Les frontières de la région qui constitue aujourd'hui le Bangladesh résultent de lapartition des Indes en 1947, quand le pays devint lapartie orientale dudominion du Pakistan, devenu en 1956 larépublique islamique du Pakistan. Le lien entre les deux parties duPakistan, fondé sur leurreligion majoritaire commune, l'islam, s'est révélé fragile face aux 1 600 km qui les séparaient. Soumis à une discriminationpolitique etlinguistique — l'ourdou étant proclamé langue officielle du Pakistan — ainsi qu'à une négligence économique de la part du pouvoir aux mains du Pakistan occidental, les Bengalis du Pakistan oriental déclarent l'indépendance en 1971, appuyés par l'Inde et l'URSS. Unconflit s'ensuit, faisant entre trois cent mille et trois millions de morts, dix millions de réfugiés et au moins 200 000 viols avérés[9]. Malgré sa libération, le Bangladesh voit son développement marqué par des troubles politiques, avec quatorze chefs de gouvernement et au moins quatrecoups d'État dans les années qui suivent.
Avec 1 286 hab/km2 en 2020[10], le Bangladesh est l'un des pays du monde dont la population est la plus dense. Géographiquement, l'essentiel du Bangladesh est occupé par ledelta du Gange dont la superficie occupe plus des deux tiers de celle du pays. C'est une plaine fertile mais sujette auxcyclones tropicaux etinondations desmoussons.
Le Bangladesh est situé dans ledelta plat et bas formé par la confluence duGange et duBrahmapoutre. Ce dernier est appeléJamuna dès son entrée en territoire bangladais, et le premier devient laPadma dès qu'il rencontre la Jamuna peu avantDacca. LaMeghna, quant à elle, rejoint la Padma en aval de la capitale du pays. Lesalluvions déposées par ces fleuves créent des plaines comptées parmi les plus fertiles du monde. Le Bangladesh compte58 cours d'eau de part et d'autre de ses frontières internationales, ce qui cause des problèmes politiques liés à l'eau particulièrement difficiles à résoudre ; il partage également deszones ripariennes avec l'Inde[12].
La plus grande partie du Bangladesh est à moins de12 mètres au-dessus du niveau de la mer[13] et environ 10 % du territoire est situé en dessous du niveau de la mer[14]. 80 % des précipitations tombent pendant les cinq mois de lamousson (de juin à octobre), alors que 20 % seulement des terres sont protégées des inondations et équipées de drainage et d'irrigation. Seulement quatre étendues sont situées en dehors du delta : les collines deSylhet, la région montagneuse deMadhupur, la région vallonnée desChittagong Hill Tracts et la zone de Barind[14].
Rajbari.Le Bangladesh et la basse vallée du Brahmapoutre.
Il est estimé qu'environ 10 % de la superficie du pays seraitinondée si le niveau de la mer augmentait d'un mètre[13]. L'endroit le plus élevé du pays —1 052 mètres — est dans la chaîne des monts Mowdok, dans lesChittagong Hill Tracts du sud-est du pays[15]. La plus grande partie de la côte maritime est constituée dejunglemarécageuse, lesSundarbans, la plus grande forêt demangrove du monde, abritant de nombreuses et diverses espèces de faune et flore, notamment letigre du Bengale. En, cette région est déclarée en danger[16].Cox's Bazar, au sud de la ville de Chittagong dans l'extrême sud-est du pays, possède une plage ininterrompue de 120 km de long, la plus longue du monde[17],[18].
Situé de part et d'autre dutropique du Cancer, le Bangladesh a un climat de type tropical avec un hiver doux d'octobre à mars, un été chaud et humide de mars à juin, et desmoussons de juin à octobre. Les catastrophes naturelles, telles que lesinondations, lescyclones tropicaux[19], lestornades, et lesraz de marée touchent le pays pratiquement tous les ans. Le phénomène d'inondation est accentué par ladéforestation des pentes de l'Himalaya, par la forme en entonnoir du golfe du Bengale, par le relief de plaine du pays, par l'hydrographie du pays (plus de 90 % du pays est occupé par un delta) et par leréchauffement climatique. À cela s'ajoutent les effets de la déforestation, ladégradation des sols et l'érosion[20],[21].
