Le village est situé à 1 175 m d’altitude[2], dans la haute vallée duVerdon. Les gorges de Saint-Pierre[3], étroites, rocheuses, agrémentées de sources, de cascades et d’arbres, sont signalées comme un site grandiose[4].
Beauvezer et les communes voisines (cliquez sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).
Les élus de la Communauté de communes du Haut Verdon - Val d’Allos se sont joints à ceux du Pays A3V pour exprimer leurs craintes légitimes face aux deux projets régionaux de méga centrales àbiomasse pour la production d’électricité[8].
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat de montagne, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[12]. En 2020, le climat prédominant est classé Csa, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été chaud et sec[13]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat de montagne ou de marges de montagne[14] et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[15]. Elle est en outre dans lazone H2d au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[16],[17].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Lecanton d'Allos-Colmars auquel appartient est en zone 1b (risque faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur lesséismes historiques[24], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[25].
La commune de Beauvezer est également exposée à quatre autres risques naturels[25] :
La commune de Beauvezer n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[26].
Leplan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR)[27] de la commune a été approuvé en 2007 pour les risques d’inondation, de mouvement de terrain et d’avalanche[26] et leDicrim n’existe pas encore[28].
Au, Beauvezer est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[29].Elle est située hors unité urbaine[30] et hors attraction des villes[31],[32].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (92,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (92,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (56,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (25,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (10,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,1 %), prairies (2,1 %), zones urbanisées (2 %)[33].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Une étude paysagère de cadrage des projets éoliens dans les Alpes de Haute-Provence a été réalisée en novembre 2006. Elle concerne également la commune[37]. Mais la multiplicité des projets dans des secteurs sensibles soulève de nombreuses interrogations au niveau duparc naturel régional du Verdon[38] notamment.
La localité apparaît dans les chartes en1200, sous la formeBelvezer. Son nom vient de l’occitanbèl etvezer, signifiant « bel aspect »[39], ou « beau voir »[40]. C’est la mêmeétymologie que pour les communes nomméesBelbèze etBelvèze[39].
Le village dispose d’unconsulat dès1233, qui lui est accordé en même temps et selon les mêmes termes qu’Allos etColmars[43],[44] ; le consulat est une institutioncollégiale comprenant un chevalier, désigné parmi les nobles de la localité, trois notables, et le bailli ou bayle, représentant lecomte. La charte de 1233 précise quels sont les cas où la justice sera rendue par les consuls (lajustice civile) et limite le montant descens et du droit decavalcade prélevés par le comte[43].
Lors de laguerre de l’Union d’Aix (1382-1387),Charles de Duras etMarie de Blois, agissant pour le comte de son filsLouis II d'Anjou, s’affrontent pour recueillir l’héritage de lareine Jeanne. C’est l’occasion pour les seigneurs comme pour les communautés de négocier leur ralliement. En août1385, les trois communautés de Beauvezer, Colmars et Allos négocient ensemble desprivilèges exorbitants[46] : outre une réduction substantielle des impôts déjà limités en 1233, et des remises sur les droits déjà dus, le domaine de la justice rendue par les consuls est étendu, et ceux-ci percevront les revenus générés par cette activité à la place du comte. Les communautés obtiennent le droit d’établir moulins et jardins sans autorisation et sans payer decens[47], les pouvoirs de police du comte sont limités, une partie deslods ettreizains sont abolis, les habitants des trois communautés sont exemptés de droits de passage pour leurs troupeauxtranshumants et les marchandises qu’ils transportent. De plus, ils peuvent transporter dusel sans contrainte[48]. Enfin, les habitants peuvent construire des maisons en s’appuyant sur les murailles, percer celles-ci pour y établir des fenêtres ou des portes, aucune garnison ne sera installée sans l’accord des habitants et aux frais des comtes, les habitants ont le droit de construire des fossés d’irrigation qui traversent les chemins, et enfin Charles III renonce au droit de vendre la seigneurie sur les trois communautés. Dans le cas contraire, droit est concédé aux communautés de se défendre, les « armes à la main »[49].
En février 1391, c’est le parti angevin deMarie de Blois qui l’a emporté. Les trois communautés négocient une confirmation desprivilèges accordés par Charles III. Mais Marie de Blois a gagné la guerre depuis quatre ans, et son filsLouis II est presque majeur : son pouvoir est désormais bien assuré, et elle revient sur certaines concessions abusives. Les droits de construction qui affaiblissaient les défenses des trois villages, et le droit excessif de dériver de l’eau à travers les chemins, ne figurent pas dans la charte de 1391[46]. Elle accorde cependant une nouvellefoire franche àColmars, et de nouvelles réductions d’impôts[50]. L’ensemble des privilèges et exemptions accordés sont à nouveau confirmés en 1399 et 1439[50].
