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Béla Kun

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Dans lenom hongrois Kun Béla, le nom de famille précède le prénom, mais cet article utilise l’ordre habituel en français Béla Kun, où le prénom précède le nom.

Béla Kun
Illustration.
Fonctions
Commissaire aux Affaires étrangères
de larépublique des conseils de Hongrie

(4 mois et 16 jours)
Premier ministreSándor Garbai
PrédécesseurFerenc Harrer (ministre des Affaires étrangères)
SuccesseurPéter Ágoston (ministre des Affaires étrangères)
Biographie
Nom de naissanceBéla Kohn
Date de naissance
Lieu de naissanceSzilágycseh,Autriche-Hongrie
Date de décès (à 52 ans)
Lieu de décèsGoulag,URSS
NationalitéHongrois
Parti politiqueParti des communistes de Hongrie
Diplômé deUniversité de Koloszvár

Image illustrative de l’article Béla Kun
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Béla Kun ([ˈbeːlɒ],[ˈkun]), néBéla Kohn le àSzilágycseh et exécuté le auGoulag, est un homme politiquehongrois, principal dirigeant de l'éphémèreRépublique des conseils de Hongrie, le premier gouvernement d'inspirationcommuniste apparu en Europe après celui de laRussie soviétique. Après l'échec de la révolution hongroise, Béla Kun a été un cadre influent de l'Internationale communiste jusqu'auxannées 1930. Il est mort enURSS, victime desGrandes Purges deStaline. Il fut réhabilité en 1956 lors de ladéstalinisation.

Biographie

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1886-1918 : de la Transylvanie à la rencontre avec Lénine

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Béla Kun, né Béla Kohn àSzilágycseh enTransylvanie austro-hongroise, est issu d'un père notaire, d'originejuive hongroise et d'orientation politiquesocial-démocrate[1]; sa mère était uneHongroise transylvaine d'une famillecalviniste[2], mais aucun des deux n'était pratiquant. Béla Kohnmagyarisa son nom en Kun en 1904. Après avoir brièvement commencé des études de droit à l'université deKolozsvár, il entre assez jeune en politique, d'abord en Transylvanie puis àBudapest. Il est mobilisé en 1914 et part se battre sur le front russe. Fait prisonnier en 1916, il est interné dans un camp de prisonniers. Là, avec d'autres hongrois commeTibor Szamuely, il découvre lebolchevisme, les textes deKarl Marx et les révolutionnaires, qu'il décide de rejoindre.

EnRussie soviétique, il rencontreLénine. Ce dernier le juge intelligent, énergique, doté d'un grand charisme, mais trop impulsif[3]. LesBolcheviques considèrent que Kun est apte à transposer le modèle communiste en Hongrie. Béla Kun suit alors des cours en tactique révolutionnaire ainsi qu'enpropagande. En 1918 et avec la défaite desempires centraux, l'Autriche-Hongrie se disloque. Lénine et Trotsky pensent alors qu'il est temps pour Béla Kun de repartir au pays afin d'y mettre en place une mouvance révolutionnaire[4]. Kun et les autres sympathisants communistes hongrois se joignent à d'autres groupes politiques pour fonder, au mois de, leParti des communistes de Hongrie.

Béla Kun détenu par leNKVD à Moscou en 1937.
Monument deTibor Szamuely, Béla Kun (centre) et Jenő Landler (1875–1928), à Budapest[5].

1919 : chef de la République des Conseils

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L'Empire austro-hongrois disloqué, uneRépublique démocratique hongroise se met en place, dont le présidentMihály Károlyi refuse les conditions de laTriple-Entente. Les communistes hongrois développent leur propagande et s'allient aux sociaux-démocrates. Le, au lendemain de la démission de Károlyi, communistes et sociaux-démocrates proclament laRépublique des conseils de Hongrie ( -1er août), régime inspiré très nettement de l’expérience desconseils ouvriers en Russie (1905, puis 1917-1918) et en Allemagne (1918-1919). SiSándor Garbai est le chef officiel du gouvernement, Béla Kun occupe le poste de commissaire aux affaires étrangères et il est en pratique le principal dirigeant du régime[6] ;Tibor Szamuely occupe les fonctions de commissaire aux affaires militaires et tient également un rôle prépondérant.

Au début, Béla Kun bénéficie d'un soutien relatif d'une partie de l'opinion, y compris dans la bourgeoisie et l'armée, parce qu'il tente de récupérer par les armes les territoires hongrois où lesRoumains,Serbes,Slovaques etUkrainiens avaient fait sécession. Mais il perd ce soutien en voulant mener de front la guerre de reconquête et la collectivisation forcée des terres et des entreprises, en faisantemprisonner ou exécuter tout opposant ou présumé tel[7], en faisant interdire tous les partis d'opposition et aussi lafranc-maçonnerie[8].

Cela débouche sur la formation, le, d'une coalition anticommunistefranco-roumaine,franco-serbe,tchéco-slovaque ethongroise conservatrice deGyula Peidl et deMiklos Horthy[9] : laguerre antibolchévique de l'été 1919 balaie la République des Conseils qui aura duré 133 jours. Confronté à cette coalition, Kun comprend l'impossibilité de retrouver les frontières hongroises d'avant 1918 et préfère soutenir la création derépubliques communistes sœurs[10] auBanat[11] eten Slovaquie[12]. Dans le chaos du mois de juillet 1919, Kun manque d'être évincé par un putsch conduit par les éléments communistes les plus radicaux, peut-être menés parTibor Szamuely et, le 2 août, la République des Conseils s'effondre, obligeant ses dirigeants à fuir vers laRussie soviétique[13].

