Par sa population, Avignon constitue la45ecommune de France sur les 34 970 que compte le pays. Elle compte 91 921 habitants selon l'INSEE en 2020[4]. L'aire urbaine d'Avignon est laseizième plus peuplée de France avec 530 267 habitants[4]. Elle est l'aire urbaine qui a le plus augmenté au niveau national entre 1999 et 2010, avec une progression de 76 % de sa population et une augmentation de sa superficie de 136 %[5]. La population de l'intercommunalité duGrand Avignon s'élève à 197 102 habitants[6].
La ville se situe à proximité d’Orange (au nord), deNîmes (au sud-ouest), d’Arles (au sud) et deSalon-de-Provence (au sud-est). Elle est également située non loin de Montpellier grâce à l'A9 et de Marseille grâce à l'A7.
La région où se situe Avignon est très riche en pierrescalcaires qui servirent dematériaux de construction. Par exemple, lesremparts actuels, qui mesurent 4 330 mètres de long, ont été bâtis avec une pierre calcaire tendre très abondante dans la région que l’on appelle « molasse burdigalienne »[7].
Ceint de remparts, lerocher des Doms, élévation calcaire de typeurgonien haute de35 mètres[8] (et donc à l'abri des inondations du Rhône qu'il surplombe) est le noyau originel de la ville. Les massifs calcaires sont très présents autour de la commune (massif des Angles, Villeneuve-lès-Avignon,massif des Alpilles…) et résultent en partie de l’océanisation du bassin liguro-provençal consécutive à la migration du bloc sardo-corse[7].
L'autre élévation importante de la commune d'Avignon est la colline deMontfavet, une colline boisée à l'est de la commune[7].
La vallée du Rhône présente une zone d'alluvions anciennes : un dépôt meuble y couvre une grande partie du sol. Il se compose d'un limon sablonneux plus ou moins coloré de galets provenant principalement de roches siliceuses. Les îles du Rhône, dont l'île de la Barthelasse, sont nées de l'accumulation des dépôts alluvionnaires et du travail des hommes. Le relief y est donc assez faible malgré la création de buttes permettant aux locaux de se protéger en cas de forte montée des eaux (inondations)[7].
Dans les terres qui se situent autour de la ville on peut noter la présence d’argile, limon, sable et calcaire[7].
Réseau hydrographique d'Avignon.Les ponts Édouard-Daladier et de l'Europe ainsi que le pont ferroviaire, sur leRhône.Lepont d'Avignon sur le « Petit Rhône ». Ainsi qu'en arrière-plan, lemont Ventoux.
Avignon est limitée au sud par la rivière de laDurance et à l'ouest par le fleuve duRhône.
Le Rhône passe en bordure ouest de la ville, mais est divisé en deux bras : on parle de « petit Rhône », ou « bras mort » pour la partie est qui touche Avignon et « grand Rhône » ou « bras vif » pour la partie ouest, celle qui toucheVilleneuve-lès-Avignon dans le département du Gard; entre les deux, un chapelet d'îles dont la plus grande est l'île de la Barthelasse. En parallèle au Rhône, un canal a été créé.
La Durance[9] coule en bordure sud de la ville, créant une frontière naturelle entre le département du Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. Elle se jette dans le Rhône à l'angle sud-oust de la ville.
Les bords du Rhône et l'île de la Barthelasse peuvent être sujets auxinondations durant l'automne et le mois de mars. Les différents niveaux d'érosion hydrique ayant marqué les remparts etLes inondations en France depuis leVIe siècle jusqu'à nos jours - recherches et documents[10] de Maurice Champion relatent un certain nombre d'entre elles jusqu'en 1862 ; l'inondation de 1856 ayant été l'une des plus importantes, qui détruisit une partie des remparts, mais elles n'ont jamais vraiment cessé comme le montrent les inondations de 1943-1944[11] ou encore[12] et sont encore importantes de nos jours à l'image des inondations du[13]. C'est pourquoi, une nouvellecartographie du risque a été élaborée.
La Durance est une rivière dite « capricieuse » et autrefois redoutée pour sescrues (elle était appelée le3e fléau de la Provence[N 1]) aussi bien que pour sesétiages, la Durance est une rivière à la fois alpine et méditerranéenne à la morphologie bien particulière.
On trouve dans la commune plusieurs plans d'eau naturels ou artificiels comme le lac de Saint-Chamand à l'est de la ville[14].
De nombreuses dérivations à l'histoire très complexe[15], ont été réalisées au cours de l'histoire, soit pour alimenter les douves entourant Avignon, soit pour irriguer les cultures.
Par ailleurs[16], le canal de l'Hôpital (réuni à la Durançole) et lecanal de Crillon (1775) ont été creusés pour irriguer les territoires de Montfavet, du Pontet et de Vedène. Ils se divisent en de nombreuses « fioles » ou « filioles » (en provençalfilhòlas oufiolo). De même, pour irriguer les anciens riches jardins du Sud d'Avignon, a été creusé le canal Puy (1808). Tous ces canaux dérivent les eaux de la Durance. Ces canaux ont été utilisés au départ pour inonder les terres, autrefois très caillouteuses, afin de les fertiliser par dépôt de limon.
Tous ces canaux ont aussi été utilisés pour faire fonctionner de nombreux moulins.
Statistiques 1991-2020 et records AVIGNON (84) - alt : 34m, lat : 43°54'40"N, lon : 4°54'08"E Records établis sur la période du 01-01-1994 au 04-01-2024
Lastation météorologique deMétéo-France installée dans la commune à l'aéroport et mise en service en 1994 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[23]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1991-2020 et records AVIGNON (84) -alt : 34 m43° 54′ 36″ N, 4° 54′ 06″ E Statistiques établies sur la période 1993-2010 - Records établis sur la période du 01-01-1994 au 04-01-2022
Le vent principal est lemistral, dont la vitesse peut aller au-delà des110km/h. Il souffle entre 120 et 160 jours par an, avec une vitesse de90km/h par rafale en moyenne[24]. Le tableau suivant indique les différentes vitesses du mistral enregistrées par les stations d'Orange et Carpentras-Serres dans le Sud de la vallée du Rhône et sa fréquence au cours de l'année 2006. La normale correspond à la moyenne des 53 dernières années pour les relevés météorologiques d'Orange et à celle des 42 dernières pour Carpentras[25].
Légende : « = » :idem à la normale ; « + » : supérieur à la normale ; « - » : inférieur à la normale.
Au, Avignon est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[26].Elle appartient à l'unité urbaine d'Avignon[Note 2], une agglomération inter-régionale regroupant59 communes, dont elle estville-centre[Note 3],[27],[28]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avignon, dont elle est la commune-centre[Note 4],[28]. Cette aire, qui regroupe 48 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[29],[30].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (43,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (49,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (28,2 %), zones urbanisées (23,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (18,8 %), cultures permanentes (11 %), eaux continentales[Note 5] (8,2 %),terres arables (4,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,8 %), forêts (0,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,5 %), prairies (0,3 %)[31]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Historiquement et pour des raisons stratégiques, Avignon s'est développé entre le Rhône, ce qui faisait une première barrière naturelle de protection, et lerocher des Doms, ce qui permettait de voir plus loin (ou d'être vu pour lepalais des papes).
Aujourd'hui, l'intra-muros d'Avignon est devenu le quartierAvignon Centre. Il est délimité par les remparts qui le longent sur 4,7 km et couvre une surface de environ 1,48 km². La population est d'environ 14.000 habitants.
« Extra-muros » signifie « à l'extérieur des murs », ce qui dans le cas d'Avignon veut dire à l'extérieur des remparts. Contrairement à l'intra-muros (à l'intérieur des murs donc des remparts) l'architecture est différente :
Dans le centre-ville, à l'intérieur des remparts, il y a des petites ruelles, des impasses et peu de nouveaux bâtiments. La plupart des bâtiments ont gardé leurs anciens aspects qui révèlent le passé ainsi que le charme de la cité des papes.
Par contre, à l'extérieur des remparts, les bâtiments n'ont rien à voir avec ceux du centre ville. Les quartiers extra-muros présentent peu de bâtiments anciens et beaucoup degrands ensemblesHLM. L'architecture y est plutôt moderne et ne présente pas de caractère local particulier.
La ville propose neuf parkings payants d'une capacité de 7 100 places et met à disposition gracieuse deux parkings relais surveillés d'une capacité de 2 050 places de stationnement, avec des navettes gratuites vers le centre-ville, ainsi que cinq autres parkings gratuits d'une capacité de 900 places[33].
Avignon-Centre, gare historique datant de1860, située à la frontière des quartiers Avignon Centre etAvignon Ouest, juste à l'extérieur des remparts. Elle est desservie par des trains TER des régionsPACA (lignes Marseille⥋ Avignon via Arles, Marseille ⥋ Avignon via Cavaillon, Marseille ⥋ Valence et Avignon ⥋ Carpentras),Auvergne-Rhône-Alpes (ligne Avignon ⥋ Lyon) etOccitanie (lignes Avignon ⥋ Port-Bou et Nîmes ⥋ Pont-Saint-Esprit), ainsi que par les trains interrégionaux circulant entre Lyon et Marseille (3 allers-retours par jour) et par quelques TGV (3 allers-retours par jour entre Paris et Avignon, dont deux prolongés jusqu'à Miramas).
Avignon TGV, ouverte en 2001 dans le quartierAvignon Ouest, construite sur la ligneLGV Méditerranée, qui accueille la grande majorité des TGV desservant Avignon. Depuis décembre 2013, elle est reliée à la gare centre par une liaison ferroviaire, lavirgule d'Avignon.
Monfavet, située dans le quartier du même nom dans l'est de la ville, desservie par les TER Avignon ⥋ Marseille via Cavaillon.
Le réseau de transports en commun d'Avignon et de la communauté d'agglomération duGrand Avignon, appelé Orizo, comprend :
une ligne detramway reliant les stations Saint-Roch - Université des métiers et Saint-Chamand - Plaine des sports, mise en service le 19 octobre 2019. Une deuxième ligne, qui reliera l'île Piot au campus Hannah Arendt, est en projet pour 2025[34].
L'aéroport Avignon-Provence est en bord de ville et propose plusieurs lignes internationales vers l'Angleterre (Southampton,Birmingham). Depuis juillet 2008, les quatre vols par jour à destination deParis ont été supprimés. Environ 16 000 passagers ont transité en 2018 par cet aéroport[35].
Un bateau de croisièreExcellence sur leRhône, à la frontière des quartiers Avignon Centre etBarthelasse-Piot.
Le Rhône représente depuis de nombreux siècles un moyen de transport important pour la ville. Le trafic fluvial à Avignon bénéficie de deux ports marchands, de stations d'accueil pour desbateaux-croisière et de divers aménagements des berges.
Il existe aussi à Avignon un service de vélo-taxi pouvant transporter jusqu'à trois personnes[36]. Ce service n'est disponible que dans le quartier d'Avignon Centre.
La présence de failles dans le substrat calcaire montre qu'un important travail tectonique a provoqué des séismes dans les différents âges géologiques. Le dernier tremblement de terre de magnitude importante a eu lieu le[N 2]. Il a laissé une trace toujours visible dans le centre de la ville, puisque le clocher des Grands Augustins surmonté d'un très anciencampanile en fer forgé, dans larue Carreterie, est resté légèrement penché à la suite de ce tremblement de terre[38].
Les formes les plus anciennes du nom[39] sont rapportées par lesGrecs : Аὐενιὼν /Aueniồn (Étienne de Byzance,Strabon, IV, 1, 11), Άουεννίων /Áouenníôn (Ptolémée, II, x).
Lestoponymistes font remonter ce nom à un thème ligure, pré-indo-européen[39] ou pré-latin[40]ab-ên suivi du suffixe-i-ōn(e)[39],[40]. Ce thème serait un hydronyme, c'est-à-dire une appellation liée au fleuve (Rhône), mais peut-être aussi unoronyme au relief (le rocher des Doms).
Selon l'Académie française, la tournure « en Avignon », attestée chez les meilleurs auteurs à la place de « à Avignon », s'explique comme archaïsme et comme régionalisme provençal. Elle continue d'être utilisée au niveau national par une partie non négligeable de la population et de la presse, mais semble en régression[43].
