Labande dessinée belge constitue unart à part entière enBelgique. Labande dessinée apparaît réellement dans ce pays dans lesannées 1920 sous l'impulsion d'Hergé avec son hérosTintin et plus tard lejournal du même nom (1946), précédé par le journalSpirou (1937). Cette concurrence crée uneémulation et un développement accru de la bande dessinéeaprès-guerre. Chaque journal avait saligne éditoriale et donna lieu à deux styles. Les observateurs parleront par la suite d'école « ligne claire » pour les auteurs dujournal Tintin et de l'école de Marcinelle pourSpirou, du nom du siège de l'éditeur.
Un grand nombre de bandes dessinées francophones sont d'origine belge, d'où l'expressionbande dessinée franco-belge également stimulée par la création du journal françaisPilote à la fin desannées 1950 puis plusieursmagazines à l'instar deL'Écho des savanes,Métal hurlant,Fluide glacial et(À Suivre), qui permettent à un grand nombre d'auteurs français et belges de développer leurs créations.
Ce mouvement compte parmi ses séries les plus connuesLes Aventures de Tintin,Spirou et Fantasio,Blake et Mortimer,Les Schtroumpfs,Lucky Luke,Boule et Bill,Natacha,Yoko Tsuno,Gaston,Achille Talon,XIII,Thorgal ou encoreLéonard.
Les origines de la bande dessinée belge remontent auXIXe siècle. C'est à partir de 1840 que des imprimés commeLe Charivari ou leMagasin universel commencent à diffuser iconographies populaires (par exemple parGeorges Ista) ou séquences d'images (Richard de Querelles). Ce patrimoine graphique reste toutefois encore largement méconnu[1].
On a ainsi coutume de dire que la bande dessinée belge démarre réellement en 1929 avecHergé (« inventeur » de la « ligne claire ») et les premièresaventures de son jeune reporterTintin.
Ont suivi entre autres comme hérosSpirou (1938),Blake et Mortimer (1946),Lucky Luke (1947),Bob Bang (1947),Félix (1949),Achille et Boule-de-Gomme (1949),Jerry Spring (1954),La Patrouille des Castors,Gil Jourdan (1956),Gaston Lagaffe (1957]),les Schtroumpfs (1958),Boule et Bill,Luc Orient,Achille Talon,Buck Danny,Dan Cooper,Bob et Bobette,Tif et Tondu,L'Agent 212,Modeste et Pompon,Bob Morane,Martine,Léonard,Chick Bill,Ric Hochet,Corentin,Cubitus,Natacha,Yoko Tsuno,Jhen,Keos,Bernard Prince,Comanche,Olivier Rameau,le Chat,Les Tuniques bleues,Thorgal,Jeremiah,XIII,IR$,Largo Winch,Gord,Fox,Albert Lombaire,Docteur Poche,Jeannette Pointu,L'Élève Ducobu,Le Scrameustache,Cédric.
Après laSeconde Guerre mondiale, la bande dessinéebelge francophone est marquée par la prédominance de journaux destinés à la jeunesse, commeLe Journal de Tintin (bruxellois) etLe Journal de Spirou (àMarcinelle), qui donnent naissance à l'école dite debande dessinée franco-belge. Cette bande dessinée s'est vue offrir les possibilités du marché français, elle a été amenée à sefranciser, c'est-à-dire non pas à s'exprimer en français, ce qu'elle faisait déjà, mais à renoncer aux référents belges :« Les différentes maisons d'édition wallonnes et bruxelloises imposent aux auteurs dès les années cinquante un standard français pour des raisons commerciales (...) les uniformes et les panneaux de signalisation adoptent des critères hexagonaux... »[2] Des références récurrentes aux paysages et à l'imaginaire wallons sont cependant notables chez des auteurs aussi différents queComès ouPeyo (décors deJohan et Pirlouit). Il y a aussi les paysages qui apparaissent en quelque sortepar hasard comme la cathédrale Saint-Aubain deNamur, les langues parlées chez certaines tribus exotiques de laNatacha deFrançois Walthéry (souvent duwallon oupicard, on retrouve aussi le même procédé chezHergé enpatois flamand deBruxelles), les bateaux touristes le long de laMeuse àDinant, etc.