Le, lecyclone Sidr a provoqué la mort de3 300 personnes et1,5 milliard de dollars de dégâts[22].
En raison duréchauffement climatique, le Bangladesh pourrait perdre 20 % de son territoire sous l'effet de la montée des eaux. En 2050, les « réfugiés climatiques » pourraient être50 millions dans le pays[24].
Il existe des vestiges d'unecivilisation datant d'il y a quatre mille ans dans la région du Bengale[25],[26], alors peuplée deDravidiens,Tibéto-Birmans etAustro-Asiatiques. L'origine exacte du mot« Bangla » ou« Bengal » est inconnue, quoiqu'on les pense dérivés de« Bang », le nom d'unetribu parlant le dravidien et installée dans la région aux environs de-1000[27].
Entre 1905 et 1911, il y eut unetentative avortée de diviser la province du Bengale en deux zones, avec Dacca pour capitale de la zone orientale[32]. Lorsque l'Inde est divisée en 1947, le Bengale est de nouveau séparé en deux pour des raisons religieuses ; la partie occidentale est donnée à l'Inde et la partie orientale devient une province du Pakistan appeléeBengale oriental (plus tard renomméePakistan oriental), avec sa capitale à Dacca[33].
En 1950, les réformes territoriales aboutissent à l'abolition du système féodalzamindari[34]. Toutefois, malgré le poids économique et démographique de l'est, le gouvernement et les forces militaires pakistanaises furent largement dominés par la haute société de l'ouest. LeMouvement pour la Langue de1952 est le premier signe de tension entre les deux parties du Pakistan[35]. L'insatisfaction à l'égard du gouvernement sur les problèmes économiques et culturels augmente dans la décennie qui suit, pendant laquelle laLigue Awami émerge comme voix politique de la population bengalophone. Elle agit pour l'autonomie dans les années 1960. En 1966, son président,Sheikh Mujibur Rahman, est emprisonné ; il est libéré en 1969 après uneinsurrection populaire.
En 1970, un énorme cyclone appeléBhola dévaste la côte du Pakistan oriental ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalie grandit quandSheikh Mujibur Rahman, dont la Ligue Awami avait obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année[36], est empêché d'entrer en fonction. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le présidentMuhammad Yahya Khan le fait arrêter la nuit du 25 mars 1971 et lance l'Opération Searchlight[37], une attaque militaire soutenue sur le Pakistan oriental. Les méthodes employées furent très sanglantes ; la violence de la guerre provoqua la mort de nombreux civils[38]. Parmi les cibles les plus importantes, on trouve des intellectuels et des hindous ; environ dix millions deréfugiés s'enfuient en Inde[39]. Les estimations du nombre de morts vont jusqu'à 3 millions de personnes[40],[41].
Après son indépendance, le Bangladesh devient unedémocratie parlementaire avec Mujibur commePremier ministre. Aux élections parlementaires de 1973, la Ligue Awami remporte la majorité absolue. Une famine touche le pays en 1973 et 1974[31]. Début 1975, se met en place un gouvernementsocialiste à parti unique dirigé par Mujibur et leBAKSAL(en). Le 15 août 1975, Mujibur et sa famille sont assassinés par des officiers militaires[43].
