L'ayurveda est une forme demédecine traditionnellenon conventionnelle originaire de l'Inde mais également pratiquée dans d'autres parties du monde, notamment en Occident, les institutions académiques indiennes liées aux médecines traditionnelles ayant contribué à lui donner une visibilité internationale[1].
L'āyurveda,ayurvéda ou encoremédecine ayurvédique – en écrituredevanāgarī : आयुर्वॆद, la « science de la vie », des termes sanskritsāyus (vie)[2] etveda (science, ou connaissance)[3] – puiserait ses sources dans leVéda, ensemble de textes sacrés de l'Inde antique. En l'occurrence, il s'agit d'une approche médicale « holistique »[4] datant de lacivilisation védique et toujours pratiquée en Inde[5],[6],[7], auNépal et dans tout lesous-continent indien, particulièrement auSri Lanka où le nombre de praticiens ayurvédiques est plus élevé que celui des professionnels formés à lamédecine moderne[8].
En Inde, depuis novembre 2014, elle est promue par le ministère duYoga fondé par le Premier ministre nationalisteNarendra Modi[9].
Les critiques de cette pratique dénoncent cependant l'utilisation de métaux lourds tels que le plomb, le mercure ou l'arsenic quand ils ne sont pas soumis aux procédés de purification traditionnels. De plus, bien que l'ayurvéda fasse partie des pratiques médicales traditionnelles auxquelles l'Organisation mondiale de la santé tente de faire appliquer les principes scientifiques de la médecine moderne[10],[11], elle n'est généralement pas promue ou reconnue par la communauté scientifique occidentale qui la considère comme une pseudo-médecine[12],[13],[14]. Les associations de lutte contre les dérives sectaires pointent aussi, régulièrement, des liens entre des mouvements sectaires et des pratiques de médecines non conventionnelles comme l'ayurvéda[15],[16],[17],[18],[19],[20],[21].
Les origines de l'Ayurveda remonteraient, selon certains, auxVedas, un ensemble de textesrévélés très anciens datant de lapériode védique (IIe millénaire av. J.-C.).Le Veda (au singulier) — c'est-à-direla Connaissance[3] — est divisé en quatre Vedas: leRig-Veda, leYajur-Veda, leSama-Veda et l'Atharva-Veda. De plus, chaque Veda possède unUpaveda, un « Veda subordonné », l'Ayurveda étant le Veda subordonné de l'Atharva Veda[22].
L'Ayurveda, comme l'ensemble des Vedas, est ditnityam etapaurusheyam (littéralement :éternel etnon créé par l'homme — donc « révélé »)[23]. À l'origine, les principes de guérison exposés dans l'Atharva-Véda reposaient essentiellement sur le son ou la parole. Les hymnes étaient alors des moyens de guérison et leur simple récitation avait, selon le texte, le pouvoir de soigner toute chose et n'étaient pas basés sur une médication.
La littérature ayurvédique se divise en sixSamhitas (« traités » ou « collections »[24]), qui prennent chacun le nom de leur auteur. Les trois premiers, dont les auteurs sontCharaka,Sushruta etVagbhata, sont les plus importants et forment laBṛhattrayī, « les trois majeurs » de l'Ayurveda, tandis que les trois derniers forment laLaghutrayi, « les trois mineurs »[24].
Charaka Samhita (IAST :Caraka samhita) : rédigé parCharaka, c'est le texte fondateur de l’Ayurveda. Sa datation est incertaine mais il aurait été composé avant notre ère[25]. Il traite principalement du diagnostic et du traitement des maladies par lamédecine interne (Kaya Chikitsa)[26].
Sushruta Samhita : traité de chirurgie (ensanskrit :Shalya Chikitsa) rédigé parSushruta, c'est le deuxième texte le plus important de l'Ayurveda. Il aurait également été rédigé avant notre ère[25]. Le plus ancien document écrit rapportant les travaux deSushruta est leManuscrit Bower — daté duIVe siècle[27]. Ce dernier cite directementSushruta et est d'un intérêt particulier pour les historiens en raison de l’importance de la médecine indienne et de ses concepts enAsie centrale[28]. Dwivedi & Dwivedi, dansHistory of Medicine : Sushruta, the Clinician-Teacher par Excellence (2007), écrivent au sujet deSushruta[29]:
Vagbhatta Samhita : considérée comme une présentation organisée et structurée de la connaissance présentée dans laCharaka Samhita et laSushruta Samhita, ce résumé simplifié des deux premières compilations est encore utilisé aujourd'hui dans de nombreuses universités indiennes[30].
Madhava Nidana Samhita : couvre la classification des maladies et de leurs symptômes[31]
Sharngadhara Samhita : contient la description des préparations ayurvédiques utilisées au cours duPanchakarma (IAST: Pañcakarma) et détaille les étapes du diagnostic par le pouls
Bhava-Prakasha Samhita : en plus de 10 000 vers, détaille les caractéristiques de nombreux aliments ainsi que de certaines plantes et minéraux[32].
