Pour les articles homonymes, voirBataille de Pavie.
| Date | |
|---|---|
| Lieu | Pavie,Lombardie |
| Issue | Victoire espagnole |
| 17 000 fantassins 6 500 cavaliers 53 canons | 19 000 fantassins 4 000 cavaliers 17 canons |
| 8 000 morts, blessés ou prisonniers[1] | 1500 morts ou blessés[1] |
| Coordonnées | 45° 11′ 51″ nord, 9° 09′ 54″ est | |
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La quatrièmebataille de Pavie qui se déroule le devantPavie enLombardie, oppose les troupes deCharles Quint à celles deFrançois Ier. L'armée de Charles Quint remporte la bataille etFrançoisIer est capturé et fait prisonnier. Cet événement décisif de lasixième guerre d'Italie (1521-1526) marque la défaite desrois de France dans leur tentative de domination duNord de l’Italie.

À la suite de l'échec des troupes impériales deCharles Quint enProvence en1523, le roi de France,FrançoisIer, suit les conseils de l'amiral Guillaume de Bonnivet qui veut reprendre leMilanais alors même que la France est isolée diplomatiquement. À l'inverse, ses conseillers, experts en stratégie militaire, commeLa Trémoille et lemaréchalde La Palice, conseillent au roi d'attendre avant de se lancer dans la conquête du duché de Milan.
Fin,Milan tombe aux mains des Français qui décident alors de poursuivre surPavie, l'ancienne capitale deLombardie, dont le siège commence le. Pendant le siège, les hommes du roi de France occupent et pillent les nombreux monastères et villages situés hors des murs dePavie[2]. Fin, des renforts impériaux commandés par un noble deBruxelles,Charles de Lannoy, premier conseiller de Charles Quint, se présentent devantPavie et chaque camp se retranche pendant près de trois semaines.
À l'image du chef de l'armée impériale, le FrançaisCharlesIII de Bourbon, ancienconnétable de France passé au service de Charles Quint, les armées n'ont pas d'unités nationales : on parlefrançais,espagnol,allemand etitalien dans les deux camps. Il n'y a pas d'uniformes et l'historienJean-Marie Le Gall parle d'« armées composites » et de« mosaïques ethniques »[3].FrançoisIer peut compter sur sa cavalerie lourde, des chevaliers français accompagnés chacun de plusieurs archers montés. Son infanterie est majoritairement composée de mercenaires : principalement despiquierssuisses, mais aussi deslansquenets allemands etflamands des « bandes noires ».
L'armée impériale s'appuie essentiellement sur son infanterie composée d'Espagnols et delansquenets allemands.
Les opposants ont recruté parmi les Italiens : deschevau-légers et des fantassins de toutes sortes, lesarquebusiers étant réputés.
Les effectifs des deux armées sont difficiles à chiffrer, surtout parce que les sources contemporaines divergent[4]. Au début de la campagne, le rapport de forces est favorable aux Français ; cela devient plus confus cinq mois plus tard.
Selon l'ambassadeur de Charles Quint àGênes,Lope de Soria, les troupes royales ont été affaiblies par l'occupation de l'Italie : les escarmouches ont décimé ses rangs et bon nombre de soldats ont été dispersés pour tenir les villes et les points stratégiques. L'hiver a encouragé les désertions. Comme leur engagement de trois mois est arrivé à son terme, plusieurs milliers de Suisses et deGrisons sont rentrés chez eux le[5].
Dans la nuit du au, les Impériaux ouvrent une brèche dans l'enceinte française et surprennent les assiégeants. Ils sont dirigés par Charles de Lannoy,Antonio de Leiva et, dans une moindre mesure, par l'ancienconnétableCharles de Bourbon. Ce dernier s'était illustré aux côtés deFrançoisIer lors de labataille de Marignan en1515, mais sa disgrâce, arrangée parGuillaume Gouffier seigneur de Bonnivet, l'avait fait changer de camp.
Sous le commandement du maître de l'artillerieGaliot de Genouillac[6], les canons français ouvrirent le feu avec une grande efficacité contre les carrés des piquierslansquenets qui subirent de lourdes pertes ; les sources rapportent des détails macabres sur l'effet mortel des tirs d'artillerie sur les rangs denses des mercenaires. Tandis que le bombardement s'abattait sur l'infanterie allemande, la forçant à se réfugier dans la dépression formée par le lit de la rivièreVernavola, empêchant toute avancée, la cavalerie légère française parvint à mettre hors de combat l'artillerie espagnole qui était encore en ligne.François Ier commit alors l'erreur de disperser ses forces. Pendant que les troupes impériales étaient dispersées par l'artillerie de Galiot de Genouillac dans le parc deMirabello, le roi décide d'aller « chercher l'ennemi ». Mais voulant charger avec sa cavalerie, il empêche la continuation du feu des canons[7].
À l'aube, malgré l'épais brouillard, il lance sa cavalerie lourde contre la cavalerie impériale positionnée à gauche de la formation.François Ier croyait probablement que l'infanterie ennemie, désormais désorganisée par son artillerie, serait bientôt balayée par ses mercenaires suisses et allemands, qui entre-temps avaient également repoussé une attaque de la cavalerie légère espagnole et voulaient donc maintenant, comme àMarignan, s'assurer le crédit principal de la victoire. Le roi de France, selon des schémas purement médiévaux, se plaçait devant ses chevaliers et tentait de gagner la bataille avec honneur et gloire.
En réalité François Ier lui-même avec toute la cavalerie lourde passa devant son artillerie, l'empêchant ainsi d'ouvrir le feu sur les formations impériales. La cavalerie française tomba contre l'avant-garde de la cavalerie impériale, qui fut battue et dispersée. Désormais certain de la victoire, le roi de France ordonna à ses chevaliers de s'arrêter et de reprendre leur souffle et, apparemment, se tournant versThomas de Foix-Lescun, qui chevauchait à ses côtés, déclara qu'il était désormais le « seigneur de Milan », mais, malgré ce premier succès, il s'expose à la contre-attaque ennemie.
La situation impériale était alors assez critique : leur front était immobilisé par la nombreuse artillerie française et par l'infanterie suisse et allemande du roi de France et menacé sur le flanc par la cavalerie ennemie, qui pouvait être renforcée par la réserve de400 hommes, cavalerie lourde sous le commandement deCharles IV d'Alençon qui n'avait pas encore participé aux combats.
Fernando de Avalos, constatant que la cavalerie française s'était avancée très en avant et avait perdu tout contact avec son infanterie, déplaça1 500 arquebusiers espagnols qui se rangèrent à l'abri d'une forêt le long de la rive gauche de la Vernavola et ouvrirent le feu sur le flanc droit de la cavalerie lourde française, avec des effets dévastateurs. Les chevaliers français subirent des pertes très élevées ; les survivants furent attaqués par la cavalerie légère impériale alors que l'infanterie se rapprochait pour achever la victoire. La fuite des Suisses et celle duduc d'Alençon contribuèrent au désastre. Tandis que ses meilleurs capitaines sont tués (La Trémoille[8],La Palice,Bonnivet), le roi, blessé, est fait prisonnier parLannoy et emmené à Madrid[7].
Face au danger, le même Bonnivet s'indignait à l'idée d'une retraite, proposée par les généraux les plus expérimentés ; il voulait épargner au roi la honte d'une fuite. Il fit dans le conseil une harangue queBrantôme a consignée[9] et emporta la décision du roi. Constatant ensuite les déplorables effets de son conseil et l'inutilité de ses efforts pour arracher son maître aux périls environnants, Bonnivet se précipita au milieu des bataillons ennemis et fut tué. Charles de Bourbon, voyant les restes sanglants de son adversaire, se serait écrié, en détournant les yeux :« Ah ! Malheureux ! Tu es cause de la perte de la France et de moi-même ! »[9].

