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| Basse-Navarre Nafarroa Beherea, Baxenabarre (eus) Baisha-Navarra (oc) | |
Blason | Drapeau |
Localisation de la Basse-Navarre. | |
| Administration | |
|---|---|
| Capitale | Saint-Jean-Pied-de-Port |
| Démographie | |
| Population | 32 127 hab. |
| Densité | 24 hab./km2 |
| Langue(s) | français,basque (navarro-labourdin) etoccitan (gascon) |
| Géographie | |
| Coordonnées | 43° 10′ nord, 1° 14′ ouest |
| Superficie | 1 323,3 km2 |
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LaBasse-Navarre est la partie septentrionale, aujourd'huifrançaise, de laNavarre, avec pour principalesvillesSaint-Jean-Pied-de-Port etSaint-Palais. Ce territoire assez restreint a néanmoins été pendant près de trois siècles (1515-1789) désigné en France comme « royaume de Navarre ». C'est aussi une des sept provinces duPays basque (Nafarroa Beherea) et une des trois provinces duPays basque français, avec leLabourd et laSoule.
Dans l'ancienroyaume de Navarre, dont la plus grande partie, notamment la capitale,Pampelune, se trouvait sur le versant sud des Pyrénées, la Basse-Navarre correspondait à la subdivisionmerindad de Ultrapuertos, le « territoire d'outre-ports », c'est-à-dire « au-delà des cols ». Le royaume de Navarre est conquis en 1512 par leroi d'Aragon etrégent de CastilleFerdinand II, mais il renonce dès 1515 à se maintenir au nord ducol de Roncevaux, de sorte que la Basse-Navarre revient aux mains de son souverain légitime de lamaison d'Albret,Jean III, qui conserve le titre de roi de Navarre.
En 1589, son arrière-petit-fils, Henri III de Navarre, accède au trône de France[1] sous le nom d'Henri IV. Le royaume de Navarre du nord des Pyrénées est dès lors associé au royaume de France dans la titulature des rois de ladynastie des Bourbons qui se désignent comme « roi de France et de Navarre ».
En tant qu'entité féodale, la Basse-Navarre cesse d'exister en 1789, lorsque, après avoir aboli les privilèges le4 août, l'Assemblée constituante décide d'uniformiser l'administration territoriale du royaume avec le système descommunes et desdépartements : la Basse-Navarre cesse d'être un « royaume » et devient une fraction du département desBasses-Pyrénées (chef-lieu :Navarrenx puisPau).
L'organisation territoriale de la Basse-Navarre était particulière. Les assemblées des délégués communaux avaient lieu non pas au niveau du territoire historique, mais dans celui des pays (Amikuze, Baigorri, Garazi, Oztibarre) et de communes comme Armendarits. Toutefois, des institutions communes aux Bas-Navarrais ont existé, à Saint-Palais (palais de justice, hôtel de la monnaie) et à Saint-Jean-Pied-de-Port.
La Basse-Navarre n'est ainsi appelée que depuis leXVIe siècle, après sa séparation du reste de la Navarre[2].
Le territoire fut également appelémerindad d'ultrapuertos pour la distinguer des cinq districts (merindades) sud-navarrais.
L'Académie de la langue basque admet deux noms enbasque :Nafarroa Beherea (-a) etBaxenabarre[3].
Son nom en gascon, langue parlée dans quelques villages de la région, estBaisha Navarra.
En castillan, on dit généralementBaja Navarra, mais on trouve parfois dans les livres l'expressionNavarra la Baja.
Le gentilé français est « bas-navarrais ».
En basque, l'Académie recommande les formesiparraldeko nafar,Nafarroa Lurraldea Behereko ainsi quebaxenabartar.
EnSoule, tant ensouletin qu'en français, les Bas-Navarrais sont dénommés de manière familièreManex (mot signifiant « Jean » enbas-navarrais).

La Basse-Navarre est limitée à l'est par laSoule, au sud et à l'ouest par l'Espagne (Communauté forale de Navarre : vallées d'Aezkoa, deRoncevaux et duBaztan) et au nord-ouest par la province duLabourd.
Le relief de la Basse-Navarre peut être divisé en deux secteurs :le secteur nord regroupant les pays de Mixe, d'Arberoue et le duché de Gramont est composé de coteaux et de collines semblables à celles duLabourd. Le pays d'Ostabarret assure la transition vers la zone sud composée desPyrénées basques regroupant le pays de Cize et les vallées de Baïgorry et d'Ossès.
Les bourgades les plus peuplées sont aujourd'huiSaint-Palais (1 900 habitants),Saint-Étienne-de-Baïgorry (1 650 habitants),Saint-Jean-Pied-de-Port (1 500 habitants) etBidache (1 200 habitants).

Depuis 1999, l'Académie de la langue basque (Euskalzaindia) divise le territoire de la Basse-Navarre[4],[5] selon les recommandations de sa commission d'onomastique[6] en six zones:

Ce qui allait devenir la Basse-Navarre était depuis le traité de Verdun en 843, un territoire du duché de Gascogne, relevant de la Francie occidentale.
À la suite de démêlés avec le comte de Toulouse, le duc de Gascogne remercia en 1023 le roi de Navarre qui vint l'aider. A ce titre il lui engagea le Labourd qui comprenait alors une grande partie de la Basse-Navarre : l'Arberoue, l'Irisarry, l'Iholdy, l'Armendarits, le Baïgorry, l'Ossès et la Cize[7].
Ces territoires revinrent plus tard au royaume de France. Le Labourd en 1035 dans son aire géographique restrictive. Les autres territoires à une date incertaine, en 1120 au plus tard[8]. La Basse-Navarre réintégra le royaume de Navarre en 1191[9] et s'agrandie en 1196 de Mixe et d'Ostabaret[10].
LesRois Catholiques,Isabelle de Castille etFerdinand d'Aragon, qui ont mené à son terme laReconquista en conquérant leroyaume de Grenade en 1492, se tournent ensuite vers le royaume de Navarre, qui est l'objet d'une offensive en 1512. Il est entièrement occupé par les troupes de Ferdinand ; mais en 1515, elles se retirent au sud des Pyrénées afin de ne pas susciter de réaction française face à une présence espagnole au nord ducol de Roncevaux.
Par la suite, la Basse-Navarre ne constitue pas un enjeu au cours du long conflit entre la France etCharles Quint (qui porte aussi le titre de « roi de Navarre »), devenu roi d'Aragon et de Castille en 1516 et élu empereur en 1519.
La Basse-Navarre reste donc un royaume formellement indépendant, avec à sa têteJean III, qui dispose par ailleurs de ressources importantes, car il est aussi seigneur duBéarn (Pau) et détenteur des fiefs de la maison d'Albret (Nérac) et de la maison de Foix. La Basse-Navarre lui donne de surcroît un titre prestigieux.
Le fils de Jean III,Henri II de Navarre, épouse la sœur deFrançoisIer,Marguerite d'Angoulême, qui donne naissance àJeanne d'Albret, mère d'Henri III de Navarre, futur roi de France sous le nom de Henri IV.
Henri III de Navarre joue un rôle essentiel dans la vie politique du royaume de France à partir de 1572, date de son mariage avec la sœur du roi de France,Marguerite de Valois, la « reine[11] Margot ». Il est en effet le chef du parti protestant et, à partir de 1584, l'héritier présomptif du roi de FranceHenri III.
Son accession au trône en 1589 ne change cependant pas le statut de la Basse-Navarre. Ce n'est qu'en, que son fils,Louis XIII, prononce l'union de la Basse-Navarre, ainsi que du Béarn, duDonezan et de ses droits de co-prince d'Andorre, au royaume de France.
Les descendants d'Henri IV portent le titre de « roi de France et de Navarre », qui est à l'origine de l'expression « de France et de Navarre ».
La Basse-Navarre a pour centre la châtellenie de Saint-Jean-Pied-de-Port[12].
En 1789, la Basse-Navarre n'envoie pas de députés aux États généraux du royaume de France, mais à « Louis, roi de Navarre ».[réf. nécessaire]
Le titre de « roi de France et de Navarre » est abrogé en 1790, Louis XVI devenant « roi des Français ». Mais il est réactivé de 1814 à 1830 sous laRestauration, et de nouveau abandonné parLouis-Philippe en 1830.
Jusqu'à la refonte complète du système administratif intervenue à laRévolution française, la Basse-Navarre est une fédération de sept pays ou vallées, aussi appelées « Universités », disposant chacune d'une institution délibérative et judiciaire particulière dite Cour Générale[13].
Au centre de la province, les trois paroisses d'Iholdy,Irissarry etArmendarits sont dans une situation particulière : elles n'appartiennent à aucune des sept vallées et aucune Cour Générale n'y siège ; chacune dispose d'une assemblée paroissiale et les trois assemblées ne se réunissent conjointement que pour la gestion des terres indivises appartenant en commun aux trois villages[15].
Aux sept vallées s'ajoutent cinq « villes », sans lien avec les pays qui les entourent[16] et qui disposent chacune d'une cour dejurats :
Quelques paroisses, selon Eugène Goyheneche, restent « jusqu'à la fin de l'Ancien Régime en dehors de la vie politique et administrative du pays ». Ce sont des terres seigneuriales sur lesquelles un baron a haute, moyenne et basse justice[17], à savoir :
Enfin, tout au nord, les terres de Gramont, en basqueAgramonde sont dans une situation spécifique ; on peut y distinguer :

L'usage dubasque est toujours largement répandu. En 2016, la proportion de bascophones était de 63.2 %, avec plus 13.7 % debilingues passifs, pour l'ensemble de la Basse-Navarre et laSoule[18].
Historiquement, la forme dialectale est le bas-navarrais (occidental et oriental) et se distingue dusouletin. Langue enseignée dans lesIkastola et en usage à travers les médias, lebatua ou basque unifié est de plus en plus présent.
Quelques écrivains écrivant en langue basque sont largement connus :Bernard d'Etchepare,Itxaro Borda,Fernando Aire Etxart "Xalbador",Ernest Bidegain,Xipri Arbelbide,Manex Erdozaintzi-Etxart,Eñaut Etxamendi,Pierre Mestrot,Aurelia Arkotxa,Antton Luku,Mattin Irigoien,Béatrice Urruspil,Bea Salaberri ouNora Arbelbide.
Dans certains villages au nord, dans une moindre mesure, legascon est également utilisé[19].

De gueules aux chaines d'or posées en orle, en croix et en sautoir, chargées en cœur d'une émeraude au naturel.
LaBasse-Navarre voit converger plusieurs itinéraires historiques et contemporains dupèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
En effet, laVia Turonensis venant deTours etParis, laVia Lemovicensis venant deLimoges etVézelay, laVia Podiensis venant deCahors et duPuy-en-Velay, ainsi qu'une branche de laVia Tolosana venant deToulouse etArles, se rejoignent en amont d'Ostabat, au lieu-ditGibraltar, après être entrés dans la province respectivement parArancou,Sauveterre-de-Béarn,Saint-Palais ou anciennement parGarris etL'Hôpital-Saint-Blaise.
L'itinéraire continue ensuite par leCamino navarro jusqu'enEspagne où il devient ensuite leCamino francés.
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