Deux explications peuvent être données quant à l'origine de ce « en » :
linguistique et littéraire : la langueoccitane ne tolère pas le contact de deux voyelles identiques[44]. C'est pour cela qu'en occitan, on dità-n-Avignoun[45], commeà-n-Arle, mais aussià z-Ais (à Aix).Frédéric Mistral cite aussien Avignoun[45]. Cette particularité a dû influencer le français local et moins local, comme le montrent une multitude d'autres exemples (notion defrançais régional[46]) ;
historique : la locution « en Avignon » désignait à l'origine l'État pontifical d’Avignon[47] qui a existé jusqu'en 1791[N 3]. On résidait doncen Avignon, comme on pouvait résideren Provence.
Selon la mairie d'Avignon lapréposition « en » peut s'utiliser quand on parle de la région autour de la ville, alors que « à » est appropriée lorsqu'on parle de la villestricto sensu[48].
Ce site fut occupé dès leNéolithique comme l'ont prouvé les chantiers de fouille du rocher des Doms et du quartier de la Balance[49].
Stèle anthropomorphe, ditele plus vieil Avignonnais.
En 1960 et 1961, des fouilles dans la partie nord du rocher des Doms dirigées parSylvain Gagnière ont mis au jour une petite stèle anthropomorphe (hauteur : 20 cm) qui fut trouvée dans une zone de terre remaniée[50]. Sculptée dans de la molasse burdigalienne, elle a la forme d'une « stèle funéraire » avec sa face gravée d'une figure humaine très stylisée et sans bouche dont les yeux sont marqués par des cupules. Sur la partie inférieure, décalée légèrement sur la droite, a été creusée une cupule profonde d'où partent huit traits formant une représentation solaire, découverte unique sur ce type de stèle.
Par comparaison avec des figurations solaires identiques[N 4], cette stèle représentant le « premier Avignonnais » a été datée entre l'âge du cuivre et celui du bronze ancien (Chalcolithique méridional)[N 5].
Cela a été confirmé par les trouvailles faites dans ce déblai, situé près du grand réservoir d'eau sommant le rocher, où ont été mis au jour deux haches polies en roche verte, une industrie lithique caractéristique des « pasteurs des plateaux », quelques objets de parures chalcolithiques et une grande abondance de tessons de poterie hallstattienne indigène ou importée (ionienne et phocéenne).
« Ville de Massalia (Marseille), près du Rhône, le nom ethnique (le nom des habitants) est Avenionsios (Avenionensis) selon la dénomination locale (en latin) et Auenionitès selon l'expression grecque »[51]. Ce toponyme a deux interprétations :ville du vent violent ou encore plus vraisemblablementseigneur du fleuve. D’autres sources font remonter son origine au gauloismignon (marais) et de l’article celtique défini[52].
Vestiges romains de l'ancien forum d'Avignon, actuelle place de l'Horloge.
Simpleemporion grec fondé par lesPhocéens deMarseille vers 539 av. J.-C., c'est au cours duIVe siècle av. J.-C. que les Massaliotes commencèrent à signer des traités d'alliance avec quelques villes de la vallée du Rhône dont Avignon et Cavaillon. Un siècle plus tard, Avignon fait partie de la « région des Massaliotes »[53]. ou du « pays de Massalia »[54].
Au cours des années121 et 122, l’empereurHadrien séjourne dans laProvincia où il visiteVaison,Orange,Apt et Avignon. Il accorde à cette dernière cité le statut de colonie romaine : « Colonia Julia Hadriana Avenniensis » et ses citoyens sont inscrits dans latribu.
Si la date de la christianisation de la cité n'est pas connue avec certitude et que ses premiers évangélisateurs et prélats relèvent de la tradition hagiographique, ce qui est assuré est la participation de Nectarius,premier évêque historique d'Avignon[N 6], le, au concile régional dans la cathédrale deRiez auquel assistent les treize évêques des trois provinces d’Arles.
En novembre441, Nectarius d’Avignon, accompagné de son diacre Fontidius, participe au concile d’Orange convoqué et présidé parHilaire d'Arles, où les pères conciliaires définissent le droit d’asile. L'année suivante, avec ses lecteurs Fonteius et Saturninus, il se retrouve au premier concile deVaison avec dix-sept évêques, représentant desSept Provinces. il décède en455[N 7].
Médaille de Clovis, roi des Francs (vue d'artiste), qui mit le siège devant Avignon en l'an 500.
Les grandes invasions ont commencé et les cités de la vallée duRhône n'y échappent point. En472, Avignon est pillée par lesBurgondes et ravitaillée par Patiens, le métropolitain deLyon, qui lui fait parvenir du blé[58].
En500,ClovisIer, roi desFrancs, attaqueGondebaud, roi desBurgondes, accusé du meurtre du père de son épouseClotilde. Battu, celui-ci quitteLyon et se réfugie à Avignon que Clovis assiège.Grégoire de Tours signale que le roi des Francs fit dévaster les champs, couper les vignes, raser les oliviers et saccager les vergers. Le Burgonde est sauvé par l’intervention du général romain Aredius. Il l’avait appelé à son secours contre les « barbares francs » qui ruinaient le pays.
En dépit de toutes les invasions, la vie intellectuelle continue à fleurir sur les berges du Rhône[N 8].Grégoire de Tours note qu’après la mort de l’évêque Antoninus, en561, l’abbé parisien Dommole refusa l’évêché d’Avignon auprès deClotaireIer, persuadé qu’il serait ridicule« au milieu de sénateurs sophistes et de juges philosophes qui l’auraient fatigué »[N 9].
En 583, Avignon subit un siège militaire, dans le cadre de la rivalité entre Austrasie et Burgondie pour le contrôle de la Provence, affaire complexifiée par la conjuration de Gondovald[59].
Un gouvernement centralisé est remis en place et en879, l’évêque d’Avignon, Ratfred, avec d'autres collègues provençaux[60], se rend au plaid deMantaille, enViennois, oùBosonIer est élu roi de Provence[N 11].
Le Rhône peut à nouveau être franchi puisqu’en890, une partie de l’antique pont d’Avignon est restauré dont la pileno 14 près deVilleneuve. Cette même année,Louis, fils de Boson, succède à son père. Son élection a lieu au plaid deVarennes, près deMâcon, etThibert, qui a été son plus efficace soutien, devient comte d’Apt. En896, il agit comme plénipotentiaire du roi à Avignon, Arles et Marseille avec le titre de « gouverneur général de tout le comté d’Arles et de Provence ». Deux ans plus tard, à sa demande, le roi Louis fait don deBédarrides au prêtre Rigmond d’Avignon.
Le, le roi Louis, devenu empereur et aveugle[61], restitue à Remigius, évêque d’Avignon, une île sur le Rhône. Cette charte porte la première mention d’une église cathédrale dédiée àMarie[62].
Après la capture puis le supplice de son cousin,Louis III, exilé d'Italie en905,Hugues d'Arles devient son conseiller personnel et régent. Il exerce alors la plupart des prérogatives du royaume de Provence[63] et en911, quand Louis III lui cède les titres de duc de Provence et de marquis de laViennoise[64],[63], il quitteVienne et s'installe à Arles, siège d'origine de sa famille dont il fait la nouvelle capitale de Provence.
Le, Louis l’Aveugle restitue au diocèse d’Avignon les églises de Saint-Ruf et de Saint-Géniès. Le même jour, l’évêque Fulcherius teste en faveur de ses chanoines et des deux églises Notre-Dame et Saint-Étienne formant sa cathédrale[65].
Un événement politique d’importance a lieu en932 avec la réunion du royaume de Provence et de celui deHaute-Bourgogne. Cette union forme le royaume d’Arles dont Avignon est l’une des plus fortes cités.
En972, dans la nuit du 21 au, ils firent prisonnierdom Mayeul[N 13], l’abbé de Cluny, qui revenait de Rome. Ils demandent pour chacun une livre de rançon, soit1 000 livres, une somme énorme, qui leur est rapidement payée. Maïeul est libéré à la mi-août et retourne àCluny en septembre.
Carte du royaume d'Arles qui sera rattaché au Saint-Empire romain germanique en1003.
En septembre973,Guillaume et son frère aînéRoubaud, fils du comte d'AvignonBoson II, mobilisent, au nom de dom Maïeul, tous les nobles provençaux. Avec l’aide d’Ardouin, marquis deTurin, au bout de deux semaines de siège, les troupes provençales chassent lesSarrasins de leurs repaires du Fraxinet et deRamatuelle, puis de celui de Peirimpi, près deNoyers, dans la vallée duJabron. Guillaume et Roubaud y gagnent leur titre de comtes de Provence. Le premier siège à Avignon, le second à Arles.
En994, dom Maïeul arrive à Avignon où se meurt son ami Guillaume le Libérateur. Il l’assiste dans ses derniers moments dans l’île faisant face à la cité sur le Rhône. Le comte a comme successeur le fils qu’il avait eu de sa seconde épouse Alix. Celui-ci va régner en indivision avec son oncle Roubaud sous le nom deGuillaume II. Mais en face du pouvoir comtal et épiscopal, la commune d’Avignon s’organise. Vers l’an mil, il existe déjà un proconsul Béranger qui nous est connu, avec son épouse Gilberte, pour avoir fondé une abbaye au « Castrum Caneto »[N 15].
Le royaume d’Arles, en1032, est rattaché au Saint-Empire romain germanique. Le Rhône désormais est une frontière qui ne peut être franchie que sur le vieux pont d’Avignon. Certains Avignonnais utilisent encore les expressions « terre d'Empire » pour désigner le côté avignonnais, et « terre du Royaume » pour désigner le côté villeneuvois à l'ouest, qui était possession du roi deFrance.
Sous leur règne, la Cour bouillonna et attira nombre de marchands, peintres, sculpteurs et musiciens. Leur palais, le plus remarquable édifice de style dugothique international, a été le fruit, pour sa construction et son ornementation, du travail conjoint des meilleurs architectes français, Pierre Peysson et Jean du Louvres, dit de Loubières[YR 3], et des plus grands fresquistes de l'École deSienne,Simone Martini etMatteo Giovanetti[YR 4].
Urbain V prendra le premier la décision de retourner à Rome au grand bonheur dePétrarque, mais la situation chaotique qu’il y trouve et les différents conflits l’empêchent de s’y maintenir. Il meurt très peu de temps après son retour à Avignon.
Son successeur Grégoire XI décide à son tour de rentrer à Rome, ce qui met fin à la première période de la papauté d’Avignon. LorsqueGrégoireXI ramena le siège de la papauté à Rome, en1377, la ville d’Avignon fut administrée par unlégat. Les papes revinrent l’habiter pendant leGrand Schisme (1379-1411). Puis, de nouveau, la cité fut administrée par unlégat, assisté, de manière permanente à partir de1542, par unvice-légat.
En1691, la fonction de légat est supprimée et le vice-légat gouverne désormais seul la cité. Ultérieurement, Avignon est donc restée possession pontificale jusqu’à laRévolution française. C'est la raison pour laquelle le prétendant Jacques-Édouard Stuart, fils de Jacques II chassé de son trône d'Angleterre par la « glorieuse révolution », s'installe avec ses compagnons jacobites dans la ville papale en 1716. Il y est accueilli avec les honneurs par le Vice-légat.
Le, François Morénas fonde un journal, leCourrier d'Avignon, dont le nom évoluera au fil du temps et des interdictions. Publié dans l'enclave pontificale, hors du royaume de France, puis à Monaco, le journal échappait au système de contrôle de la presse en France (privilège avec autorisation préalable) tout en subissant le contrôle des autorités pontificales. LeCourrier d'Avignon parut de1733 à1793 avec deux interruptions, l'une entre juillet1768 et août1769 à cause de l'annexion d'Avignon à la France et l'autre entre le et le[77].
Massacre de la Glacière, à l'intérieur du palais (1844).Bateaux à Avignon (dessin de T. Allom, gravure de E. Brandard).L'inondation à Avignon en 1856 ; photoÉdouard Baldus.
Dans la nuit du 16 au, après le lynchage par la foule dusecrétaire-greffier de la commune soupçonné à tort de vouloir saisir les biens des églises, ont lieu lesmassacres dits de la Glacière, épisode noir de l'histoire de la ville où une soixantaine de personnes furent sommairement exécutées et jetées dans la partie basse d'une tour dupalais des papes.
