Le nom de Barranquilla fait référence auxbarrancas,ravines présentes dans le secteur adjacent au río Magdalena où se situent les premières fondations de la ville. Le suffixe -illa serait une altération d'originearagonaise.
Le site connut plusieurs appellations avant que son nom définitif soit adopté. Il s'appelaCamacho ouCamach, du nom des IndiensKamash présents à l'arrivée des Espagnols,Sabanitas de Camacho,San Nicolás de la Barranquilla,Barrancas de Camacho,Barrancas de San Nicolás,Barranquilla de Camacho etBarranquilla de San Nicolás.
La ville a plusieurs surnoms :La Puerta de Oro de Colombia (la Porte d'or de Colombie)[2],[1] car, historiquement, Barranquilla est l'un des ports les plus importants de Colombie, mais encore parce que la ville favorisa l'entrée dans le pays de progrès tels que l'aviation, letéléphone (les premiers téléphones furent installés à Barranquilla le)[3] et aussi de sports comme lefootball et lebaseball[4]. D'autres noms lui furent donnés :la Arenosa (la Sablonneuse) à cause des sables fins du fleuve soulevés par la brise en hiver, etCurramba la bella, pour sa musique[5].
Elle est également appelée familièrement « Quilla » par ses habitants, lesBarranquilleros, nommés parfois lesCurramberos.
En1811, les patriotes, qui gagnèrent l'indépendance deCarthagène des Indes, adoptèrent le drapeau actuel de la ville de Barranquilla[6],[7]. Il est composé de trois rectangles : un de couleur rouge, le plus à l'extérieur, où s'insèrent un rectangle jaune ainsi qu'un vert, au centre. Le rouge symbolise le sang des patriotes, le jaune le soleil de l'espoir et de la liberté, le vert symbolise une maison imposante. Au centre du drapeau se trouve une étoile à huit branches d'argent symbolisant les huit provinces de la confédération[6],[7].
De champ composé, le blason de Barranquilla est formé de trois quartiers. En chef, d'azur le ciel aux nuages d'argent, de sable des arbres sur un champ de sinople et une inscription de sable :« Premio del Patriotismo » (Récompense du Patriotisme). Dans le deuxième quartier, d'azur un fleuve, deux embarcations et une île de sinople. En pointe, sur la terre ferme, deux canons dirigés vers le fleuve et protégeant les embarcations, un soldat vêtu d'azur et de gueules, et le drapeau de Barranquilla. De sinople une bordure orne la pointe et une bordure d'or entoure l'écu[8].
Détails
Lesceau de la ville a été mentionné pour la première fois dans un décret deManuel Rodríguez Torices qui accordait à Barranquilla, en 1813, son statut officiel de ville dans le but d'honorer les patriotes ayant gagné l'indépendance deCarthagène des Indes contreSanta Marta[8].
Les paroles et la mélodie de l'hymne de Barranquilla ont été choisies par laSociedad de Mejoras Públicas. L'hymne a été officialisé par le conseil municipal le. Les paroles ont été écrites par le poèteAmira de la Rosa et la musique provient duPanama ; elle a été composée parRafael Simón Urbina(es)[7], homme politiquevénézuélien qui, lors d'un exil, résida à Barranquilla.
Barranquilla, devenue l'un des principaux ports de Colombie, vit se construire, à la fin duXIXe siècle, lemôle de Puerto Colombia.
Dans les années1930, d'importantesinfrastructures furent mises en œuvre dans les principaux centres urbains de la Colombie. Ledragage de l'embouchure du fleuve Magdalena eut lieu. En 1936, le terminal maritime fut construit. Barranquilla reçut le surnom de « la Porte d'or de Colombie » en tant que premier port du pays.
En 2007, il y a eu 29 900 naissances à Barranquilla, ce qui représente une baisse par rapport à 2006 (32 108 naissances). Le nombre de morts dans la ville s'élève à 4 310 en 2007, et à 5 938 en 2006.
L'espérance de vie à Barranquilla est de 72,07 ans pour les hommes, et 77,71 ans pour les femmes (la moyenne du pays étant de 74,0 ans tous sexes confondus)[13].