Le pèlerin chinoisFa Hsien (vers 337-422) a écrit sur le système desoins de santé de l’Empire des Gupta (320-550). Il a également décrit le processus de l'approche institutionnelle de la médecine indienne apparaissant dans les œuvres deCharaka qui mentionne une clinique et décrit son équipement[34].Madhava (700),Sarngadhara (1300), etBhavamisra (1500) ont compilé des travaux sur la médecine indienne[28]. Les ouvrages médicaux deSushruta et deCharaka ont tous les deux été traduits enarabe au cours du califat desAbbassides (750)[35]. Ces travaux arabes ont fait leur chemin enEurope par leur intermédiaire[35]. EnItalie, la famille Branca deSicile et Gaspare Tagliacozzi deBologne se sont familiarisés avec les techniques deSushruta[35].
Au cours des âges, l'Ayurveda a été conservé dans ses grands principes malgré les influences étrangères (grecques,chinoises,perses,tibétaines). Ce système est tombé en désuétude pendant plusieurs siècles à la suite des invasions musulmanes au nord de l'Inde à partir duVIIIe siècle. Parallèlement, l'Ayurveda est réapparu enEurope à laRenaissance. Avec les différentes colonisations européennes, surtout britannique, cette médecine a subi de nombreuses pressions, et fut interdite par les Anglais. C'est seulement avec l'Indépendance en1947, sous l'influence duMahatma Gandhi, que l'Ayurveda a de nouveau été reconnu.
Aujourd'hui, l'Ayurveda semble susciter plus d'intérêt pour son approche du bien-êtreholistique que pour son aspect médical (ce dernier se développe de plus en plus et la recherche médicale est en cours[36],[37],[38],[39],[40],[41],[42]).
Le but de l'Ayurveda est triple : le maintien de la santé, la guérison des maladies et la réalisation de soi[43]. L'Ayurveda décrit l'être humain comme étant composé des cinqMahabhutas (IAST : mahābhūta, les cinq éléments), des troisdoshas (les énergies de base du vivant), des septdhatus (les tissus) et des seizeshrotas (les canaux qui véhiculent lesdoshas à travers tout l'organisme).
Selon l'Ayurveda, nous ferions partie intégrante du cosmos et les éléments primordiaux qui constituent l'univers nous imprègnent également en tous points. Ces cinq éléments ne devraient pas être compris au sens littéral mais représentent lesnotions d'espace, de mouvement, de chaleur, de flux et de solidité.
Lesdoshas de l'Ayurveda et les cinq éléments dont ils sont composés.
Lesdoshas sont les trois énergies fondamentales dont l'équilibre assure la santé :
Vāta : l'énergie cinétique ;
Pitta : l'énergie de transformation ;
Kapha : l'énergie de cohésion.
Ces forces sont présentes à des degrés différents chez chaque individu. Cette doctrine des trois doshas — ouhumeurs — est primordiale. Le ou les doshas dominants d'un individu déterminent ses tendances ainsi que ses forces et ses faiblesses. Levaidya, le médecin ayurvédique, conseille au patient un style de vie en accord avec saprakriti — sa constitution ayurvédique, mélange des troisdoshas — notamment un régime qui lui est bénéfique en l'harmonisant avec l'univers.
Les troisdoshas sont composés des cinqMahabhutas (éléments) :
Vāta : Ether et air(mouvement)
Pitta : Feu et eau(transformation)
Kapha : Terre et eau(cohésion)
Les constitutions dites doubles sont les plus fréquentes (par exemple Pitta - Kapha la plus fréquente en occident). Il est en effet rare d'être constitué d'un seul Dosha ou des trois (tridoshique).
Les Doshas déterminent l'aspect physique et psychologique de la personne[45].
Les shrotas sont les seize canaux internes, grossiers et subtils, qui participent aux processus généraux d'assimilation et d'élimination en véhiculant les troisdoshas.
Le plus grandshrota est le système digestif tandis que d'autres ne se voient qu'au microscope, dans les cellules individuelles, où ils se révèlent poreux. D'autres encore n'agissent qu'aux niveaux moléculaires, atomiques et sub-atomiques.
La médecine moderne ne connaît que trois de cesshrotas : l'anna vaha shrota (le système digestif), lerakta vaha shrota (le système circulatoire) et leprana vaha srota (le système respiratoire).
Leur bon fonctionnement est considéré comme vital et leur dysfonctionnement, dû au déséquilibre desdoshas, conduit à la maladie[46].
Charaka, considéré comme l'un des principaux fondateurs de l’Ayurveda, déclare que« c'est le patient et non la maladie qui est l'objet du traitement[47]. » Pour levaidya (le médecin ayurvédique), la maladie « n'existe pas » en tant que telle. Elle ne serait que l'expression d'un déséquilibre des troisdoshas qu'il faudrait harmoniser. Il s'agit donc d'établir tout d'abord lanature de ce déséquilibre (quels sont lesdoshas viciés), d'en rechercher ensuite lescauses et d'y trouver finalement unremède.
