L'armée française, commandée par Napoléon III etPatrice de Mac Mahon, tente vainement de lever lesiège de Metz, mais elle est interceptée par l'armée prussienne stationnée en Meuse, et défaite à labataille de Beaumont. L'armée de la Meuse et la Troisième Armée Prussienne duFeld-MarschallHelmuth von Moltke, accompagné par le roi Guillaume de Prusse et lechancelierOtto von Bismarck, font jonction et encerclent les restes de l'armée française à Sedan. Mac Mahon avait été blessé durant les affrontements et le commandement avait été assuré parAuguste-Alexandre Ducrot.
Après les défaites subies en Alsace le àWissembourg et à labataille de Reichshoffen le 6 août, le maréchal de Mac-Mahon reconstitue une armée composée de quatre corps d'armée[1] (dite armée du camp deChâlons[2]) pour protéger Paris. L'armée du Rhin commandée par le maréchalBazaine s'efforce aussi de rejoindre le camp de Châlons afin d'unir ses forces avec celles de Mac-Mahon. Malgré la victoire à labataille de Mars-la-Tour au sud de Metz le 16 août[3], Bazaine n'exploite pas son avantage sur laIIe armée prussienne duprince Frédéric-Charles, neveu du roi de Prusse, pour lui donner le coup de grâce ou alors se replier en ordre sur Châlons. Au contraire Bazaine se laisse couper la route de retraite de Verdun et de Châlons préférant reconstituer ses forces en vivres et munitions sur le flanc ouest de lacitadelle de Metz[4].Helmuth Karl Bernhard von Moltke, chef dugrand état-major général de l'armée prussienne, profite de ce répit et renforce laIIe armée par laIre armée du généralSteinmetz et celles-ci vont à la suite de labataille de Saint-Privat le 18 août, contraindre l'armée du Rhin à se replier sur Metz. L'action combinée des deux armées prussiennes a pour effet d'encercler celle de Bazaine dans la citadelle de Metz, le 20 août.
Le 21 août, l'armée Mac-Mahon se dirige vers Reims, le camp de Châlons est incendié pour éviter qu'il ne tombe aux mains des Allemands. À Reims, au camp de Courcelles, Mac-Mahon complète ses effectifs, réorganise son armée et se prépare à défendre la capitale. Mais il reçoit l'ordre de secourir l'armée du maréchal Bazaine assiégée àMetz par lesIre etIIe armées allemandes. Le 23 août, la régente et le conseil des ministres ordonnent àMac-Mahon d'aller secourir Bazaine. Mais Helmuth Karl Bernhard von Moltke est renseigné de l'objectif de Mac-Mahon par la presse[5],[6].
Le 27 août, Mac-Mahon décide ainsi de renoncer à sauver Bazaine. Mais à Paris la régente et le conseil des ministres lui ordonnent encore de secourir Bazaine, en lui affirmant que les troupes prussiennes sont à 48 heures de marche, alors qu'elles le talonnent. Mac-Mahon reprend l'option d'aller sur Metz et de passer laMeuse vers le secteur deStenay, mais à force de tergiverser sous la pression des autorités et sous l'action combinée des deux armées des princes allemands, la situation de son corps d'armée se fragilise. Le corps d'armée français remonte de plus en plus au nord et risque de se voir acculer à la frontière franco-belge. En effet, l'armée de Châlons commence par être harcelée par les avant-gardes de laIIIe armée prussienne àBuzancy le 27, àNouart etBelval-Bois-des-Dames ainsi queStonne le 29, qui à chaque fois retarde la progression de l'armée de Châlons[5].
Helmuth von Moltke, chef du Grand État-Major général de l'Armée prussienne.
Les troupes françaises comptent unearmée d'environ 120 000 hommes[8] répartis en quatre corps d'armée (1er,5e,7e et12e), relativement liés entre eux dans l'espace deSedan. Le commandement des troupes françaises dépend d'abord du maréchalMac-Mahon. Mais celui-ci est blessé dès le début de la bataille sur une colline du village deBalan, alors qu'il observait le déroulement des combats surBazeilles. Le généralDucrot le remplace, mais il est obligé de s'effacer devant le généralde Wimpffen, plus ancien en grade et muni d'un ordre du ministre le désignant en cas d'empêchement deMac-Mahon. Cette succession de commandants en chef est à l'origine d'ordres, de contrordres et de tergiversations sur la stratégie.Napoléon III est avec l'armée de Mac-Mahon àSedan, mais ne se mêle pas des opérations militaires[9].
