751 500 première langue et 1 185 500 en incluant lesbilingues réceptifs (434 000) en 2016 chez les 16 ans et plus[1],[2] 6 000 unilingues bascophones[3]
Gizon-emakume guztiak aske jaiotzen dira, duintasun eta eskubide berberak dituztela ; eta ezaguera eta kontzientzia dutenez gero, elkarren artean senide legez jokatu beharra dute.
De nos jours, le basque unifié investit tous les secteurs formels tels que les émissions de radio-télévision, la presse écrite,Internet, la recherche, l'enseignement, la littérature, l'administration etc. Dans les domaines informels, le basque unifié cohabite avec chacun des dialectes dans un espace où se côtoient les bascophones natifs (euskaldun zahar) et les néo-locuteurs (euskaldun berri).
Le motbasque vient du nom d’un peuple antique, lesVascons (en espagnol,basque se dit d'ailleursvasco), qui était le peuple protohistorique occupant le territoire de l'actuelle Navarre. Il s'agirait peut-être d'une forme latinisée (prononcée comme ‘uascone’) du nom autochtone de la racineeusk-, présente dans le nom de la langue (Euskara), et de ceux qui parlent cette dernièreeuskaldunak enfrançais :« ceux qui possèdent (parlent) l'Euskara ». De nombreux linguistes ont comparé cette racine avec le nom desAusci, le peuple aquitainantique qui a donné son nom à la ville d'Auch (dont l'ancien nom était basque :Elimberrum, c'est-à-dire « ville nouvelle », du basque(h)iri « ville, domaine » etberri « nouveau »). Le passage dea- àe- étant assez fréquent en basque, l'hypothèse *ausc- > *eusk- est tout à fait admissible.
Un rapprochement parétymologie populaire entreeuskal « basque » eteguzki « soleil »[8] est à l'origine du néologismeEuzkadi (dû àSabino Arana Goiri) et des formes commeeuzko[9].Selon une autre hypothèse, la base*aus- pourrait représenter une variante dehaitz « roche » (on la trouve dans la toponymie basque : Etxauz à Saint-Étienne-de-Baigorry, le mont Hautza, etc.). Ces deux hypothèses butent sur la nature de la sifflante (laminale contreapicale).
Les formes anciennes du mot sont :
enusquera, Esteban de Garibay[10], 1571 (probablement pour indiquer une prononciation simplement nasaliséeeũskera) ;
La formeenusquera est citée à deux reprises, ce qui pourrait exclure une faute. Len simple intervocalique disparaît en basque sur le modèle de l'évolution du latinanatem au basqueahate (« canard »),honorem >ohore (« honneur »),balaenam >balea (« baleine »),catenam >katea (« chaîne »)… Les deux formes archaïques sont donc cohérentes si on corrigeheuscara en*ehuskara[12]. Leh aspiré se serait par la suite effacé, mais il n'y a pas de preuve décisive en ce sens.
Le linguisteAlfonso Irigoyen analyseEnuskera/Ehuskara en deux termes :
un radical*en(a)us, de la formedative du verbe « dire » :*enausi (verbe archaïque présumé reconstruit d'après la conjugaisondiot, biscayendiñot « je dis »,diost, bisc.diñost/diñaust « il me dit »)[13] ;
le suffixe-kara/-kera signifiant « manière de ».
Selon cette hypothèse,euskara signifierait « manière de parler »[14],[15]. Cette thèse est admissible phonétiquement mais, aussi séduisante soit-elle, rien n'exclut une origine plus ancienne, une évolution plus complexe, la langue étant refaçonnée de génération en génération.
Euskera,eskuara,uskara etüskara sont des formes dialectales deeuskara.
Aire linguistique du basque depuis 2 000 ans.Premiers écrits en basque.
Il y a débat entre linguistes sur la présence du basque avant l'arrivée deslangues indo-européennes[16],[17] qui, au cours de l'histoire, allaient devenir majoritaires.
Au cours des siècles, le basque a reçu de nombreux éléments lexicaux des langues indo-européennes voisines, mais a conservé sa syntaxe totalement différente de ces langues, ainsi qu'un abondant lexique également sans rapport avec elles.
La plus ancienne preuve d'une écriture basque daterait duIer siècle av. J.-C., sur une main enbronze découverte en novembre 2022. On y retrouve cinq mots inscrits en « vascon » qui correspond à l'ancêtre du basque moderne, dont seul le premier est compréhensible[18].
D'autres inscriptions basques sont relevées comme celles desGlosas Emilianenes ou encore celles du site d’Iruña-Veleia, dans laprovince d'Alava, qui dateraient duIVe siècle et de l'époque à laquelle les Basques ont été christianisés. Certains[Qui ?] les tiennent pour des faux, d'autres estiment qu'elles sont authentiques.
Le premiertexte imprimé en basque semble se trouver dans la2e édition dePantagruel[19] de François Rabelais, publiée en 1542. Panurge essaie toutes les langues connues pour se faire comprendre de Pantagruel, dont le basque, avant de découvrir qu'il parle français. Cette connaissance du basque s'explique sans doute par le fait que Rabelais a enseigné la médecine à l'université de Montpellier. Il est donc plausible qu'il ait été en contact avec la langue, dont l'aire géographique était plus étendue qu'aujourd'hui.
En mai 1942, les Américains auraient utilisé descode talkers basques, pour l'encodage, dans la guerre contre les Japonais. Cette histoire est néanmoins contestée par des travaux d'historiens publiés en 2017[20].
Outre les locuteurs de la diaspora, le basque est parlé auPays basque (Euskadi au sens initial) et, plus précisément, dans une partie des trois provinces formant laCommunauté autonome basque d'Espagne (Guipuscoa, centre et est de laBiscaye, extrême nord de l'Alava) ; dans le nord de laNavarre (Espagne également) ; et dans les trois provinces basques de France :Labourd,Basse-Navarre etSoule (voir lacarte).