Le praticien commence parDarshana, l'observation visuelle du corps au cours duquel ses caractéristiques physiques sont observées etSparshana, l'examen tactile par la palpation, la percussion et l'auscultation de ses diverses parties ainsi que de certains organes internes.
Afin d'établir la nature du déséquilibre, levaidya pratique ensuite une méthode de diagnostic par le pouls appeléeNadi Pariksha (ouNadi Vigyan, selon les régions de l'Inde où elle est pratiquée), différente de celle utilisée par la médecine moderne. Ici, on pose trois doigts (l'index, le majeur et l'annulaire) sur l'artère radiale du patient au niveau du poignet. En exerçant différents modes de pression, levaidya recueille l'information concernant les doshas de la personne et de cette manière, détermine savikriti — l'état de déséquilibre de ses doshas.
Le déséquilibre étant désigné, il en détermine la cause. Selon cette méthode, l'origine de l'affection est à la fois interne et externe : le dysfonctionnement est dû à un blocage desshrotas — la première manifestation matérielle desdoshas dans le corps — mais également aux habitudes de vie de la personne.Prashna est l'interrogatoire du patient qui permet de définir les erreurs diététiques et comportementales éventuelles qui pourraient être la cause du déséquilibre. L'Ayurveda accorde une grande importance à l'histoire personnelle du patient, à ses antécédents familiaux, médicaux et professionnels ainsi qu'à son vécu psychologique jugés déterminants pour son état de santé.
Table de massage ayurvédique adaptée auShirodhara(en), traitement au cours duquel un mince filet d'huile tiède s'écoule en continu sur le front du patient allongé[48].
Le concept dePanchakarma — dusanskritPancha (IAST Pañca): cinq etKarma : action (endevanāgarī : पञ्चकर्म) — se réfère aux cinq procédures de purification et de réjuvénation décrites dans les manuels d'Ayurveda et dont l'objectif est de purifier le corps et l'esprit en provoquant l’élimination des éléments toxiques de l'organisme.
Suivant en cela le principe selon lequel il vaut mieux prévenir que guérir, l'Ayurveda conseille une « détoxification » périodique, si possible à chaque changement de saison. Bien que le corps possède naturellement un système de filtration des impuretés, les toxines s'accumulent souvent trop rapidement. Se détoxifier est alors nécessaire afin de maintenir l'équilibre du corps et de l'esprit et d'éviter toute maladie[49].
Au cours d'une cure ayurvédique qui peut s'étendre de quelques jours à plusieurs semaines et selon la condition du patient, le type de praticien et la tradition à laquelle il appartient (Ayurveda du Nord ou Ayurveda du Sud), diverses méthodes peuvent être appliquées bien qu'elles obéissent toutes à une logique unique : éliminer les toxines incrustées au plus profond des cellules en utilisant de manière séquentielle des techniques qui vont tout d'abord les faire remonter à la surface pour les éliminer ensuite par la peau et le système digestif :
Snehana (l'ingestion de beurre clarifié) et plus tardVirechana (une purge légère) vont permettre aux toxines de se détacher progressivement des cellules ;
Abhyanga (le massage à l'huile) va faire remonter ces toxines à la surface au moyen de techniques de massage adaptées données par des techniciens expérimentés[50] ;
Svedana (la sudation) etBasti (un lavement léger) vont définitivement évacuer ces toxines vers l'extérieur.
De plus, les procédures variant selon la condition des patients, un grand nombre de techniques supplémentaires peuvent s'ajouter auPanchakarma « de base »[51] :Nasya par exemple, un traitement des sinus, est souvent prescrit car ces derniers sont « la porte du cerveau ».Shirodhara(en), au cours duquel un filet d'huile tiède est déversé en continu sur le front du patient allongé, est réputé provoquer un sentiment de bien-être exceptionnel et est très souvent utilisé pour les désordres nerveux.Pattra Potali, un type de sudation, traite les problèmes d'articulation[52].
Certaines procédures plus inconfortables, telles queVamana (le vomissement thérapeutique) etRaktamoksha (la saignée) sont utilisées pour des pathologies spécifiques (désordres dudoshaKapha pour le premier et problèmes sanguins pour le second) et font rarement partie duPanchakarma de base[53].
Les Rasayanas sont des composés de plantes et de minéraux destinés à être ingérés. Le but de ces compléments alimentaires serait de maintenir la santé de l'individu, de la restaurer si nécessaire et de renforcer le système immunitaire.
Parmi les Rasayanas les plus connus, on peut citer Brahmi,Triphala et Amrit Kalash.
