Le régime de bananes est uneinfrutescence de 60 à 120baies qui se développe sur le pseudo-tronc[1] d'uneplante herbacée (et non unarbre), lebananier. Les fruits sont issus d'uneinflorescence complexe qui se recourbe vers le sol, entraînée par son poids et par ungéotropisme positif. La forme recourbée vers le ciel des bananes n'est pas due à unecourbure phototropique mais au processus degéotropisme négatif, évitant à chaque fruit d'écraser son voisin[2].Une main de bananes mûres (chaque fruit étant appelé un doigt, relié au coussinet du pseudo-tronc par unpédicelle).Quelques régimes de bananes dans une salle de maturation par l'éthylène.Banane pelée (les fibres en longueur indiquant la présence de faisceaux dephloème, les nervures médianes des carpelles alternent régulièrement avec les sutures carpellaires qui opposent une moindre résistance lorsque l'on la « pèle »), banane entière et encoupe longitudinale (avec les ovules avortés brunâtres bien visibles).
Labanane est lefruit ou labaie dérivant de l’inflorescence dubananier. Les bananes sont des fruits très généralementstériles issus de variétésdomestiquées. Seuls les fruits des bananiers sauvages et de quelquescultivars domestiques contiennent desgraines. Les bananes sont vertes avant d'être mûres et deviennent généralement jaunes avec des taches brunâtres à maturité.
Les bananes constituent un élément essentiel du régimealimentaire dans certaines régions, comme enOuganda[3], qui offrirait une cinquantaine de variétés de ce fruit[4].
Étymologie
Le mot « banane » est dérivé duportugais, lui-même emprunté aubantou deGuinée, dans l’expression en portugais rapportée en 1602 « Figueira Banana » (« figuier portant bananes »)[5]. Elle est appelée « figue », encréole, et auxAntilles.
Le centre de domestication primaire semble être les hautes terres dePapouasie-Nouvelle-Guinée, il y a 6 950 à 6 440 ans avecMusa acuminata. Des traces de production bananière pour une consommation humaine datent environ de cette époque[7] en Nouvelle-Guinée. Leur diffusion s'est rapidement étendue dans une zone qui va de l'Inde au sud de la Chine via la Birmanie, de Taïwan jusqu'au nord de l'Australie et la Polynésie via les Philippines, l'Indonésie et la Nouvelle-Guinée. Des preuves archéologiques de la culture du bananier se trouvent en Malaisie en 3 000 avant notre ère, au Pakistan en 2 500 avant notre ère, dans le centre de l’Inde 600 ans avant notre ère et au Laos 500 ans avant notre ère.
La diffusion en Afrique des plantains appartenant ausous-groupe AAB daterait de 4 500 ans avant notre ère en Ouganda et de 2 750 à 2 300 au Cameroun[8]. À l'Île de Pâques son introduction daterait de 1 200 de notre ère. La première apparition au Moyen-Orient date de 300 de notre ère.
Une hypothèse récente est que la domestication des bananiersEumusa s'est produite, il y a environ 10 000 ans, dans les hautes terres deNouvelle-Guinée. La variétéMusa acuminata banksii, à l’origine de la plupart de celles qui sont cultivées aujourd’hui, y serait née et se serait ensuite répandue enAsie du Sud-Est où elle se seraithybridée avec les variétés locales[9]. Lesphytolithes de bananiers datés de 6 800 ans avant notre ère ont été découverts dans le site de Kuk Swamp, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, soutenant l’idée d’une domestication ancienne en Asie du Sud-Est[8].
Un centre secondaire de biodiversité se trouve en Afrique de l'est avec le groupe des bananiers triploïdes des hautes-terres de l'est africain dit Groupe Mutika/Lujugira (AAA-EA). En Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment dans les zones forestières de laRépublique Démocratique du Congo, le plantain a développé une grande diversité génétique, avec de nombreuses variétés locales adaptées aux usages culinaires et culturels spécifiques. Par exemple, àYangambi, dans le nord-est de la République Démocratique du Congo, les communautés locales reconnaissent plus de cinquante variétés distinctes de plantains. La diversité de ces cultivars est le signe de l’ancienneté de leur intégration dans les pratiques agricoles locales[8].
Une légende indienne rapporte que la bananeMusa ×paradisiaca était originaire de l'île de Ceylan, paradis terrestre duquel furent chassés Adam et Ève, leurs corps couverts de feuilles de bananier.Linné a d'ailleurs donné le nom deMusa paradisiaca au « Bananier du Paradis » (banane plantain) et celui deMusa sapientum au « Bananier des sages » (banane dessert), nommé aussi « figuier du Paradis » ou « figuier d'Adam ». Cette légende est en fait issue d'une tradition syrienne qui fait de la banane un fruit du paradis d'autant plus symbolique que lorsqu'elle est coupée, les fibres de sa tranche semblent dessiner une croix[10].Marco Polo aurait nommé ce fruit « pomme du Paradis »[11].
« On retrouve la trace de la banane pour la première fois dans un texte bouddhiste datant de 600 ans avant Jésus-Christ. Selon certains auteurs,Alexandre le Grand l'aurait découverte lors d'une expédition dans la vallée de l'Indus, en 327 avant Jésus-Christ. Pour d'autres, le bénéfice revient àMarco Polo, lors de son voyage en Chine. »[12]
Diffusion mondiale
Le bananier a été introduit en Afrique de l’Est, en Chine, en Mélanésie, dans le Pacifique Sud à partir du commencement de l’ère chrétienne. Sa culture commence à Madagascar vers 500 de notre ère. Il fut importé en Méditerranée (Afrique du nord et Espagne) par les Arabes à partir de 650. DébutXVIe siècle les Portugais l’implantent dans les Canaries et de là en 1516 le frèreTomas de Berlanga prélève des rejets dans le cloître des franciscains près de Las Palmas et les transporte àHispaniola.
