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Bataille de Madagascar

12° 16′ sud, 49° 17′ est
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Bataille de Madagascar
(opérationIronclad)
Description de cette image, également commentée ci-après
Soldats britanniques débarquant deLCA àTamatave en mai 1942.
Informations générales
Date au
LieuDiego-Suarez,Colonie de Madagascar
IssueVictoire alliée
Belligérants
Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni
Drapeau de la Rhodésie du SudRhodésie du Sud
Afrique orientale britannique
Drapeau de l'AustralieAustralie
Union d'Afrique du SudUnion d'Afrique du Sud
Drapeau de l'État français État français
Empire du Japon
Commandants
Drapeau du Royaume-UniRobert Sturges
Drapeau du Royaume-UniEdward Syfret
Drapeau de la FranceArmand Annet
Ishizaki Noboru
Forces en présence
10 000 -15 000
(forces terrestres)
8 000
(forces terrestres)
Japon : quatresous-marins, deuxsous-marins de poche
Pertes
  • 107 tués
  • 280 blessés
  • pertes totales : 620 hommes (avec les morts de maladies)
  • 150 tués
  • 500 blessés
  • 1 200 prisonniers dont 900 se rallient in fine à laFrance libre

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Données clés
Coordonnées12° 16′ sud, 49° 17′ est
Géolocalisation sur la carte :Madagascar
(Voir situation sur carte : Madagascar)
Bataille de Madagascar (opération Ironclad)
Bataille de Madagascar
(opérationIronclad)

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L'opérationIronclad (motanglais signifiant « cuirassé », « blindé »), appelée égalementbataille de Madagascar oubataille de Diego-Suarez, correspond à l'invasionbritannique du au de lacolonie française deMadagascar, alors sous l'autorité dugouvernement de Vichy.

Situation politique et diplomatique

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L’invasionbritannique de lacolonie française deMadagascar, alors sous l'autorité dugouvernement de Vichy, est une opération décidée sans avertir laFrance libre dugénéral de Gaulle. Craignant que l’Inde ne se retrouve isolée, les forces britanniques mènent le l’opérationIronclad, appelée également bataille de Madagascar ou bataille de Diego-Suarez.

Londres, en effet, ne veut pas reproduire les échecs des précédentes opérations menées conjointement avec la France libre contre les territoires français : l'opération de Dakar dans laquelle des Français de l'armée de Vichy, censés rallierCharles de Gaulle, ont au contraire tiré sur les Alliés et le semi-échec de lacampagne de Syrie dans laquelle les Britanniques, ayant réussi avec les forces françaises à chasser les autorités de Vichy et ayant pour but de s'installer àBeyrouth etDamas, s'étaient vus quelque peu remerciés et évincés de la région par les envoyés de De Gaulle.

La bataille de Madagascar sera ressentie très durement, tant par la France de Vichy que par la France Libre, chacune la considérant comme une agression britannique contre un territoire français, ce qui aura des conséquences sur l'attitude de chacune. C'est en ayant cette invasion à l'esprit qu'à laLibération, de Gaulle luttera pour préserver des Alliés l'indépendance nationale.

Préambule

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Au début de1942, les dirigeants des forces alliées pensent que les ports de Madagascar pourraient être utilisés par lesJaponais.

Par ailleurs, lesAllemands surveillent de près si le gouvernement de Vichy fait son possible pour maintenir le pays dans la neutralité.

Après la conquête de l'Asie du Sud-Est à la fin de février1942, le haut commandement japonais déplace son axe d’effort vers l’ouest, en particulier sur laBirmanie, oùRangoon a été occupée le. Les sous-marins de laflotte impériale japonaise se déplacent librement dans l'ensemble de l'océan Indien. Du au, les porte-avions japonais mènent unraid sur Ceylan, principalement les bases britanniques dans l'océan Indien en particulier surColombo,Trincomalee etBatticaloa, et des croiseurs écument le trafic commercial entre la Birmanie et l'Inde.

