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Baroque

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Pour les articles homonymes, voirbaroque (homonymie).

L’Adoration dePierre Paul Rubens (Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers). Une structure dynamique de formes qui s’enroulent en spirale autour d’un espace vide, d’éclatantes draperies, un souffle de mouvements éclairés par une flèche de lumière, peints avec une brillante maîtrise émancipée.

Lebaroque est unmouvement artistique qui trouve son origine enItalie dans des villes telles queRome,Mantoue,Venise etFlorence dès le milieu duXVIe siècle et qui se termine au milieu duXVIIIe siècle. Il y a un âge baroque différent selon les domaines, qu'ils soient intellectuels, historiques ou artistiques. Certains critiques y voient une constante culturelle qui revient tout au long de l'histoire comme l'a écritEugenio d'Ors.

Si la définition du baroque reste ouverte, comme son étude, on peut en proposer l’approche suivante :

Au sens propre, le terme baroque, qui n’a d’ailleurs jamais été utilisé auXVIIe s., s’applique à un style architectural, créé alors à Rome, et qui s’est propagé dans d’autres pays. De l’architecture, ce vocable s’est étendu à la sculpture et à la peinture, et aux autres formes de la production spirituelle contemporaine.

Si les dates du baroque varient d’un pays à l’autre, on s’accorde à le situer entre le début duXVIIe et la première moitié duXVIIIe s., cela n’impliquant pas pour autant que tout ce qui appartient à cette époque soit baroque.

Entre la fin de laRenaissance et le baroque, on s’accorde aujourd’hui à insérer le stylemaniériste. D’autre part, uneesthétique durococo est en voie d’être clairement définie. Cette restriction du champ d’application du terme baroque semble utile dans l’effort de clarification entrepris.

Le baroque, qui touche tous les domaines, se caractérise par l’exagération du mouvement, la surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l’exubérance des formes, la grandeur parfois pompeuse et le contraste, ce même contraste dont parlaitPhilippe Beaussant : l’époque baroque a tenté de dire « un monde où tous les contraires seraient harmonieusement possibles »[R 1].

À l'origine, le baroque était un terme péjoratif, relevant de la bizarrerie et de l'étrangeté[1]. L’adjectif « baroque » apparaît auXVIe siècle sous le nom deberrueco (en Espagne) etbarroco (au Portugal) pour désigner, enjoaillerie, une perle irrégulière.

Le mot « baroque » pourrait aussi provenir d'un moyenmnémotechnique utilisé à la Renaissance pour retenir la façon de construire, en logique aristotélicienne, un des syllogismes de la deuxième figure,Baroco. La bizarrerie qu'on attache depuis toujours au baroque serait née de cette manière futile et pédante de raisonner, pour finir, auXVIIIe siècle, par désigner « la forme la plus extrême du bizarre »[2].

Il touche tous les domaines artistiques,sculpture,peinture,littérature,architecture,théâtre etmusique et se répand rapidement dans la plupart des pays d’Europe.

Évolution du mouvement

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Étymologie et origine

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Marie et l'Enfant éclairés dans un puissant clair-obscur, devant eux un roi mage agenouillé au premier plan. D'autres personnages sont dans la pénombre.Adoration des Mages deDiego Vélasquez,1619 (Musée du Prado,Madrid)[Note 1],[A 1].
Façade de l'église du Gesù àRome, considérée comme la première église de style baroque (1580,Giacomo della Porta)

Le terme « baroque » vient duportugais« barroco » qui signifie « perle irrégulière »[Note 2]. Les idées germinales du baroque se retrouvent dans le travail deMichel-Ange. Le style baroque débute aux alentours de 1580.

Les historiens de l’art, souventprotestants, ont traditionnellement accentué le fait que le style baroque évoluait à une époque où l’Église catholique romaine réagissait face à plusieurs mouvements culturels produisant une nouvelle science et de nouvelles formes de religions – laRéforme[Note 3],[R 2]. On a dit que le baroque monumental était un style que lapapauté pouvait instrumentaliser, comme le firent lesmonarchies absolues, en imposant une voie d’expression à même de restaurer son prestige, au point de commencement symbolique de la Contre-Réforme catholique. Que ce fût ou non le cas, son développement eut du succès àRome[Note 4] où l’architecture baroque renouvela largement lecentre-ville ; peut-être la plus importante rénovation urbanistique.

Le terme« baroque » dans son sens actuel, comme la plupart des périodes ou désignations stylistiques, a été inventé postérieurement par lacritique d'art (c'est Heinrich Wolfflin qui impose cette catégorie esthétique en 1915 dans sesPrincipes fondamentaux de l'histoire de l'art) et non par les artistes desXVIe et XVIIe siècles. Ceux-ci ne se pensaient pasbaroques, maisclassiques. Ils utilisent les formes duMoyen Âge, lesordres classiques, les frontons, toute unemodénature classique issue des modèles gréco-romains. Le baroque est né à Rome à la fin duXVIe siècle. En français, le terme est attesté dès 1531 à propos d'une perle, à la fin duXVIIe siècle au sens figuré[E 1]. AinsiJean-Jacques Rousseau écrit en 1768 dans sonDictionnaire de la musique« Baroque : Une musique baroque est celle dont l'harmonie est confuse, chargée de modulations et dissonances, le chant dur et peu naturel, l'intonation difficile, et le mouvement contraint. Il y a bien de l'apparence que ce terme vient dubaroco des logiciens[E 2]. » C'est en 1855 que, pour la première fois, le mot est utilisé pour décrire la période et l’art succédant à la Renaissance sous la plume de l’historien d’art suisseJacob Burckhardt dansLe Cicerone[A 2].

Il faut attendre une génération et 1878 pour que le « style baroque » fasse son entrée dans leDictionnaire de l’Académie française et que la définition perde un peu de son caractère dépréciatif[E 3]. Il est vrai que l’impératrice Eugénie a remis au goût du jour les mignardises et lestyle Louis XV et qu’est né, ce que nous appelons lestyle néo-baroque[Note 5] : la réhabilitation peut commencer et Wölfflin écrit son œuvre pour nous éclairer sur ce qu’est ce baroque si complexe, tourmenté, irrégulier et, au fond, plus fascinant que bizarre…

Garde-corps du balcon de laScuola Levantina (synagogue levantine) d'Ancône, 1876

L’historien d’art d’origine suisseHeinrich Wölfflin[R 3] (1864-1945), dansRenaissance et Baroque[A 3], définit le baroque comme un « mouvement importé en masse », un artantithèse de l’art de la Renaissance[Note 6]. Il ne fait pas de distinctions entre lemaniérisme et le baroque, ce que font les auteurs modernes, et il ignore sa phase plus récente, lerococo qui s’épanouit dans la première moitié duXVIIIe siècle. En France et en Grande-Bretagne, son étude n’est prise au sérieux qu’à partir de l’influence prédominante que Wölfflin acquiert au sein de l’école germanique.

Leshistoriens de l'art actuels utilisent avec réticence le mot baroque,terme polysémique qui a une signification trop floue et ambiguë[C 1].

