La ville se situe sur la rive droite de l'Oubangui, qui marque lafrontière entre le Centrafrique et la RDC, en face de la ville congolaise deZongo qui se situe directement sur la rive opposée dufleuve. Les rapides de l'Oubangui, juste en amont de la ville, limitent le transport fluvial des produits commerciaux, ils constituent historiquement un point de rupture de charge pour lanavigation à vapeur. La majeure partie de la ville s'étend sur une plaine marécageuse à l'ouest des collines de Gbazabangui qui coupent la localité selon un axe nord-sud. À l'est, sont situés le couloir de Ndrès et les collines deKassaï.
La ville est bordée d’épaisses forêts tropicales humides le long des rives de la rivière. Plusieurs de ses quartiers se trouvent dans des zones basses sujettes à des inondations récurrentes.
Nommée ainsi par le nom de ces rapides, sur l’un des fleuves les plus importants du continent africain, la ville a grandi grâce à la proximité d'un poste militaire français situé sur lefleuve Oubangui. Bangui servait de centre d'administration à l'époque coloniale et continue toujours d'être le centre administratif de laRépublique centrafricaine[5]. La garnison de Bangui se rallie à laFrance libre en 1940 sous l’actionNadjirom Mouniro, adjudanttirailleur sénégalais[6].
En mars 1981 ont eu lieu à Bangui les premières élections présidentielles pluralistes à la suite de l'Opération Caban menée par les Français, qui avait déposé l'empereurBokassaIer, le remplaçant par son cousin et prédécesseurDavid Dacko. Les résultats de ces élections, contestées par ses opposants, ont paralysé la ville de Bangui, conduisant le président à déclarer l’état de siège[7].
Le 1er septembre 1981, le chef d’état-major de l’armée, le général d’arméeAndré Kolingba s’empare du pouvoir de l’État, suspend la constitution et met en place le « Comité Militaire de Redressement National » (CMRN), censé restaurer le pouvoir de l’État, mais instaure de fait unedictature militaire.
À la suite du discours de LaBaule prononcé le 20 juin 1990 par le président françaisFrançois Mitterrand au sommet France-Afrique se tenant dans cette ville, et appelant les États africains à s’ouvrir au pluralisme démocratique, des élections présidentielles furent organisées en 1992 puis annulées. Une transition politique maintenant le président Kolingba au pouvoir avec un premier ministre issu de l’opposition géra Les affaires courantes jusqu’à aux élections de septembre 1993 qui virent l’élection d’Ange-Félix Patassé, ancien premier ministre de l’ex-empereur Bokassa et opposant historique, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), parti d’opposition longtemps interdit.
En mai 1996, environ 200 soldats de la république centrafricaine se sont mutinés dans la ville de Bangui, exigeant des arriérés de salaires et la démission d'Ange-Félix Patassé. À la suite de cela, des troupes françaises stationnées dans le pays ont réprimé la rébellion et Restauré le pouvoir du président Patassé[8].
Une deuxième mutinerie militaire a éclaté peu de temps après, conduisant le président Patassé à annoncer un gouvernement d'union nationale, en nommant le professeurJean-Paul Ngoupandé, précédemment ambassadeur de laRCA en France, au poste de premier ministre le 6 juin 1996[9].
En mars 2003, le généralFrançois Bozizé, ancien chef d’état-major et beau-frère du président, a pris le pouvoir par un coup d'État mettant fin à la présidence de Patassé. La situation dans la ville, parfois surnommée « République de Bangui » s'est depuis améliorée.
Début 2013, lors de laprise de pouvoir parMichel Djotodia, les troupes de la Selekaentrent dans Bangui le[10], les affrontements font plusieurs dizaines de morts entre les troupes de sécurité sud-africaines et les miliciens. Alors que le pays s'enfonce peu à peu en2013 dans des violences communautaires, des miliciensanti-balaka entrent dans Bangui, démarrant labataille de Bangui. Les affrontements et représailles pendant tout le mois de décembre font plusieurs centaines de morts alors que les troupes françaises et de laMISCA tentent de ramener le calme.
Bangui est une commune autonome, qui n'appartient à aucune des 16 préfectures ou préfectures économiques.
En 2020, Bangui est divisée administrativement en huit arrondissements[16],[17], 16 groupements et 205 quartiers[18], En 2021, l'ICASEES estime la population du Grand Bangui, qui constitue la Région 7 et englobe Bégoua et Bimbo, à 1 425 276 habitants[19],[20].
La localité de Bangui fondée en 1889, est érigée en commune mixte à partir de1912[21]. Depuis le 6 mai 2016,Émile Gros Raymond Nakombo, est nommé Président de la délégation spéciale de la ville, autrement dit : maire de Bangui, par le Président de la république[22].
Les forces de sécurité, premiers maillons de la chaîne pénale opérationnelle de la capitale centrafricaine sont composées de trois brigades degendarmerie et de huit commissariats depolice[23]. L'école de gendarmerie nationale se trouve dans le quartier de Kolongo dans le6e arrondissement au sud de la ville[24]. L'école nationale de police est située à PK10 à la sortie nord de Bangui[25].