La déroute est totale. Les Français perdent environ 10 000 hommes (dont 5 000 sont des mercenaires suisses)[10]. Une grande partie des cadres de l'armée, dont les maréchauxJacques II de Chabannes de La Palice etThomas de Foix, l'amiralGuillaume Gouffier de Bonnivet, le grand-écuyerGaleazzo Sanseverino, le grand-maîtreRené de Savoie sont tués dans la bataille, ainsi queLouis II de La Trémoille,François de Lorraine etRichard de la Pole.Clément Marot y aurait été blessé au bras[réf. nécessaire].
Plusieurs soldats sont crédités de la capture deFrançoisIer, en particulier le gentilhomme basque Juan de Urbieta auquel le roi se fait connaître, le français De la Mothe qui est proche du connétable de Bourbon, le vice-roi de NaplesCharles de Lannoy[11]. Mais également lecomtoisJean d'Andelot, premier écuyer de Charles Quint, qui sera blessé à la joue par le roi de France au cours de l’événement[12]. Un chevalier italien,César Hercolani, de la ville deForlì, sera surnommé levainqueur de Pavie.FrançoisIer est le troisième souverain français à être capturé sur un champ de bataille[13].
Le prisonnier royal est embarqué àVillefranche, près deNice, pour l'Espagne, où il est détenu par Charles Quint pendant un an en attendant le versement d'une rançon par la France et la signature d'un traité (traité de Madrid,) l'engageant à céder ou restituer leduché de Bourgogne et lecomté de Charolais, à abandonner la revendication de l'Artois et de laFlandre, enfin à renoncer à ses prétentions sur lapéninsule italienne. Libéré, il laisse sonépée à Charles Quint, mais ses deux fils ainés[14] âgés de 7 et6 ans restent détenus en Espagne. Ils sont relâchés en 1530 contre le versement de la rançon.
FrançoisIer reste« obnubilé par leMilanais », pour lequel il entre encoredeux fois en guerre[15].
Le billet du roi, transmis au lendemain de la terrible défaite, à sa mère, laduchesse d'Angoulême, devenue régente du royaume, a été réduit pour la postérité à quelques mots bien frappés mais ne correspondant pas à la réalité :
« Tout est perdu, fors l'honneur. »
Le véritable texte du billet était le suivant[16] :
« Madame, pour vous faire savoir comment se porte le reste de mon infortune, de toutes choses ne m'est demeuré que l'honneur et la vie qui est sauve. »

Une version romancée de la bataille de Pavie est présentée dans le livre1523-1526 : Le cataclysme par le Chroniqueur de la Tour[17].
Jean Giono a également raconté cet épisode dans son livreLe désastre de Pavie, 24 février 1525[18].
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