de bateaux et l'exploitation de voies navigables. Les Romains ont aussi implanté la culture d'oliviers et ont construit des villas de villégiature.
Au Moyen Âge, Bellagio fut sous la coupe des Lombards ; auXe siècle elle a été donnée aux évêques deCôme. Bellagio s'est ensuite battue pour son autonomie contre Côme. Ses chantiers navals ont développé un bateau de guerre léger approprié aux eaux du lac, appeléesSchifo.
Sous la dominationnapoléonienne,Francesco Melzi d'Eril, duc de Lodi, acheta une villa le long de la côte occidentale de Bellagio, qui devint un lieu de rencontre à la mode pour l'aristocratie lombarde, visitée aussi par des empereurs commeFerdinandIer d'Autriche en 1838, le ministreMetternich en 1876[8], le duc Ranieri de Monaco, qui vint à Bellagio sur leLario, premier navire à vapeur sur le lac[9].
Le tourisme a été depuis quelques siècles un des moteurs de l'économie. Déjà à la Renaissance, l'aristocratie lombarde venait à Bellagio. Puis les étrangers ont ajouté cette étape dans leur tour de l'Europe à la période romantique et napoléonnienne[13].
Vers 1850, les villages de Bellagio,Varenna,Cadenabbia etTremezzina ont mis en place une infrastructure touristique. L'ajout du transport ferroviaire et par bateau a contribué à l'essor de la région[13].
LaBasilique San Giacomo présente un bel exemple de style roman lombard[16],[17]: son orgue, construit vers le milieu duXIXe siècle parAngelo Bossi, a été restauré en 2013[18], et des concerts sont organisés en été dans l'église. Des berges du lac de Côme partent des ruelles en escalier, le long desquelles s'étagent maisons, restaurants et boutiques de soierie : la Salita Serbelloni est l'artère la plus commerçante de la ville.
En montant jusqu'à l'hôtel Il Perlo Panorama, situé au-dessus de la Punta Spartivento, il est possible de contempler un point de vue exceptionnel du lac de Côme et de ses environs.
Quelques plats typiques de Bellagio souvent décrit comme la cuisine des pauvres comprennent leTóc, un plat à base de polenta préparée avec de la semoule, du beurre et du fromage sur laquelle des filets de poisson (misultin) salés et séchés au soleil sont déposés. Aujourd’hui, le poisson séché peut être remplacé par du salami, pancetta ou des lardons. Le termeTóc peut s’apparenter soit à la cuillère traditionnelle en bois utilisée pour mousser la préparation ou au terme italientoccare qui signifie toucher ou manipuler. Ce plat était souvent mangé avec les mains sans ustensiles[20].
LeRagell est une boisson préparée à même le plat de cuisson de la polenta lorsqu’il est vide en y ajoutant du vin, une liqueur, des fruits, du sucre, du laurier, de la cannelle et des clous de girofle. Ressemble à un type de sangria[20].
LeMiascia, est un gâteau à base de pain séché, farine de maïs (farine jaune), noix de Grenoble, figues, pignons, pommes et poires[20].
LePan meino ouPande mej (pain de maïs ou pain jaune) est populaire à Bellagio ainsi qu'en divers lieux de la Lombardie surtout en avril puisqu'il est associé à la fête deSaint Georges le 23 avril. Deux légendes associent Saint Georges aupan meino. La première fait état de l'apparition de Saint Georges auXIVe siècle sur un champ de bataille alors queLucchino Visconti, Seigneur de Milan et ses troupes avaient vaincus des brigands qui s'attaquaient à leur ville. Les milanais les avaient remerciés en leur offrant entre autres, despan meino. L'autre légende est liée à la date anniversaire du saint alors que les laitiers célébraient avec une tasse de crème et despan meino le renouvellement annuel des contrats de lait avec les gardiens de troupeaux locaux. Lepan meino est confectionné avec de la farine de maïs, du lait, des oeufs, du sucre, de l'anis ou des fleurs de sureau et est saupoudré de sucre à glacer. Initialement, la farine de millet était utilisée avant de se faire remplacer par la farine de maïs auXVIIIe siècle[21]. Certaines recettes utilisent encore un mélange des deux[22].
La ville fait partie duDouzelage depuis 1991[23]. Le terme douzelage remonte au lancement de ce réseau qui comptait 12 villes en 1991. Aujourd’hui, 28 villes (en 2023), soit une ville par pays européen font partie du regroupement[24]. Les buts recherchés sont de créer des liens et des échanges économiques, touristiques, sportifs, éducationnels et culturels entre les villes[25].