Le, les insurgésfédéralistes du général Rousselet entrent à Avignon[79]. Lors du passage de la Durance pour la prise de la ville par les troupes marseillaises, une seule personne est tuée,Joseph Agricol Viala[80]. Le, le généralCarteaux se présente devant la ville qui est abandonnée le lendemain par les troupes du général Rousselet[81] à la suite d'une erreur d'interprétation des ordres venus de Marseille[82].
Arrivée à Avignon de Raymond Poincaré, président de la République, le.
Nouvellement élu président de la République au début de l'année1913,Raymond Poincaré visita laProvence à la mi-octobre. Il donna dans son livreAu service de la France : l'Europe sous les armes : 1913, un descriptif de ses visites successives. Son but primordial était de vérifierin situ, l'état d'esprit des Félibres dans l'hypothèse probable d'un conflit avec l'Allemagne. Il rencontra àMaillane et àSérignan-du-Comtat, les deux plus illustresFrédéric Mistral etJean-Henri Fabre. Entre ces deux rendez-vous, il fit une pause à Avignon où il fut reçu triomphalement à l'Hôtel de Ville. Déjà la réception qu'il avait reçu auMas du Juge par le poète et le repas commun qu'ils avaient pris dans le train présidentiel en gare deGraveson, l'avaient rassuré sur le patriotisme des Provençaux. Ce fut donc, en ces termes, qu'il s'adressa au prix Nobel de littérature :« Cher et illustre maître, à vous qui avez relevé, en l'honneur d'une terre française, des monuments impérissables ; à vous qui avez relevé le prestige d'une langue et d'une littérature dont notre histoire nationale a lieu de s'enorgueillir ; à vous qui, en glorifiant la Provence, avez tressé à la France une verdoyante couronne d'olivier ; à vous auguste maître j'apporte le témoignage de la reconnaissance de la République et de la grande patrie »[86],[87].
Côté transports,1937 voit la création de l'aérodrome d'Avignon-Caumont qui deviendra aéroport et connaîtra du début des années 1980 à nos jours un essor important avec l'ouverture de lignes internationales, une nouvelle tour, des travaux d’allongement de piste, etc.[88] Septembre1947 : première édition du futurFestival d'Avignon.
Après la Seconde Guerre mondiale, le, Avignon reçoit une citation à l’ordre de la division. Cette distinction comporte l’attribution de lacroix de guerre avec étoile d’argent[89]. La ville se relève, développe son festival, dépoussière ses monuments, développe son tourisme et son commerce.
En 1977, elle est lauréate du prix de l'Europe, remis par le Conseil de l'Europe[90].
Le premier tour de l'élection municipale de 2014 à Avignon, marquée par le renoncement deMarie-Josée Roig à briguer un nouveau mandat, porte le candidat FNPhilippe Lottiaux en première position au premier tour, avec 29,63 % des suffrages, devant la candidate PSCécile Helle (29,54 %) et l'UMP Bernard Chaussegros (20,9 %). Cécile Helle emporte la triangulaire du second tour avec 47,47 % des voix, face au candidat frontiste (35,02 %) et à l'UMP (17,50 %)[92],[93].
Auxélections municipales de 2020, la maire sortante socialisteCécile Helle arrive en tête du première tour avec 34,46% des suffrages exprimés. Elle devance la candidate duRassemblement national Anne-Sophie Rigault (21,53%), le candidat écologiste Jean-Pierre Cervantès (15,56%).Les Républicains sont en net replis, le candidat Michel Bissière obtenant 11,44% des voix. Au second tour,Cécile Helle est réélue avec 45,62% arrivant nettement en tête de laquadrangulaire l'opposant auRN, àEÉLV et àLR.
Lors du référendum européen sur letraité de Maastricht (scrutin du), sur 52 044 inscrits, 36 753 ont voté, ce qui représente une participation de 70,62 % du total, soit une abstention de 29,38 %. Il y a eu une victoire dunon avec 18 557 voix (51,85 %) contre 17 231 voix (48,15 %) prononcéesoui et 965 (2,63 %) de votes blancs ou nuls[94].
Auxélections européennes de 2004, sur 53 823 inscrits, 21 792 ont voté, ce qui représente une participation de 40,49 % du total, soit une abstention de 59,51 %. C'estMichel Rocard pour lePS qui arrive en tête avec 31,16 % des suffrages suivi parFrançoise Grossetête (UMP) avec 16,01 % des voix puis parJean-Marie Le Pen (FN) avec 14,88 %. Aucun autre candidat ne dépasse la barre des 10 %[96].
Auréférendum sur la constitution européenne (scrutin du), sur 53 653 inscrits, 35 229 ont voté, ce qui représente une participation de 65,66 % du total, soit une abstention de 34,34 %. Il y a eu une victoire ducontre avec 20 518 voix (59,49 %), 13 973 voix (40,51 %) s’étant prononcéespour et 738 (2,09 %) étant des votes blancs ou nuls[97].
Aux élections présidentielles de2017 puis2022, Avignon est marquée par une abstention supérieure à la moyenne nationale (au premier tour, 26,07%[103] puis 30,98%[104] contre 22,23% puis 26,31). Lors des deux scrutins, le candidat deLa France insoumiseJean-Luc Mélenchon arrive largement en tête du premier tour avec successivement 28,35%[103] puis 36,87%[104]. Il obtient à Avignon, des scores nettement supérieurs aux moyennes nationales (19,58% et 21,95%), signalant un ancrage croissant à gauche de l'électorat de la ville. En 2017, il devanceMarine Le Pen (21,15%) puisEmmanuel Macron (20,75%)[103]. En 2022, les deux candidats sont repli :Emmanuel Macron arrive deuxième avec 20,49% alors queMarine Le Pen est reléguée à la troisième place avec un score en nette baisse (18,94%)[104]. Le candidat d'extrême droiteÉric Zemmour obtient cependant à Avignon un score supérieur à la moyenne nationale (7,78% contre 7,07%)[104]. Au deuxième tour des scrutins présidentiels de2017 puis2022Emmanuel Macron devanceMarine Le Pen avec successivement 34 puis 25 points d'avance[103],[104]. Une abstention importante est cependant à noter (29,44% puis 35,38%)[103],[104].
Aux élections législatives de 2017, dans un contexte d'abstention très élevée (56,99%), Avignon place nettement en tête le candidat deLa République en marcheJean-François Cesarini qui devance la candidate duFront national Anne-Sophie Rigault aux deux tours (30,63% puis 62,18%). Lors du scrutin législatif de2022, la situation est bien différente puisque le candidat de l'union de la gaucheNUPESFarid Fayissy arrive nettement en tête devant le représentant duRassemblement national, reléguant la candidate de la majorité en troisième position. Au deuxième tour,Farid Faryssy arrive en tête avec 54,74% devantJoris Hébrard duRN[105], ce qui n'empêche pas ce dernier candidat de remporter lacirconscription dans son ensemble grace à son avance dans les communes voisines.
Certains observateurs ont décrit Avignon comme un cas politiquement singulier au sein du département duVaucluse, politiquement ancré à l'extrême droite[106] (leRassemblement national y arrive en tête du premier tour de toutes les élections nationales depuis 2014). PourChristèle Lagier etJessica Sainty, Avignon se distingue d'une part par une implantation plus difficile duRassemblement national et d'autre part par l'importance des scores électoraux de la gauche radicale[106].
Les chercheursChristèle Lagier etJessica Sainty ont mis en évidence dans un article consacré à l'élection présidentielle de 2022 à Avignon les polarités présentes dans la préfecture du Vaucluse[106]. La gauche radicale représentée parJean-Luc Mélenchon obtient ses meilleurs scores dans les quartiers populaires du sud et du sud-ouest de la ville, généralement classésquartiers prioritaires (un tiers de la population communale)[110]. Le vote pour le candidat deLa France insoumise est corrélé avec la présence des classes populaires, le taux de chômage mais également la jeunesse de la population.Emmanuel Macron obtient quant à lui ses meilleurs scores dans les secteurs les plus aisés d'Avignon comme les bureaux de vote situés à l'intérieur des murs. Les zones périphériques les plus éloignées des remparts sont les plus favorables au vote pour leRassemblement national.
Avignon est la préfecture de Vaucluse et possède donc sur son territoire de nombreux bâtiments administratifs, notamment les Archives départementales de Vaucluse qui comme celles de tous les départements français, ont été créées en1796, ou encore le Centre départemental de documentation pédagogique de Vaucluse.
Depuis1996, taxe d'habitation (de 22,41 à 19,24) et taxe foncière non bâti (de 62,36 à 55,18) baissent. La « taxe foncière bâti » quant à elle est au même taux (25,64).
Les dépenses réelles de fonctionnement se décomposent de la manière suivante[114] :
L'ancienne maison d’arrêt du 55bis, rue Banasterie a été fermée et transférée auPontet. Un projet de rénovation et de réhabilitation a vu le jour en2016. Il s'agit de créer des logements intergénérationnels, une auberge de jeunesse, un espaceco-working, des restaurants, une crèche, un parking et une friche culturelle dans le but de créer un véritable lieu de vie attractif pour toutes les générations, des espaces de travail, de loisirs, d'activité commerciales ouvert sur l'extérieur, en opposition au lieu d'enfermement que fut l'ancienne prison[121].
Les risques naturels et technologiques possibles dans la commune sont : inondations (et coulées de boue), mouvements de terrain, ruptures de barrage, séismes zone de sismicité 1a[N 17] et transports de marchandises dangereuses.
Dans son numéro de janvier 2003, le magazineÇa m'intéresse effectue un classement concernant la collecte sélective des principales villes de France et Avignon arrive en tête[122]. En sept ans, elle a multiplié par plus de trois le tonnage de collecte de déchets sélectif passant d'environ 1 000 tonnes en1996 à 3 190 tonnes en2003[122].
Système de déverrouillage d'un vélo du serviceVélopop' géré par laTCRA.
Dix points d'apport volontaire de tri sélectif sont à la disposition des Avignonnais soit quatreintra-muros et sixextra-muros[122].
Depuis mai 2003, une brigade « environnement » qui travaille au sein de la police municipale, est chargée de traquer les dépôts sauvages d'ordures, les tagueurs, les pollueurs sonores, etc.[123].
Lacommunauté d'agglomération du Grand Avignon a dans ses fonctions la collecte et le traitement des déchets des ménages et déchets assimilés. Il existe aussi une équivalence pour les déchets issus des industries et commerces du grand Avignon.
Surveillance de la radioactivité de l’air et de l’eau
La ville d’Avignon s'est équipée d'une balise atmosphérique de surveillance de la radioactivité de l’air. La ville se trouve, en effet, au sud de deux installations sensibles situées en amont, sur le Rhône : Avignon est à 70 kilomètres de lacentrale nucléaire et de l'usine d'enrichissement de l'uranium dePierrelatte, et à une trentaine de kilomètres dusite nucléaire de Marcoule). La ville s'est également équipée d’une balise aquatique de surveillance de la radioactivité pour l’eau duRhône[124].
L’indice de qualité de l’air ATMO est calculé quotidiennement sur la ville. En moyenne, il est considéré comme « très bon » ou « bon » dans 60 % des cas, « moyen » ou « médiocre » dans 38 % et seulement 2 % « mauvais ». Ces résultats sont facilités par le mistral qui fait office de disperseur[125].
Les services de municipalité d'Avignon chargés de la lutte contre le bruit sont le « Service environnement hygiène santé » et la police municipale[126].
Pour lutter contre le bruit, plusieurs actions ont été menées : adoption d'arrêtés municipaux, actions de verbalisation, installation de murs anti-bruit, achat de véhicules électriques, etc.[126].
En janvier 2005, Avignon a accueilli les quatrièmes Assises de la qualité de l’environnement sonore[127].
L'aéroport d'Avignon Provence est générateur de nuisances sonores importantes, notamment par son activité de voltige aérienne[128]. L'association ADRAC (association de défense des riverains de l'aérodrome de Châteaublanc) a signé en octobre 2001, après six ans de tractations, une « charte de bonne conduite » avec les autres partenaires (aéroclub vauclusien, ville d'Avignon, etc.) Cependant, à l'occasion des journées portes ouvertes de l'Aéroclub au printemps 2009, la présence d'un Tucano (avion présent uniquement pour une exposition au sol) fut l'occasion pour une association de riverains de se plaindre à nouveau des avions, dont ceux de voltige, avions qui n'existent plus au niveau du club depuis plus de trois années[129].
