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Bloc diagramme schématique, modélisant les différents types d'intrusions. Le batholite (A) peut émettre dans l'encaissant des prolongements irréguliers ou apophyses. Par opposition, les rentrants de l'encaissant sont appelés pendentifs.Modélisation, en rouge, d'un batholite. Les autres couleurs correspondent à l'encaissant, ici desstratessédimentaires.
Le termebatholite (du grec « bathus », profond et « lithos », roche), appelé aussimassif intrusif oumassif discordant désigne une masse deroches magmatiquesroches plutoniques (en majorité desgranitoïdes) de quelques km à plus de 100 km qui ne respecte pas les lignes de forces de sonencaissant. Un batholite est unpluton allochtone qui se forme lorsque lemagma est piégé et refroidit à l'intérieur de l'écorce terrestre. Il est fréquemment bordé par une zone demétamorphisme de contact, donnant, en plan, une auréole de métamorphisme, et accompagné en surface par un volcanisme explosif.
Le batholite est formé le plus souvent de plusieursintrusions qui se sont mises en place successivement en profondeur dans un contexteorogénique. Ce modèle d'injections magmatiques successives dans des fractures de l'encaissant (dont elles provoquent éventuellement la formation parfracturation hydraulique) est plus souvent proposé dans la littérature que le modèle de genèse pardifférenciation magmatique in situ d'unechambre magmatique.« Si chaque intrusion cristallise en quelques milliers d'années, la formation de l'ensemble peut s'étaler sur une dizaine deMa, voire près d'une centaine de Ma. Les batholites construits précocement lors desorogenèses anciennes ont été le plus souvent déformés etmétamorphisés, ce qui n'est pas le cas des batholitestardi-orogéniques formés lors de l'effondrement gravitaire(en) marquant la fin de ces orogenèses[1] ».
Les protubérances ou coupoles des batholites sont souvent entourées, à quelques centaines ou milliers de mètres de la périphérie de leurs affleurements, de filons oudykes généralement de faible épaisseur (métrique à pluridécamétrique) qui incorporent des minéraux extraits de lacroûte terrestre grâce aux gaz concentrés (H2O, CO2,H2S, HCl) issus des magmas en fin de cristallisation, et au fort pouvoir dissolvant de l'eau supercritique qui s'enrichit en ces élémentshygromagmatophiles. Lorsque l'exploitation de ces éléments a du sens (selon les conditions techniques, économiques, environnementales), les géologues parlent degisements péribatholitiques[2].
Un massif de roches plutoniennes qui occupe une surface inférieure à 40 km2 s'appellestock[3].
Les batholites sont généralement constitués de rochesfelsiques ou de roches intermédiaires telles que legranite, la monzonite quartzique ou ladiorite (voir aussi dôme de granite).
Bien qu'ils semblent à première vue assez homogènes, les batholites sont en réalité des structures dont l'histoire et lacomposition sont relativement complexes. Ils sont constitués de masses multiples, ouplutons[4] (originellement du magma provenant d'une zone de fusion partielle à la base de la croûte terrestre) qui se sont rapprochées de la surface.
Lorsqu'ils sont encore en déplacement, on appellera ces plutons de magma assez léger desdiapirs plutoniques. Grâce à leur température élevée et leur consistance visqueuse, ces diapirs vont s'élever en se frayant une voie à travers la roche environnante qu'ils contribuent à faire fondre au passage. La majorité des diapirs ne parvient pas à la surface sous forme devolcan, mais voient leur progression se ralentir au fur et à mesure que leur température baisse et qu'ils se solidifient, généralement à une profondeur de 5 à 30 km, pour former des plutons.
On parlera debatholite lorsqu'un certain nombre de plutons auront fini par fusionner pour former une masse suffisamment importante de roche plutonique.
Certains batholites sont de taille gigantesque, s'étendant le long de zones de subductions passées ou présentes ou d'autres sources de chaleur de la croûte continentale sur des centaines de kilomètres. On pourrait citer par exemple, le batholite mancellien (Massif armoricain) (caractérisé par sesgranodiorites, sesgranites monzonitiques et sacordiérite)[5], lemont Viso, lebloc corso-sarde. EnAmérique du Nord, lebatholite de la Sierra Nevada(en) est une formation granitique continue qui constitue la majeure partie de cette chaîne de montagnes enCalifornie. Un batholite encore plus gigantesque, dont la plus grande partie forme les montagnes de la côte ouest duCanada, s'étend jusqu'au sud-est de l'Alaska sur 1800 kilomètres. AuPérou, le batholite côtier s'étend sur plus de 1000 km et celui de lacordillère Blanche, plus court et plus élevé qui porte lepoint culminant du Pérou (le montHuascarán).
Le terme de batholite est également utilisé en géographie lorsqu'une masse de roches plutoniques se retrouve exposée à la surface sur plus de 100 km² ; si la superficie d'exposition est inférieure à 100 km², on parle de stock. Ces roches ont été exhumées par l'érosion, aggravée par le processus de soulèvement des continents sur des dizaines voire des centaines de millions d'années. Ce processus a eu pour effet de décaper le couvert de roches supérieures sur des dizaines de kilomètres, révélant ainsi la présence de batholites jadis profondément enfouis sous la surface.
Les batholites ainsi découverts sont exposés à des conditions tout à fait différentes de celles qu'ils connaissaient sous terre. Leur structure cristalline va se dilater légèrement au fil du temps, pendant leur décompression. Ceci cause une érosion de la surface par un processus d'exfoliation. Cette érosion va détacher de vastes éclats de roches convexes et assez fins de la surface des batholites. Ce processus est d'ailleurs accéléré par des intempéries telles que le gel.
Un des exemples les plus célèbres de ce phénomène est ledemi-dome de la vallée duYosemite dans l'ouest desÉtats-Unis.