La diffusion en Europe

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C’est grâce à l’implantation de l’Église catholique que l’art baroque se propage en Europe[R 4]. Il se diffuse auXVIIe siècle dans toute l’Europe, et plus particulièrement en Espagne, Europe centrale et Pays-Bas. En France par exemple Claude Lorrain a peintPort de mer au soleil couchant avec un grand travail de la lumière. Et en Espagne,Les Ménines de Vélasquez. On peut retrouver encore aujourd’hui des traces de ce mouvement baroque partout en Europe, par exemple la façade de lacathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle.

La popularité et le succès du baroque sont encouragés par l’Église catholique romaine quand elle décide que le côté théâtral du style des artistes du baroque pouvait promouvoir des thèmes religieux avec une implication directe et émotionnelle[R 5]. C’est un art du catholicisme tel qu'il fut défini en 1545-1563 par leconcile de Trente, dont le décret le plus significatif est leDécret sur l’innovation et les reliques des saints, et sur les images saintes[3]. C’est donc une esthétique de laContre-Réforme, que l'on retrouve particulièrement dans l'art jésuite ; on a d'ailleurs longtemps assimilé l'« art jésuite » et l'« art baroque ». Cette esthétique rencontre de fortes résistances dans les pays acquis à laRéforme, où se développe un art protestant. L’Angleterre reste très réfractaire,(la France également)[réf. nécessaire].

L’aristocratie laïque considérait également l’effet spectaculaire des arts et de l’architecture baroque comme une façon d’impressionner leurs visiteurs et leurs éventuels rivaux. Les palais baroques sont constitués d’une succession de cours à l’entrée, d’antichambres, de grands escaliers et de salles de réception, dans un ordre de splendeur croissante. De nombreuses formes d’art – musique, architecture et littérature – s’inspirent les unes des autres au sein de ce mouvement culturel.

Le charme du style baroque se transforme consciemment, passant de la finesse, des qualités intellectuelles de l’artmaniériste duXVIe siècle au charme viscéral visant les sens. Il emploie une iconographie directe, simple, évidente et dramatique. L’art baroque s’inspire dans une certaine mesure des tendances héroïques d’Annibale Carracci et de son cercle, et trouve l’inspiration à travers d’autres artistes commeLe Corrège etLe Caravage etFederico Barocci, qualifiés parfois de nos jours de « proto-baroques ».

On oppose souvent l’art desCarraccis (les frères et cousins) à l’art du Caravage par les termes de classique et baroque, ce sont deux influences opposées au niveau plastique (ce qui fut défini par Wölfflin) qui vont avoir beaucoup d’influences sur leurs successeurs.

Le baroque tardif

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Prométhée deNicolas-Sébastien Adam daté de 1737 (Musée du Louvre) : un fiévreux tour de force rempli de tensions contrastées, de multiples angles et points de vue, et d’intense émotion.
Article détaillé :Rococo.

Le baroque tardif ou rococo succède au baroque classique, auXVIIIe siècle. Il apparaît dès la fin duXVIIe en Allemagne, en Autriche et en Bohême. Le goût de la beauté sensuelle apporte une composition plus libre au caractère systématique du baroque duXVIIe siècle.

L'ornementation se multiplie, devient riche et fantaisiste. Les fresques entrompe-l'œil, les escaliers, les nymphées et les sculptures allégoriques vont jusqu'à la surcharge des églises, des châteaux et des fontaines. Vienne, Londres, Dresde, Turin, l'Allemagne du Sud et la Bohême en adoptent toutes les audaces. Le plaisir des yeux est impératif autour ducapriccio exubérant du baroque tardif, comme lafontaine de Trevi à Rome (1732-1762) par Salvi et l'escalier de Caserte près de Naples (1751-1758) par Vanvitelli.

Les espaces architecturaux s'ouvrent à Paris (place de la Concorde), àBordeaux (place de la Bourse), à Nancy (place Stanislas). En Autriche, Fischer von Erlach et Lucas von Hildebrandt rivalisent d'architecture fantastique. En Bavière, les abbayes rurales se couvrent d'angelots. Lesfrères Asam sont célèbres à Munich. Le rococo d'Autriche, de Bohême, deMoravie et d'Allemagne du Sud orne les églises de pèlerinage, comme à Wies où les murs croulent sous les effets de dorures sur fond blanc.

Les colonies américaines de l'Espagne et du Portugal influencent le styleplateresque ibérique. En France, les disciples de Mansart se tournent vers les hôtels particuliers et leur décor intérieur, visibles dans le faubourg Saint-Germain et dans le Marais ou encore sur les boiseries extraordinaires deRambouillet.

Le baroque littéraire

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Vanité, thème baroque. Huile sur toile deBartholomaeus Bruyn le Vieux.

Le mouvement artistique qui sera qualifié à postériori de « baroque » arrive en France auXVIe siècle. A cette époque, l’Académie française n’est pas encore fondée, puisqu’elle le sera en 1635 parLouis XIII. Ainsi nous sommes encore dans une époque où la langue n’est pas codifiée et où il n’y a pas de cadres rigides aux différents mouvements artistiques. De plus, aucun artiste faisant partie du mouvement « baroque » n'a écrit à proprement parler sur ce mouvement. De ce fait, il est assez difficile d’en donner une définition stricte.

« L’idée de Baroque est de celles qui vous fuient entre les doigts ; plus on la considère, moins on l’appréhende ; qu’on s’approche des œuvres, la diversité frappe plus que les similitudes ; qu’on prenne du recul, tout s’évapore dans la généralité. On n’a pas eu tort de dire que la notion était confuse et mal délimitée »

— Jean Rousset, L’Intérieur et l’Extérieur, Paris, José Corti, 1976, p. 248-249.

D'un point de vue esthétique, la littérature baroque utilise de nombreuses métaphores et allégories dans ses œuvres. Le thème le plus abordé est le thème religieux, avec des artistes commeJean-Baptiste Chassignet dans son recueilLe mépris de la vie et consolation contre la mort, mais les artistes baroques aiment aussi parler de la mort et utilisent fréquemment l’illusion dans leurs œuvres, avec des artistes commePedro Calderón de la Barca dans des pièces commeLa vie est un songe.

Le théâtre est le lieu de l’illusion par excellence. Le théâtre baroque accentue cette illusion par de fréquents changements d’intrigues comme dansl’Illusion comique de Corneille. Le théâtre baroque est plutôt fondé sur les émotions que sur l’intellect.

Dans les romans baroques, les intrigues sont complexes et multiples. On distingue de nombreux types de romans baroques, parmi eux leroman pastoral, qui présente un monde idéalisé et leroman picaresque, à mi-chemin entre idéal et réalité.

La poésie baroque (1570-1630) fut d’abord épique pendant lesGuerres de religion puis pendant la paix devient lyrique. Il y a dans cette poésie de nombreux affrontements entre l’Église catholique et l’Église réformée.

Littérature et philosophie

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Article détaillé :Littérature baroque.