Punition d'un élève basque où il est écrit mille fois en Espagnol« Je ne parlerai pas en basque pendant mes études. »
Héctor Iglesias explique cette survivance par le fait que, durant l'Antiquité, les Basques ont été des alliés plutôt que des ennemis de l'Empire romain, ce qui leur aurait permis de mieux sauvegarder leur langue[21]. L'habitat dispersé a sans doute aidé aussi à la préservation de la langue basque.
SelonLuis Núñez Astrain, la raison principale de la survivance du basque est due précisément à lachute de l'Empire romain d'Occident, vers l'an 400, et à l'arrivée desWisigoths. LesBasques (Autrigons,Caristes,Vardules,Vascons) et mêmeGascons, dont le nom provient d'une prononciation germanique devascone) sont à cette époque des alliés des Romains. Astrain estime que si l'invasion des Goths avait été retardée de deux cents ans, le basque aurait été éliminé. Par conséquent, les Goths, bien qu'ils aient combattu les Basques, sont en grande partie responsables de la survie du basque[22],[23].
Cependant, depuis les deux derniers siècles, larévolution industrielle, l'urbanisation, le centralisme politique, la répressionfranquiste et l'exode rural au Pays basque nord ainsi que la politique linguistique de l'État français ont exercé une pression écrasante sur le basque, ce qui a aggravé les disparités démographiques régionales et linguistiques[24]. De 1868 à 1970, la population bascophone est passée de 471 000 à 597 000 locuteurs, alors que la population totale a augmenté de 875 900 à 2 561 400 habitants. La population totale a donc presque triplé, tandis que le pourcentage de la population bascophone a diminué, passant de 54 % à 23 %, soit le quart de la population totale[24].
La langue basque a beaucoup souffert des conséquences de la guerre civile espagnole, entre 1936 et 1939, lors de laquelle de très nombreux jeunes gens qui parlaient le basque durent émigrer (surtout vers la France). Entre 1940 et 1975, la situation économique de l'Espagne contribuera encore à faire émigrer beaucoup de jeunes Basques. LesIkastolas furent légalisées au sud, dans l'État espagnol, à partir de 1960. En France, il fallut attendre plus longtemps.
Tableau du verbe auxiliaire basque.Description d'une phrase en basque.
La grammaire basque est très différente de ses langues géographiquement voisines. Le basque est unelangue agglutinante, et des suffixes ou des radicaux peuvent être accolés derrière d'autres suffixes ou radicaux. Le genre n'existe pas, sauf attaché au verbe pour letutoiement (du-k « tu as » (homme) etdu-n « tu as » (femme)) avec des marqueurs k (ou t) pour le masculin et n pour le féminin typiques des langueseurasiennes. Laconjugaison fait en sorte que le verbe, en plus de s'accorder avec le sujet, s'accorde aussi avec les compléments, dits directs et indirects en français. L'évolution moderne de la langue fait qu'en basque, on ne conjugue souvent que l'auxiliaire du verbe.
Le basque suit généralement une syntaxeSOV mais aussiOVS dans certains cas rares.
Le système numérique du basque présente la particularité d'êtrevicésimal (base 20) comme enancien français, enbreton ou endanois. Toutefois, dans ces trois langues, il s'agit d'un compte bi-décimal (deux-dix, *ui-kmti), non sur base vingt.
Si la grammaire basque est d'une originalité radicale, on estime qu'avant la normalisation de la langue, 75 % du vocabulaire provenait dulatin ou des langues géographiquement voisines (gascon,aragonais, roman de Navarre,espagnol,français, voire legaulois auparavant). Par exemple, dans la liste ci-dessous,zeru dérive du latincaelum « ciel ».
Français
Basque
Prononciation (convention française)
eau
ur
our
terre
lur
lourr
neige
elur
élourr
bois
zur
sour
os
hezur
(h)essourr
porc
urde
ourrdé
ciel
zeru, ortzi
sérou, orrtsi
feu
su
Shou
vent
haize
(h)aïssé
homme
gizon
guiçon'
femme
emakume
émakoumé
mangé (manger)
jan
yan'
bu (boire)
edan
édan'
grand
handi
(h)an'di
petit
txiki, ttipi
tchiki / tyipi
nuit
gau
gaou
jour
egun
égoun'
mot
hitz
(h)its
hier
atzo
atsso
aujourd'hui
gaur
gaour
demain
bihar
bi(h)arr
chiffre
zenbaki
sèn'baki
un
bat
batt
deux
bi
bi
trois
hiru(r)
(h)irou(r)
quatre
lau(r)
laou(r)
cinq
bost, bortz
boSht / borrts
six
sei
Shei
sept
zazpi
saspi
huit
zortzi
sorrtsi
neuf
bederatzi / behatzi
bédératsi /béatsi
dix
hamar
(h)amarr
Notes :
Ler est roulé mais, au Pays basque français, ler simple est roulé, ler double est généralement prononcé « à la française » chez les nouvelles générations. En Soule, le « r » est parfoisamuï, il peut être aussi entre le « l » et le « d », la règle est que seul on le roule, double ou devant une consonne on le grasseye. Leh est généralement aspiré par les locuteurs âgés du Pays basque français, mais il est tout à fait muet au Pays basque espagnol. Les est prononcé au Pays basque espagnol comme les espagnol standard de Castille, les finlandais ou le sigma grec ; au Pays basque français, par influence du français, il est pratiquement — mais fautivement — prononcé comme unch. Lez est prononcé comme une sifflante sourdes partout, sauf en Biscaye et sur la côte de Gipuzkoa, où il est prononcé comme les basque ; finalement, lex est prononcé comme une chuintantech partout[25].
Lej représente en principe ley deyaourt au début d'un mot (à l'intérieur d'un mot, on utilise généralement la lettrei). C'est la prononciation standard recommandée pour le basque unifié. Cependant, au Pays basque espagnol, on a tendance à le prononcer comme lej espagnol (Rajoy,José,Guadalajara) ou lech allemand ou écossais (Bach,loch), alors qu'en Soule et à Lekeitio (Biscaye), on le prononce comme lej français dejournal.