L’Ayurveda intègre un système de recommandations nutritionnelles[44]. Ananda S. Chopra (2003), sur le thème de la diététique ayurvédique, écrit[54] :
« La diététique ayurvédique comprend une série de recommandations, allant de la préparation et de la consommation des aliments, à de bonnes habitudes de santé pour le jour et la nuit, la vie sexuelle et les règles de conduite morale. »
L'Ayurveda évite les recommandations générales car chaque individu est unique. Les prescriptions diététiques sont donc établies selon le type ayurvédique de chacun et tiennent compte des rythmes naturels tels que les six saisons indiennes et les différentes heures du jour qui influencent également lesdoshas.
Les six saveurs Pour l'Ayurveda, chaque aliment est composé d'une ou plusieurs de ces six saveurs : sucrée, aigre, salée, amère, piquante et astringente et il s'agit de connaître leur impact positif ou négatif sur lesdoshas individuels afin de les combiner au mieux.
Il existe des compendiums explicitant les saveurs contenues dans chaque type d'aliment (la viande, les légumes, les produits laitiers, les matières grasses, les édulcorants, les légumineuses, les fruits, les herbes et les épices, les céréales ainsi que les noix et les graines) et leur effet sur chaquedosha. À l'inverse, on trouve également des tables qui, à partir de chaquedosha, énumèrent les saveurs qui leur correspondent. Armé de cette nomenclature, il est facile de dresser un plan diététique adapté àVata,Pitta etKapha. Exemple : une personne de typeVata devra adopter une alimentation quidiminue l'élément Vata en favorisant les saveurs sucrées, aigres et salées qui correspondent à des aliments tels que les fruits doux, les produits laitiers, le beurre clarifié, le froment, le riz, le maïs, les asperges, les betteraves, les oignons, les radis, etc.
Selon l'Ayurveda, un repas équilibré devrait toujours contenir les six saveurs afin de nourrir et satisfaire pleinement le corps et l'esprit.
Svastha varta, parfois traduite par « hygiène personnelle », va bien plus loin que la simple propreté physique car elle inclut également des recommandations concernant le mode de vie telles que :
Dinacharya, la routine quotidienne
Ritucharya, les corrections saisonnières
Sadachara, les comportements adéquats
Rasayana, le renforcement du système immunitaire
Vajikarana, l'entretien du système reproducteur
Yoga
En Ayurveda, l'hygiène de la vie courante — le bain, le lavage des dents, les soins de la peau et le nettoyage des yeux[55] — est une recommandation forte[33]. Il est également conseillé d’oindre journellement le corps avec de l'huile et de la faire pénétrer au moyen d'unauto-abhyanga, une forme d'auto-massage qui, tel l'abhyanga traditionnel pratiqué sur le patient au cours duPanchakarma, permettra le drainage des toxines vers l'extérieur et entraînera, outre un profond sentiment de bien-être, une longue série de bienfaits sur la santé.
Pour la médecine ayurvédique, il n’y a pas d’opposition entre les phénomènes somatiques et les phénomènes psychologiques. Les pathologies mentales sont expliquées comme le reste des pathologies par un déséquilibre desdoshas. Dans l’ayurveda classique, on parlait aussi de « possession » par des entités maléfiques[56],[57],[58],[59],[60].
LaCharaka Samhita évoque l'influence de l'esprit, des actions passées et des incarnations précédentes, sur le corps. Selon cette tradition, tout au long du cycle des réincarnations, l'être demeure. Le corps physique disparaît avec la mort mais la vie est perçue comme un continuum. Lekarma affecte le corps subtil. Au cours des différentes vies, les actions de l’homme laissent dans son psychisme dessaṃskāras, des traces ou empreintes, qui déterminent sesvāsanās, ses tendances, celles-ci s'exprimant sous forme de désirs dans la vie présente.
Pour l’ayurveda, l’esprit a quatre principales fonctions :
Indriya Abhigraha qui correspond à l’intégration des fonctions sensorielles,
Svasya Nigraha qui correspond au contrôle du moi,
Uha qui correspond au raisonnement,
Vichara (IAST: vicāra) qui correspond au jugement et à la délibération.
Quelques sources rares, telle que celle de Gananath Obeyesekere, pensent que le fonctionnement psychique est assez semblable dans l’ayurveda à celui que décrivent les théories psychanalytiques[56].
En Inde, la recherche en médecine ayurvédique est contrôlée en grande partie par l'intermédiaire d'un réseau national d'instituts de recherche émanant dugouvernement indien, tels que leCentral Council for Research in Ayurveda and Siddha (CCRAS)[61] et leDepartment of Ayurveda, Yoga & Naturopathy, Unani, Siddha and Homoeopathy (AYUSH)[62].
