Labataille de la mer de Corail est une bataille navale de laguerre du Pacifique, durant laSeconde Guerre mondiale, qui opposa du au lamarine impériale japonaise et les forces alliées navales et aériennes desÉtats-Unis et de l’Australie. Cet affrontement est la première bataille uniquement aéronavale de l'histoire, dans laquelle les forces navales en présence s'affrontèrent paravions interposés sans jamais être à portée de canon.
Pour renforcer leur dispositif défensif dans le Pacifique Sud et isoler l'Australie, lesJaponais avaient décidé d'envahirPort Moresby, au sud de laNouvelle-Guinée, etTulagi, au sud-est desîles Salomon. Les forces déployées par la marine du Japon pour cette opération, de nom de codeMO, sous le commandement général deShigeyoshi Inoue, comprenaient plusieurs éléments importants de la force aéronavale japonaise dont deuxporte-avions et unporte-avions léger pour fournir une couverture aérienne aux flottes d'invasion. Les États-Unis, dont lesservices d'écoute avaient percé le plan ennemi, dépêchèrent deux groupes de porte-avions et une force decroiseurs américains et australiens, sous le commandement de l'amiralFrank J. Fletcher.
Les et, les forces japonaises envahirent et occupèrent Tulagi, même si plusieurs navires de guerre furent surpris et endommagés ou coulés par les appareils de l'USS Yorktown. Conscient de la présence des porte-avions américains dans la zone, le groupe aéronaval japonais entra dans lamer de Corail avec l'intention de les détruire.
Les attaques aériennes menées par les deux groupes aéronavals commencèrent le et durèrent les deux jours suivants. Le premier jour, les Américains coulèrent le porte-avions légerShoho, tandis que les Japonais détruisaient undestroyer et unpétrolier américain. Le lendemain, le porte-avions japonaisShokaku fut lourdement endommagé, l'USS Lexington coulé, et l'USS Yorktown légèrement endommagé. Les pertes étaient également lourdes dans les escadrilles aériennes et les deux flottes se retirèrent de la zone de bataille. Désormais privé de sa couverture aérienne, Inoue reporta l'invasion de Port Moresby.
Même si cette bataille fut une victoire tactique pour les Japonais en termes de navires coulés, elle représenta pour plusieurs raisons une victoire stratégique pour les Alliés. L'expansion japonaise, jusque-là irrésistible, fut pour la première fois stoppée. De plus, les porte-avions japonaisShokaku etZuikaku, l'un gravement endommagé et l'autre avec uneescadrille réduite, ne purent participer à labataille de Midway le mois suivant, alors que les Américains parvinrent à y engager l'USSYorktown[7]. La perte de quatre porte-avions à Midway empêcha les Japonais de tenter à nouveau une invasion maritime de Port Moresby. Deux mois plus tard, les Alliés profitèrent de la faiblesse japonaise pour déclencher labataille de Guadalcanal.
Le, le Japon lança uneattaque aérienne pour anéantir laflotte du pacifique américaine basée àPearl Harbor dans l'archipel d'Hawaï. La flottecuirassée américaine fut largement détruite et les États-Unis déclarèrent la guerre au Japon. En déclenchant ce conflit, les dirigeants japonais espéraient neutraliser la puissance américaine pour avoir le temps de s'emparer des territoires riches enmatières premières et préparer au mieux l'inévitable contre-attaque des Alliés. Simultanément à l'attaque de Pearl Harbor, les Japonais lancèrent une offensive contre laMalaisie britannique, entrainant la déclaration de guerre duRoyaume-Uni, de l'Australie et de laNouvelle-Zélande, ainsi que desautres pays alliés. Selon les mots de l'« Ordre secret numéro un » de la marine impériale japonaise (MIJ) datée du, les objectifs initiaux japonais dans la guerre à venir étaient« (d'expulser) la force britannique et américaine desIndes néerlandaises et desPhilippines et d'établir une politique d'autosuffisance et une indépendance économique[8] ».
Avancées japonaises dans le Pacifique Sud de à.
Durant les premiers mois de l'année 1942, la progression japonaise fut fulgurante. Lesbatailles des Philippines, deThaïlande, deSingapour, deWake, desIndes orientales néerlandaises, desîles Salomon, desîles Gilbert et deGuam furent des désastres militaires pour les Alliés qui subirent de lourdes pertes alors que celles japonaises furent relativement légères. Le Japon planifiait d'utiliser ces territoires conquis pour établir un périmètre défensif et mener uneguerre d'attrition pour épuiser les Alliés et les contraindre à négocier[9].
Peu après le début de la guerre, l'état-major de la marine japonaise recommanda uneinvasion du nord de l'Australie pour l'empêcher de menacer les positions défensives du Japon dans le Pacifique Sud. L'armée impériale japonaise (AIJ) rejeta cependant cette idée en avançant qu'elle n'avait pas les forces ou les capacités nécessaires à cette opération. Le vice-amiralShigeyoshi Inoue, commandant de la4e flotte (également appelée « Force des mers du Sud ») composée de la plupart des unités navales dans le Pacifique Sud, proposa l'occupation deTulagi dans le sud-est desîles Salomon et dePort Moresby enNouvelle-Guinée, qui mettrait le nord de l'Australie sous la menace des appareils japonais. Inoue considérait que la capture et le contrôle de ces zones augmenteraient la sécurité et la possibilité de défense en profondeur de la principale base japonaise àRabaul enNouvelle-Bretagne. La marine et l'armée acceptèrent la proposition d'Inoue et envisagèrent des opérations ultérieures à partir de ces bases comme la conquête de laNouvelle-Calédonie, desFidji et desSamoa qui couperaient les lignes de communication et de ravitaillement entre l'Australie et les États-Unis[10],[n 7].
En, l'armée et la marine développèrent un plan intitulé opérationMO prévoyant la capture de Port Moresby le. Le plan incluait également la conquête de Tulagi les et où la marine établirait une base aéronavale pour de potentielles opérations contre les territoires alliés du Pacifique Sud. Après la réalisation de l'opérationMO, la marine prévoyait de lancer l'opérationRY qui utiliserait les mêmes navires pour s'emparer des mines dephosphate deNauru et deBanaba le. D'autres opérations contre les Fidji, les Samoa et la Nouvelle-Calédonie (opérationFS) étaient prévues après la fin des opérationsMO etRY. Du fait des attaques menées par les appareils basés à terre et sur les porte-avions contre les navires japonais lors de l'invasion de la région deMorobe en Nouvelle-Guinée en mars, Inoue demanda que la force aéronavale détache des porte-avions pour offrir une couverture aérienne à l'opérationMO. Inoue s'inquiétait particulièrement de la présence des bombardiers alliés stationnés sur les bases aériennes deTownsville et deCooktown en Australie qui étaient hors de portée de ses bombardiers situés à Rabaul etLae[12],[n 8].
L'amiralIsoroku Yamamoto, commandant de la force aéronavale japonaise, planifiait une autre opération en juin pour attirer les porte-avions américains, dont aucun n'avait été endommagé lors de l'attaque de Pearl Harbor, dans un affrontement décisif avec sa propre flotte dans le Pacifique central près de l'atoll de Midway. En attendant, Yamamoto détacha quelques navires dont deux porte-avions, un porte-avions léger, une escadre de croiseurs et deux escadres de destroyers pour soutenirMO et confia à Inoue la responsabilité de la composante navale de l'opération[15],[n 9].
Les Japonais ignoraient cependant que l'US Navy et son Bureau des communications navales étaient parvenues à casser les codes secrets japonais. En mars 1942, les Américains étaient en mesure de déchiffrer 15 % des codesRO ouD qui étaient utilisés par la marine impériale japonaise pour chiffrer approximativement la moitié de ses communications. À la fin du mois d'avril, ils comprenaient jusqu'à 85 % des messages transmis avec le codeRO[17],[n 10].