Une série de coups d'État et contre-coups-d'État dans les trois mois suivants culmine avec l'arrivée au pouvoir dugénéralZiaur Rahman (« Zia »), qui réinstalle le système politique précédent, avec plusieurs partis, et fonde leParti nationaliste du Bangladesh (BNP). Zia est assassiné en 1981 par des militaires[43]. Le chef d'État suivant est le généralHossain Mohammad Ershad, qui accède au pouvoir par uncoup d'État sanglant en 1982 et y reste jusqu'en 1990 quand il est forcé à démissionner sous la pression de donateursoccidentaux à la suite d'un changement majeur en politique internationale après la fin de laGuerre froide et desdictateurscommunistes. Depuis lors, le Bangladesh est à nouveau une démocratie parlementaire. La veuve de Zia,Khaleda Zia, mène le BNP à une victoire parlementaire aux élections générales de 1991 et devient la première femme Premier ministre dans l'histoire du pays. Toutefois, la Ligue Awami, dirigée parSheikh Hasina, l'une des filles de Mujib ayant survécu à l'assassinat, prend le pouvoir aux élections suivantes en 1996. Elle perd en faveur du BNP en 2001.
Le 11 janvier 2007, à la suite de graves violences, un gouvernement par intérim est mis en place pour organiser les élections. Le pays souffre d'une corruption intense[44], du désordre et de la violence politique. Supprimer la corruption à tous les niveaux de l'État est la priorité du nouveau gouvernement. Ainsi, beaucoup de personnalités politiques, de fonctionnaires et de membres des partis politiques ont été arrêtés pour corruption.
À partir de 2015, le pays voit surgir une recrudescence de crimes et d'attentats islamistes[45]. Pour essayer d'y mettre un terme, le premier ministre Sheikh Hasina a demandé à la cour suprême de mettre à l'examen la constitutionnalité du statut de religion officielle octroyé à l'islam en 1988[46].
En août 2024, après la dissolution du Parlement et la fuite de la Première ministre Sheikh Hasina, la présidence bangladaise annonce que le prix Nobel de la paixMuhammad Yunus allait diriger un gouvernement intérimaire[47]. En proie à une crise politique, le pays est également le théâtre d’attaques visant des minorités religieuses : des commerces et des maisons appartenant à des hindous sont pris pour cible par des manifestants. Le média indienThe Print rapporte des attaques ayant visé au moins deux temples hindous. La maison d’un musicien hindou célèbre, Rahul Ananda, est également incendiée[48].
Le Bangladesh est unedémocratie parlementaire[49]. Les élections sont ouvertes à tout citoyen au-dessus de 18 ans et sont tenues tous les cinq ans pour leparlement monocaméral de 300 sièges élus de circonscriptions électorales à un membre ainsi que 50 sièges réservés aux femmes répartis à la proportionnelle. Le Premier ministre, en tant que chef du gouvernement, choisit soncabinet. Le Premier ministre est formellement choisi par leprésident, mais doit également être un membre du Parlement doté de la confiance d'une majorité des autres membres. Le président est lechef d'État, un poste largement honorifique, et est élu par le Parlement[50]. Le bâtiment du Parlement, situé àDacca, est appeléJatiya Sangsad et fut créé par l'architecteLouis Kahn.
Les pouvoirs du président ont toutefois été élargis pendant le gouvernement intérimaire : il est responsable des élections et du transfert du pouvoir. Les membres de ce gouvernement se doivent d'être non-partisans et ont trois mois pour faire leur travail. Cette situation transitoire est une innovation du Bangladesh, introduite lors des élections de 1991 puis institutionnalisée en 1996 par le treizièmeamendement à la constitution[51].
LaConstitution du Bangladesh fut rédigée en 1972 et a eu quatorze amendements, le cinquième a été jugé illégal en 2005 car contraire à la laïcité et la suspension de ce verdict a pris fin le 3 janvier 2010[51],[52]. L'organisation judiciaire la plus importante est laCour suprême, dont les juges sont choisis par le président. Les institutions judiciaires et policières sont faibles[53]. La séparation des pouvoirs, judiciaire et exécutif, est finalement mise en œuvre le1er novembre 2007. Les lois sont basées en partie sur lacommon lawanglaise, mais les lois sur la famille, dont le mariage et l'héritage, sont régies par des documents religieux et diffèrent donc selon la communauté religieuse.