En 1478, le roiRené, en tant que comte de Provence, donne sa seigneurie sur Beauvezer à Thomas Jarente, un de ses conseillers, malgré la charte de 1385. Quand il vient prendre possession de son nouveau bien, les habitants de Beauvezer refusent de lui ouvrir les portes, et résistent les armes à la main avec l’aide de leurs voisins de Colmars. À la suite de cette rébellion, le comte reconnaît sa méprise, confirme à nouveau les privilèges des communautés et annule les condamnations qui avaient frappé les rebelles[51].
Les privilèges de la communauté sont confirmés en 1560 et 1574, les habitants craignant que, par ces temps troublés (on est en pleinesguerres de religion), les archives se perdent et qu’ils ne puissent plus prouver leurs droits[52].
Progressivement, si la communauté conserve ses privilèges, ceux-ci perdent de leur importance : lespéages se réduisent, le consulat est une institution dont toutes les communautés bénéficient, le droit s’uniformise et efface les particularités locales, la fiscalité évolue, ce qui explique que ces privilèges n’aient pas été défendus au moment de la Révolution[55].
la première est ouverte par Auguste Trotabas en 1836 ;
il est rapidement suivi de Pierre Roux, en 1837[59] ;
entre 1837 et 1843, trois autres fabriques sont ouvertes par un Roux homonyme, Engelfred de Blieux et Giraux[60].
La Révolution et l’Empire apportent nombre d’améliorations, dont uneimposition foncière égale pour tous, et proportionnelle à la valeur des biens de chacun. Afin de la mettre en place sur des bases précises, la levée d’uncadastre est décidée. Laloi de finances du 15 septembre 1807 précise ses modalités, mais sa réalisation est longue à mettre en œuvre, les fonctionnaires du cadastre traitant les communes par groupes géographiques successifs. En 1827, lecadastre dit napoléonien de Beauvezer est achevé[61].
Comme de nombreuses communes du département, Beauvezer se dote d’écoles bien avant leslois Jules Ferry : en 1863, elle compte déjà deux écoles dispensant uneinstruction primaire aux garçons au village chef-lieu et au hameau de Villars-Heyssier[62]. Les filles sont aussi concernées à partir de laloi Falloux (1851) qui impose l’ouverture d’une école pour les filles dans les communes de plus de 800 habitants[63].
En 1856, il y cinq fabriques à Beauvezer employant 160 ouvriers[64] ; puis 6 fabriques pour 206 ouvriers en 1868. Mais les effectifs déclinent ensuite : 80 ouvriers en 1871, 102 dans quatre fabriques en 1875, 48 en 1878[65]. En 1914, les deux fabriques Trotabas, les seules à subsister, employaient 44 ouvriers (pour une population de 476 habitants en 1911)[66]. La grande fabrique Trotabas ferme en 1937, et la petite réussit à se maintenir jusque dans les années 1950 en se modernisant (nouvelles machines, électrification)[67].
L’histoire démographique de Beauvezer, après la saignée desXIVe et XVe siècles et le long mouvement de croissance jusqu’au début duXIXe siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période est relativement restreinte à Beauvezer, où elle dure de 1831 à 1866. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique de longue durée. En 1921, la commune enregistre la perte de la moitié de sa population du maximum historique de 1856[86]. Le mouvement de recul se poursuit jusqu’auxannées 1970. Depuis, la population s’est remise à croître.
Activités sportives : Piscine municipale de mi-juin à fin août, Tennis, Terrain multi sport, Parc arbre aventure, Club d'escalade du Haut Verdon-Val d'Allos "Verticale Attitude"[89] :
En 2009, la population active s’élevait à 147 personnes, dont 13 chômeurs[90] (24 fin 2011[91]). Ces travailleurs sont majoritairementsalariés (72 %)[92] et travaillent majoritairement hors de la commune (un peu moins de 72 %)[92]. L’agriculture ne compte que 6 établissements[93], l’essentiel des emplois est fourni par le secteur tertiaire[93].
Fin 2010, lesecteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 6 établissements actifs au sens de l’Insee et aucun emploi salarié[93].