Dès 1870 arrivent les premières importations de bananes (variétéGros Michel) aux États-Unis depuis l’Amérique centrale, notamment laJamaïque. La rentabilité du marché amène des entrepreneurs américains à investir dans le marché et à ouvrir des plantations industrielles de bananiers. Dès 1871, Minor Cooper Keith fait établir une liaison par chemin de fer avec le Costa Rica et y implante les premières plantations à grande échelle. En 1899, il créa laUnited Fruit Company qui devint une puissance néocoloniale au pouvoir politique énorme pendant 70 ans. En 1911, un soulèvement populaire contre le gouvernement du Honduras voit l'intervention de l'armée des États-Unis. La raison officielle invoquée pour cette intervention est la protection des « travailleurs américains » de la United Fruit Company, qui a fait de ce pays son principal fournisseur de bananes. Entre 1930 et 1940, la United Fruit Company inclut la Colombie et l’Équateur dans ses exportateurs. Des coups d’État, dontcelui au Guatemala en 1954, sont télécommandés par les États-Unis pour défendre les intérêts de la compagnie.
Cette puissance économique combinée à la menace militaire américaine transforme les fragiles États d'Amérique centrale en « républiques bananières » (l'expression vient de là), dont l'indépendance n'est plus qu'un simulacre. Cette hégémonie américaine a par ailleurs suscité la naissance du syndicalisme d'Amérique du Sud et l'engagement des premiersgroupes tiers-mondistes[13].
Les exportations (essentiellement la variété « Gros Michel »[14]) au début duXXe siècle sont assurées par lesnavires à vapeur produisant du froid dans lescales. Le mode de transport par navirereefer s'impose dans lesannées 1950 alors que la demande des marchés développés s'accroît au nord.
L'année1974 est marquée par les « guerres de la banane ». L'Union des pays exportateurs de bananes veut prendre le contrôle du commerce bananier mais doit céder face aux grandes compagnies qui conservent leur positionoligopolistique[15].
Lesannées 1970 à1990 voient les armateurs accumuler d'importantes capacités de transport en ligne pour s'adapter au mieux à la massification et à la conteneurisation des exportations bananières en défiant la concurrence. Le mode de transport bascule dans les années 1990 du navire reefer vers le conteneur à 55 %.
Le commerce international de la banane a triplé entre les années 1970 et 2010 et est caractérisé par une forte concentration de ses acteurs : en 2010, cinq pays (l'Équateur, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala et les Philippines) représentent 83 % des exportations alors que le commerce mondial est dominé par cinq grands groupes (Chiquita Brands International,Dole Fruit Company,Del Monte Foods,Fyffes etGrupo Noboa [Bonita]).
Botanique
Description
Bractée florale ouverte dévoilant l'inflorescence constituée de deux rangs de fleurs par spathe.Coupe transversale d'une banane de type sauvage : chaque loge carpellaire de l'ovaire comporte trois rangées d'ovules avortés et est délimitée par des zones de suture (cloisons intercapellaires) qui opposent une moindre résistance lorsque l'on « pèle » la banane.
Les gaines foliaires forment un pseudo-tronc, au centre duquel émerge l'inflorescence qui est unépi complexe constitué d'unpédoncule sur lequel les fleurs sont arrangées engrappes nodales, chaque grappe étant protégée par une feuille modifiée (large bractée florale généralement richement colorée, appeléespathe) qui se détache éventuellement, le tout formant une « main » (ou « patte ») de bananes. Le nombre de fleurs par nœud varie de 5 à 15 et le nombre de nœuds par inflorescence peut varier entre 5 et 20. Chaque fleur,trimère etzygomorphe, est composée d'unpérianthe de 5tépales jaunâtres dont 5 sons soudés et 1 libre ; de l'androcée constitué de 5 ou 6étamines (chez les fleurs femelles, ces étamines sont réduites à desstaminodes) ; dupistil formé de 3carpelles et d'unovaire infère (chez les fleurs mâles, ce pistil est petit et parfois transformé ennectaires)[16].
La banane est unebaie allongée légèrement incurvée, souvent regroupée sur le bananier en grappes nommées « régimes » dont il est facile de la détacher. Le fruit est constitué d'une « peau » (épicarpe[17] jaune, vert ou rouge, selon les espèces et le niveau de maturité, recouvrant une zone sous-épidermique chlorophyllienne) et d'une pulpe (mésocarpe à grosses cellules ovoïdesamylifères, donnant à lachair un goût sucré et une consistance généralement fondante, etendocarpe entourant lesovules avortés). Les cavités carpellaires médianes comportent les ovules et leursplacentas, ainsi que des poils microscopiques mousamylacés[18].
La cueillette de banane est faite 6 à 7 mois après la plantation.
La banane sauvage est unebaie polycarpique, c'est-à-dire contenant de nombreuxpépins anguleux durs. Les variétés commerciales sont souventtriploïdes stériles produisant ainsi des baiesparthénocarpiques formées sans fécondation ne contenant donc pas de graines (si on fend cette « banane domestique » dans le sens de la longueur, on observe une série longitudinale de petits points noirs qui sont desovules non fécondés). L’arôme principal de banane est l’acétate d’isoamyle.