Les deux principaux partis politiques sont leParti nationaliste du Bangladesh (BNP), laLigue Awami (AL). Le BNP est dirigé parKhaleda Zia et trouve des alliés parmi des partis islamistes, dontBangladesh Jamaat-e-Islami etIslami Okiya Jot, tandis que la Ligue Awami deSheikh Hasina est alignée sur les partis de gauche et sécularistes. Hasina et Zia sont des rivales de longue date ayant dominé la vie politique bangladaise depuis plus de vingt ans ; les deux sont femmes et parentes d'un chef du mouvement d'indépendance. Un autre parti politique d'importance est leParti Jatiya (JP), avec à sa tête l'ancien chef militaire Ershad. La rivalité BNP-AL a été et reste vive et ponctuée de manifestations, protestations, violences et assassinats. La politique en milieu étudiant est particulièrement forte dans le pays, legs de l'époque du mouvement de libération. Presque tous les partis ont des branches universitaires très actives, et des étudiants ont été élus au Parlement.
Deux partis radicaux islamistes,Jagrata Muslim Janata Bangladesh (JMJB) etJama'atul Mujahideen Bangladesh (JMB), furent bannis en février 2005. Des attentats à la bombe survenus depuis 1999 ont été attribués à ces groupes, et des centaines de leurs membres soupçonnés ont été détenus lors de plusieurs opérations de sécurité, y compris les deux chefs de parti en2006. Le premier cas d'attentat-suicide au Bangladesh eut lieu en novembre 2005.
Jatiyo Sangsad Bhaban (le Parlement).
Les élections prévues en 2006 ont été reportées sine die et la loi martiale instaurée en janvier 2007. Le gouvernement intérimaire deFakhruddin Ahmed veut réviser la liste des votants et agir contre la corruption. Il pense tenir de nouvelles élections en 2008, mais un manque de coordination entre la commission électorale et le gouvernement, ainsi que leurs activités récentes, ont créé une incertitude autour des élections. Les deux candidates principales, Khaleda Zia et Sheikh Hasina Wajed, sont inculpées de crimes concernant la corruption.
Les forces militaires du Bangladesh manifestent également l'intention d'exercer une action politique dans le pays, essayant de changer la constitution pour permettre une participation des militaires à la vie politique[54]. Elles aident le gouvernement intérimaire dans la lutte contre la corruption. Elles imposent également unecensure sur les médias nationaux, obligeant à fermer ou empêchant de travailler leschaînes de télévision privées[55].
Le Bangladesh suit une politique modérée de relations internationales mettant l'accent sur ladiplomatie multinationale, particulièrement au sein des Nations unies. Le pays a rejoint leCommonwealth et l'ONU en 1972, et a depuis servi deux fois auConseil de sécurité (en 1978-1979 et 2000-2001). Dans les années 1980, le Bangladesh a tenu un rôle important dans la fondation de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), pour développer ses liens avec d'autres pays du sous-continent indien. Depuis la fondation de l'association en 1985 un Bangladais a occupé le poste de secrétaire général deux fois.
Ses relations internationales les plus importantes et complexes sont celles avec l'Inde et lePakistan. Ces relations sont influencées par les liens historiques et culturels partagés et forment une composante importante du discours politique intérieur actuel. Il commence également à développer ses liens avec laChine, économiquement et militairement.
Ses relations avec l'Inde commencèrent positivement du fait de l'aide apportée par ce pays dans la guerre d'indépendance et pendant la reconstruction. Au fil des années, les relations entre les deux pays ont changé pour plusieurs raisons. Une source majeure de tensions est lebarrage de Farakka, construit par l'Inde en 1975, à 11 kilomètres de la frontière avec le Bangladesh ; ce barrage dévie beaucoup de l'eau nécessaire aux Bangladais et a un impact négatif sur l'écosystème de la région[56]. L'Inde a exprimé son inquiétude pour les séparatistes hostiles à l'Inde et les militants extrémistes islamistes qui se cacheraient le long de la frontière indo-bangladaise de 4 000 km, ainsi que lesimmigrants clandestins ; l'Inde est en train deconstruire une barrière le long de presque toute la frontière[57]. Toutefois, lors de la réunion annuelle de 2007 de l'ASACR, les deux pays se sont engagés à coopérer sur des problèmes de sécurité, d'économie et ceux liés à leur frontière commune[58].