Les noms et adjectifs se déclinent en s'augmentant de suffixes. La forme donnée dans la liste ci-avant est celle de l'absolutif indéterminé : à cette forme, les noms et adjectifs apparaissent sous leur forme la plus simple, sans aucun suffixe.
Le phonème noté par la lettreh n'est prononcé que dans le nord-est, comme le montrent les isoglosses de cette carte. Sa réalisation, déjà minoritaire, est de moins en moins fréquente.
Un autre dialecte, leroncalais, a vu sa dernière locutrice s'éteindre en 1991 (Fidela Bernat)[29].
Le basque standard, ou « basque unifié », se fonde sur les dialectes centraux comme le guipuzcoan et le navarro-labourdin, mais aussi sur le labourdin classique duXVIIe siècle, précurseur de lalittérature basque et trait d'union entre les dialectes continentaux et péninsulaires.
Lebasque unifié, oueuskara batua, langue coofficielle avec lecastillan dans les communautés autonomes basque et navarraise, y est largement enseigné, et commence à y supplanter les formes dialectales, dorénavant associées aux échanges non formels, voire à la ruralité.
Sur une population totale de 2 646 000 habitants répartis dans les 7 provinces du Pays basque, 28,4 % sont bilingues et 16,4 % ont une connaissance approximative du basque, soit 1 185 440 personnes (751 500 personnes sont des locuteurs bilingues actifs et 433 940 sont des locuteurs bilingues passifs). Du point de vue de leur rapport avec l'euskara, les habitants du Pays basque se répartissent en 4 grandes catégories[30].
Les unilingues bascophones ne parlent que le basque en France ou en Espagne. Ils sont âgés, mais certains enfants sont mis à l'ikastola (moins de 0,7 %, ce qui représente tout de même 20 000 personnes) ;
Lesbilingues basque actifs parlent deux langues,français / basque ouespagnol / basque. Ils sont 28,4 % et se répartissent en 3 sous-catégories :
44,5 % sont bilingues avec le français ou l'espagnol dominant ou l'erdara dominant,
29,5 % sont des bilingues équilibrés, ils connaissent aussi bien le basque que l'espagnol (ou le français),
26 % sont bilingues avec le basque dominant ;
Lesbilingues basques réceptifs comprennent ou lisent le basque mais le parlent rarement. Ils représentent 16,4 % et sont de plus en plus nombreux, les cours de langue pour adultes étant très populaires ;
Les non-bascophones qui ne connaissent pas le basque. Ils sont majoritairement unilingues espagnol ou français, mais ils peuvent aussi être des bilingues voire multilingues par leur connaissance d'autres langues (immigrés non espagnols ni français notamment). Ils forment la majorité de la population, avec 55,2 %.
Il existe de grandes disparités dans la population au regard du bilinguisme basque selon les provinces. La Biscaye compte 986 155 habitants, dont 27,6 % (272 100) sont bilingues et 20,4 % (201 100) de bilingues passifs. Le Guipuzcoa avec 605 139 habitants a le plus grand nombre de locuteurs bascophones, soit 306 200, ce qui correspond à 50,6 % de la population et 17,3 % (104 300) de bilingues réceptifs. La Navarre (534 000) n'a que 12,9 % (68 880) de bascophones qui sont groupés essentiellement dans le nord de la province et 10,3 % de bilingues réceptifs (55 000). L'Alava avec ses 298 000 habitants a 19,2 % (40 000) de bilingues et 18,4 % (33 000) bilingues réceptifs. Le Labourd avec 208 000 habitants a 16,1 % de sa population bilingue (38 600) et 24 600 bilingues réceptifs. Quant à la Basse-Navarre et à la Soule, les plus faiblement peuplées (30 000 et 17 000), elles ont 49,5 % de bilingues (28 600) et 13,7 % de bilingues réceptifs (7 000).
La prise de Bilbao le par les troupesfranquistes mit fin à l'expérience sur le territoire basque. Cependant, le Gouvernement basque en exil (1937-1979) continua d'utiliser cette langue dans ses activités.
Espagne : La constitution espagnole de 1978 reconnait dans son préambule et à son article 3 que le Castillan est la langue nationale et que les communautés autonomes ont le droit d'adopter une ou des langues officielles, ces dernières devenant de jure langue co-officielle. L'Espagne a signé laCharte européenne des langues régionales ou minoritaires le 5 novembre 1992 et l'a ratifiée le 9 avril 2001.
France : La constitution française ne reconnait que le français comme seule langue officielle sur son territoire. Le 7 mai 1999, la France a signé laCharte européenne des langues régionales ou minoritaires, mais ne l'a jamais ratifiée, ce qui laisse cette Charte sans effet.
La langue basque estco-officielle, avec l'espagnol, dans les deux communautés autonomes qui correspondent au territoire basque traditionnel en Espagne.
La langue basque est co-officielle, avec l'espagnol, depuis laloi forale de 1986, dans la zone historiquement « bascophone ». Cette zone correspond à63 communes du Nord de la Navarre (soit, en 2009, 58 932 habitants).
Zonification Linguistique de la Navarre depuis 2017
La langue basque est minoritaire dans deux autres zones de la Navarre, l'espagnol étant la seule langue administrative. Dans laZone mixte (98[32] communes du centre de la Navarre, dont la capitale Pampelune) la langue basque peut bénéficier de certaines mesures comme l'enseignement public bilingue ou la signalisation toponymique bilingue. Dans laZone non bascophone (sud de la Navarre) la langue basque ne bénéficie d'aucun statut juridique officiel.
Le français est la seule langue officielle dans cette circonscription administrative dans laquelle sont regroupées les provinces basques de Labourd, Basse-Navarre et Soule.
Le, le conseil municipal d'Ustaritz, ville de 6 200 habitants, chef-lieu decanton du département des Pyrénées-Atlantiques a fait du basque la langue officielle de la commune. Letribunal administratif de Pau a annulé, le, cette délibération. La commune attend depuis de recevoir les motivations de ce jugement pour décider si elle fera appel ou non.
