Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Bataille navale de Guadalcanal

9° 11′ 10″ sud, 159° 53′ 42″ est
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirBataille de Guadalcanal (homonymie).

Bataille navale de Guadalcanal
Description de cette image, également commentée ci-après
Un appareil japonais vient de s'écraser sur le croiseurUSS San Francisco (centre droit) le 12 novembre 1942. Le navire à gauche est le transport USSPresident Jackson et on peut voir les explosions des obus antiaériens à l'horizon.
Informations générales
Date13 au
LieuGuadalcanal,îles Salomon
IssueVictoire américaine
Belligérants
Drapeau des États-UnisÉtats-UnisEmpire du Japon
Commandants
William F. Halsey
Daniel J. Callaghan
Norman Scott
Willis A. Lee
Isoroku Yamamoto
Nobutake Kondō
Hiroaki Abe
Raizō Tanaka
Forces en présence
1porte-avions
2cuirassés
2croiseurs lourds
3croiseurs légers
12destroyers
2 cuirassés
6 croiseurs lourds
4 croiseurs légers
16 destroyers
11 transports
Pertes
Première phase
(13 Nov)

2 croiseurs légers
4 destroyers

Seconde phase (14/15 Nov)
3 destroyers


Plus (13-15 Nov)
36 appareils
1 732 tués[1]
Première phase
1 cuirassé
2 destroyers
6 transports

Seconde phase
1 cuirassé
1 destroyer
4 transports

Plus
64 appareils
1 900 tués[2],[n 1]

Seconde Guerre mondiale -Guerre du Pacifique

Batailles

Campagne de Guadalcanal
Terrestres :

Navales :



Campagne des îles Salomon
 

Seconde Guerre mondiale-Guerre du Pacifique
Batailles et opérations de laguerre du Pacifique

Japon :

Pacifique central :

Pacifique du sud-ouest :

Asie du sud-est :


Guerre sino-japonaise


Front d'Europe de l’Ouest


Front d'Europe de l’Est


Bataille de l'Atlantique


Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée


Théâtre américain

 
Données clés
Coordonnées9° 11′ 10″ sud, 159° 53′ 42″ est
Géolocalisation sur la carte :océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Bataille navale de Guadalcanal
Bataille navale de Guadalcanal
Géolocalisation sur la carte :Îles Salomon
(Voir situation sur carte : Îles Salomon)
Bataille navale de Guadalcanal
Bataille navale de Guadalcanal
Géolocalisation sur la carte :province de Guadalcanal
(Voir situation sur carte : province de Guadalcanal)
Bataille navale de Guadalcanal
Bataille navale de Guadalcanal

modifier

Labataille navale de Guadalcanal, qui eut lieu entre le 13 et le, fut l'engagement naval décisif entre lamarine impériale japonaise et lamarine américaine durant labataille de Guadalcanal dans lethéâtre Pacifique de laSeconde Guerre mondiale. Elle est également appeléetroisième et quatrième batailles de l'île de Savo,bataille des Salomon,bataille du vendredi 13 ettroisième bataille des Salomon(第三次ソロモン海戦?) dans les sources japonaises.

Les forcesalliées, essentiellement américaines, avaient débarqué sur Guadalcanal le et s'étaient emparées d'une base aérienne en cours de construction par les Japonais, par la suite appeléeHenderson Field. Plusieurs offensives terrestres et maritimes japonaises pour reprendre l'aérodrome avaient échoué et au début du mois de, les Japonais organisèrent le transport naval de 7 000 soldats et de leurs équipements pour réaliser une nouvelle attaque. Plusieurs navires japonais devaient bombarder l'aérodrome pour détruire les avions alliés qui menaçaient le convoi. Ayant appris cet objectif, les forces américaines déployèrent des appareils et des navires pour défendreHenderson Field et empêcher les soldats japonais de débarquer à Guadalcanal.

Au cours de la bataille qui suivit, les deux camps subirent de lourdes pertes lors de deux affrontements nocturnes. Les Américains parvinrent néanmoins à repousser les navires japonais devant bombarderHenderson Field et les avions alliés coulèrent la plus grande partie du convoi et empêchèrent la majorité des troupes japonaises de débarquer sur l'île. L'engagement fut la dernière grande tentative japonaise pour chasser les forces alliées de Guadalcanal et des îles alentour et la campagne de Guadalcanal se termina en par l'évacuation des derniers soldats japonais.

Contexte

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Bataille de Guadalcanal.

Le, 11 000 soldats alliés, principalement américains, débarquèrent à Guadalcanal,Tulagi et sur lesÎles Florida dans lesÎles Salomon occupées par les Japonais depuis mai. Les débarquements sur ces îles devaient permettre d'empêcher les Japonais de les utiliser pour menacer les routes de ravitaillement entre les États-Unis et l'Australie. Leur contrôle pouvait également servir à isoler la grande base japonaise deRabaul et jouer un rôle de soutien pour lacampagne de Nouvelle-Guinée. Les Américains capturèrent rapidement une base aérienne en cours de construction par les Japonais qui fut renomméeHenderson Field et y déployèrent une force aérienne appeléeCactus Air Force (CAF) d'après le nom de code allié pour l'île de Guadalcanal. Au cours des deux mois qui suivirent, 20 000 soldats américains furent déployés pour protéger l'aérodrome[3].

En réponse, lequartier-général impérial japonais chargea la17e armée japonaise basée àRabaul et commandée par le lieutenant-généralHyakutake Haruyoshi de reprendre Guadalcanal. Les premières unités arrivèrent à Guadalcanal le pour chasser les forces alliées de l'île[4]. Du fait de la menace posée par les appareils de la CAF surHenderson Field, les Japonais ne pouvaient pas utiliser les grands et lents transports pour approvisionner des troupes et du ravitaillement sur l'île. Ils furent donc contraints d'utiliser des navires rapides basés à Rabaul et dans lesîles Shortland. Ces derniers, essentiellement des destroyers et des croiseurs légers issus de la8e flotte commandée par levice-amiralGunichi Mikawa, pouvaient faire l'aller-retour dans ledétroit de Nouvelle-Géorgie pendant la nuit quand les capacités aériennes américaines étaient limitées. Ces navires n'étaient cependant pas adaptés au transport et il n'était pas possible d'acheminer des équipements lourds comme l'artillerie ou les véhicules et une grande partie du ravitaillement. Ces convois rapides furent surnommés « Tokyo Express » par les Alliés et « Transport Rat » par les Japonais[5].

Vue aérienne deHenderson Field sur Guadalcanal à la fin du mois d'août 1942.

La première tentative japonaise pour reprendreHenderson Field échoua quand une attaque de 917 hommes fut repoussée lors de labataille de Tenaru le et uneseconde les 12 et échoua avec de lourdes pertes[6].

Le, deux cuirassés japonais réalisèrent un bombardement nocturne d'Henderson Field qui détruisit une grande partie des appareils et des équipements. Cela permit aux Japonais de mettre en place un important convoi de transport classique qui achemina 15 000 hommes supplémentaires ainsi que leur équipement lourd. Les Américains réparèrent néanmoins rapidement les dégâts et remplacèrent les appareils détruits de la base aérienne qui redevint opérationnelle durant les semaines qui suivirent[7].

