Ayodhya (hindî :अयोध्या etourdou :ایودھیا - dusanskrit : अयोध्या, « ayodhyā » qui signifie « qui ne peut être conquis »),Aoude en français, est une cité antique et une ville de l'Inde, située dans l'État de l'Uttar Pradesh.
Lesjaïns affirment que cinq de leursTirthankara sont nés à Ayodhya (Rishabha, Ajita, Abhinandana,Sumatinath etAnanta). C'est pour eux un lieu de pèlerinage important à ce titre.
Gautama Bouddha y donna quelques enseignements[2]. D'après les documents historiques dubouddhisme, c'est à Ayodhya que le grand maître mahāyānisteAsanga reçut l'enseignementvijñānavādin du bodhisattvaMaitreya qu'il mit ensuite par écrit, dont la naissance des cinq grands traités célèbres (Pancha maitreyograntha) constituant le fondement de l'écoleVijñānavāda :
Abhisamayālankārakārikā (« Ornement de la réalisation ») ;
Mahāyānasūtrālankārakārikā (« Ornement des sūtras mahāyāna ») ;
Madhyānta-vibhanga (« Discrimination entre le milieu et les extrêmes ») ;
Dharmadharmatāvibhanga (« Discrimination entre existence et essence ») ;
Mahāyānottaratantra-śastra ou Ratnagotravibhaga (« Traité sur lanature de Bouddha »).
AuVIIe siècle, le pèlerin chinoisXuanzang la visita et y compta20 temples bouddhistes hébergeant 3 000 moines, au sein d'une population cependant majoritairement hindouiste. À la fin duXIXe siècle, Ayodhya comportait96 temples hindous et36mosquées. C'est là que le poèteTulsîdâs aurait composé sa version de l'épopée de Rāma.
Depuis le début desannées 1990, Ayodhya est devenu le centre d'unconflit inter-communautaire entremusulmans ethindous. En effet, se trouvait dans cette ville laMosquée de Babri (ou mosquée deBabur), construite en 1528 à la place supposée d'un temple hindou consacré àRāma, roi légendaire et septième incarnation deVishnou. Or ce site est, pour les Hindous, celui que leRamayana désigne comme le lieu de naissance deRāma, et donc l'un des lieux les plus sacrés de l'hindouisme.
Le, une manifestation organisée par les nationalistes hindous contre l'existence de cette mosquée dégénère et aboutit à sa destruction. S'ensuivent de violents affrontements dans tout le pays qui causent la mort de 2 000 personnes, principalement des musulmans.
Le gouvernement a depuis acheté le terrain pour le soustraire aux factions rivales. Des fouilles entreprises sur le site pour vérifier la validité des revendications des dévots de Rāma confirment la présence d'un lieu de culte hindou antérieur à la mosquée. Dans l'attente de l'autorisation de commencer des travaux, les hindous dressent les plans d'un nouveau temple ; les matériaux nécessaires à sa construction sont bénis et entreposés à quelque distance du site.
La Haute Cour d'Allâhâbâd a décidé, le, que le site devait être divisé en trois parties : un tiers aux représentants de la communauté hindoue, un autre aux représentants de la communauté musulmane, le dernier étant octroyé à l'organisation hindoue Nirmohi Akhara.
Le verdict précise que la mosquée Babri, érigée par l'empereur moghol Babur auXVIe siècle, a bien été construite sur les ruines d'un temple hindou. Selon le jugement de 2010, les 265 inscriptions découvertes le après la démolition du bâtiment, ainsi que l'étude d'autres vestiges architecturaux ne laisse place à aucun doute sur le fait que les inscriptions sont en écrituredevanagari datant desXIe et XIIe siècles[3] : les trois juges admettent qu'il y a un temple sous la mosquée et deux juges sur trois admettent que le temple a été démoli[4].
L'ensemble des juges ont décidé que le dôme central de la structure était attribué à la communauté hindoue, peut-on lire sur le site internet duHindustan Times. L'un des avocats de la communauté musulmane a indiqué qu'il ferait appel de la décision.
Le 9 novembre 2019, la Cour Suprême indienne a rendu le jugement définitif : le terrain controversé d'Ayodhya est alloué dans son intégralité à la communauté hindoue pour la construction d'un nouveau temple, leRam Mandir. La communauté musulmane se voit allouer un terrain de cinq hectares (soit par l’État (de l'Uttar Pradesh) soit par le Centre (leGouvernement de l'Union)[Quoi ?]). Le jugement complet représente 1045 pages[6].
Le Ram Mandir est finalement édifié sur le site en lieu et place de la mosquée, et est inauguré en 2024.
Le rapport demandé à l'Archaeological Survey of India et rendu en août2003 affirme que l'on y trouve « une preuve archéologique d'une structure massive juste en dessous de la structure contestée (la mosquée) » : « une sculpture mutilée d'un couple divin » a été mise au jour, ainsi que des motifs décoratifs en forme de fleur delotus, symbole classique de l'hindouisme[6].
LeRam Mandir est un temple dédié au roiRāma, figure centrale de l'épopée duRāmāyaṇa. Un premier lieu de culte était édifié sur le lieu de naissance de Rāma, un des lieux les plus sacrés de l'hindouisme. La mosquée de Babri qui s'était substituée à lui lors des invasions mogoles ayant été détruite en 1992 par des fondamentalistes hindous, la construction du temple hindouiste n'a débuté qu'après que la Cour Suprême d'Inde ait statué sur le différend politico-religieux opposant musulmans et hindous.
Élément du programme électoral duBJP, la construction du temple a débuté en 2020 sous les auspices duPremier ministreNarendra Modi, lequel a également procédé à sa consécration en janvier 2024.
Fondé en 2001, le parc mémorial de la reineHeo Hwang-ok, situé sur les rives du Ghaghara, fait le, l'objet d'une visite officielle du ministre sud-coréen de la culture,Do Jong-hwan, qui y inaugure l'extension et la rénovation du site[1]. Un pavillon coréen s'y trouve, construit dans l'architecture coréenne de lapériode Joseon auXVIIe siècle, inspiré dupalais de Changdeok àSéoul.
Le temple de Vijayaraghava, un lieu de culte et centre communautaire d'obédienceSri Vishnouïte, du courantThenkalai.
Le temple deSwaminarayan d'Ayodhya. Lieu de culte et centre communautaire vishnouïtegoudjarati.
Le Temple de Kanak Bhavan, un des temples majeurs de la ville. Comme beaucoup de temples vishnouïtes d'Inde du Nord, il est construit sous la forme d'unehavelî.
Un vieuxakhara de la ville. Sur le fronton figurent deux poissons s'embrassant, un symbole ancien de l'Aoude, dont desnababs de la région.
(en)Harsh Narain, The Ayodhya Temple Mosque Dispute: Focus on Muslim Sources (1993)
(en)B.B. Lal, Rāma, His Historicity, Mandir, and Setu: Evidence of Literature, Archaeology, and Other Sciences, Aryan Books, 2008(ISBN978-81-7305-345-0)