Avignon Université accueille 7 125 étudiants en 2009-2010[158]. Elle regroupe quatreUFR, unIUT et unIUP et propose des formations universitaires allant du diplôme universitaire (DU) au doctorat, dans tous les principaux domaines disciplinaires, notamment dans les domaines de la culture et du patrimoine, des agrosciences et de l'informatique et emploi 700 personnes (357 enseignants-chercheurs et enseignants et plus de 300 IATOS (Ingénieurs, Administratifs, Techniciens et Ouvriers de Service) et personnels de Bibliothèque[158].
Fondée[159] en1303 par le papeBonifaceVIII, puis protégé par CharlesII, roi deSicile et comte deProvence, l’université sera supprimée, par le décret du. Avignon redevient universitaire en1963, par l'ouverture d'un centre d'enseignement supérieur scientifique, suivi l'année suivante de celle d'un centre d'enseignement supérieur littéraire. Les deux entités dépendent respectivement de la faculté des sciences et de la faculté des lettres d'Aix-Marseille I.
En1972, les deux Unités d'enseignement et de recherche sont fusionnées dans un centre universitaire, qui devient université de plein exercice (indépendante de l'université d'Aix-Marseille) le sous le nom d'Avignon Université. À cette époque, troisUFR (lettres et sciences humaines, sciences exactes et naturelles, sciences et langages appliqués) se partageaient 2 000 étudiants. Le quatrième pôle, le juridique, sera issu de la création d'une faculté de droit en lieu et place d'une annexe de l'université d'Aix Marseille III Paul-Cézanne. Suivront par la suite un institut universitaire de technologie en1990 et un institut universitaire professionnalisé en1992.
Pour éviter une trop grande dispersion des étudiants (dix sites d'implantation en1991) et redynamiser le centre-ville, il est décidé de déplacer les différentes formations au sein d'un site unique, apte à accueillir des équipements collectifs (Bibliothèque et restaurant universitaires notamment). L'aménagement de l'ancienhôpital Sainte-Marthe est lancé, et aboutit à la rentrée1997 à un campus de 36 276 m2[158].
Il existe sur Avignon neuf CFA ou équivalent d'origines et de compétences variées (industrie agroalimentaire, Chambre de commerce et d'industrie d'Avignon et de Vaucluse, Chambre des métiers de Vaucluse, BTP, industrie, Centre de ressources de techniques avancées, etc.) auxquels se rajoutent 24 écoles et organismes de formation initiale et continue[138].
On trouve aussi leConservatoire de danse du Grand Avignon[138] permettant l'apprentissage de la danse, musique et de l'art dramatique, et l’École d’art d’Avignon[163] qui est une école municipale d'enseignement supérieur où l'accès se fait sur concours. Les matières qui sont enseignées dans cette dernière traitent des différents langages plastiques (dessin, peinture, approche de la mise en espace, photographie, vidéo, multimédia), de l'histoire des cultures et des civilisations, de l'histoire de l'art contemporain et de l'approche scientifique de l'art (science et art, physique et chimie).
Avignon était ville de devoir pour les compagnons passants tailleurs de pierre jusqu'en 1869 et que les compagnons étrangers tailleurs de pierre y avait un siège[164].
Le Centre de formation à la réhabilitation du patrimoine ancien, ditÉcole d'Avignon, créée en1983 à l’initiative du conseil régionalProvence-Alpes-Côte d'Azur, et des services de l’État responsables du patrimoine et des métiers (culture et artisanat)[165].
Le centre historique hospitalier se situait dans l'ensemble Sainte Marthe, près de la porte Saint Lazare. La dynastie médicale des docteurs Cassin a été responsable de cette structure hospitalière auXIXe siècle et au début duXXe siècle.
Avignon est aujourd'hui le principal pôle de santé de Vaucluse avec entre autres la seule « urgence pédiatrique » dédiée du département. Sur sa commune, l'on compte deux hôpitaux : le centre hospitalier d'Avignon Henri Duffaut[166], le centre hospitalier de Montfavet, ainsi que plusieurs cliniques privées (dontUrbain V).
Le centre hospitalier d'Avignon se voit confier des missions de soins (dont l'aide médicale urgente et actions de santé publique), de formation et d’enseignement.
Lecentre hospitalier deMontfavet-Avignon[169], anciennement Montfavet-Montdevergues, exerce son activité en psychiatrie ainsi que dans le champ social et médico-social (handicap, précarité). Il dessert, grâce à une cinquantaine d'établissements annexes, le département de Vaucluse et le nord des Bouches-du-Rhône. Il s'agit d'un établissement public de santé[170] gérant :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[171],[Note 6].
En 2022, la commune comptait 91 760 habitants[Note 7], en évolution de −0,67 % par rapport à 2016 (Vaucluse : +1,73 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Dans leVaucluse, les personnes venues d'Europe (plus d'Espagne que d'Italie) constituent 40 % des immigrés et celles nées auMaghreb près de la moitié. Il s'agit principalement de personnes originaires duMaroc[175] plus précisément duRif et de larégion de Meknès.
Dans un contexte général d'une très forte croissance de ladémographie de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, on constate une stagnation du nombre d'habitants de la ville d'Avignon depuis les années 1975 jusqu'au début desannées 2000. De multiples causes (services proposés, qualité de la vie, pression fiscale…) peuvent expliquer la perte d'attractivité de la commune d'Avignon, le déplacement de ses habitants et l'installation vers les communes périphériques.
Durant cette période, la diminution régulière du nombre d'habitants intra-muros est à peine compensée par l'augmentation de la population extra-muros.
Selon l'Insee, la ville-centre connaît à nouveau un solde migratoire positif[176]. Plusieurs projets de réhabilitation et de développementintra-muros, comme leclos des arts, semblent montrer une volonté de changement et peuvent expliquer une partie de cette évolution. De plus, et bien que les statistiques de la chambre des notaires montrent une minimisation du phénomène, laLGV Méditerranée et sagare a aussi eu un impact. Ce phénomène est d'ailleurs constaté d'une manière générale sur l'ensemble de la PACA (+ 0,7 % par an contre + 0,3 % en France)[176].
En 2017, la ville d'Avignon comptait 18 724 immigrés sur une population totale de 91 921 habitants soit 20,4 % (dont 3,6 % nés en Europe et 16,8 % nés Hors d'Europe)[180].
Entre 1975 et 2015, la proportion des jeunes de moins de 18 ans immigrés d'origine extra-européenne ou vivant avec au moins un parent immigré d’origine extra-européenne est passée de 8 % à 44 %[181].
La population de la commune est relativement jeune.En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 39,6 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (33,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 24,2 % la même année, alors qu'il est de 28,9 % au niveau départemental.
En 2020, la commune comptait 42 406 hommes pour 48 191 femmes, soit un taux de 53,19 % de femmes, supérieur au taux départemental (52,01 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2020 en pourcentage[182]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,7
90 ou +
2,1
6,7
75-89 ans
9,1
14,1
60-74 ans
15,4
17,9
45-59 ans
17,1
18,9
30-44 ans
18,5
20,4
15-29 ans
19,8
21,2
0-14 ans
18
Pyramide des âges du département deVaucluse en 2021 en pourcentage[183]
AuXIVe siècle, à Avignon se déroula une grande première avec une représentation théâtrale faite en langue vernaculaire.Philippe de Mézières, le, avec l'accord deGrégoire XI, fit jouer dans l’église des cordeliers d’Avignon une représentation figurée intituléeLegenda Presentationis Beate Maria. Avant la messe, se déroulèrent des jeux et des processions avec des musiciens travestis en anges et des acteurs chanteurs qui interprétèrent une partie de leur répertoire en langue provençalead exitandum populum ad devotionem[184]
Église des Pénitents blancs, dite Notre-Dame de la Principale.
Procession de Pénitents blancs, lors de la Fête-Dieu à Avignon, parPierre Grivolas.
Chapelle des Pénitents violets, œuvre deJean Péru.
Alphonse Rastoul, dans sonTableau d'Avignon, paru en1836, considérait que les processions des pénitents étaient la grande affaire de la cité et qu'elles n'avaient pas leurs pareils en France[JG 1]. Les« Pénitents gris » furent les premiers d'une longue série de pénitents avignonnais. Vinrent ensuite les « Pénitents noirs », qui furent fondés en1488 par un groupe de nobles florentins[JPC 1], les « Pénitents blancs », confrérie fondée en1527 par treize Avignonnais[JPC 1], les « Pénitents bleus », formés en1557 par une dissidence des autres confréries[JPC 1]. Puis, à la fin duXVIe siècle, furent créés les « Pénitents noirs de la Miséricorde »[JPC 2]. Le mouvement se poursuivit avec la fondation des « Pénitents violets » (1622)[JPC 2], puis des « Pénitents rouges » (1700)[JPC 2]. LaRévolution mit un terme à ce foisonnement[JPC 2]. Une des processions les plus courues était celle des Blancs à laquelle participaHenriIII en1575.Frédéric Mistral en a donné cette description :« Les Pénitents faisaient leur sortie après le coucher du soleil à la clarté des flambeaux. Encapuchonnés dans leur capuce et la goule, ils défilaient pas à pas comme des spectres portant à bras, les uns des tabernacles, les autres des reliquaires, d'autres des brûle-parfums, ceux-ci un œil énorme dans un triangle, ceux-là un grand serpent entortillé autour d'un arbre »[JG 1]. L'autre était la « Cérémonie de la Délivrance », organisée chaque année par les Noirs de la Miséricorde, pour fêter la grâce d'un condamné à mort et à laquelle participa lecardinal Richelieu lors de son exil à Avignon[JG 2].
Les représentations théâtrales ayant changé de style, il fallut envisager de les jouer en intérieur. Elles furent accueillies dans la salle dujeu de paume du sieur Daniel Herbouillet, dans larue de la Bouquerie. Il la vendit ensuite àNicolas Mignard qui y accueillitMolière en octobre1655 puis une seconde fois de décembre1657 à février1658[JG 3].
Le théâtre de la Comédie est le premier lieu dans la cité des papes qui fut construit spécifiquement pour y jouer des pièces de théâtre. Il fut en fonction de1734 jusqu'en1824. Construit selon les plans deThomas Lainée, un de ses directeurs futFabre d'Églantine. À en croire un Anglais, le duc d'Ormond, c'était le plus beau théâtre de France :« Pour rendre la ville plus agréable, j'ai contribué à faire bâtir une salle de spectacles qui est assurément la plus jolie de France. Cela excite les troupes de campagne à y venir et nous avons Comédie pendant plus de six mois de l'année »[JG 4].
Un nouveau théâtre le remplaça. Il fut édifié sur la place de l'Horloge en lieu et place du couvent désaffecté des bénédictines de Saint-Laurent. La première représentation fut donnée le[JG 5]. Détruit par un incendie le, il fut reconstruit sur le même emplacement et achevé en1847. Joseph Girard, conservateur du Musée Calvet, considérait que« C'est le plus gracieux et le mieux compris des édifices bâtis à Avignon auXIXe siècle »[JG 6].
Depuis cette date, Avignon accueille le festival dont la réputation internationale n'est plus à faire et où de nombreux artistes viennent se produire pendant le mois de juillet.
Depuis 1967, un festival parallèle se développe, leFestival Off d'Avignon, qui affiche aujourd'hui plus de 1500 spectacles par édition comptabilisant plus d'un million d'entrée.
En 2014, un troisième format du festival de théâtre contemporain d'Avignon[187] est apparu :Avignon IF, ensemble de soirées organisées par les Avignonnais mécènes qui ouvrent les portes de leurs jardins pour accueillir des spectacles pendant cette même période.
Mais réduire la vie culturelle d'Avignon au simple Festival serait particulièrement inexact. La ville accueille de nombreuses manifestations durant l'année. On peut citer :
La librairie de Joseph Roumanille rue Saint-Agricol en 1867 vue parCharles-François Combe.