Les troupes japonaises renforcées tentèrent à nouveau de reprendre l'île entre le 20 et le mais elles furent encore une fois repoussées avec des pertes importantes lors de labataille d'Henderson Field[8]. Dans le même temps, le vice-amiralNagumo, commandant de la3e Flotte, durant labataille des îles Santa Cruz, réussit à contraindre l'USS Enterprise, endommagé, à se replier, et à couler l'USS Hornet. La flotte japonaise avait cependant subi de lourdes pertes[9] et dut rentrer àTruk et à Rabaul, et envoyer ses porte-avions au Japon pour y être ravitaillés et rééquipés[10].

Carte des îles Salomon. Ledétroit de Nouvelle-Géorgie (The Slot) passe au centre des îles de Bougainville et Shortlands au nord jusqu'à Guadalcanal au sud.

L'armée japonaise planifia une autre attaque sur Guadalcanal en novembre 1942 mais de nouveaux renforts étaient nécessaires avant qu'elle ne soit lancée. L'armée demanda le soutien de la Marine impériale pour acheminer les renforts sur l'île et soutenir l'offensive prévue. L'amiral Yamamoto fournit 11 grands navires de transport pour transporter 7 000 soldats de la38e division d'infanterie, leurs munitions, leur ravitaillement et leurs équipements lourds de Rabaul à Guadalcanal. Il assigna également une force navale de soutien, qui est allée relâcher à l'atoll d'Ontong Java et qui comprenait deux cuirassés rapides. Ces derniers, leHiei et leKirishima, étaient équipés deprojectiles à fragmentation spéciaux afin de détruireHenderson Field dans la nuit du 12 au pour permettre au lent convoi d'atteindre Guadalcanal[11][n 2]. Cette flotte de bombardement était commandée par le vice-amiralHiroaki Abe récemment promu à bord duHiei[12].

Même s'ils disposaient d'une certaine supériorité aérienne, les Alliés avaient cependant des difficultés pour ravitailler et renforcer leurs forces du fait de la menace des Japonais sur mer et dans les airs[13]. Au début du mois de, lesrenseignements militaires alliés apprirent que les Japonais préparaient une nouvelle attaque[14]. Les États-Unis déployèrent alors un large convoi de ravitaillement et de renforts commandé par lecontre-amiralRichmond K. Turner le. Ces navires étaient escortés par deuxforces opérationnelles commandées par les contre-amirauxDaniel J. Callaghan etNorman Scott et protégés par les appareils de la CAF basés à Guadalcanal[15],[n 3]. Les transports furent attaqués à plusieurs reprises les 11 et près de Guadalcanal par des appareils japonais basés à Buin sur l'île deBougainville mais ils débarquèrent leur chargement sans avoir subi de dégâts importants. Douze appareils japonais furent abattus par les canons antiaériens des navires américains ou par les chasseurs basés àHenderson Field[16].

Première bataille navale de Guadalcanal : 13 novembre

[modifier |modifier le code]

Prélude

[modifier |modifier le code]
Carte de Guadalcanal

La flottille d'Abe se rassembla à l'est de l'îleSanta Isabel et se mit en route vers Guadalcanal le avec une arrivée estimée le matin du. Le convoi de transport plus lent escorté par 12 destroyers sous le commandement deRaizō Tanaka commença son avancée dans ledétroit de Nouvelle-Géorgie et devait arriver dans la nuit du 13[17][n 4]. En plus des croiseurs de batailleHiei (lenavire amiral d'Abe) etKirishima, la flottille d'Abe comprenait lecroiseur légerNagara et 11destroyers (Samidare,Murasame,Asagumo,Teruzuki,Amatsukaze,Yukikaze,Ikazuchi,Inazuma,Akatsuki,Harusame etYudachi[19]. Trois autres destroyers (Shigure,Shiratsuyu etYugure) fournissaient unearrière-garde dans lesîles Russell durant la progression d'Abe près de l'île deSavo dans ce qui fut surnommé l'Ironbottom Sound (« détroit au fond de ferraille ») en raison des affrontements qui eurent lieu dans la zone[20]. Les appareils de reconnaissance américains repérèrent l'approche des navires japonais et en informèrent le commandement allié[21]. Turner détacha alors tous les navires disponibles pour protéger les troupes au sol contre l'attaque japonaise imminente et ordonna à tous les navires de ravitaillement situés à Guadalcanal de quitter l'île au plus tard dans la soirée du. Callaghan était de quelques jours plusancien que le plus expérimenté Scott et il fut par conséquent placé à la tête de l'ensemble des opérations[22]. Turner et les navires de transport arrivèrent sains et saufs à Espiritu Santo le.

Callaghan prépara sa force pour affronter les Japonais dans le détroit pendant la nuit. Celle-ci comprenait deuxcroiseurs lourds (USS San Francisco etUSS Portland), trois croiseurs légers (USS Helena,USS Juneau etUSS Atlanta) et huit destroyers (USS Cushing,USS Laffey,USS Sterett,USS O'Bannon,USS Aaron Ward,USS Barton,USS Monssen etUSS Fletcher). L'amiral Callaghan commandait depuis l'USSSan Francisco[23].

Durant leur approche de Guadalcanal, les forces japonaises franchirent un importantgrain ce qui, associé à une formation complexe et aux ordres contradictoires d'Abe, entraîna la dislocation de la formation en plusieurs groupes[24]. Dans le même temps, les forces américaines formant une colonne avec les destroyers à l'avant et à l'arrière et les croiseurs au centre progressaient dans l'Ironbottom Sound. Cinq navires disposaient du nouveau radar SG bien supérieur mais aucun ne se trouvait à l'avant de la colonne et le navire amiral de Callaghan n'en possédait pas non plus. Callaghan ne fournit pas non plus de plan de bataille à ses capitaines[25].

Combat

[modifier |modifier le code]
Trajets approximatifs de la force japonaise d'Abe (ligne rouge) et de la force américaine de Callaghan (ligne noire) dans le « détroit au fond de ferraille » entre l'île de Savo, le cap Espérance etLunga Point sur Guadalcanal le 13 novembre. Le rond vert indique l'emplacement d'Henderson Field.

À environh 25 le, dans une obscurité presque totale du fait du mauvais temps et de lanouvelle lune, les navires japonais entrèrent dans le détroit entre l'île de Savo et Guadalcanal et se préparèrent à bombarderHenderson Field avec des obus explosifs spécialement fournis pour cette mission[26]. À la différence des forces navales américaines, les Japonais s'entraînaient intensément de nuit et réalisaient de fréquents exercices de tirs nocturnes et cette expérience fut payante non seulement dans le combat à venir mais également dans plusieurs autres affrontements au large de Guadalcanal dans les mois qui suivirent[26].

Plusieurs navires américains repérèrent les navires japonais grâce à leurs radars à partir deh 24 mais des problèmes techniques ou l'inexpérience des opérateurs ralentirent la transmission[27]. Un message fut envoyé et reçu mais Callaghan était peu familiarisé avec le radar et en particulier avec sa précision[28]. Il perdit encore plus de temps en essayant en vain de concilier les distances et les positions fournies par le radar avec les données visuelles limitées en particulier parce que l'opérateur radar donnait des informations sur des navires hors de vue et que Callaghan essayait de coordonner la bataille depuis lapasserelle et non depuis une salle de commandement[28]. Les analyses réalisées après la bataille permirent de mieux former les équipages et de créer des salles de commandement modernes qui devinrent la norme à partir de 1943[28].