S’agissant d’unemédecine traditionnelle, de nombreux produits ayurvédiques n'ont pas été testés au cours d’études scientifiques rigoureuses et d’essais cliniques : auxÉtats-Unis, leNational Center for Complementary & Alternative Medicine (NCCAM) indique que« la plupart des essais cliniques sur les remèdes ayurvédiques montrent des insuffisances, qu’ils sont menés suivant des protocoles de recherche critiquables, que les groupes de contrôle ne sont pas appropriés, ou qu’ils présentent d'autres biais susceptibles d’affecter de manière significative les résultats[65]. »
Rasa Shastra est la branche de l'Ayurveda traitant de l'utilisation médicinale des métaux. Leur adjonction en quantités infinitésimales à des préparations à base de plantes et de minéraux est pratiquée depuis des millénaires selon des techniques rigoureuses[66]. Les réactions indésirables éventuelles sont décrites dans les textes ayurvédiques traditionnels, mais les praticiens actuels sont réticents à admettre que certains composés peuvent parfois être toxiques et qu'il est difficile de trouver des informations fiables concernant cette toxicité[67].
Selon une étude de 1990 concernant les médicaments ayurvédiques délivrés en Inde, 41 % des produits testés contenaient de l'arsenic et 64 % du plomb et du mercure, c'est-à-dire desmétaux lourds connus pour leur effet néfaste sur la santé s'ils sont utilisés en trop grande quantité[68]. En outre, une étude réalisée par Robert B. Saperet al. publiée en 2004 dans leJournal of the American Medical Association a ėgalement trouvé des niveaux élevés demétaux lourds dans un cinquième des préparations ayurvédiques fabriquées en Asie du Sud et proposées à la vente autour de Boston : « Certains des fabricants impliqués ont certifié qu'ils testaient leurs produits à la recherche de métaux ėventuels, mais il s’avère que ces produits étaient eux aussi contaminés », a déclaré leDr Robert B. Saper, directeur du département demédecine intégrative à laBoston University School of Medicine et auteur principal de l'étude. « Le consommateur moyen, dit-il, n'a aucun moyen de déterminer parmi ces produits quels sont ceux qui sont pollués et quels sont ceux qui sont indemnes de contaminants ». Cette étude révèle également qu’en cas de prises à des dosages conformes aux instructions des fabricants, ce taux de 20 % « pourrait se traduire par des apports de métaux lourds au-dessus des normes réglementaires admises[69] ».
Quatre ans plus tard, en 2008, la même équipe effectua une étude concernant 230 préparations achetées cette fois sur Internet et produites en Inde ou aux États-Unis et établit que 20 % de ces préparations contenaient du plomb, du mercure ou de l'arsenic[70].
Les défenseurs de l'Ayurveda affirment que la toxicité de ces matériaux est inexistante quand ils sont soumis aux procédés de purification traditionnels appeléssamskaras etshodhanas, mais que certains laboratoires ne respectent pas ces procédés et que par conséquent, certains des produits mis en vente sont à même de provoquer des empoisonnements[67],[71]. Ces derniers seraient attribuables à des méthodes de prėparation erronées et au manque de formation des professionnels de lamédecine traditionnelle indienne. Dans une lettre adressée à l’Indian Academy of Sciences, Patwardhan Bhushan — directeur de l'école interdisciplinaire des sciences de la santé de l’université de Pune — cite Saper et indique que la contamination et la négligence au cours des procédés de fabrication modernes, plus rapides que les méthodes traditionnelles de préparation, sont à l'origine des plaintes sur le niveau de toxicité des produits[72].
S'exprimant à ce sujet, M.S. Valiathan, président de l'Indian National Science Academy, note quant à lui que « l'absence de suivi des produits mis en vente et le peu de laboratoires de test disponibles font que le contrôle de qualité des médicaments ayurvédiques est extrêmement difficile à réaliser en ce moment[73] ».
Après l'étude menée par Saperet al. le gouvernement indien a imposé que les médicaments ayurvédiques précisent leur teneur en métaux directement sur l'étiquette du produit car ce n'était pas toujours le cas jusqu'alors[73]. Ces préparations posent en effet un sérieux problème d'étiquetage : les médicaments ayurvédiques relèvent de la compétence de laDrugs and Cosmetics Act[74], une loi datant de 1940, et leurs étiquettes doivent se conformer à ses exigences. Malheureusement, ces dernières ne sont pas toujours respectées et il n'est pas toujours facile de savoir ce que contient une préparation[75].
Le siècle dernier a été témoin de nombreux changements dans la fabrication des médicaments ayurvédiques. Dans les temps anciens, les médecins préparaient eux-mêmes leurs propres médicaments. Aujourd'hui, seule une poignée de praticiens suit encore cette pratique[75]. D'autre part, la fabrication et la commercialisation des formulations ayurvédiques sont devenues une industrie florissante et ces remèdes sont principalement de deux types : les formulations classiques, préparées selon les étapes décrites dans laSamhita traditionnelle, et les formulations modernes brevetées par les grands laboratoires qui utilisent aujourd'hui des extraits de plantes et s'éloignent peu à peu des méthodes ancestrales. En dehors de ce secteur formel, il existe également un vaste secteur informel de guérisseurs non reconnus qui commercialisent leurs produits dans leurs propres échoppes ainsi qu'un marché parallèle non régulé et extrêmement florissant sur Internet. Les médicaments frelatés circulent donc en abondance[67].
