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Ayn Rand

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Pour les articles homonymes, voirRand etRosenbaum.

Ayn Rand
Ayn Rand en 1943.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
ManhattanVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Noms de naissance
Алиса Зиновьевна Розенбаум,Alisa Zinovyevna Rosenbaum,אליסה זינובייבנה רוזנבאוםVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Ayn RandVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Soviétique (depuis 1917)
Américaine (depuis le 13 mars 1931)
Russe
Formation
Activités
Période d'activité
À partir deVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Frank O'Connor(en)(de à)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Genres artistiques
Influencée par
Site web
Distinctions
Prix Prometheus - Temple de la renommée(d)( et)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature d'Ayn Rand
Signature
Vue de la sépulture.

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Ayn Rand[ˈaɪnˈɹænd][1], de son vrai nomAlissa Zinovievna Rosenbaum (enrusse :Али́са Зино́вьевна Розенба́ум[aˈlʲɪsazʲɪˈnovʲɪvnərəzʲɪnˈbaʊm][2]), est unephilosophe[3],scénariste etromancière[4]américaine d'originerusse,juive athée, née le àSaint-Pétersbourg et morte le àNew York.

Ayn Rand est connue pour sa philosophieobjectiviste. Elle a écrit de nombreux essais philosophiques sur des concepts tenant de la penséelibérale, comme laliberté, lajustice sociale, lapropriété ou l'État et dont le principal estLa Vertu d'égoïsme (The Virtue of Selfishness en langue originale). Ses contributions principales s'inscrivent dans les domaines de l'éthique, de laphilosophie politique et de l'épistémologie. Populaires hors du champ universitaire, ses idées et leurs supports (ses romans et essais) ne reçoivent pour autant pas un grand assentiment des philosophes, sans doute rebutés par son style assez polémique et le ton parfois dogmatique de certains de ses soutiens[5].

Ayn Rand a également publié desromans, tels queLa Grève (Atlas Shrugged),La Source vive (The Fountainhead) etNous, les vivants (We the Living). Elle a par ailleurs écrit de nombreux scénarios pour le cinéma, dont des adaptations de ses propres romans.

Ayn Randest considérée comme la théoricienne d'uncapitalisme individualiste et prônant les valeurs de laraison, du mérite et de l'« égoïsme rationnel », son concept central[Par qui ?]. Figure de l'anticommunisme radical, Ayn Rand prône également l'indépendance et le « laissez-faire » face à toute forme decollectivisme ou dereligion établis.

De nombreuses personnalités, comme lepsychothérapeuteNathaniel Branden, les économistesAlan Greenspan et Northrup Buechner[6], le romancierTerry Goodkind, le présidentRonald Reagan ou l'un des cofondateurs deWikipédia,Jimmy Wales, se réclament de ses conceptions.

Elle avait trouvé dansLudwig von Mises, lui aussi émigré aux États-Unis, le grand théoricien contemporain du laissez-faire qui complétait sa compréhension de l'économie.

SelonAlain Laurent, un des spécialistes francophones de son œuvre, Ayn Rand représenterait l'incarnation de la« self-made woman immigrée »,« car elle réussit cet exploit tout en professant unathéisme radical […] et critiquant violemment l'altruisme au nom de l'« égoïsme rationnel » »[7].

Biographie

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Jeunesse russe et études

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L'université de Saint Pétersbourg où Ayn Rand étudia.

Alissa Zinovievna Rosenbaum naît àSaint-Pétersbourg le (le 20 janvier ducalendrier julien) dans unefamille juiveagnostique de laclasse moyenne. Elle est l'aînée d'une fratrie de trois enfants[8]. Son père, Zinovi Zakharovitch Rosenbaum,pharmacien, est né àBrest-Litovsk le 18 novembre 1869 ; sa mère, Anna Borissovna Kaplan, est née àSaint-Pétersbourg le 15 octobre 1880[9].

Elle s'intéresse très jeune à lalittérature et aucinéma, écrivant dès l'âge de sept ans desromans ou desscénarios. À l'âge de neuf ans, elle décide de devenirécrivaine. Elle lit notammentWalter Scott etAlexandre Dumas et s'enthousiasme pour le courantromantique. Elle lit avec passion leroman d'aventureLa Vallée mystérieuse (1915) du romancier françaisMaurice Champagne. Son personnage principal, figure de l'homme héroïque et vertueux, marque l'imagination d'Alissa. Ce type de personnage se retrouve dans toute son œuvre et, en particulier, à travers le personnage principal d'Atlas Shrugged, John Galt[10]. Elle découvre à treize ans celui qui devient son auteur favori et qu'elle considère comme le plus grand des écrivains :Victor Hugo. Aucollège, elle se montre brillante enmathématiques ; sa carrière universitaire semble alors toute tracée. En 1912, sa famille s'installe dans laPerspective Nevski, dans le quartierZnamenskaïa. La jeune Alissa y assiste à sa première exposition, consacrée aux images de films, en 1913. Lecinéma la passionnera en effet toute sa vie.

La ville de Saint-Pétersbourg est depuis longtemps l'un des foyers des troubles révolutionnaires qui agitent la Russie tsariste. Au début de larévolution de Février, Rand soutient l'action deKerenski mais l'arrivée au pouvoir desbolchéviques, en octobre 1917, puis la confiscation de la pharmacie de son père par le gouvernement révolutionnaire, contraignent sa famille à fuir la Russie pour l'Ukraine puis pour laCrimée. Les Rosenbaum s'installent àEupatoria jusqu'à ce que celle-ci soit envahie par les révolutionnaires en 1921[11]. À dater de ce jour Rand nourrit une haine tenace pour lescommunistes, sentiment qui traverse tous ses écrits. Elle brûle alors sonjournal intime, car elle a pris l'habitude d'y consigner des réflexions et des critiques sur les révolutionnaires.

Le, Alissa Rosenbaum est diplômée du lycée deEupatoria. L'année suivante, la famille Rosenbaum retourne àPetrograd[12]. Alissa, qui a alors seize ans, entame des études d'histoire et dephilosophie à l'université de Petrograd et y découvre les œuvres d'Edmond Rostand, deFriedrich von Schiller, d'Aristote et deFiodor Dostoïevski. Ses études lui donnent accès, selon ses propres termes, à une « culture millénaire » à travers laquelle elle juge néfaste l'influence des idées communistes en Russie. Ces dernières années enURSS, où elle est obligée d'intégrer lapropagande communiste, formeront la base de sa critique des systèmes collectivistes.

Dispersion de la foule sur laperspective Nevski, pendant lesjournées de juillet 1917.

Le, Alissa sort diplômée de l'université. Elle continue à écrire et entre à l'Institut d'État des Arts cinématographiques en 1924[13]. Elle y étudie l'histoire et lapolitique américaine et découvre aussi lecinéma nord-américain, dont leswesterns, mais aussi toute la culture desÉtats-Unis. Elle devient alors une admiratrice de la société américaine et de ses valeurs d'individualisme et d'optimisme. Comprenant qu'elle ne peut réaliser son rêve d'écrire des romans enUnion des républiques socialistes soviétiques en raison de lacensure communiste, elle se résigne à l'idée de quitter le pays pour les États-Unis[11]. En 1925, elle publie une brochure sur l'actrice de cinémaPola Negri, àMoscou et àLéningrad, puis en 1926 un petitessai intitulé « Hollywood: American Movie City » àMoscou[14]. À la fin de l'année 1925, elle se voit accorder unvisa pour rendre visite à des proches habitant auxÉtats-Unis et ce pour une courte période, ce qui lui permet d'immigrer dans ce pays où elle s'installe pour le reste de sa vie.

Débuts aux États-Unis

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Après s'être arrêtée dans plusieurs villes d'Europe de l'Ouest, dont le port duHavre en France, où elle prend un bateau, leDe Grasse, Alissa Rosenbaum arrive àNew York le 19 février 1926. Ses premières impressions devant lesgratte-ciels la marquent profondément et inspirent les descriptions de sonromanLa Source vive.Elle rejoint ensuiteChicago, dans l'Illinois, où elle vit pendant six mois et apprend lalangue anglaise. Elle commence également à mettre en forme ses idées deromans et de films et décide de devenirscénariste. Elle se voit accorder une extension de sonvisa par les autorités soviétiques. Alissa choisit alors de ne pas rentrer enURSS et part pourHollywood où elle devientscénariste sous la direction du réalisateur et producteurCecil B. DeMille, qui s'intéresse à elle par hasard, alors qu'elle fait le pied de grue devant son studio[15].Alissa lui explique qu'elle est passionnée decinéma américain et qu'elle arrive deRussie. DeMille travaille alors sur le filmThe King of Kings et l'emploie commefigurante. La jeune femme y rencontre également l'acteur Frank O'Connor dont elle dira qu'il était son« visage idéal »[10]. Ils se marient le 15 avril 1929, et le couple restera uni jusqu'à la mort d'O'Connor, en 1979.

Cecil B. DeMille.

Alissa Zinovievna Rosenbaum estnaturalisée américaine le. C'est alors qu'elle change son nom en « Ayn Rand », en référence selon elle à la transcription encyrillique du nom de sa famille. Une autre explication veut que ce serait en référence à la machine à écrireRemington Rand, mais celle-ci n'a été commercialisée qu'ultérieurement[16]. Elle se montre fière de sa nouvelle nationalité et déclare ainsi en 1974, dans un discours aux élèves de l'académie militaire de West Point :« Je peux dire — et il ne s'agit pas d'une banalité patriotique, mais avec une connaissance complète des racines métaphysiques, épistémologiques, morales, politiques et esthétiques nécessaires — que les États-Unis d'Amérique sont le pays le plus grand, le plus noble et, dans ses principes, le seul moral de l'histoire du monde »[17].

Ayn Rand travaille très dur comme lectrice descénario, pour DeMille, ayant à cœur de se faire une place dans le monde d'Hollywood[10]. Parallèlement, elle écrit afin de réaliser son rêve. Avant de vivre de sa plume, elle occupe divers emplois, notamment à la garde-robe de laRKO Radio Pictures[18] jusqu'en 1932, année où elle réussit à vendre lescénario deRed Pawn (en) àUniversal Studios. Son niveau de vie s'améliore alors considérablement, et Rand peut s'acheter une automobile, ce qui est pour elle à cette époque le signe d'une réussite sociale certaine qui contraste avec ses années enUnion des républiques socialistes soviétiques[10]. Le producteurJosef von Sternberg pense à donner le premier rôle à l'actriceMarlene Dietrich mais le thème anti-soviétique étant encore mal considéré à cette époque, le projet échoue[19].

Elle écrit ensuite en 1934 lespièces de théâtreIdeal etWoman on Trial, cette dernière étant jouée àHollywood le. La pièceWoman on Trial, qui retrace le parcours peu commun de l'industriel et autodidacte suédoisIvar Kreuger, est recomposée en 1935 puis produite sous le titreNight of January16th et représentée d'abord àHollywood puis àBroadway le. La pièce est originale : l'action consiste en unprocès dont lejury, choisi parmi les spectateurs, pouvait déterminer la fin. Deux épilogues sont donc possibles, suivant la décision dujury populaire.