Quelques minutes plus tard, les deux flottes se repérèrent presque simultanément mais les deux amiraux hésitèrent avant de se lancer dans la bataille. Abe était apparemment surpris de la proximité des navires américains et il devait choisir entre retirer momentanément ses cuirassés pour qu'ils préparent leurs munitions anti-navires ou continuer la mission de bombardement avec les munitions explosives ; il choisit de continuer[28],[29]. Callaghan a semble-t-il cherché àbarrer le T à la flotte japonaise comme Scott avait fait aucap Espérance mais, perturbé par les informations incomplètes qu'il recevait et parce que la flotte japonaise était divisée en plusieurs groupes dispersés, il donna des ordres confus à ses navires et mit trop de temps à agir[28].

La formation américaine commença à se déliter et cela retarda encore plus l'ordre de tir de Callaghan car il cherchait d'abord à regrouper ses navires[30]. Pendant ce temps, les deux formations commencèrent à se mélanger avec les capitaines des navires des deux camps attendant anxieusement la permission d'ouvrir le feu[28].

Position des navires japonais et américains àh 45 le 13 novembre. Les deux flottes ouvrirent le feu àh 48 alors que les formations des deux adversaires s'entremêlaient et l'affrontement se transforma en une mêlée confuse[31].

Premières salves

[modifier |modifier le code]

Àh 48, l'Akatsuki et leHiei allumèrent des projecteurs et illuminèrent l'USSAtlanta à seulement 2 700 m, presque à bout portant pour l'artillerie navale du cuirassé. Plusieurs navires des deux camps ouvrirent simultanément le feu. Réalisant que sa flotte était presque encerclée par les navires japonais, Callaghan ordonna que« les navires impairs tirent à tribord et que les navires pairs tirent à bâbord[31],[28] ». Le message était déroutant car aucun plan préliminaire n'avait assigné de tels numéros aux navires et comme la formation était chaotique, il était difficile de savoir dans quel ordre se trouvaient les navires[28]. La plupart des autres navires américains ouvrirent alors le feu même si plusieurs changèrent rapidement de cible pour respecter l'ordre de Callaghan[32]. L'entremêlement des formations entraîna une mêlée confuse et chaotique où lesoptiques et l'entraînement japonais au combat nocturne se révélèrent très efficaces. Un officier de l'USSMonssen écrivit par la suite que la bataille ressemblait à une« rixe de bar après que les lumières ont été éteintes[33] ».

Au moins six navires américains dont les USSLaffey,O'Bannon,Atlanta,San Francisco,Portland etHelena tirèrent sur l'Akatsuki qui concentra les tirs du fait de ses projecteurs éclairés. Le destroyer japonais fut touché à plusieurs reprises et coula en quelques minutes[34],[n 5].

Peut-être parce qu'il était le croiseur de tête de la formation américaine, l'USSAtlanta fut pris pour cible par plusieurs vaisseaux japonais dont leHiei, leNagara, l'Inazuma et l'Ikazuchi en plus de l'Akatsuki. Les obus causèrent de sévères dégâts et unetorpille Type 93 détruisit la salle des machines[35]. L'USSAtlanta dériva dans la ligne de tir de l'USSSan Francisco qui lui tira accidentellement dessus. Lecontre-amiral Scott fut tué ainsi qu'une grande partie des officiers présents sur la passerelle[36]. Sans propulsion et incapable d'utiliser ses canons, l'USSAtlanta dériva hors de la zone alors que les navires japonais passaient à proximité. Le destroyer américain de tête, l'USSCushing, se retrouva au centre d'un tir croisé entre plusieurs destroyers japonais ; il subit de gros dégâts et s'immobilisa[37].

Le croiseur de batailleHiei, avec ses neuf projecteurs allumés, sa taille imposante et sa trajectoire orientée directement sur la formation américaine devint la cible des tirs de nombreux navires américains. L'USSLaffey passa si près duHiei qu'il n'évita la collision que de 6 m[38]. Le croiseur ne parvint cependant pas à abaisser suffisamment ses batteries principales et secondaires pour toucher l'USSLaffey mais le destroyer américain balaya lessuperstructures avec ses canons de 127 mm et ses mitrailleuses et endommagea gravement la passerelle duHiei[39]. De nombreux officiers furent tués et Abe, blessé, resta en retrait du commandement pour le reste de la bataille[40]. Les USSSterett etO'Bannon tirèrent également plusieurs salves à courte portée dans les superstructures duHiei et peut-être une ou deux torpilles dans sacoque qui accrurent les dégâts avant que les deux destroyers ne s'échappent dans les ténèbres[41].

Le croiseur de batailleHiei en 1942.

Ne pouvant utiliser ses batteries principales et secondaires sur les trois destroyers à proximité, leHiei orienta alors ses tirs sur l'USSSan Francisco qui se trouvait à 2 300 m[42]. Le cuirassé, leKirishima, l'Inazuma et l'Ikazuchi touchèrent à plusieurs reprises l'USSSan Francisco dont la direction fut endommagée. La plupart des officiers de la passerelle furent tués dont lecontre-amiral Callaghan et le capitaine Cassin Young. Les premières salves duHiei et duKirishima utilisaient les obus à fragmentation destinés au bombardement de l'aérodrome et les dégâts infligés au navire américain furent moins importants ce qui lui évita probablement de couler immédiatement. Ne s'attendant pas à une bataille navale, les équipages des deux cuirassés japonais mirent plusieurs minutes à charger desmunitions antiblindage. L'USSSan Francisco parvint à s'éloigner temporairement de la mêlée[43] et l'un de ses obus toucha la salle de commande du gouvernail duHiei qui fut mis hors service[44]. L'USSHelena suivit l'USSSan Francisco pour essayer de couvrir son repli[45].

Soit leNagara ou les destroyersTeruzuki etYukikaze approchèrent de l'USSCushing à la dérive et leurs tirs détruisirent tous ses systèmes[33],[46]. Incapable de riposter, l'équipage abandonna le navire qui coula quelques heures après[47]. Ayant échappé auHiei, l'USSLaffey rencontra l'Asagumo, leMurasame, leSamidare et peut-être leTeruzuki[48],[49]. Les destroyers japonais le pilonnèrent avec leur artillerie et une torpille perça saquille. Les incendies atteignirent le magasin quelques minutes plus tard et le navire explosa avant de couler[50].

L'USSPortland, après avoir participé à la destruction de l'Akatsuki, fut touché par une torpille de l'Inazuma ou de l'Ikazuchi, qui causa de graves dégâts à sa poupe. Le navire commença à tourner en rond et ne participa plus à l'affrontement même s'il parvint à tirer quelques salves contre leHiei[51].

LeYudachi et l'Amatsukaze chargèrent indépendamment les cinq destroyers de l'arrière-garde américaine. Deux torpilles de l'Amatsukaze touchèrent l'USSBarton qui sombra immédiatement en emportant une grande partie de son équipage[52]. L'Amatsukaze engagea alors l'USSJuneau qui fut touché par une torpille alors qu'il échangeait des tirs avec leYudachi. Sévèrement endommagé et privé de propulsion, le navire américain dériva à l'écart des combats[53].

L'USSMonssen évita l'épave de l'USSBarton et poursuivit sa progression à la recherche de cibles. Il fut repéré par l'Asagumo, leMurasame et leSamidare qui venaient juste de pilonner l'USSLaffey. Criblé par les obus japonais, l'USSMonsenn fut rapidement évacué par son équipage et coula peu de temps après[54].

L'Ironbottom Sound. Les combats du 13 novembre eurent lieu dans la zone située entre l'île de Savo (au centre) et Guadalcanal (à gauche).