Ce raid conduit les Britanniques à replier leurs bâtiments les plus anciens sur leport Kilindini, près deMombasa, auKenya. Cependant, il ne saurait être question de laisser les Japonais, profitant de la faiblesse des forces de Vichy à Madagascar, comme c'était le cas l'année précédente enIndochine, menacer les lignes de communication alliées, en particulier affecter le ravitaillement de la8e armée (c'est le moment de l'offensive du généralRommel qui va l'amener au plus près du Nil). La flotte britannique d'Orient (Eastern Fleet) dispose alors de quatre cuirassés (anciens) et de deux porte-avions modernes, et la flotte de Méditerranée (Mediterranean Fleet) n'a plus aucun navire semblable opérationnel.

Les états-majors britanniques décident de lancer unassaut amphibie sur Madagascar, le plan étant connu sous le nom d'« opérationIronclad ». Les forces alliées s’appuient principalement sur laBritish Army et laRoyal Navy et sont commandées par le major-généralRobert Sturges desRoyal Marines.

Les forces alliées navales sont composées de plus de 50 navires, établis à partir de laForce H, de laHome Fleet et de la flotte britannique d'Orient, aux ordres du contre-amiralEdward Neville Syfret.

La flotte comprend l'Illustrious, son navire-jumeau l'Indomitable et le vieuxRamillies afin de couvrir le débarquement.

L’opérationIronclad

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Dans la nuit du, une puissante escadre, commandée par le contre-amiral Syfret, à bord du cuirasséRamillies, appuyée par les porte-avionsIllustrious etIndomitable, aux ordres du contre-amiral Boyd, arrive au large de labaie du Courrier face àDiego-Suarez.

La flotte britannique à l’ancre au large du port deDiego-Suarez.

Le, àh 10, des explosions de bombes et de torpilles détruisent les quelques bâtiments de guerre français qui se trouvaient dans le port de Diego-Suarez. Tous les avions et les navires de la base sont détruits à l'exception de l'aviso colonialD'Entrecasteaux.

Certains avions lâchent des tracts réclamant la reddition immédiate et inconditionnelle de l'île.

Les troupes britanniques débarquent dans la baie d’Ambararata et dans la baie Courrier, juste à l'ouest du grand port de Diego-Suarez, à la pointe nord de Madagascar. La garnison, sous le commandement du généralAlfred Guillemet et du capitaine de vaisseau Paul Maerten, d'environ 4 000 hommes, dont 800 Européens, réussit à contenir les assaillants durant toute la journée.

Le général Sturges, commandant des troupes de débarquement, demande au HMSRamillies d'éliminer led'Entrecasteaux dont le tir précis empêchait la progression à terre. Surclassé en puissance de feu, l'aviso doit s'échouer, mais ses canonniers continuent à riposter.

Pendant ce temps, une attaque de diversion est organisée à l'est. Sous le couvert de la nuit, ledestroyerAnthony se glisse à l'intérieur du port et y débarque un détachement de Royal Marines duRamillies. Ceux-ci s'infiltrent derrière les lignes françaises et s'emparent de plusieurs points stratégiques.

L'attaque principale est lancée au jour, le. Elle perce les défenses, et au bout de quelques heures, la dernière batterie côtière se rend.

Maquette de l'avisod'Entrecasteaux.Musée national de la Marine, Paris

Lesous-marin de 1,500 tonnesLe Héros, rappelé de l'escorte d'un convoi par le commandant Maerten, atteint la baie du Courrier mais y est attaqué par lacorvetteGenista, puis par des appareils de l'Illustrious. Il coule à 5 heures, le, et 27 membres de son équipage trouvent la mort. Un autre sous-marin de 1.500 tonnes, leMonge, est détruit le lendemain après avoir essayé de torpiller l’Indomitable.

Le, après de violents combats, les forces françaises se retirent vers le sud. Diego-Suarez est prise par les Britanniques.