En mars 1942, les Américains notèrent pour la première fois la mention de l'opérationMO dans des messages interceptés. Le 5 avril, ils interceptèrent un message de la marine japonaise dirigeant un porte-avions et plusieurs autres grands navires en direction de la zone d'opération d'Inoue. Le 13 avril, les Britanniques déchiffrèrent un message de la marine japonaise informant Inoue que la5e division aéronavale, composée des porte-avionsShokaku etZuikaku, était en route depuisFormosevia la base deTruk. Les Britanniques transmirent le message aux Américains avec leur conclusion que Port Moresby était la cible probable deMO[20].
L'amiralChester Nimitz, le nouveau commandant des forces alliées du Pacifique, et son état-major discutèrent des messages déchiffrés et conclurent que les Japonais préparaient probablement une opération majeure dans le Pacifique Sud au début du mois de mai et que Port Moresby était leur objectif probable. Les Alliés considéraient Port Moresby comme une base importante en vue d'une contre-offensive planifiée parDouglas MacArthur contre les forces japonaises dans le sud-ouest du Pacifique. L'état-major de Nimitz conclut également que l'opération japonaise pourrait inclure des attaques aéronavales contre les bases alliées dans lesSamoa et àSuva. Nimitz, après avoir consulté l'amiralErnest King, lechef des opérations navales, décida de contrer l'opération japonaise. Le 27 avril, d'autres rapports des services de renseignement confirmèrent les détails et les cibles des opérationsMO etRY[n 11].
Le 29 avril, Nimitz ordonna à ses quatre porte-avions et à leurs escortes de se rendre dans lamer de Corail. LaTask Force 17 (TF 17), commandée par lecontre-amiral Fletcher et composée du porte-avionsUSS Yorktown, escorté par trois croiseurs et quatre destroyers et soutenu par un groupe de ravitaillement de deux pétroliers et de deux destroyers, se trouvait déjà dans le Pacifique Sud car elle avait quittéTongatapu le 27 avril et se dirigeait vers la mer de Corail. LaTF 11, commandée par lecontre-amiralAubrey Fitch et composée du porte-avionsUSS Lexington, escorté par deux croiseurs et cinq destroyers, se trouvait entre les Fidji et la Nouvelle-Calédonie. LaTF 16, commandée par lecontre-amiralWilliam F. Halsey et composée des porte-avionsUSS Enterprise etUSS Hornet, était juste retournée à Pearl Harbor après leraid de Doolittle dans le Pacifique central et ne pouvait donc pas rejoindre le Pacifique Sud à temps pour participer à la bataille. Nimitz plaça Fletcher au commandement des forces navales alliées dans la zone du Pacifique Sud jusqu'à l'arrivée de Halsey avec la TF 16[26],[n 12]. Même si les opérations en mer de Corail étaient sous le commandement de MacArthur, Fletcher et Halsey continuèrent à rendre des comptes à Nimitz[30].
En s'appuyant sur des messages radio interceptés émanant de la TF 16 alors qu'elle rentrait à Pearl Harbor, les Japonais supposèrent que tous les porte-avions américains sauf un se trouvaient dans le Pacifique central. Les Japonais ignoraient la position du dernier porte-avions mais n'envisagèrent pas une réponse aéronavale américaine contreMO jusqu'à ce que la bataille soit largement engagée[31].
À la fin du mois d'avril, les sous-marins japonaisRO-33 etRO-34 partirent en reconnaissance dans la zone où les débarquements étaient planifiés. Ils firent des repérages dans l'archipel desLouisiades et sur la route en direction de Port Moresby depuis l'est. Ils ne virent aucun navire allié dans la zone et retournèrent à Rabaul respectivement le 23 et le 24 avril[32].
Carte de la bataille du 3 au 9 mai montrant les mouvements des principales forces impliquées[35].
La force d'invasion de Tulagi était commandée par le contre-amiralKiyohide Shima et était composée de deuxmouilleurs de mines, deuxdestroyers, deuxdragueurs de mines, deux naviresASM et un transport avec400 soldats. L'attaque était soutenue par le porte-avions légerShoho, quatre croiseurs lourds et un destroyer, sous le commandement du contre-amiralAritomo Goto. Une seconde flotte de soutien, commandée par le contre-amiralKuninori Marumo, composée de deux croiseurs légers, du transport d'hydravionsKamikawa Maru et de troiscanonnières rejoignit la flotte de Goto. Une fois la conquête de Tulagi achevée le 3 ou le 4 mai, la flotte devait se repositionner pour couvrir l'invasion de Port Moresby[36]. Inoue dirigea l'opérationMO depuis le croiseurKashima avec lequel il était arrivé à Rabaul depuis Truk le 4 mai[37].
La flotte de Goto quitta Truk le 28, passa par lesîles Salomon entreBougainville etChoiseul et se positionna près de l'île deNouvelle-Géorgie. Le groupe de soutien de Marumo quitta l'île deNouvelle-Irlande le 29 avril en direction d'une baie au sud de l'île Santa Isabel afin d'y établir une base d'hydravions. La force d'invasion de Shima quitta Rabaul le 30 avril[38].
Le groupe aéronaval avec les porte-avionsZuikaku etShokaku, deux croiseurs lourds et sixdestroyers, quitta Truk le1er mai. Le commandant de la flotte, le vice-amiralTakeo Takagi, se trouvait sur lenavire amiral, le croiseurMyoko, tandis que le contre-amiralChuichi Hara se trouvait sur leZuikaku d'où il commandait l'aviation embarquée. La flotte devait longer la façade orientale des îles Salomon et entrer dans la mer de Corail au sud deGuadalcanal. Une fois dans la zone, les porte-avions devaient fournir une couverture aérienne à la force d'invasion contre les appareils basés à Port Moresby et contre toute flotte alliée pénétrant dans la mer[39].
Pour alerter la flotte de la présence éventuelle de navires alliés, les Japonais avaient envoyé les sous-marinsI-22,I-24,I-28 etI-29 en reconnaissance à environ 830 km au sud-ouest de Guadalcanal. Les navires sous le commandement deFrank J. Fletcher étaient cependant entrés dans la mer de Corail avant le déploiement des sous-marins et les Japonais ignoraient donc leur présence. LeI-21, envoyé en reconnaissance àNouméa, fut attaqué par des appareils de l'USSYorktown le 2 mai. Le submersible ne fut pas touché mais son équipage ne sembla pas réaliser qu'il avait été attaqué par des appareils embarqués. LeRO-33 et leRO-34 furent également déployés pour bloquer Port Moresby et arrivèrent devant le port le 5 mai. Pourtant, aucun sous-marin ne participa à la bataille de la mer de Corail[40],[n 14].
L'USSYorktown réalise des exercices de décollage avant la bataille. Unpétrolier est visible à l'arrière-plan.
Le matin du1er mai, la TF 17 et la TF 11 se rejoignirent à environ 560 km au nord de la Nouvelle-Calédonie[43]. Fletcher fit immédiatement ravitailler la TF 11 et la TF 17 par respectivement les pétroliers USSTippecanoe etUSS Neosho. La TF 17 termina son ravitaillement le lendemain mais la TF 11 indiqua que le sien ne serait pas achevé avant le 4 mai. Fletcher choisit d'envoyer la TF 17 vers le nord-ouest en direction desLouisiades et il ordonna à la TF 11 de rallier la TF 44 en provenance de Sydney et de Nouméa une fois qu'elle aurait terminé son ravitaillement. La TF 44 était une force navale commandée par le contre-amiral australienJohn Crace et composée descroiseursHMAS Australia,HMAS Hobart etUSS Chicago ainsi que trois destroyers. Après la fin de sa mission de ravitaillement avec la TF 11, l'USSTippecanoe quitta la mer de Corail pour fournir du carburant aux navires alliés basés àÉfaté[44],[n 15].