L’après-midi du 31 août, les Allemands commencent à encercler Sedan ; l’armée du prince héritier de Prusse occupe Frénois et Donchéry à l’ouest ; celle du prince royal de Saxe attaque parDaigny pour déboucher sur le plateau d'Illy et le bois de la Garenne[11]. Le général Ducrot conseille plutôt au maréchal de concentrer toutes les troupes au nord de Sedan adossé à la frontière, sur le plateau d’Illy, ce qui permettrait de filer sur Mézières si les Prussiens venaient à encercler Sedan, coupant toute possibilité de retraite. Mais très mal renseigné sur les forces prussiennes, Mac-Mahon l’écoute d’une oreille distraite : « Nous ne sommes pas ici pour nous éterniser. » L’Empereur pourrait aussi se retirer sur Mézières tant que la route est libre ; il y serait en sûreté et pourrait revenir activer la défense de Paris ou traiter de la paix avec l’ennemi.
Dans le village se déroulent alors des combats acharnés, maison par maison. Se battant à un contre dix, les marsouins commencent à être submergés. Ils manquent de munitions, plient sous les obus percutants et la chaleur des incendies. De nombreux civils prennent part aux combats. Désormais coupés de leurs lignes, les troupes françaises cèdent peu à peu le village qui est presque complètement détruit. Des maisons ont servi de bases de défense ; ces combats épiques et acharnés seront plus tard symbolisés par l'épisode de la résistance héroïque dans laMaison de la dernière cartouche[14].
La bataille tourne au désastre, car l'armée prussienne du prince héritier Frédéric de Prusse traverse la Meuse àDonchery, au sud-ouest de Sedan, afin de réaliser la jonction avec les corps armées du princeAlbert de Saxe venus deBeaumont après la bataille. Malgré tout, Wimpffen a réussi à avancer de quelques kilomètres lorsque, sur ses arrières, déferle une marée humaine. À deux heures, sur le plateau d'Illy, sur le flanc nord-ouest de la citadelle de Sedan, les deux armées allemandes ont effectué leur jonction : la boucle est bouclée. Non seulement l'hypothétique fuite vers Mézières ou la Belgique initiée par Ducrot avant l’arrivée intempestive deWimpffen n’est plus possible, mais l’ennemi a enfoncé un coin entre le corps d’armée de Douay et celui de Ducrot. Privés de leurs réserves, les deux chefs de corps tentent de jeter dans la brèche, pêle-mêle, tout ce qu’ils ont pu rallier, mais en vain. Malgré quatre charges[15],[16] des cavaliers dugénéral Margueritte[17], aussi désespérées que courageuses, les forces françaises ne peuvent rompre l'encerclement du plateau d'Illy. Là était la seule possibilité pour l'armée française de s'échapper pour rejoindre Mézières. Le roi de Prusse observant les chasseurs d'Afrique depuis son point de vue du village deFrénois se serait exclamé : « Ah, quels braves soldats ! » (en allemand, Ach ! Die tapferen Leute)[18],[19].
Encerclée et complètement désorganisée, l'armée française reflue en désordre à l'intérieur de la ville citadelle de Sedan. Alors, de toutes parts, c’est un flot épouvanté d’hommes, de chevaux, de chariots, de canons, qui reflue vers Sedan, comme si, derrière les vieux remparts se trouvait le salut. Fantassins, cavaliers, équipages du train, voitures d’ambulance, fourgons de toute sorte se mettent à converger vers le centre de Sedan, se mêlant, s’étouffant, s’écrasant sur les ponts-levis. Les obus allemands tombent, éclatent et font des vides. En sept ou huit endroits, la ville se met à flamber. Les soldats se disputent les abris et menacent les officiers. La plupart des généraux se regroupent autour de l’Empereur à la sous-préfecture. Leurs soldats, exténués, ne sont plus en état de résister. Tous lui disent que la lutte est devenue sans espoir. Tous, sauf un, Wimpffen, toujours en train de rallier des hommes sur la route de Bazeilles. Alors Napoléon III se ressaisit. Et il est peut-être le seul à pouvoir jouer une dernière carte : rencontrer en tête-à-tête le roi Guillaume de Prusse – qu’il a reçu trois ans auparavant aux Tuileries à l’occasion de l’Exposition universelle -, tenter de le fléchir, d’arrêter l’effusion de sang et d’épargner l’honneur de ses généraux. Peut-être, en se constituant lui-même prisonnier, obtiendra-t-il un sauf-conduit pour ses troupes en France ou en Belgique après avoir déposé les armes ? Et l’Empereur donne l’ordre de hisser le drapeau blanc sur la citadelle pour demander un armistice. Le général Faure, chef d’état-major, estimant n’avoir à obéir qu’àWimpffen, fait retirer le drapeau. L’Empereur insiste et le fait hisser à nouveau, cette fois pour de bon[20].
