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| Basilique Notre-Dame-des-Victoires de Paris | |
| Présentation | |
|---|---|
| Culte | Catholique |
| Dédicataire | Notre-Dame-des-Victoires refuges des malades et des pêcheurs |
| Type | Basilique mineure |
| Rattachement | Archidiocèse de Paris |
| Début de la construction | Décembre1629 |
| Fin des travaux | 1740 |
| Architecte | Pierre Le Muet |
| Style dominant | Architecture baroque |
| Protection | |
| Site web | www.notredamedesvictoires.com |
| Géographie | |
| Pays | |
| Région | Île-de-France |
| Ville | Paris |
| Arrondissement | 2e arrondissement |
| Coordonnées | 48° 52′ 00″ nord, 2° 20′ 27″ est |
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Labasilique Notre-Dame-des-Victoires de Paris est un lieu de cultecatholique situéplace des Petits-Pères dans le2e arrondissement deParis, dont la construction a débuté en 1629 et s'est achevée en 1740. C'est le dernier vestige du couvent desAugustins déchaussés (ditcouvent des Petits Pères).
La basilique est dédiée à laVierge Marie sous le nom de « Notre-Dame des Victoires » à la suite de la demande deLouis XII et vénérée enfin sous le nom de « Notre-Dame des Victoires, refuges des malades et des pêcheurs » à la suite de l'appel reçu par le frère Fiacre[1]. C'est l'une des cinqbasiliques mineures de Paris[2],[Note 1], élevée à ce rang le[3].
Elle fait l'objet d'un classement au titre desmonuments historiques depuis le[4].

En 1614,Louis XIII vient prononcer dans une église d'Aubervilliers le vœu de construire à Paris une église dédiée à laVierge s'il remporte une victoire militaire contre lesProtestants. Exaucé en 1628 à la suite dusiège de la Rochelle, il décide la construction de l'église Notre-Dame-des-Victoires, qu'il considère alors comme la fille deNotre-Dame-des-Vertus d'Aubervilliers[5]. Louis Blond tient toutefois cette origine pour une légende et assure que« les lettres patentes ne parlent ni de La Rochelle ni d'un engagement quelconque. De plus elles précisent que cette fondation fut sollicitée par des religieuxAugustins déchaussés, installés depuis peu à la porte Montmartre… »[6].
Le plan de l'église est conçu par l'architectePierre Le Muet au bénéfice des Augustins déchaussés, dits les Petits Pères ; mais les travaux à peine commencés en 1629 furent suspendus faute de fonds. À partir de 1656, la construction est reprise sous la direction deLibéral Bruant, puis deGabriel Le Duc. Bien qu'inachevée, l'église estbénie en 1666. Touche finale, leportail est dû àJean-Sylvain Cartaud qui achève la construction du sanctuaire de 1737 à 1740[7].
La basilique estconsacrée le par Hyacinthe Leblanc,évêquein partibus infidelium deJoppé etCharles Gaspard Guillaume de Vintimille du Luc,archevêque de Paris

À laRévolution française, l'église, privée de ses religieux, devient le siège de laLoterie nationale puisBourse des valeurs sous leDirectoire. Elle est rendue au culte en 1802[8].
En, le curé de Notre-Dame-des-Victoires, l'abbéCharles-Éléonore Dufriche-Desgenettes, consacre sa paroisse auCœur Immaculé de Marie. Le sanctuaire abrite depuis lors une association deprière mariale, l'Archiconfrérie du Très Saint et Immaculé Cœur de Marie[9].
Les bâtiments conventuels sont détruits lors du percement de larue de la Banque et de larue Paul-Lelong ordonné en 1844.Le pape, par coutume, a le droit decouronner les statues de la Vierge Marie, la couronne étant signe de royauté et de victoire. La première statue couronnée en France est celle de cette basilique, le à la demande du papePie IX en remerciement de ladélivrance de Rome par les Français[10].

La consécration de l'église auCœur Immaculé de Marie et son nom de Notre-Dame-des-Victoires de par levœu deLouisXIII, lui vaut d'accueillir sur ses murs plus de trente-sept milleex-voto[11].
Au sein duchœur sont exposées sept toiles monumentales deCarle Van Loo, dont la première, au centre, dépeint leVœu de Louis XIII pendant lesiège de La Rochelle de 1627–1628, et dont les six autres constituent une série de fresques sur la vie de saintAugustin d'Hippone :
La façade sud, réalisée parJean-Sylvain Cartaud, architecte duduc de Berry, se présente sous la forme d'unportail à deux ordres superposés, l'ionique en bas, lecorinthien au-dessus. Ce portail est couronné par unfronton triangulaire avec autympan, un écusson aux armes de la France surmonté de la couronne royale et entouré dugrand cordon du Saint-Esprit[12]. Au premier niveau, unegloire réalisée enbas-relief figure au-dessus de la porte centrale.