Le matin du 3 mai, la force de Shima arriva au large de Tulagi et commença à débarquer des troupes pour occuper l'île. Tulagi était sans défense car la petite garnison composée de commandos australiens et d'une unité de reconnaissance de laRoyal Australian Air Force avait évacué juste avant l'arrivée de Shima. Les Japonais entreprirent immédiatement la construction d'un centre de communications et d'une base pour hydravions. Les appareils duShoho couvrirent le débarquement jusque dans l'après-midi lorsque la flotte de Goto se rendit à Bougainville pour se ravitailler en préparation de l'attaque de Port Moresby[46].
Un message provenant de Pearl Harbor informa l'amiralFrank J. Fletcher que les renseignements avaient déduit que les Japonais planifiaient de débarquer leurs troupes à Port Moresby le 10 mai et que leurs porte-avions se trouveraient vraisemblablement à proximité du convoi d'invasion. Fletcher décida donc de ravitailler la TF 17 avec le ravitailleurNeosho et le 6 mai, il planifia de mener ses forces vers le nord en direction desLouisiades et de déclencher la bataille le 7 mai[53].
Le 6 mai, Fletcher incorpora la TF 11 et la TF 44 au sein de la TF 17. Croyant que les porte-avions japonais se trouvaient toujours bien au nord près de Bougainville, il poursuivit ses opérations de ravitaillement. Des patrouilles de reconnaissance menées à partir des porte-avions américains tout au long de la journée échouèrent à localiser tout navire japonais ; en effet, ces derniers se trouvaient juste au-delà de la zone de surveillance[55],[n 17].
Carte de la bataille du 6 au 8 mai. Si vous regardezcette image dans Commons, vous obtiendrez plus de détails, ainsi que des instructions pour voir une animation.
À18 h, la TF 17 termina son ravitaillement et Fletcher détacha leNeosho avec un destroyer, l'USS Sims, pour qu'ils se positionnent plus au sud. La TF 17 se tourna ensuite vers le nord-ouest en direction de l'île Rossel dans les Louisiades. À20 h, à l'insu des deux adversaires, les porte-avions américains et japonais n'étaient distants que de 130 km. À ce moment, l'amiralChuichi Hara ordonna un changement de cap pour rejoindre les navires de l'amiralTakeo Takagi qui avaient terminé leur ravitaillement et se dirigeaient dans la direction de Hara[60].
Dans la nuit du 6 au 7 mai, leKamikawa Maru déploya une base pour hydravions au nord desLouisiades pour fournir un soutien aérien à l'invasion de Port Moresby. Le reste de la flotte de couverture du contre-amiralKuninori Marumo se positionna près desîles d'Entrecasteaux pour aider à la défense du convoi du contre-amiralKoso Abe en approche[61].
À6 h 25 le 7 mai, la TF 17 se trouvait à 213 km au sud de l'île Rossel. À ce moment, l'amiralFrank J. Fletcher envoya la flotte de croiseurs et de destroyers duvice-amiralJohn Crace, renommée TF 17,3, pour bloquer le détroit de Jomard. L'amiral Fletcher savait que la flotte de Crace opérerait sans couverture aérienne car les appareils des porte-avions seraient occupés par l'attaque des navires japonais. Le détachement de cette flotte réduisait également la protectionantiaérienne de ses porte-avions, mais Fletcher décida que le risque en valait la peine pour éviter que les Japonais ne profitent de l'affrontement pour débarquer à Port Moresby[62],[n 18].
Pensant que le groupe aéronaval de Takagi se trouvait quelque part au nord de sa position, autour desLouisiades, l'amiral Fletcher demanda à l'USS Yorktown d'envoyer 10bombardiers en piqué SBD pour reconnaître la zone à partir de6 h 19. Dans le même temps, l'amiral japonais Takagi, situé à environ 560 km à l'est de la position de Fletcher, lança 12 torpilleursNakajima B5N à6 h pour essayer de localiser la flotte américaine. L'amiral Hara considérait que les navires de l'amiral américain Fletcher se trouvaient au sud et il conseilla à l'amiral Takagi d'envoyer des appareils dans la zone. Les croiseursKinugasa etFurutaka lancèrent quatre hydravions pour explorer le sud-est desLouisiades. D'autres avions furent envoyés deTulagi, deRabaul et des Louisiades. Dans le même temps, les deux flottes préparaient leurs appareils pour qu'ils soient prêts à attaquer une fois que la flotte adverse aurait été localisée[64],[n 19].
Bombardiers en piqué japonaisAichi D3A Type 99 se dirigeant vers la position présumée des porte-avions américains le 7 mai.
À8 h 20, l’un des appareils duFurutaka repéra les porte-avions et en informa immédiatement le quartier général d'Inoue à Rabaul qui transmit le message à Takagi. L'observation fut confirmée par un hydravion duKinugasa à8 h 30. Les amiraux Takagi et Hara, troublés par les deux messages opposés qu'ils reçurent, décidèrent de poursuivre l'attaque des navires au sud mais s'orientèrent vers le nord-ouest pour se rapprocher des navires repérés par l'hydravion duFurutaka[68]. Ils avaient considéré que les rapports différents signifiaient que les porte-avions américains opéraient en deux groupes séparés[69].
À8 h 15, un bombardier en piqué SBD de l'USSYorktown repéra la flotte de soutien de l'invasion de l'amiral Goto. Le pilote se trompa dans le message codé et signala la présence de« deux porte-avions et quatre croiseurs lourds » à 417 km au nord-ouest de la TF 17[70]. L'amiral américain Fletcher conclut que la principale force aéronavale japonaise avait été repérée et il lança tous ses appareils disponibles contre elle. À10 h 13, l'escadrille de 93 avions composée de 18F4F Wildcat, 53bombardiers en piqué SBD et 22TBD Devastator était en route. À10 h 12, l'amiral Fletcher reçut un autre rapport envoyé par un groupe de trois B-17[71] indiquant la présence d'un porte-avions, de dix transports et de seize navires de guerre à 56 km au sud de la position repérée par le pilote du SBD. Les deux pilotes avaient en réalité vu la même chose : leShōhō, les croiseurs de l'amiral Goto et la force d'invasion de Port Moresby. Croyant que l'observation des B-17 était la principale flotte aéronavale japonaise, l'amiral Fletcher orienta ses appareils en direction de cette cible[72].
L'USS Neosho est en feu et coule lentement à la suite de l'attaque japonaise.
À9 h 15, les appareils de Takagi arrivèrent sur la zone désignée, repérèrent l'USSNeosho et l'USSSims et cherchèrent en vain les porte-avions américains. C'est seulement à10 h 51 que les équipages duShokaku réalisèrent leur erreur et la confusion entre le pétrolier et le destroyer avec des porte-avions. Takagi réalisa alors que les porte-avions américains se trouvaient entre lui et le convoi d'invasion, ce qui plaçait ce dernier en très grand danger. Il ordonna à ses appareils d'attaquer immédiatement l'USSNeosho et l'USSSims et de rentrer le plus vite possible sur les porte-avions. À11 h 15, les bombardiers-torpilleurs et les chasseurs abandonnèrent leur mission et retournèrent vers les porte-avions avec leurs munitions tandis que les 36 bombardiers en piqué attaquèrent les deux navires américains[73],[n 20].
Quatre bombardiers en piqué attaquèrent l'USSSims et le reste plongea sur l'USSNeosho. Le destroyer fut coupé en deux par trois bombes et coula immédiatement. Il n'y eut que 14 survivants sur les 192 membres d'équipage. L'USSNeosho fut touché par sept bombes et l'un des bombardiers, endommagé par laDCA, s'écrasa sur le pétrolier. Gravement endommagé et privé d'énergie, le navire sombra lentement mais il eut le temps d'informer l'amiral Fletcher de l'attaque même s'il donna une mauvaise position[75].