SonromanNous, les vivants (We the Living, partiellement inspiré par sa propre expérience) lui demande beaucoup de travail. L'ayant achevé en 1933, elle ne parvient cependant à le faire publier que le, après l'avoir proposé à de nombreux éditeurs. Ce sont les éditions Macmillan pour lesÉtats-Unis et Cassell pour l'Angleterre qui l'acceptent. Elle le considère comme la plusautobiographique de ses œuvres de fiction : en effet, le roman décrit la vie de son héroïne sous la domination communiste, sa confrontation avec la violence absurde du régime et sa fuite pour l'étranger. Cependant,Nous, les vivants ne reçoit pas un accueil enthousiaste de lacritique américaine, en partie à cause du fait que, dans les années 1930, période nommée la « décennie rouge » (Red Decade), lecommunisme était encore relativement bien considéré dans les milieux intellectuels et artistiques américains[11]. Néanmoins Rand considérait elle-mêmeNous, les vivants comme davantage qu'une simpleautobiographie :« Ce n'est pas une autobiographie proprement dite, l'ouvrage a davantage un sens intellectuel. L'intrigue est inventée mais l'arrière-plan non »[20].

Succès littéraire

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Dès 1935, Ayn Rand travaille sur son projet principal, la rédaction du romanLa Source vive (The Fountainhead), à dimension plus philosophique.

En 1938, elle publie enAngleterre le romandystopiqueHymne (Anthem), qui décrit une société dans laquelle le collectivisme a triomphé.Hymne n'est accepté par aucun éditeur auxÉtats-Unis alors queWe the Living n'a pas non plus rencontré un grand succès. Stephen Cox, de l’Objectivist Center, considère que cela est dû à l’époque :« We the Living fut publié quand la popularité du socialisme russe était au plus haut parmi les faiseurs d'opinions américains » explique-t-il[21]. En 1939 Ayn Rand reçoit les dernières nouvelles de ses parents demeurés enURSS ; elle a alors définitivement coupé toute relation avec son passé russe.

En 1940, Rand participe, avec son mari, à la campagne présidentielle américaine pour le candidat libéralWendell Willkie dans sa section de la ville deNew York. Cet activisme lui permet de rencontrer des intellectuels favorables aucapitalisme delaissez-faire. Le journaliste duNew York Times Henry Hazlitt et sa femme permettent à Rand et à son mari de rencontrer l'économiste autrichienLudwig von Mises qui admire les travaux de Rand, en dépit de différences philosophiques[22].

La même année, l'adaptation théâtrale deWe the Living,The Unconquered, par George Abbott, est donnée àBroadway le 13 février. Abbott a néanmoins adouci la dimension critique du roman, le mettant davantage au goût du public, notamment en ajoutant des dialogues sentimentaux[10]. Elle connaît son premier grand succès avec la publication deLa Source vive, le 8 mai1943, roman qu'elle a mis sept ans à écrire. Refusé par douze éditeurs, le manuscrit est finalement accepté par la maison d'édition Bobbs-Merrill grâce à l'insistance d'Archibald Ogden, membre du comité éditorial, qui a menacé de démissionner si l'on ne publiait pas l'ouvrage[23]. Vendu à six millions d'exemplaires, le livre devient un succès planétaire, (il s'en vend encore 100 000 par an). Adapté aucinéma en 1949 par King Vidor à la Warner avecGary Cooper etPatricia Neal dans les rôles principaux, le film est distribué enFrance la même année sous le titreLe Rebelle.

Rand commence à pouvoir vivre de ses écrits. Elle travaille dès lors commescénariste à mi-temps, toujours pour le producteurHal B. Wallis. Sous sa direction, elle adapte en 1945 le romanPity My Simplicity de Christopher Massie, nommé auxOscars sous le titreLove Letters ainsi queYou Came Along[24]. Rand travaille ensuite, en août 1943 à un article « The Moral Basis of Individualism » puis emménage enCalifornie pour rédiger le scénario deThe Fountainhead.

Elle s'installe à laVon Sternberg House construite par l'architecteRichard Neutra. Par ailleurs elle rencontre à Taliesin East le célèbre architecteFrank Lloyd Wright qu'elle admire énormément : pour elle« Wright fut un innovateur, défendant l’architecture moderne contre la tradition »[25]. Toujours à Taliesin East Rand rencontre d'autres figures intellectuelles du moment comme Morrie Ryskind,Janet Gaynor, Gilbert Adrian et Leonard Read. L'architecte devient un fervent admirateur de son romanThe Fountainhead ; il dessine pour elle une maison qui ne sera toutefois jamais construite. En septembre 1944, Rand écrit le scénario deLove Letters. L'année suivanteThe Fountainhead est classé6e best-seller de l'année par leNew York Times[26].

Ayn Rand se lie d'amitié avec l'écrivainelibertarienneIsabel Paterson (1886-1961), qui l'initie à l'histoire des États-Unis. Leur amitié cessera par la suite, Rand n'ayant pas apprécié le comportement de Paterson lors d'une cérémonie àHollywood. Les deux femmes entretiennent alors une abondante correspondance. Le biographe de Paterson, Stephen Cox, explique que les pensées des deux femmes se sont mutuellement influencées[27]. Ayn Rand considère l'essai d'Isabel Paterson,The God of the Machine (en) (1943), comme l'équivalent pour les défenseurs ducapitalisme de ce qu'estLe Capital pour lescommunistes et laBible pour leschrétiens[28].

Dès 1946, Ayn Rand travaille au manuscrit de son romanLa Grève (Atlas Shrugged), tout en assurant un emploi descénariste pour le producteurHal B. Wallis. En 1947, en pleine période dumaccarthysme, elle témoigne à charge dans les procès desDix d'Hollywood, qui débouchent sur la constitution des « listes noires »[29], devant leUnited States House Un-American Activities Committee qui identifie les personnalités pro-communistes américaines[30]. Ayn Rand est l'une des premières intellectuelles américaines à fustiger la propagande communiste dans le milieu du cinéma. Pour ce faire, elle rédigeScreen Guide for Americans qui recommande treize principes face aucommunisme et rejoint la « MPA » (laMotion Picture Alliance for the Preservation of the American Ideals) la même année[10].Anthem est par ailleurs publié auxÉtats-Unis, en juillet 1946.

En 1949The Fountainhead est adapté à l'écran, le. Ayn Rand décide en 1951, en compagnie de son mari, de quitterHollywood pour emménager àNew York (au 120 East de la34e rue), sa ville préférée en raison de ses gratte-ciel qui la fascinent, et où elle travaille à plein temps sur son nouveau roman,La Grève (Atlas Shrugged), qu'elle n'achève que six ans plus tard. La rédaction de ce long roman provoque unedépression néanmoins vite surmontée[31].

Diffusion de l'objectivisme

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En 1950, Ayn Rand et quelques proches créent un groupe qui prend par provocation le nom de « Le Collectif », formé parAlan Greenspan, futur président de laFed et le psychologue Nathanael Blumenthal (qui deviendraNathaniel Branden, l'auteur deThe Psychology of Self-Esteem), futur amant de Rand, sa femme, Barbara Branden, et Leonard Peikoff, profondément influencé parThe Fountainhead.Avec ce groupe, qui multiplie les conférences publiques, Rand compte diffuser sa philosophie et ses écrits. Le cercle d'amis prend ainsi un rôle de plus en plus important, aidant Ayn Rand à diffuser son système philosophique, auquel elle donne le nom d'« objectivisme ».Sous l'impulsion de Branden, le groupe fonde le Nathaniel Branden Institute (« N.B.I »).

Alan Greenspan.

En1957, Rand publie sa principale œuvre,La Grève (Atlas Shrugged), aux éditionsRandom House,roman de près de 1 500 pages qui met en scène des entrepreneurs qui décident de cesser d'être les esclaves d'unétatismepré-totalitaire qui ravage la société à l'image duNew Deal deRoosevelt. Le tirage initial est de 100 000 exemplaires et le livre devient rapidement unbest-seller mondial puisque son tirage était chaque année de 200 000 unités jusqu'à l'élection du présidentObama, qui a conduit à en vendre un million d'exemplaires en deux ans et demi[32]. Dans une étude de 1991 de laBibliothèque du Congrès américain, le livre était cité par les Américains comme celui qui les avait le plus influencés, après laBible[33]. Le roman mêle divers thèmes et sujets de réflexion, passant de l'épistémologie à lamétaphysique, suivant une action classique, centrée autour du combat d'un mystérieux personnage, John Galt, qui n'apparaît qu'à la fin. Il marque aussi la fin de l'activité romanesque de Rand, et le début de ses écrits philosophiques[34].

En 1958, Rand anime des séminaires d'écriture et, le 6 mars, elle fait sa première conférence auQueens College deNew York. Elle prend la parole pour la première fois à la télévision américaine, sur le plateau de Mike Wallace en 1959[35]. Elle présente sonessaiFaith and Force: Destroyers of the Modern World à l'université Yale le 17 février 1960. Le rythme de ses lectures publiques mais également universitaires s'accélère. En 1961, Rand publieFor the New Intellectual le et fait une conférence au Ford Hall Forum, « The Intellectual Bankruptcy of Our Age » le 26 mars. Le Ford Hall Forum devient le lieu privilégié de ses conférences qui ont lieu de 1962 à 1976.

La popularité de Rand s'accroît également. De plus en plus sollicitée par les journaux, elle signe, le, sa première intervention dans la « Weekly column » duLos Angeles Times qu'elle animera quelques années durant. Ses conférences sont toutes enregistrées et diffusées auxÉtats-Unis et dans d'autres pays. Ayn Rand enseigne par ailleurs dans de nombreuses universités à partir de 1960, àYale, àPrinceton et àColumbia. Elle enseigne également àHarvard, à l'université du Wisconsin, à l'université Johns-Hopkins et auMIT. Durant ses dernières années, Ayn Rand prend également position sur de grandes questions de société, s'opposant à l'engagement américain dans laSeconde Guerre mondiale, et soutenantIsraël pendant laguerre du Kippour. Elle s'exprime sur tous les thèmes de société où sa morale objectiviste peut trancher : l'égalité des sexes et l'homosexualité, leracisme et le travail.

En, le Nathaniel Branden Institute publie le premier numéro deThe Objectivist, unpériodique actif de 1962 à 1965. Le périodique devient ensuiteThe Objectivist Newsletter, de 1966 à 1971. Puis le groupe édite, de 1971 à 1976, unelettre d'information,The Ayn Rand Letter[note 1]. Ayn Rand y publie des articles, qui forment la base pour ses essais philosophiques, et en premier lieu l'ouvrageThe Virtue of Selfishness qui développe sa théorie du point de vueéthique.

Le Rand reçoit undoctorathonoris causa de l'université Lewis et Clark et publie enThe Virtue of Selfishness (La Vertu d'égoïsme), l'essai qui présente le mieux sa penséeéthique etphilosophique. En, elle écrit une autre étude, en plusieurs parties, publiée dans le périodiqueThe Objectivist intitulé « Introduction to Objectivist Epistemology[36] » destinée à exposer les fondements de sa philosophie de la connaissance.

La compilationCapitalism: The Unknown Ideal (1966) regroupe ses études économiques et politiques alors queIntroduction to Objectivist Epistemology (1971) présente sa théorie des concepts, sa contribution la plus importante à la philosophie. Rand écrit également une étudeesthétique,The Romantic Manifesto (1969).Elle réalise également des allocutions et des ateliers (workshops) au Nathaniel Branden Institute.

Dernières années

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La relation sentimentale de Rand avec le psychothérapeuteNathaniel Branden s'intensifie dans les années 1960. Branden publie également divers textes psychologiques dans la revue d'Ayn Rand. En 1968, le couple illégitime rompt, en partie à cause du fait que chacun était marié[37].

Dès mars 1969, Ayn Rand donne des cours d'écriture, pour lesessais cette fois, à des membres du Nathaniel Branden Institute. Le 11 octobre, elle anime des ateliers autour de l'épistémologie objectiviste. Le 16 juillet, elle assiste commeV.I.P. au lancement de la fuséeApollo 11. Cet événement lui inspire deuxessais[note 2] vantant le progrès technique permis par lecapitalisme :« La signification fondamentale du triomphe d'Apollo 11 n'est pas politique ni même philosophique, elle est davantage épistémologique et morale »[38] dit-elle à cette occasion qui la marque beaucoup. Rand se lie par ailleurs d'amitié avec l'astronauteMichael Collins[39] ainsi qu'avec l'écrivainMickey Spillane et le critique musicalDeems Taylor avec qui elle entretient une longue correspondance[40].

La santé d'Ayn Rand se détériore au début des années 1970. Elle est opérée en 1974 pour uncancer du poumon car c'est une grande fumeuse. La fin de la relation avec Branden signe la finde facto du Nathaniel Branden Institute et certains amis objectivistes s'éloignent d'elle. Rand publie dansThe Objectivist une critique deNathaniel Branden, qu'elle juge avoir été malhonnête envers elle et d'avoir eu un« comportement irrationnel dans sa vie personnelle »[41]. Le 6 mars 1974 Rand fait une conférence àWest Point intitulée « Philosophy: Who Needs It », ouvrage parachevant sa philosophie de la réalité et de l'homme[42]. Le 14 avril, elle reçoit sa sœur, Nora Drobysheva, qui a pu obtenir une autorisation de quitter l'URSS. Rand tente de lui proposer son aide pour qu'elle immigre aux États-Unis, mais sa sœur refuse et rentre enURSS après quelques jours.

En janvier 1976, Rand publie son dernier article dans le recueilThe Ayn Rand Letter, « The Energy Crisis » qui traite des enjeuxgéopolitiques. Le 27 juillet, elle est invitée à laMaison-Blanche pour diner avec l'homme politique libéral australienMalcolm Fraser, futur premier ministre d'Australie : c'est le signe d'une reconnaissance nationale. Le 10 avril 1977, elle est invitée au Ford Hall Forum pour un dîner en son honneur, avec tous les membres du Nathaniel Branden Institute.

La tombe d'Ayn Rand et de Frank O'Connor au cimetière de Kensico, à Valhalla,New York.

En septembre 1979,La Grève (Atlas Shrugged) est scénarisé pour un projet de série télévisée puis, en avril, son dernier essai,Introduction to Objectivist Epistemology, est publié par laNew American Library. Le 9 novembre, son mari Frank O’Connor décède et, dès lors les activités d'Ayn Rand au sein du mouvement objectiviste se raréfient. Sa santé décline par ailleurs. L'un de ses derniers projets est une adaptation télévisée deLa Grève (Atlas Shrugged) ainsi qu'unroman,To Lorne Dieterling, dont elle ne laisse que des brouillons préparatoires.

En 1981 Rand anime ses dernières conférences : au Ford Hall Forum avec « The Age of Mediocrity », le 26 avril et « The Sanction of the Victims » àLa Nouvelle-Orléans le 21 novembre. Elle travaille aux dernières pages du scénario télévisé deLa Grève (Atlas Shrugged), qu'elle achève en janvier. Malade, elle recourt à l'aide sociale pour couvrir ses dépenses de santé, sous le faux-nom d'Ann O'Connor[43]. Elle meurt d'une insuffisance cardiaque le 6 mars 1982 chez elle, àNew York.

De nombreux compagnons objectivistes se rendent à son enterrement, dontAlan Greenspan et David Kelley, qui lit lors desobsèques lepoèmeIf, deRudyard Kipling[44]. Rand est enterrée au cimetière de Kensico, à Valhalla,New York. Dans ses dernières volontés, elle désigneLeonard Peikoff comme héritier de sa propriété intellectuelle et le reconnaît également comme le meilleur spécialiste de saphilosophie[45]. Peikoff fonde le Ayn Rand Institute pour propager ses idées.

Philosophie

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Article détaillé :Objectivisme (Ayn Rand).

Ayn Rand a, au fur et à mesure de ses écrits, constitué un mouvement philosophique intitulé l'« objectivisme »[46] reposant sur lepostulat selon lequel« ma philosophie conçoit essentiellement l'Homme comme un être héroïque dont l'éthique de vie est la poursuite de son propre bonheur, la réalisation de soi, son activité la plus noble, et la Raison, son seul absolu »[47]. En 1976, Rand explique que sa contribution principale à laphilosophie est sa« théorie et [s]es concepts, [s]on éthique, et [s]a découverte que, en politique, le mal - la violation des droits - consiste en un commencement de pouvoir et de force »[48].

Objectivisme

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Rejetant lafoi considérée comme opposée à laraison, Rand condamne toute forme demysticisme, y compris lesreligions, et prône leréalisme philosophique[49]. Rand met en avant ce qu'elle nomme l'« égoïsme rationnel », ou« égoïsme de l'intérêt personnel », seul principe moral digne d'être suivi par opposition à l'altruisme, de mentalitécollectiviste. L'individu est selon elle la base de toutemorale,« il se doit d'exister pour lui-même » écrit-elle en 1962 et de« ne jamais se sacrifier pour les autres, ni sacrifier les autres pour lui-même »[50]. En 1976, Rand explique que sa contribution principale à laphilosophie est sa« théorie et [s]es concepts, [s]on éthique, et [s]a découverte que, en politique, le mal — la violation des droits — consiste en un commencement de pouvoir et de force »[48].

Rand pose que le seul système moral pertinent est celui du « laissez-faire », lecapitalisme. Elle est donc profondémentindividualiste et s'oppose à tout systèmecollectiviste, en premier lieu aucommunisme. Elle critique de manière véhémente autant certainslibéraux etconservateurs américains, comme les partisans du régime soviétique[note 3].

D'inspirationaristotélicienne, la philosophie d'Ayn Rand se veut profondémentobjectiviste, les émotions de l'homme se devant d'être soumises à sa raison, faute de quoi, l'homme baserait son existence sur des chimères issues de ses représentations du monde et non sur les faits. Elle ne renie pas pour autant la sphère émotionnelle mais considère que l'homme qui se perd dans sesémotions essaie de fuir la réalité au lieu de s'y adapter. Ayn Rand a ainsi défini la « psycho-épistémologie », socle de son système objectiviste, comme« l'étude des processus cognitifs humains vus à partir de l'interaction entre l'esprit conscient et les fonctions automatiques de l'inconscient »[51].Harry Binswanger a continué ses travaux sur ce point. La vie de l’homme est considérée comme le fondement de toute valeur, et sa propre vie est le butéthique de tout individu. Le passage dit de l'allocution deJohn Galt (John Galt speaking), personnage principal du livreLa Grève (Atlas Shrugged), représente la quintessence de sa pensée à propos de l'individu[52].

Influences philosophiques

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Ayn Rand a été influencée par de nombreux philosophes commeAristote en premier lieu[53] (et même nul autre que lui, à ses propres dires[54]), mais aussiJohn Locke,Thomas d'Aquin,Friedrich Nietzsche,Max Stirner,Henryk Sienkiewicz,Ludwig von Mises ouIsabel Paterson.Néanmoins, Douglas B. Rasmussen décrit son approche de l'enseignement d'Aristote comme étant« extrêmement imprécise », alors que sa connaissance de son systèmeéthique était pour sa part« très mince »[55].

L'influence deNietzsche est, selon Ronald E. Merrill, auteur deThe Ideas of Ayn Rand, réelle[56], notamment à travers la notion de « surhomme » qui se retrouve dans ses écrits sous la forme de l'idée de l'homme en tant que héros. Ayn Rand dit partager avec Friedrich Nietzsche le culte de l'ego humain, dontThe Fountainhead veut rendre compte. C'est pourquoi elle apposa en en-tête du manuscrit de cette œuvre une citation dePar delà le bien et le mal exprimant, selon elle, ce culte. Elle décida néanmoins de retirer cette citation de l'édition finale de l'ouvrage du fait de son désaccord avec la philosophie de Nietzsche, dont elle rejetait le mysticisme et l'irrationalité[57]. Lester H. Hunt établira plus tard que si Ayn Rand fut effectivement influencée par Nietzsche dans sa jeunesse, notamment à l'époque de la première édition deNous, les vivants, son opinion sur le penseur allemand a changé au cours du temps, évoluant progressivement jusqu'à l'opposition totale. En effet, les points d'accords entre Nietzsche et Ayn Rand sont, en définitive, mineurs et superficiels tandis que les points de désaccords sont profonds et fondamentaux. Ainsi leur compréhension du « surhomme » est radicalement différente l'une de l'autre, et Ayn Rand n'emploie d'ailleurs jamais ce terme, elle parle d'homme « idéaux », non d'homme « supérieurs » précise-t-elle dans une interview au sujet de sa différence avec Nietzsche[58].

Pour elle, au sein de l'histoire de la philosophie, seuls trois auteurs, dont elle-même, ont marqué l'éthique, qu'elle nomme les « trois A », pourAristote,Thomas d'Aquin et Ayn Rand[59].Parmi les philosophes, Rand éprouve un dédain particulier pourEmmanuel Kant, qu'elle dit être un« monstre » et« le plus mauvais homme de l'histoire » car il prône un système éthique totalement étranger à l'intérêt personnel. Elle critique la position de Kant, qui veut expliquer que laraison ne peut connaître la réalité en soi : pour Rand, sa philosophie est l'exacte opposé des positions kantiennes[60]. Pour les philosophes objectivistes George Walsh[61] et Fred Seddon[62], Rand n'a pas su interpréter l'apport de Kant ; pour le premier elle exagère l'ambition du philosophe allemand. D'autres critiques condamnent sa vision dukantisme comme étant simplement« ignorante et indigne »[63]. Il reste que la plupart des philosophes réalistes postérieurs à Kant en ont autant, sinon plus, à son égard[64].