Attaque des sous-marins japonais

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Les sous-marins japonaisI-10,I-16 etI-20 arrivent le, trois semaines après le débarquement[1]. LeI-18 n'arrive pas à l’heure, retardé et endommagé par unegrosse mer.

L'hydravion de reconnaissanceI-10 repère le HMSRamillies ancré dans le port deDiego-Suarez : l'avion ayant cependant été repéré, leRamillies se déplace. Toutefois, l'I-16 et l'I-20 parvinrent à lancer deuxsous-marins de poche de laclasse Kō-hyōteki, dont l'un réussit à entrer dans le port et tire deuxtorpilles, malgré lesgrenades anti-sous-marines lancées par deuxcorvettes.

Une torpille endommagea gravement le HMSRamillies, tandis que la seconde coulait le pétrolier britanniqueFidélité, qui fut renfloué plus tard.

LeRamillies sera ensuite réparé àDurban puisPlymouth.

Leur sous-marin de poche (M-20b) échoué à Nosy Antaly Kely, le lieutenant Saburo Akieda et le maître Masami Takemoto se dirigent vers l'intérieur des terres, près duCap d'Ambre, pour se cacher. Ils sont toutefois repérés en tentant d'acheter de la nourriture dans un village et tués trois jours plus tard dans une fusillade contre des Royal Marines.

Le deuxième sous-marin de poche (M-16b) se perd en mer, et le corps de l'un de ses membres d'équipage est retrouvé le lendemain.

La bataille de Madagascar

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François Darlan, alors commandant en chef des forces deVichy (tandis quePierre Laval est chef du gouvernement), ordonne de résister jusqu'au bout, y compris par des actions deguérilla. Les hostilités se poursuivent pendant plusieurs mois.

En remplacement des deux brigades de la5e division d'infanterie britannique transférées en Inde, labrigade de l’Afrique de l'Est (King's African Rifles), la7e brigade motorisée sud-africaine de la3e division d’infanterie et la27e brigade d'infanterie rhodésienne débarquent àMadagascar le.

Le, la29e brigade et un groupe de la22e brigade débarquent àMajunga, dans le nord-ouest, afin de relancer les opérations offensives alliées.

La progression britannique est ralentie à cause des petites escarmouches contre lesforces armées de Vichy et des dizaines d'obstacles érigés sur les routes principales. Toutefois, les forces de Vichy ne combattent pas réellement. Donc, les Alliés capturent la capitale sans trop d'opposition, puis la ville d'Ambalavao.

Le,Andramanalina tombe.

Le, un armistice prévoyant notamment le maintien d'une souveraineté française est signé àAmbalavao. Le8 novembre, legouverneur généralArmand Annet capitule près d'Ihosy, dans le sud de l'île[2]. Sur les 1 200 Français qui sont faits prisonniers, 900 se rallient à laFrance libre.

Forces en présence

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Article détaillé :Ordre de bataille lors de la bataille de Madagascar.

Pertes

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Françaises

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  • 150 tués
  • 500 blessés

Les navires français se trouvant dans la rade sont coulés :

Tous les avions sont détruits, en majorité sur le terrain d'aviation :

Ces combats entraînent la mort de l’aviateurJean Assollant[3], qui a établi en 1929 la première liaison aérienne française entre lesÉtats-Unis et laFrance à bord de l'Oiseau Canari. Il est abattu et tué le aux commandes d'unMS.406 (immatriculé 995) de l'Escadrille de ChasseNo 565 par des chasseursMartlet britanniques du Squadron 881 de laFleet Air Arm ayant décollé du porte-avionsHMS Illustrious. Ses deux coéquipiers, le capitaine Léonetti (chef de la patrouille sur le MS.406no 993) et le lieutenant Laurant (MS.406no 842), sont également abattus lors de ce combat mais survivent.

Britanniques

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Pertes totales :

  • 620 hommes (avec les malades et les morts de maladies) dont :
    • 107 tués (30 tués dans les opérations à l’intérieur de l’île).
    • 280 blessés (90 blessés dans les opérations à l’intérieur de l’île).