Barranquilla, dont tout le territoire est traversé par desalizés rafraîchissant le climat tropical qui règne aux environs du río Magdalena ainsi qu'à son embouchure, jouit d'unclimat agréable durant une bonne partie de l'année[1]. Lessaisons des pluies se répartissent demai àjuin et d'août ànovembre[4].
L'Acte législatifno 1 de1993 déclare que Las Flores, le village de La Playa etBocas de Ceniza ainsi que le village deJuan Mina(es) font partie de Barranquilla.
En2002, la ville de Barranquilla est politiquement et administrativement divisée en cinq arrondissements : Riomar,Norte-Centro Histórico (enfrançais :Centre-Nord historique),Sur Occidente (Sud-Ouest),Metropolitana etSur Oriente (Sud-Est)[14]. Chaque arrondissement est cogéré par le maire général et les maires locaux (ces derniers sont nommés par le maire général). Les décisions locales sont régulées par l'Administration Locale.
Ces arrondissements sont divisés en quartiers (enespagnol :barrios). Barranquilla en regroupe au total 188 et environ 7 611 « blocks » (sous-divisions du quartier)[15].
À Barranquilla se trouvent plusieurs sièges d'institutions ayant pour objectif de développer des programmes stratégiques sous les ordres de l'État. À part la Cour judiciaire supérieure de Barranquilla, se situent dans la ville le Ministère de la sécurité administrative, le Service national d'Entraînement, le Registre civil, laPolice nationale, l'armée, l'Intendance des services publics,el Instituto de Seguros Sociales (ISS),el Instituto Colombiano de Bienestar Familiar, le Bureau national des Statistiques, laChambre de commerce, laBanque de la République de Colombie (Banco de la República), laForce aérienne colombienne, ainsi que le Conseil suprême juridique.
Les rues de Barranquilla sont toutes numérotées : lescarreras, qui sont les rues dans l'axe nord-sud, le sont par ordre croissant d'ouest en est, soit croissant en direction du fleuve. Lescalles sont numérotées par ordre croissant du sud vers le nord. Certaines rues (carreras oucalles) portent le même numéro et, pour les différencier, ce numéro est suivi d'une lettre. Il existe donc lesCarrera 51,Carrera 51B,Carrera 51C, etc. (LaCarrera 51A pourrait exister, mais ce n'est pas le cas).
Les Barranquilleros, jusqu'aux années1940, avaient peu d'accès à la vie culturelle dans cette cité industrielle et commerciale. Puis des rencontres littéraires et artistiques, se tenant parfois dans la salle d'un café ou d'un restaurant, virent le jour. Ces réunions culturelles, fréquentées par des personnalités telles que l'écrivainGabriel García Márquez, le journaliste, écrivain et réalisateurÁlvaro Cepeda Samudio et le peintreAlejandro Obregón, attiraient particulièrement les intellectuels de la ville[11]. Legroupe de Barranquilla était né. Il fut fondé en 1940 parJosé Félix Fuenmayor[25], écrivain, poète, journaliste et homme politique, né et mort à Barranquilla (1885 - 1966) etRamon Vinyes, écrivain espagnol (1882 - 1952).
En1957 fut créé le « Concert du Mois » (espagnol :Concierto del Mes), espace pour la diffusion de lamusique classique.
La culture est promue par l'Institut de culture et de tourisme du district de Barranquilla, sous l'égide de l'alcaldía (français : mairie). Participent à la promotion de la culture : le centre culturel Cayena de l'Université du Nord, la Faculté des Beaux-Arts de l'Université de l'Atlantique, le centre culturel de Comfamiliar, la Fondation du Carnaval de Barranquilla, laBanque de la République de Colombie, l'Alliance franco-colombienne, ainsi que les universités, collèges et associations culturelles de la ville[27].
LeCarnaval de Barranquilla est la fête culturelle etfolklorique la plus importante de la ville et de toute la Colombie[4]. C'est le troisième carnaval au niveau mondial après ceux deRio de Janeiro etVenise[23]. Il a lieu pendant les premières journées du mois de février et dure cinq jours et quatre nuits[23]. Toute la cité participe à la préparation des festivités[11].