Fruitclimactérique, les bananes sont cueillies vertes dans les plantations, aussi appeléesbananeraies. Moins fragiles que les bananes mûres, elles supportent mieux le transport. Elles sont immédiatement acheminées vers les centres de distribution (marchés d’exportation), où le processus de maturation est parfois activé en ajoutant aux fruits de l’éthylène qui est fabriqué par la plante elle-même en conditions naturelles[19].
Le mot « banane » ou « fausse banane » désigne également les fruits des plantes du genreEnsete.
L'ouverture de la banane est beaucoup plus facile si on la pince par le bas. En effet près de la tige elle est beaucoup plus solidement attachée. Ainsi la banane ne tombe pas au moindre coup de vent.[réf. nécessaire]
La banane est une bonne source depotassium, bien que moins riche que ce qui est habituellement cru (86e meilleure source[20]).
En mûrissant la banane devientfluorescente et émet une lumière bleue que certains animaux peuvent observer[21].
Bien que le bananier puisse atteindre une taille relativement grande (9 mètres), ce n’est pas unarbre. En effet, il ne forme pas un tronc ligneux. Le pseudo-tronc est en réalité formé par lespétioles des feuilles. Ceux-ci se recouvrent partiellement et constituent une structure portante, un « faux tronc ». Les pétioles portent à leur extrémité un grand limbe allongé avec au centre une nervure médiane. Les feuilles peuvent atteindre 4 m de long et 1 m de large. La tige du bananier est très courte et entièrement souterraine. Elle apparaît sur unrhizome, qui produit régulièrement de nouvelles tiges. Le rhizome porte une masse importante de racines longues et fines, situées juste sous la surface du sol.
La floraison se produit au bout de sept mois et les fruits sont mûrs quatre mois plus tard. Après la floraison, la tige ayant porté l'inflorescence se dessèche mais en même temps, la tige souterraine forme des rejets latéraux. Ce sont ceux-ci qui donneront de nouvelles tiges capables de fleurir.
Après environ un an et demi, le bananier est capable de fleurir. La tige souterraine forme alors uneinflorescence qui se développe au travers du « faux-tronc » creux pour apparaître au centre des feuilles. Au début, l’inflorescence est dressée mais, sous l’effet du poids, elle va rapidement devenir pendante. Les fleurs qui apparaissent à l’extrémité de l’inflorescence (donc en dessous) sont mâles, celles situées plus vers le début de l’axe (donc au-dessus) sont femelles. Ces dernières vont donner naissance aux bananes. Entre les fleurs mâles et les femelles, il peut encore y avoir des fleurs stériles. Sur l’axe de l’inflorescence, les fleurs sont implantées en plusieurs rangées doubles transversales. Chaque rangée double est protégée par unebractée pourpre. Chaque jour, une bractée va s’enrouler et tomber, libérant ainsi les fleurs qui pourront être pollinisées. Les fleurs fécondées donneront naissance aux fruits. Dans la nature, ce sont leschauves-souris qui assurent la pollinisation. Chaque régime peut comporter jusqu’à 200 fruits. Les bananes sont généralement vendues sous forme de « mains », correspondant chacune à une double rangée de fleurs femelles.
Dans les variétés cultivées, la fructification est très généralementparthénocarpique, il n'y a donc pas de pollinisation et les ovaires se transforment en fruits ne contenant pas de pépins.
Typologie
Banane dessert : Ce sont les plus cultivées et qui font l'objet de courants commerciaux importants entre les zones de productions et les zones d'importation (Europe et Amérique du Nord). Alors qu'il existe de nombreuses variétés, la majorité des bananes commercialisées aujourd’hui est de typeCavendish (du nom du6e duc de Devonshire) après avoir été la variétéGros Michel, décimée par lamaladie de Panama (appelée aussi « jaunisse fusarienne » causée par le champignonFusarium oxysporum) dans les années 1940. La peau des fruits est généralement jaune ou rose et la chair est composée d'amidon hydrolysé et de sucres non cristallisables. Plusieurs centaines de variétés existent mais moins de dix sont utilisées en culture industrielle[22]. Le génome donnant le caractère sucré des fruits est issu deM. acuminata ssp malaccensis ouzebrina.
Banane à cuire : dans ce groupe, les principales sont lesbananes plantains. Ce sont des bananes plus grosses que les bananes desserts. Bien que tout aussi savoureuses crues que les premières, leur chair est plus ferme (pulpe constituée d'amidon moins hydrolysé en sucres solubles que celle des bananes dessert) et il est plutôt d'usage de les consommer après cuisson car elles restent entières[23]. Elles sont préférées un peu vertes pour cet usage et leur texture est alors assez proche des tubercules farineux. Leur commerce international est peu important. La peau des fruits est généralement vert-jaune ou mauve et la chair est composée d'une forte proportion d'amidon non hydrolysé et contient moins de sucre que les bananes dessert. Plusieurs centaines de variétés existent toutes cultivée localement[24]. Le génome donnant le caractère farineux des fruits est issu deM. a. banskii,errans oumicrocarpa.
