| Date | (19 floréal de l'anI) |
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| Lieu | Raismes Condé-sur-l'Escaut Saint-Amand-les-Eaux |
| Issue | Victoire des alliés |
| •Marquis de Dampierre | •Duc de Saxe-Cobourg-Saalfeld •Comte de Clerfayt •Duc d'York •Alexander von Knobelsdorff |
| 30 000 | 60 000 |
| 2 100 tués et blessés | de 600 à 900 tués et blessés |
Batailles
| Coordonnées | 50° 23′ 23″ nord, 3° 29′ 12″ est | |
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Labataille de Raismes, également connue sous le nom debataille de Condé oubataille de Saint-Amand, oppose, le (19 floréal de l'anI), l'armée républicaine dirigée par lemarquis de Dampierre à l'armée de la coalition commandée par lecuc de Saxe-Cobourg-Saalfeld durant laCampagne de Flandre lors de laguerre de la première coalition. Les Français tentent pour la deuxième fois de lever lesiège de Condé.
Le, les Alliés duprince Cobourg battent les Français à labataille de Neerwinden. Rapidement, les armées françaises se retirent desPays-Bas autrichiens et desRépublique néerlandaise et se rassemblent derrière la frontière française.
Le commandant français Charles François Dumouriez tenta brièvement d’utiliser l’armée pour renverser la Convention nationale. Le, après leputsch manquéDumouriez rejoint l'Autriche des Habsbourg avec plusieurs généraux dontLouis-Philippe,duc de Chartres etJean-Baptiste de Valence et en livrant aux Autrichiens leministre de la Guerre,Pierre Riel de Beurnonville.
Lorsque leMarquis de Dampierre était le commandantdu Quesnoy, il refusa de suivre le complot de Dumouriez, de sorte que le gouvernement français le choisit pour diriger les armées faisant face à laFlandre. Les forces françaises sont réorganisées enarmée du Nord sous le commandement de Dampierre et enarmée subordonnée des Ardennes sous le commandement deFrançois Joseph Drouot de Lamarche. L'armée du Nord contient les principales forces de campagne françaises. L’armée des Ardennes avait une force de campagne très faible, car elle était principalement répartie dans différentes garnisons.
Le, l’armée alliée avance pourassiéger la forteresse de Condé-sur-l'Escaut, tenue par une garnison française de 4 300 hommes. À la mi-mai, leprince Cobourg s'attendait à employer 92 000 soldats de la coalition, tandis que 5 000 renforts autrichiens et 8 000 renforts hessois supplémentaires arriveraient en juin. Une fois terminée, l’armée de Cobourg comptera 105 000 soldats, dont 55 000 Autrichiens, 15 000 Hollandais, 8 000 Prussiens, 12 000 Hanovriens, 8 000 Hessois et 7 200 Britanniques. Parmi ceux-ci, les soldats hanovriens et hessois étaient payés par la Grande-Bretagne. Tout en bloquantCondé, Cobourg prévoit d’assiéger Valenciennes avec 52 000 hommes, laissant 40 000 hommes couvrir la frontière entreMaubeuge etOstende. Après lachute de Valenciennes, Cobourg promet d'aider àcapturer Dunkerque, qui est importante pour le gouvernement britannique.
Le, l'armée de Dampierre réoccupe lecamp deFamars près deValenciennes et déploie 10 000 hommes sur son flanc droit sous les ordres deLouis-Auguste Jouvenel des Ursins d'Harville entreMaubeuge etPhilippeville, 10 000 hommes sur son flanc gauche sous les ordres d'Antoine Collier, comte de La Marlière dans un camp retranché àCassel, et 30 000 soldats du corps principal au camp de Famars. Certaines troupes du corps principal tenaient une position fortifiée àAnzin au nord-ouest de Valenciennes. En outre, 5 000 hommes sont postés àHasnon,Nomain etOrchies, couvrant la brèche entreLille etFamars. D'autres soldats étaient engarnison àDunkerque,Lille,Condé,Valenciennes etLe Quesnoy, et n’étaient pas disponibles pour les opérations sur le terrain.
