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Bavarii

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Pour les articles homonymes, voirBavarois (homonymie).

Guerrier de Kemathen (de). La tombe d'un guerrier dans l'Altmühltal (Arrondissement d'Eichstätt) révèle un morceau de l'histoire bavaroise. Les cinq pots en argile fabriqués à la main sont particulièrement intéressants, parmi lesquels le grand bol obliquement cannelé de typeFriedenhain relie le guerrier de Kemathen aux « hommes de Bohême ». Ce groupe ethnique, désigné sous le nom deBavarois à la fin de l'époque romaine, donnera son nom au duchéagilolfingien de Bavière[1].

Les chroniqueurs francs[2] désignaient parBaioarii (c'est-à-dire « peuple de Bohême ») lesBavarois, un peuple germanique qui s'était établi à la fin desgrandes invasions sur un territoire recouvrant, outre laBavière historique, la plus grande partie de l'Autriche et duTyrol méridional.

Étymologie

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Fibule bavaroise

Leur nom remonte à un composéproto-germanique au pluriel *Bajowarjōz. Celui-ci a été continué par l'ancien haut allemandBeiara,Peigira « Bavière »,latinisé enBaioarii[3]. On admet généralement qu'il s'agit d'unendonyme.

Le premier composantBajo reprend le nom des anciensBoïens (Boii) celtiques,ethnonyme conservé aussi dans letoponyme ancien-haut-allemandBēheima « Bohême » (d'un *Bajohaimaz, latinisé enBoiohaemum, soit le pays d'origine des Boïens) ainsi que dans les noms de quelques contrées (Baias,Bainaib)[4] qui auraient marqué des escales sur la migration bavaroise depuis la Bohême vers la Bavière. Le nomBavarois (ouBaioarii) invoque ainsi les Boïens en tant que progéniteurs quasi-mythiques.

Le second composant -warjōz ou -varii correspond au germanique commun *warjaz « habitant », que l'on retrouve envieux norrois skipverjar « équipage »,vieil anglais burhware « citadins, habitants d'une ville »[5] et qui provient de l'indo-européen (cfr.bretongwerin « plèbe, masse »,sanskritvṛndám « foule, groupe »)[6]. Cet élément figure dans plusieurs ethnonymes germaniques, dontAmpsivarii « Ampsivariens »,Chattuarii « Chattuares », et de la sorte.

Origine

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On considérait auMoyen Âge les Bavarois comme les descendants desBoïens de l'antiquité. Plus tard, les érudits virent dans lesMarcomans certains de ces « Hommes de Bohême », qui avaient pris le nom de la région où ils s'étaient établis. Grâce aux connaissances archéologiques tirées des sépultures et des vestiges de céramiques des fouilles des sites deFriedenhain-Prestovice, on identifie aujourd'hui les Bavarois comme des « Germains de l'Elbe ».

Transcription en allemand moderne

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La transcription allemande moderne enBayern/Bayerisch avec uny remonte au roiphilhellène,LouisIer de Bavière. L'orthographe allemande opère une distinction essentielle entre la langue et l'ethnie bavaroise (bairische Sprache,bairisches Volk), et le territoire (Bayerisches Land).

La langue

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Domaine linguistique actuel (2012) duhaut allemand.

Lesdialectesbavarois actuels se rattachent aux rameauxalémanique etfrancique duHaut allemand. L'indice le plus connu, qui distingue les parlersHaut-allemands des autres parlers de l'ouest est laseconde mutation consonantique, figurée géographiquement par laligne de Benrath.

On retrouve toutefois dans lelexique bavarois des influencesgotiques :

  • Ertag pour « mardi » (au lieu deDienstag), dugrec ancienjour d'Arès
  • Pfinztag = pour « jeudi » (au lieu deDonnerstag), dugrec ancien πεντος (cinquième jour de la semaine, en comptant à partir de dimanche).