À 16 heures 30, le roi de Prusse envoie un officier à l'entrée sud de la citadelle (porte de Torcy). Ce dernier est conduit à la sous-préfecture de Sedan et présenté, à sa grande surprise, à l'empereur, dont la présence à Sedan n'était pas connue des Allemands. Napoléon III écrit une lettre au roi de Prusse: « Monsieur mon frère, n’ayant pu mourir au milieu de mes troupes, il ne me reste qu’à remettre mon épée entre vos mains. »[21]. À 18 heures, legénéral Reille remet la lettre de l'empereur à Guillaume qui se trouve toujours sur les hauteurs deFrénois[21]. Après délibération, les vainqueurs acceptent la reddition de l'armée française et demandent à l'empereur de désigner un de ses officiers pour traiter de la capitulation. Le roi de Prusse désigne son commandant en chefvon Moltke, puis se retire sur le village deVendresse, au sud de Sedan. En début de soirée, le général deWimpffen, plénipotentiaire désigné par l'empereur, se rend à l'état-major allemand à Donchery au sud-ouest de Sedan. Il veut négocier maisvon Moltke, accompagné du chancelierOtto von Bismarck, exige une capitulation sans condition[22].
Napoléon III en conversation avec Bismarck à Donchery, le.
Le, vers8 h, l'empereur quitte Sedan, car il veut s'entretenir avec le roi de Prusse. Il se rend au bourg deDonchery, par la route impériale menant àMézières, pensant que le roi Guillaume s'y trouve. Prévenu,Bismarck vient à sa rencontre à l'entrée du village. Une entrevue a lieu dans la maison d'un tisserand sur le bord de la route[23]. Se doutant que l'empereur veut tenter d'adoucir les conditions de la capitulation, le ministre du roi de Prusse refuse que Napoléon III rencontre Guillaume àVendresse. Bismarck lui indique en outre que le roi ne le verra qu'après la signature de l'acte de reddition[21].
À10 h 30 du matin, l'empereur est conduit àFrénois auchâteau de Bellevue qui domine la Meuse et la ville de Sedan. C'est en ce lieu que les généraux en chef des deux camps signent une heure plus tard l'acte de reddition de l'armée française. Le roi de Prusse n'arrive sur les lieux que dans l'après-midi. L'empereur français, qui s'est couché, se relève et l'accueille. L'entretien entre les deux dirigeants est rapide, environ un quart d'heure, et ne change rien aux conditions de capitulation. Cet acte de capitulation précise que la place forte ainsi qu'armes, munitions, matériels, chevaux et drapeaux seront remis aux vainqueurs[22],[24] et que l'armée prisonnière sera conduite sur la presqu'île d'Iges, à l'ouest de Sedan. Les 83 000 officiers et soldats français rescapés seront ensuite internés en Allemagne. L’armée de Mac Mahon livre en outre les 6 000 chevaux et les 419 canons qui lui restent. Les Allemands vont pouvoir les retourner contre d’autres soldats français. Le généralWimpffen et l’empereur Napoléon III obtiennent cependant trois concessions. Les officiers qui donneront leur parole de ne plus combattre les Allemands pendant la durée de la guerre sont libérés sur parole ; ils seront 550 à profiter de l’aubaine ; ceux qui, au contraire, ne veulent pas abandonner leurs hommes conserveront armes et effets personnels. Enfin, l’Empereur sera détenu àCassel, auchâteau Wilhelmshöhe[22].
Sedan et le camp de la misère sur carte contemporaine.
Le3 septembre, environ 80 000 hommes sont conduits sur la presqu'île d'Iges et parqués pratiquement sans abris et sans vivres. Cet endroit bordé par une boucle du fleuve Meuse et un canal, et d'une superficie de plusieurs centaines d'hectares, devient alors une véritable prison à ciel ouvert, pouvant être facilement gardé par les armées des États allemands.