Le baroque exalte de nouvelles valeurs que l’on résume souvent à l’utilisation demétaphores et d’allégories, que l’on retrouve largement en littérature baroque, et en recherche de « maraviglia »[R 6] (merveilleux, étonnement, comme dans lemaniérisme), et l’utilisation d’artifices. Si le maniérisme ouvrit une première brèche à laRenaissance, le baroque en fut la réponse opposée. On retrouva l’affliction psychologique de l’Homme – un thème abandonné après les révolutions deCopernic et deLuther dans la recherche d’un soutien solide, une preuve de l’ultime puissance humaine – à la fois dans l’art et l’architecture de la période baroque. Une part révélatrice des œuvres fut réalisée sur des thèmes religieux, puisque l’Église catholique romaine était alors le principal « client ».

Les artistes recherchaient la virtuosité (et levirtuoso devint une forme commune d’art) avec leréalisme, soucieux du détail (certains parlent d’une « complexité » typique)[R 7].

Le privilège donné aux formes extérieures devait composer et équilibrer le manque de contenu observé dans de nombreuses œuvres baroques :Maraviglia deMarino, par exemple, fut pratiquement réalisé à partir d’une forme primitive. Elles devaient susciter au spectateur, au lecteur, à l’auditeur, fantaisie et imagination. Toutes étaient focalisées sur l’homme en tant qu’individu, comme une relation directe avec l’artiste, ou directement entre l’art et ses utilisateurs, ses clients. L’art est alors moins distant de son utilisateur, s’approche de lui de manière plus directe, résolvant le fossé culturel qui tenait à l’écart l’art et l’usager l’un de l’autre, par Maraviglia. Mais l’attention croissante de l’individu, créa également avec ces principes quelques genres importants comme leRomanzo (roman) et met de côté d’autres formes populaires ou locales, en particulier la littérature dialectale, ce qu’il faut souligner. EnItalie ce mouvement face au simple individu (que certains désignent comme un « descendant culturel », tandis que d’autres l’indiquent comme une cause possible de l’opposition classique au baroque) fut la cause du remplacement irrémédiable dulatin par l’italien.

Dans lalittérature anglaise, lespoètes métaphysiques représentent un mouvement très apparenté ; leur poésie employait de la même façon d’inhabituelles métaphores, qu’ils examinaient souvent avec précision. Leurs vers manifestent un goût pour le paradoxe, et pour d’inhabituelles et délibérément inventives tournures de phrase.

Théâtre

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Dans le domaine du théâtre, l’élaboration de vanités, de multiples changements d’intrigue, et une variété de circonstances caractéristiques dumaniérisme sont supplantés par l’opéra qui regroupe tous les arts en un tout unifié.

Plusieurs auteurs écrivent des pièces de théâtre durant la période baroque tels queCorneille (Comédies,L'Illusion comique) etMolière (Dom Juan ou le Festin de pierre) enFrance ;Tirso de Molina (Marthe la dévote, comédie) ;L'abuseur de Séville, drame historique) etLope de Vega (l’Étoile de Séville,Aimer sans savoir qui, comédies) ouCalderón (La vie est un songe) enEspagne.

Le théâtre baroque peut anachroniquement se définir, dans un premier temps, comme le négatif du théâtre classique. À l’analyse intellectuelle, le baroque préfère l’émotion, la perception ; face à la recherche de la vraisemblance, le baroque promeut l’illusion ; à l’unité de ton, le baroque privilégie l’inconstance et le paradoxe ; à la simplicité, le baroque oppose la complexité.

En règle générale, la littérature baroque est marquée par une forte implication de la mort et du jeu de l’illusion. Comme dans les vanités en peinture, la mort est utilisée comme métaphore du temps qui passe, de l’irrémédiable, et de l’éphémère. Contrairement au romantisme, la mort ne représente pas une souffrance morale, mais plutôt une évidence métaphysique.

L’illusion est aussi une caractéristique du baroque qui se présente, étymologiquement, comme une pierre précieuse à multiples facettes. Ainsi, de nombreuses œuvres sont porteuses de diverses mises en abyme : dansl’Illusion comique de Corneille, le public assiste au spectacle d’un père qui regarde son fils évoluer dans un milieu qui s’avère être celui de la comédie. De ce fait, l’auteur donne plus de force à son plaidoyer en faveur du théâtre et entraîne malgré lui le public à adhérer à son point de vue. Les personnages, tout comme le spectateur, sont, à un moment ou à un autre, victimes de l’illusion. Pridamant croit son fils mort au vers 977, Matamore croit en ses propres mensonges.L’Illusion comique ne fait pas que parler du théâtre : par ses personnages, cette pièce convoque aussi d’autres genres littéraires répandus auXVIIe siècle. Clindor est un héros picaresque, c’est-à-dire audacieux et opportuniste, vagabond et aventurier, tandis qu’Alcandre semble être un avatar des mages présent dans les pastorales. De même, le personnage de Matamore correspond au type du soldat fanfaron présent dans les comédies latines.

L’illusion permet aussi de dire la vérité : on le voit dans la pièceHamlet, de Shakespeare. Le jeune Hamlet sait que le roi actuel, son oncle, a tué son propre frère, autrement dit le père du jeune héros. Il fait représenter sous les yeux du roi une scène de meurtre semblable en tous points à celle que nous n’avons pas vue, mais que nous connaissons par le discours du fantôme du roi Hamlet assassiné par son frère. Le roi, devant cette représentation, quitte la scène. Dans cette pièce, illusion et vérité se rejoignent étrangement et provoquent ainsi un vertige chez le spectateur.

Dom Juan de Molière met aussi en scène un caractère baroque : l’inconstance. Pour le Héros séducteur, « tout le plaisir de l’amour est dans le changement », cette thèse s’applique dans tous les domaines et rejoint ainsi le mouvement baroque.

L’esthétique baroque repose sur le mouvement, l’inconstance, la contradiction, l’antithèse. Les personnages passent d’une palette de sentiments à une autre. On est dans l’excès, le paroxysme. Le discours donne à voir plus qu’à entendre ; il s’agit de montrer, de convoquer les images par le procédé rhétorique de l’hypotypose. Alors que l’esthétique classique recherche l’unité, le baroque se complaît dans la pluralité, d’où son goût pour l’accumulation. Le baroque donne les deux versants d’une médaille : la vérité est indissociable du mensonge, comme le réel l’est du rêve, comme la vie l’est de la mort.

La mise en scène s'est beaucoup développée à l'époque baroque. L'arrière-plan peint était changé à chaque acte. On a aussi vu l'apparition de machineries sophistiquées, tel que des chars de bois qui s'élevaient (difficilement) dans les airs et sortaient de la scène « par le haut ». Toutes ces machineries étaient un progrès extraordinaire pour l'époque et étaient réservées pour la cour du roi, de par leur prix. Cela s'est également traduit grâce à une certaine mise en scène (lumières, jeux, costumes…). Le jeu du théâtre baroque se base sur trois principes : le langage, le geste et l'énergie[4]. Le théâtre baroque se caractérise par une diction unique. Les acteurs reprennent le langage de cour, avec un grand travail de prononciation, dans la précision de certaines consonnes (par exemple : les « r » sont roulés) et de voyelles (les "a" sont ouverts). Le théâtre baroque se dissocie également des autres mouvements artistiques de par ses chorégraphies gestuelles, où l'acteur devra faire une adaptation de ses gestes par rapport au texte. Ainsi le geste sera le reflet d'un sentiment, d'une émotion que le texte a voulu faire ressentir. Le langage et le geste se réunissent dans l'axe de l'énergie corporelle et vocale. Il y a également une relation entre le spectateur et l'acteur, dans le cas où ils doivent se regarder, créant ainsi un jeu frontal, très spécifique du jeu baroque[4].

