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Baména Làh Mèh'nóh | ||
Chefferie de Bamena. | ||
Administration | ||
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Pays | ![]() | |
Région | Ouest | |
Département | Ndé | |
Commune | Bangangté | |
Démographie | ||
Population | 24 452 hab.(2013) | |
Densité | 509 hab./km2 | |
Géographie | ||
Coordonnées | 5° 09′ 47″ nord, 10° 25′ 57″ est | |
Altitude | Min. 1 300 m Max. 2 000 m | |
Superficie | 4 800 ha = 48 km2 | |
Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte :région de l'Ouest | ||
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Bamena est un village, chef-lieu de groupement de la commune deBangangté, région de l'Ouest duCameroun. Il est le siège de l'une des treize chefferies traditionnellesBamiléké du département duNdé.
Bamena est un village situé dansl'Ouest du Cameroun, au sein du département duNdé. Comptant environ 24 452 habitants en 2013, Bamena est implanté à environ 10 km deBangangté, sur la route nationale reliantBangangté, àBafang, chef-lieu du département duHaut-Nkam[1].
L'histoire de Bamena est riche et variée, marquée par plusieurs hypothèses sur ses origines.
Selon Nji Ouaffeu Ngongang André, les villages de Bamena etBangoulap ont été fondés par deux frères jumeaux, Ouandmegni pour Bamena et Nzouémi pour Bangoulap. Leur frère aîné, quant à lui, a fondéBaloumgou, situé dans l'arrondissement deBangou. Ces trois frères étaient originaires deBaloum, un village dePenka-Michel (Lep-Kiep en langue Bamena).
Contrairement aux pratiques courantes dans le Ndé, où le nom du chef fondateur d'un village est indélébile, le nom du fondateur de Bamena a disparu et a été remplacé par celui de Tchaptchop, une statuette symbolisant Ouandmegni. L'auteur de l'article établit également la liste des chefs de Bamena dans un tableau retraçant la lignée des Rois et des Reines mères (Mèh Feuh).
Il est important de ne pas confondre l'histoire du premier chef avec celle de la fondation du village. Bien que Ouandmegni ait été le premier chef, il ne serait pas le fondateur de Bamena, comme cela sera expliqué ultérieurement. En outre, les noms Ouandmegni (Ouandji megni) et Nzouémi sont respectivement en langues Bamena etMedumba, suggérant que leurs parents étaient originaires de Bamena ou du département duNdé.
Certaines sources indiquent que Bamena, autrefois une vaste étendue dominée par la savane et la forêt, était habitée par quatre chefs de famille : Zawang, Zacheu, Zafeng, et Zossougang. Attirés par le gibier abondant, ils s'y étaient installés et avaient divisé le territoire entre eux. Plus tard, un groupe de chasseurs de Lep-Kiep, dirigé par Tchaptchop, les a rejoints et s'est installé à Touh-Nah, donnant naissance au premier chef de Bamena.
Des investigations supplémentaires révèlent qu'au XIIIe siècle, Bamena était habitée par une faible population, dominée par trois individus : Zafang, Zafeng, et Zossougang, dont les origines sont imprécises. Les trois résidents, vivant en harmonie, avaient nommé leur village "Lah Meno" signifiant "le village où l'on trouve du gros gibier". Tchaptchop, un étranger ambitieux, a introduit une nouvelle hiérarchie et est devenu le chef en usurpant le pouvoir, marquant ainsi un tournant dans l'histoire de Bamena.
Le chef actuel de Bamena est Sa Majesté NJOUKWE Alexandre, qui règne depuis le 9 juillet 1995. La chefferie de Bamena comprend une chefferie principale et six "chefferies de quartier", chacune administrée par des chefs désignés par le chef supérieur.
L'origine du surnom des Bamena, "voleurs de chèvres", remonte à un événement historique significatif durant une période de famine. Les dignitaires et les chasseurs du village furent chargés de procurer de la viande à la population affamée. Blingoun Njonvueup se distingua en capturant une chèvre à proximité et en la présentant comme du gibier, ce qui lui permit de devenir le Chef Supérieur Bamena avant le retour des autres.
Cette astuce lui valut le titre de "Chef Voleur de Chèvres", une appellation qui a perduré au fil du temps et qui donne son ton à l'identité humoristique du village. Aujourd'hui, la "Fête de la Chèvre" est un événement annuel célébré pour honorer cette légende locale et promouvoir le développement du village. Les festivités comprennent des foires d'exposition, des projections cinématographiques, des représentations théâtrales, des activités sportives ainsi qu'un concours de la plus belle chèvre.
Le village est limité par les villages deBangoua au nord,Bangou à l'ouest,Bangangte à l'est, etBalengou etBatchingou au sud. A la base d'un triangle de routes reliant des villes importantes de la région desHauts-Plateaux, Bamena est situé à environ 35 km deBandjoun et 45 km deBafoussam.
Bangou | Bangou | Bangoua |
Batchingou | ![]() | Bangangté |
Batchingou | Balengou | Balengou |
Sous l'angle des découpages administratifs, Baména est limité par les villages :
Le climat de Bamena est celui qu'on rencontre sur tous les hauts plateaux de l’Ouest Cameroun;malgré quelque singularités, il se classe bien dans le type Cameroun d'altitude avec ses 2 saisons.
Pluies & ensoleillement:Il est doux le matin et le soir, accablant en mi-journée; cependant en saison de pluie on note des jours sans soleil où le ciel reste entièrement couvert faisant ainsi apparaître le brouillard qui entrave la circulation.
Il faut signaler que l'an 1983 a été exceptionnel car la saison sèche s'est prolongée jusqu'en mi-avril à Pozou (Bamena)[réf. nécessaire]. Bien que le département du Ndé n'ait pas destation météorologique, le poste agricole de Bamena possède unpluviomètre depuis mars 1965.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Précipitations (mm) | 2,8 | 19,6 | 77,9 | 140,1 | 152,4 | 123,2 | 138,8 | 201 | 260,2 | 252,4 | 46,8 | 4,2 | 1 419,4 |
La population du village et de son groupement est relevé selon diverses sources en 1967[5], 1982[6], 1992[6], 2005[7] et 2013[8].
1967 | 1982 | 1992 | 2005 | 2013 |
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5 527 | 3 970 | 3 551 | 4 448 | 24 452 |
Beaucoup (la majorité ?) de Bamena (chiffres et estimations non connues) sont installés dans des grandes villes (Douala,Yaoundé…) où ils sont étudiants, travailleurs… Certains s'investissent au village en y construisant une maison. D'autres reviennent en vacances pour se reposer, visiter, saluer ou encore en week-end enterrer des proches.
Ces dernières années, la diaspora Bamena s'est illustrée par des projets de développement réalisés au village.Citons :
Le groupement de Baména est constitué de six villages selon le compte administratif de 2013 : Louh, Faplouh (Bagnou), Poozou, Bangweu, Tchouplang, Langweu.
La présence de plusieurs établissements scolaires réduit l'exode.
Les élites et parents Bamena participent - comme dans le reste du pays - à la création, à la construction des bâtiments et à l'équipement des établissements. Bien qu'encore sous équipées, c'est une habitude que les écoles soient fréquentées par un grand nombre d'écoliers.
---- | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 |
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---e / --- (--, --%) | ---e / --- (--, --%) | 262e / 749 (46,42 %)[9],[10] | 230e/ 749 (40,24 %) | 360e / 810 (37,50 %)[11] | ---e / --- (--, --%) |
Des parties de football se pratiquent régulièrement sur le terrain au milieu de l'École au centre à Ntchou'Ntah.
Bamena dispose de deux centre de santé intégrés : Ntchou'Ntah et Ngnou. Le centre de santé du village répond à la volonté des Bamena d'avoir à proximité une unité de soins. Le centre de santé Intégré de Bamena assure les soins des habitants de Bamena. Les cas les plus graves sont transférés àBangangté.
En dehors Ntchou'Ntah au centre et au Carrefour Bangou, le long de la route nationale, où les cases sont serrées, les habitations à Bamena sont dispersées. Comme ça se fait partout en 'pays' Bamiléké. Chaque lot de terre, attribué par le chef à une famille nouvelle, est clôturé. C'est la tâche des hommes d'entretenir ces clôtures. L'activité humaine fait reculer la forêt qui ne subsiste qu'au fond des vallées, où poussent les bambous utilisés pour la construction des haies de clôture, des battants, montants et charpentes des cases. Les champs recouvrent les pentes, la terre y est maintenue par les haies et des arbres dispersés.
À la mort du père, la famille se segmente. Seul reste l'héritier désigné par le défunt pour le remplacer sur sa terre. L'aîné n'a pas plus droit qu'un autre fils à la succession. C'est à l'héritier qu'incombe le culte des crânes des ancêtres, gages de l'ancienneté du lignage, et le soin de la terre familiale (concession) qui n'est jamais divisée. Les femmes du père, qui font partie de l'héritage, continueront à cultiver la concession, à y loger, chacune dans sa case, et recevoir protection de l'héritier. Les autres frères quittent la concession pour fonder ailleurs un autre groupe de descendance. Tout comme les filles qui sont supposées rejoindre la concession de leur conjoint. Le chef, qui est maître de la terre, assigne une parcelle non cultivée ou abandonnée, vraisemblablement assez loin. Ceci n'empêche à l'héritier d'autoriser un frère, une sœur, un ami a cultiver et exploiter un lopin de terre sur sa concession. La soumission chef assure la cohésion de la vie rurale[13].
Les Bamena parlent le Bamena ou la langue NDA'NDA' plus précisément.Leur patois, leHôh Mèh Noh ouHoah Mèh Noh appartient à la famille des languesBamiléké. Malgré sa proximité géographique avec Bangangté, le patois Bamena a une consonance éloignée duMe dùmba (langue de la même famille parlée par leurs voisins Bangangté)[14].
Voir les ressemblances et différences avec leBandenkop et leBangang-Fondji
Lignée des rois et des reines mères(Mèh Feuh).
Rang | Souverain | Période | Reine mère | Notes |
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1 | Ouandmegni | Boubihii | ||
2 | Kouagoung | Blingoung | ||
3 | Meufeu (Albinos) | Tchoutchie | ||
4 | Ngongang I | Noundo | ||
5 | Ouandmepo (Ouandji II) | Mefeupokep | ||
6 | Kombou | ________ | ||
7 | Ouandguep (Ouandji III) | Kouasseu | ||
8 | Toukep | Djanga | ||
9 | Ngongang II (Ngopayong) | Payong | ||
10 | Ouandji Ngongang (Ouandji IV) | — 29 ans, 9 mois et 6 jours | Kouadio | Il est le père d'André Ngongang Ouandji[15] |
11 | Nietcho Jacques[16] | — 26 ans, 7 mois et 2 jours | Tchakoundieu | Il laissa 71 enfants[15]. |
12 | Njoukwe Nietcho Alexandre[17] | Depuis le 29 ans, 8 mois et 5 jours | Mbatchou | ![]() |
Chefferies de troisième degré et quartiers constituants Bamena
Mban'ngweuh,Chouplang,Foplouh,Lah'ngweuh,Louh etPouh'zouh.
Les sols de Bamena, moins fertiles que d'autres de la région sont couverts de savanes herbeuses, des forêts galeries sacrées des chefferies, de raphias (caractéristique de la région), formations hydrophiles, des îlots de forêts primaires, et des arbres fruitiers autour des concessions[18].
La forte pression démographique, les déboisements, l’abandon des bocages et la dégradation des sols expose les populations à l’insécurité alimentaire et aggrave la pauvreté. L’exploitation exagérée des raphias engendre l’érosion de la biodiversité locale :Raphia vinifera, Dacryodes edulis, Irvingia gabonensis, Ricinodendron heudelotii, Kola sp, Canarium scheinfurtii[18].
Un comité travaille contre ladésertification et la dégradation des terres et pour des bonnes pratiques agricoles dans le village. Le replantage du raphia est motivé par ses vertus écologiques. La clémence du climat et le tropisme hydrique de ces essences qui peuplent les habitats hydromorphes des bas fonds permettent ainsi une persistance du système hydrique de la région par absorption d'eau[18].
Les replantages se feront sur deux sites sacrés où une case sera construite pour chaque site et servira d’abris aux touristes :
L’introduction d'essences médicinales comme le Pygium africanum, Sebania, Voacanga, les bois d’œuvre comme pinus serviront à la préservation de la biodiversité des sites choisis[18].
Nom local | Nom scientifique | Usage | Observation |
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Fiham | Garginia Juntata | Fabrication de tabouret en bambou | Herbes |
Feuken | Dracena Delis Telliana | Sert aux cérémonies coutumières | Herbes (de paix) |
Ketcho | Afromomun | ||
Pie | Persea Armerica, Gratissima | Plante fruitière | Arbre avocatier |
Zop | Dacrydesedudis | Plante fruitière | Arbre safoutier |
Theumeke | Ecaluptus Saligna | Charpente, chauffage poteaux électriques | Arbre à reboiser |
Kieu | Raphia Vignifera | Produit du vin blanc + bambous construction greniers | |
Neu | Imperata Cylindrica | Couverture de toitures | Plantes à rhizome |
Tiosseu | Curcuba | Produit de calebasse |
Bamena fait face à un vaste exode rural, même si on estime la densité de sa population à 147 habitants au km2. L’économie du village repose sur le petit élevage, les cultures vivrières et le petit commerce; dans une espèce de marché périodique et rotatif, lieu par excellence des échanges[19].
Le marché de Bamena, à proximité d’une route nationale, est un marché rural phagocyté par sa coïncidence avec le jour du marché deBangangté et la proximité du marché permanent deBangou.
D'après Nganso Emmanuel, Bamena de Louh 1 et socio-géographe,En pays Bamiléké, et particulièrement dans le Ndé, le grand marché traditionnel porte le nom de la Chefferie.
Ntah Leng à Balengou, ; Ntah Ze àBazou….
Le marché traditionnel de Bamena estNtah Louh en référence au village d’antan de Louh. Ce fut le prix à payer pour que Louh accepte de coopérer avec la coalition des autres villages, dirigée par l’un des chasseurs venu de Baloum dans la Menoua".
Bamena compte quelques bâtiments religieux.
La société Bamiléké en général et Bamena en particulier se veut fortement hiérarchisée. Les civilités diverses, immuables et séculaires, y régissent la vie du groupe. LesNdab et les titres de noblesse en constituent la quintessence.
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