Principales œuvres

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Ayn Rand est surtout connue pour ses fictions, principalementAtlas Shrugged, véritable best-seller, etThe Fountainhead. Les personnages de sesromans sont ainsi devenus des références clés dans laculture américaine comme John Galt, Dagny Taggart ou Kira Argounova[65]. Rand se dépeint elle-même comme une « romantique réaliste », et toute son œuvre reflète cette double tendance[66].

Atlas Shrugged

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Article détaillé :La Grève.

Atlas Shrugged est un roman de plus de 1 000 pages qui fit d'Ayn Rand une romancière populaire, dès sa publication en 1957. En 2007, soit cinquante ans après la première publication du roman, près de 185 000 exemplaires furent vendus d'après leAyn Rand Institute[67]. Selon unsondage réalisé par Freestar Media/Zogby, 8 % des Américains avaient luAtlas Shrugged en 2007[68]. Une traduction française du roman est parue en octobre 2011 sous le titreLa Grève, qui était le premier auquel Ayn Rand songeait (The Strike) lorsqu'elle écrivait son roman[69].

D'après l'auteur elle-même,Atlas Shrugged a pour thème« le rôle de l'esprit humain dans la société »[70]. L'intrigue met donc en scène des « hommes de l'esprit » (men of the mind : scientifiques indépendants, entrepreneurs honnêtes, artistes individualistes) qui disparaissent mystérieusement, provoquant crises et catastrophes, dans un avenir (pour les années 1950) proche qui n'en ressemble pas moins à la catastrophe des années 1930. Il s'agit d'un « roman à idées », par lequel Rand développe sa conception de la vérité, de la liberté et de l'égoïsme rationnel, tout en présentant les méfaits de l'étatisme qu'elle présente comme le produit dusubjectivisme moral et intellectuel. Le titreAtlas Shrugged se réfère au titan de la mythologie grecqueAtlas qui tient le monde sur ses épaules, symbole du rôle irremplaçable des « hommes de l'esprit », entrepreneurs et créateurs de valeurs, dans la société. Le roman décrit également la manière dont l'intervention de l'état détruit la production et la régulation sociale[71].Atlas Shrugged lui oppose la libre initiative et la responsabilité personnelle.

Le personnage principal du roman,John Galt, est l'archétype du héros vertueux et entreprenant. La première phrase du récit,« Who is John Galt? » a marqué la culture populaire américaine, de même que son allocution, long passage de 62 pages[72], qui est un« morceau majeur de la philosophie, car il expose les racines profondes de l'idéologie étatiste, qui sont à chercher en premier lieu, et dans l'ordre, dans les domaines de la métaphysique, de l'épistémologie et enfin de l'éthique. » explique le traducteur suisse, Pierre-Louis Boitel[73].

The Fountainhead

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Article détaillé :La Source vive.

Publié en 1943, le romanLa Source vive connut un grand succès et fut ensuite adapté aucinéma parKing Vidor en 1949 sous le titreLe Rebelle (The Fountainhead dans la version originale). Le titre du livre fait référence à une déclaration d'Ayn Rand :« L'ego de l'Homme est la source vive du progrès humain[74]. » Refusé par de nombreux éditeurs car non « commercial », le livre est pourtant parmi les plus vendus au monde au sein de l'œuvre de Rand[75]. C'est durant l'écriture de ce roman que Rand s'est vu prescrire de l'amphétamine Benzedrine pour combattre la fatigue[76]. Le médicament l'a aidée à travailler de longues heures pour respecter le délai de livraison du roman, mais elle était ensuite si épuisée que son médecin lui a prescrit deux semaines de repos[77]. L'utilisation de ce médicament pendant environ trois décennies peut avoir contribué à ce que certains de ses associés ultérieurs ont décrit comme des sautes d'humeur volatiles[78].

Le récit décrit la vie d'unarchitecteindividualiste, Howard Roark, dans le New York des années 1920 qui ne parvient pas à faire accepter ses créations. Par lui, Rand développe les thèmes contenus dans sa doctrine objectiviste, à savoir l'intégrité, l'égoïsme rationnel, la vertu d'indépendance et la créativité. Chaque chapitre est dévolu à un personnage, emblème d'une valeur randienne. Ayn Rand y esquisse deux philosophies antagonistes, à travers les deux personnages en opposition. Le premier, incarné par Roark, est l’homme volontariste et libre, qui représente « l’égoïste absolu », et doté de liberté de jugement alors que Keating est l'archétype du parasite social.The Fountainhead peut, selon Mimi Reisel Gladstein, être lu comme« une version moderne d'une pièce médiévale de moralité »[79].

Réceptions de ses écrits

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Selon Jeff Britting, la popularité des écrits de Rand doit beaucoup au « bouche-à-oreille »[80]. En effet, les milieux universitaires et littéraires ont longtemps ignoré lesromans de Rand. Le philosophe John Lewis déclare cependant, dans saLiterary Encyclopedia de 2001, que« Rand a écrit les œuvres de fiction les plus intellectuellement brillantes de sa génération »[81].

Les premiers comptes rendus de la critique apparaissent avec sapièce de théâtreNight of January16th. Ses autres premiers écrits,We the Living etAnthem ont reçu une faible attention des critiques, seul son best-sellerThe Fountainhead mobilisa véritablement la presse et en particulier leNew York Times[82], journal que Rand appréciait grandement[83]. C'est surtout son romanLa Grève (Atlas Shrugged) qui reçut la plus grande critique, principalement négative. En particulier, l'ancien espion soviétique repentiWhittaker Chambers, dans laNational Review, qualifia l'ouvrage d'« immature » et de« remarquablement stupide », ajoutant qu'« on ne pouvait l'appeler un roman qu'en dévaluant le mot »[84].

Les travaux de Rand éveillèrent peu d'intérêt dans les milieuxacadémiques etuniversitaires[85]. La première étude sur son œuvre, publiée en 1971, était celle de William F. O'Neill,With Charity Toward None: An Analysis of Ayn Rand's Philosophy[86]. L'auteur fut vivement critiqué par ses pairs, qui lui reprochèrent d'être de parti pris pour avoir pris Rand et ses écrits au sérieux. LarevueThe Personalist publia après sa mort de nombreux articles et le philosopheRobert Nozick y rédigea l'articleOn the Randian Argument[87].

Comme le souligneAlain Laurent, la popularité d'Ayn Rand a été telle qu'auxÉtats-Unis, presque tout le monde l'a lue et a eu son « moment Ayn Rand » comme l'a confiéHillary Clinton. Après sa mort, elle est« demeurée bien vivante dans le paysage intellectuel et politique américain », influençant le libéralisme classique comme leCato Institute[88].

Prises de position et enjeux éthiques

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Éthique de l'égoïsme

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Article détaillé :La Vertu d'égoïsme.

L'essaiThe Virtue of Selfishness, traduit en français sous le titreLa Vertu d'égoïsme synthétise la penséeéthique d'Ayn Rand[89]. Publié en 1964, il s'agit de ses principaux textes issus des conférences. Annoncé par ses précédents écrits, la doctrine du « vivre pour soi » est le sujet de ce livre qui expose la plupart des principes objectivistes et en premier lieu celui d'après lequel l'« ego » est la seule référenceéthique :« Aucune loi, aucun parti ne pourra jamais tuer cette chose en l'homme qui sait dire « je » »[90]. Ainsi, résumePierre Lemieux,« La nature de l'homme lui impose un code d'éthique rationnel […] Les droits de l'homme se résument dans le droit pour un individu d'utiliser sa raison, à l'exclusion de toute coercition, pour mener sa propre vie. Raison et liberté vont de pair » pour Ayn Rand[91].

Lecapitalisme est ainsi le seul système où les hommes productifs sont libres d'agir et de coopérer en vertu de leurs libertés. Contrairement à une critique répandue, Rand n'est pas anarchiste, nianarcho-capitaliste, car elle considère que« l'anarchie en tant que concept politique, est une abstraction vague et naïve »[92]. Néanmoins Rand est souvent considérée comme une théoricienne anarchiste, notamment par Ulrike Heider qui la surnomme « the queen of reason »[93]. Par ailleurs elle ne prône pas une société sans État. Elle propose un système alternatif où l'État est limité à une activitéjudiciaire, via lemonopole du contrôle des contrats entre citoyens. SelonAlain Laurent, Rand estminarchiste, c'est une adepte dulimited government. L'État doit ainsi seulement« protéger l'individu de la violence physique, protéger son droit à la vie, à la liberté, à la propriété et à la poursuite de son propre bonheur ». Ces objectifs coïncident exactement avec les principes desFounding Fathers, les pères fondateurs des États-Unis[94]. L'éthique de Rand renoue avec le conceptaristotélicien de « valeur » qui est ainsi pour elle« ce pourquoi l'on entreprend une action pour acquérir et (ou) conserver quelque chose »[95].

Ayn Rand voit dans ladéclaration d'indépendance des États-Unis une réussite de l'éthique rationnelle[96].

La méthode de Rand se fonde sur l'objectivité définie comme« Une méthode pour évaluer la connaissance basée sur sa conformité ou non à la réalité »[97]. La première partie de ce livre est consacrée à démontrer en quoi la vie, et l'individu, est essentiellement rationnel, et que son existence doit être objective, c'est-à-dire conforme à la réalité. Le rationnel est donc le moyen de survie, et, par extension, l'éthique régulant son comportement et ses choix[98]. Rand s'oppose aux doctrines philosophiques et politiques qui posent que l'éthique est irrationnelle et donc que laraison n'est pas inhérente à l'homme, justifiant par là unaltruisme au service de la collectivité. Ces doctrines justifient le recours à la force, caractéristique de l'État. La conduite éthique est donc celle de« la réflexion et du travail productif »[99]. SelonAlain Laurent, dansLe Libéralisme américain,« De ces prémisses [Rand] déduit une éthique anti-sacrificielle et anti-collectiviste affirmant la légitimité exclusive de la poursuite du « self-interest » calé sur le droit individuel de propriété, l'« échange librement consenti » et le principe de « non-initiation de la force »[100].

Politique internationale

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Ayn Rand s'est opposée à laguerre du Viêt Nam, la considérant comme l'expression paroxystique du principealtruiste. Manifestation de protestation contre la guerre aux États-Unis le 21 octobre 1967.

Ayn Rand condamnait l'engagement américain dans laPremière et dans laSeconde Guerre mondiale[101], puis dans laguerre de Corée, considérant que la seule justification de la guerre doit être le principe de légitime défensede soi-même, et non des autres.

Elle s'est tout aussi publiquement opposée à laguerre du Viêt Nam en déclarant :

« Si vous voulez voir le summum ultime, suicidaire, de l'altruisme à l'échelle internationale, observez la guerre du Viêt Nam, une guerre où chaque soldat américain meurt sans raison d'aucune sorte[102]. »

Rand s'opposait donc à toute politique d'intervention et d'ingérence, mais au seul nom de lasouveraineté des États respectueux du droit : pour elle, les États « tyranniques » et les conglomérats de « sauvages », n'avaient aucun droit.

Ainsi, elle interprétait laguerre du Kippour de 1973 comme partant d'une attaque contre un État respectueux des droits individuels, et elle soutint en conséquenceIsraël, déclarant :

« Les Arabes sont une des cultures les moins développées. Ils sont typiquement nomades. Leur culture est primitive et ils éprouvent du ressentiment contre Israël car c'est la seule tête de pont de la science moderne et de la civilisation sur leur continent. Quand vous avez des hommes civilisés qui combattent des sauvages, vous soutenez les hommes civilisés, peu importe qui ils sont[103]. »

Elle avait une vision tranchée, voire expéditive, de la politique internationale. Dans « The Foreign Policy of a Mixed Economy », Rand condamnait le principe de l'aide publique entre les États, qui nourrit les guerres économiques et abaisse les libertés humaines, contribuant àbalkaniser les sociétés, notamment en entretenant le principe de l'« ethnicité », selon le titre de son article « Global Balkanization ». Pour Ayn Rand, l'irrationnalisme (dont la réalisation historique ultime est lecommunisme, thèse qu'elle développe dans son article « Capitalism vs. Communism ») se propage, conduisant à un nouveaufascisme, celui d'un culte duconsensus[104] et du tout-État, toujours plus prédateur et dépensier. Rand y voit par ailleurs la cause de la volonté de certains États, comme lesÉtats-Unis, de conduire des guerres d'ingérence qui sont injustes (« The Wreckage of the Consensus ») parce qu'on les mène suivant les principes de l'altruisme, ce qui outrepasse leurs fonctions légitimes et viole les droits de leurs citoyens.

Essentialisme, sexe et race

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Plusieurs des ouvrages de Rand présentent lesfemmes et leshommes comme égaux sur le plan intellectuel. Toutefois, elle a, à plusieurs reprises, affirmé que les différences physiologiques entre les deux sexes conduisaient à des différences psychologiques fondamentales, sources d'une différenciation naturellement sexuée des rôles sociaux. Il s'agit là d'un des postulats de ce qu'elle nomme la « psycho-épistémologie », la science qui examine le rapport dupsychisme humain à la réalité. Rand affirma par exemple que, si les femmes sont compétentes pour occuper la fonction de Présidente, aucune femme rationnelle ne devrait chercher à atteindre cette position ; elle expliqua plus tard qu'une telle fonction serait psychologiquement perturbante pour une femme[105]. Rand pense ainsi que l'« essence de la féminité est la vénération — le désir d'admiration de l'homme », qu'une« femme idéale doit vénérer les hommes, et qu'un homme idéal est le plus haut symbole de l'humanité »[106]. Lesexe est pour elle« l'expression de l'estime de soi »[107].

Ayn Rand s'est exprimée publiquement à une unique occasion sur le thème de l'homosexualité, lors d'une conférence au Ford Hall Forum de 1968. En 1971, elle publieun recueil d'essais,The New Left, où elle attaque les mouvementsféministes etgay, puisque la discrimination positive imposée par l'État est par définition injuste, et affirme que l'homosexualité est immorale en soi. En dépit de cette critique, elle estime que« la loi ne doit pas intervenir dans une relation entre deux adultes consentants ». Dans des conversations tenues en 1980 avec le philosopheHarry Binswanger, elle nuancera sa position, revenant sur le terme d'immoral sans retirer sa critique[108]. Rand défendait par ailleurs le droit des entreprises dediscriminer sur la base de l'orientation sexuelle, de larace ou de n'importe quel autre critère : c'est par définition duDroit de propriété que le refus d'une personne ou d'une organisation de traiter avec une autre ne viole aucun droit, quand la raison en seraitirrationnelle,raciste ouhomophobe[109].

Dans ses articles « Racism » et « Balkanisation globale », Rand estime que le« racisme est la forme la plus basse, la plus crûment primitive de collectivisme »[110]. Que cette notion implique qu'un homme soit jugé non sur ses propres actions mais sur celles d'un collectif d'ancêtres apparaissait intolérable dans son système de pensée[111] car leracisme,a fortiori institué par l'État, nie les deux aspects de la vie de l'homme : sa raison et sa moralité pour y substituer undéterminismegénétique. Elle était opposée à toute intervention étatique à ce sujet, estimant qu'à partir du moment où ce n'est pas l'État qui l'impose,« le racisme n'est pas un problème de Droit mais une question morale, et ne peut être combattu que par des moyens privés, tels que leboycott économique ou l'ostracisme social »[112].

Culture et environnement

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« Le Capitalisme est un système social basé sur la reconnaissance des droits individuels, y compris sur celle des droits de propriété »[113].

« La culture n'est pas le produit anonyme de masses indifférenciées, mais la somme des réalisations intellectuelles d'hommes individuels »[114] selon Ayn Rand qui fait de la culture et duprogrès scientifique des domaines éthiques. Cependant, dans son article « Our Cultural Value-Deprivation » (1966), elle note la perte de valeur dans la culture et notamment la valeurindividualiste. Sonessai « The Intellectual Bankruptcy of Our Age » (1961)[115] a pour but de condamner uneculture de massemondialisée, celle duXXe siècle qui refuse l'héritage libéral du siècle précédent.

En matière d'écologie et d'environnement, Rand y voit une manipulation des gouvernements, destinée à réduire les libertés et à faire primer l'émotion sur la raison. Critiquant l'environnementalisme, dans « Against Environnementalist », elle considère que l'écologie est un retour du religieux et de l'irrationnel, alors que seul le progrès technique peut améliorer la condition humaine[116].

Étatisme

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Rand préconise un État minimal.Elle oppose l'étatisme à l'intérêt bien compris des individus. Selon elle, l'État, qu'elle qualifie d'« absolu » lorsqu'il ambitionne de régenter toute la sphère sociale et économique, ne fait que violer le Droit qu'il est là pour faire respecter« L'étatisme a toujours été le corollaire politique du collectivisme »[117] explique-t-elle, sa démesure culminant dans lecommunisme.

Ses jugements sur l'étatisme ont suscité l'admiration dans tous les mouvements libéraux. La formule« L'État absolu n'est simplement qu'une forme institutionnalisée du banditisme, quel que soit le gang particulier qui prend le pouvoir »[117] résume au mieux sa pensée.Cependant, Rand n'est pas pour l'anarchisme, qui prône la disparition de l'État. Elle considère que celui-ci doit exister, pour veiller à ce que les citoyens jouissent de toute leur liberté de choix et de raison :« Le gouvernement agit seulement comme un agent de police qui protège l'homme des droits, il utilise la force physique uniquement et seulement à titre de représailles contre ceux qui prennent l'initiative de son utilisation, tels que des criminels ou des envahisseurs étrangers[118]. » En d'autres termes, l'État doit veiller à la conservation des droits individuels (la liberté et la propriété), dont« la source est la nature de l'homme » car :« la seule justification valable de l'existence d'un État [est d'] assurer les Droits des hommes en protégeant ceux-ci de la violence physique »[119].

Seul le système du « laissez-faire » capitaliste peut garantir les libertés individuelles. La société doit veiller à ce qu'une complète séparation de l'État et l'économie existe, de la même manière et pour les mêmes raisons qu'existe laséparation de l'État et l'Église[120],[121].

Elle considère par ailleurs qu'à son époque, le développement de l'État-providence auxÉtats-Unis amènerait sans doute à uncollectivisme, d'autant plus qu'elle accuse en les partisdémocrate etrépublicain d'être favorables au socialisme et de ne proposer aucune politique de laissez-faire favorable au capitalisme[121].

Humour

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Elle condamne l'humour[122], en particulier l'autodérision. Néanmoins on l'a vue sourire lorsqu'un journaliste lui a demandé ce qu'elle pensait de Ronald Reagan :

« Je n'en pense rien et plus je le regarde moins je pense. »

Influence

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Les écrits d'Ayn Rand continuent d'être largement vendus et lus, à travers le monde, avec plus de 25 millions d'ouvrages vendus en 2007, et près de 800 000 de plus chaque année selon le Ayn Rand Institute[123], y compris dans le milieu scolaire[124]. Selon une étude conduite par laBibliothèque du Congrès américainet par Book of the Month Club (« le club du livre du mois ») dans les années 1990,La Grève (Atlas Shrugged) est le livre le plus influent après laBible auxÉtats-Unis[11].

Influence sur la société et sur des personnalités

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DansCapitalism: A Treatise on Economics (1996),George Reisman, l'un des quatre économistes qui ont fait leur doctorat avecLudwig von Mises, associe l'objectivisme à la méthodologie autrichienne.

Une certaine branche du mouvementféministe américain se réclame des travaux de Rand. DansFeminist interpretations of Ayn Rand[125]Mimi Reisel Gladstein etChais Matthew Sciabarra analysent la nature de cette influence et expliquent même en quoi la philosophe peut être qualifiée de « féministe avant l'heure »[126].

Ayn Rand a eu également une profonde influence sur des penseurs et des personnalités contemporains telsJohn Hospers (le premier candidat du partilibertarien aux élections présidentielles américaines de 1972),George Hamilton Smith (pédagogue et auteur libertarien), le philosophe etépistémologueAllan Gotthelf, les philosophes et universitairesRobert Mayhew (auteur deEssays on Ayn Rand's Atlas Shrugged) etTara Smith, l'économisteGeorge Reisman, le psychologue commeEdwin A. Locke, créateur de lagoal-setting theory, l'historienRobert Hessen, et les politologuesCharles Murray, (créateur de l'American Enterprise Institute) etPeter Schwartz[127]. SelonPierre Lemieux, Rand, en dépit de son aversion pour l'anarchie, est également un modèle des mouvementsanarcho-capitalistes[91]. Les théoriciens anarchistes etminarchistesMurray Rothbard etRobert Nozick reconnaissent l'apport de Rand dans le champéthique surtout. L'écrivainMario Vargas Llosa est un de ses admirateurs[128].Alain Laurent, citant une confidence d'Alan Greenspan explique même que le président russeVladimir Poutine non seulement connaît ses écrits mais de plus aime à en discuter[129].

L'ancien président de la « Fed »,Alan Greenspan, a beaucoup été influencé[130] par Rand et déclara à son propos :« Elle m'a montré que le capitalisme n'est pas seulement efficace, mais aussi moral »[131]. Ayn Rand a aussi eu une influence surJames Clavell,George Reisman,Alan Greenspan,Terry Goodkind et le professeur demarketing Jerry Kirkpatrick. L'ancien président des États-Unis,Ronald Reagan se dit lui-même un admirateur de Rand, dans sa correspondance privée[132]. Le dessinateur decomicsSteve Ditko est un lecteur de Rand[133]. Parmi d'autres personnalités publiques, l'actriceAngelina Jolie et son mari et acteurBrad Pitt,Frank Miller,Vince Vaughn ouRon Paul, ancien candidat à la Présidence américaine, se disent influencés par l'objectivisme d'Ayn Rand.

Jimmy Wales, le fondateur de l'encyclopédie libreWikipédia, professe son admiration pour Ayn Rand. Ayant luThe Fountainhead, il se qualifie lui-même delibertarien :« La catégorie de personnes dans laquelle je peux le mieux me considérer serait celle des libertariens »[134], déclare-t-il. La pensée de Rand« colore tout ce que je fais et tout ce que je pense »[135]. Wales anime ainsi, de 1992 à 1996 uneliste de diffusion électronique nomméeModerated Discussion of Objectivist Philosophy. Il donne une interview qui fit la première page du numéro de juin 2007 du magazine libertarienReason[136].

Jimmy Wales :« Me concernant, l'un des principes qui sont au cœur de ma vie est la vertu d'indépendance »[137].

Un groupe d'entrepreneurs décidés à fonder unecryptarchie en 1998, baptisée « Laissez Faire City » d'abord enIndonésie, sur l'île deBintan, puis auCosta Rica, veulent alors mettre en application les directives objectivistes. Le projet échoue faute de trouver un territoire libre et en dehors de tout contrôle étatique[138].

Héritiers d'Ayn Rand

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Dès ses débuts Ayn Rand a réuni autour d'elle une génération de penseurs considérés comme « objectivistes »[139]. Plusieurs d'entre eux continuent, après sa mort, à promouvoir sa philosophie, auxÉtats-Unis et dans le monde.

En 1985,Leonard Peikoff, en qui Rand avait totalement confiance pour représenter sa philosophie, fonde leAyn Rand Institute (ARI), qui a pour but de« faire connaître la pensée de Rand aux jeunes générations, de soutenir et développer ses idées, et de promouvoir les principes de la raison, de l'intérêt privé rationnel, des droits individuels et du capitalisme du laissez-faire le plus largement possible ». En 1989, David Kelley crée quant à lui l’Institute for Objectivist Studies, devenuThe Atlas Society, et qui s'intéresse davantage à la dimension philosophique et universitaire des travaux d'Ayn Rand. En 2000, l'historien John McCaskey organise l’Anthem Foundation for Objectivist Scholarship, qui offre des bourses et des récompenses pour des écrits universitaires liés à l'objectivisme pour les universités dePittsburgh et duTexas àAustin. L'association américaineRebirth of Reason fondée en 2005 par Joseph Rowlands et qui siège àSanta Clara, enCalifornie regroupe la plupart des continuateurs de l'objectivisme[140].

EnFrance,Alain Laurent, philosophe et essayiste, a fondé avec José Luis Goyena uneAyn Rand French Society qui organise des conférences pour présenter la pensée libérale et réalise des articles, tous publiés dans lepériodique numériqueLe Nouvel 1dividualiste[141].

Influence sur d'autres mouvements de pensée

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Jim Powell, duCato Institute, considère Ayn Rand comme l'une des trois plus importantes femmes du mouvementlibertarien moderne américain, aux côtés deRose Wilder Lane et d'Isabel Paterson[142].Alain Laurent parle lui desFounding Mothers (« les mères fondatrices ») dunéo-libéralisme[143]. Pourtant, Rand a toujours refusé d'être considérée comme une théoricienne du mouvement libertarien[144].

Bien que sa philosophie soit parfois associée aurationalisme, en raison de sa défense de la rationalité humaine, elle rejetait lerationalisme et l'empirisme comme unefausse dichotomie[145].

Le mouvement philosophique pro-technologique dit de l'« extropianisme », ainsi que celui dutranshumanisme, reconnaît dans les concepts d'égoïsme et deproductivité de Rand des valeurs ontologiques fondatrices. Dans sesPrinciples of Extropy, le fondateur de ce courant de pensée,Max More définit l'« optimisme pratique » (« practical optimism »), l'« auto-transformation » (« self-transformation »), ainsi que l'« auto-direction » (« self-direction ») en référence aux considérations de l'Objectivisme ; les parallèles étant en effet nombreux[146]. L'Objectivisme étant une philosophie qui vante leprogrès scientifique et technique, à la manière duscientisme, des courants technophiles comme celui dit duNeo-Tech et qui a pour but l’élimination dumysticisme de la pensée humaine, se réclament « néo-Objectiviste »

La doctrine de l'égoïsme radical et de l'individualisme d'Ayn Rand a été récupérée par un certain nombre de personnalitéssectaires ; ainsi, Rand est l'un des principaux auteurs cités dans laBible de Satan d'Anton Szandor LaVey, lequel explique que sa religion est« uniquement la philosophie d'Ayn Rand à laquelle ont été ajoutés des cérémonials et des rituels »[147],[148].

Critiques

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Les écrits et la philosophie d'Ayn Rand ont été la cible de diverses critiques, tenant soit à sa personnalité, soit à son système d'idées, soit à son style littéraire. La principale critique à l'égard de la philosophe s'attache à expliquer qu'en dépit d'une argumentation se voulant rationnelle, elle n'en maîtrisait pas toujours les raisonnements[149].

La contestation de l'altruisme de la part d'Ayn Rand a d'abord attiré des critiques d'ordre éthique. Par exemple, l'écrivainGore Vidal formule ainsi en 1961 :« Dès lors que nous devons vivre ensemble, dépendants les uns des autres, l'altruisme est nécessaire à la survie. » Il explique la popularité d'Ayn Rand en ces termes :« Elle a un grand attrait pour les gens simples, perdus dans une société organisée, réticents à payer des impôts, n'aimant pas l'État-providence, qui se sentent coupables face à la souffrance des autres mais voudraient durcir leur cœur. Elle leur propose une prescription alléchante : l'altruisme est source de tous les maux, l'intérêt individuel est le seul bien, et si vous êtes stupide ou incompétent, c'est votre problème[150]. »

La présentation de la vie d'Ayn Rand est elle-même sujet à controverse. DansThe Passion of Ayn Rand's Critics[151], James Valliant axe son étude sur l'éventualité d'une manipulation de la vie de la philosophe faite après sa mort par Nathaniel Branden et sa femme. Pour Valliant, les héritiers de Rand ont embelli son parcours et dissimulé certaines notes de son journal[152].

L'anarcho-capitalisteMurray Rothbard, dansThe Sociology of the Ayn Rand Cult (1972), après avoir soutenu Rand[153], décrit les rouages de la société objectiviste, la comparant à unesecte :« Non seulement la secte d’Ayn Rand était explicitement athée, anti-religieuse, non seulement elle glorifiait la Raison, mais elle professait une dépendance de type maître-esclave envers le gourou au nom de l’indépendance, une adoration et une obéissance au chef au nom de l’individualité de chacun et une croyance aveugle dans le gourou au nom de la Raison[154]. » Les critiques universitaires et politiques anti-libertariennes sont nombreuses[155]. Le célèbre psychologue américainAlbert Ellis présente le mouvement randien comme unereligion dans son article « Is Objectivism A Religion? »[156] (1968).

D'autres considèrent que leraisonnement philosophique de Rand estsophistique, détournant le concept derationalité, tel Scott Ryan dansObjectivism and the Corruption of Rationality : A Critique of Ayn Rand's Epistemology qui s'attaque, lui, aux fondements épistémologiques de la pensée randienne, considérée comme unepseudo-philosophie[157].

La pensée de Rand continue à gagner des défenseurs, en dépit de la critique continuelle la qualifiant de« mal construite et peu méthodique »[158]. Son style est ainsi décrit, même au sein de ses partisans, comme étant« littéraire, hyperbolique et émotionnel »[159]. Le philosophe Jack Wheeler note« la grandiloquence incessante et la décharge continue de haine des écrits de Rand », en dépit de cela, il voit son systèmeéthique comme« le plus achevé et le plus fécond des études contemporaines »[160]. Enfin, le populaire et satiriqueThe Philosophical Lexicon réalisé par les philosophesDaniel Dennett et Asbjørn Steglich-Petersen, définit le « rand » comme « une tirade énervée causée lorsque l'on considère à tort un désaccord d'ordre philosophique comme une attaque personnelle et/ou comme la preuve d'une innommable corruption morale. "Lorsque j'ai remis en question sa seconde affirmation, il s'est lancé dans un rand" »[161].

Ayn Rand dans la culture populaire

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De nombreuxdessins animés américains font référence à Rand. Dans un épisode deFuturama, Bender fouille ce qui est jeté aux égouts et y trouveAtlas shrugged parmi des revues pornographiques. Dans l'épisodeLe Charmeur de poules deSouth Park,Atlas Shrugged est vu comme d'un« morceau de déchet »[162]. De multiples références sont également présentes dansLes Simpson, particulièrement dans l'épisode « Manucure pour 4 femmes » où une allusion critique est faite au livreThe Fountainhead.

Des jeux télévisés font également référence à Rand,Jeopardy!, mais aussi des séries dramatiques, notammentGilmore Girls (2000) etMad Men (2007), ou des émissions comiques, dontThe Colbert Report[163].

Le groupe derock canadienRush, dans l'albumFly by Night, fait référence au monde décrit dansAnthem.

En littérature, l'écrivain objectiviste Kay Nolte Smith a écrit un roman à clef,Elegy for a Soprano, inspiré par le groupe du Collectif avec Rand et Branden. Le roman de William F. Buckley,Getting it Right, fait également allusion à Rand. Lejeu vidéoBioShock utilise des éléments de l'action du livreAtlas Shrugged, et l'un des antagonistes, Andrew Ryan (dont le nom est uneanagramme partielle de « Ayn Rand »[164]), magnat athée, critique envers l'altruisme et le communisme, est d'après son créateurKen Levine en partie inspiré par Rand et son œuvre[165].

Le visage de Rand apparaît sur un timbre créé le à New York par leUnited States Postal Service[166].

« Whoisjohngalt » est un code dans l'extensionFrozen Throne deWarcraft 3 pour obtenir de façon rapide l'ensemble des améliorations disponibles.

Œuvre

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Romans

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Pièces de théâtre

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Essais

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Du vivant d'Ayn Rand

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Publications posthumes

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Principaux articles accessibles en ligne

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Filmographie

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Scénarios

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Adaptations

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Au cinéma

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Voir la catégorie :Film tiré d'une œuvre d'Ayn Rand.

Au théâtre

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  • 2001 :Coupable ou non coupable, pièce de théâtre montée auThéâtre Marigny per lemetteur en scène françaisRobert Hossein, adaptation de la pièceNight of January16th
  • 2008 :The Death of Ayn Rand, comédie montée par le metteur en scène américain Jeffrey R. Smith de la Virago Company : la pièce parodique imagine l'écrivain sujette à des hallucinations et rédigeant une scèneérotique avec les deux personnages principaux de son romanAtlas Shrugged[170].

Notes et références

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Notes

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  1. (en)Liste des articles parus dansThe Ayn Rand Letter.
  2. Ayn Rand,« Apollo 11 », inThe Objectivist, septembre 1969 et « Apollo and Dionysus », inThe Objectivist, décembre 1969 et janvier 1970.
  3. En 1964, en réponse à une question surRichard Nixon, Rand répond :« I'm opposed to him. I'm opposed to any compromiser or me-tooer, and Mr. Nixon is probably the champion in this regard » :« Je suis opposée à lui. Je suis opposée à n'importe quel compromis ou « moi aussi » et M. Nixon est probablement le champion de ce genre de discours », in(en) « Ayn Rand »,The Playboy Interview Vol. II, G. Barry Golson, Perigee, 1983,p. 24.