L'Amatsukaze approcha l'USSSan Francsico qui se repliait avec l'intention d'en finir. Il lança quatre torpilles de si près qu'elle refusèrent de s'armer et furent donc inefficaces. Cependant, alors qu'il concentrait ses tirs de canons sur l'USSSan Francisco, l'Amatsukaze ne remarqua pas l'approche de l'USSHelena qui tira plusieursbordées complètes de ses 152 mm à courte portée. Gravement endommagé avec plus de quarante morts, le navire japonais s'échappa grâce à unécran de fumée tandis que l'USSHelena était engagé par l'Asagumo, leMurasame et leSamidare[55],[56].

Les USSAaron Ward etSterett repérèrent indépendamment leYudachi qui semblait ignorer l'approche des deux destroyers américains[57]. Le navire japonais fut touché simultanément par les obus et les torpilles des deux vaisseaux et son équipage fut obligé de l'abandonner même s'il ne coula pas immédiatement[48]. Continuant sur sa lancée, l'USSSterett fut attaqué par surprise par leTeruzuki et fut sévèrement endommagé avant de se replier vers l'est[58]. L'USSAaron Ward se retrouva dans un duel avec le cuirasséKirishima et le destroyer fut lourdement endommagé. Il essaya également de se replier vers l'est mais il s'immobilisa rapidement car sa propulsion avait été détruite[59].Robert Leckie, unmarine américain sur Guadalcanal décrivit la bataille :

« Lesfusées éclairantes s'élevaient, terribles et rouges. D'immensestraceurs illuminaient la nuit de leurs trajectoires orange… La mer ressemblait à une plaque d'obsidienne polie sur laquelle les navires de guerre immobiles semblaient avoir été posés et se trouvaient au centre de cerclesconcentriques semblables aux ondes de choc qui se forment quand une pierre est lâchée dans la boue[60]. »

Fin des combats

[modifier |modifier le code]

Après presque 40 minutes d'une mêlée brutale, les deux camps s'éloignèrent et les tirs cessèrent àh 26 après qu'Abe et le capitaine Gilbert Hoover (le capitaine de l'USSHelena et l'officier américain survivant le plus gradé à ce moment de la bataille) ordonnèrent à leurs forces respectives de rompre le combat[61]. Du côté japonais, un cuirassé (Kirishima), un croiseur léger (Nagara) et quatre destroyers (Asagumo,Teruzuki,Yukikaze etHarusame) n'avaient subi que des dégâts légers et quatre destroyers (Inazuma,Ikazuchi,Murasame etSamidare) étaient moyennement endommagés. En revanche, seul un croiseur léger (USSHelena) et un destroyer (USSFletcher) étaient encore en état de combattre du côté américain. Même s'il n'en était pas conscient, Abe avait le champ libre pour bombarderHenderson Field, anéantir les dernières forces navales américaines dans la zone et préparer le débarquement des troupes et du ravitaillement sur Guadalcanal[62].

Abe choisit cependant, en cet instant décisif, d'abandonner la mission et de quitter la zone. Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer ce choix. La plupart des munitions explosives destinées au bombardement avaient été utilisées dans la bataille et siHenderson Field n'était pas détruit pendant la nuit, les navires japonais seraient vulnérables à une attaque aérienne américaine à l'aube. De même, ses blessures et la perte de nombreux officiers de son état-major ont peut-être affecté le jugement d'Abe qui n'était pas certain du nombre de navires américains mis hors de combat du fait de problèmes de communication avec leHiei. De plus, sa propre flotte était dispersée et son regroupement en vue de bombarder la base aérienne et de détruire les derniers navires américains dans la zone aurait pris un certain temps. Quelle qu'en soit la raison, Abe ordonna le repli de sa flotte même si leYukikaze et leTeruzuki restèrent en retrait pour soutenir leHiei[63]. LeSamidare récupéra les survivants duYudachi àh avant de rejoindre la retraite vers le nord[64].

Suites

[modifier |modifier le code]
LeHiei, perdant du carburant, manœuvre pour éviter les bombes des B-17 au nord de l'île de Savo le 13 novembre 1942.
L'USSPortland en réparation encale sèche àSydney en Australie un mois après la bataille

Àh le, l'amiral Yamamoto annula le débarquement des transports qui retournèrent dans les îles Shortland en attendant de nouveaux ordres[64]. À l'aube, trois navires japonais (Hiei,Yudachi etAmatsukaze) et trois navires américains (USSPortland, USSAtlanta et USSAaron Ward), tous endommagés, se trouvaient encore à proximité de l'île de Savo[65]. L'Amatsukaze fut attaqué sans résultats par des bombardiers en piqué américains alors qu'il se dirigeait vers Truk. La coque abandonnée duYudachi fut coulée par l'USSPortland dont les canons fonctionnaient encore malgré la destruction des autres systèmes du navire[66]. Ledragueur de mines USSBobolink patrouilla dans la zone tout au long du pour soutenir les navires américains endommagés, récupérer les survivants américains, et, selon certains sources, abattre les survivants japonais[67].

LeHiei fut attaqué à plusieurs reprises par des bombardiers-torpilleursTBF Avenger d'Henderson Field, des TBF et des bombardiers en piquéSBD Dauntless du porte-avionsUSS Enterprise qui avait quittéNouméa le et par desB-17 Flying Fortress de l'USAAF basés à Espiritu Santo. Abe, qui avait été transféré à bord duYukikaze àh 15, ordonna auKirishima de remorquer leHiei mais la tentative fut annulée du fait de la menace des sous-marins américains et de l'innavigabilité grandissante duHiei[68]. Après de nouvelles attaques aériennes, leHiei coula au nord-ouest de l'île de Savo, peut-être après avoir été sabordé par son équipage, dans la soirée du[69],[n 6].

Les USSPortland,San Francisco,Aaron Ward,Sterett etO'Bannon parvinrent à rejoindre les bases navales américaines pour y être réparés. L'USSAtlanta coula cependant près de Guadalcanal à20 h le[70]. Ayant quitté les Salomon avec les USSSan Francisco,Helena,Sterret etO'Bannon plus tard dans la journée, l'USSJuneau fut torpillé par le sous-marin japonaisI-26 et après une immense explosion, le navire coula en quelques secondes. Considérant qu'il n'y avait aucun survivant, les autres navires de la formation poursuivirent leur route. En réalité, près d'une centaine d'hommes sur les 697 membres d'équipage avaient survécu et restèrent en mer pendant huit jours avant que les secours n'arrivent. Seuls dix marins échappèrent aux conditions climatiques et aux attaques de requins et parmi les morts figuraient les cinqfrères Sullivan[71].

CinqMedal of Honor furent attribuées : l'amiralNorman Scott (tué à bord de l'USS Atlanta) et quatre officiers et sous-officiers à bord de l'USS San Francisco,Daniel J. Callaghan (posthume, amiral),Bruce McCandless,Herbert Emery Schonland (en) etReinhardt J. Keppler (en) (posthume).

Du fait de la nature confuse de la bataille, les Américains pensaient avoir coulé sept navires japonais[72], et comme ces derniers s'étaient repliés, ils considéraient qu'ils avaient remporté une grande victoire. Ce ne fut qu'après la guerre qu'ils apprirent que cela avait été une sévère défaite tactique[73].