LeShoho est bombardé et torpillé par des appareils américains.
Les appareils américains repérèrent leShoho au nord-est de l'îleMisima à10 h 40 et se déployèrent pour l'attaque. Le porte-avions japonais était protégé par sixZeros et deuxA5M tandis que le reste des avions étaient préparés dans les ponts inférieurs. Les croiseurs de Goto étaient disposés en carré autour du porte-avions à une distance d'environ 2 700 à 4 600 m[76],[n 21].
Le premier groupe d'attaque, venant de l'USSLexington, toucha leShoho avec deux bombes de 450 kg et cinq torpilles qui causèrent de lourds dégâts. À11 h, le groupe de l'USSYorktown attaqua le porte-avions en feu et presque immobile avec 11 autres bombes de 450 kg et au moins deux torpilles. Complètement démoli, leShoho sombra à11 h 35. Craignant d'autres attaques, l'amiral Goto retira ses navires de guerre vers le nord mais il envoya le destroyerSazanami pour secourir les survivants à14 h. Seul 203 des834 marins du navire furent retrouvés. Trois avions américains furent abattus. Les18 appareils duShoho furent perdus mais trois pilotes de la patrouille de défense du navire parvinrent à amerrir dans lesLouisiades et survécurent[78].
Les appareils américains se posèrent sur leurs porte-avions à partir de13 h 38 et, à14 h 20, les avions étaient prêts à repartir pour intercepter la flotte d'invasion de Port Moresby ou le groupe des croiseurs de Goto. L'amiral Fletcher s'inquiétait cependant de la position des autres porte-avions japonais. Il avait été informé que les services de renseignements alliés pensaient que l'opérationMO pouvait être couverte par quatre porte-avions. il en conclut que lorsque ses appareils de reconnaissance repéreraient le groupe aéronaval japonais, il serait difficile de mener une attaque avant la tombée de la nuit. Il annula donc l'assaut et décida de rester dissimulé dans le temps couvert avec des chasseurs prêts à décoller en cas de besoin. La TF 17 mit le cap au sud-est[79],[n 22].
Le HMASAustralia (au centre) est attaqué par des avions japonais le 7 mai.
L'état-major d'Inoue dirigea deux groupes d'attaque de Rabaul, déjà en vol depuis le matin, en direction de la flotte de Crace. Le premier groupe comprenait 12 bombardiers-torpilleursG4M et le second était composé de 19 appareilsG3M d'attaque au sol équipés de bombes. Les deux escadrons attaquèrent les navires de Crace à14 h 30 et rapportèrent avoir coulé un« cuirassé de classeTennessee », tout comme avoir endommagé un autre cuirassé et un croiseur. En réalité, les navires de Crace n'avaient pas été touchés et ils avaient abattus quatre G4M. Peu de temps après, trois B-17 américains bombardèrent par erreur le groupe de Crace mais sans causer de dommages[83].
Peu après15 h, leZuikaku reçut le message d'un hydravion rapportant, incorrectement, que la flotte de Crace avait changé de cap en direction du sud-est. L'amiral japonais Takagi supposa que l'appareil suivait discrètement les porte-avions de Fletcher et détermina que si les navires alliés continuaient sur leur cap, ils arriveraient à portée de l'aviation embarquée même si les appareils devraient rentrer de nuit[85]. Afin de confirmer la position des porte-avions américains, Hara envoya un escadron de huit bombardiers-torpilleurs à15 h 15 pour reconnaitre une zone à 370 km à l'ouest. Après être arrivés sur place, ils cherchèrent sans succès les navires américains et revinrent sur leurs porte-avions. À16 h 15, Hara envoya 27 bombardiers des deux porte-avions en direction de l'ouest[86].
Ayant subi de lourdes pertes, les officiers de l'escadron japonais annulèrent la mission. Ils larguèrent leurs bombes et retournèrent à leurs porte-avions. Le Soleil s'étant couché à18 h 30, plusieurs bombardiers japonais approchèrent les porte-avions américains dans l'obscurité et certainsse préparèrent même à se poser[pas clair] avant d'être repoussés par les tirs des destroyers. À20 h, les flottes américaines et japonaises étaient distantes de 190 km. Takagi alluma les lumières de ses navires pour guider les 18 appareils survivants et tous furent récupérés à22 h[88].
À15 h 18 et17 h 18, l'USSNeosho informa la TF 17 qu'il dérivait vers le nord-ouest et qu'il était en train de couler. Le rapport de l'USSNeosho de17 h 18 mentionnait de mauvaises coordonnées et cela gêna les opérations de secours. De manière plus significative, Fletcher apprit que son ravitaillement en pétrole le plus proche était perdu[89],[n 23].
Les opérations aériennes s'arrêtèrent à la tombée de la nuit. L'Américain Fletcher ordonna à la TF 17 de se diriger vers l'ouest pour être prêt à lancer son aviation dès l'aube. L'Australien Crace s'orienta également vers l'ouest pour rester à distance de combat des Louisiades. Le Japonais Inoue demanda à Takagi de détruire les porte-avions américains et il repoussa les débarquements de Port Moresby au 12 mai. Takagi choisit de mener ses porte-avions vers le nord durant la nuit pour offrir une meilleure protection au convoi d'invasion et pour concentrer ses recherches à l'ouest et au sud. Les Japonais Goto et Kajioka furent incapables de positionner et de coordonner leurs navires pour mener une attaque nocturne[91].
Les deux camps espéraient trouver la flotte adverse tôt le lendemain et passèrent la nuit à se préparer pour la bataille anticipée. En 1972, levice-amiral américain H. S. Duckworth, après avoir lu les documents japonais sur la bataille, commenta :« Sans aucun doute, le 7 mai 1942, la mer de Corail fut la zone de combat la plus confuse de l'histoire du monde[92],[n 24]. » Hara déclara ultérieurement au chef d'état-major de Yamamoto, l'amiralMatome Ugaki, qu'il était si contrarié par la « malchance » que les Japonais avaient connue le 7 mai, qu'il pensa quitter la marine[95].
À8 h 20, un SBD de l'USSLexington repéra les porte-avions japonais à travers un trou dans les nuages et il avertit la TF 17. Deux minutes plus tard, un appareil duShokaku repéra la TF 17 et en informa Hara. Les deux flottes étaient distantes d'environ 390 km et se dépêchèrent de lancer leur force de frappe[98].
À9 h 15, les porte-avions japonais lancèrent un groupe conjoint de 18 chasseurs, 33 bombardiers en piqué et 18 bombardiers-torpilleurs commandé par le lieutenant-commandeur Kakuichi Takahashi. Les Américains lancèrent deux groupes séparés. L'escadron de l'USSYorktown était composé de 6 chasseurs, de 24 bombardiers en piqué et de 9 bombardiers-torpilleurs et commença sa progression à9 h 15. Le groupe de l'USSLexington comprenait 9 chasseurs, 15 bombardiers en piqué et 12 bombardiers-torpilleurs et se mit en route à9 h 25. Les deux groupes aéronavals ennemis mirent le cap l'un sur l'autre pour réduire la distance de retour de leurs appareils[99].
Les bombardiers en piqué de l'USSYorktown arrivèrent au niveau de la flotte japonaise à10 h 32 et attendirent l'arrivée des bombardiers-torpilleurs plus lents pour mener une attaque simultanée. À ce moment, leShokaku et leZuikaku étaient distants de 9 100 m l'un de l'autre et ce dernier était caché par un rideau de pluie. Les deux porte-avions étaient protégés par 16 chasseursZero. Les bombardiers en piqué de l'USSYorktown commencèrent leur attaque duShokaku à10 h 57. Le navire vira fortement sur tribord mais fut touché par deux bombes de 450 kg qui éventrèrent legaillard d'avant et causèrent de gros dégâts au pont et aux hangars. Aucun des bombardiers-torpilleurs de l'USSYorktown ne parvint à toucher le navire japonais. Deux bombardiers en piqué américains et deux Zeros furent abattus durant le combat[100].