Histoire

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Antiquité

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En15 av. J.-C., leslégions romaines occupèrent le nord desPréalpes orientales septentrionales jusqu'auDanube. Comme en témoigne l'Oppidum de Manching près d'Ingolstadt, les peupladesCeltes avaient à ce moment déjà quitté la région, tandis que lesGermains ne s'y étaient pas encore établis. Les fouilles archéologiques contemporaines montrent qu'une grande partie de l'actuelle Bavière fut pendant un temps quasiment déserte[7]. Ce n'est que dans les régions isolées de collines et de montagnes que subsistait une population autochtonecelte ouillyrienne. L'historien grecStrabon évoque les tribus montagnardes desHelvètes à l'ouest dulac de Constance, lesVendéliques à l'est, tandis que les tribus deRhétie et deNorique habitaient les Alpes proprement dites[8].

Au cours des quelques siècles d'occupation Romaine, l'immigration et la colonisation entraînèrent une croissance démographique soutenue, cependant que laConstitutio Antoniniana de l'empereurCaracalla, en l'an212, octroyait ledroit de cité à tous les hommes libres desprovinces romaines, y compris laRhétie et leNorique : ces nouveaux citoyens furent appelés « provinciaux ». Deux objets datant de la colonisation romaine font référence au nom des « Boii » :

  • Une décoration militaire romaine (uneala), datée de 107 et accordée à unlégionnaire d'une unité d'auxiliaires de cavalerie ibériques stationné en Rhétie, indique que le père du légionnaire, Comatullus, est unBoio ;
  • Un tesson de poterie, sur lequel on avait gravé le motBoio (Le « limes romain » de Bavière.).
Boucle de ceinture bavaroise d'Aubing, (1er tiers duVIIe siècle, boucle à visages, fer avecdamasquinage en argent)

On trouve des indications littéraires des Celtes boïens chez Strabon etTacite. Strabon évoque leshameaux abandonnés des Boier du lac de Constance et leBujæmum de laforêt hercynienne[9], dont on trouve l'écho chez Tacite avec lesBoii et leBoihaemum. Lorsqu'à la cour deCharlemagne on redécouvrit le texte de Tacite, ces textes furent repris pour former le toponyme deBeheim et nommer les habitants slaves du pays comme « Beheimi » =Bohémiens (cf.Éginhard).

En488, les colons romains évacuèrent sur ordre d'Odoacre les provinces romaines du nord desAlpes. Pour l'est de la Rhétie et le Norique danubien, cet exode massif se traduisit par une désertification brutale, car les occupants romains ramenaient, avec leurs familles, leurs serviteurs et leurs esclaves en Italie.

La région d'origine des Bavarois a été identifiée comme celle associée à la culture préhistorique de Friedenhain et Prestovice.

Latoponymie donne des indications supplémentaires sur l'expansion de la tribu des Bavarois. Outre la Bohême, l'habitat d'origine des Bavarois paraît avoir été compris, autour desPréalpes orientales septentrionales entre les vallées de laLech, du Danube et de laKrems. Ce peuple occupa par la suite la vallée de l'Inn au sud et se déploya le long du Danube à l'est, ce que montre la multiplication des toponymes à finale en-ing. Dans ces nouveaux territoires, ils devinrent voisins desRhéto-romans, et desSlaves qu'ils assimilèrent graduellement au cours des siècles suivants.

Les peuples voisins des Bavarois étaient :

Extension actuelle et divisions dialectales du parler bavarois.

L'ancien domaine habité par les Bavarois recouvre les régions actuelles suivantes :

Jusqu’à l’issue de lapurification ethnique qui suivit laSeconde Guerre mondiale, la région voisine desSudètes (de l’Egerland à laMoravie), la région hongroise comprise entreGyőr/Raab etSopron/Ödenburg), la valléeSlovène d'Abstal pouvaient s’y rattacher. Il subsiste en outre de nombreux îlots germanophones, non seulement en Italie et dans les Balkans, mais aussi enAmérique du Nord.