Poésie

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La poésie de la période littéraire baroque entre1570 et1600 est qualifié de poésie épique[Note 7]. On qualifiera plus tard de poésie baroque la poésie riche et diverse qui s'est développée entre1600 et1630, ainsi les grands poètes de l'époque baroque sont notammentMalherbe[Note 8] (1555-1628),Mathurin Régnier[Note 9] (1573-1613),Théophile de Viau[Note 10](1590-1626), etSaint-Amant[Note 11] (1594-1661)[R 8].

Lapoésie baroque, inscrite entre l’humanisme et lalittérature classique, utilise de nouvelles formes : le sonnet, l’ode et de nouveaux thèmes. Le baroque se prête à la satire qui permet de dénoncer les vices du temps mais il donne surtout naissance à unepoésie lyrique subtile et émouvante, expression des sentiments personnels face à l’amour, la nature, la fuite du temps ou à la mort. La foi peut renforcer le lyrisme en l’élevant, en le sublimant et le baroque débouche sur une poésie religieuse.

Les poètesThéodore Agrippa d'Aubigné,Théophile de Viau,Tristan L'Hermite ouMarc-Antoine Girard de Saint-Amant ont en commun le goût de la sensualité, de l’ostentation, du contraste, du langage à effets, d’inhabituellesmétaphores,hyperboles,oxymores.Des images de mouvement, symboles de l’éphémère, prédominent : flamme, nuage, arc-en-ciel, plume d’oiseau, bulle de savon, eau. Ils répondent à l’inconstance et à la fragilité de la vie par l’utilisation de la métamorphose et du surnaturel. Leur poésie exprime la tension permanente, dramatisée et théâtralisée, entre le désir de saisir le sens de la vie et la vanité de l’existence humaine. Depuis larévolution copernicienne, le monde est instable et l’homme fragilisé.

Parmi lespoètes baroques, il convient de signaler encoreJean de Sponde,François Maynard, ouPierre de Marbeuf...

Théophile de Viau, le poète le plus lu de l’époque baroque, traduit cet état d’esprit dans ses vers :

« Il faudrait inventer quelque nouveau langage
Prendre un esprit nouveau, penser et dire mieux… »

— Élégie à une Dame

La peinture baroque

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Énée fuyant Troie deFederico Barocci (1598) : une scène d’inspiration classique, figée en pleine action dramatique, où le plan de l’image éclate dans un balayage de perspectives diagonales.
Article détaillé :Peinture baroque.

Origine

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La peinture baroque est née auXVIe siècle en Italie suivant lemaniérisme. On peut y voir que les corps des personnages sont très détaillés comme dansL'Archange Michel écrasant les anges rebelles[R 9]. La perspective joue un rôle important, il y a un grand nombre d’effets de lumières (clair-obscur)[R 10] et de jeux d’ombre. Les tableaux sont formés de courbes ; on a du mal à repérer l’organisation du tableau du premier coup d’œil.

Caractéristiques

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Les principales caractéristiques de cette peinture sont :

  • l’utilisation de couleurs chaudes ;
  • les contrastes de lumière[Note 12] ;
  • l’impression de mouvement donnée par les gestes des personnages et les drapés ;
  • des lignes de force en diagonale ;
  • des personnages communiquant par le regard ;
  • des personnages très expressifs.

Une définition de la signification de baroque en peinture est fournie par les séries de tableaux exécutés parPierre Paul Rubens[R 11] pourMarie de Médicis auPalais du Luxembourg à Paris (à présent au Louvre), dans lesquels un peintre catholique satisfait aux exigences d’un mécène catholique : les conceptions de la monarchie à l’ère baroque, l’iconographie, la maîtrise de la peinture et les compositions tout comme la description de l’espace et du mouvement. DuCaravage[R 12] àPietro da Cortona, il y avait différentes ramifications dans l’école italienne baroque, tous deux approchant la dynamique émotionnelle dans des styles différents. Une autre œuvre fréquemment citée, Sainte-Thérèse en extase du Bernin, pour la chapelle Cornaro de Sainte Marie de la Victoire, rassemble architecture, sculpture et théâtre dans une grandiose vanité[R 13].

Le style baroque tardif fait progressivement place à une décoration rococo, laquelle, cependant, contraste avec ce que l’on appela plus tard le baroque. Et en opposition au baroque on trouve l’art classique souvent directement assimilé à la France comme un art au service de la Monarchie.

La sculpture

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L'Extase de sainte Thérèse dans lachapelle Cornaro, œuvre duBernin.

En sculpture baroque, les ensembles de figures prirent une importance nouvelle, il y eut un mouvement dynamique et une énergie portée par les formes humaines – elles s’enroulent en volutes autour d’un tourbillon central, ou atteignent vers l’extérieur les espaces alentour. À ce titreL'Annonciation (1603-1608) deFrancesco Mochi, pour lacathédrale d'Orvieto, représente l'un des tout premiers exemples du genre[D 1]. De façon novatrice, la sculpture baroque eut plusieurs angles de vue idéaux. Une caractéristique de la sculpture baroque fut d’ajouter des éléments sculptés supplémentaires, par exemple, des éclairages dissimulés ou desfontaines[R 14].

Une autre caractéristique de la sculpture baroque serait les piliers en forme de personnages mythologiques. Prenons l’exemple du palais du Belvédère supérieur à Vienne, bâti entre 1721 et 1722. Dans la salle du rez-de-chaussée, la voûte en pavillon est soutenue par des puissants télamons (sorte de titans ayant pris les traits des Turcs), sculptés dans lemarbre. Les Turcs ayant été vaincus, il n’était pas rare de trouver ce genre de télamons sculptés dans les résidences baroques d’Autriche.

En sculpture baroque ce fut leBernin qui marqua si bien qu'il fut surnommé le « second Michel-Ange », le Bernin était aussi une figure importante de l'architecture baroque[R 15],[Note 13].

Architecture

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Article détaillé :Architecture baroque.

Apparition

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Le développement du style baroque est généralement défini comme consubstantiel à laContre-Réforme. Il a néanmoins été adopté par les élites des pays protestants du nord de l’Europe et par celles du monde orthodoxe slave. Sa naissance àRome est concomitante avec celle de lacompagnie de Jésus, fondée en1537 pour renforcer l’influence catholique perdue et évangéliser leNouveau Monde ; et avec celle duconcile de Trente (1545-1563) qui réforme les excès les plus patents de l'Église catholique romaine dont la réputation était entachée par le népotisme systématique et le scandale des indulgences. Il a ainsi essaimé dans l’Europe entière et le Nouveau Monde[R 16].

