En1236, il reçoit de son oncle et suzerain, le grand khanOgodeï, de concert avec le grand généralSubotaï, le commandement, d'unearmée mongole de peut-être 150 000 cavaliers, parmi lesquels se trouvent plusieurs princesGengiskhanides :Güyük etKhadan, fils d’Ögödei,Qaïdu, petit-fils d'Ogodeï,Mongke, fils deTolui, Baïdar, fils deDjaghataï, Buri petit-fils de Djaghataï, ainsi que les trois frères de Batu :Orda,Berké etChayban.
Siège de Kozelsk, 1238
Leur objectif est la conquête de l'ouest. Le khanatbulgare de la Volga est soumis durant l'automne 1236 etBolgar est incendiée, ce qui permet aux Mongols de passer laVolga gelée durant l'hiver 1236-1237. Au printemps, Batu soumet lesKiptchaks qui se rallient. Seul le khan Batchman résiste un peu plus longtemps ; vaincu, il est exécuté sur l'ordre deMongke.
Durant l'hiver 1237-1238, les Mongols marchent contre lesprincipautés de la Rus' divisées. Le, ils dévastentRiazan. Sa population est exterminée et la ville incendiée[3]. Batu prendKolomna,Moscou,Vladimir (),Souzdal (), massacrant ou réduisant en esclavage la population de ces villes.
Le, le princeIouri II Vladimirski est vaincu et tué sur la rivière Sit. Batu marche le lendemain surTver etTorjok, qu’il assiège.
Au printemps,Novgorod est sauvée des Mongols par le dégel qui empêche la cavalerie de manœuvrer dans les bourbiers. Batu met alors le siège devantKozelsk qui résiste sept semaines, puis sa population est massacrée[4].
Batu retourne ensuite vers le sud où il établit définitivement l’ordre dans les steppes desCoumans. Le khan Kotian, vaincu à nouveau[réf. nécessaire][5], se présente aux frontières orientales de laHongrie avec 40 000 de ses sujets et obtient l'asile du roiBéla IV.
Dans le même temps, celles de Chayban ravagent l'actuelle Roumanie avant de rejoindre les troupes de Batu. Le les armées de Batu et de Chayban réunies battent lesHongrois à labataille de Mohi, sur la rivièreSajó et prennentPest. Les Mongols pillent la Hongrie et massacrent une partie de la population. Ils atteignentNeustadt près deVienne en juillet.
À l’annonce de la mort d’Ögödei, Batu et ses troupes refluent vers l’orient pour participer auquriltay organisé pour l’élection de son successeur. Cela met fin à ses raids et attaques en Europe, qui sera ainsi épargnée. Batu traverse laBulgarie jusqu’à lamer Noire, puis laMoldavie pendant l’hiver 1242-1243, et rentre dans ses campements installés le long du cours inférieur de laVolga.
L’oulous de Batu se divise en trois parties indépendantes. Batu et sa cour s’établissent en été sur le territoire central dans la région de laVolga, près de laKama et de l’ancienneBolgar. En hiver, ils établissent leurs campements plus au sud, autour deSaraï. Le frère de Batu,Orda, reçoit enapanage la région située à l'Est de lamer d'Aral jusqu’aux villes de Sugnak et d’Otrar et au nord jusqu’aux montagnes Oulogtag. Un autre frère de Batu,Chayban, reçoit les territoires au sud et au sud-est de l’Oural.
Batu reçoit l'hommage des princes de la Rus' dont les États n'ont pas été annexés, commeAlexandre Nevski,prince de Novgorod. Les coutumes, les lois et le gouvernement desTatars sont partout imposés dans la Rus'. La région deKiev est presque complètement dépeuplée en raison des massacres et de la fuite vers l’ouest des survivants. Un groupe, influencé culturellement par les Polonais et les Lituaniens, deviendront lesBiélorusses (Russes Blancs). Un deuxième groupe, formé par la population deKiev et des régions environnantes, deviendront les Ukrainiens (ou Petits Russes selon l'historiologie de l'Empire Russe). Les habitants de laMoscovie deviendront les russes (ou Grands Russes selon l'historiologie de l'Empire Russe).
En1250, Batu favorise son parentMöngke pour accéder au titre de grand khan.
Au moment de sa mort en1255, Sartak, son fils et successeur désigné, séjourne àKarakorum près du grand khanMöngke en qualité de plénipotentiaire. Möngke le nomme à la tête du l’oulouskiptchak, mais il meurt brusquement ; c’est son fils,Ulakchi, qui est désigné comme khan de laHorde d'or, sous la régence deBoraktchik, veuve de Batu.
Marie Favereau :La Horde. Comment les Mongols ont changé le monde., 2023, Éd. Perrin,(ISBN978-2262099558).
László Lőrincz,Histoire de la Mongolie, des origines à nos jours, Akadémiai Kiadó, Budapest, 1984,[(ISBN963-05-3381-2)], disponible en ligne sur le siteGoogle Books.
Roger de Varadin,Carmen Miserabile super Destructione Regni Hungariae per Tartaros, ed., L. Juhasz, inI Szentpetery, ed.,Scriptores Rerum Hungaricarum, 2 vols. (Budapest 1937-1938) 11, 543-88.