La ville est le siège de la cour d'appel de Bangui, d'untribunal de grande instance, d'un tribunal du travail, d'un tribunal de commerce et d'un tribunal pour enfants[26].
Bangui est le centre commercial du pays.Pendant laSeconde Guerre mondiale, le pays s'est enrichi grâce à l'augmentation des exportations decaoutchouc, decoton, decafé, d'uranium et dediamants. Après la guerre, l'emploi de la population locale dans l'administration traditionnelle a conduit au développement de l'infrastructure du pays, ce qui a accru le commerce tout en ralentissant le mouvement national d'indépendance[15].
Pendant la présidence deDavid Dacko de 1960 à 1966, il y a eu une augmentation significative de la production de diamants[29]. Cela s'est produit lorsque le monopole des sociétés concessionnaires françaises a pris fin avec une loi autorisant les citoyens locaux à creuser pour trouver des diamants. Après que David Dacko a installé une usine de taille de diamants à Bangui, les diamants sont devenus la principale exportation du pays. Mais à la fin de son mandat de cinq ans, la corruption endémique et l'indiscipline financière ont entraîné des salaires impayés et des troubles civils.Jean Bedel Bokassa a pris le pouvoir à l'issue d'un coup d'État militaire en 1966[29].
Parallèlement, Bangui est également devenu le centre clé de l'activité sociale et culturelle de la région, lorsque de nouvelles institutions ont été créées dans la ville.Cependant, les troubles politiques dans le pays, la corruption endémique et le régime dictatorial du président Bokassa centré dans la ville ont entraîné une récession économique dans les années 1970, exacerbée par une chute des prix internationaux de ses principales exportations. Cet appauvrissement de la population et les conflits graves, encore aggravés par l'émigration des réfugiés en provenance des pays voisins en difficulté[15].
Bangui a ouvert sa première banque en 1946 lorsqu'une succursale de laBanque de l'Afrique de l'Ouest y a été fondée.Les commerçants arabes y étaient prédominants, Bangui et c'était un centre important pour le commerce de l'ivoirE[30].
La première piste d'atterrissage à Bangui a été construite entre 1920 et 1925[31]. L'aéroport international de Bangui (aéroport M'Poko,code AITA : BGF) est situé à 7 kilomètres au nord de la vieille ville, sur l'avenue des Martyrs, entre l'avenue Koudoukou et l'université de Bangui.
À partir des années 1920, à l'initiative du GouverneurLamblin se constitue un réseau routier reliant la ville aux autres villes et postes administratifs du pays, et au-delà aux pays frontaliersCameroun,Tchad etSoudan[32]. La routeTransafricaine 8Lagos-Mombasa passe par Bangui.
La rivière est navigable presque toute l'année entre Bangui etBrazzaville. De Brazzaville, les marchandises sont transportées par le chemin de fer au port dePointe-Noire auCongo. Le port fluvial gère la grande majorité du commerce international du pays avec une capacité de 350 000 tonnes[réf. nécessaire] sur les 350 mètres de quais et de 24 000 m2 d'entrepôts.
En octobre 1985, une conférence des fonctionnaires de la santé publique, incluant les représentants des centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis et de l'Organisation mondiale de la Santé, s'est réuni dans la ville de Bangui et a défini les symptômes du sida en Afrique comme des « fièvres prolongées pendant un mois ou plus, une perte de poids de plus de 10 % et une diarrhée prolongée ». Environ la moitié des cas en Afrique basée sur la définition de Bangui sont séropositifs.
Dans lesystème éducatif en République centrafricaine, La scolarité est obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 14 ans[35]. Le système éducatif français est la norme et le français est la langue d'enseignement, la langue sango soit promue dans les écoles.
Dans l'est de la ville se trouve le Lycée français Charles de Gaulle[36], fondé le 1er septembre 1992.Plusieurs personnalités ont étudié dans la ville[37]. L'écrivainCalixthe Beyala a étudié au Lycée des Rapides[37],[38].
Vue de l'université de Bangui, avenue des Martyrs
L’Université de Bangui a été fondée en 1969 par le présidentJean-Bédel Bokassa qui lui a donné son nom[39]. Elle a ouvert ses portes en 1970[40],[41],[42]. Établissement public, l'université dispense un enseignement non agricole en République centrafricaine. Depuis 1981, la bibliothèque universitaire se trouve dans un bâtiment séparé qui abrite ses collections de sciences, de littérature et de droit[43]. La faculté de médecine de l'université possède sa propre bibliothèque[43].
La colline et la plaine, la rivière Oubangui et le patrimoine colonial bâti de la ville de Bangui constituent un site inscrit sur la liste indicative en vue de son inscription auPatrimoine mondial de l'Unesco depuis le[44].
Lefootball est aussi très populaire. Des hommes et des femmes de Bangui et de tout le pays ont participé aux Jeux olympiques depuis 1968 ainsi qu'à de nombreuses manifestations internationales[46].
Les habitants organisent également des courses de bateaux avec des centaines de participants sur la rivièreOubangui, ce qui constitue une attraction populaire importante[47].
Le principal stade de la ville est lecomplexe sportif Barthélemy-Boganda.Les autres grands stades sont le Stade Bonga-Bonga et le Stadium Athletics Field.
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