Le dernier édifice deMichel-Ange, labasilique Saint-Pierre, peut être considéré comme le précurseur de l’expression baroque en architecture, de par ses dimensions colossales inédites. Son élève,Giacomo della Porta en développe le langage, en particulier à travers l’élévation de la façade de l’église du Gesù (1584), église-mère de la compagnie de Jésus alors en pleine expansion. Cet édifice est souvent considéré comme le premier exemple d’architecture baroque lequel influencera l’architecture religieuse pour le siècle à venir[Note 14].

Caractéristiques

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Dans l’architecture baroque, l’accent est mis à la fois sur l’aspect massif et chargé,colonnades,dômes,clair-obscur, effets colorés de peinture, et le jeu chargé des volumes opposés au vide, liberté des formes et profusion des ornements. Dans les intérieurs, le mouvement baroque se manifeste autour et à travers un savant escalier monumental sans précédent en architecture.

Nous retrouvons cet escalier monumental dans le palais Zwinger à Dresde. Ce palais a été édifié à l’initiative d’Auguste le Fort comme lieu de fêtes entre 1709 et 1732 par les architectes Pöppelmann et Permoser. On remarque aussi sur cet édifice baroque des jeux d’ombre et de lumières qui sont le fait des pleins et des vides. Il y a un équilibre parfait entre sculpture et architecture sur l’entrée magistrale, qui est typique dans l’architecture baroque.

L’autre invention du baroque que l’on retrouve dans les intérieurs du monde entier est l’appartement public, une succession processionnelle d’intérieurs de richesse croissante culminant avec l’emplacement de la chambre à coucher, de la salle du trône, ou d’une chambre publique. L’enchaînement de l’escalier monumental suivi de l’appartement public fut copié à moindre échelle partout dans les résidences aristocratiques de toutes prétentions.

L’architecture baroque fut reprise avec enthousiasme dans la partie centrale de l’Allemagne (cf par exemple le Château deLudwigsbourg et le PalaisZwinger àDresde), enAutriche et enPologne (cf par exempleWilanów et le palais de Bialystok). En Angleterre, le point culminant de l’architecture baroque fut incarné par l’œuvre de SirChristopher Wren, SirJohn Vanbrugh etNicholas Hawksmoor, de ~1660 vers ~1725. On retrouve de nombreux exemples d’architecture baroque et de plan de ville dans les autres villes d’Europe, ainsi qu’enAmérique hispanique. Les plans de ville de cette époque comprennent des avenues rayonnantes, avec des squares à leurs intersections, s’inspirant des plans desjardins baroques.

Château de Ludwigsbourg près de Stuttgart en Allemagne.
Abbaye de Melk dans la vallée de laWachau.
Lepalais de Wilanów en Pologne.

Variantes

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En Italie

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Église Sant'Ivo alla Sapienza parFrancesco Borromini. À noter la façade concave et le clocher enspirale.
Articles détaillés :Baroque napolitain,Baroque sicilien etArchitecture baroque à Turin.

Le style baroque se développe à partir de la deuxième moitié duXVIe siècle, d’abord à Rome, puis dans le reste de l’Italie. Il respecte tout d'abord leparadigme romain de labasilique en croix dont lechœur est surmonté d'undôme. Outre l’Église du Gesù sus-citée, on considère que le pionnier de l'architecture baroque religieuse estCarlo Maderno avec sonéglise Santa Susanna alle Terme di Diocleziano, construite entre 1585 et 1603. Le rythme dynamique des colonnes et pilastres, la façade centralisée et complexe, liant rigueur et jeu sur les codes classiques de la Renaissance, les statues placées dans des niches et rappelant furieusement la structure de la scène d'un théâtre romain antique en font l'un des premiers exemples du baroque. Ce premier essai est poursuivi parPierre de Cortone dans sonéglise Notre-Dame-de-la-Paix de Rome (1656) avec des ailes concaves qui rappellent une scène de théâtre et dont la partie centrale s'avance comme pour occuper la petite place qui lui fait face.

En France

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Les Français appellent « classique » l’architecture du siècle de Louis XIV et de ses successeurs et rejettent l'appellation, péjorative en français[E 4], de « baroque ». Cette opposition entre un classicisme « raisonnable » à la française et un baroque « excessif » à l’italienne trouve sa source dans la volonté, affirmée dès leXVIIe siècle, de supplanter Rome et, dans les faits, c’est le moment oùVersailles et la cour duRoi-Soleil prennent la place de l’Italie comme foyer de rayonnement culturel. Le tournant est le refus des plans duBernin en avril 1665 pour lacolonnade du Louvre : l’architecte le plus célèbre, le plus demandé d’Europe est rejeté par la Cour de France.

Cependant, certains historiens de l’art considèrent l’architecture française des règnes de Louis XIV et Louis XV comme baroque : ils estiment que la plupart des constructions « classiques » françaises, qu'elles soient religieuses ou civiles, auraient pu être édifiées ailleurs en Europe et qu'elles comportent tous les éléments baroques : goût pour la magnificence, la perspective, le décor[Note 15].

En Espagne et au Portugal

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Article détaillé :Baroque churrigueresque.
Le baroque churrigueresque est le mieux représenté sur la façade principale de laCathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, parFernando de Casas y Novoa.

Au fur et à mesure que pénètre l'influence italienne au-delà des Pyrénées, elle fait reculer l'approche classicisant en vogue jusqu'alors sous la férule deJuan de Herrera. En 1667, les façades de lacathédrale de Grenade parAlonso Cano annoncent la victoire du baroque en Espagne. S'ensuit lacathédrale de Jaén parEufrasio López de Rojas qui intègre les leçons baroques au structures architecturales spécifiquement espagnoles.

Autel baroque, Tolède.

En contraste avec l'art du nord de l'Europe, les Espagnols ont créé un art qui fait appel aux sens plus qu'à l'intellect. La familleChurriguera, architectes spécialisés dans le dessin et la construction d'autels et de retables s'est opposée au style dépouillé qu'on appelle « herreresque » en référence à son inventeur et promoteur principal, Juan de Herrera, et a promu un style exagéré, élaboré, presque capricieux qui couvre chaque pouce de surface disponible avec un motif et qui est passé à la postérité sous le vocable de « churrigueresque ». En moins d'un demi-siècle, les Churriguera transformentSalamanque en une cité modèle du style churrigueresque.

Le Portugal, sous domination espagnole entre 1580 et 1640, est dans la sphère d'influence culturelle de son grand voisin et ne s'en distingue (ce qui est vrai aussi pour leBrésil vis-à-vis des colonies espagnoles d'Amérique latine) que par une atténuation sensible, empreinte d'une douceur toute portugaise.

Héritage

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Article détaillé :Rococo.

De même que l'art de laRenaissance connaît un déclin formel avec lemaniérisme, le baroque s'épuise dans un académisme précieux, et qualifié de vain par ses détracteurs, dans lerococo.

