Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Bactérie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuisBacteria)
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirBacteria (homonymie).

Bactérie
Nom vulgaire ounom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Bactérie » s'applique enfrançais à plusieurstaxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
La bactérieDeinococcus radiodurans

Taxons concernés

En microbiologie :

Le termebactérie est unnom vernaculaire qui désigne certainsorganismes vivantsmicroscopiques etprocaryotes présents dans tous les milieux. Le plus souvent unicellulaires, elles sont parfois pluricellulaires (généralement filamenteuses), la plupart des espèces bactériennes ne vivant pas individuellement en suspension, mais en communautés complexes adhérant à des surfaces au sein d'un gel muqueux (biofilm)[1].

Coques à gauche,Spirillum au centre,bacille à droite.

Les bactéries les plus grosses, ditesbactéries géantes, sont visibles à l'œil nu. Jusqu'au début duXXIe siècle, les spécialistes considéraient que les plus petites mesuraient 0,2 μm, mais il existe desultramicrobactéries[2],[3],[4].

Les bactéries présentent de nombreuses formes : sphériques (coques), allongées ou en bâtonnets (bacilles) et des formes plus ou moins spiralées. L’étude des bactéries est labactériologie, soit une des nombreuses branches de lamicrobiologie.

Il existe environ 10 000 espèces connues à ce jour[5],[6], mais la diversité réelle du groupe est probablement supérieure. L'estimation du nombre des espèces oscillerait entre 5 et 10 millions[7],[8].

Les bactéries sontubiquitaires et sont présentes dans tous les types debiotopes rencontrés surTerre. Elles peuvent être isolées du sol, des eaux douces, marines ou saumâtres, de l’air, des profondeurs océaniques, des déchets radioactifs[9], de la croûte terrestre, sur la peau et dans l’intestin des animaux ou des humains. Les bactéries ont une importance considérable dans lescycles biogéochimiques comme lecycle du carbone et lafixation de l’azote de l’atmosphère.

Un nombre important de bactéries vit dans le corps humain, d'ordre comparable à la quantité des cellules qui le constituent, mais lamasse de ces dernières est plus importante. La plupart de ces bactéries sont inoffensives ou bénéfiques pour l'organisme. Il existe cependant de nombreuses espècespathogènes à l'origine de beaucoup demaladies infectieuses.

DeuxKlebsiella pneumoniae (bacilles) aux prises avec un leucocyte humain (neutrophile). Image de microscopie électronique à balayage recolorée. Noter l'aspect granuleux de sa paroi qui correspond à sacapsule, sorte de barrière externe qui la rend plus résistante à laphagocytose[10].

Les bactéries peuvent être très utiles à l’humain lors des processus detraitement des eaux usées, dans lesecteur agroalimentaire lors de la fabrication desyaourts ou dufromage et dans la production industrielle de nombreux composés chimiques[11].

Histoire

[modifier |modifier le code]

Origine de la bactériologie

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Microbiologie.

Les bactéries étant microscopiques, elles ne sont donc visibles qu'avec unmicroscope.Antoine van Leeuwenhoek fut le premier à observer des bactéries, grâce à un microscope de sa fabrication, en1676[12]. Il les appela « animalcules » et publia ses observations dans une série de lettres qu'il envoya à laRoyal Society[13],[14],[15].

AuXIXe siècle, les travaux deLouis Pasteur ont révolutionné labactériologie. Il démontra en1859 que les processus defermentation sont causés par desmicroorganismes et que leur croissance n’était pas due à lagénération spontanée. Il démontra aussi le rôle des microorganismes comme agents infectieux[16]. Pasteur conçut également desmilieux de culture, des procédés de destruction des microorganismes comme l’autoclave et lapasteurisation.

Le médecin allemandRobert Koch et ses collaborateurs mirent au point les techniques de culture des bactéries sur milieu solide. Robert Koch est un des pionniers de lamicrobiologie médicale, il a travaillé sur lecholéra, lamaladie du charbon (anthrax) et latuberculose. Il démontra de façon claire qu’une bactérie pouvait être l’agent responsable d’unemaladie infectieuse et il proposa une série de postulats (lespostulats de Koch, toujours utilisés aujourd'hui[17]) confirmant le rôleétiologique d’un microorganisme dans une maladie. Il obtient leprix Nobel de physiologie ou médecine en1905[18].

Si les bactéries étaient connues auXIXe siècle, il n’existait pas encore de traitement antibactérien. En1909,Paul Ehrlich mit au point un traitement contre lasyphilis avant l’utilisation de lapénicilline en thérapeutique suggérée parErnest Duchesne en1897 et étudiée parAlexander Fleming en1929. Ehrlich reçut le prix Nobel pour ses travaux sur l'immunologie en 1908, et fut un pionnier de l'usage de colorants pour détecter et identifier les bactéries, son travail étant la base de lacoloration de Gram et de lacoloration de Ziehl-Neelsen[19].

Les microbiologistesMartinus Beijerinck etSergei Winogradsky initièrent les premiers travaux de microbiologie de l’environnement et d’écologie microbienne en étudiant les relations entre ces microorganismes au sein de communautés microbiennes du sol et de l’eau.

Définition et étymologie

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Prokaryota#Origine du concept.
Petits cercles présentant différentes bactéries. Ils sont de toutes les formes et couleurs.
Panorama de différentes bactéries en culture

Le mot « bactérie » apparaît pour la première fois avec lenaturaliste etzoologiste allemandChristian Gottfried Ehrenberg en1838[20]. Ce mot dérive dugrec ancienβακτήριον /baktḗrion, « bâtonnet ». Parallèlement Haeckel inventa en1866 l'embranchement Monera pour regrouper au sein de son règne Protista tous les microorganismes sans structure interne (bien qu'excluant lescyanobactéries, alors classées parmi les plantes).Ferdinand Cohn utilisa à son tour le terme Bacteria commetaxon en 1870 et tenta le premier de les classer rigoureusement selon leur morphologie[21]. Pour Cohn, les bactéries étaient des plantes primitives non chlorophylliennes. À la suite des travaux de Cohn, Haeckel révisa la circonscription de ses « monères » pour y inclure les cyanobactéries[22]. Les termes de « monère » et de « bactérie » devinrent alors synonymes[21].

En 1938Herbert Copeland éleva les monères au rang de règne, à un niveau désormais égal aux animaux, plantes et protistes[23]. Ce n'est qu'en 1957 qu'André Lwoff distingua avec clarté les concepts de bactérie et de virus[24] grâce à des arguments biochimiques et structuraux. Enfin,Roger Stanier etCornelis van Niel définirent pour la première fois rigoureusement en 1962 le concept de bactérie par l’absence d’organite membrané (et en particulier de véritable noyau, donc de mitose)[25].