Banane à bière : Elles se caractérisent par une pulpe amère. Elles ne sont que rarement consommées directement. Le critère déterminant ce type sont les nombreuses gouttelettes brunes émises par la pulpe coupée fraîche alors que les plantains ont des gouttes beaucoup moins nombreuses ou absentes et que les bananes desserts ont des gouttelettes toutes petites. Elles sont fermentées, produisant ainsi un « vin de banane », particulièrement apprécié dans larégion des Grands Lacs en Afrique. La frontière entre banane à bière et banane à cuire est assez flexible, et des bananes à cuire ou même des bananes dessert peuvent entrer dans la fabrication du vin, tout comme des bananes à bière seront consommées cuites en cas de disette. Elles ne sont produites que dans l'est de l'Afrique et ne font l'objet d'aucun commerce international. Ce sont des hybrides triploïdes AAAM. a. banksii ouzebrina.
Sélection
Lasélection par l’homme a permis au fil des siècles de créer les variétés consommées de nos jours. Plusieurs équipes de recherche développent actuellement des programmes d’amélioration variétale du bananier à travers le monde, comme l'Université catholique de Louvain (Belgique), leCirad auxAntilles françaises, l’Embrapa auBrésil, laFHIA auHonduras, leCARBAP auCameroun et de nombreux autres organismes enInde, auVietnam, en Afrique… Selon les écoles, les stratégies d’amélioration sont variées, mais reposent toutes plus ou moins sur desbiotechnologies modernes. Elles permettent de créer de nouvelles variétés plus résistantes auxparasites et ravageurs de cette culture. La recherche internationale sur le bananier est fédérée par l’INIBAP, une organisation internationale membre duCGIAR. L’INIBAP gère entre autres unebanque de gènes du bananier, stockéein vitro àLouvain (Belgique) ainsi qu’une base de données sur les ressources génétiques du bananier appeléeMusa Germplasm Information System (MGIS[25]). Le système d’information sur les ressources génétiques de Musa contient une information détaillée et standardisée sur les accessions détenues par de nombreuses banques de gènes autour du monde.
Génétique
Des bananes rouges.
Avant 2002, le genre Musa était divisé en cinq sections : Eumusa, Rhodochlamys, Callimusa, Australimusa, Ingentimusa. En 2002 des études génétiques ont ramené à seulement trois sections selon la numération chromosomique : section Eumusa regroupant Rhodochlamys x = 11, section Callimusa regroupant Australimusa x = 10, section Ingentimusa x = 7 pour la seule espèce M. ingens.
La section Eumusa principalement avecM. acuminata etM. balbisiana est à l’origine de la majorité des bananiers cultivés pour leurs fruits dans le monde. On y retrouve des variétés sauvages,diploïdes et fertiles, des variétés ancestrales, également diploïdes mais assez fortement stériles pour que leurs fruits soient consommables (très peu de graines dans les fruits), et de nombreuses variétés cultivées,triploïdes et stériles.
Dans la même section Eumusa, il existe aussi quelques hybrides de distribution restreinte issus deM. schizocarpa participant à quelques cultivars alimentaires parthénocarpiques enPapouasie-Nouvelle-Guinée.
La section Callimusa a donné des variétés cultivées localement comme le « Groupe Fe'i » peut-être issu deM. maclayi, lolodensis, peekelii outroglodytarum connu seulement en Polynésie aux fruits à chair orange avec un taux élevé de bêta-carotène ou comme quelques hybrides d'autres espèces (par exemple M. jackeyi) de la même section ainsi que M. textilis, cultivée aux Philippines pour la production de fibres.
Le type sauvage diploïde deM. acuminata (AAs) pousse dans les régions tropicales humides de Nouvelle-Guinée, Bornéo, Indonésie, Indochine, Golfe du Bengale. Ses fruits sont comestibles quoique peu charnus et contenant beaucoup de graines. Il était probablement plus recherché comme aliment pour ses cormes, fleurs et jeunes pousses que pour ses fruits par les habitants des régions côtières de Malaisie. C'est probablement les sous-espècesbanksii ouerrans qui furent d'abord domestiquées pour leurs fruits d'une part parce que ce sont les seules présentant une parthénocarpie naturelle motivant leur multiplication en culture d'autre part parce que leurs génomes ont été identifiés chez pratiquement tous les bananiers di- et triploïdes. Leurs diffusions entraînèrent une hybridation avec d'autres sous-espèces particulièrementmalaccensis et zebrina ce qui produisit des plants dioïques à stérilité femelle plus ou moins prononcée dû aux anomalies d'appariements des différentes formules chromosomiques ou des plants triploïdes AAA (3n = 33), dont les fruits étaient encore plus développés, plus charnus et plus sucrés. Ces formes triploïdes ont été cultivées préférentiellement et ont donné les variétés modernes de bananes dessert. Vers 1920, des programmes d'amélioration ont abouti à la création de tétraploïdes AAAA (4n = 44).
M. balbisiana type sauvage diploïde (BBs) est originaire de régions subtropicales à période sèche marquée de Nouvelle-Guinée, Philippines, sud de la Chine, Golfe du Bengale. Ce type sauvage donne des fruits non comestibles à nombreuses graines et n'est jamaisparthénocarpique. Des formes cultivées de M. acuminata diploïdes et parthénocarpiques furent accidentellement pollinisées par M. balbisiana donnant des hybrides naturelles diploïdes AB (2n = 22) à stérilité femelle encore plus marquée et donc plus de fruits apyrènes. Un processus de polyploïdisation donna des formes triploïdes AAB (3n = 33). Depuis le début duXXe siècle, l'hybridation contrôlée permit l'obtention de triploïdes ABB et de tétraploïdes AABB (4n = 44).