Avignon est la ville qui a été le centre dumouvement félibréen[188].Théodore Aubanel etJoseph Roumanille y habitaient, ainsi que le notaire Paul Giéra. La maison Aubanel et son imprimerie se situaient rue Saint Marc avant d'être transféré place Saint Pierre du fait des travaux d'urbanisation qui ont accompagné la création de la rue de la République. La librairie Roumanille faisait face à l'église Saint-Agricol dans la rue du même nom, non loin de la chapelle des Templiers où se sont souvent retrouvés les Félibres à l'occasion de nombreuses réunions.Frédéric Mistral y avait fait ses études et ce fut là qu'il fit éditerMireille[JG 7]. C'est à ce titre que la cité papale est considérée comme le « cerveau du Félibrige »[JG 8].Félix Gras, qui habita dans la rue Sainte-Praxède, qui porte aujourd'hui son nom, tout près de la librairie de son beau-frère Roumanille,rue Saint-Agricol, fut quant à lui« le chef incontesté de la seconde génération félibréenne »[JG 9]. Lors de la séance constitutive du mouvement àFont-Ségugne, lessept félibres décidèrent d'éditer une revue, le premier numéro futl'Armana prouvençau pèr lou bèl an de Diéu 1855, adouba e publica de la man di felibre. Ces revues, d'abord imprimées à Avignon jusqu'au milieu duXXe siècle, le furent ensuite dans lesBouches-du-Rhône. De1891 à1899, ce mouvement fit aussi publierL'Aïoli, journal hebdomadaire, édité à Avignon, Palais du Roure[189].
Comme toutes les villes d'une certaine importance, Avignon possède de nombreux équipements sportifs (plusieurs stades et piscines municipales, patinoire, bowling, golfs, dojos, etc.). Qu'elles soient publiques ou privées, d'accès libre ou règlementé, toutes ces installations permettent la pratique de nombreuses activités sportives. Les plus gros équipements sportifs de la ville sont leparc des Sports,le stade de Saint-Ruf, leCosec Moretti, lepalais omnisports Champfleury, l'hippodrome Roberty[190]
Avignon Football 84 a également évolué une saison enDivision 1 en 1976-1977 pour une place de dernier (vingtième)[192]. Le club a joué enDivision 2 de 1965 à 1976, puis de 1977 à 1981 et de 1989 à 1991. Le club évolue maintenant en première division régionale.
Le club connaît son âge d’or dans les années 1950, remportant deux titres de Coupe de France (1955 et 1956) et disputant une finale deChampionnat de France (1957), puis dans les années 1980 avec un nouveau titre deCoupe de France (1989). Après une période plus discrète, il retrouve les sommets au début des années 2000 et décroche une nouvelle Coupe de France en 2013 puis son premier titre de Championnat de France en2018.
Toujours actif au plus haut niveau national, le SO Avignon XIII évolue aujourd’hui en « Super XIII », plus haut niveau sur le plan national, et constitue le principal pôle de rugby à XIII en Provence.
L'autre club de rugby (rugby à XV) de la ville est l'Union sportive Avignon Le Pontet Vaucluse (USAP 84) qui évolue en 2011-2012 enFédérale 2 (4e division)[195]. Un autre club de rugby (disparu depuis) s'est autrefois fait remarquer : l'Entente sportive Avignon Saint-Saturnin avec un quart de finale de championnat de France de première division en 1975.
Avignon Volley-Ball évolue enLigue A en 2012-2013[196]. Le club a longtemps faitl'ascenseur entre la première et la deuxième division nationale. Il a participé à lacoupe de la CEV (coupe d'Europe) en 1996-1997 et a également été champion de FrancePro B en 1999, 2000 et 2012.
La commune abrite les sièges et agences de plusieurs journaux :La Provence,Vaucluse Matin,Hebdo Vaucluse,Midi libre (Villeneuve-lès-Avignon, en réalité),La Marseillaise,Petites affiches de Vaucluse,Actualités Avignon,Vu sur le pont, ainsi que des gratuits :Bonjour 84 etPlus Hebdo[200]. Direct Plus Avignon est également diffusé du lundi au samedi gratuitement, tout comme20 Minutes et, dès mars 2012, le quotidien Métro.
Avignon est aussi le siège du Club de la presse d'Avignon et des Pays de Vaucluse.
Chérie FM Avignon (88.1 FM) : déclinaison avignonnaise de Chérie FM. Elle émet aussi àNyons sur la même fréquence[201] ;
Europe 2 Vaucluse (89.0 FM) : déclinaison avignonnaise de Europe 2. Elle diffuse aussi son programme local àCarpentras sur 103.3 FM[202] ;
RAJE Avignon (90.3 FM) : radio associative[203]. Il existe une version nîmoise avec Raje Nîmes (102.5 FM)[204] ;
RFM Vaucluse (95.9 FM) : déclinaison avignonnaise de RFM pourCavaillon (c'est cette fréquence qui est reçue sur Avignon) etApt (99.8 FM)[205]. Elle partage ses locaux avec Virgin Radio Vaucluse ;
NRJ Avignon (98.2 FM) : déclinaison avignonnaise de NRJ. Elle diffuse aussi son programme local àBagnols-sur-Cèze sur la même fréquence[206] ;
France Bleu Vaucluse (98.8 FM) : radio locale publique deVaucluse. Ses studios sont à Avignon. Elle est aussi recevable sur le 100.4 FM émis depuis lemont Ventoux ;
Nostalgie Vaucluse (102.8 FM) : déclinaison avignonnaise de Nostalgie. Elle émet aussi son programme local àBagnols-sur-Cèze sur la même fréquence et àNyons sur 102.4 FM. Elle partage ses locaux avec NRJ et Chérie FM Avignon[207] ;
Pour la télévision, il existe le bureau vauclusien deFrance 3 Provence-Alpes. Le site d'émission duMont Ventoux permet la diffusion de cette chaîne ainsi queFrance 3 Pays gardois et les autres chaînes de laTNT. Le site de la Grande Étoile, censé couvrirMarseille, est reçu moyennement à Avignon.
Depuis l'arrivée des papes à Avignon, le lieu est un brassage de communautés, véritable ambassade vers les autres religions. Ce brassage se retrouve encore de nos jours, Avignon étant à un carrefour entre divers axes de transport.
La pratique du cultejudaïque à Avignon se fait depuis déjà plusieurs siècles au niveau de lasynagogue d'Avignon, place de Jérusalem, qui, après avoir été détruite par un incendie en1845, a été complètement reconstruite en1846 par l'architecte Joseph-Auguste Joffroy. La synagogue se situe près de la place Pie et de la place Pignotte, centre du ghetto d'Avignon avec le cimetière des Juifs. Ce dernier se trouvait dans ce qui était devenu le jardin du "couvent des filles repenties", aux numéros 6,8 et 10 de la place Pignotte.
Lesprotestants peuvent pratiquer leur culte autemple Saint-Martial, rue Henri Fabre, le temple de l'hôpital avenue de Pinède.
Historiquement plus récents sur le secteur que les autres religions ci-dessus, lesmusulmans peuvent pratiquer le culte à la mosquée de la Rocade, la mosquée deMonclar ainsi qu'au niveau d'une mosquée turque. Plus récents que la grande majorité des bâtiments utilisés par les catholiques, les mosquées ont trouvé leurs places dans l'extra-muros. Ainsi en janvier 2015, le magazineParis Match décrit le quartier de la Reine-Jeanne comme la « cité dessalafistes », une dénomination qui surprend Amine El Kathmi, maire adjoint délégué aux quartiers nord, pour qui l'article deMatch contiendrait des erreurs[216]. En avril 2016, le magazine hebdomadaire réitère ses propos qualifiant le quartier de « république des salafistes »[217].
Le mémorial Camille-Claudel, dans le quartier deMontfavet de la ville d'Avignon.
La ville d’Avignon compte quatre cimetières :
lecimetière Saint-Véran, créé en 1820, qui s’étend sur12 hectares et abrite 12 000 sépultures[222]. Dans le cimetière s’élève un columbarium depuis 1999, destiné à recueillir les urnes funéraires. Au cœur du cimetière s’élève un monument en mémoire des harkis[223]. Il abrite également les tombes de Théodore Aubanel et de Stuart Mill.
le cimetière deMontfavet qui s’étend sur7 hectares et abrite 4 000 sépultures. On y trouve un mémorial cénotaphe dédié àCamille Claudel. Ce cimetière accueille d’autres communautés religieuses (israélites, musulmans)[224] ;
le cimetière de laBarthelasse (1910) qui accueille aujourd’hui 125 caveaux sur près de 2 000 m2[225] ;
Le secteur tertiaire est de loin le plus dynamique dans le département : sur la base de la production importante de primeurs en Vaucluse, leMIN est devenu le pôle structurant de l'activité commerciale dans le département, prenant le pas sur les marchés locaux (notamment celui deCarpentras). Dans les années 1980-1990, le développement des échanges de marchandises entre le Nord et le Sud de l'Europe ont renforcé la position d'Avignon comme carrefour logistique, et favorisé la création d'entreprises de transport et de stockage dans l'habillement et l'alimentaire.
Une zone franche urbaine a été créée permettant aux entreprises voulant s'y installer des exonérations à la fois fiscales et sociales[228]. Celle-ci se situe au sud d'Avignon, entre lesremparts et laDurance, localisée sur les quartiersRocade Sud,Avignon Ouest etSaint-Chamand[229].
On considère neuf zones d'activités économiques principales sur Avignon[230].
La zone d’activité de Courtine est la plus importante avec presque 300 établissements (dont plus ou moins la moitié sont des établissements de service, un tiers des établissements de commerce, et le reste lié à l'industrie) pour plus de 3 600 emplois[230]. Le site couvre une superficie de300 hectares et se situe au sud-ouest de la commune, au niveau de lagare d'Avignon TGV.
Vient ensuite la zone d’activité de Fontcouverte avec une centaine d'établissements représentant un millier d'emplois, celle-ci est cependant plus orientée vers les établissements de commerces que la zone de Courtine[230].
La zone d’activité duMIN d'Avignon, la zone d’activité d’Agroparc[231]. (ou « Technopole Agroparc ») et la zone d’activité la Cristole qui lui est accolée, abritent toutes trois un peu moins d'une centaine d'établissements[230].
Enfin, les zones de la Castelette, de la Croix de Noves, de Realpanier et de l'aéroport, comptent chacune moins de 25 établissements, répartis entre activités de services et commerces. La zone de la Castelette représente à elle seule plus de 600 emplois, c'est-à-dire une bonne centaine de plus que la zone d’activité la Cristole[230].
leRhône, parcouru par des bateaux de croisières. Le tourisme fluvial a recréé la tradition plus que millénaire qui faisait du Rhône le trait d'union entre Avignon et Lyon. Le début fut timide en1994 avec seulement trois bateaux-hôtels, en2011, c'est une flotte de vingt-et-un bâtiments, dont six bateaux-promenade, qui s'ancre sur les quais des allées de l'Oulle. La fréquentation, au cours desannées 2000, s'est amplifiée avec près de 50 000 touristes venus en majorité de l'Europe du Nord et de l'Amérique du Nord. De plus, une navette fluviale relie gratuitement le quartier Avignon Centre au quartierBarthelasse-Piot de la ville d'Avignon. Depuis1987, une capitainerie gère l'ensemble du trafic fluvial[232].
Le centre hospitalier Henri-Duffaut, puis la mairie d'Avignon et le CHS de Montfavet, sont les plus gros employeurs de la commune avec environ 2 000 employés chacun. Vient ensuite le conseil général de Vaucluse avec environ 1 300 employés[174].
Depuis1976, un centre international des congrès occupe deux ailes dupalais des papes d'Avignon. Disposant de dix salles d’accueil et de travail, il accueille un grand nombre de manifestations. Les grandes salles de prestige duGrand Tinel et de laGrande Audience, situées sur le circuit de visite du monument, sont utilisées en complément des salles de réunion pour l’organisation des cocktails, dîners de gala, expositions…
En1999, le taux de chômage était de 21,3 %alors qu'il n'était plus que de 12,2 % en2005[réf. nécessaire]. On chiffre à plus de 35 000 personnes la population active totale sur Avignon parmi lesquelles un peu moins d'un tiers sont employés, environ un quart sont des ouvriers et presque autant relèvent des professions intermédiaires, puis un peu plus d'un dixième de cadres et professions intellectuelles, environ 6 % d'artisans, commerçants et chefs d'entreprise, et enfin moins d'un pour cent d'agriculteurs[234].
Vitrine artistique et culturelle de premier plan, Avignon s'impose comme une ville au riche patrimoine. « Ville d'art » jusqu'à la disparition de ce label en 2005 au profit du réseau desVilles et Pays d'art et d'histoire, la municipalité ne s'est pas incluse dans ce nouveau réseau.