Noms français et noms scientifiques correspondants

[modifier |modifier le code]

Liste alphabétique denoms vulgaires ou denoms vernaculaires attestés[26] en français.

Controverse terminologique

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Prokaryota#Pertinence actuelle du concept.

En1977,Carl Woese grâce à ses travaux dephylogénie moléculaire divisa les procaryotes en deuxdomaines : lesEubacteria et lesArchaebacteria[30] ; il les renomma respectivement Bacteria et Archaea lors de la révision de sa nomenclature en 1990[31]. Le mot « bactérie » faisant référence à l'ensemble des procaryotes avant 1990, ce renommage a provoqué une certaine ambiguïté dans l'utilisation de ce terme et n'a donc pas été accepté par tous les biologistes[32],[33],[34],[35],[36].

Certains biologistes[21],[37] pensent que cette tentative de renommage tient davantage de la propagande (de la part deCarl Woese, afin d'accréditer ses idées) que de la science :

« Therefore archaebacterial cell structure, growth, division, and genetics remained fundamentally bacterial or prokaryotic. Early claims that archaebacteria are a “third form of life” in addition to eukaryotes and prokaryotes/bacteria are thus falsified, despite misleading, confusing, purely propagandistic name changes that some of us never accepted […][37] »

Et plus loin dans le même article :

« Differences between archaebacteria and eubacteria have been grossly exaggerated. »

Dans un cadrekuhnien la théorie des trois domaines qui sous-tend ce changement de nomenclature est parfois analysé comme unparadigme de labactériologie moderne[38],[39],[21], ce qui expliquerait les résistances (principalement de nature sociologiques) contre sa remise en cause.

Morphologie et anatomie

[modifier |modifier le code]

Forme et taille des bactéries

[modifier |modifier le code]
Escherichia coli, une bactérie en forme debacille, observées aumicroscope électronique.

Les bactéries présentent une grande diversité de tailles et de formes. Les cellules bactériennes typiques ont une taille comprise entre 0,5 et 5 µm de longueur, cependant, quelques espèces commeThiomargarita namibiensis etEpulopiscium fishelsoni peuvent mesurer jusqu’à 750 µm (0,75 mm) de long et être visibles à l’œil nu[40],[41] (voirbactérie géante).Thiomargarita magnifica, découverte en 2019, peut même mesurer jusqu'à 2 cm. Parmi les plus petites bactéries, lesmycoplasmes mesurent 0,3 µm, soit une taille comparable à certains gros virus[42].

La plupart des bactéries sont soit sphériques soit en forme de bâtonnets. Dans le premier cas elles sont appeléescoques (du greckókkos, grain) et dans le secondbacilles (du latinbaculus, bâton). Il existe aussi des formes intermédiaires : les coccobacilles. Quelques bactéries en forme de bâtonnets sont légèrement incurvées comme lesVibrio. D’autres bactéries sont hélicoïdales. Ce sont desspirilles si la forme est invariable et rigide, desspirochètes si l’organisme est flexible et peut changer de forme. La grande diversité de formes est déterminée par laparoi cellulaire et lecytosquelette. Les différentes formes de bactéries peuvent influencer leur capacité d’acquérir des nutriments, de s’attacher aux surfaces, de nager dans un liquide et d’échapper à la prédation.

Association de bactéries

[modifier |modifier le code]
Les bactéries présentent une grande diversité de morphologies et d'arrangements cellulaires.

Beaucoup d’espèces bactériennes peuvent être observées sous forme unicellulaire isolée alors que d’autres espèces sont associées en paires comme lesNeisseria ou en chaînette, caractéristique desStreptocoques. Dans ces cas, les coques se divisent selon un axe unique et les cellules restent liées après la division. Certains coques se divisent selon un axe perpendiculaire et s’agencent de façon régulière pour former des feuillets. D’autres se divisent de façon désordonnée et forment des amas comme les membres du genreStaphylococcus qui présentent un regroupement caractéristique en grappe de raisins. D'autres bactéries peuvent s’élonger et former des filaments composés de plusieurs cellules comme lesactinobactéries.

En dépit de leur apparente simplicité, elles peuvent former des associations complexes. Des capteurs leur permettent de détecter d'autres bactéries ou une surface (ce qui induit souvent chez elle un changement de comportement ; ainsiPseudomonas aeruginosa ne devient virulente et n'active ses gènes de résistance que quand son « sens du toucher » l'informe qu'elle entre en contact avec une surface ;muqueuse pulmonaire par exemple[43]).

Lescyanobactéries forment des chaînes appeléestrichomes où les cellules sont en relation étroite, grâce à des échanges physiologiques. Certaines bactéries forment des colonies pouvant solidement s’attacher aux surfaces. Ces « biofilms » sont un arrangement complexe de cellules et de composants extracellulaires, formant des structures secondaires comme des microcolonies, au sein desquelles se forme un réseau de canaux facilitant la diffusion des nutriments.

Structure

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Prokaryota#Plan d'organisation.
Structures de la cellule bactérienne
Bacillus anthracis (bâtonnets violets foncé, donc àGram positif) se développant dans duliquide cérébrospinal.

Une caractéristique importante des bactéries est laparoi cellulaire. La paroi donne à la bactérie sa forme et la protège contre l’éclatement sous l’effet de la très fortepression osmotique ducytosol. Les bactéries peuvent être structuralement divisées en deux groupes : les bactéries à paroi unimembranée (ne contenant qu'une seule membrane, lamembrane plasmique, voirUnimembrana) et les bactéries à paroi bimembranée (constituée de deux membranes superposées, lamembrane interne et lamembrane externe, voirNegibacteria). Lacoloration de Gram est un critère empirique, quoique imparfait, permettant de déterminer la structure de la paroi bactérienne.

Certains organites extracellulaires comme lesflagelles ou lespoils peuvent être enchâssés dans la paroi cellulaire. Quelques bactéries peuvent fabriquer de fines couches externes à la paroi cellulaire, généralement essentiellement constituées depolysaccharides (des sucres). D'autres bactéries peuvent s’envelopper d’une couche protéique appelée lacouche S.

En tant queprocaryote (organisme sans noyau), les bactéries sont des cellules relativement simples, caractérisées par une absence denoyau et d’organites comme lesmitochondries et leschloroplastes, elles n'ont pas non plus deréticulum endoplasmique ou d'appareil de Golgi[44].

Métabolismes bactériens

[modifier |modifier le code]

Le métabolisme d’une cellule est l’ensemble des réactions chimiques qui se produisent au niveau de cette cellule. Pour réaliser ce processus, les bactéries, comme toutes les autres cellules, ont besoin d’énergie. L’ATP est la source d’énergie biochimique universelle, commune à toutes les formes de vie, mais les réactions d’oxydo-réduction impliquées dans sa synthèse sont très variées selon les organismes et notamment chez les bactéries.

