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Belhassen Trabelsi (arabe :بلحسن الطرابلسي), né le àTunis, est unhomme d'affairestunisien.
Durant sa carrière, il est présent dans les secteurs dutourisme, de l'immobilier, destechnologies de l'information, dutransport aérien et de l'industrie. Après sa fuite vers leCanada après larévolution tunisienne de 2011, il est finalement interpellé enFrance dans l'attente d'une éventuelleextradition vers la Tunisie.
Il étudie entre 1981 et 1985 à l'École nationale des ingénieurs du bâtiment d'Alger puis revient àTunis et crée en 1986 une entreprise degénie civil tout en se lançant dans le commerce declinker[1].
Se tournant vers le tourisme, il lance sa propre compagnie aérienne,Karthago Airlines, avec un capital de dix millions dedinars avant de s'associer avec Dubai Investment Group[1] ; celle-ci finit par fusionner à l'automne 2008 avecNouvelair Tunisie dont Trabelsi est nomméPDG le[2]. Il cède dans le même temps deux de ses hôtels de luxe àDjerba etHammamet à la Libyan Arab African Investment Company pour 165 millions de dinars[1], achète l'hôtelAbou Nawas Le Palace àGammarth, entre en août 2008 auconseil d'administration de laBanque de Tunisie et lance en septembre des projets dans lacimenterie et le raffinage du sucre[1].
La plupart de ses entreprises sont regroupées dans legroupe Karthago qui figure parmi les dix premiers groupes privés tunisiens[1].
Le fait qu'il appartenait au comité central duRassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti au pouvoir[3], et que sa sœurLeïla Ben Ali soit l'épouse duprésident de la République tunisienne de l'époque,Zine el-Abidine Ben Ali, explique sa réussite selon certains de ses concurrents[1]. Par ailleurs, d'autres observateurs ainsi que les services de l'ambassade américaine en Tunisie notent que la généralisation de lacorruption dans le pays a bénéficié aux principaux membres de lafamille Trabelsi, qualifiée de « clan quasi-mafieux »[4]. Lui-même, considéré comme le « Parrain » de ce clan, serait impliqué dans un grand nombre de faits de corruption, de laBanque de Tunisie à des expropriations, en passant par l'extorsion de pots-de-vin[5].
C'est pourquoi, en pleinerévolution qui renverse le régime, il fuit le pays avant d'être repéré auCanada[6]. Quelques jours plus tard, le gouvernement de transition tunisien lance unmandat d'arrêt international visant Trabelsi et d'autres membres de la famille de l'ancien président ; ils font également l'objet d'un avis de recherche d'Interpol.
Il est condamné le par contumace à quinze ans et deux mois de prison pour exportation de devises et dedinars tunisiens ainsi que d'importantes quantités de métal précieux sans autorisation de laBanque centrale de Tunisie. De ce fait, le gouvernement tunisien peut demander son extradition, engager des poursuites judiciaires à son encontre et réclamer le gel de ses avoirs[7]. Le7 décembre, il est condamné à un an et neuf mois de prison et à une amende de 15 500 dinars pour détention de pièces archéologiques dans sa maison deLa Soukra[8].
Le, laCour européenne de justice annule toutes les sanctions de l'Union européenne contre Trabelsi[9].
En 2014, la famille Trabelsi demande à la justice canadienne de débloquer sa fortune gelée, ne réussissant plus à honorer ses frais du quotidien[10]. En octobre de cette année, il se dit« disposé à comparaître devant la justice tunisienne dans le cadre d’un procès équitable »[11]. En décembre, laSuisse refuse de lui débloquer quelque quarante millions d'euros qui auraient été acquis de manière illégale sous le régime Ben Ali[12].
En février 2015, dans le cadre des révélationsSwissLeaks, on apprend que Belhassen Trabelsi possédait un compte à laHSBC Private Bank avec, entre 2006 et 2007, un solde de 22 083 648 dedollars[13].
En mai 2016, un juge canadien rejette une demande de sursis du renvoi de Trabelsi, initialement prévu pour le31 mai, mais l'Agence des services frontaliers du Canada constate alors qu'il a disparu[14]. Il n'a d'ailleurs pas collaboré aux préparatifs de renvoi et ne s'est pas présenté au rendez-vous fixé par l'agence pour le24 mai ; son épouse avait quant à elle obtenu avec ses quatre enfants l'asile au Canada[14].
Le, il est arrêté par les autorités françaises àMarseille et son extradition réclamée par la Tunisie[15].
En janvier 2021, la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence rejette la demande de la Tunisie d'extrader Belhassen Trabelsi. Dans son arrêt, la cour retient non seulement l'âge de Belhassen Trabelsi et son état de santé, mais aussi« un risque réel de traitement inhumain et dégradant pour Belhassen Trabelsi et de carences des contrôles en cas de mauvais traitement en détention »[16].
Fils de commerçant, il naît dans une famille nombreuse[1].
Il est marié à Zohra Djilani, la fille du président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), l'ancien patron des patrons tunisiens,Hédi Djilani, qui était également membre du comité central du RCD avant sa dissolution et député[17]. En 2013, sa fille Soufia se voit refusée sa scolarité au collège privé Lower Canada deMontréal, la direction de l'école estimant que l'argent versé pour les droits de scolarité (9 573dollars canadiens) était issu de la corruption[18].