C’est à cette période (1363) qu’est mentionné legrenier à sel d'Avignon dont l’origine est aussi ancienne que celle des remparts de la ville. Détruit à plusieurs reprises par les inondations du Rhône, sa dernière reconstruction est due à l’architecte Jean-Ange Brun. Il se distingue par sa façade monumentale, son vaste porche en plein cintre, ses hautes fenêtres à décor Louis XV. Le bâtiment avait été acquis et aménagé par un groupe d’investisseurs régionaux (commissaires priseurs, médecins libéraux, sociétés). Ce sont d’immenses et luxueux espaces, entièrement équipés, qui ont été réalisés dans des conditions particulièrement difficiles en raison de l’état de délabrement du monument. La conception du lieu a été réalisée par Jean-Michel Wilmotte[236].
Lorsque l’on ressort de la vieille ville et que l’on fait le tour le long des berges, on ne peut s’empêcher de rechercher le fameux pont d’Avignon, le pont Saint-Bénézet[237]. Contrairement à ce que dit la chanson, sa largeur ne permet pas réellement de danser dessus (selon les danses de l’époque) et c’est dessous, où des berges avaient été aménagées, que l’on allait danser. Une version plus ancienne de la chanson disait d’ailleurs « SOUS le pont d’Avignon, l'on y danse l'on y danse… »[235]
Avignon possède plusieurs cinémas dont, deux cinémasUtopia, descinémas indépendants classés « art et essai » et « cinéma de recherche ». Le premier, composé de quatre salles, est situé àLa Manutention, le second, d'une seule salle, est situé àRépublique.
La ville possède aussi de nombreux théâtres, un opéra (l'opéra du Grand Avignon) ainsi que de nombreuses galeries d'art.
La ville d'Avignon compte 10 bibliothèques dont trois bibliothèques universitaires (BUINSPÉ et BU Maurice Agulhon et AgroparcUAPV), une annexe de laBibliothèque nationale de France et six bibliothèques municipales permettant au total la consultation de plus de 500 000 ouvrages[239].
Lemusée Calvet dans l'hôtel de Villeneuve-Martignan. Il est situé dans le quartier Avignon Centre.
En plus de son palais des papes et de ses divers monuments, la ville d'Avignon possède plusieurs musées qui présentent de riches collections :
lemusée Calvet qui est le principal musée d'art de la ville (collection de peintures, sculptures, dessins, objets d'arts) et qui dépend de laFondation Calvet ;
lemusée du Petit Palais qui présente une exceptionnelle collection de peintures primitives italiennes et de l'École d'Avignon ;
lemusée Lapidaire, qui présente des collections d'antiquités et qui dépend également de la Fondation Calvet ;
lemuséum Requien (musée d'histoire naturelle), lui aussi dépendant de la Fondation Calvet ;
le musée de l’Œuvre présente dans 7 salles du Palais des Papes, l'histoire du palais. Il fait partie de la visite du palais,
le musée du Mont de Piété & de la Condition des Soies, rappelant l'histoire et le fonctionnement duMont-de-piété et de la Condition des Soies. Le musée est situé dans l'ancienne chapelle de la Congrégation Notre-Dame-de-Lorette, 6 rue Saluces,
lepalais du Roure contient un centre de documentation provençale et archéologique ainsi qu'un musée d'arts et de traditions populaires,
Le dessin représentant Avignon, en1617, a été fait par le père jésuiteÉtienne Martellange. Il est à mettre en relation avec la carte dite « Carte aux personnages » et celle de l'Atlas Van Loo.
Carte aux personnages gravée en 1572.
Vue cavalière d'Avignon par le père jésuite Martelange en 1617.
Ciel d'orage sur la cathédrale et le palais des papes.
Agnès Varda a fait une exposition de ses photographies consacrées au Festival à la Chapelle Saint-Charles dans son documentaire autobiographiqueLes Plages d'Agnès (2008).
Rabelais, dans sonCinquième livre des faicts et dicts héroïques de Pantagruel, fait arriver le fils de Grandgousier, accompagné de frère Jean des Entomeures et de Panurge à Avignon, ville qu’il connaissait bien pour avoir fait ses études à l’université de Montpellier. Ayant été impressionné par le nombre de ses clochers, il rebaptise la ville l’Isle Sonnante et y fait arriver ses héros en pleingrand Schisme d'Occident. Les six premiers chapitres sont consacrés à cette visite. Ils s’intitulentComment Pantagruel arriva en l'Isle Sonnante, et du bruit qu'entendismes,Comment l'Isle Sonnante avoit esté habitée par les Siticines, lesquels estoyens devenus oiseaux,Comment en Isle Sonnante n’est qu’un Papegaut,Comment les oiseaulx de l’Isle Sonnante estoient tous passagers,Comment les oiseaulx gourmandeurs sont muts en l’Isle Sonnante, etComment les oiseaulx de l’Isle Sonnante sont alimentez[244]
En1671, lors de l’arrivée de sa fille Françoise à Avignon, lamarquise de Sévigné vanta les charmes de cette cité qu’elle ne connaissait pas encore mais que venait de lui décrire lacomtesse de Grignan :
« Nous sommes ici dans un parfait et profond repos, une paix, un silence tout contraire au séjour que vous faites à Avignon. Vous y êtes peut-être encore, cette ville est toute brillante, vous y aurez été reçue avec toutes les acclamations[N 21]. J’aime passionnément vos lettres d’Avignon, ma chère fille, je les lis et les relis. Il me semble que j’y suis, je prends part à votre triomphe. Je jouis enfin de votre beau soleil, des rivages charmants de votre beau Rhône, de la douceur de votre air »[ABP 1].
La beauté de la cité est confirmée parAnne-Marguerite Petit du Noyer (1663-1779), qui, lors de son séjour à Avignon, décrit son enthousiasme et son étonnement dans sesLettres historiques et galantes de deux dames de condition dont l’une estoit à Paris & l’autre en province, ouvrage édité en1733 :
« La situation de cette ville est enchantée ; le Rhône baigne ses murailles ; ce ne sont que jardins et prairies en dehors et bâtiments magnifiques en dedans ; les maisons de MM. de Mont-Réal et de Crillon sont les plus belles qu’on y voie »[ABP 2]. Et cette protestante très libérale considérait que la vie que menaient Avignonnaises et Avignonnais était plus qu'idyllique car, explique-elle :
« Des couvents d’hommes et de filles embellissent encore cette charmante ville qui est sous un très beau ciel et sous la plus douce domination du monde, puisqu’elle ne connaît que l’autorité du pape exercée par un vice-légat qui est toujours un homme de condition et fort aisé à ménager[N 22]. On ne sait ici ce que c’est qu’impôts et capitation, tout le monde y est riche et tout le monde y respire la joie. Les dames sont galantes ; les messieurs font de la dépense ; le jeu qu’on peut appeler plaisir universel est poussé ici aussi loin que l’on veut »[ABP 3].
En1834,Prosper Mérimée dans sesNotes d’un voyage dans le Midi de la France[246] a relaté sa visite à Avignon et au palais des papes qu'il avait décidé de faire inscrire sur la première liste desmonuments historiques de1840. Ses impressions furent mitigées puisqu'il jugea ainsi l'ancienne cité papale :
« L’aspect général d’Avignon est celui d’une place de guerre. Le style de tous les grands édifices est militaire et ses palais comme ses églises semblent autant de forteresses. Des créneaux, des mâchicoulis couronnent les clochers ; enfin tout annonce des habitudes de révolte et de guerres civiles ».
Stendhal, à la même période, visita Avignon. C'était pour lui un retour aux sources puisque la famille de l'un de ses grands-pères en était originaire, ce qui lui permit de s'inventer des origines italiennes. Dans son livreMémoire d'un touriste, publié en1838, il narre, faisant fi de toute vérité historique à propos deGiotto et de l'Inquisition :
« Ce palais est étrangement ruiné aujourd'hui : il sert de caserne, et les soldats détachent du mur et vendent aux bourgeois les têtes peintes à fresque par Giotto. Malgré tant de dégradations, il élève encore ses tours massives à une grande hauteur. Je remarque qu'il est construit avec toute la méfiance italienne ; l'intérieur est aussi bien fortifié contre l'ennemi qui aurait pénétré dans les cours, que l'extérieur contre l'ennemi qui occuperait les dehors. C'est avec le plus vif intérêt que j'ai parcouru tous les étages de cette forteresse singulière. J'ai vu le pal (nommé veille) sur lequel l'inquisition faisait asseoir l'impie qui ne voulait pas confesser son crime, et les têtes charmantes, restes des fresques du Giotto. Les contours rouges du dessin primitif sont encore visibles sur le mur »[247].
En1877,Henry James effectua un périple en France[248]. Au cours de celui-ci, il visita pour la troisième fois Avignon, ville qui l'avait toujours déçu. Autant que le palais des papes qui était, pour lui,« le plus sinistre de tous les bâtiments historiques ». Il s'y rendit alors que lemistral soufflait en rafale et l'exécuta en une phrase :
« Cette énorme masse nue, sans ornement ni grâce, privée de ses créneaux et défigurée par de sordides fenêtres modernes, couvre le rocher des Doms et donne sur le Rhône qu’elle domine, ainsi que sur ce qu’il reste du pont Saint-Bénézet ».
« Peut-être que l’été d’Avignon est l’arbre qui nous cache la forêt. L’été avec ses afflux de touristes, le Festival naturellement mais aussi les grandes expositions, les mille et une rencontres autour de la place de l’Horloge, les colloques du palais des papes : la population d’Avignon croît alors et se multiplie au rythme des milliers de visiteurs, de la dizaine de langues qu’on y parle. Et puis l’automne arrive, Avignon retrouve la vie qui lui est propre, celle d’une grande et belle cité, qui connut ses heures de gloire et ses journées tragiques, où souffla le vent de l’histoire, de la religion, de la peinture et de la poésie, dont elle porte encore profondément ancrées dans ses pierres, les marques rayonnantes. L’été s’éloigne, Avignon redevient Avignon au-delà des foules qui trop souvent l’encombrent ».
Alors qu'il chérissaitFontaine-de-Vaucluse,Pétrarque ne se plaisait point à Avignon, qu'il comparait à unenouvelle Babylone. Il déversait sur elle les pires calomnies et médisances[N 23]. La cité papale avait droit à ce type d'invective :« Ô Avignon, est-ce ainsi que tu vénères Rome, ta souveraine ? Malheur à toi si cette infortunée commence à se réveiller ! » Pour lui, Avignon était « l’enfer des vivants, l’égout de la terre, la plus puante des villes », « la patrie des larves et des lémures », « la ville la plus ennuyeuse du monde » ou bien « le triste foyer de tous les vices, de toutes les calamités et de toutes les misères ». Il ajouta même que « La Cour d’Avignon [était] un gouffre dévorant que rien ne peut combler ». Enfin, on lui prête cette pique qui depuis a fait florès « Avignon,sentine[N 24] de tous les vices ». Cette formule lapidaire a été pourtant formulée différemment par le poète :« Avignon, ce n'est plus une ville, c'est la sentine de tous les crimes et de toutes les infamies »[250].
LesMélancolies de Jean Dupin[251] furent imprimées à Paris chez Michel le Noir, sans date, mais sûrement vers1510. Jean Dupin commença à les rédiger en1324 et les acheva en1340. Dans ces deuxstrophes, lemoraliste y mêle les critiques denépotisme qui ont été faites à Jean XXII et que n'a jamais mérité Benoît XII, à son étonnement de voir se construire une forteresse pontificale dans laquelle le pape « se tient fermez[252].
En Provence par seigneurie A le pape (pris) son estaige Dedans Avignon le citey. La tient sa court, mais son lignaige Y est qui prend tout l'avantaige Les croces, les grans dignitez.
Nostre pape s'est bien mué : Il vouldra ja de près vouler. Bien est sa gayole gardee ; En son palais se tient fermez Et nul ne puet a luy parler S'il ne porte d'or grant bousee[253].
AuXIVe siècle,Jean Froissart, dans sesChroniques décrit la réception organisée par Clément VII et ses cardinaux, au palais des papes, lors de la venue du roiCharlesVI en compagnie de son frère et de ses oncles de Berry et de Bourgogne, au cours de l'automne1389. Il leur fut servi un « dîner bel et long et bien étoffé », puis après les festivités offertes par le roi et qui mêlèrent caroles et danses, « les dames et demoiselles d'Avignon » reçurent moult largesses de la part du souverain[254].