La plupart des historiens considèrent cependant que la décision d'Abe de se retirer transforma cette défaite tactique en victoire stratégique américaine, carHenderson Field resta opérationnel et ses appareils purent empêcher l'approche des transports japonais[74],[75]. Les Japonais avaient de plus manqué l'occasion d'éliminer complètement les forces navales américains de la zone. Selon certains sources, Yamamoto était furieux et il releva Abe de son commandement avant d'organiser plus tard sa mise à la retraite forcée. Il semble cependant que Yamamoto était plus irrité par la perte d'un de ses cuirassés que par l'abandon de la mission de bombardement et la non-destruction des forces américaines[76]. Peu avant midi, Yamamoto ordonna au vice-amiralNobutake Kondō, commandant la2e Flotte à Truk, de former une nouvelle force de bombardement organisée autour duKirishima et d'attaquerHenderson Field dans la nuit du 14 au[77].

Avec le naufrage de l'USSJuneau, les pertes américaines s'élevaient à 1 439 tués, tandis que les Japonais déploraient entre 550 et 800 morts[78]. L'historien Richard B. Frank écrivit :

« La férocité, la faible distance et la confusion de cet affrontement sont sans équivalents parmi les combats de la guerre. Le résultat ne fut cependant pas décisif. Le sacrifice de Callaghan et de sa flotte ont permis d'obtenir une nuit de répit pourHenderson Field. Il avait retardé et non stoppé le débarquement d'importants renforts japonais et la plus grande partie de la Flotte combinée [japonaise] n'était pas encore entrée en action[79]. »

Autres affrontements : 13-14 novembre

[modifier |modifier le code]
Le croiseur lourdKinugasa en 1927

Même si le convoi à destination de Guadalcanal avait été retardé, Tanaka et les onze navires de transports reprirent leur voyage dans l'après-midi du. Une flottille de croiseurs japonais appartenant à la8e flotte, basée à Rabaul et initialement assignée à la protection du déchargement des transports dans la soirée du, reçut l'ordre de reprendre la mission de bombardement abandonnée par Abe. Le cuirasséKirishima, après avoir abandonné ses efforts pour remorquer leHiei, mit le cap au nord entre les îlesSanta Isabel etMalaita pour rejoindre les croiseurs de la mission de bombardement[80].

La flottille de croiseurs de la8e Flotte commandée par le vice-amiralGunichi Mikawa comprenait les croiseurs lourdsChōkai,Kinugasa,Maya, etSuzuya, les croiseurs légersIsuzu etTenryū et six destroyers. La flottille de Mikawa parvint à rejoindre la zone de Guadalcanal sans opposition car la flotte américaine s'était retirée. LeSuzuya et leMaya commandés par le contre-amiralShōji Nishimura bombardèrentHenderson Field tandis que le reste de la flotte de Mikawa croisait à proximité de l'île de Savo pour s'opposer à une possible attaque américaine[81]. Les 35 minutes de bombardement causèrent des dégâts aux installations et aux appareils américains mais la base aérienne resta opérationnelle[82],[n 7]. La flottille de croiseurs cessa le bombardement versh 30 le et mit le cap surRabaul en passant au sud de l'île deNouvelle-Géorgie[83].

Le groupe de bombardement de Kondō en route vers Guadalcanal le. Photographie prise depuis l'Atago, montrant leTakao, et leKirishima.

Au lever du jour, les appareils basés àHenderson Field et sur l'USSEnterprise, stationné à environ 370 km au sud de Guadalcanal, attaquèrent la flottille de Mikawa puis le groupe des navires de transports. Le naufrage duKinugasa coûta la vie à 511 marins et leMaya endommagé fut renvoyé au Japon pour y être réparé[84],[n 8]. Six navires de transport japonais furent coulés par les avions américains et un autre, endommagé, fit demi-tour mais coula par la suite. 450 soldats japonais furent tués, les survivants du convoi étant secourus par les destroyers de l'escorte et retournant dans les îles Shortland. Le reste du convoi, soit quatre navires de transport et quatre destroyers, poursuivit sa route vers Guadalcanal dans la soirée du mais s'arrêta à l'ouest de Guadalcanal pour attendre la fin de l'affrontement naval (chapitre suivant)[85],[n 9].

Le groupe de Kondō se rassembla àOntong Java dans la soirée du, avant de revenir en arrière pour se ravitailler hors de portée des appareils deHenderson Field dans la matinée du. Le sous-marin américainUSS Trout suivit leKirishima mais sans parvenir à l'attaquer durant son ravitaillement. La flotte de bombardement continua vers le sud et fut bombardée par les appareils américains dans l'après-midi du ; le sous-marinUSS Flying Fish tira sans résultat cinq torpilles sur le groupe japonais mais transmit sa position par radio[44],[86].

Seconde bataille navale de Guadalcanal : 14-15 novembre

[modifier |modifier le code]

Prélude

[modifier |modifier le code]
Première phase de l'engagement,23 h 17-23 h 30, 14 novembre. Les lignes rouges montrent les déplacements des navires japonais et les noires ceux des navires américains[87].

La flottille de Kondō approcha de Guadalcanal en passant au large de l'île de Savo vers minuit le tandis qu'une demi-lune offrait une visibilité d'environ 7 km[88]. La flotte comprenait le cuirasséKirishima, les croiseurs lourdsAtago etTakao, les croiseurs légersNagara etSendai et neuf destroyers dont certains avaient participé au premier engagement nocturne deux jours auparavant. Kondō prit l'Atago comme navire amiral[89],[n 10]. Manquant de navires en état de combattre, l'amiralWilliam F. Halsey détacha les nouveaux cuirassésUSS Washington etUSS South Dakota de la force opérationnelle de l'USSEnterprise avec quatre destroyers sous le commandement duvice-amiralWillis Augustus Lee pour défendre Guadalcanal etHenderson Field. Ce soutien était cependant limité car les cuirassés n'opéraient ensemble que depuis quelques jours et que les destroyers provenaient de quatre groupes différents et avaient uniquement été choisis car ils étaient les mieux ravitaillés parmi les navires disponibles[90]. La flotte américaine arriva dans l'Ironbottom Sound dans la soirée du et commença à patrouiller autour de l'île de Savo. Les navires américains formaient une colonne avec les quatre destroyers à l'avant et les deux cuirassés à l'arrière. À22 h 55 le, les radars des USSSouth Dakota etWashington repérèrent les navires japonais en approche près de l'île de Savo à une distance de 18 000 m[91].

Combat

[modifier |modifier le code]

Kondō divisa sa force en plusieurs groupes dont celui commandé parShintarō Hashimoto avec le croiseurSendai et les destroyersShikinami etUranami (« C » sur les cartes) qui devait patrouiller au sud-ouest de l'île de Savo pour repérer les navires alliés[92]. Les navires japonais localisèrent la force de Lee vers23 h même si Kondō identifia à tort les cuirassés comme étant des croiseurs. Kondō ordonna au groupe d'Hashimoto renforcé par leNagara et quatre destroyers (« D » sur les cartes) d'engager la flottille américaine avant de faire entrer la force de bombardement composée duKirishima et des croiseurs lourds (« E » sur les cartes) dans l'Ironbottom Sound[87]. Les navires américains (« A » sur les cartes) repérèrent au radar la flotte duSendai mais sans détecter les autres bâtiments japonais. Les deux cuirassés américains utilisèrent les données radars pour ouvrir le feu sur le groupe duSendai à23 h 17. Les navires japonais ne furent pas touchés et ils sortirent du champ des radars américains[93].