L'Inde, qui abrite 7,8 % des espèces animales et végétales de la planète sur seulement 2,5 % des terres émergées, est très exposée aux risques de labiopiraterie. L'appropriation illégitime des ressources de labiodiversité et des connaissances traditionnellesautochtones sous la forme de dépôts debrevets effectués par des entreprises privées ou des centres de recherche y est un sujet particulièrement sensible depuis qu'en, le centre médical de l’Université du Mississippi a déposé un brevet auprès de l’United States Patent and Trademark Office afin de s'approprier l'emploi ducurcuma, une plante herbacée aux vertus thérapeutiques[76]. Le brevet fut contesté par leConseil pour la recherche scientifique et industrielle de l’Inde, au motif que les praticiens traditionnels ayurvédiques connaissaient déjà les propriétés thérapeutiques de la substance depuis des siècles, ce qui faisait de ce brevet un cas évident debiopiraterie.
À partir de 1997, après que des paysans du nord du pays eurent violemment protesté contre le brevetage par le semencier américain RiceTec d'une variété de riz basmati appelée « kasmati »[77], leGouvernement indien a pris conscience de l'ampleur du problème et s’est fortement impliqué dans la promotion de la médecine traditionnelle[6]. Le rapport Sharma et Bodeker, qui a étudié les différentes activités du gouvernement en faveur de l’Ayurveda[6], note ainsi :
« En Inde, le gouvernement s'est impliqué dans la production de remèdes traditionnels lorsque leCentral Drug Research Institute a breveté deux nouveaux médicaments préparés à partir d’anciennes formules ayurvédiques. L’un, un mélange depoivrier noir, depoivrier long et degingembre, permet de réduire de moitié le dosage d’un antibiotique, larifampicine, dans le traitement de latuberculose et d'autres infectionsmycobactériennes. L'autre est un stimulant de la mémoire produit à partir d’une plante traditionnelle appeléebrahmi. D'autres produits brevetables à base decurcuma et d’un arbuste, lemargousier, ont suscité des controverses en Inde et dans d'autres pays. En août, leUS Patent and Trademark Office a annulé un brevet américain sur les propriétés de guérison des plaies ducurcuma lorsque le gouvernement indien a révélé qu’il existait des preuves de l’utilisation de cette substance dans cette indication depuis des siècles. »
Afin de remédier au pillage de son savoir traditionnel par les laboratoires pharmaceutiques, le gouvernement a démarré un projet pharaonique de recensement du savoir-faire en matière demédecine traditionnelle et 250 000 formulations ont déjà été répertoriées. Des centaines de scientifiques épluchent les traités anciens de médecine ayurvédique pour y recenser les vertus déjà éprouvées de fruits ou de plantes médicinales. Cette « bibliothèque numérique du savoir traditionnel »[78] qui compte 30 millions de pages a déjà permis d'annuler de nombreux brevets. La demande déposée notamment en 2007 par le laboratoire pharmaceutique chinois Livzon auprès de l'Union européenne et qui concernait l'utilisation de lamenthe et de l'Andrographis (échinacée d'Inde) dans le traitement de la grippe aviaire a été rejetée[79].
En Inde, près de 80 % de la population utilise une forme demédecine traditionnelle, dont l'Ayurveda. Le pays dispose d'environ 440 000 praticiens[80], 2 300 hôpitaux[81] et 24 000 dispensaires ayurvédiques[81]. Leur nombre varie cependant grandement d'un État à l'autre[80].
En 1970, l’Indian Medical Central Council Act[82] a été adopté par leParlement de l'Inde afin de normaliser les qualifications requises pour pratiquer l'Ayurveda et fonder des institutions accréditées pour son étude et la recherche associée[83]. L'organisation de l'enseignement est confiée à un département du Ministère de la Santé et de la Famille[84], leDepartment of Ayurveda, Yoga & Naturopathy, Unani, Siddha and Homoeopathy (AYUSH)[85] et depuis novembre 2014, ce département est géré par le ministère duYoga[86] fondé par le Premier ministreNarendra Modi à l'issue d'un remaniement ministériel[87]. Le rôle de ce ministère, dirigé par Shripad Yesso Naik, est de développer l'ensemble des médecines traditionnelles de l'Inde telles que l'ayurveda, les médecines unani et siddha, l'homéopathie et la naturopathie[87],[86].
SelonNarendra Modi, « le yoga a acquis une reconnaissance mondiale pour ceux qui veulent vivre sans stress et choisissent d'avoir une approche holistique de la santé » et l'ayurveda parviendra à atteindre une reconnaissance similaire « s'il est présenté de façon correcte comme un mode de vie[9] ». En septembre 2014, devant l'Assemblée générale de l'ONU, il avait déjà affirmé : « Il ne s'agit pas de faire de l'exercice mais de découvrir le sens de l'harmonie avec vous-même, le monde et la nature[87] ».