Références

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  1. Prononciation enanglais américainretranscrite selon lanorme API.
  2. Prononciation enrusseretranscrite selon lanorme API.
  3. Ayn Rand est mentionnée dans l'ouvrage de référence(en) de Gregory Salmieri et d'Allan Gotthelf,The Dictionary of Modern American Philosophers, London, Thoemmes Continuum, 2005,(ISBN 1-84371-037-4), entrée« Rand, Ayn ».
  4. Rand est classée parmi les romanciers du siècle par l'American Writers de 2002.
  5. Introduction de l'entrée Ayn Rand de la Stanford Encyclopedia of Philosophy.
  6. Fiche de présentation de M. Northrup Buechner.
  7. Alain Laurent, Introduction.
  8. (en) Pour plus de précisions sur leSaint-Pétersbourg d'Ayn Rand, avec des photographies des lieux actuels, voir« Ayn Rand Sites in Saint Petersburg ».
  9. (en)Biographie chronologique d'Ayn Rand, Ayn Rand Institute.
  10. abcde etfMichael Paxton.
  11. abc etdStephen R. C. Hicks.
  12. Jeff Britting,p. 14-20.
  13. (en) Michael S. Berliner, « Introduction » inRussian Writings on Hollywood, Los Angeles, 1999, Ayn Rand Institute Press,p. 10,(ISBN 0-9625336-3-7),résumé en ligne.
  14. (en)« A Brief Biography of Ayn Rand » sur le site du Ayn Rand Institute. Les deux textes sont réédités en 1999 dansRussian Writings on Hollywood.
  15. (en)About Ayn Rand: Biography.
  16. (en)Explication de l'origine du nom d'Ayn Rand dans la newsletter « Impact » du Ayn Rand Institute de juin 2000.
  17. « I can say – not as a patriotic bromide, but with full knowledge of the necessary metaphysical, epistemological, ethical, political and aesthetic roots – that the United States of America is the greatest, the noblest and, in its original founding principles, the only moral country in the history of the world », in(en)Discours d'Ayn Rand à West Point.
  18. Jeff Brittings,p. 35-40.
  19. Jeff Britting,p. 40-44.
  20. « It is not an autobiography in the literal, but only in the intellectual sense. The plot is invented, the background is not », Ayn Rand,(en) « Forward », inWe The Living, Dutton,p. 18,(ISBN 0-525-94054-5).
  21. (en)« Anthem, an appreciation » par Stephen Cox.
  22. Barbara Branden,p. 188-189.
  23. (en) Historique du roman sur le siteCato institute.
  24. Barbara Branden,p. 183-198.
  25. Cité parBarbara Branden,p. 140.
  26. (en)Essays on Ayn Rand's The Fountainhead par Robert Mayhew, Lexington Books, 2006,p. 73.
  27. (en) Stephen Cox,The Woman and the Dynamo, Transaction, 2004,pp. 218-222, 287-289, 302-314 et 357-359.
  28. (en)Our Forgotten Goddess. Isabel Paterson and the origins of libertarianism par Brian Doherty, février 2005, critique de l'ouvrage de Stephen Cox,The Woman and the Dynamo.
  29. « La Vertu d'égoïsme » : Ayn Rand ou le devoir d'égoïsme, inLe Monde des livres, 31 janvier 2008.
  30. (en)Le témoignage d'Ayn Rand.
  31. (en)« The Heirs of Ayn Rand » par Scott McLemee.
  32. (en)The Rampant Rise Of Ayn Rand-O-Mania, "The Rampant Rise Of Ayn Rand-O-Mania", Linton Weeks,NPR, 12 april 2011.
  33. (en)Le classement sur le site du New-York Times.
  34. (en) Préface de Edward Younkins àAtlas Shrugged, Aldershot, Ashgate, 2007,p. 1,(ISBN 0-7546-5549-0) :« Atlas Shrugged (...) is the demarcation work and turning point that culminated [Rand's] career as a novelist and propelled her into a career as a popular philosopher » soit : (« Atlas Shrugged est le point culminant de la carrière romanesque de Rand, il est le tournant vers son activité de philosophe populaire ») explique-t-il.
  35. (en) Mike Wallace's interview,première partie,seconde partie ettroisième partie.
  36. Cf. Ayn Rand,(en)Introduction to Objectivist Epistemology.
  37. Barbara Branden,p. 344-358 qui sera d'ailleurs très critique sur la relation de la philosophe avec son époux. Nathaniel Branden a également écrit uneautobiographie focalisée sur sa relation avec Ayn Rand :My Years With Ayn Rand, Jossey-Bass, 1999,(ISBN 978-0787945138).
  38. (en)« The fundamental significance ofApollo 11’s triumph is not political; it is philosophical; specifically, moral-epistemological », in « Apollo 11 ».
  39. « Lettre à M. Collins »,pp. 648.
  40. Barbara Branden,p. 308.
  41. (en) Ayn Rand, « To Whom It May Concern », inThe Objectivist, New York, mai 1968,no 7 (5),pp. 1–8.
  42. (en)Article consultable en ligne.
  43. Ayn Rand and the VIP-DIPers, Michael Ford,The Huffington Post, 12/05/2010.
  44. LepoèmeIf deRudyard Kipling.
  45. Leonard Peikoff,p. 13-15.
  46. L'« objectivisme » est à distinguer du concept d'« objectivisme », renvoyant à la question philosophique de l'objectivité.
  47. (en)« the concept of man as a heroic being, with his own happiness as the moral purpose of his life, with productive achievement as his noblest activity, and reason as his only absolute », Ayn Rand, inAtlas Shrugged,Random House, New York City, 1957,(ISBN 0394415760), Appendice.
  48. a etb(en) Ayn Rand et Robert Mayhew,Ayn Rand Answers, the Best of Her Q&A, New York, New American Library, 2005,p. 166,(ISBN 0-451-21665-2).
  49. (en) George H. Smith,Atheism: the Case Against God, Prometheus, 1989.
  50. (en) Ayn Rand,The Voice of Reason, Dutton Plume, 1989, chapitre « Introducing Objectivism »,p. 3. Cet article est paru dans leLos Angeles Times, numéro du 17 juin 1962.
  51. (en)Entrée « psycho-epistemology » sur le Ayn Rand Lexicon.
  52. Ayn Rand,La Grève (Atlas Shrugged), New York, Signet Books, 1996,p. 924-925 :

    « Non, vous n’êtes pas tenus de vivre si vous ne le voulez pas ; mais si vous choisissez de vivre, vous devez vivre en êtres humains – par l’effort et le jugement de votre esprit »