L'armée de terre compte environ 200 000 hommes, l'armée de l'air 7 000 et lamarine 14 950[59],[60]. En plus de leur rôle traditionnel de défense, les forces militaires sont appelées à rendre service aux autorités civiles lors de catastrophes naturelles, ainsi que pendant des périodes d'instabilité politique. En outre, une force paramilitaire composée d'environ 40 000 hommes, lesBangladesh Rifles, assure le contrôle des frontières[61]. Le Bangladesh n'est pas en guerre mais a contribué à la coalition combattant dans lapremière guerre du Golfe en apportant 2 300 hommes, et est l'un des premiers pays participant aux forces de maintien de paix de l'ONU partout dans le monde[62]. En mai 2007, le Bangladesh avait des forces déployées enrépublique démocratique du Congo, auLiberia, auSoudan, auTimor oriental et enCôte d'Ivoire[63].
Le Bangladesh est organisé endivisions (bibhags, বিভাগ),districts (zila ou jela, জেলা),upazila outhana (les gouvernements successifs renomment les unités par l'un ou l'autre terme),parishad etvillages.
Les divisions sont subdivisées en districts (zila) ; il y en a 64, chacun subdivisé enupazila (sous-districts) outhana (commissariats). La région de chaquethana, sauf celles en ville, est divisée en plusieursunions, dont chacune représente plusieurs villages. En ville, lesthana sont divisées enwards, elles-mêmes divisées enmahallas. Il n'y a pas d'élus au niveau des divisions, des districts ou desupazila ; l'administration est assurée par des fonctionnaires. Des élections directes sont organisées pour chaqueunion ouward pour élire un président et quelques membres. En 1997, un acte parlementaire réserve trois sièges sur douze à des femmes[65].Dacca est la capitale du pays et la plus grande ville, les autres grandes villes sontChittagong,Khulnâ,Râjshâhî etBarisal. Ces métropoles ont desmaires élus, alors que les autres villes ont à leur tête des présidents. Les maires et les présidents sont élus pour une durée de cinq ans.
Lejute fut la base de l'économie du Bangladesh pendant longtemps. Sa part dans l'exportation du produit vit son apogée lors de laSeconde Guerre mondiale et la fin des années 1940, oscillant autour de 80 % du marché[69] ; dans les années 1970, lejute comptait encore pour environ 70 % des exportations du pays. La popularité croissante des produits enpolypropylène a réduit l'importance dujute dans l'économie du Bangladesh. Au début duXXIe siècle, on cultive énormément deriz (chal), dethé (cha), et demoutarde. Les deux-tiers des Bangladais sont agriculteurs, mais plus des trois-quarts des exportations du Bangladesh viennent de l'industrie textile[70], qui commence à susciter l'intérêt d'investisseurs étrangers dans les années 1980 en raison de la main-d'œuvre bon marché et au bas coût de la conversion de devises. Avec 5 000 entreprises qui génèrent29 milliards de dollars par an, ce qui représente 80 % des exportations du pays et en fait en 2012 le deuxième exportateur mondial de vêtements derrière la Chine[71], le Bangladesh emploie dans le secteur du textile environ quatre millions de personnes, dont 85 % de femmes, parfois mineures[72]. Une grande partie des gains en devises étrangères provient des versements d'expatriés. L'agriculture, quant à elle, occupe environ 67 % du territoire, leriz étant la culture principale, occupant 75 % des terres agricoles du pays.
Parmi les obstacles à la croissance, on trouve les cyclones et inondations fréquents, l'inefficacité des entreprises d'État, la mauvaise gestion des installations portuaires, l'augmentation de la main-d'œuvre dépassant le nombre d'emplois, l'usage inefficace des ressources d'énergie (dont legaz naturel), l'insuffisance de l'alimentation électrique, la lenteur de la mise en œuvre des réformes économiques, les conflits politiques et lacorruption. Selon laBanque mondiale, « parmi les obstacles les plus importants à la croissance, on trouve la mauvaise gouvernance et la faiblesse des institutions publiques »[67].