Seconde phase de l'engagement,23 h 30-h. Les lignes rouges montrent les déplacements des navires japonais et les noires ceux des navires américains. Les points jaunes indiquent l'emplacement des navires coulés[94].

Dans le même temps, les quatre destroyers de l'avant-garde américaine engagèrent l'Ayanami et le groupe duNagara à23 h 22. LeNagara et ses destroyers d'escorte répliquèrent avec des tirs d'artillerie et de torpilles précis ; les destroyersUSS Walke etUSS Preston furent touchés et coulèrent en moins de dix minutes emportant avec eux près de 200 marins. La proue du destroyerUSS Benham fut arrachée par une torpille et le navire coula le lendemain après avoir essayé de se replier tandis que l'USS Gwin fut mis hors-combat par la destruction de sa salle des machines[95]. Les destroyers américains avaient cependant joué leur rôle d'écran pour les cuirassés en subissant l'impact du contact avec l'ennemi[96]. Lee ordonna le repli des USSBenham etGwin à23 h 48[96].

L'USSWashington passa dans la zone encombrée par les épaves des destroyers américains et tira sur l'Ayanami avec son artillerie secondaire. Juste derrière lui, l'USSSouth Dakota rencontra plusieurs problèmes électriques qui mirent hors-service son radar, ses radios et la plupart de ses batteries. Il continua néanmoins de suivre l'USSWashington vers le côté occidental de l'île de Savo jusqu'à23 h 35 lorsque l'USSWashington vira sur bâbord pour passer au sud des destroyers en feu. L'USSSouth Dakota essaya de le suivre mais il dut virer à tribord pour éviter l'USSBenham ce qui plaça le cuirassé devant les épaves en feu et sa silhouette se détachant sur les flammes en faisait une cible facile pour les Japonais[97].

Ayant appris la destruction des destroyers américains, Kondō orienta sa force de bombardement vers Guadalcanal en croyant que la flotte américaine avait été anéantie. Les flottes japonaise et américaine avançaient donc droit l'une sur l'autre[98].

Presque aveugle et incapable d'utiliser efficacement son artillerie, l'USSSouth Dakota fut illuminé par les projecteurs et attaqué par la plupart des navires japonais à partir de minuit le. Même s'il parvint à toucher leKirishima à plusieurs reprises, l'USSSouth Dakota reçut 25 obus de moyen calibre et un de gros calibre, dont certains n'explosèrent pas, qui détruisirent complètement les communications du navire et incendièrent une partie des superstructures. Toutes les torpilles passèrent néanmoins à côté[99]. Le vice-amiral Lee décrivit les effets de l'artillerie japonaise sur son navire comme ayant« rendu l'un de nos nouveaux cuirassés sourd, muet, aveugle et impotent[94] ». 39 marins furent tués et 59 autres blessés à bord de l'USSSouth Dakota qui s'éloigna de la zone des combats àh 17 sans en informer le vice-amiral Lee même si les vigies japonaises notèrent le mouvement[100],[101].

L'USS Washington tire sur leKirishima durant l'affrontement du 15 novembre.

Les Japonais continuèrent de concentrer leurs tirs sur l'USSSouth Dakota mais aucun ne repéra l'USSWashington approchant à moins de 8 200 m. L'USSWashington suivait au radar une large cible (leKirishima) mais ne tira pas de peur que cela soit l'USSSouth Dakota. L'USSWashington n'avait en effet pas suivi les mouvements de l'USSSouth Dakota car il se trouvait dans un angle mort du radar et Lee ne pouvait pas le joindre par radio pour lui demander sa position. Lorsque les Japonais illuminèrent et ouvrirent le feu sur l'USSSouth Dakota, tous les doutes sur l'identité des navires furent levés. Depuis sa position rapprochée, l'USSWashington ouvrit le feu et toucha leKirishima avec au moins neuf obus de ses batteries principales et presque 40 de ses canons secondaires. Le cuirassé japonais fut sévèrement endommagé et prit feu ; sa coque fut percée sous la ligne de flottaison et son gouvernail endommagé le fit tourner en cercle de manière incontrôlable sur tribord[102].

Àh 25, Kondō ordonna à tous les navires disponibles de se rassembler et de détruire tous les navires américains restants. Les navires japonais ignoraient cependant où se trouvait l'USSWashington et les autres navires américains avaient déjà quitté la zone de la bataille. L'USSWashington mit le cap au nord-ouest vers les îles Russell pour éloigner la flotte japonaise de Guadalcanal et de l'USSSouth Dakota endommagé. Les navires japonais repérèrent finalement l'USSWashington et lancèrent plusieurs torpilles contre le navire mais son équipage parvint à les éviter et à ne pas s'échouer dans les eaux peu profondes. Finalement, considérant que le chemin était dégagé pour le convoi des navires de transports japonais, Kondō ordonna à ses navires restant de rompre le combat et de quitter la zone vers 1 h 04, ce que la plupart des navires japonais avaient fait àh 30[103].

Suites

[modifier |modifier le code]

LeKirishima chavira et l'Ayanami futsabordé. Ils coulèrent versh 25 le[104]. L'Uranami récupéra les survivants de l'Ayanami et les destroyersAsagumo,Teruzuki etSamidare récupérèrent ceux duKirishima[105],[n 11]. Au cours de l'engagement, 242 marins américains et 249 japonais avaient été tués[106]. Cet affrontement fut l'un des deux seuls engagements entre cuirassés du théâtre Pacifique de la Seconde Guerre mondiale, l'autre ayant eu lieu dans ledétroit de Surigao durant labataille du golfe de Leyte.

Deux transports japonais échoués et brûlant sur la plage de Tassafaronga à Guadalcanal le 15 novembre.

Les quatre transports japonais arrivèrent à Guadalcanal àh le et s'échouèrent volontairement sur la plage de Tassafaronga, tandis que Tanaka et ses destroyers d'escorte faisaient rapidement demi-tour pour rejoindre des eaux plus sûres. Les transports furent attaqués à partir deh 55 par des appareils américains et l'artillerie terrestre basée sur Guadalcanal. Par la suite, le destroyerUSS Meade s'approcha suffisamment pour tirer sur les navires échoués et la zone alentour. Les obus incendièrent les navires de transport et tous les équipements que les Japonais n'avaient pas encore débarqués. Entre 2 000 et 3 000 soldats japonais parvinrent à débarquer à Guadalcanal, mais la plus grande partie des munitions et du ravitaillement furent détruits[107],[n 12].

Yamamoto fut moins irrité par l'échec de Kondō à neutraliser l'aérodrome d'Henderson Field et à sécuriser le débarquement des troupes et des renforts qu'il ne l'avait été par le repli d'Abe[108]. Cela est peut-être lié au fait que Kondō était membre du haut état-major et appartenait à lacoterie des cuirassés, tandis qu'Abe était un spécialiste des destroyers. L'amiral Kondō ne fut pas réprimandé ou réaffecté mais resta responsable de l'une des plus importantes flottes basées à Truk[109].

Conséquences

[modifier |modifier le code]
L'épave duKinugawa Maru, l'un des quatre navires de transport japonais échoués et détruits à Guadalcanal le 15 novembre 1942. La photographie a été prise l'année suivante.