Unerépublique conservatrice lui succède, mais c'est lemouvement nationaliste mené par Miklós Horthy qui en profite finalement. Pendant un an, uneterreur blanche menée parl'Armée nationale de Horthy fait plus de victimes que laterreur rouge de Kun, notamment parmi les juifs hongrois qui l'avaient soutenu[14]. Recherché, Kun doit fuir la Hongrie, voyage en Europe occidentale sous de faux noms et se réfugie finalement enRussie soviétique, où il devientcommissaire politique au sein de l'Armée rouge et participe à laguerre civile russe.

Après la victoire des bolcheviks enCrimée, il ordonne notamment l'exécution d'officiersblancs de l'armée dePiotr Nikolaïevitch Wrangel, alors que ceux-ci s'étaient rendus[13],[15]. Établi enUnion soviétique, il reste influent au sein dupouvoir communiste et il est un dirigeant clé de laIIIe Internationale (Komintern).Lénine se méfie cependant de « son caractère brutal et impulsif »[16] : début 1921, lui etMátyás Rákosi sont envoyés en Allemagne parGrigori Zinoviev etKarl Radek pour pousser leParti communiste d'Allemagne à se soulever contre larépublique de Weimar afin de« forcer le cours de la révolution »[17]. L'« action de mars » menée par les communistes allemands sous l'impulsion de Béla Kun est un échec total. Au congrès duKomintern, en juin de la même année, Lénine tourne en dérision ce qu'il appelle en français les « bêtises de Béla Kun »[18] (ou les« kuneries » selonVictor Méric[19]) et condamne la stratégie« gauchiste » menée en Allemagne[20],[21].

1937-1938 : arrestation et exécution lors des Grandes Purges staliniennes

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Au cours desGrandes Purges staliniennes, accusé detrotskisme, il est arrêté en1937. Torturé, comme tous les autres « déviationnistes », par leNKVD, il est envoyé et exécuté augoulag le selon les révélations du gouvernement soviétique en (antérieurement il était supposé mort sur le site deKommounarka àMoscou).Mátyás Rákosi, un de ses camarades ducoup d'État de 1919, voit paradoxalement sa vie épargnée des Purges car emprisonné dans les geôles hongroises jusqu'en 1940 avant de devenir un des plus fidèles lieutenants dustalinisme en Hongrie après 1945.

Postérité

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Béla Kun a été réhabilité politiquement en 1956 dans le cadre de la déstalinisation. LaRépublique populaire hongroise lui a élevé un monument aujourd'hui visible auMemento Park, à Budapest.

Notes et références

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  1. György Borsányi,The Life of a Communist Revolutionary: Béla Kun. Mario D. Fenyo, trans. Boulder, CO: Social Science Monographs/Atlantic Research and Publications, 1993;p. 1.
  2. Reeves, Zane T.Shoes Along the Danube: Based on a True Story, Durham, Strategic Book Group, 2011.
  3. VictorMéric,Coulisses et tréteaux. À travers la jungle politique et littéraire,2e série, Paris, Librairie Valois,coll. « Souvenirs et récits de notre temps »,, 192 p., « Une rencontre avec Bela Kun ».
  4. Jean-Jacques Marie,Trotsky : révolutionnaire sans frontières, Payot & Rivages, 2006.
  5. Jenő Landler.
  6. Miklós Molnár,Histoire de la Hongrie,Hatier,,p. 332.
  7. Molnár 1996,p. 336.
  8. Encyclopédie de la franc-maçonnerie,Le Livre de poche, article « Hongrie »,p. 412.
  9. József Breit :Hungarian Revolutionary Movements of 1918-19 and the History of the Red War,vol. I :Main Events of the Károlyi Era, Budapest 1929,p. 115-16.
  10. József Breit,(en) « Hungarian Revolutionary Movements of 1918-19 and the History of the Red War », Vol. I ofMain Events of the Károlyi Era, Budapest 1929, pp. 115-16.
  11. Jean-Paul Bled, art. « Le Banat : panorama historique » dansÉtudes germaniques n° 267, vol. 3, 2012, pp. 415-419, doi=10.3917 - eger.267.0415,[1].
  12. Romsics 2015,p. 99.
  13. a etbStéphane Courtois inLe Livre noir du communisme, Robert Laffont, 1997,p. 303.
  14. Robert O. Paxton,Le fascisme en action, Seuil, 2004,p. 49).
  15. Boris Souvarine,Staline, aperçu historique du bolchévisme, rééd. Gérard Lebovici, 1985,p. 222.
  16. Victor Méric,Coulisses et tréteaux déjà cité.lire en ligne].
  17. SelonRobert Service,Comrades : Communism : a World History, Pan Books, 2007, page 95, Béla Kun semble avoir été envoyé en Allemagne à l'instigation du président du KominternGrigori Zinoviev et deRadek, apparemment sans queLénine en ait été informé. Les instructions données à Béla Kun par Zinoviev et Radek ne sont pas connues avec précision.
  18. (en)Victor Serge (trad. Peter Sedgwick),Memoirs of a revolutionary [« Mémoires d'un révolutionnaire : 1901-1941 (Seuil, 1951) »],Oxford University Press,, 401 p.(ISBN 978-0-86316-071-4,lire en ligne),chap. 4 (« On Third Congress of Comintern ») :« Lenin spoke in French, briskly and harshly. Ten or more times, he used the phrase « les bêtises de Béla Kun » »
  19. Méric 1931 :« Me voilà loin de Bela Kun et de ses « kuneries », comme disait irrespectueusement Lénine. »
  20. Jacques Droz,Le Socialisme en Allemagne, dansHistoire générale du socialisme,t. 3 : de 1918 à 1945, Presses universitaires de France, 1977,p. 220-221.
  21. Robert Service,Comrades : Communism : a World History, Pan Books, 2007,p. 95.

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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