Pour les articles homonymes, voirBataille de Champagne.
| Date | du au |
|---|---|
| Lieu | enChampagne entreSaint-Hilaire-le-Grand etPerthes-lès-Hurlus |
| Issue | Indécise |
| Langle de Cary | von Einem |
| Environ 10 000 Allemands |
Batailles
| Coordonnées | 49° 00′ nord, 4° 30′ est | |
|---|---|---|
Labataille de Champagne, par rétronymiepremière bataille de Champagne, est une offensive desarmées françaises contre lesarmées allemandes enrégion Champagne lors de laPremière Guerre mondiale. Elle fait partie d'une série d'offensives prévue entre lamer du Nord jusqu'àVerdun. L'offensive commence le et se poursuit jusqu'au.

Malgré la dégradation du temps et le renforcement des défenses allemandes, les Français et les Britanniques projettent une offensive générale depuis lamer du Nord jusqu'àVerdun[1]. Ce serait la première offensive d'importance depuis lacourse à la mer. Français et Britanniques sont en supériorité numérique par rapport aux Allemands. Beaucoup de troupes allemandes sont envoyées sur lefront Est[2] pour stopper l'avancée russe. Fin, le généralJoffre demande de pousser les lignes françaises à distance d’assaut des positions allemandes partout où il est envisageable d'attaquer. Dans le cas contraire, il ordonne de renforcer les défenses pour rendre ces points inviolables. La résistance destranchées et la bravoure des soldats allemands obligent les états-majors à revoir rapidement leur plan. Le projet d'une offensive générale est abandonné pour se concentrer sur des zones qui ont montré des faiblesses au cours de premiers jours de l'offensive.
La4e armée française doit attaquer en direction d’Attigny[3].
L'effort principal est réalisé par le12e CA et le17e CA entreSaint-Hilaire-le-Grand etPerthes-lès-Hurlus en direction deSomme-Py:

Les combats se concentrent vers Perthes-lès-Hurlus,Massiges,ferme de Beauséjour.
Le17e CA lance trois attaques avec la33e DI :
Le17e CA lance également une attaque avec sa34e DI : deux bataillons du83e RI et deux bataillons du14e RI. Un seul bataillon du83e RI parvient à enlever quelques éléments. Les autres bataillons sont tenus en échec.
Le1er CAC attaque entre la croupe Calvaire et lacote 180. La colonne de gauche est composée d’un bataillon du22e RIC et un bataillon du33e RIC. La colonne de droite est formée par deux bataillons du7e RIC. Le calvaire de Beauséjour et les tranchées ennemies sont pris en très peu de temps. C’est un succès.
Le12e CAA échoue à attaquer entre le Moulin de Souain et Souain.
Du côté du17e CA :
Le1er CAC organise le terrain conquis et repousse deux contre-attaques allemandes.
La4e armée organise le terrain conquis les jours précédents et repousse plusieurs contre-attaques.
Le17e CA attaque avec un bataillon du20e RI et un bataillon du7e RI de la33e DI. Ils prennent avec succès la position des Tranchées brunes et repoussent les contre-attaques.
Le17e CA continue d’attaquer avec la33e DI. Deux compagnies du11e RI prennent les positions du bois Jaune et du bois Mouton. Elles parviennent à repousser les contre-attaques ennemies.
La4e armée organise ses nouvelles positions, règle son artillerie et prépare des sapes.
LeGénéral de Langle revoit son plan initial :
Le {{1er}|CAC}} échoue à attaquer les tranchées de la Verrues.
Un bataillon du9e RI de la33e DI du17e CA attaque avec succès les Tranchées blanches.
La34e DI du17e CA échoue à avancer.
Malgré les bombardements, les contre-attaques allemandes sont repoussées[5].
Le1er CA parvient à avancer jusqu’à la lisière du bois des Trois-Coupures et enlève la position du « Fortin »[6].
Les mauvaises conditions climatiques obligent à la suspension des combats pour quelques jours[7].
Les positions conquises permettent de tenir l'ennemi sous la menace d'une attaque.
Le général Joffre demande de laisser en première ligne un minimum d'hommes pour assurer la sécurité. Le reste des troupes est envoyé à l’arrière pour reprendre des forces. Les états-majors travaillent sur les reconnaissances, les liaisons et vérifient les lignes de défense. L’artillerie en profite pour améliorer ses observatoires et gêner les travaux adverses.
De nouveaux renseignements sont remontés au général Joffre. L'Allemagne puise dans ses dépôts pour constituer de nouveaux corps d'armée. Ils sont aussi bien envoyés sur le front occidental que sur leur front oriental. L’hypothèse que l'Allemagne dégarnit son front Ouest en faveur de l'Est ne tient plus[7].
