| Date | 458 |
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| Lieu | Près deSinuessa, enCampanie (actuelleItalie) |
| Issue | Victoire romaine |
| Sersaon | Majorien |
| Au moins plusieurs milliers | Au moins plusieurs milliers |
| Inconnues | Inconnues |
Déclin de l'Empire romain d'Occident
Batailles
Labataille de Sinuessa s'est déroulée dans le cadre d'une expédition duroyaume vandale d'Afrique dirigée parGenséric contre l'Empire romain d'occident. Le but de l'opération était de faire du butin.
Depuis qu'ils se sontemparés deCarthage en 439, lesVandales organisent de multiplesrazzias sur les côtes et les îles méditerranéennes. En 455, ils sont assez puissants pours'emparer de Rome et la piller méthodiquement pendant quinze jours.
En 458, une flotte nombreuse, chargée deVandales et de « Maures »[note 1], c'est-à-dire deBerbères, attaque laCampanie. Elle est commandée par le beau-frère deGenséric.Jean Savaron etJacques Sirmond ont identifié ce chef vandale àSersaon, queVictor de Vita donne comme un beau-frère (cognato) de Genséric[1].
Les Maures débarquent entre leVolturno et leGarigliano et pillent les environs deSinuessa pendant que le« gras Vandale, assis sur les bancs de ses galères, attend le butin qu'il a ordonné à son captif [le Maure] de saisir et de lui amener »[2],[3]. Pour protéger les côtes italiennes des pirates, l'empereurMajorien, retenu enGaule[4], avait fait disposer des corps de troupes, qui de poste en poste pouvaient facilement se réunir et défendre l'endroit attaqué. À l'approche des pillards, un corps nombreux de soldats romains se trouve bientôt rassemblé près de Sinuessa. Ils fondent sur les Berbères et les Vandales, chargés de butin, et leur ayant coupé le retour vers la mer, ils les chassent vers la montagne, probablement leMonte Massico (it). Les Vandales sortent alors de leurs vaisseaux pour secourir les Berbères. Il se livre un combat sanglant, où les pillards sont défaits et forcés de regagner la mer en désordre, laissant sur le champ de bataille leur chef percé de coups.
« Aussitôt que le Vandale tourne ses armes et prend la fuite, le carnage succède au combat. Les ennemis tombent en foule dans la plaine ; au milieu de la déroute, le plus lâche se défend avec autant de courage que le plus vaillant guerrier. Pâle de frayeur, le cavalier [vandale] se précipite dans la mer, dépasse les navires, puis ensuite, du sein des flots, regagne honteusement une barque […] Les ennemis chassés, on se hâte de parcourir ce vaste champ de bataille. On voyait là, sous les monceaux de morts, quel avait été le courage des deux partis. Tous tes guerriers,Majorien, étaient frappés à la poitrine, tous les ennemis étaient percés par derrière. C'est ce que crient assez haut les blessures de ce chef des brigands, qui avait épousé, dit-on, la sœur de l'avareGenséric ; enseveli dans la poussière, les cheveux arrachés, il porte encore les marques flétrissantes de sa honteuse fuite… »
— Sidoine Apollinaire,Panégyrique prononcé en l'honneur de Julius Valerius Majorianus Augustus[5]
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Voulant mettre fin aux raids vandales, l'empereurMajorien décide d'aller attaquerGenséric enAfrique. Pour cela, il rassemblera dans la baie d'Alicante, enHispanie, une flotte pour envahir leroyaume vandale. L'expédition sera undésastre.