Leclocher contient quatrecloches :
La succession des architectes explique que l'église ne soit pas d'une parfaite unité. On peut y remarquer différentes œuvres dont :
La chapelleSainte-Anne, autrefois dédiée à saintNicolas de Tolentino, a été restaurée et consacrée en 1865. Mais aujourd'hui, de cette restauration il ne reste rien. La chapelle fut en effet reconstruite en 1879 (date inscrite de part et d'autre dubas-relief), par le curé M. Chevojon[14].
Sur ses murs, comme pratiquement partout dans la basilique, ont été placés de nombreuxex-voto des années 1870. Le bas-relief central illustrant sainte Anne etMarie enfant, intitulée « L'Éducation de la Vierge »[Note 2], de facture quelconque, est encadré par deuxcolonnes demarbre rouge et surmonté d'un petitchapiteau et d'unecroix. Les peintures extérieures, sur lesquelles figurent desarabesquesvégétales, affichent chacune en son centre les lettres SA, c'est-à-dire les initiales de sainte Anne[14].
La statue de Notre-Dame-des-Victoires, installée en 1809, est enplâtre durci, œuvre probable d’un sculpteur italien. Elle remplace la statue de Notre-Dame de Savone, disparue en 1796. Le, le corps desainte Aurélie dans sachâsse est installé au pied de l'autel de Notre-Dame, lors de la fête de l'Annonciation[15]. Le la statue futcouronnée par demande du papePie IX qui voulait rendre grâce pour ladélivrance de Rome par les soldats français en 1849.
L'orgue a été créé par Lesclop,facteur d'orgues duXVIIIe siècle et lebuffet par Louis-Alexandre Régnier, maître-menuisier à Paris et membre de l'Académie de Saint-Luc depuis 1735. Seul le buffet est protégé au titre d'objet (classement le)[16]. L'instrument actuel (parAlfred Kern) date de 1973. Il dispose de49 jeux avec transmissions mécaniques.
Le buffet, en bois taillé et décoré dans la masse, est constitué d'un grand corps à cinqtourelles et d'un positif de dos à trois tourelles. Il possède des décors enbas relief et enronde bosse, notamment des vases, des trophées et des instruments de musique ; la tourelle centrale est couronnée par un ange qui tient sur les genoux un livre ouvert. Lesculs-de-lampe des tourelles sont ornés de têtes dechérubins à mi-corps. Il date de 1739[16].
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L'orgue dechœur construit en 1937 par le facteur d'orguesVictor Gonzalez possède 19 jeux, les transmissions sont électriques.
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Notre-Dame-des-Victoires possède de nombreuses verrières. Avant l'arrivée du curéCharles-Éléonore Dufriche-Desgenettes, on sait qu'il y avait des vitraux peints de festons, de fleurs et de cœurs avec des cartouches sur lesquels on pouvait lire le nom de Dieu en différentes langues (hébreu,grec etlatin)[17]. Aux panneaux du milieu de chaque vitrail, on avait représenté les armoiries des bienfaiteurs de l'église ou du couvent, c'est-à-dire M. de la Vrillière, le maréchalJacques Rouxel de Grancey, le marquis de Vassé, M. Nevel, le chevalier de Souvré et M. de Bullion[17]. Ce n'est qu'à partir de l'arrivée de Charles-Éléonore Dufriche-Desgenettes que le vitrail a véritablement fait son apparition dans l'édifice. En effet, le curé souhaitait depuis longtemps poser un vitrail dans la fenêtre principale[18]. La collaboration deSosthène II de La Rochefoucauldduc de Doudeauville,duc de Bisaccia, à la suite du décès de son épouse, a été un élément moteur dans la pose des trois premières verrières de la paroisse[19]. C'est dans l'idée d'unex-voto vitré qu'il décida d'offrir la somme de dix mille francs pour la réalisation des verrières duCrucifiement de Notre-Seigneur et duVœu de Louis XIII[20]. Ainsi, les cartons ont été dessinés en 1854 parClaudius Lavergne, ami de longue date du curé de Notre-Dame-des-Victoires et élève deJean-Auguste-Dominique Ingres et deVictor Orsel, et leur réalisation a été confiée àAntoine Lusson qui dirigeait alors la plus grande manufacture de vitraux de l'époque[20]. En ce qui concerne la troisième verrière posée à la même date,Marie Refuge des Pécheurs, il s'agit également d'une réalisation d'Antoine Lusson à partir d'un carton deLouis-Joseph Hallez[21]. Cette verrière n'a pas été financée par lamaison de La Rochefoucauld mais par une souscription des paroissiens à la suite d'une allocution de l'abbé Herpin[21].