Un contributeur significatif au développement de l'économie est la propagation massive dumicrocrédit deMuhammad Yunus (qui se vit décerner leprix Nobel de la paix en 2006 pour cette idée), à travers leGrameen Bank. À la fin des années 1990, la banque en question avait 2,3 millions de membres, et il y avait 2,5 millions de membres d'organisations similaires[75].
Pour améliorer la croissance économique, le gouvernement a instauré plusieurs zones de traitement d'exportations afin d'attirer les investissements étrangers. Ils sont gérés par leBangladesh Export Processing Zone Authority.
Le Bangladesh possède le plus grand centre commercial de l'Asie du Sud-est,Bashundhara City, qui se trouve à Dacca. Créé le 6 août 2004, il contient10 étages, dont 2 souterrains, pour 1 500 magasins, le dernier étage étant occupé par une centaine de cafétérias, un parc à thème et cinq salles de cinéma.
Une partie importante de l'économie repose sur l'industrie textile. De nombreuses multinationales occidentales font appel à de la mains-d’œuvre au Bangladesh, celle-ci étant l'une des moins chères au monde : 30 euros par mois contre 150 ou 200 en Chine[76]. Quatre jours suffisent au PDG de l'une des cinq premières marques mondiales du secteur du textile pour gagner ce qu'une ouvrière de la confection bangladaise gagnera au cours de sa vie[77]. Les accidents mortels sont nombreux. Le plus important, en avril 2013, provoque la mort d'au moins 1 135 ouvriers lors de l'effondrement de leur usine[78].
LaConfédération syndicale internationale cite en 2018 le Bangladesh parmi les pays où les droits des travailleurs sont les moins respectés. Elle indique que« les travailleurs subissent une forte oppression de la part de l’État, y compris de violentes répressions de manifestations pacifiques faisant intervenir la tristement célèbre « police industrielle », et des intimidations destinées à prévenir la création de syndicats. »[79]. Des licenciements massifs de travailleurs grévistes se produisent aussi[80].
En 2020, la population est estimée à 167 885 680 habitants[64]. Selon le dernier recensement effectué en 2011, la population du Bangladesh est estimée à 149 772 364 habitants, dont 74 980 386 sont des hommes et 74 791 978, des femmes[81]. En 2013, la population est d'environ 156 595 000[82]. Il s'agit du huitième pays le plus peuplé au monde[83] et l'un des plus denses. Hormis les très petites villes-État tels queSingapour,Bahreïn ouMonaco, le Bangladesh est le pays le plus densément peuplé au monde[84]. Le pays, avec plus de 1 237 habitants au km2, peut être comparé à l'îleindonésienne deJava ou à l'Étatindien duBihar, qui ont une densité de population similaire. Avec 67% du territoire occupé par l'agriculture, la densité peut atteindre 3 340 habitants au km2.
Dacca est une mégapole avec une population d'environ15 millions d'habitants.
Le taux de croissance démographique de la population bangladaise a été l'un des plus élevés au monde dans les années 1960 et 1970 et a ainsi entraîné un triplement de la population entre 1960 et 2000[85]. En 1961, le Bangladesh comptait un peu plus de 50 millions d'habitants, et en 1981, un peu moins de 90 millions[86]. Dans les années 1980-1985, la promotion du contrôle des naissances permit de ralentir le taux de croissance[87]. Le taux de fécondité est de 2,55 enfants par femme en 2012[64], alors qu'il était de 6,6 dans les années 1970[88]. 34,6 % des Bangladais ont moins de15 ans, 61,4 % entre 15 et64 ans et 4 %65 ans ou plus[64]. L'espérance de vie est de62 ans pour les hommes et de63 ans pour les femmes[89].
