Le, le cessez-le-feu conclu après l'accord d'Alger est pour première fois rompu, un accrochage oppose pendant une heure laCMA et les groupes loyalistes de laPlateforme des mouvements d’autodéfense, vers la zone de Edjerer Amassine dans l'oued de Touzik, à 80 kilomètres au sud deKidal[2],[3],[4],[5],[6]. Le 16, les échanges de tirs reprennent[7]. Des escarmouches auraient également eu lieu du côté de Diré[8] et de Tabankort[1].
Le, les combats reprennent àAnéfis, avec bien plus d'intensité. Après plusieurs heures d'affrontements, la ville, tenue par les forces de laCMA, passe aux mains duGATIA. Quinze rebelles sont tués selon Fahad Ag Almahmoud, secrétaire-général du groupe loyaliste imghad. Dans la soirée, laMINUSMA annonce la mise en place d’« une zone de sécurité » àKidal et ses environs[8],[1]. Les casques bleus se déploient le lendemain dans un rayon de 20 kilomètres autour de la ville[9]. La MINUSMA avertit les troupes de la Plateforme et affirment que si celles-ci faisaient mouvement dans cette zone, elle« agira en conséquence conformément à son mandat »[10]. De leur côté, les groupes loyalistes hissent le drapeau malien à Anéfis[9].
Le GATIA et la CMA s'accuse mutuellement d'avoir rompu la trêve[4],[3],[11], cependant une source deJeune Afrique au sein du service de renseignements de laMINUSMA déclare :« Pour nous, aucun doute, c’est le Gatia qui a attaqué le premier »[12].
Le gouvernement malien condamne la rupture du cessez-le-feu dans un communiqué publié le[13]. Mais deux jours plus tard, il publie un autre communiqué dans lequel il s'offusque de ne pas avoir été informé par la MINUSMA de la mise en place de la « zone de sécurité »[14]. Le 19, la CMA annonce son intention de contre-attaquer et demande à la MINUSMA de lever ses « zones de sécurité »[15],[14]. La médiation internationale tente alors de calmer les esprits, car malgré les tensions aucun des deux camps ne rejette officiellement l'accord de paix d'Alger. La MINUSMA demande également aux belligérants de revenir à leurs positions initiales[16],[17].
Les groupes de laPlateforme refusent d'abord de quitter Anéfis et le, la CMA annonce qu'elle suspend sa participation aux travaux du Comité de suivi de l'accord d'Alger. Cependant des discussions s'engagent àGao, la médiation internationale fait pression et même le président du Mali demande le départ des groupes loyalistes de la ville. Le, le GATIA annonce finalement qu'il accepte de se retirer d'Anéfis. Mais sur le terrain, il renâcle, le une délégation de ce mouvement partie àBamako s'arrête àGao au lieu de se rendre à Anéfis. Le, la Plateforme annonce enfin qu'elle commence le retrait de ses troupes[18],[19],[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26],[27],[28],[29],[30],[31],[32]. Le matin du, la CMA réoccupe Anéfis, ce qui est dénoncé par le gouvernement malien, qui estime que seuls les casques bleus auraient dû prendre position dans la ville, ainsi par la MINUSMA, qui cependant n'intervient pas contre la CMA[33],[34],[35].
Les 23 et, une délégation de la CMA se rend àBamako où elle rencontre le présidentIbrahim Boubacar Keïta mais aussi, et pour la première fois, une délégation des groupes loyalistes. Les deux délégations s'engagent alors à respecter le cessez-le-feu et à ne plus s'affronter[36]. Fin septembre et début octobre, des centaines de personnes — membres de la CMA et de la Plateforme, ainsi que notables et chefs de tribus — se réunissent pendant trois semaines à Anéfis. Après ces discrètes négociations, des prisonniers sont échangés, les deux parties se déclarent satisfaites des discussions et réaffirment leur volonté de vouloir faire la paix[37]. Une phase de décrispation est alors observée[38],[39].
↑ab etcLe Monde avec AFP, « « Zone de sécurité » décrétée autour de Kidal en raison de combats dans le nord du Mali »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)