Pour la première fois depuis des siècles, la langue basque a augmenté son pourcentage de locuteurs, mené par des expansions des centres urbains principaux tels quePampelune,Bilbao ouBayonne. L'ouverture du nouveaumusée Guggenheim à Bilbao est largement vue comme un symbole de la renaissance linguistique et culturelle basque.
L'obligation pour tous d'apprendre le basque dans les écoles de laCAB depuis 25 ans est à l'origine de la progression des bilingues. Les écoles enseignent en basque 16 heures par semaine auprimaire et 25 heures par semaine ausecondaire. Plus de 82 % des personnes de moins de 20 ans sont bilingues, dont 20 % debilingues passifs.
En 2005, sur une population totale des provinces basques qui atteint trois millions d'habitants, seuls 20 000 sont unilingues bascophones, 802 000 sont bilingues basques/erdara (espagnol 91,6 % / français 8,4 %), 455 000 sont bilingues passifs basque/erdara (espagnol 93 % / français 7 %) c'est-à-dire comprennent le basque mais ne le parlent pas. 1 720 000, soit la majorité est unilingue erdara (espagnol 91 % / français 9 %).
Euskaltzaindia ou Académie royale de la langue basque est une institution académique officielle qui veille depuis 1968 à fixer officiellement les critères pour l'unification de la langue basque : c'est ainsi qu'est né l'euskara batua, car de nombreux dialectes basques s'expriment toujours dans les diverses régions.
On distingue cinq territoires où le statut linguistique sur une reconnaissance de la langue basque diffère :
Communauté forale de Navarre : en vertu du statut d'autonomie de 1982 de la Navarre, (Article 9) le castillan fut décrété la langue officielle de la Navarre et le basque aurait aussi caractère de langue officielle dans les zones bascophones de la Navarre. Mais depuis une nouvelle loi,Ley foral 18/86, du 15 décembre 1986, stipule que la Navarre est linguistiquement divisée en 3 zones (272 communes) :
au nord, 64 communes dans la zone diteBascophone, qui représentent 11 % de la population totale de la Navarre, où le castillan et le basque ont un statut de coofficialité ;
au centre-nord, 98 communes dans la zone diteMixte (basco-navarraise) qui représentent 54 % de la population totale de la Navarre (dont la ville de Pampelune), où des services bilingues sont prévus à l'intention des bascophones. La langue basque y progresse depuis son introduction dans le système scolaire ;
au sud, dans la zone hispanophone qui représente 35 % de la population totale de la Navarre où seul le castillan est langue officielle.
Union européenne : pour l'Union européenne, la langue basque est seulement reconnue « langue d'usage » dans les institutions européennes dès lors que, à l'occasion de son adhésion à l'Union, l'Espagne n'a pas officialisé les langues régionales. Ces langues ne sont pas des langues officielles de travail et le basque a seulement un statut de langue régionale et minoritaire. En septembre 2023, l'Espagne introduit une demande auConseil des ministres des Affaires européennes de reconnaître le basque, lecatalan et legalicien commelangues officielles de l'Union européenne[33].
Communauté autonome basque : Dès 1978, la Constitution espagnole autorise les régions historiques d'Espagne à se doter d'assemblées pourvues de larges compétences. Les Basques vont se doter en 1979 d'un statut linguistique avec la formation de la Communauté autonome basque composé seulement de 3 provinces (Guipuscoa, Biscaye et Alava). La province de Navarre, territoire moins « basquisé », décida de ne pas s'y joindre et de prendre un autre chemin. Le basque a un statut de langue coofficielle avec l'espagnol.
France : L'article 2 de la Constitution précise que « La langue de la République est le français », il n'existe aucun statut spécifique deslangues régionales ou minoritaires. Cela n'empêche pas l'État lui-même, notamment via laDélégation générale à la langue française et aux langues de France et l'enseignement public et les collectivités locales d'entreprendre diverses actions culturelles ou éducatives au profit de la langue basque mais seulement avec des aménagements symboliques ou peu importants, ainsi que des tolérances ou des dérogations envisageables. Seul le français a juridiquement accès à l'usage public. La France est un des pays de l'UE à avoir signé laCharte européenne des langues régionales ou minoritaires mais elle ne l'a pas ratifiée car la Charte III avait une liste d'obligations et comportait des clauses contraires à la Constitution française. Pour accepter qu'une autre langue telle que le basque soit érigée en principe républicain, cela revient à lui donner forcément des usages formels et juridiques dans un cadre démocratique[34]. C'est en réaction et par l'intermédiaire de la formationBatera, qui regroupe 52 % des 159 maires du Pays basque, qu'est demandé entre autres la coofficialisation du basque avec le français.
Espagne : L'article 3 de la Constitution stipule que le castillan est la langue espagnole officielle de l'État. Tous les Espagnols ont le devoir de le connaître et le droit de l'utiliser. Les autres langues espagnoles seront également officielles dans les différentes Communautés autonomes en accord avec leurs Statuts.
Pourcentage d'élèves inscrits avec une scolarité en basque. La ligne rouge démarque lafrontière franco-espagnole.
Le basque est enseigné dans les écoles immersives associatives dites « ikastola » où tous les cours, dans les premières années de maternelle se font par immersion en basque avec introduction progressive dufrançais qui est utilisé en parité avec l'euskara (histoire, géographie, sciences, mathématiques…). Les enfants sont donc rapidement parfaitement bilingues.
La langue est aussi enseignée dans certaines écoles, collèges et lycées publics en tant que langue facultative. Il existe aussi des cours du soir pour apprendre la langue et la culture basques.
L'Office public de la langue basque (OPLB) est créé àBayonne en 2004 ; il poursuit son projet de politique linguistique en ouvrant des sections d'enseignement bilingue dans le Pays basque[31].