La quasi-totalité des habitants du Bangladesh sont des Bengalis (98 % de la population)[90]. Les minorités sont des peuples à majoritémusulmane non bengalis venus d'Inde (principalement duBihar). Il y a treize tribus habitant lesChittagong Hill Tracts, dont les plus nombreux sont lesChakmas. La région est source de tensions interethniques depuis la fondation du pays[91]. En dehors des Hill Tracts, les groupes ethniques les plus importants sont lesSantals et lesGaros. On trouve également desKaibartta,Mundas,Oraons etZomis. Letrafic d'êtres humains est un problème récurrent au Bangladesh[92] et l'immigration clandestine reste une cause de tension entre le Bangladesh, laBirmanie[93] et l'Inde[94].
La grande majorité de la population parle lebengali – langue officielle du pays[95], langueindo-aryenne d'originesanskrite avec son proprealphabet. L'anglais est toutefois accepté dans les tâches administratives et dans le système éducatif et utilisé comme seconde langue parmi les membres des classeshaute etmoyenne[96].
Les niveaux de santé et d'éducation se sont récemment améliorés, le taux depauvreté diminuant un peu. La plus grande partie des Bangladais sont ruraux, pratiquant l'agriculture de subsistance. Les problèmes de santé abondent, allant de la contamination de l'eau à la présence d'arsenic dans leseaux souterraines[97] et les maladies telles que lepaludisme, laleptospirose, et ladengue. En 2019, le taux d'alphabétisation des adultes de plus de15 ans est d'environ 75 %, 72 % pour les femmes et 77 % pour les hommes[98]. Ce taux a augmenté depuis le lancement de plusieurs programmes d'alphabétisation ; parmi les plus performants on trouveFood for Education (FFE)[99] et un programme de bourses pour femmes aux niveaux primaire et secondaire[100].
Pour désigner la population totale du Bangladesh, à savoir les Bengalis et les autres, on parle deBangladais.
Lamusique traditionnelle est basée sur la voix (Baniprodhan), avec peu d'accompagnement instrumental. La traditionBâul est un héritage unique. Il existe des traditions régionales, dont lesgombhira,bhatiali(en) etbhawaiya sont les plus connues. La musique folklorique du pays est souvent accompagnée de l'ektara, un instrument à une seule corde. On trouve également parmi les instruments de musique ladotâr, ledohol, laflûte et latabla. Il y a aussi des influences de lamusique classique hindoustani. Ladanse puise aussi dans les traditions folkloriques, particulièrement tribales, ainsi que la tradition indienne plus large.
Festival hindou.
Le Bangladesh produit environ 80films par an. On publie environ 200 journaux quotidiens au Bangladesh, ainsi que 1 800 périodiques. Le nombre de lecteurs est toutefois assez bas, environ 15 % de la population[101]. Les Bangladais écoutent une grande variété de programmesradio locaux et nationaux deBangladesh Betar, ainsi que le service enbengali de laBBC et deVoice of America. Il y a unechaîne de télévision d'État et, ces dernières années, on voit une augmentation du nombre de chaînes privées.
La tradition culinaire du Bangladesh a des liens très forts avec la cuisine de l'Inde et duMoyen-Orient. Le riz et lecurry sont les ingrédients de base, et les Bangladais font des friandises de produits laitiers (parmi les plus connues, on trouve lesrôshogolla, chômchôm etkalojam).
Lesari est le vêtement le plus commun du pays parmi la population féminine. Lesalwar kameez est également très répandu spécialement chez les jeunes femmes et, dans les grandes villes, on voit également des femmes vêtues à l'occidentale. Les vêtements occidentaux sont mieux acceptés chez les hommes. Ceux-ci peuvent également porter lakurta et lepajama ensemble, souvent pour des occasions religieuses. Lelungi est lui aussi prisé.