Fin 2014, plus de 250 collèges délivrent des diplômes officiels[88] et le gouvernement indien soutient également la recherche et l'enseignement de l'Ayurveda à travers de nombreux canaux, tant au niveau national qu’au niveau desÉtats, ce qui a permis d'institutionnaliser lamédecine traditionnelle afin qu'elle puisse être étudiée partout[89]. Le parrainage par l'État[90] duCentral Council for Research in Ayurveda and Siddha (CCRAS)[91] a également été déterminant pour sa promotion : les études menées par cette institution englobent la recherche sur les plantes médicinales, la standardisation des médicaments, lapharmacovigilance, lalittérature ayurvédique et larecherche clinique[91].
De nombreux hôpitaux et dispensaires sont gérés par des professionnels qui bénéficient de l’aide de ces institutions à la fois dans les zones urbaines et les zones rurales[83]. Mukherjee et Wahile[92] citent les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé pour démontrer la popularité de lamédecine traditionnelle, sur laquelle 80% de la population s’appuierait pour bénéficier de soins de santé primaires.
Selon une étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 75 % de la population népalaise a recours à des remèdes à base de plantes[93] et l'Ayurveda reste la forme de médecine la plus pratiquée dans le pays[94].
Dans tout lesous-continent indien, la tradition ayurvédique reste très vivace, tout particulièrement auSri Lanka où cette dernière est très similaire à la tradition indienne et où le nombre de praticiens ayurvédiques est plus élevé que celui des professionnels formés à lamédecine moderne[8]. Le gouvernement sri-lankais a créé en 1980 un « ministère de la Médecine indigène » afin de restaurer et de réglementer la pratique dans le pays[95]. L'Institut de Médecine Indigène[96] affilié à l'Université deColombo propose quant à lui des diplômes de médecine et de chirurgie ayurvédiques.
Il existe actuellement[Quand ?] 62 hôpitaux ayurvédiques et 208 dispensaires dans le système public, et ils servent près de 3 millions de personnes chaque année (environ 11 % de la population totale du Sri Lanka). Au total, environ 20 000 praticiens de l'Ayurveda sont enregistrés dans le pays[97],[98]. En outre, la fabrication et le marketing des médicaments ayurvédiques a permis leur commercialisation avec succès par plusieurs entreprises pharmaceutiques[83].
Les institutions académiques indiennes liées auxmédecines traditionnelles ont contribué à donner à l’Ayurveda une visibilité internationale[1]. Kurup (2003) commente notamment le rôle de l’Université Ayurvédique du Gujarat[99] :
« L’Université Ayurvédique du Gujarat a signé un protocole d'accord avec neuf instituts ayurvédiques fonctionnant auJapon, enAustralie, auxPays-Bas, enItalie,Argentine etAllemagne pour coordonner et faciliter la mondialisation de l'Ayurveda par le biais de la collaboration universitaire. Auparavant, l'Institut de médecine deRussie avait signé le protocole d'accord avec le gouvernement indien, dans lequel l'Université Ayurvédique du Gujarat était aussi l'une des autorités chargée de la mise en œuvre. »
Les postulats et l'histoire de l'Ayurveda font également l'objet de recherches par des indianistes, tels que Dominik Wujastyk à l'Institut français de Pondycherry, auRoyaume-Uni et à Vienne[100].
AuxÉtats-Unis par exemple, leNational Center for Complementary & Alternative Medicine (NCCAM)[101] dépense une partie importante[réf. souhaitée] de son budget annuel de 123 millions de dollars pour la recherche en médecine ayurvédique. La pratique de l'Ayurveda, qui n'est pas reconnue officiellement dans ce pays, nécessite au préalable un diplôme délivré dans un autre courant de soins de santé[65].
En 2014, à l'occasion du15e sommet annuel Inde-Russie, le PrésidentPoutine et le Premier ministre indien Modi signent des accords cruciaux ; leur déclaration conjointe inclut que les deux pays encourageront leur coopération afin depromouvoir la santé et laremise en forme à travers les méthodes traditionnelles indiennes duYoga et de l'Ayurveda, y compris à travers des centres et des camps de Yoga et des centres ayurvédiques[102].
La médecine ayurvédique est liée à lamythologie et auxreligions de l'Inde qui font remonter l'origine de la médecine traditionnelle indienne au légendaireDhanvantari, qui aurait reçu ses connaissances deBrahmâ, le Dieu hindou de la création.
Des centaines de plantes sont utilisées en médecine ayurvédique, notamment lacardamome et lacannelle, réputées stimuler les enzymes digestives qui dégradent lespolymères desmacromolécules assimilées par le corps humain[103].
Plusieurs philosophes de l’Inde ont combiné la religion et la médecine traditionnelle — un exemple notable étant celui dubouddhisme et de l’Ayurveda. Figurent dans cette image le philosopheNāgārjuna, surtout connu pour sa doctrine de laMadhyamaka(voie du milieu) — qui a écrit des ouvrages médicaux commeLes cent prescriptions etLa précieuse Collection, entre autres[104].