LeShokaku en feu est photographié depuis un appareil américain.
Avec son pont d'envol lourdement endommagé et223 membres d'équipage tués ou blessés, leShokaku ne pouvait plus mener d'opérations aériennes. Son commandant,Takatsugu Jōjima, demanda la permission de se retirer de la bataille et Takagi accepta. À12 h 10, leShokaku, accompagné de deux destroyers, se retira vers le nord-est[102].
À10 h 55, leradar CXAM de l'USS Lexington détecta les appareils japonais en approche à 128 km et neufF4F Wildcat furent envoyés pour les intercepter. S'attendant à trouver les bombardiers-torpilleurs à basse altitude, six F4F Wildcat étaient positionnés trop bas et ils furent survolés par les appareils japonais[103],[n 25]. Du fait des lourdes pertes subies la nuit précédente, les Japonais ne purent assurer une attaque à la torpille contre les deux porte-avions. Le lieutenant-commandeur Shigekazu Shimazaki, à la tête de l'escadron des bombardiers-torpilleurs, en envoya 14 contre l'USSLexington et 4 contre l'USS Yorktown. Un Wildcat en abattit un et huitSBD en patrouille de l'USSYorktown détruisirent trois autres bombardiers-torpilleurs. Quatre SBD furent détruits par lesZeros accompagnant l'attaque japonaise[104].
L'USS Lexington en feu après avoir été touché par plusieurs torpilles japonaises.
Les 33 bombardiers en piqué japonais réalisèrent des cercles autour des navires pour attaquer contre le vent et ne commencèrent leur plongeon, depuis une altitude de 4 300 m, que trois minutes après le début de l'attaque des bombardiers-torpilleurs. Les 19 bombardiers duShokaku ciblaient l'USSLexington tandis que les 14 autres visaient l'USSYorktown. Deux bombes touchèrent l'USSLexington et provoquèrent des incendies qui furent maitrisés vers12 h 33. À11 h 27, le centre du pont d'envol de l'USSYorktown fut touché par une bombe de 250 kgantiblindage qui traversa quatre ponts avant d'exploser, causant de graves dégâts structurels au hangar et tuant66 hommes. Jusqu'à 12 bombes ratèrent l'USSYorktown mais tombèrent suffisamment près pour l'endommager sous laligne de flottaison[108].
Au moment où les appareils japonais terminaient leurs attaques et commençaient à se replier, pensant avoir infligé des dégâts irréparables aux deux porte-avions, ils s'exposèrent au feu des F4F Wildcat et des SBD de patrouille. Dans les duels aériens qui suivirent, les Américains perdirent trois SBD et trois Wildcat tandis que trois bombardiers-torpilleurs, un bombardier en piqué et un Zero étaient abattus. À partir de12 h, les escadrons américains et japonais commencèrent à rentrer vers leurs navires respectifs. Lors des retours, des appareils se croisèrent et de nouveaux affrontements eurent lieu, dans lesquels le lieutenant-commandeur Kakuichi Takahashi fut tué[109].
Les escadrons d'attaques, comptant de nombreux appareils endommagés, retournèrent à leurs porte-avions respectifs et se posèrent entre12 h 50 et14 h 30. Malgré les dégâts subis, l'USSYorktown et l'USSLexington furent tous les deux capables de récupérer leurs avions. 46 appareils sur 69 revinrent dans le camp japonais et se posèrent sur leZuikaku. Parmi ceux-ci, trois Zeros, quatre bombardiers en piqué et cinq bombardiers-torpilleurs, jugés trop endommagés, furent immédiatement jetés à la mer[110].
Au retour de son aviation, l'amiral américainFrank J. Fletcher évalua la situation. Les aviateurs l'informèrent qu'ils avaient lourdement endommagé un porte-avions mais qu'un autre s'était échappé indemne. L'amiral s'inquiétait du fait que ses deux porte-avions étaient en mauvais état et que ses escadrons avaient subi de lourdes pertes. De plus, le ravitaillement en pétrole était problématique depuis la perte de l'USS Neosho. À14 h 22, l'amiralAubrey Fitch informa Fletcher qu'on lui rapportait que deux porte-avions japonais n'étaient pas endommagés et que cela était corroboré par des messages radio interceptés. Croyant qu'il se trouvait face à une force japonaise supérieure en nombre, Fletcher décida de se retirer de la bataille. Il envoya la position approximative des porte-avions japonais àDouglas MacArthur et lui suggéra de les attaquer avec des bombardiers basés à terre[111],[n 27].
Vers14 h 30, l'amiral japonaisChūichi Hara informaTakeo Takagi que seulement 24 Zeros, 8 bombardiers en piqué et 4 bombardiers-torpilleurs étaient à ce moment opérationnels. Takagi s'inquiétait de son autonomie car les niveaux de carburant de ses croiseurs n'étaient plus que de 50 % et certains de ses destroyers n'en étaient plus qu'à 20 %. À15 h, Takagi informa l'amiralShigeyoshi Inoue que ses appareils avaient coulé deux porte-avions américains, l'USSYorktown et un autre de laclasse Lexington, mais que du fait de ses lourdes pertes, il ne serait pas en mesure de couvrir le débarquement de Port Moresby. Inoue, dont l'appareil de reconnaissance avait repéré les navires du contre-amiral australienJohn Crace dans la matinée, rappela le convoi d'invasion, repoussa l'opérationMO au 3 juillet et ordonna à ses forces de se rassembler au Nord-Est desîles Salomon pour commencer l'opérationRY. LeZuikaku et son escorte mirent le cap versRabaul tandis que leShokaku se dirigeait vers le Japon[113].
L'USS Lexington en feu après avoir été abandonné par son équipage.
À bord de l'USSLexington, les équipes de pompiers étaient parvenues à éteindre les incendies et à rendre le navire de nouveau opérationnel. Cependant, à12 h 47, des étincelles produites par un moteur électrique enflammèrent les vapeurs de carburant près du poste de commandement. L'explosion qui en résulta tua25 marins et déclencha un énorme incendie. Vers14 h 42, une seconde et puissante explosion créa un second foyer d'incendie. Une troisième explosion eut lieu à15 h 25 et l'équipage rapporta à15 h 38 que les incendies étaient incontrôlables. L'équipage commença à abandonner l'USSLexington à17 h 7. À19 h 15, après que les survivants eurent été secourus, dont l'amiral Fitch et le capitaineFrederick C. Sherman, le destroyerUSS Phelps tira cinq torpilles dans le navire en feu qui coula à19 h 52.260 hommes sur les 2 951 membres d'équipage étaient morts. L'USSPhelps et les autres navires de soutien quittèrent immédiatement la zone pour rejoindre l'USSYorktown et son escorte qui avaient mis le cap au sud-ouest à16 h 1. Dans la soirée, MacArthur informa Fletcher que huit de ses B-17 avaient attaqué le convoi d'invasion et qu'il se retirait vers le Nord-Ouest[114].
Le soir du 8 mai, Crace envoya le HMASHobart, dont le niveau de carburant était dangereusement bas, et le destroyerUSS Walke, qui connaissait des ennuis avec sa propulsion, àTownsville en Australie. Il reçut des rapports radio indiquant que le convoi d'invasion japonais avait fait demi-tour, mais comme il ne savait pas que Fletcher s'était retiré, il resta en patrouille avec le reste de la TF 17,3 dans la mer de Corail dans le cas où les Japonais reprendraient leur progression vers Port Moresby[115].