Beaucoup de soldats vont mourir de faim ou de maladies, tant les conditions sont épouvantables. Selon le témoignage dugénéral Lebrun, les militaires bavarois, durement éprouvés à Bazeilles, se distinguent par leur cruauté et les humiliations qu'ils imposent aux soldats français. Les conditions climatiques sont aussi exécrables, la pluie tombe à torrents pendant plusieurs jours et engendre un véritable bourbier qui éprouve physiquement et psychiquement les prisonniers.
Le manque de vivres est à l'origine de nombreux cas d'indiscipline et d'évasion parmi les prisonniers. Les soldats sont déguenillés, couverts de boue, ils errent par bandes à la recherche de nourriture, se disputant avec force la moindre pitance qui leur parvient. Les sentinelles allemandes postées autour de la boucle de la Meuse exhibent cyniquement leurs vivres et tirent sans pitié sur les prisonniers qui tentent de s'évader, mais beaucoup réussissent néanmoins à s'échapper et la plupart vont se réfugier en Belgique toute proche.
Aux averses, succède un soleil de plomb, la chaleur accablante n'arrange pas les conditions des prisonniers. Tous les matins jusqu'à l'évacuation de ce camp de détention improvisé, les morts se ramassent par centaines, beaucoup d'hommes tombent malades dedysenterie en buvant l'eau de la Meuse chargée de cadavres en putréfaction.
Les chevaux parqués avec les prisonniers souffrent eux aussi de la faim et sont détachés, leurs instincts grégaires les font se regrouper par bandes à la recherche du moindre brin d'herbe et de feuillages. Livrés à eux-mêmes comme les soldats, les équidés errent en hennissant et les galopades sont de véritables tempêtes équestres qui, parfois se ruent sur les endroits où se regroupent les détenus, ce qui donne à ce lieu une vision encore plus apocalyptique. Des prisonniers capturent des chevaux pour les dépecer, se servant des caissons et des chariots, voire de selles en cuir, pour faire du feu. Certains se servent de cuirasses pour ustensiles de cuisine, mais le manque de sel et l'eau impure rend la viande infecte.
Progressivement, le camp est évacué, les prisonniers sont internés en Allemagne, les blessés et les malades évacués dans les hôpitaux. Ce lieu, baptisé par la suite « camp de la misère », fait l'objet de reportages de journaux et de témoignages de prisonniers[25].
Le 4 septembre, malgré l'opposition du corps législatif et sous la pression des Parisiens en colère,Léon Gambetta annonce la déchéance de l'empereur. Un peu plus tard, à l'Hôtel de Ville, en compagnie deJules Ferry, deJules Favre et d'autres députés, ilproclame la République. Un gouvernement de défense nationale est instauré, composé de 11 députés de Paris. Malgré le désastre de Sedan, et alors que Bazaine est enfermé dans Metz, le gouvernement refuse la défaite et reconstitue une armée, mais dès le 20 septembre Paris est assiégée. Quelques batailles victorieuses de l'armée d'Orléans viennent donner raison au gouvernement, maisBazaine se rend, libérant des troupes allemandes qui s'ajoutent aux forces ayant vaincu à Sedan. Les Français sont définitivement battus après la fin duSiège de Paris, le 28 janvier 1871. Un armistice général est signé auchâteau de Versailles. Guillaume est proclamé Empereur dudeuxième Reich allemand.Otto von Bismarck a pu réaliser l'union des États allemands comme il le souhaitait avant les hostilités.
La défaite de Sedan a donc pour conséquence la fin d'un empire et la naissance d'une nation qui va dominer durablement l'Europe. Untraité de paix, signé à Francfort le 10 mai 1871, ampute la France de l'Alsace sauf Belfort, d'unepartie de la Lorraine et des Vosges. Une somme de cinq milliards de francs or est demandée à titre de dommages de guerre. Les armées allemandes se retirent progressivement des 21 départements qu'elles occupaient au fur et à mesure des versements. En septembre 1873, les Allemands évacuent complètement le territoire après versement du solde de la dette. Ce traité engendrera un désir de revanche chez les Français, qui n'auront de cesse de vouloir récupérer les territoires perdus. Une émission de la chaîne de télévision franco-allemandeArte, le 22 novembre 2006, émit l'hypothèse que cette guerre fut la « mère » des deux guerres mondiales duXXe siècle.