Les septChakras (en dévanâgarî : चक्र) et leMahābhūta (en dévanâgarî : महाभूत) dans latradition tantrique. Leyoga et le tantrisme ont influencé la médecine ayurvédique traditionnelle.
Lemargousier aurait des capacités immuno-stimulantes et est souvent utilisé comme anti-infectieux. Il serait capable d’augmenter la production d’interleukine 2 et d’augmenter l'immunité des volontaires en augmentant le taux deslymphocytes et en particulier deslymphocyte T au bout de trois semaines de traitement[106].
Cataracte sur un œil humain — vue grossie de l'examen à la lampe à fente. La chirurgie de la cataracte était pratiquée parSushruta[107]. En Inde, la chirurgie de la cataracte était réalisée avec un instrument spécial appeléJabamukhi Salaka, une aiguille courbe utilisée pour abaisser le cristallin et repousser la cataracte en dehors du champ de vision[107]. L'œil est ensuite enduit de beurre chaud et recouvert d’un pansement[107].
Lemantra ཨོཾ་མ་ཎི་པ་དྨེ་ཧཱུྃ་, transcription tibétaine du sanskritॐ मणि पद्मे हूँ, (Aum Mani padmé hûm) écrit sur les rochers. Le chant des mantras est caractéristique de l’Ayurveda depuis que l’Atharva-Veda — une grande partie du texte étant de nature religieuse — a été compilé[109].
↑a etbSushruta, the Clinician-Teacher par Excellence, Indian Journal of Chest Diseases and Allied Sciences (Delhi, India: Vallabhbhai Patel Chest Institute, U. of Delhi / National College of Chest Physicians) 49: 243–244. (Republished by National Informatics Centre, Government of India).
↑Pour leShirodhara(en), la table de massage ayurvédique traditionnelle en bois est complétée d'un pilier auquel est accroché sur le dessus un récipient en cuivre contenant de l'huile tiède. Au cours du traitement, cette huile s'écoule en un mince filet continu sur le front du patient allongé dont la tête repose sur le traversin et est récoltée dans une sorte d'évier (ici en inox) pour se déverser finalement plus bas (hors photo) dans un baquet réservé à cet usage. Ce traitement, qui peut durer plus d'une heure, est réputé provoquer un sentiment de bien-être profond et est très souvent utilisé pour les désordres nerveux.
↑Le massage et les soins ayurvédiques, outre leur action relaxante, ont à la fois une vocation préventive et curative. À l’instar des plantes, ils visent à rééquilibrer un terrain, à nourrir ou à désaturer, à ôter des tensions, à détendre le mental. Source :Secrets of Ayurvedic Massage, Atreya, Lotus Press, 2000
↑Pour l’ensemble du corps : massagesabhyanga etudvartana,pinda sveda…
La tête :shirodhara, shiropitchou, shirobasti, shiroabhyanga,
Le système nerveux central :shirodhara, nasya,
Les yeux :netrabasti,
Le cœur :hroudbasti,
Les genoux :jānudhara, jānubasti,
Le dos :katibasti.
↑Les massages et soins corporels viennent généralement soutenir une prise en charge plus large : plantes, diététique… Leur importance est de premier ordre lorsque le déséquilibre touche en particulier la peau, les muscles, le tissu graisseux, le squelette et les articulations. Pour certaines affections, ils peuvent même être utilisés en traitement simple, en dehors de toutPanchakarma (sciatique, hernie discale, spondylite, fatigue oculaire, spasmes / contractures / crampes, hyperactivité, sécheresse cutanée, éruptions, etc.)
↑Nombre de soins ayurvédiques fonctionnent sur le principe de l’absorption cutanée de matières premières appliquées sur le corps. Un massage ou un soin ayurvédique, c'est l'application d'une matière première adaptée au profil, à la pathologie et aux symptômes du patient. Elle doit absolument être de qualité pour donner de réels bénéfices. Ces matières premières peuvent être :
des huiles : sésame, ricin, noix de coco, moutarde, neem, amande douce, noyaux d’abricot ou médicalisées avec des plantes telles queChandanbala lakshadi (au bois de santal),Dashamoula tail ouMahanarayan…
dughee (beurre clarifié) : pur ou médicalisé tel quetriphala,dādima,mahatikta ghrouta…
des mélanges d'épices et de plantes sous forme de poudre (chournas) contenues dans des tampons chauds (Pinda Sveda) appliqués sur le corps,
des préparations médicalisées : lait, riz au lait, babeurre…
↑Selon l'indianisteMichel Angot, « l'Ayurveda originel est non mercuriel ». Source :Caraka-Samhitâ Traité d'Âyurveda, volume I, traduction de Michel Angot, éditions Les Belles Lettres, page 272, note 982(ISBN978-2-251-72052-4).