ETB 1 : chaîne généraliste exclusivement en basque créée en 1982. Peut être captée en hertzien dans la CAB, la Navarre et le Pays basque français.
ETB 3 : chaîne destinée aux jeunes créée exclusivement en basque en 2008. Diffusée via la TNT dans la CAB.
ETB Sat : chaîne disponible via les systèmes satellites etADSL diffusant une partie des programmes d'ETB-1.
Hamaika : chaîne généraliste exclusivement en basque créée en 2009. Diffusée via la TNT dans la CAB.
France 3 Euskal Herri Pays basque : Décrochage local deFrance 3 Aquitaine. Une petite partie des informations est diffusée en basque (1 min par jour sur les 6 minutes totales du décrochage d'information ainsi qu'un tiers des reportages hebdomadaires).
Dans la CAB, en plus de certaines stations de service publicEuskadi Irratia (groupe EITB) (Euskadi Irratia,Gaztea,EITB Musika), une cinquantaine de radios associatives émet en basque.
Ekaitza, bimensuel politique degauche, indépendantiste, du Pays basque nord. La majorité des articles sont en français, mais certains sont en basque. Créé en 1986.
Le basque n'est pas la plus vieille langue d'Europe mais la langue d'Europe occidentale la plus anciennein situ encore vivante[36],[37],[38],[39],[40]. L'origine du basque a fait l'objet de différentes études en corrélation avec l'archéologie et la génétique.
Si, sur le plan linguistique, le basque unifié est une forme de basque au même titre que chacun des autres dialectes, d'un certain point de vue et de par son statut officiel, on peut le comparer à une langue comme lefrançais issu dufrancien, qui a réussi au détriment des autres formes d'oïl[41].
L'origine de la langue basque est antérieure à la diffusion de l'écriture en Europe. De ce fait, elle est mal connue et toujours débattue. Cela ne saurait toutefois constituer un obstacle insurmontable pour laLinguistique comparée (paléolinguistique), qui permet de remonter bien au-delà grâce à la comparaison avec d'autres langues et à la reconstruction interne. Toutefois, des reconstructionsa priori affectent souvent le sérieux des hypothèses[pas clair].
Par ailleurs, plusieurs études estiment qu'au bout de 10 000 ans, il ne resterait presque plus rien d'une langue, le matériau linguistique se trouverait entièrement renouvelé et l’origine commune entre le basque et toute autre langue serait alors très difficile à prouver[42],[43],[44].
Le linguiste et bascologue françaisMichel Morvan conteste le fait qu'on ne puisse pas remonter très haut dans le temps, jusqu'à l'eurasien primitif en travaillant sur l'ensemble des langues non-indoeuropéennes du continent eurasien.
Diverses études défendent cette thèse. On peut mentionner la conférence donnée en 2003 à l'Institut culturel basque deBayonne parBeñat Oyharçabal. Pour ce linguiste, les hypothèses basco-ibérique, basco-chamito-sémitique, basco-caucasique et la théorie des substrats ne sont pas suffisamment crédibles pour révoquer la théorie de l'isolat[48]. Voir aussi l'étude de Joseba Lakarra publiée en 2005 et intituléeProtovasco, munda y otros : reconstrucción interna y tipología holística diacrónica[49]. Ce point de vue est aussi celui du linguiste basqueJoseba Lakarra.
Dans le magazineLa Recherche, en mai 2019, les linguistes Eneko Zuloaga et Borja Ariztimuño, de l'université du Pays basque (Espagne), écrivent de même que la langue basque est un isolat. Pour eux, les linguistes ou chercheurs qui lient le basque à d'autres familles linguistiques ne prennent pas en compte ni les méthodes standards, ni le travail effectué par les bascologues ces dernières décennies[50].
La comparaison avec les langues européennes fait l'objet de plusieurs recherches. Celles des linguistes Gianfranco Forni et Castro Guisasola[56]. Avant eux, des auteurs tels queAugustin Chaho ou Jean-Baptiste Darricarrère, puis, récemment, d'authentiques linguistes dont Juliette Blevins (reconnue sur le plan mondial dans sa spécialité, laphonologie) et, en 2007,Eñaut Etxamendi, rattachent le basque à la famille indo-européenne. Les travaux d'Eñaut Etxamendi[54],[57] ont été présentés au grand public dans un article qu'il a écrit dansL'Express en 2015[58] et ont fait l'objet d'un ouvrageL'origine de la langue basque[59],[60]. Ces travaux s’éloignent ainsi des schémas de pensée habituels qui font de cette langue un isolat[61]. Eñaut Etxamendi affirme être le seul à soutenir cette origine du basque car il dit être le seul à avoir comparé la langue basque à des langues indo-européennes[58]. Il reconnaît lui-même que sa thèse est ainsi très isolée au sein du milieu scientifique[58],[62],[63].
Eñaut Etxamendi écrit qu'il y a une importante proximité de l’euskara avec beaucoup de langues indo-européennes très anciennes et souvent très lointaines du Pays basque telles que le grec ancien, l'arménien, le sanskrit, etc., et dont certaines sont éteintes[64], alors qu'il n'est pas connu à ce jour d'émigration d'habitants de ces pays lointains au Pays basque[65].
Eñaut Etxamendi, dans ses travaux où sont analysés environ 4 000 mots, souligne le nombre considérable de termes similaires (tant pour la phonie (?) que pour le sens) avec des termes d'origine indo-européenne[64]. Ce constat ne peut pas résulter, selon lui, du seul emprunt du basque aux langues environnantes et il ajoute qu'il n'a pas eu connaissance au cours de ses travaux de termes basques sans aucune parenté[65].
Par ailleurs, selon Eñaut Etxamendi, un nombre non négligeable de termes basques sont en mesure d’éclairer des étymologies que les plus grands indo-européanistes du siècle dernier ont considérées douteuses, obscures, voire inexpliquées[66]. Eñaut Etxamendi a fait une comparaison systématique dans ses travaux entre le basque et les langues indo-européennes, tant au niveau du vocabulaire que de la construction grammaticale. Pour cet auteur les racines de nombreux concepts (dits) indo-européens procèdent d'onomatopées décelables par l'euskara (dévorer, frapper/tuer, gratter, courir, écorcer/racler, aiguiser…)[67].
Eñaut Etxamendi réfute le caractère exclusif de certains particularismes généralement attribués à la langue basque. Parmi différents exemples pris par cet auteur: la langue basque n'est pas la seule à pratiquer l'ergativité en Europe (toutes les langues indo-européennes auraient été ergatives selon la linguiste Claude Tchekhoff), la langue basque a elle aussi des préfixes et peut avoir également dans certains cas un genre féminin, le basque a une formeagglutinante mais l'arménien également et l'allemand souvent, etc[57].
L'article d'Eñaut EtxamendiLe basque est une langue indo-européenne a été repris dans un journalitalien du 5 mai 2015[62] et en 2017 Robert Elissondo, professeur d'histoire-géographie et président de l'association Ikerzaleak[68], se range à ses arguments. Elissondo écrit notamment « sa recherche s'appuie sur les travaux des linguistes les plus reconnus en particulierÉmile Benveniste. À la fois chercheur, écrivain et poète, Eñaut Etxamendi manie avec aisance les méthodes et les concepts de la linguistique »[69]. Robert Elissondo écrit également « Pourquoi la plus ancienne des langues indo-européennes est-elle toujours vivante ? » en parlant de la langue basque[69].
A contrario, toujours en 2017, lephilologue et spécialiste de l'histoire de la langue basqueJoseba Lakarra parle du basque comme une langue isolée[46], et dansLa Recherche, en mai 2019, les linguistes Eneko Zuloaga et Borja Ariztimuño écrivent que« le basque est un isolat, […] la thèse [d'Eñaut Etxamendi] n'est pas reconnue par les bascologues, […] car elle ne répond pas aux exigences de la recherche linguistique »[50].
En 2013, Jaime Martín Martín[70] tend à soutenir, dans son livreUn enigma esclarecido : el origen del vasco (« Une énigme éclaircie : l'origine du basque »), que le basque s'apparente audogon, une langue parlée actuellement par environ 600 000 personnes, principalement au Mali, mais aussi au Burkina Faso[71],[72]. Martín a comparé pendant douze ans le basque et le dogon, tant au niveau de la structure que du vocabulaire et a observé « des ressemblances entre les deux langues dans la forme et dans le sens », convaincu que ces ressemblances « ne pouvaient pas être dues au hasard »[72]. Il a comparé 2 247 mots[73], observant des ressemblances parmi 1 633 d'entre eux, soit 70 %. Selon lui, l'hypothèse d'une parenté entre deux langues prend force à partir de 50 %[74].
SelonXabier Kintana, qui a vivement critiqué l'ouvrage, cela n'aurait « ni queue ni tête »[75] et ne comparerait que des mots commesoro (champ), dont l'origine est latine[76].
Pour la linguiste Asya Pereltsvaig, les preuves présentées à l'appui du lien basque-dogon par Martín ne sont pas « qualitatives » : Martín compare les aspects structurels et lexicaux du basque et du dogon et affirme que les deux langues sont très semblables, la seule différence étant que le dogon « n'a pas de déclinaison ni de sujetergatif ». Elle fait observer que « ce sont toutefois des différences majeures ». « Le dogon, sans marquage de cas ni alignement ergatif, ressemble beaucoup plus au chinois, d'autant plus que les deux langues (ou familles de langues) sont égalementtonales. Le basque, en revanche, n'est pas tonal, ce qui constitue une autre différence majeure entre lui et le dogon ». Enfin l'argument selon lequel « trois des quatorze dialectes dogon montraient exactement le même ordre de mots dans la phrase » que le basque, est, selon Asya Pereltsvaig, un très mauvais élément de preuve. Le basque est unelangue SOV stricte, mais l'ordre SOV est l'ordre linguistique le plus courant et représente près de 45 % des langues du monde[71].
Dans une étudeLe basque, langue eurasienne publiée en 2008, le comparatiste et bascologue françaisMichel Morvan présente la langue basque comme étant d'origine eurasienne pré-indoeuropéenne[53],[78]. Dans cette étude, il écrit également à propos de l'origine de la langue basque : « Les pistes sino-caucasienne et euro-sibérienne sont bonnes »[53]. Il explique que les anciennes langues parlées en Eurasie (basque, certaines langues du Caucase, de Sibérie, etc.) ont été submergées par l'arrivée des langues indo-européennes et donc qu'il est vain de vouloir raccrocher le basque à telle ou telle autre langue avec une entière certitude au vu de la profondeur du substrat eurasien, ceci n'excluant pas toutefois la mise en évidence de liens de parenté révélateurs d'une origine commune entre ces anciennes langues ou du moins une partie d'entre elles[53].
Se référant entre autres aux travaux deSergueï Starostine[53], il estime que, dans sa forme originelle, le basque pourrait remonter aupaléolithique supérieur et qu'elle est très stable dans le temps, ce qui peut faciliter ainsi des comparaisons[53]. Selon lui l'erreur est d'avoir voulu rattacher à chaque tentative le basque à une famille de langues traditionnelle bien délimitée. À cause de cette erreur s'est développé le dogme excessif du basque comme langue complètement isolée. Sur ce sujet l'américain John Bengtson, avec toutefois de nombreuses erreurs, donne à la langue basque une origine commune avec des langues du Caucase (langues du nord-est du Caucase précise Michel Morvan).La théorie eurasienne de Michel Morvan gagne de plus en plus en vraisemblance grâce à ses travaux étymologiques très poussés[79][source insuffisante].
Certains termes commeguti = « peu, petit » oubihi = « grain » ont été repérés en dravidien et jusqu'en austronésien (tagalog,waray-waray,indonésien) par Michel Morvan, ce dernier sous la formebinhi qui correspond auproto-basque *binhi, ce qui ferait remonter de telles formes encore bien plus loin dans le passé. Selon ce linguiste, il faut comprendre qu'il y a des parentés proches (ibère, pré-occitan, paléosarde, paléocorse par exemple) et des parentés éloignées (caucasien,dravidien,langues sibériennes, etc.).Son travail étymologique est le plus avancé à ce jour. Ainsi par exemple le nom basque de la maisonetxe est le même mot que le turcetch, itch "intérieur, demeure, maison".[réf. nécessaire]
D'un point de vue grammatical et typologique, ils comparent les objets enlangues agglutinantes etergatives, et avec le même système déclinatif.
Le parallélisme des systèmes de numération (vigésimaux), la façon identique d'exprimer le réfléchi en basque et enkartvèle (géorgien…) sous forme "ma tête, ta tête, sa tête" sont d'autres convergences typologiques. Mais on sait que convergence typologique n'implique pasipso facto parenté génétique.
Dans son ouvrageL'origine des langues, publié en 1994[80], le linguisteMerritt Ruhlen rattache le basque au groupe des languessino-caucasiennes lui-même rattaché à la super-famille des langues dené-caucasiennes. Ce groupe comprend le basque, le caucasien, leburushaski, lesino-tibétain, le iénisséien, le na-dené[81]. Pour le rattachement du basque à la famille dené-caucasienne, Ruhlen cite les travaux de Bengtson et Trombetti comme étant les principaux chercheurs ayant mis en lumière ce lien. Merritt Ruhlen rapporte que ce sont les travaux d'Edward Sapir qui ont mis en évidence le na-dené (localisé en Amérique du Nord). Puis que Sergueï Nikolaïev a repris les travaux de celui-ci en disant que le na-dené était apparenté à la famille caucasienne, sino-tibétaine et iénisséienne[82]. À la fin des années 1990, John Bengtson y a ajouté le basque et le bouroushaski, « deux idées que préfiguraient déjà les travaux de Trombetti et d'autres chercheurs »[83] dit-il. Enfin, Merritt Ruhlen mentionne les travaux deSergueï Starostine qui a décrit une famille qu'il a nommée sino-caucasienne et qui comprend les familles caucasiennes, sino-tibétaine et iénisséienne[82].
Merritt Ruhlen explique également que les dené-caucasiens sont isolés entre eux par les autres groupes de langues eurasiatiques arrivés postérieurement. Sur le plan génétique, il dit que pris au niveau mondial le groupe bascophone ne se différencie pas suffisamment des autres européens pour constituer un isolat génétique. « Les langues ne font pas l'amour », dit-il pour expliquer des différences linguistiques que l'on ne retrouve pas dans les gènes. Selon cet auteur, desproto-Basques auraient occupé l'Europe occidentale bien avant la migration desIndo-Européens au deuxième millénaire avant l'ère chrétienne[84]. Les ancêtres desBasques se seraient alors maintenus vers l'Atlantique et lesPyrénées, dans la région qu'ils occupent actuellement et nommée durant la conquête romaine d'après les territoires desCaristes, desVascons, desCantabres, desAquitains, desVardules et autres tribus.
L'hypothèse d'un ensemble plus élargi dit "dené-caucasien" (Starostine, Nikolaïev, Bengtson,Ruhlen) divise les langues d'Eurasie entre les langues eurasiatiques (comprenant, selonGreenberg, l'indo-européen, l'ouralien, l'altaïque et quelques autres petits groupes en Sibérie) et un groupe relictuel de langues qui n'appartiennent pas à cette famille. Ruhlen, Bengston[85] et Shevoroshkin font entrer le basque dans cet ensemble.
Le déné-caucasien, très large, réunit notamment, en plus du basque et du caucasien, le chinois et le na-déné. Or, une parenté entre le chinois et le caucasien est réfutée par des linguistes telLaurent Sagart, spécialiste du chinois archaïque. Ce dernier a présenté un regroupement « STAN » (sino-tibéto-austronésien).
La proximité linguistique entre le basque et les langues kartvèles a été combattue par plusieurs linguistes, telLarry Trask.
Cette thèse rapproche le basque de cet ensemble de langues anciennement parlées dans lapéninsule Ibérique : de nombreuses similarités et des recoupements territoriaux importants, de part et d'autre desPyrénées, permettent ce rapprochement selon lequel les langues ibères formeraient elles-mêmes un isolat[86].
Dans une conférence organisée en 2003 àBayonne par Beñat Oyharçabal au sein de l'Institut Culturel Basque, celui-ci écrit que l'hypothèse basco-ibérique n'a pas été jugée suffisamment crédible pour faire évoluer la thèse de l'isolat[48]. C'est pourtant ce que des auteurs tels qu'Hector Iglesias etJoaquín Gorrochategui défendent toujours, avec sérieux[87],[88] en le rattachant même au berbère (sans donc, faire de l'ibère un isolat)[89].
(de)Joxe Azurmendi: "Die Bedeutung der Sprache in Renaissance und Reformation und die Entstehung der baskischen Literatur im religiösen und politischen Konfliktgebiet zwischen Spanien und Frankreich" In: Wolfgang W. Moelleken (Herausgeber), Peter J. Weber (Herausgeber):Neue Forschungsarbeiten zur Kontaktlinguistik, Bonn: Dümmler, 1997.(ISBN978-3537864192)
(es) Manuel de la Sota,Pierre Lafitte,Lino Akesolo, et la collaboration de José Lasa et al.,Diccionario Retana de autoridades de la lengua vasca: con cientos de miles de nuevas voces y acepciones, antiguas y modernas…, 9 volumes, La Gran Enciclopedia Vasca, Bilbao, 1976.(ISBN978-84-248-0248-6).
Michel Morvan,Les origines linguistiques du basque, Bordeaux, Presses Universitaires, 1996.
Michel Morvan,Le basque, langue eurasienne, Euskera - LIII, 2008, 1, pages 85 à 90.
Michel Morvan,Dictionnaire étymologique de la langue basque, 2023[93].
Pierre Lafitte,Grammaire basque (navarro-labourdin littéraire), Elkarlanean, 1998(ISBN978-2-913156-10-4) (reprise complétée d'une édition de 1962 ; édition originale 1944).
Txomin Peillen,Les emprunts de la langue basque à l'Occitan de Gascogne - étude du dialecte souletin de l'euskara, Univ. Nacional de Educación a Distancia, Madrid, 1998.
Version en euskera de la thèse d'Arnaud Etchamendy : Euskera-erderak, Erkaketa saioa, éditions Maiatz Bayonne, 2015 [pour mémoire, la version en français est accessible sous lelien déjà indiqué plus haut]
Chaho, Joseph Augustin,La guerre des alphabets : règales d'orthographe euskarienne, adoptees pour la publication du Dictionnaire basque, français, espagnol et Latin, Bayonne, Impr. Lespés,, 472 p.(lire en ligne)
Gèze, Louis 18..,Éléments de grammaire basque : dialecte souletin suivis d'un vocabulairebasque-français & français-basque, Bayonne, Imprimerie de veuve Lamaignère,, 360 p.(lire en ligne)
↑a etbEn 1997, les unilingues bascophones représentaient 0,5 % de la population, soit 12 500 personnes selon laIIe enquête sociolinguistique. En 2016, l'anthropologue Juan Inazio Hartsuaga estimait que d'ici 20 ans il n'y en aurait plus.(eu) « Berezko hiztunak », surberria.eus(consulté le).
↑En basque « être basque », c'est êtreeuskaldun : Composé deeuskal- (« basque ») et du suffixe-dun (« qui possède ») donc littéralement, « celui qui possède la langue basque ». Par conséquent enlinguistique, c'est un bascophone, personne parlant la langue et enethnologie, un Basque, personne originaire du Pays basque. Pour un grand nombre de bascophones, seuls sont Basques leseuskaldunak, ceux qui possèdent le basque, et ce, quelles que soient leurs origines. Pour d'autres, le sentiment d'appartenance est suffisant.((eu)Eranskinak : Euskal nortasuna eta kultura XXI. mendearen hasieran).
↑Gobierno Vasco (2020).VI Mapa Sociolingüístico, 2016. Vitoria-Gasteiz: Servicio Central de Publicaciones del Gobierno Vasco.
↑Gobierno de Navarra (2020).Datos sociolingüísticos de Navarra, 2018. Pamplona: Gobierno de Navarra, Euskarabidea – Instituto Navarro del Euskera.
↑Esteban de Garibay,Compendio historial de las chronicas y unibersal historia de todos los reynos de España, donde se escriven las vidas de los reyes de navarra, Lib. III, Cap. III,p. 91, Amberes, 1571.
↑SOULETIN ET BATUA : pour un duo plutôt qu'un duel. ParBattittu Coyos,UMR 5478 IKER,Université René Descartes – Paris V. « Au plan linguistique, le batua est une forme de basque au même titre que le souletin. Toutefois il est réservé à certains domaines, alors que le souletin l'est à d'autres. D'un certain point de vue, on peut comparer le batua au français. Le français est issu du francien, un dialecte d'oïl qui a réussi au détriment des autres formes d'oïl (picard, champenois, poitevin, wallon, etc.). ».
↑Dans ses travaux Etxamendi cite cette phrase d'André Martinet dansÉvolution des langues, 30 : « On se gardera d'oublier que l'on peut attribuer au hasard une ressemblance isolée, mais non un ensemble de faits connexes ». (ThèseAvertissement « L’origine de la langue basque »]p. 13 (Introduction) et 229 (monographie succincte)).
↑En 2015 Etxamendi écrit : « Je suis effectivement le seul linguiste à avancer cette thèse, et pour cause. Je suis le seul à avoir tenté véritablement une comparaison des langues basque et indo-européennes à l'aide des outils légués par les linguistes les plus éminents duXXe siècle -Antoine Meillet,Émile Benveniste,Pierre Chantraine,André Martinet, Claude Tchekhoff. […]. Il [l'ouvrage deJean-Paul DemouleMais où sont passés les Indo-Européens ?] prouve que cette affaire de prétendus conquérants envahisseurs invincibles (ancêtres du groupe germanique) qui auraient effacé tous les idiomes antérieurs, à l'exception (notamment) du basque, est un conte des origines qui ne résiste pas à l'analyse moderne historico-archéologique ».
↑a etbParmi les 4.000 mots analysés par A. Etchamendy dans sa thèse, plus de 200 sont cités dans le livre « L’origine de la langue basque », regroupés par famille, dans une soixantaine d’articles illustrés.
↑a etbIl écrit ainsi dans sa thèse:« D'une part, nous pensons que l'emprunt, même à grande échelle, ne peut expliquer ces "coïncidences multiples" et, d'autre part, l'on a guère signalé à ce jour de migrations en provenance de la Méditerranée orientale vers notre pays aux dimensions restreintes : Grecs, Arméniens et Indo-iraniens sont à grande distance de l'aire basque » et« il apparaît que les spécificités supposées du basque (syntaxe ergative, prédicat nominal, absence de genre, morphologie, etc.) sont les caractéristiques de l'indo-européen d'avant l'hypothétique séparation des groupes, […]. Enfin, le stock lexical irréductible de l'euskara - si cela signifie sans racines communes - ne nous est pas apparu à ce jour ».
↑Eñaut Etxamendi,L’origine de la langue basque,p. 193 à 208
↑Voici quelques exemples :bede/bide ("chemin" en dogon et en basque, respectivement);soro/soro (terre agricole);beri/bero (chaud);gara/garai (haut);bana/banandu (séparer);kwiye/kuia (potiron);togi/toki (lieu);kose/gose (faim).
↑HectorIglesias, « L’inscription ibérique de San Miguel de Liria et le basco-ibérisme en général »,Fontes Linguae Vasconum,(ISSN0046-435X,DOI10.35462/flv83.1,lire en ligne, consulté le)