Moins connue en territoire francophone, la bande dessinéeflamande présente une riche tradition et sa popularité auprès du grand public est remarquable au regard de la taille du territoire. La sérieJommeke deJef Nys a vendu45 millions d'albums en Flandre[3]. Des auteurs commeMarc Sleen sont extrêmement populaires dans le mondenéerlandophone sans pour autant avoir le même niveau de notoriété auprès du public belge francophone ou français. Des ponts existent cependant entre la BD belge francophone et la BD flamande :Willy Vandersteen, en intégrant l'équipe duJournal de Tintin, a fait deBob et Bobette un succès auprès du public francophone etBob de Moor, auteur de séries longtemps inédites en langue française et collaborateur d'Hergé, s'est parallèlement imposé comme un vétéran de la bande dessinéefranco-belge. Ces quatre auteurs étant les initiateurs de l'école flamande[4]. Il s'ensuit une seconde vague d'auteurs avecKarel Verschuere,Frank Sels,Paul Geerts,Karel Biddeloo,Jeff Broeckx,Eduard De Rop,Hurey,Buth,Renaat Demoen,Bob Mau,Pom ouPhil[4]. On parle même d'une école deLouvain avec ses représentant commeBerck,Jean-Pol ouBédu. Il faut encore citer les populairesHec Leemans,De Marck,Willy Linthout,Jan Bosschaert. Au tournant de l'an 2000, apparaît une nouvelle bande dessinée flamande dont les représentants sontSerge Baeken,Randall Casaer,Constantijn Van Cauwenberge,Luc Cromheecke,Reinhart Croon,Steven Dhondt,Kim Duchateau,Brecht Evens,Stijn Gisquière,Inge Heremans,Jeroen Janssen,Philip Paquet,Gerolf Van de Perre,Pieter De Poortere,Olivier Schrauwen,Kristof Spaey,Simon Spruyt,Judith Vanistendael,Marnix Verduyn,Maarten Vande Wiele[5].
À partir de la seconde moitié desannées 1940, plusieurs journaux voient le jour. En lançantLe Journal de Tintin et lesÉditions du Lombard, l'éditeurRaymond Leblanc remporte un grand succès éditorial et contribue à faire de la Belgique le centre de gravité de la bande dessinée francophone. Une autre publication belge,Spirou, lui apporte une concurrence sérieuse. Le terme de bande dessinée franco-belge prend alors tout son sens, du fait de l'imbrication des univers professionnels de ces deux pays. À la grande époque duJournal de Tintin, des auteurs commeJacques Martin ouTibet viennent travailler en Belgique et sont, bien que français, associés à la bande dessinée belge.
Alors que la bande dessinée belge francophone accède au marché français dans les années 1950, les auteurs de bande dessinée francophone renoncent à tout référent belge trop visible pour proposer à leur lecteur des histoires plus « universelles ». Tel n'est pas toujours le cas et certaines productions peuvent donner l'impression d'une véritable annexion au marché éditorial le plus important : alors qu'en 1950 (dansFantasio et son Tank), Franquin dessine des policiers portant la bombarde argentée des forces de l'ordre du royaume, celle-ci fait place (dans, par exemple,Panade à Champignac) au képi caractéristique de l'uniforme français.
Les éditeurs comme Le Lombard,Dupuis etCasterman dominent aujourd'hui en grande partie le secteur de la bande dessinée. Et ils ont à bien des égards contribué à définir la figure de l'auteur de bande dessinée moderne[6].
LeCentre belge de la bande dessinée se trouve dans un bâtimentArt nouveau qui fut dessiné parVictor Horta. Des bandes dessinées historiques (Tintin,Spirou,Lucky Luke) aux nouvelles créations, tout ce qui traite de la bande dessinée enBelgique s'y trouve. Le centre abrite aussi la plus grande bédéthèque du monde ainsi que de nombreuses expositions temporaires.
Quelques-uns des auteurs les plus connus :
Ces éditeurs belges sont plus confidentiels en termes de volume :
Serge Algoet,Bédéscope, Crocodile édition, Dessain,Édition des Archers, Éditions Chlorophylle,Éditions du Miroir,Michel Deligne, Éditions Distri B.D.,Éditions Jonas,Jean-Paul Thaulez,Magic Strip,Niffle,"Nous",Pepperland,Récréabull,Synopsis Network.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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