L'architecture baroque est consubstantielle à l’absolutisme, sa période rococo se termine avec celle dudespotisme éclairé[Note 16]. Et on peut faire l'hypothèse que si le baroque s'épuise, c'est en raison de l'épuisement de laphilosophie politique et religieuse (cuius regio, eius religio) qui le sous-tend.

Musique

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Néo-baroque : le foyer de l’Opéra (deCharles Garnier), Paris, plan datant duSecond Empire, 1861, ouvert finalement en 1875.
Instruments de musique baroque sur une table parBaschenis (Coll. :Musées royaux des beaux-arts de Belgique).
Articles détaillés :Musique baroque etMusique baroque française.

Au sens le plus large on considère la période baroque en musique comme s'étendant de 1600 à 1750, la musique baroque étant directement inspirée de l'architecture baroque.

Le baroque couvre donc une large période dans l’histoire de lamusique et de l'opéra. Il s’étend du début duXVIIe siècle environ au milieu duXVIIIe siècle, de façon plus ou moins uniforme selon les pays. De façon nécessairement schématique, l’esthétique et l’inspiration baroques succèdent à celles de laRenaissance (apogée ducontrepoint et de la polymélodie) et précèdent celles duclassicisme (naissance d'éléments discursifs, comme la phrase musicale ponctuée) : comme dans l'architecture, les « figures » musicales baroques sont soutenues par une « basse continue » très stable (on est à la jonction entre contrepoint et harmonie).

On appellemusique baroque, l'école musicale duXVIIe siècle, d'un point de vue purement chronologique. Or,Jean-Jacques Rousseau définit la musique baroque comme celle « dont l'harmonie est confuse, chargée de modulations et de dissonances ». Il s'agit du style de musique composée au cours de la période chevauchant celle de l'art baroque, et également celui d'une période légèrement plus tardive. Jean-Jacques Rousseau affirmant son désaccord avec la musique baroque va être à l'origine de laQuerelle des Bouffons.

C'est en Italie qu'apparaît le mouvement de la musique baroque, sous l'influence du compositeurMonteverdi, qui avecOrfeo (considéré comme le premier opéra), marque une rupture dans l'histoire de la musique. En France, la musique étant peu développée[R 17], c'est un Italien,Jean-Baptiste Lully, qui va la développer auprès du roiLouis XIV. Lully inventa un genre d'opéra : latragédie lyrique. Par la suite des compositeurs commeJean-Philippe Rameau perpétueront la musique baroque française. Avec la musique baroque, se développe la cantate, suite de danse ; Courante, Sarabande, Allemande… et danse populaire : Les Folies d'Espagnes. En 1750, avec la mort du compositeur AllemandJohann Sebastian Bach, la période musicale du baroque laisse place à lamusique classique.

L'époque musicale baroque peut se découper en trois périodes différentes : le premier baroque de 1580 à 1630[Note 17], puis le baroque médian jusqu'à la fin duXVIIe siècle[Note 18], et enfin le dernier baroque jusqu'à la mort deBach (1750)[Note 19],[R 18]. Les figures culminantes de la musique baroque à son apogée, c'est-à-dire lors du dernier baroque, sontCorelli (1653-1713) etVivaldi (1678-1741) en Italie,Haendel (1685-1759) en Angleterre,Bach (1685-1750) en Allemagne etJean-Philippe Rameau en France (1683-1764). L’étendue des points communs de la musique baroque avec les principes esthétiques des arts graphiques et littéraires de la période baroque est encore une question débattue.

René Huyghe[Note 20], à propos du baroque :« le classique, tendant à la définition fixe, est de type « architectural » ; le baroque, excitant des perceptions émotives et mouvantes, est de type "musical" »[Note 21],[D 2].

Apparition et évolution

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L’ère de la musique baroque débute symboliquement en Italie avec l'opéra deClaudio Monteverdi (1567-1643),L'Orfeo (1607), et se termine avec les contemporains deJean-Sébastien Bach etGeorg Friedrich Haendel.Jean-Philippe Rameau (1683-1764) etGeorg Philipp Telemann (1681-1767), du fait de leur longévité, composent leurs dernières œuvres dans les années 1760 mais, bien avant cette décennie, les compositeurs plus jeunes se sont tournés vers un nouveau style.

Un groupe de musiciens vers 1635

Au cours de la période baroque, lamusique instrumentale s’émancipe et naît véritablement : elle ne se contente plus d’accompagner ou de compléter unepolyphonie essentiellement vocale ; si elle emprunte encore, au début duXVIIe siècle, ses formes à lamusique vocale, elle ne tarde pas à élaborer ses propres structures, adaptées à leurs possibilités techniques et expressives.

Les deux pôles de la musique baroque sont l’Italie et laFrance, dont les styles sont fortement opposés malgré des influences réciproques. Cette opposition était telle que beaucoup de musiciens de l’une des écoles allaient jusqu’à refuser de jouer des œuvres provenant de l’autre. Le style italien se diffusa largement hors d’Italie. LaFrance est sans doute le pays qui résista le plus à cette domination, sous l’influence deJean-Baptiste Lully (Italien naturalisé français), ceci jusqu’à laQuerelle des Bouffons, au milieu duXVIIIe. Par ailleurs, la France a suivi avec retard le mouvement européen d’évolution de la musique vers le style dit « classique » illustré notamment par Haydn et Mozart.

D’autres foyers existent et participent au mouvement en y apportant leurs spécificités : lesPays-Bas et l’Allemagne du Nord (lestylus fantasticus, le choral), l’Angleterre (l’art de la variation), un peu l’Espagne. Une synthèse apparaît dans la musique allemande, qui emprunte à ces différents courants et culmine dans l’œuvre deJean-Sébastien Bach. Elle existe aussi, de façon beaucoup moins accomplie, chez quelques autres dontJohann Jakob Froberger (musicieneuropéen par excellence),Georg Muffat, Savoyard devenu Autrichien après avoir étudié enFrance et enItalie,François Couperin (les Goûts Réunis). Quant àHaendel, son œuvre relève plus de l’assimilation personnelle de chaque style que d’une véritable synthèse : il sait composer comme un Allemand du Nord, comme un Italien, comme un Français, et crée même le nouveau genre de l’oratorio en anglais.

Caractéristiques

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Le style baroque se caractérise notamment par l’importance ducontrepoint puis par uneharmonie qui s’enrichit progressivement, par une expressivité accrue, par l’importance donnée auxornements, par la division fréquente de l’orchestre avecbasse continue, qui est nomméripieno, par un groupe de solistes qui est leconcertino et par la technique de labasse continuechiffrée comme accompagnement desonates. C’est un style savant et sophistiqué.

Le luth jouit d’une grande vogue auXVIIe siècle.Toile duCaravage (1595)

Le style baroque exprime aussi beaucoup de contrastes : les oppositions notes tenues/notes courtes, graves/aiguës, sombres/claires (un accord majeur à la fin d’une pièce mineure)… ou encore l’apparition duconcerto (de l’italienconcertare « dialoguer ») qui met en opposition un soliste au reste de l’orchestre (letutti), l’opposition entre pièces d’invention (prélude, toccata, fantaisie) et pièces construites (fugue) ne sont que des exemples.

