Pour les articles homonymes, voirBataille et siège de Caen.
| Date | Du6 juin au |
|---|---|
| Lieu | Caen (Normandie,France) |
| Issue | Victoire desAlliés |
Batailles
Opérations de débarquement (Neptune)
Secteur anglo-canadien
Secteur américain
Fin de la bataille de Normandie et libération de l'Ouest
Mémoire et commémorations
| Coordonnées | 49° 11′ 10″ nord, 0° 21′ 45″ ouest | |
|---|---|---|
Labataille de Caen désigne les différents combats qui ont suivi ledébarquement en Normandie à l'été 1944 (de à) afin de permettre auxAlliés de prendre la « capitale normande ».
Après ledébarquement sur les plages duCalvados et de laManche, l'un des objectifs majeurs des Alliés est la prise de la ville deCaen, puis celle du port de Cherbourg. Caen est un nœud de communication, la clé des opérations vers laSeine et donc versParis. Les plaines aux abords de Caen doivent également permettre la construction d'aérodromes et sont très favorables aux mouvements deblindés.
Le plan initial prévoyait la prise de Caen dès le6 juin au soir. Il faudra finalement six semaines et quatre offensives pour que les Alliés enlèvent à l'ennemi ce qui reste de la ville.
Le soir du, les Alliés sont totalement bloqués. L'essentiel des unités blindées allemandes ont été rassemblées pour tenir les points de fixation : les chars de la21e Panzerdivision, renforcés dans la nuit par ceux de la12e SSHitlerjugend ont formé un barrage infranchissable pour les troupes canadiennes de la3e D.I et britanniques deMontgomery, chargées de s'emparer de Caen.
Constatant que les premiers assauts frontaux se sont soldés par des échecs et une violence inouïe (massacre de l'abbaye d'Ardenne contre les Canadiens de la3e division d'infanterie), Montgomery se lance alors dans la planification d'une série d'offensives ayant pour but de contourner Caen par l'ouest et de prendre l'armée allemande à revers.
Face au général Montgomery qui engage la2e armée britannique (forte de 150 000 hommes et de trois divisions blindées) se trouve son ancien adversaire d'Afrique, leGeneralfeldmarschallRommel, qui commande legroupe d'armées B. Les troupes sous uniforme allemand sont hétéroclites car composées notamment deRusses ainsi que de personnes d'une cinquantaine d'années et d'adolescents de parfois seulement quinze ans.
Rommel défend Caen avec la7e armée et lePanzergruppe West (100 000 hommes, dont sept divisions blindées).
Sur une période de six semaines, cinq offensives alliées vont se succéder.

Les Britanniques lancent le premier assaut le. L'opérationPerch doit permettre d'encercler la ville par l'ouest mais les troupes menant l'assaut sont bloquées le, devantTilly-sur-Seulles, par laPanzer Lehr du généralFritz Bayerlein.
Montgomery engage alors la7e division blindée : elle est à son tour arrêtée le dansVillers-Bocage par le détachement deMichael Wittmann comprenant des charsTigre, mastodontes d'acier de plus de56 tonnes, accompagnés par quelquesPanzer IV.
Le, Bernard Montgomery doit se rendre à l'évidence : l'opérationPerch est un échec.
Parallèlement, une tempête détruit l'un des portsmulberries et endommage l'autre, provoquant des difficultés d'approvisionnement et l'annulation de l'offensive programmée pour le.

Montgomery lance sa deuxième offensive le : une attaque de « grand style » en direction de l'Odon, entre Tilly-sur-Seulles et Caen qui mobilise 90 000 hommes.
La rivière est franchie le, mais l'avance est une nouvelle fois arrêtée par l'arrivée de deux divisions blindéesSS dans le secteur de lacote 112.
Modeste colline, la cote 112 va faire revenir les combattants au temps de la Grande Guerre : des soldats, enterrés dans des tranchées, attaquent et contre-attaquent, subissant de lourdes pertes. Les Britanniques vont faire perdre la quasi-totalité de leurs chars aux Allemands au cours de cet affrontement.