Le 9 mai, la TF 17 changea de cap et sortit de la mer de Corail par un passage au sud de laNouvelle-Calédonie. L'amiralChester Nimitz ordonna à Fletcher de renvoyer l'USS Yorktown àPearl Harbor aussi vite que possible après l'avoir ravitaillé àTongatapu. Comme il n'avait aucune nouvelle de Fletcher, l'Australien Crace en déduisit que la TF 17 avait quitté la zone. À1 h le 10 mai, n'ayant pas non plus reçu de rapports indiquant que la flotte d'invasion japonaise progressait vers Port Moresby, Crace mit le cap sur l'Australie et il arriva dans lesîles Whitsunday à 240 km au nord de Townsville le 11 mai[116].
À22 h le 8 mai, l'amiralIsoroku Yamamoto ordonna à Inoue de faire demi-tour, de détruire les navires alliés et de mener à bien l'invasion de Port Moresby. Inoue n'annula pas l'ordre de repli du convoi d'invasion mais renvoya les amiraux Takagi et Goto à la poursuite des derniers navires de guerre alliés dans la mer de Corail. N'ayant presque plus de carburant, les navires de Takagi passèrent la plus grande partie du 9 mai à se ravitailler auprès du pétrolierToho Maru. Dans la nuit du 9 au 10 mai, Takagi et Goto mirent le cap au sud-est puis au sud-ouest de la mer de Corail. Les hydravions basés dans lesLouisiades assistèrent Takagi dans sa recherche de la TF 17. Les navires sous les ordres de Fletcher et Crace étaient cependant déjà loin de la zone de recherche. À13 h le 10 mai, Takagi conclut que les navires ennemis étaient partis et fit demi-tour en direction de Rabaul. Yamamoto accepta la décision de Takagi et il ordonna auZuikaku de revenir au Japon pour recevoir les nouveaux appareils. Au même moment, leKamikawa Maru quitta les Louisiades[117]. Le 11 mai vers midi, un hydravion de l'US Navy en patrouille depuisNouméa repéra l'USSNeosho à la dérive. Le lendemain, l'USS Henley récupéra109 survivants de l'USSNeosho et 14 de l'USSSims, puis saborda le pétrolier avec plusieurs torpilles[118].
LeShokaku arriva àKure au Japon le 17 mai après avoir failli chavirer dans une tempête lors du voyage de retour du fait des dégâts subis pendant la bataille. LeZuikaku arriva également à Kure le 21 mai après s'être brièvement arrêté dans lesîles Truk le 15 mai. En exploitant les rapports de l'espionnage radio, les Américains placèrent huit sous-marins sur la route de retour probable des porte-avions japonais mais aucun des submersibles ne fut en mesure d'attaquer. Le quartier général de la marine japonaise estima qu'il faudrait entre deux et trois mois pour réparer leShokaku et reconstituer l'aviation embarquée. Les deux porte-avions seraient donc indisponibles pour l'opération prévue de Yamamoto contre Midway. Les deux navires rejoignirent le groupe aéronaval japonais le 14 juillet et jouèrent un rôle décisif dans les futurs affrontements contre les forces aéronavales américaines. Les cinq sous-marins japonais de la classeI soutenant l'opérationMO furent redéployés pour soutenir uneattaque dans la baie de Sydney trois semaines après dans le cadre d'une campagne pourdésorganiser les lignes de ravitaillement alliées. LeI-28 fut cependant torpillé par le sous-marin américainUSS Tautog alors qu'il rentrait à Truk[122],[n 29].
La bataille de la mer de Corail fut le premier engagement naval de l'histoire dans lequel les flottes participantes ne se sont jamais aperçues et n'ont jamais directement ouvert le feu l'une sur l'autre. L'aviation joua le même rôle que l'artillerie navale dans les affrontements précédents. Les deux commandants participèrent donc à un nouveau type d'affrontement, porte-avions contre porte-avions, et comme ils n'en avaient aucune expérience, ils commirent des erreurs. H. P. Willmot écrivit que les commandants durent« composer avec des communications difficiles dans une situation où le champ de bataille s'étendait bien au-delà que d'habitude et dans laquelle les vitesses avaient augmenté encore plus rapidement, ce qui réduisait le temps disponible pour les prises de décision[124] ». Les Japonais étaient désavantagés par ce temps réduit, car l'amiralShigeyoshi Inoue, se trouvant à Rabaul, était trop loin pour diriger efficacement ses forces navales en temps réel, tandis que l'amiralFrank J. Fletcher était sur place avec ses porte-avions. Les amiraux japonais impliqués furent souvent trop lents à communiquer entre eux des informations importantes[125].
Les équipages des porte-avions japonais se comportèrent mieux que ceux des navires américains et obtinrent de meilleurs résultats avec un nombre équivalent d'appareils. L'attaque japonaise contre les porte-avions américains le 8 mai fut mieux coordonnée que l'attaque américaine contre les porte-avions japonais. Les Japonais perdirent néanmoins plus d'aviateurs, 90 contre 35 pour les Américains. Le système de formation des aviateurs japonais ne fut jamais capable de remplacer les aviateurs expérimentés morts au combat. Au début de la guerre, le Japon disposait d'un groupe d'excellents pilotes, mais celui-ci fut progressivement décimé à partir de la bataille de la mer de Corail. Les nouvelles recrues, inexpérimentées, furent incapables de se mesurer aux aviateurs américains ayant reçu une longue formation et cela réduisit considérablement l'efficacité de l'aviation japonaise[126].
Les Américains tirèrent des leçons de leurs erreurs et améliorèrent leurs tactiques aéronavales et leurs équipements. De nouvellestactiques de combat aérien, une meilleure coordination, des appareils plus performants et le renforcement de l'artillerie antiaérienne débouchèrent sur des résultats plus positifs dans les affrontements ultérieurs. Leradar avait donné un léger avantage aux Américains dans cette bataille, mais il joua un rôle encore plus décisif dans les batailles suivantes, lorsque des améliorations technologiques augmentèrent son efficacité et que les Alliés apprirent à mieux l'utiliser. Après la perte de l'USS Lexington, les Américains mirent en place de meilleures méthodes de stockage du carburant et améliorèrent les procédures de lutte contre les incendies[127]. La coordination entre l'aviation alliée basée à terre et l'US Navy fut mauvaise durant la bataille mais s'améliora également par la suite[128].
Dessin publié le 13 mai 1942 dans le journal japonaisThe Japan Times en langue anglaise montrantOncle Sam etWinston Churchill érigeant des pierres tombales portant les noms des navires alliés que le Japon avait coulés ou revendiquait avoir coulé dans lamer de Corail et ailleurs.
La propagande de chaque camp tenta de faire de la bataille de la mer de Corail une victoire. En termes de navires perdus, le Japon remporta une victoire tactique en coulant un porte-avions américain, un pétrolier et un destroyer, soit untonnage total de 42 497 t, alors qu'il n'avait perdu qu'un porte-avions léger, un destroyer et plusieurs navires plus petits, soit 19 000 t. L'USS Lexington représentait, à ce moment, 25 % de la puissance aéronavale américaine dans le Pacifique[130],[n 30]. Le public japonais fut informé de la victoire avec une surestimation des pertes américaines et une sous-estimation des pertes japonaises[131].
Sur le plan stratégique, la bataille fut néanmoins une victoire alliée car l'invasion maritime dePort Moresby fut évitée, réduisant la menace contre les lignes de ravitaillement entre les États-Unis et l'Australie. Malgré le retrait de l'USS Yorktown de la mer de Corail, les Japonais furent obligés d'abandonner l'opération qui avait été la raison de la bataille de la mer de Corail[132].
C'est d'autre part la première fois dans laguerre du Pacifique qu'une flotte d'invasion japonaise était repoussée sans avoir réussi à atteindre son objectif, ce qui contribua à gonfler le moral des troupes alliées après six mois de défaites contre les Japonais. Port Moresby était vital dans la stratégie américaine et sa garnison aurait certainement été battue par les troupes japonaises. La marine américaine exagéra également les dégâts qu'elle avait infligés aux Japonais[133] et la presse traita les rapports de labataille de Midway avec plus de précaution[134].