En1855, dans le premier numéro de l'Armana Prouvençau paraissait un poème intituléLa cansoun di felibre. Il était dû àThéodore Aubanel, un des trois piliers fondateurs du mouvement félibréen. Le poète dans une strophe chante le palais des papes :
Dóu goutigue Avignoun Palais e tourrihoun Fan de dentello Dins lis estello[N 25].
La Mule du pape, est l'un des contes les plus connus d'Alphonse Daudet, paru dans lesLettres de mon moulin en1870. Il y décrit une cité des papes aussi imaginaire que son pontife Boniface mais qui est passée à la postérité :« Qui n'a vu Avignon du temps des Papes n'a rien vu. Ah ! l'heureux temps ! l'heureuse ville ! Des hallebardes qui ne coupaient pas, des prisons où l'on mettait le vin à rafraîchir, jamais de disette, jamais la guerre… Voilà comment les papes du Comtat savaient gouverner leur peuple »[255].
Portrait de Frédéric Mistral par Paul Saïn.
Quant àFrédéric Mistral, en1897, dansLe poème du Rhône, il mêle dans la même louange admirative Avignon et le palais des papes :« C'est Avignon et le Palais des Papes ! Avignon ! Avignon sur sa Roque géante ! Avignon, la sonneuse de joie, qui, l'une après l'autre, élève les pointes de ses clochers tout semés de fleurons ; Avignon, la filleule de Saint-Pierre, qui en a vu la barque et l'ancre dans son port et en porta les clefs à sa ceinture de créneaux ; Avignon, la ville accorte que le mistral trousse et décoiffe, et qui pour avoir vu la gloire tant reluire, n'a gardé pour elle que l'insouciance »[256].
Théodore Aubanel est, avec Joseph Roumanille et Paul Giéra, le plus avignonnais des Félibres. Son recueil de poèmes :"Les filles d'Avignon" commence par la célèbre :"Venus d'Avignon", dédiée à Prosper Yvaren, médecin et écrivain..
Des auteurs plus récents ont pris Avignon comme cadre de leurs récits. Parmi ceux-ci,L'anonyme d'Avignon, roman de Sophie Cassanes-Brouquin, paru en1992, où son héros, le jeune Toulousain Philippe de Maynial, se rend à Avignon après le départ des papes. Tous attendent encore un hypothétique retour et le palais des papes reste le symbole de la splendeur perdue. Toute la première partie se passe dans la cité désertée où le jeune homme apprend les techniques de la peinture. Grâce à son maître, il y découvre les grands anciens que furent Simone Martini et Matteo Giovanetti, et participe, sans le savoir, à la création de l'École d'Avignon dont les œuvres et les artistes vont influencer toute l'Europe[257].
Le roman policierPanique au Palais des Papes, de Henri Coupon[258], édité en2000, où l'auteur, un avocat, a choisi Avignon et son Festival comme cadre d'une action terroriste. Après un bain de sang, la loi qui triomphera ne sera pas celle du code de procédure pénale.
EnfinLa Prophétie d'Avignon, d'Emmanuelle Rey-Magnan et Pascal Fontanille[259], parue, en2007, sous forme de roman qui reprend les grands thèmes du feuilleton télévisé, faisant d'Avignon et du palais des papes un haut-lieu de l'ésotérisme.
Avignon apparaît aussi dans des créations étrangères, qui plus est dans un manga. En effet l'œuvre de Kazuma KamachiToaru Majutsu no Index se passe dans la cité des papes durant l'arc « Academy City invasion of Avignon » ; de plus, on y croise de nombreux monuments de la ville dont le palais des papes et le pont Saint-Bénézet.
Le romancier Henri Bosco (1888-1976) est sans aucun doute l'écrivain, né en Avignon, le plus célèbre des écrivains contemporains de la ville des Papes. Il rend hommage à sa ville dans son premier roman, "Pierre Lampédouze" (1925), ainsi que dans sa trilogie de souvenirs de jeunesse :"Un oubli moins profond" (1961), "Le chemin deMonclar" (1962), "Le jardin des Trinitaires" (1966). Il a reçu en 1966 le prix de l'Académie de Vaucluse.
Le, un timbre du palais des papes dessiné parAndré Spitz et gravé parJules Piel, d'une valeur faciale de trois francs a été émis par la Poste française[260].
Depuis1960, chaque année, est organisée, par laSociété philatélique Vauclusienne et Provençale, une « Journée du timbre » à Avignon, pour laquelle des cartes sont éditées avec comme illustration principale une vue du pont Saint-Bénézet et du palais des papes.
C'est en1835 que fut imprimé le premier ouvrage consacré à la cuisine avignonnaise et de manière plus générale méridionale. Ce livre de Pierre Chaillot jeune était un recueil de plus de800 recettes d'origines diverses prises dans les différentes couches de la société.
La gastronomie avignonnaise « authentique » s'inscrit dans un fonds méditerranéen, de par l'utilisation de l'huile d'olive, d'oignon revenu dans cette huile et la grande variété d'herbes condiments[265].
À une échelle plus fine, elle s'inscrit dans un ensemble occitan caractérisé par l'utilisation de l'huile (d'olive ou non), par opposition à la moitié Nord de la France, faisant usage du beurre[265].
À une échelle encore plus fine, la cuisine avignonnaise s'inscrit dans le domaine provençal, avec des recettes très diversifiées[265]. Les légumes sont très largement utilisés : légumineuses comme les lentilles, les haricots, les fèves, les pois-chiches, mais aussi la tomate, l'artichaut, l'aubergine et la courgette. L'utilisation de céréales comme l'épeautre, mais aussi de condiments comme l'ail, le thym, caractérisent aussi la cuisine provençale. Les provençaux se reconnaissent dans de nombreux plats identitaires, encore préparés de nos jours par les avignonnais : daube, aïoli, ratatouille, soupe d'épeautre, etc.
Une des caractéristiques de cette cuisine a été, pendant des siècles, l'utilisation quasi exclusive de la viande de mouton apprêtée à toutes les sauces. En1784, le comte polonais Moszynski se vit proposer au cours du même repas prit dans une auberge d'Avignon, une soupe au bouilli de mouton, des côtelettes de mouton, du mouton bouilli, des pieds de mouton à la Sainte-Menehould, une tête de mouton au vinaigre, des queues de mouton grillées et une poitrine de mouton rôtie. Ce qui fit écrire au gentilhomme :« de sorte que, tout compte fait, j'ai eu à peu près un demi mouton pour un dîner qu'il fallut payer neuf livres et dont les restes ont nourri encore trois domestiques »[266]
Quant au repas de fête, notamment le repas du soir de Noël appelégros souper (lou gros soupa), c'est un repas maigre, faisant largement appel aux herbes cultivées ou sauvages, auxcardons, présentés engratins ou ensauce blanche, avec dupoisson ou desescargots. Il se termine avec lestreize desserts[267]. Au sein du domaine provençal, la cuisine avignonnaise s'inscrit dans le domaine d'Arles et du Comtat, caractérisé par des astuces de préparation des légumes frais et secs[265], notamment avec lestians. Letian est à l'origine un mets typiquement comtadin. C'est un gratin à base de légumes et d'huile d'olive. Le mottian désigne à la fois le contenant : un plat à gratin en terre cuite, et le contenu : le gratin lui-même. Latruffe (Tuber melanosporum) est bien présente dans ce domaine culinaire, par exemple mangée en omelette ou en œufs brouillés. Par ailleurs, la cuisine d'Arles et du Comtat a très probablement été influencée par la présence des Juifs dans le Comtat et à Avignon. En effet, par exemple la recette de la raïte (raita,raito : morue frite et cuite dans du vin rouge) semble typiquement judéo-comtadine[265].
Il semble qu'on peut dégager au moins quatre recettes typiques d'Avignon, qui, si elles ne sont pas strictement réduites au terroir avignonnais, n'en représentent pas moins une facette de l'identité avignonnaise. Elles sont présentées ci-dessous.
Par ailleurs, les berlingots ouberlinguettes[268] (berlingetas,berlingueto) pourraient bien représenter une cinquième recette avignonnaise typique. Il s'agit dans ce cas, non pas des bonbons de Carpentras, mais d’œufs durs farcis avec une pâte d'anchois, de pain et de jaunes d’œufs, cuits en gratins.
Un ouvrage consacré à la cuisine avignonnaise[269], et de manière plus générale méridionale, a été publié en 1835. Ce livre de Pierre Chaillot jeune était un recueil de plus de800 recettes d'origines diverses prises dans les différentes couches de la société.
Pêche à l'alose sur les rives de la Barthelasse par William Marlow (1740-1813).
L'alose à l'étouffée (alauso à l'estoufado[270], ou alose à l'avignonnaise (alauso à l'avignounenco[271]) est un plat à base de poisson et d'oseille. L'alose est cuite à l'étouffée (a l'estofada,a l'estofèia) pendant de nombreuses heures, avec de l'oseille (Rumex acetosa), parfois des patiences (autres herbes du genreRumex appeléeslapas en provençal), et de l'alcool ou de l'eau-de-vie. Le mélange d'alcool et d'oseille fait « fondre » les arêtes du poisson, qui devient ainsi beaucoup plus facile à manger. L'alose est devenue très rare à la hauteur d'Avignon, et a peut-être disparu, en raison de l'édification de barrages[272], notamment celui de Vallabrègues. De plus, la consommation de poissons du Rhône est maintenant interdite pour cause de pollution au PCB (polychlorobiphényle).
L'alose (Alosa alosa) est un poisson ressemblant à une très grosse sardine. Elle était pêchée dans le Rhône notamment à l'aide duvira-vira (ouvira-blanchard[273]. Cette grande roue garnie de filets, dont de nombreux avignonnais se souviennent, était actionnée ingénieusement par le simple courant du Rhône, et fixée à deux bateaux face à la porte de la Ligne côté Barthelasse (ce bras du Rhône était alors le bras vif ; il est devenu le bras mort après les aménagements de laCompagnie nationale du Rhône). Il n'y avait qu'à chercher le poisson dans le fond d'un des deux bateaux. Levira-vira, ainsi que « l'alose à l'oseille », sont connus dans de nombreuses communes des rives du Rhône et sont particulièrement liés à l'identité d'Avignon.
Ladaube avignonnaise (adobo avignounenco)[274] est une variante de la daube classique. Au lieu du bœuf, il faut prendre de l'épaule d'agneau ou de mouton, et la marinade se fait dans du vin blanc.
Cette recette rappelle celle de lacarbonade (carbounado)[275]. Citée par Mistral dans lePouèmo dóu Rose (« Poème du Rhône »)[275] comme étant servie aux mariniers, développée parRené Jouveau dans l'Armana prouvençau (« l'Almanach provençal ») de 1950, la carbonade est un plat à base de mouton cuit à l'étouffée avec des légumes et du vin blanc. Il peut être servi avec des haricots blancs et des fonds d'artichaut.
Typiquement avignonnais[276], lepapeton d'aubergine est unflan à base de caviar d'aubergines et d'œufs. Il a été nommé ainsi du fait qu'il était cuit dans un moule ayant la forme d'une tiare pontificale. Il se sert avec un coulis de tomates fraîches. Cependant, le papeton n'est pas mentionné dans leTresor dóu Felibrige de Mistral : l'appellation peut être récente.
Lecrespeou (prononcé [krɛsˈpɛw], « crespeou ») est un gâteau d'omelettes d'herbes et de légumes empilées par couches superposées que l'on mange froid accompagné ou non d'un coulis de tomate. Cette recette, qui semble être native de la région d'Avignon, est devenue populaire dans tout leComtat Venaissin et laProvence[277].
Petit chardon formé de deux fines robes de chocolat retenant de la liqueur d'origan du Comtat, lapapaline d'Avignon a été ainsi nommée en souvenir despapes avignonnais, mais sa création ne remonte qu'à1960[279],[280]. La recette de la liqueur d'Origan reste un secret de fabrication. Créée en1870, elle est obtenue après distillation, macération et infusion de plantes dans des alcools sélectionnés pour leur finesse et auxquels s'ajoute du miel de très haute qualité. Une soixantaine de plantes entrent dans sa composition, toutes cueillies sur les contreforts dumont Ventoux et dans la campagne environnante[279].
Soixante-douze heures de « secrète alchimie » sont nécessaires pour donner forme à la papaline, cette cousine du chardon-liqueur, fabriquée de façon artisanale et distribuée uniquement en Vaucluse[279].
Vignesintra-muros, au pied du jardin des Doms.Vignoble durocher des Doms.