La défaite de Sedan a été un révélateur. La France a certes réalisé la révolution industrielle, mais les stratèges militaires n'ont pas su intégrer les évolutions du modernisme. Trop sûrs d'eux, les officiers se reposaient sur les succès passés :Conquête de l'Algérie (guerre coloniale),Sébastopol,Solférino,Magenta. Ils n'ont pas retenu les enseignements de la victoire de laPrusse sur l'Autriche àSadowa. Certes, les armées françaises ont enregistré quelques succès avant Sedan, mais ils ont été mal exploités. Si quelques autres suivront Sedan, la capitulation de Bazaine va permettre le déferlement allemand sur tout le nord de la France. La défaite, en précipitant le changement de régime et en plongeant le pays dans une quasi guerre civile (La Commune), conduit à prendre véritablement conscience des insuffisances : laIIIe République va réorganiser son armée, la moderniser, imposer le service militaire obligatoire et stabiliser ses institutions.
Le2 septembre, jour de la capitulation française, devintfête nationale (jour de Sedan, « Sedantag ») dans l'Empire allemand et fut célébré jusqu'en1918. Aujourd'hui, dans de nombreuses villes allemandes, desrues de Sedan (Sedan Strasse) rappellent cette victoire.
Au cours des deux guerres suivantes, Sedan sera encore siège de batailles : en août 1914 avec labataille des frontières, mais surtout le 13 mai 1940, quand laWehrmacht réussit la décisivepercée de Sedan, prélude d'une défaite française encore plus humiliante. Cette ville, qui engendra laIIIe République, fut aussi 70 ans plus tard à l'origine de son agonie.
Outre les nombreux lieux de mémoire disséminés autour de Sedan, les conséquences vont être très importantes pour l'anciennePrincipauté de Sedan, protestante et indépendante, à cette époque très prospère économiquement mais engoncée dans ses remparts[26].
Sur110 hectares de superficie communale, les 14 000 à 15 000 habitants et les industries que comptait Sedan devaient se serrer sur18 hectares. La défaite va précipiter le déclassement de la place forte. Dès le 31 mars 1871, en pleine occupation allemande, le conseil municipal fait la demande de déclassement pour permettre l'extension de la ville. Le 3 août 1875, la place forte de Sedan est déclassée par les députés au vu du rapport dumaire de Sedan. Seul lechâteau de Sedan et les casernes militaires sont conservés. L'État cède à la ville de nombreux bastions et bâtiments militaires et apporte son aide matérielle et financière. Le 27 avril 1877, le conseil municipal adopte le plan d'agrandissement et le chantier d'extension démarre. Des travaux vont être entrepris, permettant à la ville de s'étendre : démolition de bastions monumentaux, comblement de canaux, déviation du cours de la Meuse, suivi de la construction de bâtiments (lycée, gare, marché couvert), d'un pont, de l'ouverture d'avenues et de places. Les travaux se termineront sept ans plus tard. Le 18 août 1884 a lieu l'inauguration de la ville nouvelle. Un photographe,François Willème, a pris des clichés des travaux à la demande d'Auguste Philippoteaux, député-maire de Sedan, et de l'architecte Édouard Depaquit[26].
↑a etbPierre Congar, Jean Lecaillon et Jacques Rousseau,Sedan et le pays sedanais, vingt siècles d’histoire, Éditions F.E.R.N.,, 577 p.,p. 501
↑Au Corps législatif, un député a déclaré que « le général qui abandonnerait son frère d’armes serait maudit de la patrie » etLe Temps a repris cette information en ajoutant que Mac-Mahon, au lieu de revenir défendre Paris, « avait pris la résolution soudaine de courir au secours de Bazaine »
↑a etbPierre Congar, Jean Lecaillon et Jacques Rousseau,Sedan et le pays sedanais, vingt siècles d’histoire, Éditions F.E.R.N.,, 577 p.,p. 502-503
↑L'Empereur s'est dessaisi du commandement militaire le 12 août au profit de Bazaine, lequel, s’étant entretemps laissé encercler à Metz, ne commande plus qu’à sa propre armée. En outre Louis Napoléon a abdiqué de ses pouvoirs civils en quittant Saint-Cloud pour accompagner l'armée de Châlons et les a abandonnés à Eugénie, nommée régente ; à telle enseigne qu’elle ne lui a pas demandé son avis pour remplacer le gouvernement Ollivier par un ministère à sa dévotion.
↑Alain Frèrejean, article publié dans le numéro spécial 58 de la revue Historia.
↑ab etcPierre Congar, Jean Lecaillon et Jacques Rousseau,Sedan et le pays sedanais, vingt siècles d’histoire, Éditions F.E.R.N.,, 577 p.,p. 504
↑Gravement blessé par un projectile qui lui a traversé les joues, le général Margueritte décédera dans un hôpital belge quelques jours plus tard.