Condamnation sans appel par de Gaulle

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Cette opération est ressentie par lesFrançais libres comme une trahison.

Depuis des mois, le général de Gaulle invitait les Britanniques à l’aider à intervenir à Madagascar. Ils ont à chaque fois refusé pour agir seuls et sans le prévenir. Personne n’a jugé utile d’informer de Gaulle de cette opération. Il l’apprend par un coup de téléphone d’un journaliste de l’Associated Press le à 3 heures du matin[4],[5].

Sa réaction face à cette atteinte à la souveraineté nationale française est rapide, violente et sans appel. Pour lui, les Britanniques ne respectent pas les accords signés et abusent de la faiblesse momentanée de la France pour l'évincer de ses colonies. Au petit matin, de Gaulle se rend à son quartier général du 4,Carlton Gardens, où il convoque tout son état-major. Il leur signifie :« Engagez-vous dans l’armée canadienne, au moins vous vous battrez contre les Allemands. [...] La France libre, c’est fini ! »[4].

De Gaulle joue également la carte soviétique. Il reçoitAlexandre Bogomolov, l’ambassadeur soviétique à Londres et rencontreViatcheslav Molotov, qui l’assure du soutien de l’URSS à la France Libre. La constitution de l’escadrille Normandie Niemen, prévue auparavant, s’accélère.

Ces nouvelles semant l’inquiétude àDowning Street et auForeign Office. De Gaulle réussit son coup.

Après l'armistice avec Vichy en novembre 1942, les Britanniques gardent le contrôle de l'île jusqu'en janvier 1943, quand lesForces françaises libres, sous la direction du généralPaul Legentilhomme, se voient enfin confier le pouvoir à Madagascar[6]. Legentilhomme est remplacé en mai par le gouverneur généralPierre de Saint-Mart.

Bilan

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L'impression donnée à la suite de cette bataille est que les Britanniques reconnaissent davantage la France de Vichy comme ennemi dont on peut conquérir les territoires, que la France libre comme partenaire. En effet, lesForces françaises libres (FFL) ne sont pas impliquées dans cette invasion, et une éphémère administration militaire britannique se mit en place àMadagascar. Il faut toute l'abnégation et la vive réaction de De Gaulle, qui ne décolère pas jusqu'à l'arrivée des FFL pour que la France libre devienne maîtresse de l'île. La défaite des forces de Vichy face aux Britanniques atteint d'ailleurs le prestige de la France auprès desMalgaches[7].

Si on considère, comme le faitRobert Paxton, que la bataille de Madagascar est un coup d'essai desBritanniques pour tester la réaction de Vichy face à un prochain débarquement, il faut constater que c'est le schéma d'une « troisième France » administrée sans le concours de la France libre qui est privilégié. Cela explique lasituation politique complexe en Afrique française libérée entrenovembre 1942 etavril 1943.

Sources

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Notes et références

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  1. Pierre Van Den Boogaerde,Shipwrecks of Madagascar, Eloquent Books,(lire en ligne),p. 283.
  2. Madagascar Surrenders html,Time Magazine, 16 novembre 1942
  3. Jean PierrePénette et Christine PénetteLohau,Le livre d'or de l'aviation Malgache, Jean Pierre Penette,(ISBN 978-2-9523646-0-7,lire en ligne)
  4. a etbMaxGallo,De Gaulle : La solitude du combattant (1940-1946),vol. 2, Robert Laffont,, 450 p.(ISBN 978-2-221-11911-2 et2-221-11911-8,présentation en ligne).
  5. Hervé Chabaud, « « Ironclad » : les Anglais débarquent à Madagascar », surL’Union - L’Ardennais,(consulté le).
  6. Montagnon 1990,p. 48-49, 176
  7. Montagnon 1990,p. 176.

Bibliographie

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Voir aussi
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