Le classicisme, plus tard, aura pour ambition de « revenir à la nature ». La confrontation de ces deux idéaux trouve une de ses illustrations les plus célèbres dans la véhémente « Querelle des Bouffons » qui confronte, en France vers 1740 la tragédie lyrique à la française et l’opéra-bouffe italien (Rameau contreRousseau).

De nombreuses formes musicales sont créées pendant cette période d’un siècle et demi : certaines y atteignent leur apogée (par exemple : la suite, leconcerto grosso…) pour ensuite tomber dans l’oubli, d’autres connaîtront une fortune qui durera bien au-delà de la fin du baroque : l’opéra, lasonate (qui engendrera lasymphonie), leconcerto desoliste.

La période baroque est aussi un moment important pour ce qui concerne l’élaboration de la théorie musicale. On y passe progressivement destonalités de lapolyphonie (tons ecclésiastiques duplain-chant) à lagamme tempérée et aux deux modesmajeur etmineur légués à la période classique. On aura entre-temps inventé et expérimenté de nombreuxtempéraments et posé les bases de l’harmonie classique. Des instruments s’effacent, d’autres apparaissent ou prennent leur forme définitive, pendant que la facture fait de nombreux progrès et que les techniques d’exécution se stabilisent et se codifient. Il s’agit donc, à tous égards d’une période très féconde.

La danse baroque

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Article détaillé :Danse baroque.
Louis XIV dans leBallet de la Nuit (1653).

Depuis lesannées 1960, on appelledanse baroque l'art chorégraphique desXVIIe et XVIIIe siècles, principalement la danse de cour et dethéâtre[R 19].

Étroitement liée à lamusique baroque, tant par la chronologie que par le style, ladanse baroque évolue dans le cadre du « merveilleux », que ce soit dans leballet de cour, latragédie en musique ou l'opéra-ballet. Dénommée à l'époque la « belle danse », elle a été remise au goût du jour par des chercheurs et des historiens de la danse qui ont réhabilité un art et un style de danse que leballet classique etromantique avaient simplifiés et uniformisés[R 20].

Plusieurs danses sont considérés comme baroques ; ainsi en danse binaire baroque on retrouve les danses d'entrée de ballets, lescontredanses, lesmarches, lesgavottes, lagaillarde, lasarabande, lafolia, lachaconne, lemenuet, lapavane etl'allemande. En ternaire on retrouve principalement les danses de laSicilienne, lagigue, lacanarie et laforlane[R 21],[R 22].

Notes et références

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Notes

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  1. On estime que les modèles du peintre étaient choisis dans sa famille :L'enfant serait sa sœur Francisca, laVierge son épouse Juana,Melchior son beau-père Pacheco etGaspar serait Vélasquez en personne
  2. Le terme baroque qui signifie bizarre ou grossier est un mot péjoratif qui sera utilisé par les artistes duXIXe siècle pour désigner l’art qui évolua entre 1600 et 1720 environ. Si le langage pictural propose une nouvelle syntaxe visuelle ce n’est pas une rupture radicale par rapport au siècle passé mais plutôt une évolution des codes de représentations à travers une mise en page innovante et un vocabulaire original.
  3. Identité artistique d’une époque, le courant baroque réunit des styles différents, souvent propres aux artistes et à leur origine. La remise en question du langage maniériste trouve sa réponse à travers un message essentiellement religieux au sein de l’Europe catholique ou, au contraire, dans un style qui réussit à s’adapter à l’iconoclasme protestant.
  4. Ceci s'explique car Rome est à l'époque la capitale desÉtats pontificaux, les habitants de l'église catholique apprécie cet art baroque de représentation religieuse.
  5. On rappellera les mots deCharles Garnier répondant à l’impératrice qui lui demandait de quel style était l’Opéra Garnier qu’il présentait : « c’est du Napoléon III, votre Altesse… » tant était devenu indéfinissable le style en vogue mélangeantRenaissance,néoclassicisme etstyle Louis XV.
  6. Le mot a d'abord été réhabilité par l'historien d'art d'origine suisse Heinrich Wölfflin dans son œuvre « Barock and Renaissance », en 1888. Wölfflin a identifié le baroque comme un « mouvement importé en masse », un art antithétique de l’art de la Renaissance. Il n'a pas fait la distinction entre maniérisme et baroque que les écrivains modernes font et il a ignoré la phase ultérieure qui a existé auXVIIIe siècle.
  7. Pendant les guerres de Religion.
  8. Le plus âgé des 4 mais aussi le plus "moderne"
  9. Qui s'est distingué dans le genre satirique
  10. Qui a poursuivi la tradition du genre poétique de l'ode
  11. Qui achèvera ce tour d'horizon, avec la publication de son premier recueil :Œuvres en1629.
  12. On pense ici auclair-obscur.
  13. Avec ses contemporains l'architecte Francesco Borromini et le peintre et architecte Pietro da Cortona. Au début de leur carrière, ils travaillèrent tous ensemble au Palais Barberini, d'abord sous Carlo Maderno et, à sa mort, sous la direction de Bernini. Plus tard, cependant, ils furent en compétition et des rivalités féroces se développèrent, en particulier entre Bernini et Borromini.
  14. CitonsSanta Maria in Vallicella (1577-1617), l’église Saint-Ignace-de-Loyola (1626) à Rome, l’église Saint-Paul-Saint-Louis de Paris, l’église Notre-Dame de Metz (1665),Sainte-Croix (1685) àNantes, Saints-Pierre-et-Paul de Cracovie, la Jesuitenkirche d'Heidelberg, etc.
  15. Christian Norberg-Schulz, pour sa part, dansArchitecture du Baroque tardif et rococo, considère les architectes français dits « classiques » comme baroques. Claude Lebedel, dansHistoire et splendeurs du baroque en France, écrit« un chauvinisme tout à fait déplacé a fait dire à beaucoup que le « classicisme » français correspondait à une recherche de l'équilibre, de la mesure, de la raison (…) Le rejet du mot baroque a parfois un effet comique : ainsi on peut lire à propos de l'abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson que son « faste classique évoque l'architecture baroque » ».
  16. Voir à ce sujet la chronologie de l'absolutisme dans l'article sur le livreL'Europe absolutiste deRobert Mandrou.
  17. Le premier baroque en musique : 1580-1630 : Monteverdi, Schütz, Carissimi : invention de la basse continue.
  18. Le baroque médian (1630-1700) : découvertes de procédés expressifs : Lully, M.A Charpentier, Marin Marais. Mais aussi Pachelbel et Purcell.
  19. Le dernier baroque (1700-1750) : Bach, Corelli, Vivaldi, Haendel et Rameau. Plusieurs pratiques musicales : la musique d'église (instrumentale ou vocale) et la musique de chambre.
  20. René Huygue (1906-1997) : écrivain et philosophe et ancien académicien et conservateur du musée du Louvre.
  21. Voirici pour le texte intégral de René Huyghe, René Huyghe, « La sève du baroque », Baroque [En ligne], 4 | 1969, mis en ligne le 03 mai 2012, consulté le 15 décembre 2013.