    .
  53. Ayn Rand, « About the Author », inAtlas Shrugged, New York City, Random House, 1957,(ISBN 0394415760).
  54. (en) Mike Wallace's interview, début de latroisième partie.
  55. Douglas B. Rasmussen et Douglas J. Den Uyl,The Philosophic thought of Ayn Rand, Urbana, University of Illinois Press, 1984,p. 10,(ISBN 0-252-01033-7).
  56. (en) Voir le commentaire du livre de Ronald E. Merrill,The Ideas of Ayn Rand,par Robert Wilfred Franson qui traite des diverses influences et particulièrement celle deNietzsche sur la pensée de Rand.
  57. Introduction à la vingt-cinquième édition deThe Fountainhead, incluse dans l'édition Signet de 1993 de l'ouvrage
  58. La vision évolutive d’Ayn Rand sur Nietzsche
  59. Chris Matthew Sciabarra,p. 12.
  60. « Brief Summary », inThe Objectivist, 4 septembre 1971.
  61. (en) George V. Walsh, « Ayn Rand and the Metaphysics of Kant » inThe Journal of Ayn Rand Studies 2 (1), 2000,pp. 69-103,consultable en ligne.
  62. (en) Fred Seddon,Ayn Rand, Objectivists, and the History of Philosophy, Lanham, Maryland, University Press of America, 2003,pp. 63-81,(ISBN 0-7618-2308-5).
  63. Cité parChris Matthew Sciabarra,p. 149.
  64. Pour une critique de Kant par un métaphysicien réaliste, citations à l'appui, voir par exemple Claude Tresmontant"De la méthode en métaphysique", Chapitre VII et Conclusions de sesMétaphysiques principales, éd. Francois-Xavier de Guibert, 1990.
  65. Sur les raisons du succès populaire des écrits de Rand et en particulier de ses fictions et de ses personnages, voir :(en)« Concept Formation and the Fiction of Ayn Rand » par K. Minsaas.
  66. « Je suis une romantique dans le sens que je présente les hommes comme ils devraient être. Je suis une réaliste dans le sens que je les place sur terre » dit-elle inThe Romantic Manifesto, 1969.
  67. (en) Annonce« Sales ofAtlas Shrugged at All-Time Record » du Ayn Rand Institute, 10 mars 2008.
  68. (en)[PDF]Résultats du sondage et éléments statistiques.
  69. Une éditionsuisse existait sous le titreLa révolte d'Atlas, en trois tomes dont deux publiés en 1957 et 1958 par les éditions Jeheber àGenève, mais l'éditeur ne songeait qu'à vendre ce qui avait été un best-seller aux États-Unis et était passé à côté de son message philosophique : il en était résulté une traduction inutilisable, même pour toute tentative ultérieure de réédition.
  70. (en) Cité par la présentation du livre sur le siteatlasshrugged.
  71. À cet égard, sa description du rôle de l'information dans la société rappelle les travaux deFriedrich Hayek etIsrael Kirzner Cf. Friedrich Hayek,"L'utilisation de l'information dans la société" et Israel Kirzner :"Les dangers de la réglementation".
  72. (en)Le discours de John Galt intégral[PDF].
  73. Notes du traducteur Pierre-Louis Boitel.
  74. « Man's ego is the fountainhead of human progress ».
  75. Mimi Reisel Gladstein,p. 41.
  76. Jennifer Burns,The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History, p. 85.
  77. Jennifer Burns,The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History, p. 89.
  78. Jennifer Burns,The Three « Furies » of Libertarianism: Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand du Journal of American History, p. 178.
  79. Mimi Reisel Gladstein,p. 42.
  80. Jeff Britting,p. 87.
  81. (en) John Lewis, « « Ayn Rand » », inLiterary Encyclopedia,consultable en ligne, 20 octobre 2001.
  82. (en) Lorine Pruett,The New York Times, numéro du 16 mai 1943.
  83. (en) Ayn Rand, Berliner, Michael S.,Letters of Ayn Rand, New York, 1995,(ISBN 0-525-93946-6).
  84. (en) Whittaker Chambers, « Big Sister is Watching You », inNational Review,pp. 594–596,consultable en ligne, numéro du 8 décembre 1957.
  85. Chris Matthew Sciabarra,p. 1.
  86. (en) William F. O'Neill,With Charity Toward None: An Analysis of Ayn Rand's Philosophy, New York, Littlefield, Adams & Company, 1977,p. 3,(ISBN 0-8226-0179-6).
  87. (en)Robert Nozick,On the Randian Argument, inThe Personalist,no 52,pp. 282-304.
  88. Alain Laurent,p. 81.
  89. L'ouvrage rassemble plusieurs articles : « The Objectivist Ethics », « Man’s Rights », « Collectivized Ethics », « Government Financing in a Free Society », « Racism », « The Ethics of Emergencies », tous publiés entre 1961 et 1964 dans lepériodiqueThe Objectivist Newsletter.
  90. Ayn Rand,Nous les vivants,p. 409.
  91. a etbPierre Lemieux,p. 65-66.
  92. (en)« Anarchy, as a political concept, is a naive floating abstraction », in« The Nature of Government ».
  93. Ulrike Heider,Anarchism: Left, Right, and Green, City Lights Books, 1994,(ISBN 978-0-87286-289-0) (sommaire.
  94. Alain Laurent, Introduction, p.25.
  95. Ayn Rand,p. 36.
  96. John Trumbull,Declaration of Independence, 1819.
  97. (en)« A method of evaluating knowledge based on whether it conforms to reality or not », inGlossaire des termes objectivistes.
  98. Ayn Rand,p. 51.
  99. Ayn Rand,p. 52.
  100. Alain Laurent,p. 200.
  101. (en) Ayn Rand, extrait de « The Roots of War », inThe Objectivist, numéro de juin 1966,consultable en ligne.
  102. (en) Ayn Rand, « The Wreckage of the Consensus », inThe Objectivist, numéro d'avril 1967.
  103. (en)Ayn Rand Ford Hall Forum lecture, 1974, texte publié sur le site du Ayn Rand Institute etconsultable en ligne.
  104. Cf.« The New Fascism: Rule by Consensus » (1965), traduit comme"Le nouveau fascisme : le règne du 'consensus'"
  105. (en) « An answer to readers (about a woman president) », inThe Objectivist, 1968, vol.7,consultable en ligne.
  106. (en) « About a woman President », inThe voice of reason: essay in objectivist tought, New York, New american library, 1969.
  107. (en)« sex is an expression of self-esteem—a celebration of himself and of existence »,entrée « Sex » du Ayn Rand Lexicon.
  108. (en)Ayn Rand biographical FAQ.
  109. (en)« Ayn Rand and Homosexuality » de Paul Varnell publié le 3 décembre 2003 dansThe Chicago Free Press.
  110. Ayn Rand,p. 145.
  111. (en) « Racism » inReturn of the Primitive: The Anti-Industrial Revolution,p. 179.
  112. (en) « Racism » inReturn of the Primitive: The Anti-Industrial Revolution,p. 182.
  113. (en)« Capitalism is a social system based on the recognition of individual rights, including property rights », in « What Is Capitalism? », inCapitalism: The Unknown Ideal,p. 19.
  114. Ayn Rand,p. 147.
  115. (en)Article disponible en lecture audio.
  116. (en)Against Environnementalist.
  117. a etbAyn Rand,p. 149.
  118. (en)« The government acts only as a policeman that protects man's rights; it uses physical force only in retaliation and only against those who initiate its use, such as criminals or foreign invaders » inIntroducing Objectivism,consultable en ligne.
  119. Voir la démonstration faite dansAyn Rand, chapitre « Les Droits de l'homme ».
  120. (en)Entrée « Government ».
  121. a etb(en) Ayn Rand« The Mike Wallace Interview with Ayn Rand » [« L'entrevue de Mike Wallace avec Ayn Rand »] ()(lire en ligneAccès libre, consulté le)
    Mike Wallace,
    .
  122. « Ayn Rand et les libertariens », à 18:44, surfranceculture.fr,.
  123. (en) Ayn Rand Institute,Sales of Ayn Rand Books Reach 25 million Copies.
  124. « Ayn Rand Institute estimates that more than 1 million students studied Ayn Rand’s novels in 25,000 classrooms this year »,communiqué du ARI en date du 18 mai 2009.
  125. (en) Mimi Reisel Gladstein et Chais Matthew Sciabarra,Feminist interpretations of Ayn Rand, Pennsylvania State University Press, University Park, 1999,consultable en ligne.
  126. (en) Chapitres « Was Ayn Rand a Feminist? » parNathaniel Branden et « The Female Hero: A Randian-Feminist Synthesis » par Thomas Grandstad notamment.
  127. (en)Biographie et travaux en lien de Peter Schwartz avec l'Objectivisme.
  128. Il la fait apparaître dans sonroman libertinLes Cahiers de Don Rigoberto, 1997.
  129. Alain Laurent,p. 82.
  130. Dans ses mémoires,Le Temps des turbulences aux éditions J.-C. Lattès, publiées en 2007,Alan Greenspan explique l'admiration qu'il a gardée depuis sa jeunesse pour Ayn Rand.
  131. « Alan Greenspan, deux décennies de succès pour une politique monétaire non orthodoxe », inLe Monde, numéro du 15 août 2007.
  132. Cité par Skinner et Anderson, inReagan: a Life in Letters, New York, Free Press, 2003,pp. 281-282.
  133. Biographie de Steve Ditko.
  134. (en)« the category people would fit me in that's most accessible would be libertarian », inQ & A
  135. « The free-knowledge fundamentalist », inThe Economist, numéro du 7 juin 2008,p. 25
  136. Wikipedia and Beyond. Jimmy Wales' sprawling vision par Katherine Mangu-Ward.
  137. « I think for me one of the core things that is very applicable to my life today is the virtue of independence », entretien avec Brian Lamb du 25 septembre 2005,consultable en ligne.
  138. Charles Gilbert,« L'île introuvable des ultralibéraux »,L'Express, 4 janvier 1996.
  139. (en) Scott McLemee, « The Heirs of Ayn Rand », Lingua Franca, septembre 1999,consultable en ligne.
  140. (en)Site du « Rebirth of Reason ».
  141. « Créativité et Envie dansLa Source Vive d’Ayn Rand » par José Luis Goyena.
  142. (en) Article de Jim Powell publié dansThe Freeman: Ideas on Liberty,no 5, mai 1996, intitulé« Rose Wilder Lane, Isabel Paterson, and Ayn Rand: Three Women Who Inspired the Modern Libertarian Movement ».
  143. Alain Laurent,p. 171.
  144. (en-US) « http://aynrandlexicon.com/ayn-rand-ideas/ayn-rand-q-on-a-on-libertarianism.html », surAyn Rand Lexicon(consulté le).
  145. (en-US) « Rationalism vs empiricism », surAyn Rand Lexicon(consulté le).
  146. (en) Voir pour une étude approfondie des parallèles entre l'Objectivisme et l'Extropianisme l'articleThe Objectivist-Extropian Synthesis de G. Stolyarov II, inA Journal for Western Man,no 27 du 14 octobre 2004.
  147. (en) Anton La Vey cité parBill Ellis, inRaising the Devil: Satanism, New Religions, and the Media, The University Press of Kentucky, Lexington, 2000,p.  180.
  148. Voir l'essai de l'Église de Satan intitulé« Satanism and Objectivism ».
  149. (en) Scott Ryan,Objectivism and the Corruption of Rationality : A Critique of Ayn Rand's Epistemology, iUniverse,, 432 p.(ISBN 978-0-595-26733-0,lire en ligne).
  150. Gore Vidal, inEsquire, juillet 1961,consultable en ligne. Consulté le 22 avril 2010.
  151. (en) James Valliant,The Passion of Ayn Rand's Critics, Durban House, 2005,(ISBN 978-1930754676).
  152. (en)Résumé critique du livre de James Valliant, par l'objectiviste Matthew Sciabarra, intitulé « Reason, passion, and history ».
  153. « Dès 1958, l'un de ses autres tout premiers admirateurs, Murray Rothbard, rompt avec elle avec fracas », expliqueAlain Laurent,p. 201.
  154. (en)Murray Rothbard,The Sociology of the Ayn Rand Cult, 1972,résumé critique de l'ouvrage.
  155. (en) Recueil de critiques sur Rand et ses travauxconsultable en ligne.
  156. (en)Albert Ellis, « Is Objectivism A Religion? », Lyle Stuart, Inc., New York,(ASIN B0006BV6Y2),résumé de l'article.
  157. (en) Scott Ryan,Objectivism and the Corruption of Rationality: A Critique of Ayn Rand's Epistemology, IUniverse, 2003,consultable en ligne.
  158. (en) Chandran Kukathas, « Rand, Ayn (1905–82) », in Edward Craig,Routledge Encyclopedia of Philosophy, New York, Routledge, 1998,pp. 55–56,(ISBN 0415073103).
  159. (en) Douglas Den Uyl et Douglas B. Rasmussen, « Nozick On the Randian Argument », inThe Personalist,no 59, avril 1978,p. 203.
  160. (en) Douglas B. Rasmussen et Douglas J. Den Uyl,The Philosophic thought of Ayn Rand, University of Illinois Press, 1984,p. 96,(ISBN 0-252-01033-7).
  161. (en)The Philosophical Lexicon, entrée « rand ».
  162. (en)Citations « South Park » sur Wikiquote.
  163. (en) Chris Matthew Sciabarra a étudié la réception d'Ayn Rand dans la culture télévisuelle, dans son intervention au cours du Centennial Celebration of Ayn Rand's Legacy de 2004, intituléThe Illustrated Rand[PDF].
  164. (en) StaceHarman, « BioShock Infinite’s Ken Levine: of sounds and pixels », surVG247,(consulté le).
  165. (en)Kieron Gillen, « Exclusive: Ken Levine on the making of Bioshock », surRock, Paper, Shotgun,(consulté le).
  166. (en)Présentation du timbre à l'effigie d'Ayn Rand.
  167. (en) Ayn Rand,Anthem,, 105 p.(ISBN 978-0-87004-559-2,lire en ligne)
  168. Fiche et analyse du film.
  169. (en)Fiche du film sur The Internet Movie Database.
  170. (en)The Death of Ayn Rand sur le site de la Virago Company.

Annexes

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Bibliographie

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Filmographie

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Documentaire et téléfilm

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Fiche du film sur The Internet Movie Database. Le film est librement visionnable surGoogle Video. Il fut nommé auxOscars du cinéma au titre de meilleurdocumentaire :(en)récompense du film sur le site duNew York Times.
Le scénario est inspiré de la biographie romancée du même titre de Barbara Branden. Le téléfilm remporte de nombreux prix dont l'Emmy Award de la meilleure actrice pour Mirren et unGolden Globe pour Fonda :(en)récompenses deThe Passion of Ayn Rand sur le site IMDb.

Audiovisuel

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Articles connexes

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Concepts et mouvements

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Personnalités objectivistes

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Liens externes

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Instituts liés aux travaux d'Ayn Rand

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Articles sur Ayn Rand et ses ouvrages

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