La très grande majorité des bananes consommées de nos jours sont issues de ces deux espèces sauvagesM. acuminata etM. balbisiana seuls ou hybridées. D'une façon générale le génome chloroplastique est d'hérédité maternelle et le génome mitochondrial d'hérédité paternelle. Plusieurs systèmes sont proposés pour la dénomination correcte des espèces cultivées :
Musa paradisiaca pour toutes les variétés.
Musa paradisiaca pour les hybrides etM. acuminata ouM. balbisiana pour les variétés non hybridées.
Musa acuminata balbisiana pour les hybrides etM. acuminata ouM. balbisiana pour les variétés non hybridées.
Musa (Groupe de Ploïdie-Sous-groupe Éventuel) 'Nom de variétés' pour toutes les espèces cultivées quelle que soit leurs degrés de ploïdie. ExempleMusa (Groupe AAA-Cavendish) 'Grande Naine'.
La phylogénie des bananiers cultivés est complexe, les clones d'un même sous-groupe descendant les uns des autres par dérives génétiques progressives car ils sont sujets à des mutations somatiques relativement fréquentes, ce qui rend d'ailleurs aussi sa multiplication in vitro assez délicate. Sur le terrain, l'observation de 15 descripteurs morphologiques en rapport avec les 2 espècesM. acuminata etM. balbisiana permet de préjuger la structuration génomique des variétés, mais cette identification reste partielle car l'analyse génétique est parfois en contradiction avec l'observation in vivo. Elles sont ainsi classées en groupes selon leur constitution génétique et leur niveau de ploïdie, parfois en divisions ou sous-divisions, puis en sous-groupes rassemblant les variétés dérivant les unes des autres et enfin en types. Par exemple, dans le groupe AABB on trouve le sous-groupe Pisang awak, dans lequel se trouve le type Isla comprenant les variétés 'Isla Del Alto Huallaga', 'Isla Guayaquil', 'Isla Maleño', 'Isla Nacional', 'Isla De Tingo María', 'Isla Vaporino', 'Isleño'
Les plantes issues deM. acuminata etM. balbisiana et leurs hybrides sont désignés par deux à quatre lettres permettant de connaître leur ascendance et leur degré de ploïdies :
Liste de variétés par génomes
Groupe AA (diploïdes)
type sauvageM. acuminata
'Agutay' - sperrans
'Borneo' - spmicrocarpa
'Calcutta 4' - spburmannicoides
'Chingan'
'DH Pahang (Cirad 950) - spmalaccensis
'Khae' ('Phrae') - spsiamea
'Long Tavoy' - spburmannica
'Maiaoa' - type sauvage originire d'Hawaï
'Paliama' - spbanksii
'Pisang Jari Buaya' - résistant aux nématodes
'Señorita ('Arnibal', 'Cuarenta Dias', 'Cariñosa', 'Monkoy', 'Pisang Empat Puluh Hari', 'Pisang Lampung')
'Sinwobogi'
'Tuu Ghia' - Résistant au sigatoka
sous-groupe Inarnibal
'Inarnibal'
sous-groupe Lakatan
'Lakatan'
sous-groupe Pisang Lilin
'Pisang Lilin'
sous-groupe Sucrier - Fruits petits et très sucrés ("Lady's Finger")
'Pisang Mas'
'Sucrier' ('Caramelo', 'Kluay Khai', 'Surya Kadali') - Très réputé pour sa saveur
Groupe AAA (triploïdes)
type sauvageM. acuminata
sous-groupe Cavendish - le plus utilisé en production industrielle. Résistant à plusieurs maladies
'Grande Naine' ('Chiquita') - la plus productive du groupe
'Lacatán' - (ne pas confondre avec 'Lakatan') plus de 4 m de haut
'Petit Nain'
'Pisang Masak Hijau' ('Bungulan') - peut-être la source primitive du sous-groupe Cavendish
sous-groupe Mutika/Lujugira des hautes-terres de l'est africain - AAA-EA, sp.zebrina en parent mâle. Toutes sont des bananes à cuire sauf le type Mbidde qui sont des bananes à bière.