L'objectif est de s'emparer de la ville normande deCarpiquet et duterrain d'aviation adjacent. Après d'importants combats, souvent au corps à corps, et malgré de lourdes pertes, lesCanadiens conquièrent la ville. L'aérodrome reste aux mains des Allemands.

Le but de cette nouvelle opération n'est plus de contourner Caen mais d'y pénétrer. N'ayant pas rassemblé assez d'artillerie lourde, les Alliés choisissent d'employer l'aviation afin de préparer les opérations au sol. Les bombardiers lourds doiventsaturer lesfaubourgs nord de la ville afin de détruire l'infanterie, les positions d'artillerie et de couper lesAllemands de leurs arrières.
Le, de21 h 50 à22 h 30,460 bombardiers de laRoyal Air Force larguent plus de 2 500 tonnes de bombes explosives, puis un pilonnage intensif des positions allemandes est effectué : entre 300 et400 civils français sont tués.
De ce chaos, de nombreux soldats allemands sortent hébétés. Certains régiments sont anéantis, d'autres unités sont isolées. La16e division de campagne de la Luftwaffe, frappée de plein fouet par lebombardement aérien, perd 75 % de son effectif. La12e Panzerdivision SS ne compte plus qu'un seul bataillon. Malgré ces pertes, les Allemands ne se découragent pas et les combats restent acharnés. La masse des décombres qui s'ajoutent aux énormes cratères empêche une progression rapide sur le terrain des blindés britanniques.
Le, à4 h 20, trois divisions britanniques et canadiennes attaquent la ville, soutenues par trois brigades blindées : Rommel donne alors l'ordre de déplacer toutes les armes lourdes sur la rive sud de l'Orne.
Les Canadiens de la3e Division d'infanterie délogent les SS deBuron et d'Authie, tandis que les Britanniques brisent les dernières résistances devantLébisey. Au soir, les Allemands commencent à décrocher. Le au matin, les Canadiens enlèventCarpiquet,Saint-Germain-la-Blanche-Herbe,Venoix, la Maladrerie et pénètrent enfin dans Caen. La destruction des ponts sur l'Orne les oblige à arrêter leur progression.
Plus à l'est, les Britanniques avancent lentement dans les rues rendues méconnaissables par les ruines causées par les bombardements à répétition.
Le, la rive gauche de Caen est libérée.
L'opération Jupiter s'est déroulée les 10 et. Elle fit suite à l'échec de l'opération Epsom et avait pour but initial de prendre la côte 112 et les ponts de l'Orne au Sud de Caen. Après avoir franchi l'Odon, l'opération se solda par un nouvel échec : et les combats pour la prise de la villed'Éterville bloquèrent l'élan des blindés britanniques et la côte 112 prise dut être abandonnée.

Le, les Anglais et les Canadiens, guidés par lesFFI, investissent les quartiers de la rive droite.Caen est entièrement libérée le, l'ennemi restant encore à ses portes : par une puissante attaque blindée à l'est, Montgomery lance l'opérationGoodwood qui se solde par un échec.
Conséquence de la stratégie de bombardements aériens intensifs entre le et le, entre 2 000 à 3 000 habitants de la ville sont tués[1] ; 2 300 tonnes de bombes se sont abattus sur la ville en soixante dix-huit jours créant un chaos urbain.À la fin de la bataille, la population de Caen est passée de 60 000 à 17 000.
Caen et de nombreuses villes et villages environnants ont été pour la plupart détruits ; l'université de Caen (fondée en 1432 parJean de Lancastre) est rasée. Les bâtiments ont été reconstruits après la guerre et l'université a adopté le phénix comme symbole.
Environ 35 000 habitants se sont retrouvés sans abri après les bombardements alliés qui, par leur violence, laissent de profonds traumatismes et des ressentiments parmi la population[2].
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