L’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture ne révèle pas le nombre et la nature des exploitations agricoles de la commune[94]. En 2000, il n’y avait plus que trois exploitations installées dans la commune, contre 8 en 1988[95]. De 1988 à 2000, lasurface agricole utile (SAU) a néanmoins augmenté, de337ha à372ha[95]. Selon la mairie, deux exploitations agricoles, dont unapiculteur, sont présentes dans la commune[96].
Fin 2010, lesecteur secondaire (industrie et construction) comptait neuf établissements, employant troissalariés[93], sept entreprises artisanales et deux cabinets d’architectes[96]. Le potentiel forestier de la commune est exploité, entre autres, par unescierie mobile[97].
La Maison de Produits de Pays de Beauvezer, qui a ses locaux dans un bâtiment public, est un commerce qui vend des produits locaux[98].
Fin 2010, lesecteur tertiaire (commerces, services) comptait 28 établissements (avec 29 emploissalariés), auxquels s’ajoutent les huit établissements du secteur administratif (salariant 73 personnes)[93].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est très importante pour la commune, avec plus de 5 touristes accueillis par habitant[99], l’essentiel de la capacité d'hébergement étant non marchande[100]. Plusieurs structures d’hébergement à finalité touristique existent dans la commune :
Ce sont néanmoins les 552 résidences secondaires qui pèsent le plus lourd dans la capacité d’accueil[109] soit trois logements sur quatre qui sont des résidences secondaires[110]. Parmi les résidences secondaires, 92 possèdent plus d'un logement et 63 sont desmobil-homes[104].
Commune assez étendue, Beauvezer a eu une succursale et plusieurs chapelles destinées à desservir les populations éloignées de la paroisse. Entre les deux églises, sur la place, se trouve une tour carrée subsistant probablement de l’enceinte fortifiée, qui sert de clocher[113] :
L'égliseparoissiale, de l’Assomption-de la-Sainte-Vierge, incendiée en1728, reconstruite, puis à nouveau reconstruite en 1882, possède cinq travées. Les arcs sont en plein cintre. Unerosace surmonte l’entrée[114] et ornée d’un des 14vitraux de l’église[115] ;
lachapelle Saint-Pierre (dans les gorges de Saint-Pierre) ;
la chapelle Notre-Dame-du-Plan à Villars-Heyssier[4] ;
la chapelle Saint-Jean de la Combe[4]. Le calice d’argent de la chapelle Saint-Jean de la Combe (en dépôt hors de la chapelle) date duXVIIIe, et est classé au titre objet[117]. ;
la chapelle Sainte-Croix est réputée être construite sur l’emplacement de l’église paro issiale d’avant l’incendie de 1728[4] ;
la chapelle Saint-Joseph ou des Pénitents, qui date de 1640 et vient d’être restaurée[4],[118]. Elle est dotée d’une tribune, lechevet est plat[118] et ornée d’un tableau de laSainte-Famille, datant du début duXVIIe siècle[119]. Elle possède une croix de procession duXVIIIe siècle, classée[120].
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel duministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA
↑ZNIEFF Le grand et le petit Coyer; lacs de Lignin; Gorges de Saint-Pierre; Forêt de L'Orgéas; Bois des Frousts; Montagne de Mouriès; La Cougnasse
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence, Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence,(lire en ligne), p.39.
↑a etbMinistère de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement,Notice communale sur la base de données Gaspar, mise à jour le 27 mai 2011, consultée le 2 juillet 2012.
↑Brigitte Beaujard, « Les cités de la Gaule méridionale du IIIe au VIIe s. »,Gallia, 63, 2006, CNRS éditions,p. 22.
↑a etbRaymond Collier, « Un exemple de privilèges municipaux sous l’Ancien Régime, en Provence : Colmars-les-Alpes, Allos, Beauvezer »,Provence historique,t. 25,no 100,, p.193-194(lire en ligne).
↑Mireille Mistral,L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon (thèse de doctorat d’État en Sciences économiques), Nice, Académie d’Aix-en-Provence,, 231 p., p.83.
↑Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires, La Révolution dans les Basses-Alpes »,Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence,vol. 108,no 307,1er trimestre 1989, p.296-298.
↑Ministère de l'Agriculture, « Orientation technico-économique de l’exploitation »,Recensements agricoles 2010 et 2000. (lien : attention, le fichier fait 4,4 Mio).