Ces formationsmercenariales ne doivent pas être confondues avec lescompagnies franches engagées à l'insu des cantons suisses par le gouvernement royal français.
Alorsdauphin,Louis XI avait été impressionné par la soldatesque suisse. Il avait vu le à labataille de Saint-Jacques sur la Birse« 1 200 bourgeois ou paysans, renouvelant le prodige desThermopyles, affronter sans regarder en arrière une armée de 50 000 hommes aguerris. 1 190 moururent, mais avant de mordre la poussière, ils avaient tué 1 100 chevaliers et 8 000 fantassins. »[1].
Cettecapitulation n'était pas la première. La première capitulation entre la France et la Suisse date de1453 et fut signée àMontils-lès-Tours.
Pour cette levée, lecanton de Zurich fournit 1 000 hommes ainsi que celui deBerne,Lucerne 800 hommes et lescantons d'Uri, deSchwytz, deUnterwald, deZoug et deGlaris ensemble 2 000 hommes, les villes deFribourg et deSoleure 1 000 hommes et enfin deBienne 150 hommes. Ces 6 000 fantassins, sous le commandement deGuillaume de Diesbach, partirent deBerne en août1480 en direction du camp duPont-de-l'Arche afin de servir d'instructeurs aux Français[2]. Les Suisses formèrent les hommes de pied français qui apprirent les mouvements, les formations usité dans la seule infanterie qu'il y avait enEurope, à cette époque. Ils apprirent à combiner leur tactique avec celle de la cavalerie et de l'artillerie et à observer la discipline avec autant de rigueur que s'ils étaient en campagne. Au bout d'un an, les Suisses, royalement payés, furent congédiés et retournèrent dans leur pays. Les Français restèrent encore deux ans au Pont-de-l'Arche.
En1477, première levée de 6 000 Suisses qui participent ausiège de Dole, puis passent en Picardie avant d'être licenciés la même année.
Le, 6 000 fantassins et 400 cavaliers suisses sous le commandement de Guillaume de Diesbach rejoignent le camp dePont-de-l'Arche. Ils sont congédiés en1481.
En1491, 8 000 Suisses sont appelés puis licenciés en fin d'année.
En1492, 4 000 Suisses sont levés secrètement pour les combats en Picardie, puis licenciés en fin d'année.
En1494, 8 000 Suisses commandés parEngilbert de Clèves — qui complètent les 60 000 hommes composés d'aventuriers français,bretons,provençaux,gascons etgénois, lafuria francese — sont appelés pour l'expédition deNaples durant lapremière guerre d'Italie. Une nouvelle levée aura lieu au début de1495 pour renforcer les pertes des nombreux soldats qui avaient contracté un mal jusqu'alors inconnu : lasyphilis. Ils seront les premiers à avoir la garde des 200 pièces d'artillerie avant de se distinguer à labataille de Fornoue.
En1495, 10 000 Suisses, principalementValaisans etGrisons, sont recrutés pour renforcer les troupes françaises enItalie et participent au secours deNovare et deNaples. Ils sont congédiés à la fin de l'année 1495, sauf une compagnie conservée pour la garde du roi, et qui est à l'origine desCent-Suisses.
En1496, 4 000 Suisses, 1 000 Valaisans et 1 000 Grisons, sont levés et envoyés à Naples enItalie et licenciés fin octobre de la même année.
Toujours en 1521, un autre groupe de 6 000 Suisses, commandés parSébastien de Diesbach etLouis d'Erlach, sont appelés enPicardie. Ils sont également congédiés l'année suivante.
En, 12 000 Suisses, commandés parAlbert de Stein(de), sont appelés enItalie et congédiés au début de 1522.
En1523, 12 000 hommes arrivent enItalie et sont licenciés la même année.
En1524, 13 000 hommes, sous le commandement deJean de Diesbach, rejoignent l'armée d'Italie et sont licenciés l'année suivante après la mort de leur colonel tué àPavie.
Toujours en 1524, 6 000Grisons combattent en Italie et sont également licenciés en1525.
En1527, 10 000 Suisses servent la France sous le commandement deClaude de Savoie, comte de Tende. Formés en trois corps dont l'un avait pour colonel Jacques de Rovéréaz, ils demeurent au service de la France jusqu'en1536.
En1536, 6 000 hommes, formant 11 bandes, sont versés dans l'armée de Picardie.
En1537, 8 000 hommes, menés par les colonels Jean Juncker, deSoleure[3], et Henri Kaldshmidt[4], sont appelés en renfort[5], et renvoyés en1539.
En1538, 14 000 Suisses sont levés pour servir la France.
En1542, 14 000 Suissessont levés et forment deux corps. Le premier, de 8 000 hommes, commandé par Philippe Ulrich, baron d'Hohensax[6], combattra dans leRoussillon. Le second, de 6 000 hommes, rejoindra laPicardie.
En1543, 7 000 Suisses sont amenés en Picardie par le colonel Jérôme de Lutternaw, de Soleure[7], et congédiés en1545.
Toujours en 1543, 7 000 Grisons amenés par le colonelAntoine de Salis combattent en Picardie. Ils seront également renvoyés en 1545.
En1543, 4 000 Suisses, sous le commandement supérieur du colonel Saint-Julien, secondé par le baron de Hohensax[6] et le colonel Furly,combattent à Cérisoles, et sont congédiés la même année.
Toujours en 1543, 8 000gruériens appelés enItalie sous le commandement du comte de Gruyères.
En 1544, 3 000 Suisses, sous le commandement du colonel Furly, combattent enItalie et sont congédiés à la fin de la campagne.
En1545, il y a deux levées de mercenaires : une de 6 000 hommes, et l'autre de 16 000.
En1553, 10 000 hommes sont levés, et licenciés la même année.
À partir de1549, les troupes suisses commencent à modifier leur organisation et à prendre la forme et le nom de régiments. On retrouvera désormais les Suisses engagés sous lenom des régiments de leurs colonels.
↑Louis Suzanne,Histoire de l'ancienne infanterie, volume 1, pages 62-63.
↑Histoire militaire des Suisses au service de la France par Beat-Fidel Zurlauben.
↑Jean Juncker, natif deSoleure, se retirera à Rapperschweil.
↑Henri Kaldshmidt ou Henri Kaltschmidle qui s'était signalé à labataille de Marignan était passé au service deFrançoisIer en qualité de capitaine.
↑Beat Fidel Zurlauben,Histoire militaire des Suisses, au Service de la France, volume 4, page 191.
↑a etbPhilippe Ulrich, baron d'Hohensax également appelé Baron Ulric de Hohensax.
↑Jérôme de Lutternaw, ou Jérôme de Luternaw, originaire deSoleure, que l'on retrouve lors de l'expédition duBoulonnois jusqu'à lapaix d'Outreau en 1550.