type Mbidde (bananes à bière)
type Musakala
type Nakabulu
type Nakitembe
type Nfuuka
Groupe AAAA (tétraploïdes)
M. acuminata type sauvage
'Bodles Altafort'
'Mona Lisa' ('FHIA-02')
'Golden Beauty' (I.C. 2) - issu d'un croisement 'Gros Michel' avec M. acuminata type sauvage. Résistant à la maladie de Panama et au sigatoka
'Pisang Ustrali' - un des rares tétraploïdes naturels
Groupe AAAB (tétraploïdes)
'Atan' - un des rares tétraploïdes naturels
'Goldfinger' ('FHIA-01')
'Kudu Kudu' - un des rares tétraploïdes naturels
Groupe AABB (tétraploïdes)
'FHIA-03' - (bananes à double usage crues ou cuites)
'Kalamagol'
'Laknao Der' - un des rares tétraploïdes naturels
Groupe ABBB (tétraploïdes)
'Balonkawe' - un des rares tétraploïdes naturels
'Pli Hai'
'Thipparot'
Groupe BBBB (tétraploïdes)
(Aucun clones connu)
Groupe BBB (triploïdes)
M. balbisiana type sauvage
'Lep Chang Kut'
Groupe ABB (triploïdes) (bananes à cuire) - résiste à la sécheresse et au sigatoka
'Hak Muk Khao'
'Hak Muk Khiao'
'Hin'
'Moe Nang’
'Pisang Abuperak'
'Pisang Gajih Merah'
sous-groupe Bluggoe - résistant a la maladie de Panama et au sigatoka
'Bluggoe' ('Largo')
'Dole'
'Dwarf Bluggoe'
'Silver Bluggoe'
type Felipita
'Felipita'
sous-groupe Klue Teparot
'Kluai Tiparot'
sous-groupe Monthan
'Monthan'
'Nalla Bontha Bathees'
sous-groupe Namwa
'Namwa Dum’
'Namwa Khao'
'Namwa Khom' (type nain)
'Namwa Mali-Ong'
'Namwa Nuan'
'Namwa Sai Daeng'
'Namwa Sai Dum'
'Namwa Sai Lueang
sous-groupe Ney Mannan (bananes à double usage crues ou cuites) - chair du fruit très crémeuse
'Ney Mannan' ('Blue Java', 'Ice Cream', 'Cenizo')
sous-groupe Pelipita
'Pelipia' - tolérant au moko
sous-groupe Peyan
'Simili Radjah'
sous-groupe Pisang Awak (bananes à double usage crues ou cuites)
'Ducasse'
type Isla
'Isla Del Alto Huallaga'
'Isla Guayaquil'
'Isla Maleño'
'Isla Nacional'
'Isla De Tingo María'
'Isla Vaporino'
'Isleño'
type Pisang Awak
'Kluai Namwa Khom'
'Pisang Awak'
sous-groupe Saba
'Benedetta'
'Cardaba' ('Saba Sauvage')
'Saba'
Groupe AAB (triploïdes)
'Bareli Chinia'
'Bungaoisan'
'Celat'
'Kofi'
'Malbhog'
'Nga Chang'
'Pisang Kelat' - riche en bêta carotène
'Pisang Seribu' ('Thousand Fingers')
'Raja Vazhai'
sous-groupe Iholena (bananes à double usage crues ou cuites) - inféodés au Pacifique. Fruit à peau très mince et pulpe orange ou rose. En voie de disparition
'Fa'i Mamae' ('Mama'e Ulu')
'Iholena Iholena'
'Iholena Kāpua' ('Puapuanui')
'Iholena Lele'
'Luba'
'Ōre'a'
sous-groupe Laknao (bananes à cuire)
sous-groupe Maia Maoli-Pōpō'ulu (bananes à double usage crues ou cuites) - inféodés aux Pacifique. En voie de disparition
sous-division Maia Maoli
type Ele'ele (Ere'ere) - tige noire et fruits tachés de noir
type Fa'i Samoa
type Hai (Haikea) - tige rouge, fleurs roses
type Maia - plantain du pacifique, sp.banksii en parent femelle
type Manini (Hawaiian Variegated) - Feuilles et fruits striés de blanc
type Maoli - sp.banksii en parent femelle
type Mao'i (Ma'ohi)
type Mangaro
sous-division Pōpō'ulu - sp.banksii en parent mâle et femelle
'Huamene'
'Huamoa'
'Ka'io'
'Lahi'
'Mangaro Akamou'
'Pōpō'ulu Pōpō'ulu'
'Putalinga'
sous-groupe Mysore (bananes à cuire) - résistant à la maladie de Panama et au sigatoka, tolérant à la sécheresse
'Mysore' ('Champa', 'Pisang Keling, 'Poovan')
sous-groupe Pisang Raja (bananes à cuire)
'Pisang Raja' ('Grindy')
'Pisang Raja Bulu'
sous-groupe Plantain (bananes à cuire) - résistant à la maladie de Panama et au sigatoka, sp.banksii en parent mâle et femelle
division Corne (seulement des fleurs femelles)
'African Rhino Horn'
'Ishitim'
'Liberal'
'Pisang Tandok'
division Faux Corne (pas de fleurs mâles, quelques fleurs neutres)
'Agbagba'
'Batard'
'Big Ebanga'
'Mbouroukou 1'
'Orishele'
type Hartón
'Horse' - chair rose-orange
type Dominico Hartón
'Cincuenta'
division French Corne (pas de fleurs mâles)
'3 Vert'
'Mbang Okon'
division French (axe floral complet)
'Black French'
'Dominico'
'Dwarf French'
'French Plantain'
'Giant'
'Green French'
'Maqueño'
'Moto Mo Liko'
'Nendran'
'Njock Kon'
'Obina L'Ewai'
'Pink French'
'Red'
'Tiger'
'Wine'
sous-groupe Pome - fruit à saveur sub-acide ("Apple")
'Pacovan' ('Pachanadan')- résiste bien à la sécheresse et au vent
sous-groupe Ney Poovan - Fruits petits et très sucrés ("Lady's Finger")
'Ney Poovan' ('Chini Champa', 'Kisubi') - Fruit petit mais très réputé pour sa saveur
Groupe BB (diploïdes) - fruits non comestibles, cultivés pour les feuilles ou la nourriture animale
M. balbisiana type sauvage
'Cameroon'
'ITC626'
'Montpellier'
'Pa'
'Pang La Nuan'
'Phalo'
'Phong La'
'Tani'
type 1
'Honduras'
type 3
'Lal Velchi'
type 4
'Pisang Klutuk Wulung'
'Pisang Batu'
Autres génomes fournissant des bananes comestibles
issu du type sauvageM. sikkimensis
hybridesM. sikkimensis + AB 'Ney Poovan'
'Helen's Hybrid' - contient des graines mais comestible
issu du type sauvageM. schizocarpa (SS)
hybrides AS (bananes à double usage crues ou cuites) - Exclusivement présent en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Des marqueurs génétiques sont communs àschizocarpa et à certainsacuminata et inversement certains marqueurs se trouvant chezbalbisiana et ces hybrides ne se trouvent ni chezschizocarpa ni chezacuminata. La spbanksii est vraisemblablement le parentacuminata de ces hybrides
'Ato'
'Japaraka'
'Ungota'
'Vunamami'
'Kokor'
'Wompa'
hybrides AAS
hybrideEumusa +Australimusa indéterminé
M. acuminata +Australimusa
'Tati’a'
M. acuminata +M. balbisiana +Australimusa
issu peut-être des types sauvagesM. maclayi,lolodensis,peekelii ou hybrides multiples de ceux-ci ou encore d'autresAustralimusa. Appellation binomiale controversée :M. fehi Bertero ex Vieill. ouM. troglodytarum L. Fruits à peau très fine, parfois avec des graines, souvent encore moins sucrés que les plantains.
Groupe Fe'i (bananes à cuire ou à double usage crues ou cuites) - fruit à chair orange ou jaune très riche en bêta-carotène. Généralement résistant aux maladies
'Aata'
'Borabora' - Originaire d'Hawaï, Totalement stérile et parthénocarpique
Illustration d'un bananier et d'une banane publiée sur lesActa Eruditorum, 1734.
Cette méthode dereproduction parmultiplication végétative a deux inconvénients majeurs : une faible diversité des variétés cultivées, d'où des risques accrus deparasitose, et la propagation par les rejets de parasites (notamment lesnématodes). Les plantations industrielles ont donc tendance à utiliser une autre technique : le vitroplant (plant obtenu in vitro en laboratoire aseptisé à partir d'un « plant-mère » désinfecté et cultivé sur un milieu nutritif stérile). Ainsi le bananier, planté sur un sol préalablement assaini par des techniques de rotation culturale ou de jachère est indemne de parasites. Cela permet une meilleure productivité (l'homogénéité variétale favorise l'augmentation du nombre de cycles réalisés entre deux replantations) et l'épandage de nématicide est réduit de 50 %. Par contre, cette technique de clonage menace la diversité génétique et fait dire à certains scientifiques que le bananier cultivé tel qu'on le connaît risque de disparaître.
La banane étant unfruit climactérique au même titre que la mangue, la goyave, l'avocat, le kiwi, la pomme, le melon, la pêche[26]... elle peut être cueillie au stadeimmature.
Les bananes figurent incontestablement parmi lesfruits tropicaux les plus importants. En1992, la production totale s’élevait à 66 millions de tonnes (bananes et bananes plantains) ; elle n’était dépassée que par la production d’agrumes. En 2013, la production atteint 130 millions de tonnes (dont 66 millions en circulation), le commerce international de ce fruit tropical s’élevant à 7 milliards de dollars par an, ce qui fait de la banane la huitième culture alimentaire mondiale et la quatrième dans les pays les moins avancés selon la FAO[27].
Le marchéoligopolistique (oligopole à frange) de la banane est libéralisé depuis 2006. Les exportations connaissent en conséquence des mutations rapides et récentes. Trois grandes destinations d'exportations de bananes par transportreefer subsistent :
les États-Unis depuis l'Amérique centrale (zone historique de la banane dollar)
Pour donner un aperçu succinct en 2008 des dépendances économiques engendrées par l'économie bananière libéralisée, l'Amérique latine exporte 10,3 millions de tonnes de bananes, alors que l'Asie exporte 1,9 million.
Le marché mondial de la banane est dominé à 60 % par trois multinationales américaines :
En 2005, 87 % du marché mondial est concentré dans quatre multinationales (Chiquita,Dole,Del Monte,Fyffes) et une entreprise internationale (Grupo Noboa, détenu parÁlvaro Noboa, détenteur de la marqueBonita), qui ont adopté des stratégies de processus (intégration verticale à l'exception de la phase productive[28]), d'expansion (participation,fusion-acquisition, alliance,diversification, localisation) et de positionnement (de coût et de marché par produit, selon son prix et sa qualité)[29].
Au niveau macroéconomique, la part du prix final — payé par le consommateur — qui revient dans le pays producteur est de 10 à 20 %. La part des hommes et des femmes qui travaillent dans les plantations est de 1,5 à 3 %. Au Guatemala par exemple, la plupart des salariés de l'industrie de la banane ne gagnent pas le salaire minimum légal de 5 dollars par jour.
Bien que l'économie bananière soit dominée par des plantations de moyenne et grande taille, il existe une dizaine de milliers de petits producteurs qui continuent de fournir le marché international.
Marché mondial de la banane
Production
Production en tonnes en 2019[30] Données deFAOSTAT (FAO)
En termes de valeur de production, les bananes desserts et plantains se situent au quatrième rang des plantes alimentaires d’importance au niveau mondial. 90 % de la production est consommée localement principalement avec les bananes à cuire représentant 25 % de la production mondiale de bananes. Les bananes exportées sont placées au quatrième rang des produits de base au niveau mondial et au troisième rang en tant que fruit (derrière l'orange et leraisin).
La production est assurée à 50 % par un seul sous-groupe de bananes cultivées appeléCavendish[31] qui est victime dans certains pays asiatiques de la « maladie de Panama »[32].
D'après les données officielles de laFAOSTAT (publiées en 2019 par laFAO)[30], l'Inde est, de loin, le premier producteur mondial de bananes (26 % de la part mondiale) suivie par laChine (10 %). Avec l'Indonésie, leBrésil et l'Équateur (6 % chacun), ces cinq pays totalisent un peu plus de la moitié (54 %) de la production mondiale de bananes.
Exportations mondiales
En 2019, les exportations mondiales de bananes atteignent près de25 millions de tonnes, pour une valeur globale d'environ13 milliards dedollars américains[33].
D'après les statistiques (FAOSTAT) de laFAO, l'Équateur est le premier exportateur avec un peu plus du quart du marché mondial (en volume et en valeur). Ce pays se caractérise aussi par le fait d'exporter la quasi-totalité de sa production.
Plus de 400 millions de personnes de 120pays en développement dépendent de la banane, à la fois comme aliment de base et comme produit important pour le commerce local et international. De plus, les exportations de la banane sont une source de devises essentielle à l'économie de pays africains et américains, au point qu'elle y est qualifiée d'« or vert »[34].
En 1993, des quotas ont été fixés par région de production pour l’accès au marché de l’Union européenne mais, depuis, celle desCaraïbes a diminué au profit de l’Afrique, en particulier leCameroun. En, une révision pour réduire le commerce des licences n'a pas porté ses fruits.
La France dans les échanges
La France est nette importatrice de bananes, d'après les Douanes françaises.
En 2014 ont été exportées mensuellement en moyenne 25 000 tonnes et importées 48 000 tonnes, avec un prix moyen observé à la frontière de 650 €/t[35].
Dans les pays producteurs, les bananes dessert et bananes plantain constituent une ressource alimentaire importante pour plus de 400 millions d'habitants des pays tropicaux de la planète[36]. Au niveau mondial, les bananes et les bananes plantain sont la quatrième denrée alimentaire de base, derrière le riz, le blé, et le maïs[37]. Deux autres atouts majeurs font de la banane un élément alimentaire vital dans de nombreuses zones rurales pauvres : sa haute valeur nutritionnelle (riches en vitamines A, C et B6, par exemple), et sa production sans interruption pendant toute l'année.
La banane est le troisième fruit consommé en France (part de marché en 2010 : 12,2 %) derrière la pomme (22,6 %) et l'orange (12,3 %)[38].
Une banane pouvant être consommée avec la peau a été développée par une firme agroalimentaire japonaise cette banane, appelée « Mongee » est née des scientifiques de D&T Farm[39].
La fleur de banane (babafigue) est également consommée par exemple àLa Réunion en accompagnement ducarry.
La banane est aussi commercialisée sous forme denectar (avec une teneur minimale de 25 % selon la réglementation française)[40].
Boissons alcooliques
Labière de banane ou kasiksi est une boisson fermentée produite et consommée traditionnellement dans l'est de l'Afrique[réf. souhaitée].
La banane est un fruit principalement source demanganèse et depotassium.
La banane est aussi source devitamine B6 et apporte une part modeste en vitaminesB9 etC.
Autre utilisation
Milena Rodrigues Boniolo a testé la poudre de pelure de banane comme support de filtration des métaux lourds ou radionucléides de l’industrie nucléaire dans l’eau, et les usines d’engrais (cadmium contaminant naturel des phosphates). Cette poudre ajoutée à l’eau fortement mélangée durant 40 minutes en extrait environ 65 % des métaux lourds, l’opération pouvant être répétée. Sa charge négative lui permet de fixer les ions métalliques positifs[43].
Notes et références
↑Cette tige est formée par l'emboîtement spiralé despétioles des feuilles qui naissent directement durhizome.
↑Marie-Pierre Arvy,Des pains aux plantes, Lavoisier,,p. 359.
↑La "peau de banane" est en fait formée par la soudure duconceptacle et de l'épicarpe légèrement coriace de la fleur, faisant de cette baie unfaux-fruit. CfPatrick Troglia,Biologie, Dunod,,p. 88.
↑Grande naine, petite naine, figue pomme jaune, indienne, Lacatan, Manzano, Mysore, rose, rouge, Pisang lilin...
↑Hugues Tezenas du Montcel,Le bananier plantain, Agence de coopération culturelle et technique,,p. 47.
↑Aux Antilles françaises, on cultive la banane verte appelée poyo en Guadeloupe et ti-nain ou figue verte en Martinique. Elle est consommée immature comme légume, et mûre comme fruit.
↑« Banane : le cri d'alarme de la FAO face à la menace de la jaunisse fusarienne »,Les Echos,(lire en ligne, consulté le)
↑Stratégie d'achat auprès des intermédiaires ou directement des producteurs indépendants, selon la réflexion « make or buy » c'est-à-dire faire elles-mêmes ou faire-faire par le marché, ou stratégie decomakership (cotraitance) avec, par exemple, des coopératives de production.
↑« Évaluation de l'Organisation Commune de Marché (OCM) dans le secteur de la banane », Rapport final réalisé par la COGEA S.p.A. (Consulenti per la gestione aziendale), Rome, 2005,p. 25-29.
Alistair Smith,La Saga de la banane, éditions Charles Léopold Mayer,
Denham, Tim. « Les Racines de l’agriculture en Nouvelle-Guinée ».La Recherche,no 389,.
Jenny, Ch., Carreel, F., Tomekpé, K., Perrier, X., Dubois, C.,et al. (1999). « Les Bananiers ». InDiversité génétique des plantes tropicales cultivées, ed. P. Hamon, M. Seguin, X. Perrier, J. C. Glaszmann.p. 113-139. Repères. Montpellier : CIRAD
Jean-Claude MaillardLe marché international de la banane, étude géographique d'un "système commercial", Presses universitaires de Bordeaux, 1991,453 p.(ISBN2-86781-107-4)