N'étant pas parvenus à acheminer la plus grande partie des troupes et du ravitaillement, les Japonais ne purent lancer une autre offensive contreHenderson Field. Après la bataille, la marine impériale ne délivra plus que le strict minimum en termes de provisions et de renforts pour maintenir des troupes sur Guadalcanal. Du fait de la menace continuelle des appareils d’Henderson Field et des porte-avions dans la zone, seuls les navires du « Tokyo Express » pouvaient transporter le ravitaillement mais cela n'était pas suffisant et à partir du, les forces japonaises sur l'île perdaient environ 50 hommes par jour du fait des combats, des maladies et du manque de nourriture. Le, la marine japonaise proposa l'abandon de Guadalcanal. Malgré l'opposition initiale de l'armée qui pensait encore pouvoir reprendre l'île, lequartier général impérial accepta le l'évacuation des troupes pour former une nouvelle ligne de défense en Nouvelle-Géorgie[110].

La bataille navale de Guadalcanal fut donc la dernière tentative majeure japonaise pour prendre le contrôle des eaux autour de Guadalcanal ou reprendre l'île. Pour sa part, la marine américaine fut capable de ravitailler à sa guise les troupes sur l'île et de débarquer deux nouvelles divisions à la fin du mois de. L'incapacité japonaise à neutraliserHenderson Field condamna les efforts japonais pour s'opposer à la progression alliée sur Guadalcanal[74] et les dernières troupes japonaises furent évacuées le.

Ayant appris le résultat de la bataille, le présidentFranklin Delano Roosevelt commenta,« il semble que le tournant de cette guerre ait finalement été atteint[111] ». L'historien Eric Hammel a décrit l'importance de la bataille navale de Guadalcanal de cette manière :

« Le, la marine impériale [japonaise] avait les meilleurs navires et les meilleures tactiques. Après le, ses dirigeants manquaient de profondeur stratégique pour faire face à la marine américaine grandissante et ses armes et tactiques largement améliorées. Les Japonais ne s'améliorèrent plus tandis, qu'après, la marine américaine ne cessa de se perfectionner[112]. »

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Le décompte des pertes de Frank inclut 450 soldats japonais morts à bord des transports en citant des documents japonais pour ce nombre. Miller, dansGuadalcanal: The First Offensive (1948), citeUSAFISPA, Japanese Campaign in the Guadalcanal Area, et estime que 7 700 soldats étaient à bord sur lesquels 3 000 se noyèrent, 3 000 débarquèrent à Guadalcanal et 1 700 furent secourus. C'est le nombre de Frank qui est utilisé dans cet article. Les pertes en appareils sont tirées deLundstrom 2005,p. 522
  2. Les 11 navires de transport étaient le l'Arizona Maru, leKumagawa Maru, leSado Maru, leNagara Maru, leNako Maru, leCanberra Maru, leBrisbane Maru, leKinugawa Maru, leHirokawa Maru, leYamaura Maru et leYamatsuki Maru.
  3. Les Américains déployèrent 5 500 hommes supplémentaires qui furent transportés par deux flottilles : la première force opérationnelle (TF 67.1) du capitaine Ingolf N. Kiland avec les transportsUSS McCawley,USS Crescent City,USS President Adams etUSS President Jackson et le second groupe de transport (TG 62.4) comprenant les transportsUSS Betelgeuse,USS Libra etUSS Zeilin.
  4. Morison ne liste que seulement 11 navires d'escorte dans le convoi de Tanaka :Hayashio,Oyashio,Kagero,Umikaze,Kawakaze,Suzukaze,Takanami,Makinami,Naganami,Amagiri etMochizuki. Tanaka avance qu'il y avait douze destroyers[18].
  5. Seuls huit marins sur les 197 de l'Akatsuki survécurent au naufrage et furent par la suite capturés par les Américains. L'un d'entre eux, Shinya Michiharu, écrivit un livre dans lequel il avance que son navire ne tira pas de torpilles avant de couler.
  6. L'USSEnterprise et ses navires d'escorte étaient désignés sous le nom deTask Force 16 (TF 16) sous le commandement du contre-amiralThomas C. Kinkaid. La TF 16 regroupait l'USSEnterprise, les cuirassésUSS Washington etUSS South Dakota, les croiseursUSS Northampton etUSS San Diego et dix destroyers.
  7. Un bombardier en piqué et 17 chasseurs furent détruits par le bombardement àHenderson Field
  8. Un SBD Dauntless s'écrasa accidentellement sur leMaya, tua 37 marins et causa de sévères dégâts. LeMaya resta en réparation au Japon jusqu'au 16 janvier 1943. LeKinugasa coula à 28 km au sud de l'îleRendova.
  9. Dans les attaques aériennes, les Américains perdirent cinq bombardiers en piqué et deux chasseurs contre 13 chasseurs pour les Japonais. Les transports coulés étaient l'Arizona Maru, leShinanogawa Maru, leSado Maru, leCanberra Maru, leNako Maru, leNagara Maru et leBrisbane Maru. Ces navires transportaient 44 855 t de ravitaillement et un total de 20 canons antiaériens.
  10. Les destroyers étaient leHatsuyuki, l'Asagumo, leTeruzuki, leShirayuki, l'Inazuma, leSamidare, leShikinami, l'Uranami et l'Ayanami.
  11. L'Atago, leTakao et leNagara retournèrent au Japon pour réparations et restèrent hors de combat pendant un mois. LeChōkai fut réparé à Truk et rejoignit Rabaul le 2 décembre 1942[44]. LesUSS South Dakota etGwin furent réparés et revinrent respectivement au front en février et avril 1943.
  12. Morison et Jersey avancent que 2 000 soldats japonais débarquèrent avec 260 caisses de munitions et 1 500 sacs de riz. Les pertes se montaient à du ravitaillement pour 30 000 hommes pendant 20 jours, 22 000 obus d'artillerie et des milliers de caisses de munitions légères. Réalisant que les transports n'auraient pas le temps de décharger avant l'aube, Tanaka demanda la permission de les échouer. Mikawa rejeta la demande mais Kondō l'accepta et Tanaka ordonna à ses capitaines d'échouer leurs navires.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. Frank 1990,p. 490 ;Lundstrom 2005,p. 523
  2. Frank 1990,p. 490
  3. Morison 1958,p. 14-15 ;Miller, Jr. 1949,p. 143 ;Frank 1990,p. 338
  4. Griffith 1963,p. 96-99 ;Dull 1978,p. 225 ;Miller, Jr. 1949,p. 137-138
  5. Frank 1990,p. 202, 210-211
  6. Frank 1990,p. 141-143, 156-158, 228-246, 681
  7. Frank 1990,p. 315-321 ;Morison 1958,p. 171-175
  8. Frank 1990,p. 337-367
  9. Hara 1961,p. 134-135
  10. Hammel 1988,p. 44-45
  11. Morison 1958,p. 225-238 ;Hammel 1988,p. 41-46
  12. Hammel 1988,p. 93
  13. Hammel 1988,p. 28
  14. Hammel 1988,p. 37
  15. Kilpatrick 1987,p. 79-80 ;Hammel 1988,p. 38-39 ;Morison 1958,p. 227-233, 231-233 ;Frank 1990,p. 429-430
  16. Frank 1990,p. 432 ;Hammel 1988,p. 50-90 ;Morison 1958,p. 229-230
  17. Morison 1958,p. 234 ;Frank 1990,p. 428 ;Hammel 1988,p. 92-93
  18. Evans et Tanaka 1986,p. 188
  19. Morison 1958,p. 233-234 ;Hammel 1988,p. 103-105
  20. Frank 1990,p. 429
  21. Morison 1958,p. 235 ;Hara 1961,p. 137
  22. Kilpatrick 1987,p. 83-85 ;Morison 1958,p. 236-237 ;Hammel 1988,p. 92
  23. Hammel 1988,p. 99-107
  24. Hara 1961,p. 137-140 ;Morison 1958,p. 238-239
  25. Kilpatrick 1987,p. 85 ;Morison 1958,p. 237 ;Hammel 1988,p. 106-108
  26. a etbFrank 1990,p. 437-438
  27. Kilpatrick 1987,p. 86-89 ;Hammel 1988,p. 124-126 ;Morison 1958,p. 239-240
  28. abcdefg ethFrank 1990,p. 438
  29. Hara 1961,p. 140
  30. Kilpatrick 1987,p. 89-90 ;Morison 1958,p. 239-242 ;Hammel 1988,p. 129
  31. a etbFrank 1990,p. 439
  32. Kilpatrick 1987,p. 90-91 ;Hammel 1988,p. 132-137 ;Morison 1958,p. 242-243
  33. a etbFrank 1990,p. 441
  34. Morison 1958,p. 242-243 ;Hammel 1988,p. 137-183 etFrank 1990,p. 449
  35. Hammel 1988,p. 150-159
  36. Kilpatrick 1987,p. 96-97, 103 ;Morison 1958,p. 246-247 ;Frank 1990,p. 443
  37. Morison 1958,p. 244 ;Hammel 1988,p. 132-136
  38. Morison 1958,p. 244 ;Hammel 1988,p. 137-141 ;Jameson 1944,p. 22
  39. Morison 1958,p. 244 ;Hara 1961,p. 146
  40. Hara 1961,p. 148
  41. Hammel 1988,p. 142-149 ;Morison 1958,p. 244-245
  42. Frank 1990,p. 444
  43. Hammel 1988,p. 160-171 ;Morison 1958,p. 247
  44. ab etccombinedfleet.com
  45. Hammel 1988,p. 234
  46. Hammel 1988,p. 246 ;Hara 1961,p. 146
  47. Hammel 1988,p. 180-190
  48. a etbHammel 1988
  49. Hara 1961,p. 146-147
  50. Morison 1958,p. 244 ;Hammel 1988,p. 191-201
  51. Morison 1958,p. 247-248 ;Hammel 1988,p. 172-178
  52. Hara 1961,p. 144-146 ;Morison 1958,p. 249
  53. Kilpatrick 1987,p. 94 ;Morison 1958,p. 248 ;Hammel 1988,p. 204-212
  54. Kilpatrick 1987,p. 95 ;Morison 1958,p. 249-250 ;Hammel 1988,p. 213-225, 286
  55. Frank 1990,p. 449
  56. Hara 1961,p. 149
  57. Hara 1961,p. 147
  58. Hammel 1988,p. 246-249
  59. Hammel 1988,p. 250-256
  60. Frank 1990,p. 451 citantHelmet for my Pillow de Leckie.
  61. Frank 1990,p. 451
  62. Frank 1990,p. 449-450
  63. Hara 1961,p. 153
  64. a etbFrank 1990,p. 452
  65. Hammel 1988,p. 270
  66. Hammel 1988,p. 272
  67. Kilpatrick 1987,p. 98 ;Frank 1990,p. 454
  68. Kilpatrick 1987,p. 79, 97-100 ;Hammel 1988,p. 298-308
  69. Hammel 1988,p. 298-308 ;Morison 1958,p. 259-160
  70. Hammel 1988,p. 274-275
  71. Kurzman 1994 ;Frank 1990,p. 456 ;Morison 1958,p. 257 ;Kilpatrick 1987,p. 101-103
  72. Jameson 1944,p. 35
  73. Hammel 1988,p. 399
  74. a etbHammel 1988,p. 400
  75. Morison 1958,p. 258
  76. Hara 1961,p. 156
  77. Hammel 1988,p. 401 ;Hara 1961,p. 156
  78. Frank 1990,p. 459-460
  79. Frank 1990,p. 461
  80. Evans et Tanaka 1986,p. 190 ;Frank 1990,p. 465 ;Hammel 1988,p. 298-308, 312 ;Morison 1958,p. 259
  81. Kilpatrick 1987,p. 108-109 ;Morison 1958,p. 234, 262 ;Hammel 1988,p. 313 ;combinedfleet.com
  82. Hammel 1988,p. 316 ;Morison 1958,p. 263
  83. Kilpatrick 1987,p. 109 ;Hammel 1988,p. 318
  84. Kilpatrick 1987,p. 110 ;Morison 1958,p. 264-266 ;Frank 1990,p. 465 ;Hammel 1988,p. 327 ;combinedfleet.com
  85. Evans et Tanaka 1986,p. 191-192 ;Hammel 1988,p. 345 ;Frank 1990,p. 467-468 ;Morison 1958,p. 266-269 ;Jersey 2008,p. 446
  86. Morison 1958,p. 271 ;Frank 1990,p. 469
  87. a etbFrank 1990,p. 474
  88. Evans et Tanaka 1986,p. 193 ;Hammel 1988,p. 351, 361
  89. Morison 1958,p. 234 ;Hammel 1988,p. 349-350, 415
  90. Morison 1958,p. 270-272 ;Hammel 1988,p. 351-352 ;Frank 1990,p. 470
  91. Hammel 1988,p. 352, 363 ;Morison 1958,p. 270-272
  92. Morison 1958,p. 234, 273-274 ;Frank 1990,p. 473
  93. Kilpatrick 1987,p. 116-117 ;Morison 1958,p. 274 ;Hammel 1988,p. 362-364 ;Frank 1990,p. 475
  94. a etbFrank 1990,p. 480
  95. Kilpatrick 1987,p. 118-121 ;Frank 1990,p. 475-477 ;Morison 1958,p. 274-275 ;Hammel 1988,p. 368-383
  96. a etbFrank 1990,p. 478
  97. Lippman 2006 ;Frank 1990,p. 477-478 ;Hammel 1988,p. 384-385 ;Morison 1958,p. 275-277
  98. Frank 1990,p. 479
  99. Morison 1958,p. 277-279 ;Scan of original report ; LeGunfire Damage Report réalisé par leBureau of Ships montre l'impact de 26 obus ;Hammel 1988,p. 385-389
  100. Frank 1990,p. 482
  101. Lippman 2006,p. 9
  102. Kilpatrick 1987,p. 123-124 ;Morison 1958,p. 278 ;Hammel 1988,p. 388-389 ;Frank 1990,p. 481
  103. Frank 1990,p. 483-484
  104. Morison 1958,p. 281 ;Hammel 1988,p. 391
  105. Frank 1990,p. 484
  106. Frank 1990,p. 486
  107. Evans et Tanaka 1986,p. 195-197 ;Morison 1958,p. 282-284 ;Hammel 1988,p. 394-395 ;Frank 1990,p. 488-490 ;Jersey 2008,p. 307-308
  108. Hara 1961,p. 157
  109. Hara 1961,p. 157, 171
  110. Dull 1978,p. 261 ;Frank 1990,p. 527 ;Morison 1958,p. 286-287
  111. Frank 1990,p. 428-92 ;Dull 1978,p. 245-69 ;Morison 1958,p. 286-287
  112. Hammel 1988,p. 402

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

v ·m
Atlantique
Arctique
Pacifique
Méditerranée
Océan IndienBataille de Madagascar
Voir aussi
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bataille_navale_de_Guadalcanal&oldid=224379663 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp