Belisama | |
Déesse de lamythologie celtique | |
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![]() Inscription dédiée à Belisama/Minerva enremploi dans un pont (Saint-Lizier,Ariège) | |
Caractéristiques | |
Fonction principale | déesse du foyer et de l'artisanat du métal et du verre (en particulier des armes) |
Fonction secondaire | déesse des arts, du tissage et déesse guérisseuse |
Période d'origine | Antiquité celte et gauloise |
Parèdre | Belenos |
Équivalent(s) | Minerve,Hestia,Brigantia,Sainte Catherine |
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Dans lamythologie celtique,Belisama ouBelesama est une divinité importante du panthéongaulois. Sonparèdre et équivalent masculin estBelenos[1].
Le théonyme gauloisBelisama a été traditionnellement interprété comme signifiant « le très brillant », issu de la racine indo-européenne *bʰelH- (« blanc, brillant » ; cf. Lith. báltas « blanc », grecφαλός /phalós, « blanc », Arm. bal « pâleur », goth. bala « gris ») attaché au suffixe superlatif *-isamā. Comme pour Belenos, cependant, cette théorie a fait l'objet de critiques croissantes dans la recherche contemporaine[2].
Xavier Delamarre note que les cognats proposés issus de *bʰelH- ne semblent pas connoterbrillant, mais plutôtblanc, gris, pâle, et propose de faire dériver le nom de la racine gauloise belo- (" fort, puissant "), rendant ainsi Belisama par « le Très Fort » (cf.Sanskrit baliṣṭhaḥ 'le plus fort') Alternativement, Peter Schrijver a conjecturé un lien avec la racine de 'jusquiame', *beles-, attachée à un suffixe inconnu -ma, en comparant le nom avec le théonyme gaulois Belisa-maros[2].
Les toponymes françaisBeleymas,Bellême,Balesmes,Blesmes,Blismes, etVelesmes sont basés sur ce théonyme[2].
Belisama est surtout associée au feu domestique, mais cette déesse du foyer est aussi chargée de l'artisanat du métal (elle est patronne des Forgerons) et du verre. Déesse guerrière, elle veille à la fabrication des armes. Elle préside aussi aux "beaux arts", aux activités liées à l'époque à la féminité, en particulier au tissage.
Patronne des sources thermales, elle est une déesse guérisseuse pouvant redonner la vie qu'elle peut prendre dans sa dimension guerrière[3].
Les divinités traditionnelles des Gaulois ont continué d'être honorées après la conquête. Cela ne dérangeait pas l'autorité romaine dans la mesure où la religion ne servait pas de prétexte à comploter contre elle et n'excluait pas le culte fédérateur à l'empereur. Il arrivait certainement que les Romains installés en Gaule adoptassent dans leur pratique religieuse une divinité locale[4].
On trouve des traces de cette divinité guérisseuse et guerrière dans une zone géographique très étendue, jusqu'àSaint-Lizier dans lesPyrénées.
Une inscription trouvée àVaison-la-Romaine indique qu’unnemeton lui était dédié[5].On l'a assimilée à laMinerve romaine ou à l'Athéna grecque, àApollon et àHestia, mais aussi comparé aux déessesBrigantia - laBrigit gaélique - ouBricta[6]. L'assimilation à Minerve est soutenue par une inscription gallo-romaine découverte en réemploi dans un pont de Saint-Lizier, ancien chef-lieu du peuple desConsoranni, en Ariège.
Une dédicace sur céramique a également été retrouvée àLiberchies, enBelgique, dans un contexte de la seconde moitié du Ier siècle au début du 2nd siècle[7]. Ce graffiti montre ainsi la pratique de son culte dans la Civitas des Tongres.
Plusieurs toponymes sont susceptibles de dériver du nom de la déesse, ainsiBellême (Belismo Xe siècle)dans l'Orne[8],Blismes (Belisma 1287) dans laNièvre,Blesme[9] dans laMarne, Balême, un lieu-dit d'Affieux enCorrèze[10]. Beleymas (Belemas 1268,Bellesmas 1310) en Dordogne[4], ou encore le crêt de Bélize, lieu de culte de la déesse Bélisama dans le massif duPilat dans laLoire.
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