Dans la suite de l'abbéCharles-Éléonore Dufriche-Desgenettes, de nouvelles verrières ont été ajoutées à l'église des Victoires dans le troisième quart duXIXe siècle. Sous la direction de l'abbé Hippolyte Chanal, un vitrail a été réalisé par l'atelier Mazier deMarcoussis vers 1867 pour la chapelle Saint-Pierre[22]. Il représenteles Armes de la Papauté pour un coût de quatre cent francs[23]. Cependant, c'est l'abbé Louis-Claude Chevojon qui a été l'instigateur d'une mise en place considérable de nouveaux vitraux dans l'église parisienne entre 1874 et 1875[24]. Charles-Philibert Gomichon des Granges a été choisi pour réaliser les six verrières de laVie de la Vierge du chœur d'un coût total de seize mille francs financés par le curé, on y voit notammentLaNaissance de la Vierge,l'Annonciation,LaPrésentation au temple,L'Assomption,LaVisitation etLe Mariage de la Vierge[25]. C'est encore Desgranges qui réalise l'ensemble des verrières hautes de la nef en 1875 représentants respectivementLeBaptême de Jésus-Christ,SaintJean l'évangéliste,La Sainte Enfance,Sainte Marie Mère des Douleurs,SaintPierre,SaintJoseph,LeSacré-Cœur de Jésus etSainte Anne[26]. Il semblerait qu'il est aussi chargé de l'ensemble des vitraux géométriques des chapelles basses[27]. Il termine son travail avec la pose de la verrière de l'Assomption de la Vierge pour la façade en novembre 1880 avant de modifier le cycle de laVie de la Vierge du chœur en 1881 avec des vitraux plutôt clairs dans le goût des campagnes d'éclaircissements desXVIIe et XVIIIe siècles[28]. Ainsi, il supprime laNaissance de la Vierge et laVisitation pour poser lesArmes de l'Ordre des Augustins Déchaussés et lesArmes du Pape Historique Pie IX[29].
Enfin, c'est sous la direction de l'abbé Georges Breffy que la dernière verrière de l'édifice a été posée en 1931[30]. Elle représente lePèlerinage de sainte Thérèse de Lisieux à Notre-Dame-des-Victoires et a été réalisée par l'atelierMauméjean avec la collaboration de Mademoiselle Charpy[30]. Ce vitrail s'inscrit dans une volonté de remettre sur le devant de la scène religieuse la paroisse parisienne des Victoires. Dans tous les cas, il vient conclure le grand projet initié par l'abbéCharles-Éléonore Dufriche-Desgenettes qui a été repris par ses successeurs dans une volonté de sauvegarde de la fréquentation de l'édifice[31]. C'est peut-être la raison pour laquelle on retrouve de nombreuses verrières qui représentent la sculpture de l'autel de l'Archiconfrérie du Très Saint et Immaculé Cœur de Marie de Notre-Dame-des-Victoires en France et à l'étranger à l'instar deNotre-Dame-des-Victoires de San Francisco[32]. On retrouve cette même sculpture dans les deux verrières du transept de l'église parisienne et dans celle du pèlerinage de sainteThérèse de Lisieux.
Le compositeurFrançois Roberday y futorganiste quelque temps. Le compositeurJean-Baptiste Lully, ancien habitant du quartier[Note 3], y fut inhumé en 1687. La sépulture est profanée durant laCommune de Paris et il ne reste aujourd'hui qu'uncénotaphe, dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste[33]. D'autres membres de la famille Lully-Lambert y furent aussi inhumés.
Paolo Lorenzani, un autre compositeur italien et concurrent de Lully, contribua aussi à la liturgie de cet établissement[34].
SaintLouis Martin, père de sainte Thérèse de Lisieux, fit dire des messes à son intention lors de sa grave maladie en 1883. Thérèse y viendra plus tard en pèlerinage avec son père, si bien que chaque année la basilique accueille lesreliques de la sainte pour uneneuvaine de prière en mémoire de son passage[35]. Une chapelle, consacrée le, est dédiée aux parents de Thérèse de Lisieux, les saintsLouis et Zélie Martin[36]. L'Église abéatifié le coupleLouis et Zélie Martin le 19 octobre 2008 et les acanonisés le dimanche 18 octobre 2015.
Joris-Karl Huysmans écrivait de Notre-Dame-des-Victoires que « seule elle conserve intacte l'âme perdue des temps »[37].
Emmanuel d'Alzon y fit des vœux privés de religion en juin ou juillet 1845, une représentation du fondateur desAugustins de l'Assomption se trouve sur l'autel[38].
Depuis 2018, le curé-recteur est le père Antoine d'Augustin[39]. Plusieursprêtres catholiques confesseurs concourent à l'animation spirituelle du sanctuaire ainsi que desbénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, installées auprieuré attenant. Parmi ces prêtres se trouve Gérard Thieux, affilié à laSociété sacerdotale de la Sainte-Croix, médiatiquement connu pour ses apparitions à l'émission de télévisionDieu Merci ! et pour ses conseils et explications donnés, parInternet, sous forme de vidéos.
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