↑Pierre Congar, Jean Lecaillon et Jacques Rousseau,Sedan et le pays sedanais, vingt siècles d’histoire, Éditions F.E.R.N.,, 577 p.,p. 511-514
↑"Leute" signifie "gens, hommes", et par conséquent, dans ce contexte, "soldats" ou "hommes".Le Mémorial commémoratif de ces charges des Chasseurs d'Afrique a été érigé àFloing en 1910. On le surnomme le « monument des braves gens », en référence à la traduction impropre de l'exclamation de Guillaume Ier.
↑Pierre Congar, Jean Lecaillon et Jacques Rousseau,Sedan et le pays sedanais, vingt siècles d’histoire, Éditions F.E.R.N.,, 577 p.,p. 515-516
↑ab etcPierre Congar, Jean Lecaillon et Jacques Rousseau,Sedan et le pays sedanais, vingt siècles d’histoire, Éditions F.E.R.N.,, 577 p.,p. 517
↑ab etcPierre Congar, Jean Lecaillon et Jacques Rousseau,Sedan et le pays sedanais, vingt siècles d’histoire, Éditions F.E.R.N.,, 577 p.,p. 518-519.
↑Cette maison existe toujours au bord de la D 764 à la sortie de Donchery, côté gauche en direction de Sedan, une pancarte indique « maison de l'entrevue, c'est une maison privée qui ne se visite pas ».
↑Philippe Seydoux,Gentilhommières et maisons fortes en Champagne : Marne et Ardennes, Paris, édition de la Morande,, 320 p.(ISBN2-902091-30-3), « Bellevue, à Sedan »,p. 196
↑Gérald Dardart,Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions, Ville de Glaire éditeur,(ISBN2844580165), « Le camp de la Misère »,p. 54-62.
↑a etbJacques Rousseau,Sedan ville nouvelle, Pole position communication-patrimoine ardennais.
Gérald Dardart, Glaire, Villette et Iges sur le boulevard des invasions, Ville de Glaire éditeur.
Alain Frèrejean, article publié dans le numéro spécial 58 de la revueHistoria.
Le roman d'Émile Zola,La Débâcle, décrit de façon romancée les prémices de la bataille de Sedan, la bataille et l'épisode du « camp de la misère ».
Le reportage deCamille Lemonnier,Sedan, relate les impressions de l'auteur parcourant le champ de bataille avec son cousinEugène Verdyen, peintre impressionniste : « une odeur de terre, de pourriture, de chlore et d'urine mêlés ». Cet ouvrage réaliste, publié en 1871, sera repris en 1881. sous le titreLes Charniers.Il fut admiré par J.K. Huysmans, Guy de Maupassant et Emile Zola, qui lui-même évoquera la bataille de Sedan dansLa Débâcle. L'ouvrage de Lemonnier a été réédité dans la Collection Espace Nord, Labor, Bruxelles, 2002.
Le Grand Livre de l'Histoire de France, éditions des Deux Coqs d'or.
De Wimpffen,Sedan, Librairie Internationale, 1872.
Il était une fois Frénois, « Guerres et Misères », 1991, Frénois animation et son groupe Racines, Service reprographique de la ville de Sedan.
François Roth,La guerre de 70.Paris : Fayard, 1990, 778 p.
Jacques Rousseau,Sedan ville nouvelle, Pole position communication-patrimoine ardennais.
Sur les mouvements des armées dans les jours précédant la bataille de Sedan, voirLa guerre franco-allemande et l'occupation en Argonne (1870-1873), Daniel HOCHEDEZ, Revue Horizons d'Argonne, publication du Centre d'études argonnais,no 87, juin 2010,http://centretudargonnais.org/HorizonArgonne87.pdfns
Theodor Fontane:Der Krieg gegen Frankreich 1870–1871. Gesamtausgabe in 3 Bänden, Verlag Rockstuhl, Bad Langensalza, Reprint 1873/1876/2004,(ISBN3-937135-25-1) (Band 1);(ISBN3-937135-26-X) (Band 2) und(ISBN3-937135-27-8) (Band 3).
Jan N. Lorenzen(de):1870 – Sedan ohne Legende. In: ders.:Die großen Schlachten. Mythen, Menschen, Schicksale. Campus Verlag, Frankfurt 2006,(ISBN3-593-38122-2), S. 141–184.