Le général Joffre décide de poursuivre l’offensive de la4e armée. Il constitue d’importantes réserves pour soit exploiter une hypothétique brèche, relancer des attaques soit bloquer une offensive allemande.
Les forces suivantes vont être déplacées dans la région de la4e armée en renfort avant déclenchement des opérations du Général de Langle :

Le général de Langle revoit une nouvelle fois sa stratégie pour se concentrer sur un front de huit kilomètres. Il s’étend de Perthes à l'Ouest, jusqu’au fortin de Beauséjour à l'Est. Le front est à ce moment-là tenu par le1er CA et le17e CA.
Le12e CA et le1er CAC doivent se maintenir respectivement sur l'aile gauche et l'aile droite de l'offensive. En menaçant les lignes allemandes d’une potentielle attaque, ils empêchent un redéploiement sur la zone principale des combats.
La60e DI mène une attaque secondaire sur le bois Sabot juste à l'ouest de Perthes.
Le général de Langle vise« une rupture totale des lignes allemandes »[9].
Les Allemands lancent une attaque au nord de Massiges en fin de matinée. Ils parviennent dans un premier temps à prendre la première ligne des tranchées du Médius, de l’Annulaire et de lacote 191. Le4e RIC et le8e RIC contre-attaquent sans parvenir à reprendre l’Annulaire.
Initialement prévue pour ce jour, l'attaque doit être repoussée pour des raisons météorologiques.
Un bataillon du271e RI n’a pas reçu l’information et lance l’attaque sur le bois Sabot. Après avoir pris par surprise les deux premières tranchées allemandes, une violente contre-attaque l’oblige à se replier.
L'attaque générale est lancée à10 h 00.
Le1er CA attaque avec la1re DI et2e DI :
Le17e CA attaque avec sa33e DI et34e DI :
Les1er et17e CA répètent leurs attaques sur les positions ennemies. Quelques gains sont réalisés mais les Allemands reçoivent des renforts et lancent de violentes contre-attaques.
Joffre donne le feu vert au Général de Langle pour rapprocher le2e CA et engager une DI dans l’offensive[9].
Le général Joffre met à la disposition du Général de Langle :
Le16e CA de la2e armée est déplacé dans la région d'Épernay-Châlons pour intervenir en cas de coup dur. Il est renforcé par la48e DI fraîchement créée.
Une partie de l'artillerie lourde de la3e armée doit prendre à partie l’artillerie allemande sur son côté gauche en face de la4e armée.
Le général Joffre demande à de Langle de faire intervenir rapidement le1er CAC ainsi que le12e CA. Il estime qu’avec l’ensemble des moyens mis à sa disposition, le général de Langle doit montrer rapidement des succès[10].
À la suite des redéploiements, l’offensive est relancée avec plus d’intensité :
Le Général de Langle modifie le commandement de la ligne de front pour le simplifier :
Une attaque de nuit de la60e DI sur le bois Sabot avec deux bataillons du248e RI échoue.
Au milieu du front entre le bois Sabot et Mesnil-lès-Hurlus, les vagues d’assaut se brisent sur les mitrailleuses allemandes et les barrages d’artillerie lourde.
À l'est du front de menus progrès sont faits au « Fortin » et à lacote 196, lourdement défendu par le IR 63 prussien, qui avait formé les premiers groupes d'assaut[11],[12].
Le17e CA fait des progrès entre le bois Sabot et le Mesnil. Il en va de même pour le1er CA entre le Mesnil et Beauséjour[13].
Le120e RI de la4e DI du2e CA a atteint ses objectifs à prendre la position. Le51e RI de la3e DI du2e CA parvient à prendre lacote 196. Sur une très faible largeur, les défenses adverses sont percées de part en part.
Les puissantes contre-attaques allemandes ne parviennent pas à faire reculer la4e DI.
La1re DI du2e CA tient la première ligne allemande du bois des Trois-Coupures jusqu'au « Fortin ».
Un bataillon du43e RI de la1re DI du1er CA attaque sans succès la butte du Mesnil.
Les51e RI et128e RI de la3e DI ainsi que les120e RI et9e bataillon de chasseurs à pied de la4e DI du2e CA réussissent à élargir leurs positions autour de lacote 196 et à arriver au bord du ravin des Cuisines.
Le général de Langle envoie la61e brigade du16e CA composée des81e RI et96e RI dans la zone du2e CA pour exploiter ces derniers succès.
Très peu de progrès au centre de l’offensive, dans la région du Général Dumas.
Sous les ordres du général Grossetti :
Une attaque est lancée entre le moulin deSouain et la route deSomme-Py. Le201e RI et le336e RI de la60e DI progressent au-delà des entonnoirs laissés par l’explosion de leurs mines. Ils doivent reculer dès le sous la pression allemande.