Références

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Sites Internets

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  1. La musique baroque surcartage.org
  2. Le baroque surhistoiredelart.net
  3. Histoire de l'art Baroque surArt-Baroque.net
  4. Le baroque surCNDP-CRDP de Nice
  5. Réforme catholique surlarousse.fr
  6. Analyse de l'influence du baroque sur la philosophie moderne surprezi.com
  7. Le baroque littéraire suruniversalis.fr
  8. Poésie baroque surespacefrancais.com
  9. « http://www.cityzeum.com/dossier/les-chefs-d-oeuvre-du-kunsthistorisches-museum-de-vienne/4184/l-archange-saint-michel-renversant-les-anges-rebelles-de-luca-giordano », surcityzeum.com
  10. « Rembrandt (voir partie caractéristiques) », surart-baroque.net(consulté le).
  11. « Rubens, peintre baroque flamand », surart-baroque.net(consulté le).
  12. « le Caravage », surart-baroque.net(consulté le).
  13. « Définition de la peinture baroque », surart-baroque.net(consulté le).
  14. « La sculpture baroque », surart-baroque.net(consulté le).
  15. « Bernini », surart-baroque.net(consulté le).
  16. le baroque surgrandpalais.fr
  17. Loïc Chahine, « Comparaison musique Française/Italienne (période baroque) », surmusebaroque.fr(consulté le).
  18. Jean-noel Robli, « Arts du baroque », surac-nice.fr(consulté le).
  19. Avant-proposOrigine de la danse baroque (Article 130),La belle danse ou le classicisme français au sein de l'univers baroque ! surmediatheque.cnd.fr
  20. Danse baroque surfestesdethalie.org
  21. Danse baroque surmusebaroque.fr.
  22. Mouvements des danses baroque surfestesdethalie.org

Livres électroniques

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  1. (it)L'annunciazione dansFrancesco Mochi - una carriera di scultore de Marcella Favero, éditions UNI Service,Trente, 2008,p. 29-33,(ISBN 978-88-6178-240-2)
  2. Voir ici le Google Books dansTextes en archipels: Anthologie de littérature en langue française publié par Maurice Hambursin.

Ouvrages (papiers)

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  • Livres :
  1. Ragusa, « Las obras maestras »,p. 74.
  2. Source : Claude Lebédel,Histoire et splendeurs du baroque en France, édition Ouest-France, Rennes, 2003.
  3. Heinrich Wölfflin,Renaissance und Barock: Eine Untersuchung über Wesen und Entstehung der Barockstils in Italien, 1888
  • Dictionnaires :
  1. Albert Dauzat & al.,Dictionnaire étymologique Larousse, 1989(ISBN 2-03-710006-X)
  2. Jean-JacquesRousseau,Dictionnaire de musique, par J.-J. Rousseau, Paris, Vve Duchesne,, 550 p.(lire en ligne),p. 40.
  3. Dictionnaire de l’Académie française,7e édition. F. Didot, Paris, 1878en ligne
  4. Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d'Alain Rey, dictionnaires Le Robert, Paris, 1995(ISBN 2-85036-402-9), article « Baroque »

Émission

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  1. Alexandre Gady, émissionAu cœur de l'histoire sur Europe 1, 4 mai 2011

Autres références

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  1. Anthony Blunt,Guide de la Rome baroque, églises, palais, fontaine, Tours, Hazan,
  2. Elisabeth Cropper,La réforme de l'art et la deuxième renaissance de Rome. Des Carrache au Bernin, Paris, Citadelles & Mazenod,, 616 p.(ISBN 2-85088-072-8),p. 92.
  3. Marie Viallon, « Le concile de trente et l'art », suracademia.edu,(consulté le).
  4. a etb« Théâtre baroque », surlafabriqueatheatre.com(consulté le)

Voir aussi

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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Ouvrages en anglais

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  • Hermann Bauer et Andreas Prater,Baroque, Édition Taschen, 2006
  • Germain Bazin,Baroque et Rococo, Thames & Hudson, coll. « Univers De L’art », Paris, 1964, rééd. 2004(ISBN 2878110730)
  • Germain Bazin,Destins du baroque, Hachette Groupe Livre, Paris, 1968
  • André Blanchard,La Poésie baroque et précieuse, Éditions Seghers, 1985
  • Béatrice Didier, « Le Baroque »,Dictionnaire universel des littératures, Paris, Presses universitaires de France, 1994
  • Anthony Blunt,Art et architecture en France, 1500-1700, Macula 1983
  • Yves Bonnefoy,Rome, 1630 : l'horizon du premier baroque, Flammarion, Paris, 2000
  • Barbara Borngässer, Rolf Toman,L'Art du baroque, architecture, sculpture, peinture, Könemann, 1998, traduit de l'allemand
  • Yves Bottineau,L’Art baroque (1986), Citadelle & Mazenod, Paris, rééd. 2006,(ISBN 978-2850880216)
  • Pierre Charpentrat,L'Art baroque, PUF, 1967
  • André Chastel,L'Art italien, Flammarion, 1999
  • Gilles Deleuze, Le Pli - Leibniz et le baroque, Les éditions de Minuit (coll. « Critique »), Paris, 1988, 191 p.
  • Dominique Fernandez, photographies deFerrante Ferranti.La Perle et le Croissant/L’Europe baroque de Naples à Saint-Pétersbourg, coll. « Terre humaine », Paris, 1995
  • Philippe Minguet,Esthétique du rococo, Vrin, 1979
  • Eugenio d'Ors,Du baroque, Gallimard, coll. « Folios essais », 1935, rééd. 2000,(ISBN 2070413411)
  • Benito Pelegrín,Figurations de l’infini, l’âge baroque européen, le Seuil, Paris, 2000, 456 p.,(ISBN 2020147017)
  • Benito Pelegrín,D'un temps d'incertitude, Éditions Sulliver, Paris, 2008.
  • Victor-Lucien Tapié,Baroque et classicisme, Hachette, coll. « Pluriel Référence », 1957, réédition 1980,(ISBN 2012792766)
  • Victor-Lucien Tapié,Le Baroque, PUF, coll. « Que sais-je », Paris, 2000,(ISBN 213052849X)
  • Louis-Georges Tin,Français, Auteurs et œuvres, Éditions Bréal, 2008
  • Jean-Claude Vuillemin,Epistémè baroque : le mot et la chose, Hermann, coll. « Savoir Lettres », 2013.(ISBN 9782705684488)
  • Rudolf Wittkower,Art and Architecture in Italy, 1600-1750,Yale University Press, 1999
  • Heinrich Wölfflin,Renaissance et baroque, éd. G. Monfort, collection « Imago Mundi », Brionne, 1997,(ISBN 2852265370)
  • Jean Rousset,La Littérature de l'âge baroque en France (Circé et le paon), éd. Corti, 1953.

Articles en français

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Articles connexes

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Architecture

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Littérature

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Autres mouvements artistique

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Liens externes

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Musique baroque
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Peinture baroque
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