Les bactéries vivent dans pratiquement toutes les niches environnementales de la biosphère. Elles peuvent ainsi utiliser une très large variété de source de carbone et/ou d’énergie[45].

Les bactéries peuvent être classées selon leur type de métabolisme, en fonction des sources de carbone et d’énergie utilisés pour la croissance, les donneurs d’électrons et les accepteurs d’électrons[46].

Type trophique en fonction de la classe et la nature du besoin
Classe du besoinNature du besoinType trophique
Source de carboneCO2Autotrophe
Composé organiqueHétérotrophe
Substrat énergétique

(donneur d'électrons)

MinéralLithotrophe
OrganiqueOrganotrophe
Source d'énergieLumièrePhototrophe
Oxydation biochimiqueChimiotrophe

L’énergie cellulaire des chimiotrophes est d’origine chimique alors que celle des phototrophes est d’origine lumineuse. La source de carbone des autotrophes est le dioxyde de carbone, tandis que des substrats organiques sont la source de carbone des hétérotrophes. Il est aussi possible de distinguer deux sources possibles de protons (H+) et d'électrons (e-) : les bactéries réduisant des composés minéraux sont des lithotrophes alors que celles réduisant des substances organiques sont des organotrophes.

Tout organisme vivant réalise en permanence de nombreuses réactions chimiques destinées à construire les biomolécules indispensables à la vie, et particulièrement lipides, protéines, acides nucléiques et saccharides. Ces réactions ne sont possibles que grâce à l'énergie accumulée à la suite d’autres réactions chimiques. Le métabolisme d'une bactérie est l'ensemble des réactions chimiques qui se produisent au niveau de la cellule bactérienne[47]. Les besoins énergétiques de la bactérie peuvent être satisfaits par deux mécanismes :

  • la photosynthèse, au cours de laquelle la lumière est utilisée comme source d’énergie ;
  • l'oxydation de substances chimiques (substrats énergétiques), qui utilise une source d’énergie chimique.

Physiologie et génétique

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Prokaryota,Type trophique etConjugaison (génétique).

Les bactéries possèdent unchromosome généralement unique et circulaire (mais il y a des exceptions) qui porte la majorité desgènes. Certains gènes ayant des fonctions particulières (résistance à un antibiotique, un prédateur, adaptation physiologique au milieu, etc.) sont cependant localisés sur des petites sections d'ADN circulaire libres appeléesplasmides.

Il existe une grande diversité de métabolismes par rapport auxeucaryotes. D'ailleurs la phototrophie et l'autotrophie chez les eucaryotes sont toujours le résultat d'unesymbiose avec des bactéries (certainslichens par exemple) et/ou d'unesymbiogenèse impliquant une cyanobactérie (chloroplaste).

Source de matière :hétérotrophie vsautotrophie

Source d'énergie :phototrophie vschimiotrophie

Bactéries et écosystème

[modifier |modifier le code]

Les bactéries, avec les autresmicro-organismes, participent pour une très large part à l’équilibre biologique existant à la surface de laTerre. Elles colonisent en effet tous lesécosystèmes et sont à l’origine de transformations chimiques fondamentales lors desprocessus biogéochimiques responsables du cycle deséléments sur la planète.

Une population de bactéries peut avoir un comportement coordonné grâce à une messagerie moléculaire, lequorum sensing.

Dans les biofilms

[modifier |modifier le code]

Au sein desbiofilms des relations s'établissent entre bactéries, conduisant à une réponse cellulaire intégrée. Lesmolécules de lacommunication cellulaire ou « lang » sont soit deshomosérines lactones pour les bactéries àGram négatif, soit des peptides courts pour les bactéries àGram positif. De plus au sein de biofilms établis, les caractéristiques physico-chimiques (pH, oxygénation,métabolites) peuvent être néfastes au bon développement bactérien et constituer donc des conditions stressantes. Les bactéries mettent en place des réponses de stress qui sont autant d'adaptation à ces conditions défavorables. En général les réponses de stress rendent les bactéries plus résistantes à toute forme de destruction par des agents mécaniques ou des moléculesbiocides.

L'étude descanaux ioniques bactériens a permis à une équipe de chercheurs de mettre en évidence, en 2015, une synchronisation dumétabolisme de certaines bactéries au sein des communautés de biofilms bactériens par des vagues d'ionspotassium. Celles-ci résultent d'une boucle derétroaction positive, dans laquelle un déclencheur métabolique induit la libération d'ions potassium intracellulaire, qui à son tour dépolarise les bactéries voisines. Cette vague dedépolarisation coordonne les états métaboliques entre les bactéries à l'intérieur et à la périphérie du biofilm. La suppression ou le blocage de l'activité des canaux potassium supprime cette réponse[48].

Écosystème aquatique

[modifier |modifier le code]

Les eaux naturelles comme les eaux marines (océans) ou les eaux douces (lacs,mares,étangs,rivières, etc.) sont des habitats microbiens très importants. Lesmatières organiques en solution et les minéraux dissous permettent le développement des bactéries. Les bactéries participent dans ces milieux à l’autoépuration des eaux. Elles sont aussi la proie desprotozoaires. Les bactéries composant leplancton des milieux aquatiques sont appelées lebactérioplancton.

Il y a environ quarante millions de cellules bactériennes dans un gramme de sol et un million de cellules bactériennes dans un millilitre d’eau douce. On estime qu'il y aurait (à un instant donné) quatre à sixquintillions (4  × 1030 à6 × 1030), soit entre quatre et six mille milliards de milliards de milliards de bactéries dans le monde[49], représentant une grande partie de labiomasse du monde[49]. Cependant, un grand nombre de ces bactéries ne sont pas encore caractérisées car non cultivables en laboratoire[50].

Bactérie du sol et du sous-sol

[modifier |modifier le code]
Une cheminée hydrothermale.

Lesol est composé de matière minérale provenant de l’érosion des roches et de matière organique (l’humus) provenant de la décomposition partielle desvégétaux. La flore microbienne y est très variée. Elle comprend des bactéries, deschampignons, desprotozoaires, desalgues, desvirus, mais les bactéries sont les représentants les plus importants quantitativement. On peut y retrouver tous les types de bactéries, desautotrophes, deshétérotrophes, desaérobies, desanaérobies, desmésophiles, despsychrophiles, desthermophiles. Tout comme les champignons, certaines bactéries sont capables de dégrader des substances insolubles d’origine végétale comme lacellulose, lalignine, de réduire lessulfates, d’oxyder lesoufre, de fixer l’azote atmosphérique et de produire desnitrates. Les bactéries jouent un rôle dans le cycle des nutriments des sols, et sont notamment capables defixer l’azote. Elles ont donc un rôle dans la fertilité des sols pour l’agriculture. Les bactéries abondent au niveau des racines des végétaux avec lesquels elles vivent enmutualisme.