Les résultats de la bataille eurent un impact important sur la planification stratégique des deux camps. Sans un point d'appui enNouvelle-Guinée, l'avancée alliée ultérieure aurait été encore plus difficile qu'elle ne l'a été[135]. Pour les Japonais, la bataille fut considérée comme un simple revers temporaire. Elle sembla confirmer la piètre opinion que les Japonais avaient des capacités combattantes américaines et soutint la croyance que les futures opérations aéronavales contre les États-Unis seraient nécessairement couronnées de succès[136].
L'une des conséquences les plus importantes de la bataille de la mer de Corail fut l'indisponibilité des porte-avionsShokaku etZuikaku pour la confrontation décisive contre les Américains planifiée par Yamamoto àMidway ; leShoho aurait été employé dans un rôle tactique pour soutenir les forces d'invasion japonaises. Les Japonais pensaient avoir coulé deux porte-avions dans la mer de Corail mais il en restait encore deux autres, l'USS Enterprise et l'USS Hornet, pour défendre Midway. Grâce à l'aviation basée à terre à Midway, les Américains disposaient d'un plus grand nombre d'appareils et cela signifiait que les Japonais ne disposeraient pas d'une supériorité numérique en termes d'avions pour la bataille à venir. En réalité, les Américains alignèrent trois porte-avions face à ceux de Yamamoto car l'US Navy fut capable de réparer suffisamment l'USS Yorktown pour qu'il soit opérationnel malgré les dégâts reçus dans la mer de Corail entre le 27 et le 30 mai. À Midway, les appareils de l'USSYorktown jouèrent un rôle décisif en coulant deux porte-avions japonais. Il reçut également de nombreuses contre-attaques japonaises qui autrement auraient été dirigées contre les deux autres porte-avions américains[137].
L'USS Yorktown encale sèche à Pearl Harbor le 29 mai 1942, peu avant son départ pour Midway.
Par contraste avec les efforts acharnés mis en œuvre par les Américains pour déployer toutes leurs forces disponibles à Midway, les Japonais n'ont apparemment pas essayé d'inclure leZuikaku dans l'opération. Rien n'a semble-t-il été fait pour combiner les escadrons survivants duShokaku avec ceux duZuikaku pour permettre à ce dernier de participer à la bataille. LeShokaku était incapable de mener d'autres opérations du fait de son pont d'envol très endommagé et il eut besoin de près de trois mois de réparations au Japon pour redevenir opérationnel[138].
Les historiens H. P. Willmott, Jonathan Parshall et Anthony Tully considèrent que l'amiralIsoroku Yamamoto a commis une grave erreur stratégique dans sa décision de soutenir l'opérationMO avec des navires capitaux. Comme Yamamoto avait planifié une bataille décisive contre les Américains à Midway, il n'aurait pas dû se séparer de ses porte-avions pour une opération secondaire commeMO. Par conséquent, les forces navales japonaises furent affaiblies à la fois dans la mer de Corail et à Midway, ce qui permit aux Américains de les défaire en plusieurs fois. Wilmott ajoute que si une opération était assez importante pour nécessiter l'emploi de porte-avions, alors tous les porte-avions japonais auraient dû être déployés pour garantir la victoire. En associant des pièces essentielles à l'opérationMo, Yamamoto fit que l'attaque décisive de Midway dépendait du succès de l'opération secondaire[139].
De plus, Yamamoto sembla avoir manqué de noter les autres implications de la bataille de la mer de Corail : l'apparition inattendue des porte-avions américains à l'endroit et au moment exact pour s'opposer aux Japonais et la capacité de l'aéronavale américaine à causer des dommages significatifs aux porte-avions japonais. Ces deux événements se répétèrent à Midway, où le Japon perdit quatre porte-avions, le cœur de ses forces navales offensives, et donc l'initiative dans la guerre du Pacifique. Du fait de la puissance économique américaine, une fois que le Japon avait perdu sa supériorité en nombre de porte-avions, il ne fut jamais capable de la récupérer. Parshall et Tully ajoutent,« la bataille de la mer de Corail avait apporté les premiers indices que les Japonais avaient atteint leur apogée, mais c'est la bataille de Midway qui mit cela en évidence pour tout le monde[140] ».
Les forces australiennes et américaines furent initialement déçues par le résultat de la bataille de la mer de Corail, craignant que l'opérationMO ne soit le prélude à une invasion de l'Australie et que le revers japonais ne soit que temporaire. Dans une réunion organisée à la fin du mois de mai, le conseil de guerre australien décrivit l'issue de la bataille comme« plutôt décevante » étant donné que les Alliés avaient été au courant des intentions japonaises. Le généralDouglas MacArthur donna son évaluation de la bataille au premier ministre australienJohn Curtin en avançant que« tous les éléments qui avaient produit les désastres dans le Pacifique occidental depuis le début de la guerre » étaient toujours présents car les forces japonaises pouvaient frapper où elles voulaient si elles étaient soutenues par la marine impériale japonaise[141].
Après la perte de quatre porte-avions à Midway, les Japonais furent cependant incapables de mener une autre invasion de Port Moresby depuis la mer et tentèrent de l'atteindre depuis la terre. À partir du 21 juillet, les troupes japonaises commencèrent à progresser en direction de Port Moresby le long de laKokoda Track à travers lachaîne Owen Stanley. Les Alliés avaient néanmoins renforcé la Nouvelle-Guinée avec de nouvelles unités principalement australiennes. L'avancée japonaise rendue difficile par le relief et le climat extrême fut stoppée en septembre 1942 et les Alliés repoussèrent une tentative ennemie pour s'emparer d'une base aérienne dans labaie de Milne[142].
Dans le même temps, les Alliés cherchèrent à exploiter les victoires de la mer de Corail et de Midway en reprenant l'initiative stratégique. Ils choisirent Tulagi et l'île voisine de Guadalcanal comme cible de leur première offensive. L'échec japonais à Port Moresby et leur défaite à Midway laissaient Tulagi sans protection efficace. L'île se trouvait à quatre heures de vol de Rabaul, la grande base japonaise la plus proche[143].
Le 7 août 1942, 11 000soldats américains débarquèrent à Guadalcanal et 3 000 autres à Tulagi et dans les îles voisines[144]. Les forces japonaises à Tulagi et sur les îles alentour furent submergées et combattirent presque jusqu'au dernier homme tandis que les Américains à Guadalcanalcapturaient l'aérodrome de Henderson Field[145] en cours de construction par les Japonais[146]. Les campagnes deGuadalcanal et desîles Salomon qui suivirent se transformèrent en une dureguerre d'attrition entre les Japonais et les Alliés. Avec lacampagne de Nouvelle-Guinée, ces opérations neutralisèrent les défenses japonaises dans le Pacifique Sud et causèrent des dommages irréparables à l'appareil militaire japonais, en particulier à sa marine, et contribuèrent significativement à la victoire des Alliés sur le Japon[147].
Millot indique la perte de deux hydravionsKawanishi H6K de patrouille, cinq bombardiersMitsubishi G4M, trois hydravions plus petits et 87 appareils embarqués[5].
↑Répartition des morts : 90 pilotes ; 631 marins duShoho et 108 duShokaku. La flotte d'invasion de Tulagi perdit 87 hommes[6].
↑LeSenshi Sōsho ne mentionne pas le rôle d'Inoue dans la décision d'envahir Port Moresby et indique uniquement qu'il s'agissait d'un accord entre la marine et l'armée en[11].
↑L'armée impériale japonaise (AIJ) et la marine impériale japonaise (MIJ) acceptèrent d'attendre l'occupation de Midway et desAléoutiennes pour entreprendre des attaques contre les Fidji et les Samoa[13]. LeSenshi Sōsho avance que les soldats de l'armée de terre devaient capturer l'île deSamarai pour sécuriser l'entrée dans la mer de Corail[14].
↑Le porte-avionsKaga devait initialement participer à l'opérationMO mais il fut remplacé par les deux autres porte-avions, car Inoue avançait qu'un porte-avions n'était pas suffisant[16].
↑Pour des raisons inconnues, la MIJ repoussa le changement prévu du cryptageRO du1er avril au 27 mai 1942[18]. Les Américains réalisaient le décryptage des communications japonaises à Washington, àPearl Harbor et à Melbourne avec les Australiens[19].
↑La station d'interception radio britannique se trouvait àColombo sur l'île deCeylan[21]. Les Américains crurent à tort (en partie du fait d'une erreur detranslittération du genre de son nom) queShoho était un nouveau porte-avions encore inconnu, leRyūkaku, avec 84 appareils[22]. Un soldat japonais fait prisonnier lors de la bataille de Midway indiqua aux Américains la lecture correcte dukanji du porte-avions qui fut identifié comme un porte-avions léger[23]. Les Japonais n'avaient apparemment pas développé de noms de code pour plusieurs îles desLouisiades et transmettaient donc le nom des îles enkatakana sans les crypter, ce qui facilita la tâche des casseurs de code américains[24]. SelonParker 1994,p. 22-23, le généralDouglas MacArthur refusa de croire les rapports des services de renseignement concernant l'opérationMO et n'accepta l'idée que les Japonais allaient envahir Port Moresby que lorsqu'il survola les navires japonais approchant des Louisiades et de la Nouvelle-Guinée durant la première semaine du mois de mai[25].
↑McCarthy 1959 ne donne pas de chiffres exacts mais indique que 1 000 hommes, dont un bataillon d'infanterie, se trouvaient à Port Moresby en décembre 1941 et que deux autres bataillons arrivèrent le mois suivant.Willmott 1983 avance que 4 250 soldats furent déployés dans la ville le 3 janvier 1942 portant les effectifs de la garnison à trois bataillons infanterie, un d'artillerie et un de lutte anti-aérienne.
↑Fletcher détacha les destroyersUSS Anderson etUSS Sims pour localiser les sous-marins. Les deux navires revinrent le lendemain (3 mai) sans les avoir repérés[41]. LeI-27 et leI-21 menèrent des missions de reconnaissance au large de Nouméa lors de l'opérationMO[42].
↑Goto ravitailla ses croiseurs avec lepétrolierIro près desîles Shortland le 5 mai. Comme Takagi passa dans les Salomon durant la nuit, les hydravions américains basés à Nouméa ne le repérèrent pas[21]. Le pétrolier de Takagi était leToho Maru[21].
↑Le groupe de Fitch était appelé la TF 17,5 et comprenait quatre destroyers et les porte-avions ; le groupe de Grace fut renommé TF 17,3 et le reste des croiseurs et des destroyers (USSMinneapolis, USSNew Orleans, USSAstoria, USSChester, USSPortland et cinq destroyers du premier escadron de destroyers) fut placé sous le commandement ducontre-amiralThomas C. Kinkaid au sein de la TF 17,2[56].
↑À ce moment, la TF 17 avait 128 avions opérationnels et l'amiral japonais Takagi en disposait de 111[65]. L'amiralShigeyoshi Inoue ordonna aux quatre sous-marins de se déployer plus au sud pour intercepter tout navire rentrant en Australie après la fin de la bataille[65].
↑Épave d'un appareil duShokaku s'étant écrasé sur lesRécifs indispensables le 7 mai et photographiée le 9 juin 1942. Les deux appareils de reconnaissance duShokaku qui étaient restés sur place pour essayer de localiser les navires américains n'avaient plus assez de carburant pour rentrer et ils amerrirent sur lesRécifs indispensables (voir photographie à droite). Les deux équipages furent secourus par un destroyer japonais le 7 mai, peut-être l'Ariake[74].
↑Schéma des impacts de bombes et de torpilles sur leShoho. LeSenshi Sōsho, le document historique officiel du ministère de la Guerre japonais, indique que les croiseurs se trouvaient à cette distance pour alerter le porte-avions de l'approche d'appareils ennemis et non pour offrir un soutien de DCA[77]. À ce moment de la guerre, la doctrine de défense des porte-avions japonais reposait sur la manœuvre et la protection de l'aviation et non sur la concentration des canons antiaériens des navires d'escorte[21].
↑Les renseignements américains de Pearl Harbor considéraient que les porte-avionsKaga etKasuga Maru (Taiho) pourraient être impliqués dans l'opérationMO[80].
↑L'USSTippecanoe avait été envoyé àÉfaté pour distribuer son pétrole à des navires d'un convoi de ravitaillement. Un autre pétrolier, l'USSE. J. Henry, était dans lesFidji et donc à plusieurs jours de la zone des combats[90].
↑Fletcher envisagea de lancer une attaque aérienne nocturne ou d'envoyer ses croiseurs et ses destroyers contre les navires de Takagi, mais il décida de préserver ses forces pour la bataille du lendemain[93]. Durant la nuit, trois bombardiers-torpilleurs japonais cherchèrent la flotte de Crace mais ne parvinrent pas à la localiser[94].
↑Fletcher avait initialement proposé de renvoyer l'USS Lexington au port pour qu'il soit réparé et de transférer ses appareils sur l'USS Yorktown et continuer le combat, mais le message de14 h 22 le fit changer d'avis. Plusieurs appareils américains avaient apparemment repéré leZuikaku à deux reprises sans réaliser qu'il s'agissait du même navire[112].
↑La force d'invasion de l'opérationRY comprenait un croiseur léger, un mouilleur de mines, deux destroyers et deux transports[21]. Les croiseurs et les destroyers de Takagi fournirent une certaine couverture au nord. Banaba et Nauru furent par la suiteoccupés sans opposition les 25 et 26 août par les Japonais qui y restèrent jusqu'à la fin de la guerre[63]. L'USSYorktown se ravitailla auprès ducroiseur auxiliaireHMAS Kanimbla le 18 mai[120]. Les premiers rapports des services de renseignement concernant l'imminente opération de Yamamoto indiquaient une attaque contreOahu, mais vers le 17 mai, Midway devint la cible probable des Japonais[121].
↑LeShokaku faillit chavirer car il naviguait à vitesse maximale lors de son retour au Japon pour éviter les attaques des sous-marins américains, mais cette grande vitesse fit entrer de l'eau dans la proue endommagée. Quatre sous-marins, l'USS Gar, l'USS Greenling, l'USSTautog et l'USS Grampus furent stationnés au large de Truk et quatre de plus, l'USS Drum, l'USS Grenadier, l'USS Triton et l'USS Pollack entre Truk et le Japon. L'USSTriton repéra un porte-avions, qu'il supposait être leShokaku, à 6 100 m mais fut incapable de se rapprocher et d'ouvrir le feu[123]. Tully avance que leShokaku fut rejoint par les destroyersKuroshio,Oyashio etHayashio le 12 mai dans lamer des Philippines et leUshio et leYugure furent déployés pour escorter leZuikaku à partir de Truk.
↑Les Japonais pensaient néanmoins qu'ils avaient coulé lesister-ship de l'USSLexington, l'USS Saratoga.
↑Article duChicago Sun Times, 18 (?) juin 1942,Chicagoan B-17 pilot, William B. Campbell : Reported out of Melbourne, Australia (Ce serait plutôt William Haddock Campbell, un pilote de B-17 de l'United States Army Air Forces)
(en)Samuel EliotMorison,Coral Sea, Midway and Submarine Actions, May 1942-August 1942, vol. 4 of History of United States Naval Operations in World War II, Champaign, IL, University of Illinois Press,(ISBN978-0-252-06995-6)
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