Le, l'armée de Cobourg couvre lesiège de Condé avec ses composantes réparties comme suit. Sur son flanc droit, 6 000 Hollandais et 3 000Impériaux sous le commandement deGuillaume V,prince d'Orange se trouvent àFurnes,Ypres etMenin. Il y a également 2 500 Britanniques et le même nombre d'Austro-Prussiens sous le commandement deFrédéric d'York àTournai.Alexander von Knobelsdorff commande 8 000 Prussiens qui tiennent les villes deMaulde,Lecelles etSaint-Amand-les-Eaux sur laScarpe.François Sébastien de Croix de Clerfayt avec 12 000 hommes est àVicoigne et Raismes et couvre leblocus de Condé au sud. Le ducFrédéric-Eugène de Wurtemberg avec 10 000 hommes assiègela ville au nord. La principale armée deCobourg de 15 000 hommes se trouve au sud de Condé àOnnaing, avec un détachement àSaint-Saulve.Maximilien Anton Karl, comte Baillet de Latour se trouve à l'est avec 6 000 hommes àBettignies, observantMaubeuge, avec un détachement àBavay. L'hôte de Cobourg comptait environ 60 000 soldats.
Non seulement l'armée de Cobourg était numériquement supérieure à l'armée de Dampierre, mais les Alliés jouissaient d'une grande supériorité qualitative sur les Français. À la fin du mois d’avril, la cavalerie britannique et les Hanovriens n'avaient pas encore rejoint l'armée de Cobourg, mais ils approchaient. Les lignes alliées étaient bien retranchées. Cependant, il y avait des défauts dans la position de Cobourg : l'Escaut divisa l'armée de la coalition en deux, les défenses alliées couvraient une trop grande étendue et les lignes d’approvisionnement des différentes armées allaient dans des directions différentes. La ligne de communication britannique menait à l'ouest jusqu'à la Manche, la ligne néerlandaise se dirigeait vers le nord jusqu'àAnvers et la ligne autrichienne menait à l'est jusqu’àNamur. Le général autrichien,Friedrich Wilhelm, Fürst zu Hohenlohe-Kirchberg a également dirigé une armée impériale de 30 000 hommes qui couvraitNamur,Luxembourg etTrèves, mais cette force n'a pas été utilisée.
Le1er mai, les Français lancent un assaut le long du front allié deSaint-Saulve àSaint-Amand. Pour ajouter du poids à l'attaque, lemarquis de Dampierre emploie une partie des soldats ducomte de La Marlière sur la gauche et une partie de l'armée des Ardennes deLamarche sur sa droite. Sur la rive est de l'Escaut, une division française commandée parCharles Joseph de Nozières d'Envezin repousse d'abord lesavant-postes deRudolf Ritter von Otto (en).Joseph de Ferraris apparait avec des renforts autrichiens, stoppe l'avance et repousse les Français àValenciennes. Une deuxième colonne française commandée par Lamarche part deCurgies mais les soldats paniquent après avoir vu une importante force de cavalerie autrichienne commandée parWenzel Joseph von Colloredo (en) approcher. Les hommes de Lamarche s'enfuient vers leur camp derrière leruisseauRhonelle, poursuivis par les troupes de Colloredo.
Sur la rive ouest de l'Escaut,Clerfayt repousse facilement la colonne française deCharles Édouard Jennings de Kilmaine depuisAnzin. Sur le flanc gauche, la colonne de La Marlière, qui comprend 3 000 soldats amenés deLille, parvient à s'emparer deSaint-Amand et à repousser ses 4 000 défenseurs prussiens àMaulde. Leduc d'York mène alors les13st Foot Guards et le1nd Foot Guards pour aider à bloquer l'assaut de La Marlière. Ne sachant pas comment les autres colonnes attaquantes se comportaient, La Marlière se retire.
Durant cette journée les Français perdent de 2 000 hommes et quelques canons.
Malgré ce revers, les représentants en mission insistent pour que lemarquis de Dampierre tente à nouveau desauver Condé. L'attaque du exposa le flanc droit allié comme trop faible. En conséquence,Cobourg tire ses unités de flanc droit vers le centre et assigne leduc d'York pour défendreMaulde. Cette fois, Dampierre limite les attaques à l'est de l'Escaut à des démonstrations mineures, tout en concentrant son assaut principal contreClerfayt àRaismes et le duc d'York à Maulde etSaint-Amand.
Sur le flanc gauche, lecomte de La Marlière monte son attaque en trois colonnes. La colonne de droite commandée parCharles Joseph Leyris Desponchès attaqueVicoigne, la colonne centrale de La Marlière avance surSaint-Amand, et la colonne de gauche commandée parDominique Prosper de Chermont marche surRumegies. Dampierre lui-même mene une attaque frontale depuisAnzin contreRaismes et Vicoigne, et après avoir été repoussé quatre fois, finit par capturer la position de Raismes, à l'exception du village.