Au cours de la papauté d'Avignon, un des plus célèbres vignoblesintra-muros fut laVinea Vespalis (vigne épiscopale) qui se situait sur lePlan-de-Lunel. Son vin avait été jusqu'au celui des chanoines d'Avignon. À cette date,Urbain V avait autorisé son frèreAnglic de Grimoard à en disposer à sa volonté. Enfin le, par bulle, le pape autorisait son frère à exempter ses feudataires des charges de laVinea Vespalis. Pour résumer, le Souverain Pontife avait dépossédé le chapitre capitulaire d'Avignon de ses vignes pour les octroyer à son cadet[281],[JG 10]. D'autres vignes se situaient, à l'est, dans le quartier des « Grands Jardins », terrains non bâtis entre les deux enceintes des remparts médiévaux[282] et au sud dans le quartier de Champfleury qui avait été le cimetière des pestiférés en1348.
Mais ces vignes, qui étaient conduites enhautain, étaient loin de suffire à l'approvisionnement de la cité papale. Aussi chaque pontife s'approvisionna tant avec des vins locaux qu'avec des crus faciles à faire venir à Avignon par voie fluviale. Un vignoble duGrand Avignon fut constitué. Dans le Comtat Venaissin, les vins deMalaucène,Bédarrides,Valréas,Carpentras,Apt et bien sûrChâteauneuf-du-Pape eurent la préférence. Les vignes duLanguedoc telles celles deSaint-Gilles,Tavel,Bagnols ouVilleneuve-lès-Avignon fournissaient les celliers pontificaux. De laProvence venaient des vins deManosque, deToulon et deSaint-Rémy. Certains remontaient ou descendaient leRhône comme leCante-Perdrix, célèbre cru deBeaucaire, leClos-de-vougeot et l'Hermitage[283].Quatre siècles plus tard, Honoré Bouche, dans saChorographie de la Provence, parue en1654, indique que ces vins d'Avignon approvisionnaient toujours les caves duVatican :« Il y en a de blancs, de rouges, de paillets, de clairets, de muscat, de malvoisie, et tous extrêmement bons, forts et généreux. Et j'ai vu à Rome qu'on conservait quelques pièces de vin provençal comme le meilleur pour la table du Saint-Père »[283]. Anne-Marguerite Petit Dunoyer confirme dans une de ses lettres que quelques-uns de ces vins étaient toujours appréciés à Avignon :« Jugez, Madame, si dans un pays que l'on pourrait appeler l'île de Cythère, où les ris et les jeux que la misère du temps a chassé de la France, se sont réfugiés où l'on fait bonne chère, où l'on boit des vins de l'Hermitage et de Cante-Perdrix que l'on peut appeler des vins des dieux, puisque c'est le même qu'on envoie à Rome pour la bouche du Saint-Père, jugez, dis-je, si dans un pays si délicieux, je puis beaucoup m'ennuyer »[ABP 5].
Cetteliqueur, produite à base d'origan, est une spécialité de la Distillerie A. Blachère, une des plus anciennes de Provence, qui était alors installée à Avignon[285].
Installée depuis un demi-siècle dans l'île de la Barthelasse, cette distillerie artisanale produit des eaux-de-vie blanches de fruits en particulier lapoire Williams[286].
Les armes d'Avignon peuvent se blasonner :De gueules, à trois clefs d'or posées en fasce, c'est-à-dire trois clefs d'or superposées et tournées vers la gauche sur un fond rouge. Ces armoiries ont été adoptées en 1348, après que le papeClément VI a acheté la cité à lareine Jeanne. Les trois clefs évoquent l'emblème papal, qui comprend deux clefs en sautoir, et le nombre de trois rappelle que la ville d'Avignon était alors gouvernée par trois syndics[287].
Les premiers symboles municipaux remontent auXIIe siècle et aux sceaux utilisés par la chancellerie épiscopale. Ceux-ci présentaient d'un côté la figure de l'évêque d'Avignon, et de l'autre celle dusaint empereur romain. La figure de l'empereur fut remplacée auXIIIe siècle par un aigle, emblème duSaint-Empire romain germanique. Les consuls de la ville étaient moins favorables à l'Empire que les autorités religieuses, et ils utilisèrent plutôt l'image dufaucon gerfaut, moins agressive[287].
AuXVe siècle, des gerfauts furent réintroduits en tant que supports à l'écu, sur demande de la population auprès du pape. La devise de la ville fut adoptée au même moment :Unguibus et rostro. Sa signification, « à bec et ongles », fait référence aux gerfauts. Les deux oiseaux portent chacun un grelot à la patte, afin de maintenir symboliquement l'attention des syndics sur les affaires de la cité. LaCroix de guerre 1939-1945 a été ajoutée aux armoiries municipales en 1948[287].
La devise d'Avignon estUnguibus et rostro[288] qui signifie littéralement « à bec et à griffes », équivalent de l’expression française « à bec et ongles ». Elle évoque les gerfauts présents sur les armoiries et elle a été choisie par les autorités locales auXVe siècle pour montrer leur volonté de défendre les libertés de la ville[287].
en 2009, le logotype de la ville représente lepont Saint-Bénezet sur lequel est écrit en capitales « AVIGNON ». Il s'agit d'une photographie floutée et truquée du pont, l'arche étant anormalement allongée pour ressembler à une ligne. De couleur jaune ocre contrastant avec le ciel et l'eau duRhône, le pont est reconnaissable par sachapelle. Plusieurs versions ont vu le jour. Ainsi peut figurer sur la partie basse, en dessous du pont, le slogan : « VILLE D'ESPRIT » ;
en, à la suite d'un problème de droits posé par la photo utilisée, le logo est simplifié[289],[290]. Sur le logotype de la ville apparaît alors une ligne qui représente lepont Saint-Bénezet sur lequel est écrit en capitales « AVIGNON ». La ligne, représentant la pont, est de couleur orange. Elle contraste avec le ciel (bleu ciel) et l'eau duRhône (bleu foncé). Ainsi peut figurer sur la partie inférieure droite, l'adresse du site internet de la ville : « www.avignon.fr ».
enmai2014, l'adresse internet figurante sur le logotype de la ville, est simplifiée. Ainsi figure, alors sur la partie inférieure droite, l'adresse du site internet de la ville : « avignon.fr ».
en2017 apparaît dans les campagnes de communication de la ville un nouveau logo dotée duslogan « Ville d'exception »[291], il sera décliné en diverses couleurs et formes et utilisé en parallèle du logo déjà présent jusqu'en 2020 où le nouveau logo accompagné de sa couleur rouge remplacera définitivement l'ancien logo.
Logotype de la ville d'Avignon de 2009 à 2012, avec le slogan « Avignon, Ville d'Esprit ».
Logotype de la ville d'Avignon de mai 2012 à mai 2014, avec l'adresse du site internet de la ville « www.avignon.fr ».
Logotype de la ville d'Avignon à partir de mai 2014, avec l'adresse du site internet de la ville « avignon.fr ».
Nouveau logo, initialement apparu en 2017 (sous une forme différente), elle s'implantera progressivement jusqu'en septembre 2020
Logo alternatif utilisé pour le site internet« avignon.fr » jusqu'en 2021
Saint Agricol : né à Avignon en627 de saint Magne[296], évêque de la ville auquel il succéda. Il fut déclaré, en1647, patron de la ville par l'archevêqueCésar Argelli[297].
Après laRévolution française, une partie du palais des papes devint une caserne affectée augénie militaire[298]. Puis, de1881 à1900, s'y installa un régiment d'infanterie. Le commandement militaire rebaptisa alors le palais en « caserne Duprat » en l'honneur deJean Étienne Benoît Duprat, ancien colonel de la garde nationale d'Avignon devenu général d'Empire et mort àWagram.
SousNapoléon III,Viollet-le-Duc proposa un projet de restauration de l'édifice afin de le rendre plus conforme à son statut de monument historique, mais ce fut peine perdue. Ce projet vit le jour dès1860, mais laguerre de 1870 l'empêcha d'être mené à terme et sauva ainsi de la destruction des voûtes de la Grande Audience qu'il désirait faire supprimer[299]. Le site resta militaire.
Au changement de siècle, soit plus d'une soixantaine d'années après que Charles de Montalembert eut écrit sonVandalisme en France, lettre à M. Victor Hugo le palais demeurait en très mauvais état. La façade principale avait été dépourvue de ses deux tours qui la rendent si reconnaissable de nos jours, les intérieurs étaient encombrés des détritus consécutifs à l'occupation militaire, les statues avaient été brisées, des fenêtres et des portes ouvertes sans aucun respect de l'architecture comme au niveau du portail de la grande chapelle dans laquelle le génie militaire s'était autorisé à percer une porte[300], etc.
Extra-muros, boulevard Saint-Roch, on peut voir les vestiges de la caserne de Salles, ancienne caserne de cavalerie. C'est devenu le siège du commissariat de police (hôtel de police)[304]. C'est un très ancien hôpital pour pestiférés, qui a été détruit en 2010 pour le réaménagement de l'hôtel de police.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine d'Avignon comprend une ville-centre et58 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Des représentations solaires identiques existent sur des parois rocheuses ou des sites rupestres le long de la côte provençale, au Mont-Bego, dans la péninsule Ibérique et au Sahara marocain.
↑En Provence, ces stèles anthropomorphes (Lauris, Orgon, Senas, Trets, Goult, Isle-sur-la-Sorgue, Avignon), datées entre - 3000 et - 2800, sont rattachées à la « civilisation de Lagoza ». Elles sont les témoins d’une agriculture qui est devenue prédominante dans les basses vallées du Rhône et de la Durance.
↑Nectarius, premier évêque historique d’Avignon, s’était rendu à Rome au cours de son épiscopat pour arbitrer les différends qui opposaient Hilaire d’Arles au pontife LéonIer.
↑Les historiens lui ont donné le nom de cercle littéraire austraso-provençal.
↑Inter Senatores sophisticos ac judices philosophicos fatigari.
↑Riez n’aura plus d’évêque pendant 229 ans,Vence, durant 218 ans, Saint-Paul-Trois-Châteaux pendant 189 ans et encore se sera l’évêque d’Orange, les deux diocèses ayant été réunis, Carpentras et Digne perdent les leurs pour 138 ans.
↑Françoise de Grignan séjournait à Avignon avec son époux le comte, gouverneur de Provence, qui occupait militairement la ville sur ordre de Louis XIV.
↑En 1335 et 1336, Pétrarque avait adressé deux suppliques à Benoît XII (voirTombeau de Benoît XII) pour l'exhorter à venir à Rome. Face à l'hostilité de Bologne, cité pontificale, il avait refusé. Dès lors, il fut traité d'ivrogne invétéré par le jeune homme.
↑La sentine était un endroit, à fond de cale, où se rassemblent les eaux usées (→égout,cloaque).
↑« Du gothique Avignon/ Palais et tourillons/ Font des dentelles/ Dans les étoiles ».
↑Selon lanorme classique, voir: E. Lèbre & G. Martin & B. Moulin, 2004,Dictionnaire de base français-provençal, Aix-en-Provence : CREO Provença / Édisud, p. 18.
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↑« en » Avignon sur le site de l'Académie française dans la section - Noms géographiques et leurs articles - :« On ne saurait condamner les tournures enArles, en Avignon, bien attestées chez les meilleurs auteurs, et qui s’expliquent à la fois commearchaïsme (l’usage d'en au lieu de à devant les noms de villes, surtout commençant par une voyelle, était beaucoup plus répandu à l’époque classique) et commerégionalisme provençal. Il semble cependant que cet emploi de en soit en régression. […] Consulté le 12 octobre 2010 ».
↑Guy Martin et Bernard Moulin,Grammaire provençale et cartes linguistiques, Éd. Comitat d'estudis occitans C.R.E.O.-Provença, Diffusion Édisud, 1998.
↑L'opinion de la mairie d’Avignonrapportée ici est que« La formule « en Avignon », si elle permet d'éviter unhiatus quelque peu dissonant, est toutefois incorrecte lorsqu’elle s’applique à la ville contenue dans ses limites communales. Son emploi dans ce cas est souvent le fait de l’ignorance ou d’un certain pédantisme basé parfois sur des nostalgies d’Ancien Régime… La formule appropriée est « à Avignon » lorsqu’on parle de la villestricto sensu comme l’on fait pour « àAix », « àAlbi » ou « àAmboise ». ».
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