Le Carnaval de Barranquilla a été proclamé, en2003, chef-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité, puis inscrit, en2008, aupatrimoine culturel immatériel par l'UNESCO. Depuis sa consécration, le Carnaval de Barranquilla s'est doté du slogan :« Quien lo vive es quien lo goza » (français : Celui qui le vit est celui qui en jouit)[23].
Ragoût de pigeon accompagné de viande salée et de riz
Barranquilla a une gastronomie très variée, venant des quatre coins du monde. Des restaurants créoles, arabes (à cause de la forte immigration libanaise dans le Nord de la Colombie), chinois, japonais, brésiliens, péruviens, italiens, thaïs et espagnols présentent toute la variété de leurs cartes et menus.
Le plat typique de la région de Barranquilla est le ragoût de pois ou de « guandù ». Ce plat peut s'accompagner de viande salée, porc, bœuf, poulet. Un autre plat typique est le riz au coco, qui se sert avec du poisson frit ou meunière. On trouve aussi le pain blanc généralement servi avec des morceaux de fromage, beurre, jambon, saucisse, ou même de laboutifarre, charcuterie piquante de la région. Lacaribañola, viande frite hachée mélangée à de la pâte de manioc, est un autre plat typique de la côte caraïbe colombienne. Les boissons les plus appréciées à Barranquilla sont leraspao, la limonade sucrée ou avecpanela et lessmoothies desapote ou zapote (fruit duPouteria sapota), mangue et banane[28],[29].
Les activités sportives sont régies et promues au niveau gouvernemental par le Secrétariat des loisirs et des sports de Barranquilla district spécial[4].
LeSporting de Barranquilla évolue enPrimera B (deuxième division) depuis 2013. Il partage le stade Metropolitano Roberto Meléndez avec l'Atlético Junior.
La ville a développé et construit beaucoup de bâtiments dédiés aux sports, dans le but d'accueillir des évènements sportifs d'envergure nationale et internationale.
Barranquilla a également une piscine olympique (qui est une réplique de celle deBerlin), une rampe deskateboard, un terrain dehockey sur glace, des courts detennis, une piste deBMX, ainsi qu'unbowling réservé aux professionnels.
Depuis 1986, larégion Caraïbe de la Colombie reçoit la chaîne de télévision localeTelecaribe(es), dont le siège social se trouve à Barranquilla[30]. La ville diffuse d'autres chaînes locales comme TB3 ou Channel 23, ainsi que cinq chaînes nationales :RCN Televisión,Caracol TV,Canal Uno,Señal Colombia etCanal Institucional. La chaîne privée Canal Universitario Nacional Jerusalem TV est également retransmise de Barranquilla.
Les deux journaux les plus lus à Barranquilla sontEl Heraldo etLa Libertad[33],[34]. D'autres quotidiens colombiens y sont diffusés, commeEl Tiempo, rédigé àBogota[35].
Église Saint-Roch.Bâtiment de l'ancienne Douane.Théâtre Amira de la Rosa.
Au, dix-sept monuments nationaux étaient recensés à Barranquilla[36], dont :
lebâtiment de l'ancienne Douane(es) (déclaré monument national en1984). Monument emblématique du centre historique de Barranquilla, il est devenu le « Complexe culturel de l'ancienne douane » et se compose des Archives historiques du département de l'Atlántico, de bibliothèques et du Centre de documentation musicale Hans Federico Neuman, né et mort à Barranquilla (1917 - 1992)[37] ;
Sofia Vergara, l'actrice colombienne la mieux payée à la télévision américaine pendant des années consécutives.Ernesto McCausland, journaliste, écrivain et réalisateur.
Barranquilla est le berceau de personnages éminents de la vie culturelle, artistique, sportive et politique[4]. En voici une liste non exhaustive :
Esther Forero (1919-2011); chanteuse et compositrice née et morte à Barranquilla ;
Gabriel García Márquez (né le 6 mars 1927 àAracataca (Colombie) et mort le 17 avril 2014 àMexico) : cet écrivain a vécu à Barranquilla de 1939 à 1943 et de 1949 à 1954.
Joe Arroyo (1955-2011) : chanteur et compositeur mort à Barranquilla.