Les hommes deGabriel de Hédouville s'emparent d'une partie de Raismes, maisClerfayt rassemble des réserves et sous le commandement deFranz Xaver von Wenckheim les Français sont chassés du village. À ce moment-là, le marquis de Dampierre mène huit bataillons en avant, mais il est frappé par un boulet de canon qui lui arrache lajambe.Lamarche prend alors le commandement, mais voyant les troupes démoralisées après la chute de Dampierre, il ordonne la retraite. Cependant, la colonne du comte de La Marlière prendSaint-Amand, qui n’est plus occupée par les Prussiens.Dans un autre secteur, une des divisions du comte de La Marlière[Note 1] franchit laScarpe et avance sans être détectée à travers laforêt de Vicoigne. Ces troupes déploient une batterie d'artillerie où elles peuvent tirer sur le village deVicoigne et construisent uneredoute qui menaçait de rompre le lien entre les divisions de Clerfayt et deKnobelsdorff. Le duc d'York déplaça la brigade des gardes britanniques àNivelle, juste au nord de Saint-Amand, et promit de soutenir Knobelsdorff. À midi, le duc d'York met le1st Regiment of Foot Guards, le2nd Regiment of Foot Guards et le3rd Regiment of Foot Guards en mouvement vers les combats.
Un bataillon prussien et un bataillon autrichien avaient été vaincus par la batterie française dans les bois. Le duc d'York arrive sur les lieux avec les gardes britanniques à 5h00 du matin. La zone était fortement boisée, de sorte que le duc ne pouvait pas voir ce qui se passait. Sans informer les Britanniques de la présence des défenses françaises,Knobelsdorff ordonne au2nd Regiment of Foot Guards de se rendre dans les bois. Ce sera la première action desGardes contre la France républicaine. Le lieutenant-colonelLowther Pennington (en), commandant le 2nd Guards, lance ses hommes dans les bois et repousse les Français vers leurs retranchements. Cependant, poursuivant avec ses hommes au-delà des arbres, Pennington se heurte alors à un feu croisé féroce de mousqueterie et d'artillerie depuis les tranchées. Le duc d'York écrit :« Le colonel Pennington, sans aucun ordre, choisit d'attaquer la batterie, et quand il s'en approcha, il reçut la décharge de trois neuf livres chargés demitraille, qui fauchèrent les soldats anglais. Le major Wright, qui commandait quatre canons et n'était pas loin de lui, a déclaré qu’il n'était pas surpris des pertes subies par leColdstream car ils ont marché à travers le bois en ligne et en pas! ». Après avoir subi plus de 70 tués et blessés et sachant qu'ils n'étaient pas soutenus par les Prussiens, les gardes se replièrent. La présence d'infanterie enhabit rouge persuada La Marlière que ses ennemis avaient été renforcés et il ne fit plus aucun effort pour avancer.
Le,Clerfayt etKnobelsdorff prennent d’assaut les nouveaux retranchements français et capturent 600 hommes.
L'artillerie française s'échappe parce que les canons ont été retirés pendant la nuit.
Lemarquis de Dampierre meurt de ses blessures le même jour et est enterré dans uneredoute aucamp deFamars.Lamarche lui succède au commandement de l'armée du Nord, tandis queKilmaine prend le commandement de l'armée des Ardennes.
Le,La Marlière retire ses troupes àLille et il n'y a pas de poursuite alliée.
Un officier anonyme des gardes rapporte que les pertes françaises s'élèvent à près de 4 000 tués et blessés, les Autrichiens 500 et les Prussiens 300, tandis que le régiment desColdstream Guards perd 63 hommes tandis que l'auteur Robert Brown rapporte que la perte totale du régiment de 73 tués, blessés et disparus.John Fortescue rapporte que les pertes combinées autrichiennes et prussiennes sont de 800 officiers et soldats pour les 8 et 9 mai. Pour les combats du 8 mai,Digby Smith énumère 600 pertes alliées sur 60 000 soldats (qui n’ont pas tous été engagés) et 1 500 pertes françaises sur 30 000 engagés.
La mort a probablement sauvémarquis de Dampierre de laguillotine. Bien que loué par ses soldats, après sa mort, il est dénoncé àParis comme traître parGeorges Couthon. Lecomte de La Marlière est soupçonné etest guillotiné quelques mois plus tard.Condé se rend le. Après la bataille,Cobourg reçoit le renfort d'une brigade de cavalerie britannique et de quelques troupes hanovriennes. Il commencent alors à planifier l'investissement de Valenciennes, qui a abouti à labataille de Famars.