Elle est située à 5 m d'altitude et à 372 km à l'ouest deTbilissi, sur les rives de la mer Noire. Sonclimat pontique est doux et humide. C'est le principalportgéorgien, servant de débouché et de porte d'entrée de l'axe ferroviaire et routier qui va jusqu'àBakou et qui relie lamer Noire à lamer Caspienne.
Muraille de laforteresse byzantine de Gonios (« en coin »).Georges Mazniachvili, président de la « République de Batoumi » proclamée fin 1919 et qui s'unit à la Géorgie après quelques semaines.Rarissimes timbres de la Poste batoumiote surchargés par l'armée britannique début 1920.
Batoumi est prise par l'Empire ottoman auXVIe siècle ; commence alors son islamisation, qui n'empêche pas la majorité des Batoumiotes de rester chrétiens, de languespontique,laze ougéorgienne.
AuXVIIe siècle, la côte est infestée de piratescircassiens que le pouvoir tente vainement de juguler auXVIIIe siècle sous le commandement du général Ferah Ali Pacha[3].
À la suite de laguerre russo-turque de 1877-1878, Batoumi, l'Adjarie et la région deKars deviennentrusses par letraité de San Stefano, et un échange de population a lieu : des dizaines de milliers de musulmans quittent la région cédée pour l'Empire ottoman, tandis que 100 000 Grecspontiques s'installent dans l'empire russe, dont à Batoumi, où ils se consacrent au commerce maritime de céréales et de produits miniers[4].
La population arménienne aussi prend une place particulière dans la ville au début de l'ère russe : c'est un lieu d'immigration ouvert grâce au développement du commerce. Dans l'industrie citadine tout comme dans le commerce, apparait une bourgeoisie commerçante arménienne. Les paysans de cette nation rejoignent aussi la ville, et une classe ouvrière s'y forme, qui constitue une des bases du mouvement révolutionnaire et national arménien (le mouvementhintchak s'y implante en 1890)[5]. Au début duXXe siècle, du pétrole est extrait près de la ville[6], et 20 % à 30 % des ouvriers de ce secteur seraient arméniens[5].
La période russe marque le début du développement du tourisme dans la ville, tout comme le long de l'ensemble de la « Riviera » de lamer Noire[7]. La récolte de thé compte aussi parmi les activités de la ville[8].
Le port de Batoumi, vu par le peintre géorgienNiko Pirosmani.
Depuis l'annexion de l'Asie centrale par la Russie, Batoumi devient un des points de passage pour les Juifs venant de cette région et voulant se rendre enTerre promise[9].
En 1907, Batoumi devient le débouché portuaire de l'oléoduc de Bakou à Batoumi et un des principaux ports pétroliers du monde.
Avec le délitement des empires russe et ottoman, et le retrait des troupes russes de la région duPont en 1917, peu avant legénocide grec pontique : plusieurs dizaines de milliers deGrecs deKars-Andachan fuient vers Batoumi, craignant la volonté des autorités turques de chasser ou exterminer les populations chrétiennes[4]. Batoumi devient alors une ville à majoritépontique.
Au cours de laPremière Guerre mondiale, les Ottomans revendiquent la région de Batoumi afin de revenir à leurs frontières de 1877, mais lesAllemands sont réticents à cette exigence, et envoient dans la ville legénéral von Lossow afin de dissuader leur allié turc[10]. En effet, les Allemands préfèrent avoir une Géorgie indépendante mais alliée du Reich, plutôt qu'un contact direct entre l'Empire ottoman et la Russie dont l'avenir est incertain depuis laRévolution. Cela n'empêche pas les Ottomans de profiter de laGuerre civile russe pour occuper Batoumi en 1918, ce qui amène les Arméniens et les Pontiques à fuir pour se réfugier enAbkhazie[11]. Le 4 juin 1918, l'empire ottoman y signe avec laRépublique démocratique d'Arménie leTraité de Batoumi qui laisse à la seconde un tout petit territoire autour d'Erevan[12]. Batoumi est évacuée par les Ottomans et les Allemands fin 1919, puis occupée par les Britanniques : une partie des Arméniens et des Pontiques y reviennent. S'établit alors dans la ville un gouvernement connu sous le nom de « République de Batoumi » jusqu'à son union quelques mois plus tard avec laGéorgie.
En 2011, le président géorgienMikheil Saakachvili annonce vouloir créer plus au nord uneville nouvelle dont l'importance portuaire et la population surpasseraient celles de Batoumi[16],[17] : Lazika.
Cette même année, Batoumi devient le siège de laCour constitutionnelle dans le cadre du déplacement des institutions géorgiennes, qui voit aussiKoutaïssi abriter leParlement[18]. Et de nouvelles constructions, futuristes, apparaissent[19].
Le au soir, unincendie se déclare dans un hôtel 5 étoiles faisant onze morts.
En 2013, un redécoupage administratif intervient entre Batoumi etKhelvatchaouri. Les données à partir de 2013 concernent Batoumi dans son nouveau découpage. Sans cet évènement, Batoumi aurait 152 839 habitants (2014).
Batoumi est le terminus de la ligne ferroviaire partant deTbilissi. La ville est également unterminal pétrolier d'une capacité de 9 millions de tonnes par an, pour le brut venant des riveskazakhes etturkmènes de lamer Caspienne. Cette situation en fait le principal port géorgien, dont le terminal a conduit au financement par lafamille Rothschild duchemin de fer la reliant àBakou, via Tbilissi, et à son ouverture en 1883[28].
La société Greenoak Holdings Ltd, basée dans lesÎles Vierges britanniques, détenait en 2004 la Compagnie maritime de Batoumi et la majorité des parts du terminal pétrolier de Batoumi[29].
Le secteur de la construction est représenté par la société allemandeHeidelbergCement qui y dispose depuis 2013 d'une unité de production de béton[30].
L'essor du tourisme des « novoritchis » (nouvellebourgeoisie russe post-soviétique) à Batoumi et Kobouleti a encouragé la construction d'hôtels, casinos et autres lieux de loisirs avec souvent des audaces architecturales modernes qui multiplient lesgratte-ciels et les innovations, à qui se distinguera le mieux dans le paysage urbain.
Batoumi
Le style de l'ancienne « riviera de Batoumi ».
Panorama sur Batoumi avec l'horizon des nouveaux gratte-ciel.
Batoumi est majoritairement orthodoxe mais il y a des minorités musulmane, juive, catholique romaine et arménienne apostolique[31].Tous possèdent des lieux de culte, par exemple : cathédrale de la Vierge Marie, églises duroi Pharnabaze, deSte-Barbe et d'autres plus petites pour les orthodoxes géorgiens, Saint-Nicolas pour les orthodoxes russes, du Saint-Esprit pour les catholiques romains
Les principaux types de transports publics sont les bus, les minibus et les taxis. Batoumi dispose de bus électriques modernes. L'utilisation du service est possible par BATUMICARD, carte de transport ou cartes de débit/crédit. Les bus relient presque tous les quartiers de la ville.
La ville de Batoumi possède un importantjardin botanique et parmi ses monuments la forteresse de Tamara (XIe et XIIIe siècles).
À l'époque soviétique, le théâtre dramatique (1952), l'hôtel Intourist (1939) et le cinéma Tbilissi (1964) sont construits. La ville possède aussi des statues dePouchkine, du poète géorgienVaja Pshavela et deChota Roustaveli.
Batoum etLes Menchéviks en Géorgie d'Ossip Mandeldstam évoquent la ville au début des années 1920[34].
Batoumi abrite trois universités, dont l'Université d'État Shota Rustaveli(en).Batoumi a aussi une école d'art et une académie navale.La ville compte de nombreux théâtres et musées.
Entre 2018 et 2020, un nouveau stade de football a été construit pour leDinamo Batoumi car l'ancien stade central de Batoumi n'était plus utilisable depuis 2006.Le stade de Batoumi peut accueillir 20 035 personnes[35].
↑Florence Mardirossian, « Géopolitique du Sud-Caucase : risques d'exacerbation des rivalités aux confins de la Géorgie, de la Turquie et de l'Arménie »,Outre-Terre, 2/2007, (no 19),pp. 283-302.
↑Silvia Serrano et Michèle Kahn, « Géorgie 2005 »,Le Courrier des pays de l'Est, 1/2006, (no 1053),pp. 121-134.
1 :Échappe à la souveraineté de la République de Géorgie au profit de la République autoproclamée d'Ossétie du Sud non reconnue par la communauté internationale. 1bis :Échappe en partie à la souveraineté de la République de Géorgie au profit de la République autoproclamée d'Ossétie du Sud non reconnue par la communauté internationale. 2 :Échappe à la souveraineté de la République de Géorgie au profit de la République autoproclamée d’Abkhazie non reconnue par la communauté internationale.