Premiers témoignages écrits

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Village de Bavarois (de) de l'époque mérovingienne reconstruit àKirchheim bei München
Hall (détail) avec emplacement du foyer

La plus ancienne mention du nom de la Bavière est un passage des « Gétiques » (De origine actibusque Getarum, rédigé en551) du chroniqueurJordanès. Cette histoire desGoths cite lesBaioras ouBaibaros comme voisins orientaux des « Souabes » (regio Svavorum), mais cette source est peu fiable, car malheureusement nous ne disposons que de manuscrits très tardifs de ce texte. On soupçonne, cela dit, que Jordanès s'est inspiré d'uneHistoire des peuples Goths en plusieurs volumes deCassiodore, dont il ne subsiste toutefois pas d'autre témoin. D'autres auteurs contemporains de Jordanès (Procope de Césarée,Agathias,Ennodius de Pavie), n'évoquent guère les Boïens.Grégoire de Tours, qui écrivait en595, ne connaît même pas ce peuple, niEugippe, qui rédigea sa « Vie deSaint Séverin » 40 ans avant Jordanès et qui, en tant que disciple de ce saint, avait vécu sur le « Danube norique ». Il nomme toutefois un village fantôme du nom dePoytro ouBoiotro devant les portes de la ville dePassau[10].

La première citation valable est due àVenance Fortunat,poeta doctus venu d'Italie. Il raconte vers576 son voyage à travers lesAlpes, effectué en565, et dit à ce propos que venant de l'Inn au pays desBreonen il traversa laBaivaria sur leLech (Liccam Baivaria/Liccam Bojoaria). Plus loin, il nomme un certainBajoarius (ouBaiovarius), qui àSaint Afra près d'Augsbourg contrôlait les passages vers le sud et les Alpes, rançonnant au passage les voyageurs. Venance Fortunat livre ainsi dans ce récit la première description du pays.

Une autre évocation des Bavarois en tant queBaioarii se trouve chezFrédégaire, un chroniqueur franc qui pour l'année 633/35 nomme lesBaioarier comme ayant commis, sur ordre du roi francDagobertIer un massacre de 9 000Bulgares « avec femmes et enfants ».

La quatrième mention historique des Bavarois apparaît vers 640 sous la plume de l'abbéJonas de Bobbio, qui, dans une biographie deColomban de Luxeuil observe que lesBoiae sont désormais appelésBaioarii. Cette assimilation des Celtes boïens avec les Bavarois forme le fondement de la confusion ultérieureBoïens=bavarois.

Ethnogenèse

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L'ethnogenèse des Bavarois prend place juste à la fin des migrations consécutives auxGrandes invasions.

Vers400 ap. J. Chr. le groupe de peuples issu de la culture de Friedenhain-Prestovice dut se sédentariser le long du Danube, entrePassau etNeuburg. Leurs prédécesseurs dans la région comprise entre le Danube et la chaîne duFichtelgebirge, lesVarasques (ou Narastes, ou encore Narasques), se replièrent en534 ap. J. Chr. enBourgogne.

Le règne du roi des GothsThéodoric le grand (493—526) est regardé comme un épisode décisif de l'histoire de l'Italie. Ce souverain ouvrit en 506 la frontière nord de sa préfecture romano-gothique d'Italia aux Alamans qui avaient été battus par les Francs sur leRhin et leNeckar. Avec les Thuringiens du nord du Danube, les Alamans devaient en contrepartie assurer la défense de la frontière naturelle nord de l'Italie (=Haut-Rhin-lac de Constance-Argen-Iller-Danube) contre les Francs[11]. Les Alamans s'établirent ainsi dans les provinces de Rhétie et de Norique, se fondant à leur tour dans l'ethnie des Bavarois. Ce n'est que plus tard que leLech devint une frontière linguistique et culturelle.

Au cours de leur guerre défensive contreByzance, les Goths d'Italie abandonnèrent en536 au roi des Francs tous les territoires qu'ils contrôlaient au nord des Alpes, afin de se concilier la neutralité de ce roi : Rhétie et Norique passèrent ainsi sous domination franque, mais sans que les nouveaux maîtres les colonisent. Les Francs se contentaient de tenir militairement la région. Trois ans plus tard ils s'emparaient des plaines d'Italie septentrionale ainsi que du Norique intérieur (Noricum Mediterraneum) jusqu'à la frontière de la province romaine dePannonie. Une lettre, dite « Theudebertbrief » datée de 539-40, dans laquelle le FrancThibert vante sa puissance à son rival de la Rome d'Orient,Justinien, présente également un intérêt pour l'histoire des Bavarois. Le roi franc y fait allusion à laNorsavorum gente (tribu suève du Norique), qui s'était réconciliée avec lui. Cette tribu est alliée desBaioras, que Jordanès désignera, peu de temps après, dans son Histoire des Goths, comme les voisins de l'est du « pays souabe » (« regio Suavorum »).

Leduc Tassilon III Agilolfing à la chasse (milieu duXVe siècle), par le Maître dudiptyque de Polling.

Les chefs des Bavarois sont issus de la dynastie desAgilolfing :

Les Bavarois subirent unechristianisation progressive. LaLex Baiuvariorum, en latin, fut couchée par écrit sur 150 pages de parchemin dans lecloîtrebénédictin deNiederaltaich (fondé en 731 ou 741 ap. J. Chr.).

Ratisbonne fut longtemps la capitale des Bavarois et devint même sous les Carolingiens la capitale de laFrancie orientale.

Même si l'institution progressive du royaume reste obscure, il y eut incontestablement une sédentarisation progressive des diverses tribus des germains de l'Elbe et des goths de l'est, se traduisant par une entité ethnoculturelle caractéristique.

Génétique

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L'analyse génétique d'individus issus de six cimetières bavarois datant duHaut Moyen Âge autour de l'an 500, montre que si les hommes, parmi ces individus, ont généralement une ascendance qui ressemble étroitement aux Européens du Nord et du Centre modernes, les femmes présentent une hétérogénéité génétique beaucoup plus élevée ce qui montre une provenance génétique non locale et une migration axée sur les femmes. L'étude s'est en particulier penchée sur les squelettes présentant unedéformation artificielle du crâne dont l'analyse de leur ascendance génétique collective suggère une origine dans le sud-est de l'Europe[13]. Ainsi, toutes les femmes avec un crâne déformé sont proches des populations d'Europe du Sud ou du Sud-Est. L'étude montre que 80 % des individus avec un crâne normal ont les yeux bleus et les cheveux blonds, alors que 80 % des femmes avec un crâne déformé ont les yeux marron avec des cheveux bruns (60 %) ou blonds (40 %). Quelque 57 % des individus avec un crâne normal sont tolérants aulactose, alors qu'ils sont seulement 28 % dans le groupe des femmes avec un crâne déformé, proche également par ce fait des populations actuelles d'Europe du Sud[13].

Notes et références

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  1. « Der erste echte Bajuware »,
  2. Eginhard,Vie de Charlemagne [« Vita Karoli Magni »], Paris, les Belles lettres,coll. « Budé latin »,, XXIII-128 p.(ISBN 2-251-34000-9), « Guerre de Benevent »,p. 34-35
  3. Ludwig Rübekeil, „Der NameBaiovarii und seine typologische Nachbarschaft“, in:Die Anfänge Bayerns. Von Raetien und Noricum zur frühmittelalterlichen Baiovaria. St.Ottilien, Université Zurich 2012,p. 152.[1]
  4. Ludwig Rübekeil,Diachrone Studien, 337 f.
  5. Vladimir Orel,A Handbook of Germanic Etymology, Brill, Leiden 2003,p. 449.
  6. Xavier Delamarre,Dictionnaire de la langue gauloise,2e éd., Errance, Paris, 2003,p. 306.
  7. Cf. S. Rieckhof,Das Keltische Jahrtausend.
  8. Strabon,Geographica, VII
  9. Strabon,Geographica, VII, 1
  10. in loco nomine Poytro, Codex 1064 de la Österreichischen Staatsbibliothek.
  11. selonEnnodius de Pavie
  12. Liber Pontificalis, cité parAlois Schmid
  13. a etb(en) Krishna R. Veeramah, [et al.],Population genomic analysis of elongated skulls reveals extensive female-biased immigration in Early Medieval Bavaria, PNAS, 115 (13) 3494-3499, 27 mars 2018

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Sources primaires

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Sources secondaires

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Liens externes

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