Cette section doit êtreactualisée. Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
Selon les estimations officielles, 137 millions de personnes sontmusulmanes, soit 89,7 % de la population nationale[102]. Environ 96 % des musulmans du Bangladesh sontsunnites, un peu plus de 3 %chiites (les Biharis sont en majorité chiites) et le resteahmadis. Contrairement au Pakistan, qui ne considère pas les ahmadis comme des musulmans, les ahmadis ne sont pas persécutés au Bangladesh, et dans les statistiques, ils figurent comme un groupe apparentés aux musulmans, avec lesBaha'is. Le Bangladesh a la troisième plus grande majorité musulmane du monde après l'Indonésie et lePakistan. En, le généralErshad a imposé l'islam commereligion d'État. Un jugement de la Haute cour de 2010 a réintroduit l'interdiction des partis politiques religieux qui figurait dans la Constitution d'origine de 1971. L'hindouisme est la deuxième religion majeure représentant 9,2 % de la population[102]. Cependant, les Hindous du Bangladesh se déclarent souvent sous-évalués dans les chiffres officiels communiqués par l'État bangladais, et souvent, ils revendiquent entre 11 % et 15 % d'Hindous dans la population.
Lamosquée Binat Bibi, plus ancienne mosquée de Dacca, construite en 1454.
Le folklore et les traditions, ainsi que nombre de monuments architecturaux sont un héritage de la religion hindoue, qui était majoritaire avant 1600.
Avant 1971 (année de l'indépendance), le pays avait une minorité hindoue de près de 25 %.[réf. nécessaire]
Lesbouddhistes,chrétiens (ces derniers étant surtoutcatholiques - avec huit diocèses) et lesanimistes constituent le reste de la population. En 1947, la population non musulmane constituait environ 30 % de la population duPakistan oriental (futur Bangladesh). Les bouddhistes seraient 900 000 au Bangladesh selon un recensement de 2011 (environ 0,6 % de la population)[103]. Les bouddhistes sont établis principalement dans larégion de Chittagong, où ils représentent 2,92 % de la population de cette division.
Les chrétiens comptent pour 0,4 % de la population du pays selon le recensement de 2011, soit environ 560 000 personnes[103].
Le Bangladesh compte onze jours fériés répartis sur les calendriersgrégorien,musulman etbengali. Les deuxaïd,Aïd el-Fitr etAïd al-Adha, sont les fêtes islamiques les plus grandes de l'année. Le jour précédant Aïd el-Fitr, appeléChâd Rat (« la nuit de la lune »), est fêté avec pétards et feux d'artifice. Le Bangladesh étant un pays à majorité musulmane, les autres fêtes de cette religion sont également très importantes. Parmi les principales fêtes hindoues, on trouve leDurgā pūjā et laSarasvati puja. LeVesak, marquant la naissance deSiddhartha Gautama, est l'une des fêtes bouddhistes les plus populaires. Leschrétiens du pays fêtentNoël (appeléBôŗodin, ou « grand jour » en bengali). Les fêtes profanes les plus importantes sontPohela Baishakh, leJour de l'an bengali, marquant le début ducalendrier bengali, leNobanno, le festival dePoush, et les fêtes nationales telles queShohid Dibosh.
↑Jean-Luc Racine, « Le péril djihadiste gagne le Bangladesh : Sur les braises de la guerre d’indépendance de 1971 »,Le Monde diplomatique,(lire en ligne).
↑Voir pour les différentes données page 95 inInternational Security and the United States: An Encyclopedia, Karl R. DeRouen & Paul Bellamy, Greenwood, 2008.
↑(en)[PDF]UN Missions Summary (by country) ;Monthly Summary of Contributors of Military and Civilian Police Personnel,Department of Peacekeeping Operations ; Nations unies ; 31 mai 2007.
↑Voir page 81 inThe Demographic Struggle for Power: The Political Economy of Demographic Engineering in the Modern World, Milica Zarkovic Bookman, Routledge, 1997.
Nordine Drici et Frédéric Oberson,Bangladesh. Démocratie en trompe-l’œil, faillite de l'État de droit et dérives totalitaires, éditions Planète Réfugiés - Droits de l'Homme, 2022, 232 pages.
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