À la différence des milieux aquatiques, l’eau n’est pas toujours disponible dans les sols. Les bactéries ont mis en place des stratégies pour s’adapter aux périodes sèches. LesAzotobacter produisent descystes, lesClostridium et lesBacillus desendospores ou d’autres types de spores chez lesActinomycètes.

Dans le sous-sol, dans l'eau ou dans les cavités humides, des bactéries colonisent inévitablement les galeries minières, puits de mines et leurs abords faillés ou évidés, y compris dans les centres de stockage souterrains ; elles sont parfois trouvée à grande profondeur dans le sous-sol, y compris dans les remontées de forages d'eau ou de pétrole. Elles peuvent là aussi modifier leur environnement, être source de CO2 ou de méthane, d'acidification, de corrosion, deméthylation, de putréfaction et/ou interagir avec les nappes, certains métaux ou des matériaux de confinement (Rizlan Bernier-Latmani mène sur ce sujet une campagne expérimentale d'étude à des centaines de mètres de profondeur, au sein du laboratoire duMont Terri, près deSaint-Ursanne dans leJura, où est étudiée la pertinence de la roche argileuse pour lestockage géologique des déchets nucléaires[51]).

Environnements extrêmes

[modifier |modifier le code]

Les bactéries peuvent aussi être rencontrées dans des environnements plus extrêmes. Elles sont qualifiées d’extrémophiles. Des bactérieshalophiles sont rencontrées dans des lacs salés, des bactériespsychrophiles sont isolées d’environnements froids comme des océansArctique etAntarctique, desbanquises. Des bactériesthermophiles sont isolées des sources chaudes ou descheminées hydrothermales.

Plus anciennes bactéries en vie

[modifier |modifier le code]

En 2007, des forages dans lepergélisol du nord-est de laSibérie, du nord-ouest duCanada et de l'Antarctique ont permis à des scientifiques de l'université de Californie dirigée par le professeurEske Willerslev (en) (Université de Copenhague) de mettre au jour des bactéries toujours vivantes vieilles d'environ 500 000 ans. Les chercheurs ont montré chez ces bactéries des signes de réparation de leur ADN combiné à un état dedormance inférieure à l'activitémétabolique nécessaire à laréparation de l'ADN maintenue à un bas niveau[52].

En 2000, une équipe scientifique a annoncé avoir découvert une bactérie demeurée endormie dans un cristal de sel pendant250 millions d'années[53]. De nombreux scientifiques sont très réservés vis-à-vis de ce résultat, qui serait plutôt dû à une colonisation récente du cristal[54].

Séjour dans l’espace

[modifier |modifier le code]

Dans l'espace, les bactéries deviendraient presque trois fois plus virulentes. C'est du moins le cas deSalmonella typhimurium, une bactérie responsable d'intoxication alimentaire. Celles-ci ont fait un voyage à bord de lanavette Atlantis en 2006. À leur retour, les bactéries qui avaient été conservées dans un récipient étanche, ont été transmises à des souris. Il n'a fallu que le tiers de la dose habituelle pour tuer la moitié du groupe de souris qui avait été infecté[55],[56].

Recherche de bactéries extraterrestres

[modifier |modifier le code]

On cherche actuellement à savoir s'il a existé une vie bactérienne sur la planèteMars. Certains éléments d'analyse du sol martien semblent s'orienter en ce sens, et la présence abondante d'eau surMars jadis a peut-être pu constituer un terrain extrêmement favorable au développement de la vie bactérienne, si elle est apparue. Si la chose venait à être confirmée, ce serait un élément important en faveur de l'hypothèse depanspermie. Des chercheurs écossais ont mis en évidence en juin 2017 que le sol de mars éliminait la moindre bactérie. C’est l’interaction entre le rayonnement ultraviolet, les substances oxydantes du sol de Mars, et surtout les perchlorates qui confère à la surface de la Planète rouge sa capacité à éliminer toute bactérie[57]. D'autres recherches s'intéressent aussi aux glaces de la lune jovienneEurope qui abritent de l'eau liquide sous leur surface.

Interactions avec d’autres organismes

[modifier |modifier le code]

En dépit de leur apparente simplicité, les bactéries peuvent entretenir des associations complexes avec d’autres organismes. Ces associations peuvent être répertoriées enparasitisme,mutualisme etcommensalisme. En raison de leurs petites tailles, les bactéries commensales sontubiquitaires et sont rencontrées à la surface et à l’intérieur des plantes et des animaux.

Mutualistes

[modifier |modifier le code]

Dans le sol, les bactéries de larhizosphère (couche de sol fixée aux racines des plantes) fixent l’azote et produisent des composés azotés utilisés par les plantes (exemple de la bactérieAzotobacter ouFrankia). En échange, la plante excrète au niveau desracines des sucres, des acides aminés et des vitamines qui stimulent la croissance des bactéries. D’autres bactéries commeRhizobium sont associées aux planteslégumineuses au niveau denodosités sur les racines.

Il existe de nombreuses relations symbiotiques ou mutualistes de bactéries avec desinvertébrés. Par exemple, les animaux qui se développent à proximité des cheminées hydrothermales des fonds océaniques comme les vers tubicolesRiftia pachyptila, les moulesBathymodiolus ou la crevetteRimicaris exoculata vivent en symbiose avec des bactérieschimioautotrophes.

Buchnera est une bactérieendosymbiote desaphides (puceron). Elle vit à l'intérieur des cellules de l'insecte et lui fournit des acides aminés essentiels. La bactérieWolbachia est hébergée dans les testicules ou les ovaires de certains insectes. Cette bactérie peut contrôler les capacités de reproduction de son hôte.

Des bactéries sont associées auxtermites et leur apportent des sources d'azote et de carbone.

Des bactéries colonisant lapanse desherbivores permettent la digestion de lacellulose par ces animaux. La présence de bactéries dans l’intestin humain contribue à la digestion des aliments mais les bactéries fabriquent également desvitamines comme l’acide folique, lavitamine K et labiotine[58].

Des bactéries colonisent le jabot d'un oiseau folivore (consommateur de feuilles), leHoazin (Opisthocomus hoazin). Ces bactéries permettent la digestion de la cellulose des feuilles, de la même manière que dans le rumen des ruminants.

Desbactéries bioluminescentes commePhotobacterium sont souvent associées à des poissons ou des invertébrés marins. Ces bactéries sont hébergées dans des organes spécifiques chez leurs hôtes et émettent une luminescence grâce à une protéine particulière : laluciférase. Cette luminescence est utilisée par l'animal lors de divers comportements comme la reproduction, l'attraction de proies ou la dissuasion de prédateurs.