Deux bataillons du15e RI du16e CA prennent le contrôle d'une partie du bois Sabot mais rencontrent des difficultés à la lisière nord. Elle est dominée par une crête contrôlée par les Allemands qui les obligent à se replier[14].
Le général de Langle demande au généralissime l'approbation d’une offensive qu'il estime décisive. Le16e CA renforcé par la48e DI doit attaquer entre lacote 116 et lacote 198. Il n'y a plus que des défenses construites à la hâte. Avec assez de puissance, il n’est pas impossible de les faire céder, puis de progresser rapidement.
Joffre approuve le projet du Général de Langle, sous réserve : si les résultats restent seulement locaux après trois ou quatre jours d’effort, quatre des cinq CA devront être remis à sa disposition. L'attaque débutera le[15].
Des éléments du15e RI et du143e RI du16e CA parviennent à prendre la crête derrière le bois Sabot.
La31e DI du16e CA et la48e DI attaquent au centre entre le chemin Mesnil-Tahure et lacote 199. À gauche, le1er CA et à droite le4e CA appuient l'attaque.
Les deux bataillons du142e RI de la DI sont bloqués par les mitrailleuses et l’artillerie allemande. En fin de journée, ils n’ont pris possession que d’une petite longueur de tranchée au nord de lacote 196.
Deux compagnies du174e RI de la48e DI ont pris une tranchée à l'est du bois Jaune-Brulé.
Au soir du 12, les Français n'avancent plus mais ne reculent pas non plus sous la pression des contre-attaques allemandes.
Le91e RI de la4e DI du2e CA a perdu pendant la nuit entre 150 et 200 mètres de tranchées. Il parvient à rétablir la situation au petit matin. Les tranchées sont reprises et il est fait un nombre important de prisonniers.
Le122e RI et le142e RI de la31e DI du16e CA échouent à attaquer respectivement sur l'axe Beauséjour-cote 199 et à l'est de lacote 196.
Dans la journée, le régiment de tirailleurs marocains, le170e RI et le174e RI de la48e DI n'avancent pas non plus.
Dans la nuit, le170e RI parvient à enlever une partie des tranchées du bois Jaune-Brulé.
Le122e RI et le142e RI de la31e DI du16e CA attaque à l’Est de lacote 196. Le122e RI parvient à avancer jusqu’à20 mètres de la cote. Les mitrailleuses du ravin des Cuisines et l’artillerie de la butte Mesnil empêchent le142e RI de progresser.
Les lignes françaises résistent à une grosse contre-attaque allemande.
Le170e RI de la48e DI enlève une tranchée aux Allemands à la lisière est du bois Jaune-Brulé.
Après une première tentative infructueuse, les tirailleurs marocains et les algériens du9e RIC de la48e DI enlèvent les positions de lacote 196. Le170e RI et le174e RI avancent avec succès. La crête à l’Est de lacote 196 et la lisière nord du bois Jaune-Brulé sont aux mains des Français.
Les Allemands contre-attaquent au prix de nombreuses pertes, en vain.
Le général Grossetti ne juge pas que les troupes adverses soient épuisées. Il estime qu'il faut employer des troupes fraîches en cas de poursuite de l'offensive.
Le général de Langle fait remonter à Joffre les résultats de l’offensive. Bien qu’ils soient plutôt positifs, ils restent maigres. Conformément aux ordres du, il suspend l'offensive de la4e armée et consolide ses nouvelles positions[16].
Joffre envoie ses félicitations et remerciements à la4e armée et à son chef. Malgré des conditions climatiques très difficiles, la4e armée s'est admirablement battue. Bien que modeste et incomplet, ce succès a montré qu’on pouvait percer les lignes ennemies comme l’a fait le51e RI[17].

La bataille a donné une place importante à l'artillerie française, qui y a exprimé tout son potentiel.
Malgré les moyens employés et une grande bravoure des soldats, les résultats de l’offensive sont assez maigres.
La Première Guerre mondiale n'a débuté qu'il y a six mois mais l'étendue des pertes humaines est sans précédent dans l'Histoire. Rien que sur le front occidental, les Français, les Belges et les Britanniques ont perdu plus d'un million d'hommes, dont une grande majorité de Français. Les Allemands comptent environ 67 000 soldats tués, blessés ou disparus au combat.
Tous les ans l'A.S.M.A.C (Association du Souvenir aux Morts des Armées de Champagne) commémore les morts français et alliés américains, polonais, russes et tchécoslovaques tombés sur le front de Champagne. La cérémonie se tient devant le monument de Navarin, à cheval sur la commune de Souain-Perthes-les-Hurlus et deSainte-Marie-à-Py[18].
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