
Unebaronnie est en premier lieu le titre dufief d'unbaron.
On désignait à l'origine (à partir duXe siècle) parbarons l'ensemble des seigneurs tenant leursfiefs d'un roi ou de grands princesféodaux tels leduc de Normandie enFrance, le duc d'York enAngleterre ou le comte de Flandre (France,Belgique). D'où l'expression encore usitée de « grands barons » pour désigner des hommes politiques influents ou des décideurs économiques de haut rang.
Toujours employé au pluriel, il n'existait pas, avant leXIVe siècle, de « baron » portant ce titre en particulier. On lui préférait dans l'usage les titres de « seigneur de... » ou « sire de... » (traduit par le latindominus). Au féminin, on disait « dame de... » (domina) pour désigner la détentrice d'une baronnie. Lessires et dames de Bourbon possédaient une importante baronnie devenue en1317 leduché de Bourbon.
Comme un baron désigne usuellement les seigneurs qui, au Moyen Âge, relevaient directement du roi, on désigne souvent à partir de la fin duXVIIe siècle comme baronnie des fiefs dont les titulaires ont porté leur hommage dans les mains du roi ou de son représentant.
C'est souvent par abus de langage, et très tardivement (finXVIIIe siècle etXIXe siècle), qu'on utilise le terme de baronnie pour désigner des fiefs qui, au sud de la Loire, ne portent jamais d'autre titre que celui dechâtellenie, désignant par là des fiefs qui relèvent directement ducomte ou duvicomte, et dont ressortissent plusieurs autres fiefs.
Les terres de barons ont porté dès leXIe siècle le titre debaronnie. Ces baronnies formaient une sorte de premier degré de subdivision féodale des duchés et des comtés. Lors de la constitution de la hiérarchie féodale militaire s'appuyant sur le morcellement des fiefs et des pouvoirs régaliens, la création vers l'an Mil des baronnies a constitué une étape importante. Dans les principautés féodales (duchés, comtés, marches), les plus importants seigneurs (ou barons) se sont à leur tour constitués une clientèle féodale de petits seigneurs locaux. Le Livre de Jost cite : « Duc est la première dignité, et puiscomte, et puis vicomte, et puis baron, et puischâtelain, et puisvavasseur, et puis citaen [citadin], et puis vilain ».
Unchâteau (tour forte, avecmotte et basse-cour) était généralement le siège d'une baronnie. Dans le duché de France (Domaine royal),baronnie est synonyme dechâtellenie.
En France, les baronnies étaient de deux types : la plupart étaient tenues par des membres de l'aristocratie féodale ; mais un petit nombre appartenait à des évêques ou des abbés en propre, à cause de leur fonction ecclésiale.
La plupart des baronnies ou châtellenies françaises étaient des ressorts dehaute justice.
EnNormandie, les plus importantes baronnies devaient fournir 10chevaliers pour l'ost du duc, ou parfois 5 seulement. C'étaient d'importants fiefs tenus directement du duc, mais leur territoire était volontairement dispersé : un noyau constitué d'unchâteau, un domaine, parfois uneforêt, et une trentaine ou quarantaine defiefs vassaux éparpillés à distance.
Avec l'inflation des titres nobiliaires sous l'ancien Régime, le titre de baron a souvent été remplacé par celui decomte ou demarquis. Les grands fiefs constitués par des petits seigneurs locaux ont souvent été érigés en baronnies auXVIe siècle ou auXVIIe siècle. Les baronnies, regroupées par héritage, ont été quant à elles érigées dès leXVIe siècle en comtés, marquisats et parfois duchés.
En Espagne, il existait deux types de baronnies : les anciennes juridictions féodales, supprimées auXIXe siècle et les titres accordés par lessouverains depuis leXVIe siècle, titres qui n'avaient pas d'assise féodale.
Hiérarchie des titres aristocratiques des domaines français au Moyen Âge | |||||
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