Dans le corps humain

[modifier |modifier le code]

Un nombre important de bactéries vit dans le corps humain, environ autant, voire plus, que decellules le constituant, toutefois leurmasse reste infime en comparaison.

Les calculs donnent des résultats variés quant à leur nombre. D'après certaines estimations, 1012 bactéries colonisent la peau, 1010 bactéries colonisent la bouche et 1014 bactéries habitent dans l'intestin[59]. D'autres calculs, réalisés par des chercheurs de l'institut Weizmann, indiquent qu'il y a plus de cellules bactériennes (~40 × 1012) que de cellules humaines (~30 × 1012) dans le corps humain[60],[61].

La plupart de ces bactéries sont inoffensives ou bénéfiques pour l’organisme. Il existe cependant de nombreuses espècespathogènes à l'origine de beaucoup demaladies infectieuses comme lecholéra, lasyphilis, lapeste, l’anthrax, latuberculose.

Pathogènes

[modifier |modifier le code]
Culture deMycobacterium tuberculosis.

Pour l'humain

[modifier |modifier le code]

Le plus souvent, les maladies bactériennes mortelles sont les infections respiratoires : la tuberculose à elle seule tue environ deux millions de personnes par an, principalement enAfrique subsaharienne[62]. Des bactéries peuvent entraîner des troubles respiratoires ou intestinaux alors que d’autres peuvent être responsables de l’infection d'une blessure. Les infections bactériennes peuvent être traitées grâce auxantibiotiques, qui le plus souvent inhibent une de leurs fonctions vitales (par exemple, lapénicilline bloque la synthèse de la paroi cellulaire).

Les bactéries pathogènes sont responsables de maladies humaines et causent des infections. Les organismes infectieux peuvent être distingués en trois types : les pathogènes obligatoires, accidentels ou opportunistes.

Un pathogène obligatoire ne peut survivre en dehors de son hôte. Parmi les bactéries pathogènes obligatoires,Corynebacterium diphtheriae entraîne ladiphtérie,Treponema pallidum est l’agent de lasyphilis,Mycobacterium tuberculosis provoque latuberculose,Mycobacterium leprae lalèpre,Neisseria gonorrhoeae lagonorrhée. LesRickettsia à l’origine dutyphus sont des bactéries parasites intracellulaires.

Un pathogène accidentel présent dans la nature peut infecter l’humain dans certaines conditions. Par exemple,Clostridium tetani provoque letétanos en pénétrant dans une plaie.Vibrio cholerae entraîne lecholéra à la suite de la consommation d’une eau contaminée.

Un pathogène opportuniste infecte des individus affaiblis ou atteints par une autre maladie. Des bactéries commePseudomonas aeruginosa, des espèces de la flore normale, comme desStaphylococcus de la flore cutanée, peuvent devenir des pathogènes opportunistes dans certaines conditions. On rencontre surtout ce type d’infection en milieu hospitalier.

La capacité d’une bactérie à provoquer une maladie est son pouvoir pathogène. L’intensité du pouvoir pathogène est lavirulence. L’aboutissement de la relation bactérie-hôte et l’évolution de la maladie dépendent du nombre de bactéries pathogènes présentes dans l’hôte, de la virulence de cette bactérie, des défenses de l’hôte et de son degré de résistance.

Pour déclencher une maladie, les bactéries infectieuses doivent d’abord pénétrer dans l’organisme et adhérer à untissu. Des facteurs d’adhésion permettent la fixation des bactéries à unecellule. Le pouvoir invasif est la capacité de la bactérie à se répandre et à se multiplier dans les tissus de l’hôte, soit par un processus d'endocytose permettant leur pénétration intracellulaire, soit pour certaines bactéries en passant entre les cellules des muqueuses afin de coloniser lalamina propria sous-jacente. Les bactéries peuvent produire des substances lytiques leur permettant de se disséminer dans les tissus. Certaines bactéries présentent aussi un pouvoir toxinogène qui est la capacité de produire destoxines, substances chimiques portant préjudice à l’hôte. On peut distinguer lesexotoxines libérées lors de la multiplication des bactéries et lesendotoxines fixées dans la membrane des bactéries.

Les bactéries pathogènes tentant d’envahir un hôte rencontrent toutefois de nombreux mécanismes de défense assurant à l’organisme une protection aux infections. Une bonne alimentation et une hygiène de vie correcte constituent une première protection. La peau, les muqueuses forment une première ligne de défense contre la pénétration d’organismes pathogènes. Les bactéries de la flore normale constituent aussi une barrière de protection. Lorsqu’un micro-organisme a pénétré ces premières lignes de défense, il rencontre des cellules spécialisées qui se mobilisent contre l’envahissement : ce sont lesphagocytes. L’inflammation est une réaction défensive non spécifique. Un second système de défense très efficace est lesystème immunitaire spécifique, capable de reconnaître desantigènes portés ou sécrétés par les bactéries, et d’élaborer desanticorps et des cellules immunitaires spécifiques de ces antigènes.

En milieu hospitalier, le personnel soignant doit suivre des protocoles de protection (port de la blouse, gants, lunettes en chirurgie…). En cas de contact avec un élément à risque (sang, liquide…), le personnel soignant doit impérativement et au plus tôt se laver les mains avec un produit désinfectant et aseptisant[63].

Pour les plantes

[modifier |modifier le code]

Lesbactéries pathogènes pour les plantes sont connues du grand public pour leur responsabilité dans la dévastation de cultures agricoles. En 2001, les vergers du midi de la France étaient victimes d'une vague d'infection par une bactérie du genreXanthomonas[64].

Enbiotechnologie végétale, la bactérie du sol,Agrobacterium tumefaciens, est utilisée pour sa capacité à transmettre un fragment d'ADN à la plante cible lors de son cycle infectieux.

Importance des bactéries dans l’industrie et les technologies

[modifier |modifier le code]

Les Procaryotes sont d'importants outils dans le domaine de la biorestauration : on se sert d'organismes pour éliminer des polluants du sol, de l'eau et de l'air. Exemple : Lesarchées décomposent la matière organique contenue dans les eaux usées pour la transformer en substance qui peut servir d'engrais. Dans l'industrie minière, les Procaryotes aident à retirer les métaux contenus dans le minéral. L'utilité des Procaryotes provient en grande partie de la diversité de leurs formes de nutrition et de métabolisme[65].

L’origine de la microbiologie industrielle date de l’époquepréhistorique. Les premières civilisations ont utilisé sans le savoir des micro-organismes pour produire desboissons alcoolisées, dupain et dufromage.

Les bactéries commeLactobacillus,Lactococcus ouStreptococcus, combinées auxlevures etmoisissures interviennent dans l’élaboration d’aliments fermentés comme lesfromages, lesyaourts, labière, levin, lasauce de soja, levinaigre, lachoucroute.

Les bactéries acétiques (Acetobacter,Gluconobacter) peuvent produire de l'acide acétique à partir de l'éthanol. Elles se rencontrent dans les jus alcoolisés et sont utilisées dans la production duvinaigre. Elles sont également exploitées pour la production d'acide ascorbique (vitamine C) à partir dusorbitol transformée ensorbose.

La capacité des bactérieshétérotrophes à dégrader une large variété de composés organiques est exploitée dans des processus de traitement des déchets comme labioremédiation ou le traitement des eaux usées. Des bactéries sont également utilisées dans les fosses septiques pour en assurer l'épuration. Des bactéries, capables de dégrader deshydrocarbures dupétrole, peuvent être utilisées lors du nettoyage d'unemarée noire. Le processus de nettoyage de milieux pollués par des micro-organismes est labioremédiation.

Des bactéries peuvent être utilisées pour récupérer des métaux d'intérêts économiques à partir de minerais. C'est labiolixiviation. L'activité de bactéries est ainsi exploitée pour la récupération du cuivre.

Des bactéries peuvent être utilisées à la place depesticides enlutte biologique pour combattre des parasites des plantes. Par exemple,Bacillus thuringiensis produit une protéine Bt qui est toxique pour certainsinsectes. Cette toxine est utilisée enagriculture pour combattre des insectes qui se nourrissent deplantes.

En raison de leur capacité à se multiplier rapidement et de leur relative facilité à être manipulées, certaines bactéries commeEscherichia coli sont des outils très utilisés enbiologie moléculaire,génétique etbiochimie. Les scientifiques peuvent déterminer la fonction degènes, d’enzymes ou identifier desvoies métaboliques nécessaires à la compréhension fondamentale du vivant et permettant également de mettre en œuvre de nouvelles applications enbiotechnologie.

De nombreusesenzymes utilisées dans divers processus industriels ont été isolées de micro-organismes. Les enzymes desdétergents sont desprotéases de certaines souches deBacillus. Desamylases capables d’hydrolyser l’amidon sont très utilisées dans l’industrie alimentaire. LaTaq polymérase utilisée dans les réactions de polymérisation en chaîne (PCR) pour l’amplification de l’ADN provient d’une bactérie thermophileThermus aquaticus.

Les bactéries génétiquement modifiées sont très utilisées pour la production de produits pharmaceutiques. C’est le cas par exemple de l’insuline, l’hormone de croissance, certainsvaccins, desinterférons… Certaines bactéries commeStreptomyces sont très employées pour la production d’antibiotiques.

Certaines bactéries peuvent provoquer une dégradation d'installation (biocorrosion), en particulier lesbactéries sulfato-réductrices.

Traitements médicaux à base de bactéries

[modifier |modifier le code]

Il existe desbactéries tumoricides, ou bactéries carcinolytiques[66] qui d'un côté sont des pathogènes connus (à part pourBifidobacterium), mais qui ciblent particulièrement les cellules cancéreuses, et font conséquemment partie de traitements effectifs ou expérimentaux contre lecancer. Ce sont un groupe de bactériesanaérobies facultatives ou obligatoires (capables de produire de l'adénosine triphosphate lorsque l'oxygène est absent et meurt à des niveaux d'oxygène normaux) pouvant cibler les cellules cancéreuses dans le corps, supprimer la croissance tumorale et survivre dans le corps pendant un certain temps, longtemps même après l'infection. Lorsque des bactéries de ce type sont administrées dans le corps, elles migrent vers les tissus cancéreux et commencent à se développer, puis déploient leurs mécanismes respectifs pour détruire les tumeurs solides.

Chaque espèce de bactérie utilise un processus différent pour éliminer la tumeur. Les bactéries tumoricides courantes comprennent notammentSalmonella,Clostridium, Bifidobacterium,Listeria etStreptococcus[67]. Les premières recherches sur ce type de bactéries ont été mises en évidence en 1813 lorsque les scientifiques ont observé que les patients atteints degangrène gazeuse, une infection causée par la bactérieClostridium, pouvaient engendrer des régressions tumorales[68].

Les bactéries les plus étudiées pour le traitement du cancer sontSalmonella,Listeria etClostridium. Une souche génétiquement modifiée deSalmonella (TAPET-CD) a terminé les essais cliniques de phase 1 pour les patients atteints d'un cancer métastatique de stade 4[69]. Des vaccins anticancéreux à base deListeria sont actuellement produits et font l'objet de nombreux essais cliniques[70]. Des essais dephase I de la soucheClostridium appeléeClostridium novyi (C. novyi -NT) pour les patients atteints de tumeurs réfractaires au traitement ou de tumeurs qui ne répondent pas au traitement sont en cours[71].

Pharmacopée bactérienne

[modifier |modifier le code]
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

Les bactéries expriment des substances utilisés en médecine, comme l'éthanol.

Alteromonas infernus produit le polysaccharide GY785 qui peut réparer une lésion de tissu humain (dont os et cartilage), en complément de l'injection decellules souches du patient[72].

Représentations dans la fiction

[modifier |modifier le code]

La pièce de théâtreBílá nemoc (La Maladie blanche) de l'écrivain tchécoslovaqueKarel Čapek[73], publiée en 1937, décrit une épidémie demorbus chengi, une maladie proche de lalèpre qui ne s'attaque qu'aux personnes âgées de plus de 45 ans, qu'elle tue en 3 à 5 mois. Face au danger pour la population, le gouvernement dictatorial ne pense qu'à tirer profit de la maladie à des fins politiques.

Le roman de science-fictionLa Variété Andromède de l'écrivain américainMichael Crichton, paru en 1969, imagine l'arrivée sur Terre d'une bactérie extraterrestre apportée par un astéroïde et qui déclenche des réactions mortelles chez les êtres humains.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. (en) George O'Toole, Heidi B. Kaplan & Roberto Kolter, « Biofilm Formation as Microbial Development »,Annual Review of Microbiology,vol. 54,‎,p. 49-79(ISSN 0066-4227,DOI 10.1146/annurev.micro.54.1.49).
  2. Hahn, M. W., H. Lunsdorf, Q. Wu, M. Schauer, M. G. Hofle, J. Boenigk, and P. Stadtler. 2003.Isolation of novel ultramicrobacteria classified as actinobacteria from five freshwater habitats in Europe and Asia. Appl. Environ. Microbiol. 69:1442-1451
  3. ;Hahnet al., 2003)
  4. Hahn, M. W., Lunsdorf, H., Wu, Q., Schauer, M., Hofle, M. G., Boenigk, J. et Stadtler, P., (2003). Isolation of novel ultramicrobacteria classified as actinobacteria from five freshwater habitats in Europe and Asia. Appl. Environ. Microbiol. 69(3): 1442-1451.
  5. Isabelle Burgun,« Bactéries : La guerre des mondes »,Agence Science-Presse, 28 novembre 2012.
  6. Gilles Macagno, « L’immense univers microbien », émissionContinent sciences surFrance Culture, 18 février 2013
  7. (en) M. L.Sogin, H. G.Morrison, J. A.Huberet al., « Microbial diversity in the deep sea and the underexplored "rare biosphere" »,Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A.,vol. 103,no 32,‎,p. 12115–12120(PMID 16880384,PMCID 1524930,DOI 10.1073/pnas.0605127103,lire en ligne)
  8. (en) Louisa Cheung, « Thousands of microbes in one gulp », surBBC,
  9. (en) Fredrickson J, Zachara J, Balkwill D,et al, « Geomicrobiology of high-level nuclear waste-contaminated vadose sediments at the Hanford site, Washington state »,Appl Environ Microbiol,vol. 70,no 7,‎,p. 4230–41(PMID 15240306,DOI 10.1128/AEM.70.7.4230-4241.2004,lire en ligne)
  10. (en) PDomenico, R JSalo, A SCross et B ACunha, « Polysaccharide capsule-mediated resistance to opsonophagocytosis inKlebsiella pneumoniae »,Infection and Immunity,vol. 62,‎,p. 4495-4499(ISSN 0019-9567,PMID 7927714,PMCID 303135,lire en ligne, consulté le)
  11. (en) Ishige T, Honda K, Shimizu S, « Whole organism biocatalysis »,Curr Opin Chem Biol,vol. 9,no 2,‎,p. 174–80(PMID 15811802,DOI 10.1016/j.cbpa.2005.02.001)
  12. (en) Porter JR, « Antony van Leeuwenhoek: Tercentenary of his discovery of bacteria »,Bacteriological reviews,vol. 40,no 2,‎,p. 260–269(PMID 786250,PMCID 413956,lire en ligne)
  13. (en) van Leeuwenhoek A,« An abstract of a letter from Mr. Anthony Leevvenhoek at Delft, dated Sep. 17, 1683, Containing Some Microscopical Observations, about Animals in the Scurf of the Teeth, the Substance Call'd Worms in the Nose, the Cuticula Consisting of Scales »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),(consulté le),p. 568–574
  14. (en) van Leeuwenhoek A,« Part of a Letter from Mr Antony van Leeuwenhoek, concerning the Worms in Sheeps Livers, Gnats, and Animalcula in the Excrements of Frogs »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),(consulté le),p. 509–518
  15. (en) van Leeuwenhoek A,« Part of a Letter from Mr Antony van Leeuwenhoek, F. R. S. concerning Green Weeds Growing in Water, and Some Animalcula Found about Them »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?),(DOI 10.1098/rstl.1702.0042, consulté le),p. 1304–11
  16. (en) « Pasteur's Papers on the Germ Theory », LSU Law Center's Medical and Public Health Law Site, Historic Public Health Articles(consulté le)
  17. (en) O'Brien S, Goedert J, « HIV causes AIDS: Koch's postulates fulfilled »,Curr Opin Immunol,vol. 8,no 5,‎,p. 613–618(PMID 8902385,DOI 10.1016/S0952-7915(96)80075-6)
  18. (en) « The Nobel Prize in Physiology or Medicine 1905 », surNobelprize.org(consulté le)
  19. (en) « Biography of Paul Ehrlich », surNobelprize.org(consulté le)
  20. (en) « Etymology of the word « bacteria » »,Online Etymology dictionary(consulté le).
  21. abc etdAubert D. La transition bimembranées/unimembranées : une révolution au royaume des bactéries ? 2013. (hal-01063767)
  22. Haeckel EHPA.Wonders of life. London : Watts, 1904 : 501 p.
  23. HF. Copeland,The Kingdoms of Organisms,The Quarterly Review of Biology, 1938, 13, 383.
  24. Lwoff A. The concept of virus.J. Gen. Microbiol. 1957.
  25. Stanier RY, Niel CB van. The concept of a bacterium.Arch Mikrobiol 1962 ; 42 : 17–35.
  26. Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet
  27. Nom vernaculaire français d'aprèsDictionary of Common (Vernacular) Names surNomen.at
  28. abcdefghijkl etmMeyer C., ed. sc., 2009,Dictionnaire des Sciences Animales.consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
  29. La dysenterie porcine, pages 138 à 141, dans Guy-Pierre Martineau,Maladies d'élevage des porcs. France Agricole Editions, 1997.
  30. Carl Richard Woese &George Edward Fox, 1977. Phylogenetic structure of the prokaryotic domain: the primary kingdoms.Proc Natl Acad Sci USA. 74(11):5088–5090
  31. Woese C, Kandler O, Wheelis M (1990). Towards a natural system of organisms: proposal for the domains Archaea, Bacteria, and Eucarya.Proc Natl Acad Sci USA87(12):4576-9
  32. Ernst Mayr, 1998. Two empires or three?Proc. Natl. Acad. Sci. USA95:9720–9723
  33. Lynn Margulis and R. Guerrero, 1991. Kingdoms in Turmoil.New Scientist1761:46-50.
  34. Thomas Cavalier-Smith, 1998. A revised six-kingdom system of life.Biol Rev Camb Philos Soc,73(3):203-66
  35. Gupta RS, 1998. What are archaebacteria: life's third domain or monoderm prokaryotes related to gram-positive bacteria? A new proposal for the classification of prokaryotic organisms.Mol Microbiol,29(3):695-707
  36. Thomas Cavalier-Smith, 2007. Concept of a bacterium still valid in prokaryote debate.Nature, 446(7133):257.
  37. a etbThomas Cavalier-Smith, 2014. The Neomuran Revolution and Phagotrophic Origin of Eukaryotes and Cilia in the Light of Intracellular Coevolution and a Revised Tree of Life.Cold Spring Harb Perspect Biol, 6(9):a016006.
  38. Gupta RS, 1998. Life's third domain (Archaea): an established fact or an endangered paradigm?Theor Popul Biol,54(2):91-104
  39. Lyons SL, 2002. Thomas Kuhn is alive and well: the evolutionary relationships of simple life form--a paradigm under siege?Perspect Biol Med;45(3):359-76.
  40. Schulz H, Jorgensen B. (2001). « Big bacteria ».Annu Rev Microbiol55 : 105 – 37
  41. Lecointre G. Le Guyader H.Classification phylogénétique du vivant, Belin 2001(ISBN 2-7011-2137-X)
  42. Robertson J, Gomersall M, Gill P. (1975). « Mycoplasma hominis: growth, reproduction, and isolation of small viable cells ».J Bacteriol.124 (2): 1007 – 18.
  43. Andy Coghlan (2016),Lung bacteria’s sense of touch tells them when to turn nasty New-Scientist ; 15 July 2016
  44. (en) Berg JM, Tymoczko JL Stryer L,Molecular Cell Biology, WH Freeman,,5e éd.(ISBN 978-0-7167-4955-4)
  45. F. Demay,Microbiologie : besoins nutritionnel, cours licence pro de biotechnologies, consulté le.
  46. Introduction à la biochimie métabolique, cours de license,université de Tours, année 2017-2018,en ligne, consulté le.
  47. D. Prieur, C. Geslin et C. Payan,Le mini manuel de microbiologie, Dunod (2e édition), collection « Mini manuel », juin 2015,226 pages.
  48. A. Prindle et al.Ion channels enable electrical communication in bacterial communities. Nature 527:59-63 (2015)
  49. a etb(en) W.Whitman, D.Coleman et W.Wiebe, « Prokaryotes: the unseen majority »,Proc Natl Acad Sci U S A,vol. 95,no 12,‎,p. 6578–83(PMID 9618454,DOI 10.1073/pnas.95.12.6578,lire en ligne).
  50. (en) M Rappé et S. Giovannoni,The uncultured microbial majority,Annu Rev Microbiol, 57, 369 – 94, 2003.
  51. Les bactéries, une menace pour la sécurité des déchets nucléaires ? Les micro-organismes pourraient affecter la stabilité de l’entreposage de résidus radioactifs, un problème encore méconnu, qui fait l’objet d’une étude pionnière à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) |.
  52. (en) S. S. Johnson, M. B. Hebsgaard, T. R. Christensen, M. Mastepanov, R. Nielsen, K. Munch, T. Brand, M. T. P. Gilbert, M. T. Zuber, M. Bunce, R. Ronn, D. Gilichinsky, D. Froese et E. Willerslev, « Ancient bacteria show evidence of DNA repair »,Proceedings of the National Academy of Sciences, Proceedings of the National Academy of Sciences,vol. 104,no 36,‎,p. 14401-14405(ISSN 0027-8424,DOI 10.1073/pnas.0706787104,lire en ligne).
  53. RH Vreelandet al.,Isolation of a 250 million-year-old halotolerant bacterium from a primary salt crystal. Nature 407:897-900 (2000).
  54. D Grauret al.,The Permian bacterium that isn't. Mol Biol Evol 18:1143-6 (2001).
  55. (en)Lethal Bacteria Turn Deadlier After Space Travel
  56. Des bactéries plus virulentes après un séjour dans l’espace, MICROBIOLOGIE, Cécile Dumas, article du 12 juin 2008 du NouvelObs.com reprenant l’article de Sciences et Avenir.com du 25 septembre 2007, consulté le 19 novembre 2008
  57. Benoît Crépin, « Le sol de Mars capable d’éliminer la moindre bactérie », surlemonde.fr,
  58. (en) O'Hara A, Shanahan F, « The gut flora as a forgotten organ »,EMBO Rep,vol. 7,no 7,‎,p. 688–93(PMID 16819463,DOI 10.1038/sj.embor.7400731)
  59. (en)Textbook of Bacteriology : Flore bactérienne de l’Homme
  60. (en) RonSender, ShaiFuchs et RonMilo, « Revised Estimates for the Number of Human and Bacteria Cells in the Body »,PLOS Biology,vol. 14,no 8,‎, e1002533(ISSN 1545-7885,PMID 27541692,PMCID PMC4991899,DOI 10.1371/journal.pbio.1002533,lire en ligne, consulté le)
  61. Flore bactérienne humaine : le chiffrage du microbiote était faux ! Marc Gozlan le 12.01.2016, Science et Avenir.
  62. OMS, « 2002 WHO mortality data »(consulté le).
  63. « Les bactéries et autres agents infectieux », surdesinfection-hygiene-medicale.fr,(consulté le).
  64. « Un nouveau péril, le xanthomonas »(consulté le)
  65. Biologie7e édition, Neil Campbell-Jane Reece, Chapitre 27
  66. « CARCINOLYSE : Définition de CARCINOLYSE », surwww.cnrtl.fr(consulté le)
  67. (en) Mai Thi-QuynhDuong, YeshanQin, Sung-HwanYou et Jung-JoonMin, « Bacteria-cancer interactions: bacteria-based cancer therapy »,Experimental & Molecular Medicine,vol. 51,no 12,‎,p. 1–15(ISSN 2092-6413,PMID 31827064,PMCID 6906302,DOI 10.1038/s12276-019-0297-0,résumé).
  68. (en) ShibinZhou, ClaudiaGravekamp, DavidBermudes et KeLiu, « Tumor-targeting bacteria engineered to fight cancer »,Nature Reviews. Cancer,vol. 18,no 12,‎,p. 727–743(ISSN 1474-175X,PMID 30405213,PMCID 6902869,DOI 10.1038/s41568-018-0070-z).
  69. (en) C.Cunningham et J.Nemunaitis, « A phase I trial of genetically modified Salmonella typhimurium expressing cytosine deaminase (TAPET-CD, VNP20029) administered by intratumoral injection in combination with 5-fluorocytosine for patients with advanced or metastatic cancer. Protocol no: CL-017. Version: April 9, 2001 »,Human Gene Therapy,vol. 12,no 12,‎,p. 1594–1596(ISSN 1043-0342,PMID 11529249,résumé).
  70. (en) John C.Flickinger, UlrichRodeck et Adam E.Snook, « Listeria monocytogenes as a Vector for Cancer Immunotherapy: Current Understanding and Progress »,Vaccines,vol. 6,no 3,‎,p. 48(ISSN 2076-393X,PMID 30044426,PMCID 6160973,DOI 10.3390/vaccines6030048,résumé).
  71. (en) VerenaStaedtke, Nicholas J.Roberts, Ren-YuanBai et ShibinZhou, « Clostridium novyi-NT in cancer therapy »,Genes & Diseases,vol. 3,no 2,‎,p. 144–152(ISSN 2352-4820,PMID 30258882,PMCID 6150096,DOI 10.1016/j.gendis.2016.01.003,résumé).
  72. (en) C. RuizVelasco, M.Baud'Huin, CorinneSinquin et M.Maillasson, « Effects of a sulfated exopolysaccharide produced by Altermonas infernus on bone biology »,Glycobiology,vol. 21,no 6,‎1er juin 2011,p. 781–795(ISSN 0959-6658,DOI 10.1093/glycob/cwr002,lire en ligne, consulté le)
  73. Martin Banham,The Cambridge guide to theatre, Cambridge (Royaume-Uni), Cambridge University Press, 1995,p. 171.(ISBN 0-521-43437-8), entrée "The White Disease Karel Čapek."

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Bactérie.

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Modèle de division duvivant en 7règnes (CoL 2015)
Prokaryota
Eukaryota
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bactérie&oldid=223029819 ».
Catégorie :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp