| Date | au |
|---|---|
| Lieu | aux alentours deBelchite, dans laprovince de Saragosse, enAragon (Espagne) |
| Issue | Victoire tactique républicaine |
| Armée de l'Est • 24 000 hommes | Garnison de Belchite •5 000 à 7 000 soldats et civils volontaires |
| inconnues | 600 blessés 2 411 prisonniers |
| Coordonnées | 41° 18′ nord, 0° 45′ ouest | |
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Labataille de Belchite est une opération militaire menée par lestroupes républicaines espagnoles, fidèles à laRépublique, contre lesforces nationalistes, entre le et le, durant laguerre d'Espagne. Le but des opérations militaires était la conquête de la capitale provinciale deSaragosse, afin de redonner l'avantage aux troupes républicainesmises en difficulté dans le nord.
Les combats se déroulèrent le long dufront d'Aragon, mais à la suite de leur échec et l'impossibilité d'avancer plus loin dans les autres secteurs, les combats se concentrèrent autour du village deBelchite, qui connut des affrontements extrêmement violents. Malgré le déséquilibre des forces, les troupes nationalistes arrivèrent à contenir majoritairement l'avancée républicaine, ce qui transforma la victoire de l'armée républicaine, qui avait réussi à s'emparer de plusieurs villages aragonais, en relatif échec, la ville de Saragosse restant fermement aux mains des nationalistes.
Après avoir échoué à s'emparer de Brunete, le commandement de l'armée républicaine décida de lancer une nouvelle série d'offensives afin de ralentir l'avancée nationaliste au nord. Il fut donc décidé de mener une nouvelle campagne en Aragon.
La décision ne fut pas prise sur des motifs uniquement militaires, mais également de politique intérieure. Le gouvernement central deJuan Negrín etIndalecio Prieto y voyait l'occasion d'affaiblir l'influence desanarchistes et duPOUM dans la région, où leConseil régional de défense d'Aragon fonctionnait sous les ordres de Joaquín Ascaso comme un gouvernement autonome. Dans ce but, les hommes de Madrid souhaitaient y transférer des troupescommunistes et y intégrer les unités anarchistes dans trois divisions de la nouvelle « armée de l'Est », placée sous le commandement du généralSebastián Pozas Perea.
Un autre objectif était de prendreSaragosse, capitale de l'Aragon, qui se trouvait à quelques kilomètres à peine du front. La ville était en effet au cœur du réseau de communication de l'Aragon. De plus, la capture de ce chef-lieu de province aurait offert aux républicains un prestige important.
Les nationalistes avaient seulement trois divisions pour protéger la zone, à savoir les51e,52e et105e divisions. Elles étaient réparties sur un front long de 300 kilomètres, et restaient cantonnées dans les villes. Le général Pozas etAntonio Cordon (en) avaient leur quartier général àBujaraloz. Leur plan était de briser le front en sept endroits différents, sur une ligne de 100 kilomètres, entreZuera etBelchite. Le but était de diviser les forces nationalistes dans leur contre-attaque et n'offrir que des cibles trop réduites pour les bombardements (qui avaient causé des ravages à Brunete).

Les 80 000 hommes de l'armée de l'Est, soutenue par lesXIe etXVe brigades internationales, trois escadrons de 90 avions (Polikarpov I-16Moscas etPolikarpov I-15Chatos) et 105chars T-26, se lancèrent dans plusieurs directions - trois routes principales et cinq secondaires. Au nord et au centre, les républicains ne réussirent à s'emparer que de territoires inoccupés. Au sud, les troupes s'emparèrent des villages de Mediana, puis, après quatre jours de combat, de Quinto. Dans le village de Codo stationnaient trois compagniescarlistes qui retinrent deux brigades républicaines. Une résistance plus importante encore fut rencontrée àBelchite, où 7 000 nationalistes résistèrent jusqu'au dans la ville assiégée. Les retards pris par l'armée républicaine donnèrent le temps aux franquistes d'obtenir des renforts et de faire échouer définitivement toute opération sur Saragosse.
Les nationalistes apportèrent de nombreux hommes - cinq divisions, dont deux retirées du front deMadrid -, de l'artillerie et de l'aviation (65Fiat CR.32,Heinkel He 46,Savoia-Marchetti SM.79 etMesserschmitt Bf 109). La contre-offensive, qui débuta le, ne leur permit pas de reprendre quelque territoire. Les opérations se terminèrent le, sans que le front ait à nouveau considérablement bougé.
Bien que les républicains aient réussi à gagner du terrain et à repousser la ligne de front de 10 kilomètres, ils échouèrent dans leurs deux objectifs principaux : les nationalistes n’arrêterent pas leur grande offensive au nord, et la prise républicaine de Saragosse fut un échec. L'échec de l'opération n'échappa d'ailleurs pas à Prieto qui, insatisfait et mécontent du rôle joué par les conseillers russes, envoya à Pozas un télégramme pour lui dire : « Autant de forces pour prendre quatre ou cinq villages ne satisfont pas le ministre de la Défense ni personne. »
De Belchite, il ne resta plus que des ruines.Franco ordonna qu'elles soient laissées en l'état, comme unmonument « vivant » de la guerre. Une nouvelle ville fut construite près de l'ancienne. Le site est encore fréquenté par les réalisateurs de films.
Depuis 2017, les ruines de l'ancien village peuvent être visitées lors de visites guidées organisées par l'office de tourisme de Belchite.

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