L'histoire évolutive des oiseaux fait de ces animaux de petite taille apparus auJurassique moyen lesdescendants directs desdinosaures à plumes pourvus d'ailes, d'où leur position dans le clade des dinosaures. Les analysescladistiques actuelles les lient aux dinosauressaurischiens, parmi ceux-ci à l'ensemble desthéropodes (carnivores bipèdes) et, parmi les nombreux sous-clades qui le composent, au groupe descoelurosauriensManiraptora. Au sein des maniraptoriens, tous les oiseaux sont rassemblés dans le clade desAvialae qui forme, avec ses deux groupes-frères, lesTroodontidae et lesDromaeosauridae, le groupe desParaves (les « presque oiseaux »). La miniaturisation rapide de cette lignée de dinosaures à plumes, en une cinquantaine de millions d’années, est probablement liée à l’évolution accélérée des nouveautés anatomiques (formation d’ailes et d’un plumage complexe, fusion des clavicules enfurcula, développement du sternum enbréchet essentiel auvol battu, redistribution de la masse du corps) qui leur ont permis de coloniser de nouveauxhabitats dans les arbres, sources de nourriture et abri contre les prédateurs[6].
S'il existe, en 2020-2021, autour de 10 700[7] à 11 150 espèces d'oiseaux recensées[8] (dont 9 700 espècessauvages réunissant entre 50 et 430 milliards d'individus[9], et dont plus de la moitié sont despassereaux[a]), très différentes tant par leurécologie que par leurscomportements, chacune d'elles présente un ensemble commun de caractéristiques évidentes permettant de les regrouper, en particulier des écailles cornées et desplumes, une mâchoire sans dents enveloppée d'un étui corné formant un bec, une queue osseuse courte, des membres antérieurs transformés en ailes (fonctionnelles ou non, cette caractéristique étant particulièrement rare chez les vertébrés[b]) et des membres postérieurs qui servent seuls normalement à la progression sur le sol ou dans l'eau. En outre, ils sont tousovipares, c'est-à-dire qu'ils pondent desœufs entourés d'une finecoquille dure, et ils sont toushoméothermes permanents[c].
L'anatomie et laphysiologie de la majorité des oiseaux tendent à favoriser au maximum leur capacité àvoler : réduction de poids (colonne vertébrale caractérisée par le nombre élevé devertèbres fusionnées en une pièce osseuse unique et très solide, lesynsacrum ; absence de vessie, d'ovaire droit fonctionnel, peau dépourvue de glandes tégumentaires à l'exception de laglande uropygienne, allègement dusquelette par des ospneumatiques, réduction de la musculature ventrale et dorsale).
Le corps aérodynamique et une forte musculature pectorale sont également des facteurs favorables au vol. Enfin unmétabolisme très actif favorisé par une nourriture énergétique et unappareil respiratoire efficace par la présence desacs aériens leur permettent de produire la puissance élevée et durable nécessitée par le vol. Laspéciation de l'avifaune terrestre a cependant donné naissance à quelquesoiseaux inaptes au vol (Struthioniformes,manchots, etc.).
Cosmopolites, les oiseaux peuplent tous les milieux, des glaces de l'Antarctique aux forêts équatoriales et aux déserts. Cette répartition a été rendue possible grâce à des adaptations anatomiques, physiologiques et comportementales (en particulier lephénomène migratoire) variées. Cetteplasticité phénotypique se retrouve également au niveau de la gamme de taille qui va duColibri d'Elena faisant 5 cm à l'Autruche d’Afrique pouvant atteindre 2,75 m de hauteur.
Le mot « oiseau » dérive de l’ancien françaisoisel (attesté en 1060), lui-même issu dubas latinaucellus, forme syncopée deavicellus et diminutif dulatin classiqueavis, « oiseau »[11]. Le nomavis dérive de la racineindo-européenne°aw-, représentée notamment dans levédiquevéḥ, l’arménienhaw « oiseau » et legrec ancienαἰετός (aietos), « aigle » (racine grecque qu’on retrouve dans le nom du genreGypaetus)[12]. Quant à l’ornithologie (littéralement la « science des oiseaux »), elle tire son nom du grec ancienὄρνις, ὄρνιθος (ornis,ornithos), « oiseau », qui désigne aussi bien l’oiseau domestique que l’oiseau de proie[13].
Par « oiseau », on entend habituellement l’ensemble des espèces existantes possédant des plumes, qui sont regroupées dans lasous-classe desNeornithes, mais aussi bon nombre d’espèces disparues, ancêtres ou apparentées aux espèces actuelles.
Le petit de l’oiseau porte le nom d’oisillon ou depoussin. Le jeune oiseau est qualifié de juvénile[14] puis d’immature[15].
On regroupe également les oiseaux en fonction de leur habitat, comme lesoiseaux marins, ou de la géographie, ou desbiomes (oiseaux tropicaux), s’ils migrent ou s’ils sont sédentaires. Ainsi, on parle d’oiseaux aquatiques, marins, terrestres ; oiseaux migrateurs, de passage, voyageurs, nicheurs ; oiseaux coureurs, grimpeurs, plongeurs, sauteurs ; oiseaux de proie ; oiseaux diurnes, nocturnes.
Planche scolaire d'Émile Deyrolle :Caractère des divisions des oiseaux.
Un oiseau est un animaltétrapode (à quatremembres), au corps couvert deplumes (seuleapomorphie le rendant facilement identifiable), avec unbec corné dépourvu dedents. Ses membres postérieurs sont des pattes et ses membres antérieurs desailes (homologues auxbras humains)[17] permettant à la plupart d'entre eux devoler. L'évolution montre qu'il n'y a pas decorrélation entre la présence de plumes et vol, les plumes ayant précédé le vol de plusieurs dizaines de millions d'années. La participation des plumes dans le vol résulte d'un détournement de fonction de structures préexistantes, phénomène évolutif connu sous le nom d'exaptation[18].
Le type de vol et les performances que ces espèces peuvent réaliser sont très divers. Leur masse varie de quelques grammes pour lesoiseaux-mouches à plus de 100 kg pour lesautruches.
La morphologie des oiseaux est adaptée à leurhabitat et à leur mode de vie. Les oiseaux vivant sur les plages ou dans les marais ont, par exemple, des longues pattes. De la forme du bec, il est possible de déduire lerégime alimentaire. De l'étude des ailes, il est facile de déduire, par exemple, si l'oiseau peut voler. S'il est migrateur, ses ailes présentent une extrémité plutôt effilée ; des ailes à l'extrémité plus arrondie témoignent d'un caractère plus sédentaire.
La morphologie de la tête comporte également de nombreux éléments particuliers qui permettent d'identifier les espèces, comme la présence d'unehuppe, d'unecrête, d'unecaroncule, devibrisses, debarbillons ou d'unecire.
La valeur adaptative de la coloration du plumage des oiseaux terrestres est difficile à appréhender car il faudrait pouvoir quantifier l'importance de multiplespressions de sélection[19].Celle des oiseaux de mer se caractérise essentiellement par l'absence générale de couleurs vives, en lien avec lecamouflage[20]. La coloration presque systématiquement blanche du ventre de ces oiseauxpiscivores aurait une valeur adaptative mais, s'il existe quelques cas de plumage blanc ayant un rôle dans le camouflage, dans lacommunication et dans lathermorégulation, le plumage blanc est le plumage par défaut chez les oiseaux, minimisant ce coût de production de pigments qui ne sont pas essentiels pour le vol, laphotoprotection ou l'étanchéité[21]. La coloration peut être vue globalement comme un compromis évolutif entre la résistance auxrayonnements solaires (provoquant une photo-oxydation différentielle des pigments) et la capacité à sedissimuler des prédateurs et à être vu par lespartenaires sexuels éventuels[22]. Certaines espèces possèdent de surprenantes plumes décoratives comme les plumes de queue despailles en queue et desoiseaux-lyre ou celles despaons mâles.
Les plumages et les différentes sortes de plumes spécialisées qui les composent ont de nombreuses fonctions pour l'oiseau, la plus universelle étant l'isolation thermique, qui participe au maintien de la température interne de cestétrapodeshoméothermes. Pour certaines espèces, le plumage peut offrir unetenue de camouflage efficace. Pour d'autres, le plumage des mâles est utilisé dans lesparades nuptiales ou est indispensable à la séduction. Ainsi, les juvéniles et les individus sexuellement immatures disposent généralement d'un plumage particulier qui évolue, le plus souvent graduellement, jusqu'à leur première saison de reproduction[25]. L'état du plumage permet par ailleurs à une femelle de déterminer la santé d'un mâle. Enfin, pour bon nombre d'espèces, les plumes sont indispensables au vol. La forme de certaines plumes permet de savoir si l'espèce est capable de voler ou non[réf. nécessaire].
Le nombre de plumes varie de 1 000 pour unoiseau-mouche à plus de 25 000 pour uncygne. Les plumes représentent un poids important, chez lesfrégates (plus de 50 % du poids total) et chez les passereaux (environ le tiers)[25]. À part chez lesautruches, lestoucans et lesmanchots, l'implantation des plumes n'est pas uniforme : elles poussent sur des surfaces déterminées (ptérylies) ; les zones nues sont appelées aptéries[24].
La forme du bec des oiseaux est adaptée à leur mode de nutrition.
Lesoiseaux primitifs (aujourd'hui éteints) avaient encore une mâchoire osseuse avec des dents ayant la forme du bec[26].
Chez lesoiseaux modernes, cette transformation des maxillaires dentés (mâchoires etmandibules) en bec corné dépourvu de dents s'accompagne d'un développement massif des muscles dugésier, qui remplace une bonne partie des fonctions masticatrices[27]. Ces maxillaires sont recouverts de larhamphothèque, gaine constituée d'une ou plusieurs lames decorne. Elle comprend la rhinothèque pour la mandibule supérieure ou maxille et la gnathothèque pour la mandibule inférieure ou proprement dite[28]. La corne repousse au fur et à mesure de son usure.
La forme du bec est souvent adaptée aurégime alimentaire de l'oiseau : le bec sera ainsi généralement crochu et robuste chez lesrapaces, massif et conique chez lesgranivores, fin chez lesinsectivores, allongé et sensible chez les espèces qui fouillent dans lessédiments, etc. L'évolution de cette forme en fonction des différenciations du régime alimentaire est déjà étudiée parDarwin sur lespinsons des Galápagos en 1835 et est un processus toujours en cours[29].
La base du bec et les narines sont parfois protégées par une zone molle et nue, souvent colorée, appelée cire[24].
Les pattes sont formées de trois os longs (le fémur, le tibiotarse et le tarsométatarse) et de quatre doigts. Le fémur est l'osproximal. Le tibiotarse vient de la fusion de la partie proximale du tarse avec le tibia. Le tarsométatarse, os longdistal de la patte, résulte de la fusion des autres tarses et des métatarses.Les oiseaux sontdigitigrades. Ainsi, la partie de la patte en contact avec le sol correspond aux différentes phalanges des doigts et non à la plante du pied comme chez les humains. Les deux pattes sont recouvertes d'écailles ouscutelles, dont la couleur varie selon les espèces, et présentent des doigts munis de griffes. La disposition des doigts des pattes est très variable selon les groupes aviens.
La forme des pattes permet d'identifier les oiseaux.
L'arrangementanisodactyle (trois doigts vers l'avant et un en arrière, aussi appelé hallux) est le plus commun chez les oiseaux et se retrouve tel quel chez leurs ancêtresthéropodes, caractérisés par leurs quatre doigts. C'est le cas de la plupart des oiseaux chanteurs, des oiseaux qui doivent se percher et desrapaces.
L'arrangementzygodactyle (grec ancien :ζυγον /zugon) « joug », correspond à une migration des doigts, c'est le plus commun des arrangements pour les espèces arboricoles et plus particulièrement celles qui grimpent le long des troncs comme lesPicinae, et lesPsittaciformes.
L'arrangement hétérodactyle ressemble au précédent sauf que les doigts 3 et 4 se dirigent en avant et les chiffres 1 et 2 se dirigent en arrière. Cette configuration ne se retrouve que dans lesTrogonidae.
Lespamprodactyles possèdent quatre orteils vers l'avant, c'est une caractéristique desApodidae.
La forme des pattes dépend essentiellement du mode de vie de l'oiseau et de son régime alimentaire. Ainsi, lesrapaces disposent deserres, les oiseaux aquatiques de pattes palmées ou lobées. Les oiseaux coureurs, telle l'Autruche, sont didactyles.
La plupart des espèces possèdent un éperon ouergot sur les pattes.
Les griffes, les scutelles ou écailles des pattes, l'ergot, tout comme les plumes et le bec, sont desphanères, c'est-à-dire des productionskératinisées issues dusystème tégumentaire à l'instar de lapeau.
Certainescaractéristiques anatomiques des oiseaux (dispositifs physiologiques thermorégulateurs, plumage,appareil reproducteur impair) rappellent celles desreptiles ou celles desmammifères. Ils sonthoméothermes etovipares. L'anatomie des oiseaux montre beaucoup d'adaptations inhabituelles dans le règne animal, dont un grand nombre a pour but de faciliter le vol ; ces adaptations existent même chez les espèces d'oiseaux qui ne savent pas voler.
Lesadaptations anatomiques pour le vol se retrouvent évidemment dans la morphologie dusquelette de l'oiseau mais aussi dans celle de sesos.
Plusieurs d'entre eux, lesos pneumatiques, sont creux et fusionnent avec lessacs aériens qui sont des organes dusystème respiratoire[31]. En fait, le squelette des oiseaux est très léger (environ 15 % du poids total de l'oiseau). Le système respiratoire des oiseaux est un des plus complexes et des plus performants du règne animal[32]. À la base de latrachée se trouve l'organe vocal des oiseaux, lasyrinx.
Lesailes sont également une adaptation au vol mais, comme le précise la théorie de l'évolution, l'aile a précédé le vol. La transformation du membre antérieur en aile s'est accompagnée d'une réduction du nombre d'os, au niveau des phalanges, du nombre de doigts, du carpe et du métacarpe.
On note aussi diverses adaptations au niveau de la colonne vertébrale dont les vertèbres de la région cervicale qui permettent une importante flexion ou rotation du cou pour beaucoup d'oiseaux ; par contre la flexion dans la partie postérieure du corps est très limitée en raison de la fusion de certaines vertèbres (pygostyle etsynsacrum). Chez les oiseaux qui volent, le sternum, très développé, porte une crête médiane appeléebréchet, servant à l'insertion des muscles du vol (muscles pectoraux). Un bréchet existe également chez lesChiroptères (chauves-souris), alors que cesmammifères volants n'ont aucune parenté directe avec les oiseaux, ce qui permet de penser que le bréchet serait une adaptation squelettique au vol battu.
Tous les oiseaux, même ceux qui ne volent pas, possèdent unefurcula, c'est-à-dire les deux clavicules soudées.
Le squelette est aussi simplifié au niveau des membres postérieurs : lepéroné, très réduit, est soudé autibia ; les os dutarse se sont soudés pour certains avec le tibia (formant le tibio-tarse) et pour d'autres avec lemétatarse (formant ainsi letarso-métatarse).
Comme les reptiles, les oiseaux sont munis d'uncloaque et, comme eux, les oiseaux sont principalementuricotéliques, excrétant de l’acide urique et des urates et non pasamino-uréotélique (excrétion d'une combinaison d’ammoniaque et d’urée). Parmi les excréments, on trouve de lacréatine alors que lesmammifères éliminent de lacréatinine.
Si, comme pour les mammifères et lesCrocodiliens, leurcœur possède quatre chambres[d], c'est cependant lacrosse aortique de droite qui persiste alors que c'est celle de gauche chez les mammifères. De plus, lesérythrocytes aviens possèdent des noyaux[32],[34].
Le système nerveux des oiseaux est, en moyenne, un peu plus volumineux que celui des reptiles mais moins que celui des mammifères. Sauf exception, l'aire visuelle est particulièrement développée, comme en témoignent leursperformances visuelles uniques, et l'aire olfactive est réduite sauf pour certaines espèces comme lesvautours ou leskiwis[35]. La taille de leurtélencéphale et de leurcervelet leur rend possible desvocalises étonnantes et des capacités d'apprentissage et d'abstraction assez élevées chez certaines espèces. L'œil est chez les oiseaux un organe très complexe. Les organes internes du sens de l'équilibre (canaux semi-circulaires) et de l'audition (cochlée) sont beaucoup plus développés que ceux des reptiles.
L'appareil reproducteur des oiseaux ressemble à celui des reptilesovipares. La femelle ne possède qu'un seul ovaire fonctionnel, le gauche, tandis que l'ovaire droit peu développé régresse[36].
Certaines adaptations anatomiques peuvent dépendre du mode de vie, comme celles liées à l'alimentation, ce qui est très facilement observable au niveau desbecs et dessystèmes digestifs. Elles peuvent aussi être liées à la latitude où ils vivent et donc à l'adaptation au froid ; par exemple chez les oiseaux nordiques, la circulation est à contre-courant dans les pattes, de manière à réduire les pertes de chaleur[32]. Certaines de ces adaptations sont temporaires : par exemple certains oiseaux migrateurs ont la capacité de réduire la taille de leurs viscères avant la migration[37].
Lesflamants sont des oiseaux planctonivores qui filtrent l'eau à l'aide de leur bec garni d'excroissances cornées en forme de fanons.Pic à poitrine rouge suceur de sève.
Lesrégimes alimentaires aussi bien que les stratégies pour se nourrir sont très variés. Certaines espèces peuvent être opportunistes comme lescharognards, ou peuvent trouver leur nourriture dans des lieux spécifiques comme les nectarivores ou frugivores. Les oiseaux peuvent aussi être herbivores, granivores, prédateurs comme les carnivores, insectivores, piscivores, planctonivores, voire cleptoparasites. LeGéospize à bec pointu est même connu pour êtrehématophage. Certaines espècespiscivores, (Grand cormoran,Spatule blanche, etc.) peuvent chasser ou pêcher en groupe et ont des adaptations morphologiques et anatomiques à la pêche sous-marine (corps profilé, vision polarisée, narines étroites ou obturation nasale, imperméabilisation renforcée du plumage,sacs aériens très développés amortisseurs de choc, squelette du crâne et du cou renforcé)[38]. De nombreux oiseaux sont généralistes ; les autres espèces, dites spécialistes, occupent desniches écologiques spécifiques[39] et ne consomment qu'un seul type de nourriture, ou tout au moins un nombre très limité.
Le métabolisme élevé des oiseaux les oblige à emmagasiner de grandes quantités d'énergie. Ainsi, la masse fraîche de nourriture avalée chaque jour peut équivaloir jusqu'à environ 40 % de la masse corporelle chez lesgrives, près de 100 % chez leshirondelles,pouillots,roitelets ettroglodytes et 200 % chez lescolibris[40]. La résistance au jeûne est de fait généralement faible, par exemple 24 h ou moins chez les hirondelles et leMartinet noir, mais peut atteindre plusieurs jours, voire plusieurs semaines, chez les rapaces diurnes[40].
Comme ils n'ont pas de dents, les oiseaux avalent souvent leurs aliments entiers. À la différence des mammifères, ils n'ont pas devoile du palais mou, et doivent donc rejeter leur tête en arrière pour avaler. La nourriture ingérée parbecquée peut aussi être écrasée à l'aide du bec, dépecée, plumée, déchiquetée, décortiquée, selon les espèces considérées et la nature de l'aliment. Ils digèrent et broient leurs aliments dans leur estomac à deux chambres : la première dite « estomac glandulaire » assure la digestion chimique par l'action corrosive du suc gastrique (enzymes et acides), la seconde appelée « gésier musculaire » correspond augésier assurant la digestion mécanique. Les aliments y sont triturés et brassés. Certains oiseaux comme les volailles avalent volontairement de petits cailloux, lesgastrolithes, qui sont mélangés avec la nourriture pour faciliter sa fragmentation. Cettelithophagie compense la perte des dents chez ces animaux qui ne peuvent plus mastiquer[41].
Lesystème digestif aviaire a comme particularité d'être sensible auxtoxines alimentaires (assimilation passive et peu sélective), ce qui limite la niche alimentaire des oiseaux. Certains consomment intentionnellement de la terre (phénomène degéophagie connu chez les oies, perroquets, pigeons et certains passereaux), l'argile ingérée étant connue pour former une couche protectrice sur les parois intestinales et empêcher les toxiques de pénétrer dans le sang[42]. L'élimination des selles se fait par lecloaque en même temps que l'urine. Lesfientes sont un mélange d’urine et de matières fécales[43]. La couleur en partie blanche est due à l'élimination de l’ammoniac enacide urique[43]. À l'exception desAutruches[44] et desNandou, les oiseaux ne possèdent pas d'équivalent devessie[45]. L'urine est évacuée parpéristaltisme (contractions musculaires) directement vers le cloaque[45].
Les oiseaux peuvent ingérer des aliments volumineux et capturer rapidement des proies grâce à deuxadaptations qu'ils partagent avec les reptiles, lakinésie crânienne et la rhynchokinésie (du (grec ancien :ῥύγχος /rhunkos) « bec » et (grec ancien :kíνησις /kinésis) « mouvement »), qui permettent de mouvoir les deux mandibules de manière complexe[46].
Les oiseaux sont des animauxhoméothermes, c'est-à-dire que leur température interne est maintenue constante, quelle que soit la température extérieure. Leur métabolisme élevé et leur plumage participent à cette régulation ; la température interne moyenne des oiseaux est assez élevée, de 38 à45°C mais en général entre 40 et42°C soit 3 à5°C de plus quecelle des mammifères.
Lesystème de détermination sexuelle estde type WZ/ZZ[47]. Dans le système WZ de détermination sexuelle, les femelles ont deuxchromosomes sexuels de types différents (WZ), alors que les mâles ont deux chromosomes sexuels de même type (ZZ). Cependant le schéma général de détermination des sexes est mal connu et très différent de celui observé chez les mammifères[47].
Legénome des oiseaux est original sur plusieurs points, la taille physique du génome est faible parmi les vertébrés et de 2 à 8 fois plus courte que chez les mammifères[48]. Le génome est assez homogène avec 60 à 75 % de séquences uniques[48]. La gamme de variations du nombrediploïde est assez étendue : de 40 pour l’Œdicnème criard (Burhinus oedicnemus) à 138 pour le Martin-pêcheur (Alcedo atthis)[48] avec une distribution de type gaussien avec un maximum vers 85.Une des caractéristiques génétiques majeure et originale du génome avien est l'hétérogénéité de tailles des chromosomes. Le rapport entre le plus court et le plus long chromosome est de 1 pour 35 chez laPoule domestique et de 1 à 15 chez lesAccipitridae[48]. Les microchromosomes des caryotypes classiques d’oiseaux, contrairement à ce qui était supposé dans les premières études cytogénétiques, constituent des éléments majeurs du génome[48].
Les éleveurs d'oiseaux sont particulièrement attentifs à la génétique de leurs oiseaux pour essayer de faire exprimer certainsallèles visibles qui augmentent la valeur de ceux-ci. Cette pratique est courante pour de nombreux passereaux exotiques et lesPsittacidae chez qui les éleveurs sélectionnent des couleurs insolites, c'est par exemple le cas de l'Inséparable rosegorge[49].
La génétique s'avère essentielle afin de déterminer leur phylogénie précise et donc de comprendre leur évolution. La nouvelletaxonomie dite de Sibley-Ahlquist est fondée sur les données résultantes des études utilisant les techniques d'hybridation de l'ADN.
Les oiseaux, en raison de l'existence des saisons, suivent également un rythmecircannuel. Lesoiseaux qui migrent sur de longues distances subissent généralement des changements anatomiques ou comportementaux comme leZugunruhe ou unemue pour préparer ce voyage. Suivant les saisons, certaines espèces peuvent également effectuer des migrations journalières, altitudinales par exemple, ou pour se rendre sur des zones de nourrissage.
Les rythmes circadiens et saisonniers semblent liés à la durée du jour. Les cycles de reproduction sont annuels, plusieurs nidifications pouvant avoir lieu dans une saison pour certaines espèces particulièrement prolifiques.
L'activité journalière de la majeure partie des oiseaux comporte des périodes de repos et des périodes courtes desommeil. Cette période est appelée sommeil vigilant. Les oiseaux ouvrent fréquemment les yeux et observent les alentours pour pouvoir fuir en cas de menace. Le sommeil des oiseaux présente une phase desommeil paradoxal courte que l'on estime en moyenne à moins d'une minute[51], même si lesSpheniscidae, qui détiennent un record dans laclasse, capitalisent jusqu'à 80 minutes de sommeil paradoxal par jour[51]. Certaines espèces, comme lesalbatros ou lesmartinets, sont réputées pouvoir dormir en volant[51],[52] ou sont capables de rester plusieurs jours sans dormir. Il n'existe cependant pas de preuve expérimentale. Deux théories principales existent. L'une postule que les oiseaux seraient capables d’alterner veille et sommeil de façon très rapide. L'autre propose qu'ils mettraient en sommeil alternativement leurshémisphères cérébraux droit et gauche, cesommeil unihémisphérique pouvant expliquer que la plupart des oiseaux dorment en gardant un œil ouvert[53].
Le comportement associé au sommeil est très différent selon les familles d'oiseaux. Beaucoup d'espèces sont capables de faire diminuer latempérature de leur corps[54], voire d'entrer en torpeur comme lesTrochilidae[55] tandis que l'Engoulevent de Nuttall hiberne[56]. LesAnserinae sont les seuls oiseaux connus chez qui s'observe une perte detonus musculaire. L'état de sommeil est très reconnaissable chez ces espèces qui réfugient leur bec sous une aile et souvent ne posent qu'une seule de leurs pattes au sol[57]. Beaucoup d'espèces nicheuses au sol, comme lesPhasianinae, se réfugient en hauteur à l'abri des prédateurs, quelquefois en commun, pour dormir, tandis que quelques perroquets du genreLoriculus se perchent tête en bas comme des chauves-souris[58]. De nombreuses espèces présentent une insertion particulière des tendons fléchisseurs des muscles des doigts de sorte que, lorsqu'ils sont posés sur une branche, en pliant les « pattes » sous le poids du corps, les tendons (en position « relax ») « verrouillent » mécaniquement les doigts qui s'agrippent ainsi fermement autour de la branche ; la flexion automatique des doigts leur permettrait de dormir perchés sans tomber de l'arbre[24].
JeuneManchot royal (Aptenodytes patagonicus) au cours de la mue qui lui permettra de passer d'un plumage juvénile à un plumage adulte.
Leplumage est régulièrement renouvelé, au minimum une fois par an[25], au cours de lamue. Suivant les espèces, celle-ci peut avoir plusieurs rôles. Elle permet à certaines espèces de changer de couleurs de plumage, aussi bien pour la reproduction que pour se camoufler, mais aussi d'obtenir une meilleure couverture thermique. Elle peut aussi précéder une migration. Les oiseaux réalisent aussi une mue pour passer du plumage juvénile au plumage adulte.
En dehors de la mue, avant de nicher, les femelles de nombreuses espèces perdent le duvet situé sous leur ventre. Sous la peau, à cet endroit précis alors dénudé que l'on appelleplaque incubatrice, se trouvent de nombreux vaisseaux sanguins. Les œufs pourront ainsi être en contact plus étroit avec la peau réchauffée par les vaisseaux sanguins : ceci favorise une bonne incubation[59].
La perte de plumes, tout comme l'absence de mue, peut être également le signal d'une maladie.
Lamigration des oiseaux est une occasion pour lesornithologues de capturer, baguer et mesurer les oiseaux avant de les relâcher. Ici, unehuppe fasciée déjà baguée est mesurée auPortugal, lors de sa migration de printemps entre l'Afrique tropicale et l'Europe de l'Ouest.
La migration est un déplacement régulier, d'annuel à journalier, observé chez de très nombreuses espèces d'oiseaux. Ces déplacements peuvent prendre des formes très différentes selon les espèces et induisent d'autres comportements, alimentaires par exemple, très spécifiques. C'est un effort important pour bon nombre d'oiseaux qui peuvent même en mourir. Bien connues des hommes, ces migrations sont attendues par les chasseurs, craintes par les gestionnaires d'aérodromes et certains aspects confondent toujours les scientifiques, qui cherchent encore à comprendre comment font les oiseaux pour parvenir à leur destination.
Ces déplacements sont une manière pour les espèces migratrices d'échapper à un changement d'habitat ou une baisse de disponibilité de nourriture liée aux rigueurs d'un climat défavorable, mais peuvent aussi s'interpréter comme une maximisation des chances de reproduction. Les migrations varient selon les différents groupes. De nombreux oiseaux terrestres, limicoles et aquatiques entreprennent des migrations annuelles de longue distance, généralement déclenchées par la durée du jour ainsi que par les conditions météorologiques. Ces oiseaux se caractérisent par une saison de reproduction passée dans lesrégions tempérées oupolaires et une saison de non-reproduction dans lesrégions tropicales ou dans l'hémisphère opposé. Avant la migration, les oiseaux augmentent considérablement leurs réserves de graisse corporelle et réduisent la taille de certains de leurs organes[37],[60].
Les itinéraires desbarges rousses munies d'une balise satellite qui migrent vers le nord depuis laNouvelle-Zélande. Cette espèce a la plus longue migration non-stop connue de toutes les espèces, jusqu'à 10 200 km.
La migration est très exigeante sur le plan énergétique, en particulier parce que les oiseaux doivent traverser les déserts et les océans sans ravitaillement. Les oiseaux terrestres ont une autonomie de vol d'environ 2 500 km et les oiseaux de rivage peuvent voler jusqu'à 4 000 km[61], bien que labarge rousse soit capable de voler sans escale jusqu'à 10 200 km[62]. Certainsoiseaux marins entreprennent de longues migrations, les plus longues migrations annuelles étant celles dessternes arctiques, qui ont été enregistrées parcourant en moyenne 70 900 km entre leurs aires de reproductionarctiques auGroenland et enIslande et leurs aires d'hivernage enAntarctique, un oiseau parcourant 81 600 km[63], et despuffins fuligineux, qui nichent enNouvelle-Zélande et auChili et effectuent des voyages aller-retour annuels de 64 000 km vers leurs aires d'alimentation estivales dans lePacifique Nord au large duJapon, de l'Alaska et de laCalifornie[64]. D'autres oiseaux marins se dispersent après la reproduction, voyageant largement mais n'ayant pas d'itinéraire de migration défini. Lesalbatros nichant dans l'océan Austral entreprennent souvent des voyages circumpolaires entre les saisons de reproduction[65]. Certaines espèces d'oiseaux entreprennent des migrations plus courtes, ne parcourant que la distance nécessaire pour éviter le mauvais temps ou obtenir de la nourriture.
Les oiseaux utilisent une partie de leur temps dans des activités dites de confort. Selon certains auteurs, ils consacrent 9,2 % de leur période active à cela[66]. Une des activités de confort les plus courantes est lelissage de leurs plumes avec les sécrétions cireuses de leurglande uropygienne. L'utilité de cette pratique est discutée mais il semble que cette cire agit sur la flexibilité des plumes et aussi comme un agentantimicrobien qui inhibe la croissance de bactéries dégradant les plumes[67]. Plus de 250 espèces complètent ces sécrétions avec de l'acide formique tiré defourmis[68]. Les séances detoilettage peuvent être mutuelles.
La durée de vie des oiseaux est très variable selon les espèces. Elle peut être de 3 ou 4 ans pour certains passereaux (mais jusqu'à 25 ans pour leCardinal à poitrine rose[69]) à plus de 50 ans pour lesalbatros et lespuffins ou encore plus de 60 ans pour certaines espèces comme lekakapo ou les perroquetsara. Lespsittaciformes (perroquets) présentent de très grandes longévités en captivité[70]. Uncacatoès à huppe rouge atteint l'âge de 92 ans[71] mais le record de longévité semble revenir à unara bleu de 104 ans[72].
Les records de longévité sont obtenus en captivité, car les oiseaux sauvages sont soumis aux pressions environnementales (prédateurs, maladies, braconnage, accidents). Toutes les espèces ne subissent pas les mêmes pression. Par exemple, le risque annuel d'être tué pour des passereaux en zone tempérée est de 70 % alors qu'il descend à 3 % chez l'albatros royal dont l'espérance de vie peut atteindre 58 ans[73].
Au sein d'une même espèce, lesmues dépendent des saisons, mais aussi de l'âge des oiseaux et de l'état général de ceux-ci. Ainsi, la bonne connaissance de ce phénomène permet de déduire l'âge de nombreux oiseaux sauvages[74]. Lapneumatisation du squelette peut également servir à estimer l'âge des oiseaux[75].
Lesparasites les plus courants chez les oiseaux appartiennent aux groupes des acariens, des poux aviaires et des vers. D'autres parasites microscopiques, comme certainsprotozoaires, provoquent des maladies.
Au moins 2 500 espèces d'acariens réparties dans 40 familles[77] vivent en relation étroite avec les oiseaux, occupant leursnids, leurs plumes ou même leur bec, comme certains acariens d'oiseaux-mouches. Ces acariens peuvent avoir une relation simplementphorétique ou peuvent perturber leurs hôtes en provoquant des démangeaisons, mais peuvent aussi être desparasites comme lesDermanyssus etOrnithonyssus. Toutes les espèces d'oiseaux sont concernées, même lesmanchots[77] possèdent des tiques. Le mode de vie d'unetique d'oiseau dépend bien sûr de son espèce ; cependant lalarve vit presque uniquement dans le nid. Ces acariens ont des cycles de reproduction courts et sont capables de pulluler très rapidement. Certains acariens sonthémophage et se nourrissent de peaux mortes commeDermanyssus, d'autres, comme chez les oiseaux-mouches, se font transporter de fleur en fleur et s'y nourrissent de nectar. Dans les nids, on a même découvert des tiques naines parasites de tiques aviaires[77].
Un nombre trop important de tiques peut nuire à la couvée et même à la vie du poussin[77]. Pourtant, certaines études pourraient suggérer que cecommensalisme n'est pas uniquement défavorable aux oiseaux[77]. Il existe de nombreuses études sur ce sujet complexe des interactions entre les acariens et les oiseaux, beaucoup de facteurs entrant en ligne de compte. Il n'est donc pas facile d'établir des règles simples.
LesIschnocera, insectes aussi appelés « poux broyeurs », sont le plus souvent inféodés à une espèce précise d'oiseau.
Certains diptères sontectoparasites ethématophages des oiseaux, leurs cycles de vie étant fortement synchronisés. Quelquesimagospupipares ont une spécificité parasitaire rigoureuse tels queStenepteryx hirundinis sur les hirondelles ouCrataerina pallida sur les martinets noirs. D'autres, commeHippobosca equina, peuvent également parasiter des mammifères. Ces espèces sont particulières dans le sens où le développement larvaire s'effectue uniquement dans l'utérus de la femelle et seuls les adultes sont hématophages[80]. Chez la famillePiophilidae, c'est la larve deNeottiophilum praeustum qui vit dans les parois des nids depassereaux et s'accroche périodiquement aux oisillons pour en sucer le sang. Certaines espèces des famillesCarnidae etCalliphoridae ont un comportement similaire[81]. Ces espèces sont en principe très répandues. Une espèce ubiquiste commeOrnithomya avicularia est établie sur la régionholarctique entière. Les espèces du genreOlfersia(en) subissent les immenses déplacements des oiseaux océaniques comme les Frégates, Pétrels et Albatros, leurs hôtes habituels. À l'inverse,Crataerina pallida ne suit pas les migrations du Milan noir et vit uniquement dans ses zones de nidification[80]. Il est possible qu'un grand nombre d'individus puisse entraver le développement des oisillons ; cependant de nombreuses études suggèrent un impact minime[81],[82]. Par contre, ils peuvent transmettre des germes pathogènes à leurs hôtes. C'est notamment le cas dePseudolynchia canariensis(en) qui inocule le protozoaireHaemoproteus columbae(en) auxpigeons[80],[83].
Comme d'autres espèces animalesdomestiquées (volailles notamment) ousauvages[84] (insectes,mammifères notamment), les oiseaux peuvent jouer un rôleépidémiologique limité[85] et écoépidémiologique important vis-à-vis des humains en étant vecteurs et souvent porteurs-sains de maladies et parasites qu'ils peuvent propager à longues distances via leurs migrations. C'est le cas par exemple de l'ornithose, lasalmonellose, lecampylobactériose, lamycobactériose (tuberculose aviaire), lagrippe aviaire, lalambliase, et lacryptosporidiose[86] ou de diversesmaladies émergentes comme lamaladie de Lyme[86]. Ceszoonoses sont donc étudiées, sous l'égide de l'OIE et de l'OMS et leur propagation soigneusement observée du fait de l'importance économique et écologique des élevages de volaille (victimes de maladies « sauvages » et sources de maladies émergentes parfois problématiques (avecantibiorésistance, risquenosocomial ou apparition de virus réassorti). C'est pourquoi les découvertes de foyers de maladies aviaires peuvent amener les autorités sanitaires et/ou vétérinaires à prendre des mesures radicales vis-à-vis de ces élevages : on apprend régulièrement par les journaux l’abattage de centaines de milliers de volailles (canards, poules ou dindes) pour endiguer ces épidémies. Certaines maladies peuvent être plus spécifiques à un ordre comme lamaladie de Pacheco pour lesPsittaciformes.
Lessens des oiseaux ne diffèrent pas fondamentalement de ceux des mammifères, mais pour certains restent mal connus : on ne sait pas très bien, par exemple, comment les oiseaux parviennent à se repérer lors de leur migration.
En revanche, on sait queleur vision est souvent remarquable. Ils ont unevision à la fois monoculaire etbinoculairecombinée. Certaines espèces perçoivent lesultraviolets[89]. Les rapaces notamment ont uneacuité visuelle importante, deux à trois fois plus élevée que celle de l'homme[89] ; lafovéa d'une buse variable possède environ 100 000 cônes par millimètre carré, contre 20 000 chez l'homme[40], soit 5 fois plus. Les yeux des oiseaux sont très volumineux ; ceux de l'étourneau, par exemple, ont une masse correspondant à 15 % de la masse crânienne (à titre de comparaison, ils ne représentent que 1 % de la masse crânienne chez l'homme)[40]. Les oiseaux possèdent unemembrane nictitante, ainsi qu'un organe interne, situé dans l'humeur vitrée, appelé peigne, au rôle mal défini. Certaines espèces diurnes possèdent deux fovéas au lieu d'une (par exemple : leshirondelles,sternes,martinets,faucons,colibris…)[40]. Les oiseaux diurnes, dont les yeux sont positionnés plus latéralement, ont unevision binoculaire restreinte à la zone située devant le bec, mais un grand champ panoramique et une grande mobilité de la tête (qui peut tourner parfois sur plus de 250°)[40]. En raison de cette vision, leur perception du relief est réduite, ce qui expliquerait pourquoi ils déplacent la tête d'un côté à l'autre ou la penchent en avant quand ils regardent quelque chose attentivement[90]. Les oiseaux prédateurs tels que les rapaces, qui ont besoin de viser pour tuer leurs proies, ont des yeux frontaux qui assurent un champ binoculaire plus important[91].
Le Kiwi (ici,Apteryx haastii) est un des rares oiseaux à posséder une excellente olfaction. Ses narines sont exceptionnellement situées à l'extrémité distale du bec. Il possède de plus à l'extrémité proximale du bec des plumes fines servant de soies tactiles. Cet oiseau nocturne possède par contre une vision assez peu performante.
À de rares exceptions près (Kiwi,Vautour pape[40]), l'olfaction est, chez les oiseaux, considérée comme peu performante, voire absente. Certaines études[92],[93] tendent cependant à montrer que lesoiseaux de mer de la famille desProcellariidae sont capables de repérer leurs proies, en particulier l'odeur de l'huile de poisson, à l'odorat[94].
Bien que les oiseaux n'aient pas depavillon auriculaire, leurouïe est développée, surtout chez certaines espèces comme lesStrigidae, chez qui elle est suffisante pour localiser une proie dans l'obscurité complète[89]. Cependant l'absence de pavillon les oblige à effectuer des rotations de la tête pour percevoir les sons provenant de différentes directions. LesSalanganes ou leGuacharo des cavernes sont capables, grâce à leur ouïe performante couplée à leurs cris, de se déplacer parécholocation. Contrairement auxMammifères, l'oreille moyenne des oiseaux ne présente qu'un seulosselet, lacolumelle. Au niveau de l'oreille interne, lacochlée n'est pas en colimaçon, mais droite[40].
Les papilles gustatives ne se trouvent pas sur l'extrémité de la langue, mais sur le fond de langue et dans la gorge ; en outre elles sont peu nombreuses (200 pour unAnatinae contre 9 000 pour un humain) mais d'autres mécanismes pourraient être mis en œuvre pour le goût. Ainsi le sens du toucher (notamment au niveau du bec), pour beaucoup d'oiseaux, semble intervenir lors de la recherche de nourriture.
Le sens du toucher est conféré aux oiseaux par divers corpuscules : lescorpuscules encapsulés de Merkel (au niveau de la peau et à l'intérieur de la bouche) et de Grandry (au niveau du palais) participent à la sensibilité tactile générale ; ils seraient les correspondants descorpuscules de Meissner des Mammifères[95]. Les corpuscules de Herbst (qui correspondraient auxcorpuscules de Pacini des Mammifères[95]) seraient davantage sensibles aux vibrations : ils sont particulièrement nombreux sur le bec et les pattes, particulièrement chez des espèces qui doivent trouver leur nourriture « à tâtons » : langue desPicinae, becs desAnatidae (oies,canards) et de nombreuxScolopacidae (bécasses,bécassines etbécasseaux), mais aussi bourrelets colorés qui bordent le bec des oisillons de nombreuxpassereaux etPicinae[40].
Les oiseaux possèdent plusieurs organes d'équilibre indépendants, l'oreille interne comme chez les mammifères, et un organe situé dans le bassin.
Un des sens les plus mystérieux est la détection duchamp magnétique terrestre, l'organe qui le détecterait serait situé dans le bec ou près des yeux[89]. Ce sens a été pour la première fois démontré expérimentalement en 1967 parWolfgang Wiltschko sur desrouges-gorges.
Bien qu'« avoir une cervelle d'oiseau » signifie ne pas avoir une grandeintelligence dans plusieurscultures, certaines espèces d'oiseaux font preuve de capacités cognitives relativement élevées. LesCorvidae sont réputés être les plus intelligents des oiseaux[96] ; lesPsittacidae sont aussi capables de performances remarquables, mais avec beaucoup d'inégalités selon les espèces. D'autre part, il est difficile de définir le terme « intelligence » et aussi de distinguer ce qui fait partie du domaine de l'inné ou du domaine de l'acquis, et donc d'évaluer leur capacité de raisonnement.
Les oiseaux sont capables d'apprendre ; on sait par exemple que les petits coucous apprennent le chant de leurs parents adoptifs ou que les corbeaux font leur apprentissage en imitant leurs semblables[97].
Les plus communes de leurs capacités sont certainement leur représentation spatiale (qui leur permet de s'orienter, de retrouver une source de nourriture ou de construire des nids sophistiqués) et leurs capacités de communication.
Une des capacités les plus surprenantes est l'aptitude assez répandue[98] à se servir d'un objet comme outil. LeCorbeau calédonien, par exemple, est capable de se servir d'un bâton pour déloger les insectes dont il se nourrit (c'est aussi le seul à savoir tailler ce bâton en fonction de l'arbre).
Certains oiseaux sont même capables de compter, comme lesPsittacidae, qui sont aussi connus pour reproduire la voix humaine. Lesmainates sont même réputés pouvoir apprendre à parler[99].
On a également observé des oiseaux capables de se soigner, par exemple en ingérant de l'argile destinée à combattre les effets néfastes des toxines alimentaires[100].
Certaines facultés sont pratiquement uniques, leGuêpier d'Orient est capable de se « mettre à la place » de son prédateur, sous-entendu d'extrapoler ce que le prédateur peut voir ou non, faculté partagée uniquement par lesHominidae[101].
L'appareil reproducteur aviaire est caractérisé par l'absence d'organes sexuels externes, si bien qu'il n'est souvent possible de déterminer lesexe des oiseaux que par lescaractères sexuels secondaires (couleur desplumes, présence de plumes ornementales,chant, présence debarbillons,crête, taille). La copulation est un processus fugitif (ne durant généralement que quelques secondes[e]) que lesornithologues appellent « baiser cloacal » : le mâle se balance sur le dos de sa partenaire, vient presser les lèvres de la sortie de soncloaque sur celui de la femelle, et transfère dans l'orifice génital une goutte de son sperme[102],[103].
La plupart des oiseaux sont capables de voler, c'est-à-dire de se déplacer dans les airs ; il n'existe qu'une soixantaine d'espèces d'oiseaux coureurs, qui en sont incapables[104]. On estime que tous les ancêtres des oiseaux modernes étaient capables de voler. La perte de cette aptitude, souvent dans des endroits isolés, pourrait être due à l'absence de prédateur[104] (comme pour leDronte) ou à la faiblesse des ressources alimentaires, rendant périlleuse la grande dépense d'énergie que nécessite le vol[105] ou encore à une adaptation extrême.
Le Petit Pingouin a des ailes adaptées aussi bien au vol qu'à la nage sous l'eau.
Il existe plusieurs techniques devol qui se traduisent par la forme spécifique desailes, en fonction du type de vol auquel chaque espèce est adaptée. L'étude de la longueur des os du bras permet d'en préciser l'analyse.
Les autres oiseaux coureurs disposent en général d'os des pattes plus robustes et une absence debréchet. Une étude attentive du squelette permet de savoir si un oiseau peut voler ou pas ; ces connaissances sont utilisées pour l'étude des fossiles d'espèces disparues.
L'orientation des oiseaux dans l'espace est un sujet qui passionne les scientifiques. Le sujet a réuni du 10 au de nombreux scientifiques (ornithologues,biologistes, informaticiensneuroscientifiques,physiciens,…) à l'occasion d’une conférence[107] organisée par le Royal Institute of Navigation de laRoyal Holloway University of London (Royaume-Uni). Wolfgang et Roswitha Wiltschko biologistes éthologues travaillent depuis près de 60 ans sur l’orientation des animaux migrateurs ou voyageurs[108]. Après de nombreuses expériences, ils concluent que lechamp magnétique terrestre permet aux oiseaux de s’orienter pour se déplacer.
Une étude britannique sur desverdiers, menée en 2011, suggère que les oiseaux ont individuellement une personnalité, en mettant en évidence différents traits de caractère (courage, timidité, curiosité), qui se reflètent au niveau de leurstress oxydant[109].
Le degré de sociabilité varie selon les espèces et les saisons. La plupart des espèces sont, à une période de leur vie au moins, sociables, même si les différences de comportement entre espèces sont très importantes. Les oiseaux utilisent, dans ce cadre, plusieurs moyens decommunication. Bien que leur plumage en soit un, ils utilisent surtout différents signaux visuels constitués de divers mouvements. Ils peuvent également émettre desvocalisations ou d'autres types de sons. La complexité de ces signaux est maximale lors desparades nuptiales et constitue un des moyens de communication les plus codifiés du règne animal.
La démonstration surprenante ducaurale soleil imitant un grand prédateur.
Les relations sont principalement de trois types :
relations parentales ;
relations mâle-femelle et concurrence entre mâles ;
relations interspécifiques (plusieurs types decommensalismes, surtout alimentaires, sont connus de la part d'oiseaux, vis-à-vis d'autres espèces, mais également lecleptoparasitisme et leparasitisme des nids).
Les oies sont des oiseaux monogames pour la vie. Les mâles ne participent ni à la construction du nid, ni à l'incubation, mais défendent le territoire et participent à l'élevage des oisillons.
95 % des espèces d'oiseaux sontmonogames. Dans un certain nombre de cas (en particulier chez les grandes espèces à longue durée de vie), ces couples sont constitués pour la vie. Lesgrues du Japon sont même des symboles de fidélité en Extrême-Orient. D'autres espèces ne sont monogames que pour l'année, on parle de monogamie en série. Parmi les espèces monogames strictes, nombreuses sont celles chez qui la copulation avec d'autres partenaires peut intervenir, selon les circonstances[110]. Dans ces cas, on observe des comportements collaboratifs du père génétique avec le couple[111]. Pour certaines espèces, la monogamie est davantage liée à l'adoption du même territoire qu'à une véritable monogamie[112]. Lapolygynie se retrouve chez 2 % des espèces, lapolyandrie ou lapolygynandrie chez moins de 1 % pour chaque. Chez lesAnatidae par exemple, le « viol » est également pratiqué[113].
Chez les oiseaux, lamonogamie sociale mais pas sexuelle aurait pour origine la nécessité dessoins paternels pour assurer lesuccès reproducteur[114] : « l'association entrehoméothermie,oviparité et nécessité d’avoir une croissance très rapide pour raccourcir la période exposée à la prédation rendrait indispensable une collaboration étroite entre les deux sexes pour mener à bien la reproduction »[115].
Si, pour beaucoup d'espèces, les mâles aident les femelles dans l'élevage des petits, ceci n'est pas systématique, mais ce comportement est beaucoup plus courant chez les oiseaux que chez les autres classes de vertébrés. La présence des mâles est donc souvent nécessaire à l'incubation et/ou à l'élevage des oisillons, et dans certains cas les femelles n'y participent pas (cas desphalaropes). Chez certaines espèces, les tâches sont strictement divisées : incubation, défense du nid, nourrissage des petits[116], etc.
Les femelles sont sensibles à de nombreux critères et mettent les mâles en concurrence[117] bien que, chez lesPhalaropes, ce sont les mâles qui choisissent les femelles[118].
Un des critères les plus importants est la qualité du territoire proposé par le mâle. Cela peut aller de quelques cailloux pour unmanchot à unnid très sophistiqué ou un vaste territoire pour les espèces de rapaces solitaires. Le mâle peut également se mettre en valeur par des vocalisations, des signaux visuels très sophistiqués et codifiés, comme la « danse de ballerine » duParadisier de Carola, voire des combats. La santé du mâle peut également être évaluée par la couleur des plumes. Chez certaines espèces peu territoriales, ces parades sont faites par des groupes de mâles sur une petite surface appeléeaire de parade. Le cas le plus connu est celui duCombattant varié.
Unrougequeue noir (Phoenicurus ochruros) nourrissant ses petits.
Après la fécondation, sauf exception, par exemple chez leguillemot de Troïl qui pose son œuf sur la roche nue, la femelle pond dans un nid. Ce nid a des dimensions et une composition variable selon les espèces.
La ponte comprend un nombre d'œufs qui varie selon les espèces de 1 (par exemple chez lesProcellariidés ou les grands rapaces) jusqu'à des pontes records de 20 chez laperdrix. Un nombre important d'œufs dans un même nid peut être occasionné par la ponte de plusieurs femelles : ce phénomène est régulier chez l'Autruche et occasionnel chez de nombreuses espèces comme leTadorne de Belon et leCanard colvert chez lesAnatidae.
Ces œufs possèdent une coquille dure, composée surtout decarbonate de calcium, de couleur propre à chaque espèce. Leur dimension est variable, ainsi que leur masse qui varie d'un minimum de 0,027 g chez leColibri jusqu'à un record de 2 350 g chez l'Autruche.
L'embryon, pour se développer, doit être maintenu à une température constante. La plupart des oiseauxincubent leur(s) œuf(s) en le(s) couvant. Cette pratique peut être gourmande en énergie[119] et a une durée variable (de 9 à 10 jours chez leGros-bec à un maximum de 82 jours chez l'Albatros hurleur).
Un exemple d'oisillons nidifuges : les oisillons decanard colvert.Un exemple d'oisillons nidicoles : les oisillons demerle noir.
Pour certaines espèces dites précoces ounidifuges, les oisillons sont capables immédiatement de suivre leurs parents, le cas extrême étant celui desMégapodes où les petits sont complètementindépendants ou celui desoisillons du Guillemot à cou blanc(en) qui abandonnent le nid la nuit après leur éclosion, en suivant les appels des parents vers la mer, où ils sont élevés loin des prédateurs terrestres[120].
A contrario, chez les espèces ditesnidicoles comme lesArdeidae, les poussins naissent aveugles et sans plumes. C'est laFrégate du Pacifique qui détient le record de durée de dépendance avec un poussin qui n'acquiert son plumage qu'au bout de six mois et qui est nourri par ses parents durant quatorze mois[121]. Les efforts que doivent faire les parents pour les nourrir sont donc également très différents selon les espèces.
Chez certaines espèces, le couple se fait aider par un autre membre de l'espèce[122]. Ce phénomène est particulièrement présent chez les espèces deCorvidés mais il a été également observé chez des espèces aussi diverses que leXénique grimpeur, leMilan royal ou laPie australienne. Les jeunes de la couvée précédente participent régulièrement au nourrissage des poussins de la nichée suivante chez laPoule d'eau.
Durant les quelques heures qui suivent l'éclosion, l'objet animé que l'oisillon voit, est considéré par lui comme son parent. Ce comportement, particulièrement fort chez les oiseaux, s'appelle l’imprégnation.
Nuée de travailleurs à bec rouge (Quelea quelea) en Namibie.Le travailleur à bec rougeQuelea quelea est l'espèce d'oiseau ayant la plus grande abondance sur terre.
La majeure partie des espèces sont sociables, elles peuvent l'être toute l'année comme leCorbeau freux, lessternes, lesgoélands ou sur une période restreinte de l'année comme lesbécasseaux. Dans ce dernier cas, les regroupements peuvent avoir un objectif précis comme la migration ou la nidification. Certaines espèces vivent en groupes pluri-spécifiques, d'autres en groupes de la même espèce. Lorsqu'elles sontgrégaires, elles font preuve de comportements sociaux ou collectifs qui peuvent être très complexes comme la chasse en groupe, la constitution de hiérarchie, la coopération filiale dans l'élevage des jeunes, la présence de guetteurs (Bernache du Canada)[123], la constitution denuées ou volées mono ou pluri-spécifiques, ou tout simplement la constitution decolonies. La hiérarchie s'exprime notamment pour obtenir la meilleure nourriture (hiérarchie de picorage), le meilleur perchoir ou le nid le mieux placé. Leshiérarchies de dominance s'établissent par des postures d'aplomb, d'intimidation voire des combats[124].
Ces comportements sont complémentaires au besoin deterritorialité; ainsi les adultes de certaines espèces vivant en colonie deviennent très agressifs vis-à-vis de tout intrus en deçà d'une distance minimale de leur nid (Fou de Bassan) correspondant le plus souvent à la distance que peut atteindre le couveur avec son bec sans quitter le nid.
La nidification en colonies peut être liée à une répartition irrégulière des ressources alimentaires ou au manque potentiel de sites denidification, ce qui explique que 90 % des oiseaux marins nichent en colonies[125]. L'hypothèse que ce type de nidification apporte comme avantage évolutif une meilleure protection contre les prédateurs (fonction d'alerte des individus en sentinelle à la périphérie de la colonie) n'est pas probante[126].
Certains oiseaux sontcleptoparasites, c'est-à-dire qu'ils se nourrissent, au moins en partie, de proies dérobées à d'autres espèces. Il s'agit en particulier desLabbes et de espèces deLaridés, goélands etmouettes[127], mais un grand nombre d'espèces sont concernées[128], notamment desrapaces et deslimicoles[129].
Certaines espèces d'oiseaux pondent volontairement dans le nid d'autres oiseaux, de la même espèce ou non. Ceparasitisme de couvée existe sous deux formes, certaines espèces sont obligées d'utiliser cette méthode car elles sont incapables d'élever leurs propres jeunes, et d'autres n'utilisent cette méthode que ponctuellement, comme pour certainsPhaethornithinae[130]. Il existe environ une centaine d'espèces parmi lesCuculidae,Indicatoridae,Icterinae,Estrildidae,Anatidae qui sont des parasites obligatoires[131] et les oisillons de la plupart d'entre eux tuent les petits des espèces parasitées et sont nourris par leurs hôtes.
Les femelles deCoucou gris, par exemple, pondent un œuf directement dans le nid de différentes espèces depassereaux et ceux-ci l'élèvent souvent aux dépens de leur propre couvée. Ce coucou apprend même le chant de ses parents adoptifs. LeCoucou geai parasite presque exclusivement laPie bavarde. Ce comportement existe également chez plusieurscanards comme laNette rousse qui pond généralement dans son propre nid mais dépose aussi fréquemment des œufs dans les nids d'autres espèces apparentées, en particulier leFuligule morillon[132],[133],[134].
Ce type de parasitisme, même chez laFuligule à dos blanc de la part de laFuligule à tête rouge où le but du parasitisme se limite à l'utilisation du nid, peut avoir un effet négatif significatif à plus ou moins long terme, même dans le cas où les poussins supplémentaires ne tuent pas ou ne concurrencent pas alimentairement les poussins de la portée[135].
Les oiseaux adultes des plus grandes espèces ont peu de prédateurs exception faite des hommes, d'autres espèces d'oiseaux mais aussi desfélins, desMustelinae et de certainsViverridae.
D'autres espèces d'oiseaux comme leXénique de Stephen ont disparu ou sont gravement menacées par la prédation d'animaux domestiques comme lechat. Mais ce sont les œufs et les oisillons qui sont les plus vulnérables et qui subissent une prédation importante.
Certains oiseaux sécrètent des composants chimiques contre leurs prédateurs, par exemple lesProcellariiformes sont capables d'éjecter une graisse d'odeur désagréable[136].
Chez lePuffin de Parkinson, ce commensalisme alimentaire est semble-t-il obligatoire et s'exerce aussi bien sur d'autres espèces d'oiseaux de mer que sur des cétacés comme lesdauphins[143].
Certaines espèces d'oiseaux granivores ou frugivores favorisent la dissémination des graines d'espèces végétales, comme legui par laGrive draine, et d'autres, comme les oiseaux-mouches, sont les seules à pouvoir polliniser certaines fleurs[144].
Bon nombre d'espèces, par leurs cris d'alarme, préviennent les proies potentielles de leur espèce et d'autres de l'approche d'un prédateur.
Les oiseaux constituent un des groupes les plus homogènes du vivant, leur architecture est en effet conditionnée par de rigoureuses adaptations au vol. On en répertorie en 2020 autour de 11 430 espèces[8]. Leur répartition est mondiale et dépend des saisons car de nombreuses espèces sontmigratrices. La diversité la plus élevée se trouve dans lesrégions tropicales, en domaine continental, la moins élevée se situe au niveau des régions polaires.
Bon nombre d'espèces sontgrégaires, les populations sont donc concentrées sur certains sites, principalement sous les latitudes élevées. Ceci peut être dû à unespéciation ou à uneextinction plus élevée dans ces régions[145].
Le Pétrel des neiges est l'oiseau s'aventurant le plus au Sud, allant jusqu'à pénétrer dans le continent Antarctique.
Certains oiseaux comme lesPétrels des neiges sont capables de s'aventurer jusqu'à 400 km enAntarctique[146], plus loin qu'aucun autre vertébré. Certainsmanchots peuvent plonger à plus de 450 mètres[147]. Plusieurs espèces d'oiseaux marins se sont si bien adaptées aux milieux marins qu'elles ne regagnent la terre que pour lanidification[148].
Il semble que l'on puisse répartir les familles d'oiseaux en six groupes en fonction de leurs origines géographiques[149] : la zone pantropicale, la zone panboréale ou holarctique, la zone pan-américaine devenue la zone néotropicale, la zone paléarctique, la zone néarctique, et le dernier étant un groupe formé à partir des oiseaux très mobiles. Ladérive des continents a joué un rôle évident dans l'endémisme de certaines familles, par exemple lesoiseaux-mouches ne sont présents qu'enAmérique tandis que lesémeus ne sont présents qu'enAustralie. La zoneaustralasienne est, comme pour la classe des mammifères, l'écozone qui possède le plus fort taux d'endémisme avec 16 familles sur 64 et par exemple 308 espèces de passereaux sur 385[150].
La principale cause naturelle d'expansion de l'aire de répartition d'un oiseau est la recherche de nourriture. Elle peut se faire soit au hasard d'une migration erronée, soit d'une façon lente par adaptation.
L'extension des aires de répartition pour certaines espèces au détriment d'autres croît fortement depuis quelques années et elle est probablement due à l'action de l'homme sur l'environnement, comme leréchauffement climatique ou la perturbation des habitats d'origine. Ces changements d'aire ont toujours existé et provoquent à long terme des spéciations, et par conséquent ils sont un processus normal de l'évolution.
Le martin triste, originaire de l'Asie tropicale, a vu son aire de répartition très élargie après son introduction par l'homme dans de nombreux pays.
Enfin les espècesdomestiquées se sont répandues dans le cadre des élevages humains comme leCoq doré devenucoq domestique. Il est à noter que lemoineau domestique qui n'est domestique que dans la mesure où il a suivi l'homme partout, vit des activités humaines.
Ces espèces colonisatrices, par leurs stratégies reproductives ou alimentaires, concurrencent et finissent par supplanter les espèces autochtones, entraînant à l'échelle humaine une baisse de ladiversité génétique. Globalement, les populations d'oiseaux sont endéclins.
Évolution des vertébrés selon un diagramme axial représentant les cinq grandesclasses (poissons[158], amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères). La largeur des axes indique le nombre defamilles dans chaque classe (lestéléostéens, poissons à squelette complètement osseux et ànageoires rayonnantes, représentent 99,8 % desespèces de poissons, et près de la moitié des espèces de vertébrés). Enclassification phylogénétique, seuls[159] les oiseaux et les mammifères sont des groupesmonophylétiques[160].
Archaeopteryx (fossile à g., reconstitution à d.) est souvent considéré comme le plus ancien véritable oiseau connu.
Les Aves et un groupe frère, l'ordre desCrocodilia, sont les seuls représentants vivants du clade desArchosauria . À la fin des années 1990, Aves était le plus souvent définiphylogénétiquement comme tous les descendants dudernier ancêtre commun des oiseaux modernes et d’Archeopteryx lithographica[164]. Cependant, une définition antérieure proposée parJacques Gauthier a gagné en popularité au 21e siècle et est utilisée par de nombreux scientifiques.
Gauthier et de Queiroz ont identifié quatre définitions différentes pour le même nom biologique « Aves », ce qui pose problème[165]. Les auteurs proposent de réserver le terme Aves uniquement au groupe couronne constitué du dernier ancêtre commun de tous les oiseaux vivants et de tous ses descendants[165], ce qui correspond à la signification numéro 4 ci-dessous. Ils ont attribué d'autres noms aux autres groupes[165].
Aves peut désigner les archosaures avancés avec des plumes (alternativementAvifilopluma)
Aves peut désigner les dinosaures à plumes qui volent (alternativementAvialae)
Aves peut désigner le dernier ancêtre commun de tous les oiseaux actuellement vivants et de tous ses descendants (un « groupe couronne », dans ce sens synonyme deNeornithes)
Selon la quatrième définition, l'Archaeopteryx , traditionnellement considéré comme l'un des premiers membres de l'Aves, est retiré de ce groupe et devient à la place un dinosaure non aviaire. Ces propositions ont été adoptées par de nombreux chercheurs dans le domaine de la paléontologie et de l'évolution des oiseaux , bien que les définitions exactes appliquées soient incohérentes. Avialae, initialement proposé pour remplacer le contenu fossile traditionnel des Aves, est souvent utilisé comme synonyme du terme vernaculaire « oiseau » par ces chercheurs[166].
Sur la base de preuves fossiles et biologiques, la plupart des scientifiques acceptent que les oiseaux constituent un sous-groupe spécialisé dedinosauresthéropodes[170] et, plus spécifiquement, des membres desManiraptores, un groupe de théropodes qui comprend, entre autres, lesdromaeosauridés et lesoviraptorosaures. À mesure que les scientifiques ont découvert davantage de théropodes étroitement liés aux oiseaux, la distinction auparavant claire entre les non-oiseaux et les oiseaux est devenue floue. Dans les années 2000, les découvertes dans la province duLiaoning, dans le nord-est de laChine, qui mettaient en évidence de nombreux petits dinosaures théropodes à plumes, ont contribué à cette ambiguïté[171],[172],[173].
L'opinion consensuelle enpaléontologie contemporaine est que les théropodes volants, ouavialans, sont les plus proches parents desdeinonychosaures, qui comprennent lesdromaeosauridés et lestroodontidés[174]. Ensemble, ceux-ci forment un groupe appeléParaves. Certains membresbasaux de Deinonychosauria, tels queMicroraptor, possèdent des caractéristiques qui pourraient leur avoir permis de planer ou de voler. Les déinonychosaures les plus basaux étaient très petits. Cette preuve soulève la possibilité que l'ancêtre de tous les paraviens aurait pu êtrearboricole, avoir été capable de planer, ou les deux[175],[176]. Contrairement àArchaeopteryx et aux dinosaures à plumes non-avialiens, qui mangeaient principalement de la viande, des études suggèrent que les premiers avialiens étaientomnivores[177].
Le célèbre et probable avialan primitif,Archaeopteryx, date de roches jurassiques légèrement plus récentes (âgées d'environ 155 millions d'années) d'Allemagne. Beaucoup de ces premiers avialiens partageaient des caractéristiques anatomiques inhabituelles qui pourraient être ancestrales aux oiseaux modernes, mais qui ont ensuite été perdues au cours de l'évolution des oiseaux. Ces caractéristiques comprennent des griffes élargies sur le deuxième orteil qui peuvent avoir été maintenues à l'écart du sol au cours de la vie, et de longues plumes ou « ailes postérieures » couvrant les membres postérieurs et les pieds, qui peuvent avoir été utilisées lors de manœuvres aériennes[178].
Phylogénie des oiseaux du Mésozoïque simplifiée après l'analyse phylogénétique de Wang et al., 2015[179]
La première grande lignée diversifiée d'oiseaux à queue courte à évoluer fut lesEnantiornithes , ou « oiseaux opposés », ainsi nommés parce que la construction de leurs os de l'épaule était inversée par rapport à celle des oiseaux modernes. Les énantiornithes occupaient un large éventail deniches écologiques, depuis les oiseaux de rivage et les mangeurs de poissons explorant le sable jusqu'aux formes arboricoles et aux mangeurs de graines. Alors qu'ils constituaient le groupe dominant d'avialiens au cours de la période du Crétacé, les énantiornithes ont disparu avec de nombreux autres groupes de dinosaures à la fin de l'èremésozoïque[180],[181].
De nombreuses espèces de la deuxième grande lignée aviaire à se diversifier, lesEuornithes (qui signifient « vrais oiseaux », car ils incluent les ancêtres des oiseaux modernes), étaientsemi-aquatiques et spécialisées dans la consommation de poisson et d'autres petits organismes aquatiques. Contrairement aux Enantiornithes, qui dominaient les habitats terrestres et arboricoles, la plupart des premiers euornithes manquaient d'adaptations pour se percher et comprenaient probablement des espèces ressemblant à des oiseaux de rivage, des échassiers et des espèces nageant et plongeant[182].
Ichthyornis, qui a vécu il y a 93 millions d'années, fut le premier parent d'oiseau préhistorique connu conservé avec des dents.
Ces derniers comprenaient lesIchthyornis, qui ressemblent superficiellement à desgoélands[183], et lesHesperornithiformes, qui sont devenus si bien adaptés à la chasse aux poissons dans les environnements marins qu'ils ont perdu la capacité de voler et sont devenus principalement aquatiques[180]. Les premiers euornithes ont également vu le développement de nombreux traits associés aux oiseaux modernes, comme des sternums fortement carénés, des parties édentées et becquées de leurs mâchoires (bien que la plupart des euornithes non aviaires aient conservé des dents dans d'autres parties des mâchoires)[184].
Une étude sur l'évolution en mosaïque dans le crâne aviaire a révélé que le dernier ancêtre commun de tous les Néornithes aurait pu avoir un bec similaire à celui duVanga écorcheur et un crâne similaire à celui duLoriot d'Europe. Comme les deux espèces sont de petits omnivores aériens et se nourrissant de la canopée, une niche écologique similaire a été déduite pour cet ancêtre hypothétique[185].
La plupart des études s'accordent sur un âge duCrétacé pour l'ancêtre commun le plus récent des oiseaux modernes, mais les estimations vont du Crétacé inférieur[3],[186] au Crétacé supérieur[4],[187]. De même, il n'y a pas d'accord sur la question de savoir si la majeure partie de la diversification précoce des oiseaux modernes s'est produite au Crétacé et associée à la rupture du supercontinentGondwana ou s'est produite plus tard et potentiellement comme une conséquence de l'extinction Crétacé-Paléogène[188]. Ce désaccord est en partie causé par une divergence dans la preuve ; la plupart des études de datation moléculaire suggèrent uneradiation évolutive du Crétacé , tandis que les preuves fossiles indiquent une radiation cénozoïque (la soi-disant controverse « roches » contre « horloges »).
La découverte deVegavis dès leMaastrichtien, dernière étage duCrétacé supérieur, a prouvé que la diversification des oiseaux modernes a commencé avant l' ère Cénozoïque[189]. Les affinités d'un fossile antérieur, l'éventuelgalliformeAustinornis lentus, daté d'il y a environ 85 millions d'années[190], sont encore trop controversées pour fournir une preuve fossile de la diversification moderne des oiseaux. En 2020,Asteriornis du Maastrichtien a été décrit, il semble être un proche parent deGalloanserae, la première lignée divergente au sein des Neognathae[1].
Les oiseaux élevés pour la consommation sont appelésvolailles. La volaille la plus consommée est lepoulet domestique. L'espèce ancestrale nomméeGallus gallus a étédomestiquée entre leVIe et le IIIe millénaireav. J.-C. et de nombreusesraces ont été sélectionnées. Depuis, l'élevage des volailles n'a pas cessé d'être un enjeu économique important. La production mondiale de volaille a décuplé avec la transformation de l'aviculture par la méthode desélevages en batterie. La production de poulets domestiques a été multipliée par quatre entre 1964 et 2004[194], celle des autres volailles usuelles dans une proportion au moins égale. En 2004, la production de l'ensemble des autres volailles ne dépasse pas, en volume, 10 % de celle des poulets[194] et représente au total environ 81 millions de tonnes en 2005.
Les volailles élevées en fonction des caractéristiques de leur race sont dites de chair ou pondeuses. Certains éleveurs se sont spécialisés dans la production depoussins, d'autres en engraissement ou dans la production d'œufs. De ce type d'élevage résultent plusieurs controverses qui concernent par exemple lebien-être animal, la production delisier polluant en trop grande quantité, la menace sur ladiversité biologique des volailles par la réduction des races, l'introduction de résistance auxantibiotiques par une utilisation non raisonnée de ceux-ci, unesécurité alimentaire hasardeuse du fait à la fois de la mauvaise nutrition des oiseaux, de la multiplication deszoonoses et de la diffusion de zoonose par le transport.
À la stricte production des volailles sont associées une industrie spécialisée dans l'abattage, une industrie de transformation en aliment consommable, une industrie de transformation des produits dérivés et de conditionnement, une industrie de fabrication des aliments pour les volailles, une industrie du transport, ce qui fait de ce secteur agricole un enjeu industriel majeur. L'enjeu éclipse les problèmes posés.
Certaines espèces sauvages sont aujourd'hui domestiquées et élevées pour leur viande, leurs œufs et leurs plumes, comme lesautruches ou lescailles.
La pratique de lapêche traditionnelle au cormoran dans le Sud-Ouest de la Chine est menacée de disparaitre et risque à l'avenir d'être réduite comme au Japon à une attraction touristique.
Lachasse aux oiseaux, oiseaux qualifiés dans ce contexte degibier, a été historiquement un enjeu alimentaire important[195], ce qui a même mené des dizaines d'espèces à l'extinction ou au bord de l'extinction[196].
Aujourd'hui, la chasse aux oiseaux n'est plus une nécessité alimentaire dans les pays développés, mais elle est considérée soit comme une distraction soit comme un sport.
Certaines chasses traditionnelles utilisent un oiseau pour la capture du gibier, comme lafauconnerie. En Asie du Sud-Est, descormorans étaient autrefois utilisés pour la pêche[197]. En Occident, les chasseurs préfèrent utiliser deschiens pour débusquer les oiseaux et ensuite les tirer au fusil. Les chassesau collet et à laglu ont également été utilisées mais sont aujourd'hui interdites. En France, la chasse de certaines espèces est très controversée, comme lachasse à la palombe : les pratiques de chasse aux oiseaux y sont souvent en contradiction avec les lois européennes.
La faune aviaire devenant rare du fait des pratiques de chasses ou agricoles, certaines associations de chasse organisent des élevages d'oiseaux à l'origine sauvages, comme desfaisans ou descailles, pour être relâchés afin que les membres de ces associations aient des cibles pendant la période de chasse. Ces oiseaux sont souvent deshybrides stériles. Les observateurs remarquent qu'ils n'ont pas le comportement d'oiseaux nés en liberté.
Fauconnerie,De arte venandi cum avibus,XIIIe siècle.
D'autres oiseaux d'élevages peuvent également être utilisés à d'autres fins qu'alimentaires. Diverses races domestiquées à partir duPigeon biset sont utilisées comme messagers ou comme aliments. Ils ont joué, comme messagers, un rôle important durant laSeconde Guerre mondiale. Un de ces pigeons, « Cher Ami », a même été décoré de la Croix de Guerre américaine[198]. Aujourd'hui ces pratiques ont changé. Lacolombophilie est devenue une activité ludique.
Lescoqs de combat sont sources de paris ; dans certains pays comme l'Afrique du Sud ou les États-Unis, on organise des courses d'autruches[199].
Lafauconnerie est une activité ancienne (au moins 35 siècles), autrefois dédiée à la chasse. De nos jours, elle se dédie de plus en plus à l'attraction touristique.
Plusieurs espèces d'oiseaux sont capturées et enfermées pour distraire l'homme, soit par leurs chants, soit pour leurs plumes. L'élevage d'oiseaux commeanimaux de compagnie s'est généralisé.
La fauconnerie s'est transformée presque partout avec d'autres objectifs que la chasse, par exemple des rapaces sont des centres d'attraction destinés à faire venir les touristes dans certains parcs à thèmes comme lechâteau des Milandes[200], lechâteau de Fauquemont[201], lechâteau de Bouillon[202], etc.
L'engouement pour les oiseaux a créé un tourisme spécialisé qui consiste en voyages d'observations. Des aménagements ont été réalisés sur certains sites pour faciliter ces observations. Pour les particuliers, un secteur devenu financièrement important s'est spécialisé dans la nourriture des oiseaux sauvages ou la construction de nichoirs. Une étude a estimé qu'auRoyaume-Uni 75 % des ménages nourrissaient les oiseaux[203].
Les plumes d'oiseaux sont utilisées pour la confection de vêtements, de duvets et oreillers, etc. Leseiders ou lesoies sont réputés pour leur duvet par exemple. Ces pratiques ont tendance à diminuer en ce qui concerne l'utilisation décorative des plumes.
Leguano, issu des excréments des oiseaux de mer, est utilisé comme engrais et est très recherché, son exploitation a été source de revenus considérables pour le Pérou auXIXe siècle.
D'autre part, plusieurs types de commensalisme entre oiseaux et humains sont connus : par exemple, lesindicateurs sont une famille d'oiseaux utiles aux humains pour leur permettre trouver des ruchessauvages.
Le rôle et l'impact des oiseaux sur l'écologie est un sujet de plus en plus soumis à l'étude. Ils jouent notamment un rôle important dans la lutte contre les nuisibles. On retrouve par exemple la mésange bleue(Cyanistes caeruleus) ou encore la mésange charbonnière(Parus major), prédatrices efficaces des insectes et des larves dans les jardins et les vergers. La chouette effraie(Tyto alba) se révèle également être une redoutable alliée des fermiers duMoyen-Orient, où elle est utilisée pour contrôler les populations de rongeurs, véritable fléau pour les cultures.
Dans la publicité, comme symboles d'entreprise ou commemascottes, outre les oiseaux de fiction célèbres, les images d'oiseaux sont très utilisées d'une manière plus ou moins stylisée (cf.Oiseau postal). Aux États-Unis, l'image des rapaces prédateurs, donc sans les vautours, est largement utilisée, par exemple par l'équipe de football américain desSeahawks de Seattle. La chouette, symbole d'Athéna, déesse de la sagesse dans laGrèce antique, est utilisée par diverses banques et compagnies d'assurances et est un symbole utilisé par l'État grec.
Les oiseaux sont également très représentés sur lestimbres postaux.
Boîte à oiseau chanteur, un exemple de l'intérêt humain pour cette classe du règne animal, dans ce cas émulant la nature avec une version mécanique.
Les oiseaux ou leursœufs, du fait de leur répartition, sont connus de toutes les cultures humaines et ceci a directement influencé leurscoutumes, leursreligions et leur vie, par le symbolisme qui leur est associé.
On leur a donc attribué, comme à tous les animaux familiers à l'homme, des caractéristiques plus ou moinsanthropomorphiques suivant les espèces mais aussi d'une manière générale. L'oiseau ou ses caractéristiques associées (comme l'œuf, les plumes, les ailes ou les serres) peuvent être considérés comme symbole. Le vol de l'oiseau est naturellement porteur d'un symbole de liberté comme l'exprime le mythe grec d'Icare. Par exemple, l'aigle est un symbole de majesté, c'est pourquoi on le retrouve sur les armoiries de diversempires. La paix est symbolisée par lacolombe.
La plupart des oiseaux sont considérés comme symboles positifs, mais il existe cependant des exceptions en fonction des cultures. Lesvautours ont une réputation négative pour beaucoup de peuples, cependant lesparsis, et leszoroastriens avant eux, donnent à ces oiseaux un rôle singulier. Ils offrent le cadavre de leurs morts aux vautours, l'inhumation ou lacrémation étant une offense à la terre et au feu. AuMoyen Âge en Occident, lesrapaces, surtout lesnocturnes comme lesStrigiformes (chouettes,hiboux), bien que très bénéfiques aux paysans car mangeant des espèces ravageuses comme les petits rongeurs, étaient jugés comme maléfiques ou nuisibles. Une coutume consistait à clouer sur les portes ces oiseaux pour chasser les mauvais esprits et tous les autresStrigiformes. D'ailleurs plusieurs espèces de rapaces ont été pourchassées. Ces animaux sont aujourd'hui protégés et leur image actuelle de majesté est la plus forte, bien que les vautours, avec leur aspect ingrat, soient toujours mal acceptés[204].
EnAfrique, certainschants et cris sont interprétés et traduits par certains peuples qui en tirent une signification particulière, qu'elle soit positive ou néfaste. Les oiseaux produisant ces cris sont alors considérés comme bénéfiques ou maléfiques. L'art martial d'oiseau imite l'agilité de l'oiseau pour stimuler les poumons : Il travaille sur l'amplitude de la respiration, et sur le relâchement des articulations des membres supérieurs.
En français, par exemple, chanter comme un oiseau signifie chanter gaiement. Avoir un appétit d'oiseau signifie manger très peu. Une cervelle ou tête d'oiseau est un esprit léger, insouciant, étourdi, et un individu qui vit comme un oiseau, le fait sans souci du lendemain. Être libre comme un oiseau signifie n'avoir aucune entrave. Se faire donner des noms d'oiseaux signifie se faire copieusement insulter. Dans le langage populaire, un oiseau désigne un individu, avec un sens plutôt négatif. Un oiseau de passage désigne un individu dont on n'entendra plus parler une fois parti, un oiseau de mauvaisaugure est un porteur de mauvaises nouvelles. Un oiseau de nuit est un noctambule. Un oiseau rare est une personne que l'on cherche à contacter mais qui se rend peu disponible.
Bon nombre d'expressions sont liées à des espèces précises en fonction des symboles particuliers liés aux espèces considérées : faire le paon pour faire le beau, être un pigeon pour être un naïf, une oie pour une jeune femme naïve, être une mère poule pour une mère très attentionnée. Les termesvautour,corbeau,rapace et ainsi que ceux partagés par d'autres charognards ne sont pas des qualificatifs plaisants.
Parmi les oiseaux mythiques, on peut citer leRokh desMille et Une Nuits et deSinbad le marin, qui est un rapace géant capable de capturer des bateaux et des hommes.
LePouākai, selon les légendesmāori, était capable de capturer un humain. Cet oiseau mythique étant probablement la sublimation de l'aigle géant de Haast, disparu avec l'extermination desmoas par ces mêmes Māori[205].
LePhénix, symbole de la renaissance est une créature mythique qui a volontiers été utilisée par les chrétiens qui y voient un symbole de la résurrection deJésus-Christ.
En Occident, dans certaines régions, pour cacher l'existence de la sexualité aux enfants, on raconte que lesbébés sont apportés aux parents par lescigognes, faisant de cet animal un symbole positif. Cette légende a probablement sauvé de l'extinction les populations de ces espèces dans l'est de la France.
La Poule aux œufs d'or est à la fois un mythe sur la chance et une allégorie sur l'importance économique de la volaille.
Dans les dessins animés plus provocateurs, ces stéréotypes sont moins vrais comme dansCléo et Chico, les personnages étant desanti-héros. À travers ces dessins animés, certains types de relations humains-oiseaux peuvent être évoqués, par exemple l'élevage en batterie dansChicken Run et être ainsi dénoncés.
Le cinéma est riche de situations où les oiseaux sont montrés, évoqués, ou même au centre de l'action. Une œuvre qui a particulièrement marqué les esprits duXXe siècle est celle d’Alfred Hitchcock,Les Oiseaux, tirée de la nouvelle éponyme deDaphné du Maurier qui présente les oiseaux comme une menace, sous forme de nuées dangereuses.Birdy, film d'Alan Parker, est une œuvre où un homme se prend pour un oiseau, alors que dans un autre film,Bird People, la réalisatricePascale Ferran va encore plus loin en transformant son héroïne enmoineau.
Les oiseaux apparaissent dans la culture et l'art pariétal depuis lapréhistoire où ils sont représentés sur des peintures rupestres[207],[208], par exemple dans la scène du puits de lagrotte de Lascaux.Homère s'est servi des oiseaux dans son œuvre et notamment duRossignol dans l'Odyssée. Il fut suivi par de nombreux poètes, du fait de l'élégance et de la complexité du chant de cet oiseau[209].
Dans l'art médiéval aussi, le poètesoufiiranienFarīd ad-Dīn ʿAṭṭār a écrit l'histoire d'une bande de trente oiseaux pèlerins partant sous la conduite de lahuppe à la recherche duSimorgh dans son livreLa Conférence des oiseaux en 1177. À la fin de leur quête, ils découvrent leur moi profond (jeu de mots sur Simurgh = 30 oiseaux).
Les oiseaux n'ont pas cessé d'inspirer les artistes par leurs formes, leurs couleurs et les symbolismes auxquels ils sont associés, comme letrône du Paon. Certains artistes se sont spécialisés avec succès sur les oiseaux commeJean-Jacques Audubon qui allait donner son nom à laSociété nationale Audubon. ChezXimena Armas, l’oiseau est la victime première d’une nature outragée ; il n’est souvent présent que par quelques plumes éparses.
Si plusieursreligions ont directement utilisé certains oiseaux comme symbole religieux, la plupart ont utilisé l'œuf, les plumes ou les ailes. Certaines religions considèrent certains oiseaux comme porteurs d'une essence divine car symbole de leur(s)dieu(x). Par exemple, à l'instar de plusieurs autres types d'animaux, lareligion égyptienne antique élevait avec un grand faste et respect les spécimens deFaucon, d'Ibis, deHuppe fasciée dans leur temple.
D'autres peuples, plus simplement, représentent leur(s) dieu(x) sous la forme d'oiseau, comme lesyézédis qui représententMelek Ta'us sous la forme d'unpaon, comme leschrétiens utilisent laColombe comme manifestation d'une des essences de laSainte Trinité, leSaint-Esprit. LaBible se sert aussi de la colombe avec plusieurs significations associées, effroi, passivité, deuil et beauté. La couleur de la « blanche colombe » en fait un symbole de pureté qui était très commune auMoyen-Orient durant l'antiquité[212].
Les interprétations humaines de ces messages ne sont pas uniformes puisque laHuppe fasciée est sacrée en Égypte antique, elle est symbole de vertu enPerse et elle est signe de guerre dans les pays scandinaves[213].
Les deux corbeaux Hugin et Munin sur les épaules d'Odin dans une illustration duXVIIIe siècle.
Ils peuvent également être simplement instrument sans conscience d'un dieu. La Bible, qui reprend le récit de l'Épopée de Gilgamesh, raconte, dans leLivre de la Genèse, que Noé lâche une colombe puis un corbeau pour trouver une terre après le déluge[215]. Dans leLivre des Rois, des corbeaux sont envoyés par Dieu pour nourrirÉlie[216]. Dans le Coran, un corbeau envoyé par Allah apprend àCaïn comment enterrer son frère.
Ils peuvent faire office de messagers desdieux pour les prêtres comme dans lamythologie rapanui oùTangata manu, l'Homme-oiseau, le roi de l'Île de Pâques, était désigné par une course à la découverte d'un œuf. Ceci était vraisemblablement le cas pour toutes les cultures méditerranéennes antiques.Philon d'Alexandrie, un philosophe juif hellénisé, reconnaît ce rôle de messager aux oiseaux[217]. Dans lareligion romaine par exemple, le vol des oiseaux ou leurs entrailles étaient interprétés par lesharuspices etaugures pour déterminer la volonté des dieux.
Également, pour certains cultes, les oiseaux peuvent être offerts ensacrifice. LeLévitique précise que la colombe et les pigeons sont les seuls oiseaux offrables en sacrifice, le riche, lui, pouvant sacrifier du bétail.
Si les oiseaux adultes sont utilisés comme symbole religieux, il en est de même pour les œufs, symboles par excellence de la renaissance et de la pureté des formes, mais aussi pour certains de leurs comportements. Le vol des oiseaux est considéré comme un signe de la perfection divine dans leCoran[218].
Les oiseaux sont perçus plutôt comme des symboles bénéfiques, une illustration possible de ce fait est qu'en iconographie occidentale lesailes desanges, créatures bénéfiques, sont représentées sous forme d'ailes d'oiseaux, animaux diurnes, alors que celles desdémons, créatures maléfiques, sont représentées avec des ailes dechiroptères, animaux nocturnes.
L'étude des oiseaux est une science pratiquée par une large majorité d'amateurs et non par les seuls ornithologues. Leur observation et la collecte d'informations relèvent souvent de techniques simples nécessitant peu de matériel. Les scientifiques « officiels » (peu nombreux dans la majorité des pays) s'appuient sur des réseaux d'observateurs amateurs, parfois très étoffés (deux millions de Britanniques adhèrent à laRoyal Society for the Protection of Birds).
On distingue usuellement plusieurs branches à l'ornithologie, par exemple l'Oologie pour l'étude des œufs, laPaléozoologie pour l'étude desœufs fossiles. L'Ethnoornithologie étudie, elle, les rapports entre les hommes et les oiseaux.
Elle a notamment montré que de nombreuses espèces étaient menacées (en particulier par la destruction de leur habitat et la généralisation de l'utilisation despesticides etavicides) et que les oiseaux situés au sommet deschaînes alimentaires sont desindicateurs très sensibles de la pollution et de l'état des écosystèmes. Les oiseaux communs ne sont pas épargnés (à titre d'exemple, selon leprogramme STOC, de 1989 à 2007, leurs populations ont globalement décliné de 18 % en France).
La classe des oiseaux est une des classes les plus étudiées en laboratoire. De nombreuses espèces y sont étudiées du fait de la facilité des conditions d'élevage. Certaines espèces sont plus étudiées pour leursvocalisations comme lesdiamants mandarins (espèce ayant également fait l'objet d'études génétiques approfondies[219]), d'autres pour leur intelligence comme celle du genreCorvus. Les poulets et les pigeons sont également populaires pour la biologie et la psychologie comparative.
Initialement, la langue française disposait, pour désigner les oiseaux, de noms génériques basés uniquement sur la morphologie (rapace,échassier,canard,perroquet,hirondelle,oie,cygne, etc.) ou sur l'usage qu'on en fait (volaille,sauvagine...), certains de ces termes ne désignant pas les mêmes oiseaux d'une région à l'autre. Avec l'apparition de lasystématique, les ornithologues ont créé des noms fondés sur l'anatomie pour faire des regroupements adaptés à unclassement taxinomique. Ceux-ci sont passés dans le langage courant, mais beaucoup se sont avéréspolyphylétiques, par exemplepalmipède. Au cours duXXe siècle, la classification a évolué en regroupant les différentes espèces selon des affinités plus subtiles. Une autre révolution dans la taxinomie s'est produite au cours desannées 1990, avec l'apparition d'une classification basée sur lagénétique, en l'occurrence des techniques d'hybridation de l'ADN. Celle-ci est dans l'ensemble acceptée en Amérique du Nord, tandis que les réticences sont plus importantes ailleurs dans le monde, comme l'illustre la publication, entre 1992 et 2013, de l'encyclopédie des oiseauxHandbook of the Birds of the World (HBW) en 17 volumes, adoptant une classification qui ignore l'analyse génétique[220].
La nécessité de répertorier au niveau mondial les très nombreux oiseaux existant et les fossiles d'espèces disparues a nécessité rapidement la création de noms scientifiques. Un nom scientifique international a été attribué à chacun d'eux et le latin a été préféré pour cela.
Planche comparant le squelette d'un être humain et d'un oiseau. Extraite de l’Histoire des oyseaux dePierre Belon.
Lenaturaliste suisseConrad Gessner publie en 1555 le troisième volume de son ouvrage de zoologieHistoriae animalium, consacré aux oiseaux[221]. La même année paraît l'Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel du naturaliste françaisPierre Belon. Ces deux ouvrages constituent un premier effort de classification depuisAristote dont ils s'inspirent. Celui de Gessner est plus érudit mais celui de Belon, plus original, propose la classification la plus intelligente et la plus solide pour l'époque[222]. Belon décrit tous les oiseaux qu'il connaît et les regroupe suivant leur comportement et leur anatomie : les oiseaux de proie, les oiseaux d'eaux, les omnivores, les petits oiseaux (subdivisés à leur tour en insectivores et en granivores)[223]. De nouveaux termes, forgés sur des racines latines, sont peu à peu créés et passent dans le langage populaire, commepalmipède. Au début duXVIIe siècle, le naturaliste italienUlisse Aldrovandi fait paraître les trois livres constituant le volume XII de sonHistoire naturelle. Son œuvre, comme celle de Gessner, lui vaudra de virulentes critiques, mais ses illustrations sont meilleures et sa classification plus évoluée[224].
La première classification scientifique est publiée en 1676 parFrancis Willughby etJohn Ray sous le nom deOrnithologiae[225].
Petit à petit, surtout grâce auxtravaux deCarl von Linné parus en 1758, cette classification va, cette classification va se perfectionner grâce (notamment) aux travaux sur l'anatomie comparée et l'embryologie.
La classification la plus communément admise est ensuite celle deSharpe dans leCatalogue of the Birds in the British Museum, qui propose les ordres despalmipèdes,échassiers,gallinacés,colombins ou pigeons, grimpeurs,passereaux,rapaces, coureurs. Les dénominations d'échassier ou palmipède sont aujourd'hui jugées comme obsolète d'un point de vuetaxonomique mais continuent d'être utilisées[227].
Vers la fin desannées 1970 et durant toute la décennie suivante,Charles Gald Sibley etJon Edward Ahlquist mènent des études fondées sur des méthodes d'hybridation de l'ADN, ce qui modifie profondément les connaissances sur la phylogénie des oiseaux[229]. La nouvelle classification (Phylogeny and classification of birds : a study in molecular evolution de Sibley et Ahlquist en 1990) montre que lescanards et lesgallinacés sont les parents les plus proches des ratites (qui intègrent les tinamous) formant lesPaléognathes. LesGalloanserae constituent une lignée ancienne chez les Néognathes. Les groupes d'oiseaux marins traditionnellement considérés comme archaïques sont maintenant placés dans l'ordre desCiconiiformes élargi, qui comprend aussi les rapaces diurnes (Accipitridae,Sagittariidae etFalconidae) et les limicoles (Scolopacidae,Charadriidae,Laridae, etc.). Dans cette nouvelletaxinomie du vivant, diteclassification phylogénétique, les oiseaux font partie desArchosauriens qui comprennent un grand nombre de fossiles appelésdinosaures. Cette systématique[230] est dans l'ensemble acceptée en Amérique tandis que les réticences sont plus importantes en Europe.
Les recherches pour comprendre la position relative de chaque groupe d'oiseaux continuent et d'autres domaines que la génétique sont explorés. Un chercheur russe a démontré que la structure de la coquille des œufs pourrait être utile dans la détermination des relations entre oiseaux[231].
Relations difficiles entre les oiseaux et les humains
Les oiseaux peuvent être porteurs, sains ou non, de maladies transmissibles à l'homme (voir le paragraphe « Maladies aviaires »). Les oiseaux peuvent entraîner également desallergies liées en particulier aux plumes.
Nuée d'étourneaux au-dessus de Rome. Cette espèce peut former des bandes de plusieurs milliers d'individus pouvant générer de grands dommages dans les vergers et les villes.Mesure de protection contre les pigeons bisets enSuisse.
Certains oiseaux sont considérés commenuisibles. Les causes en sont diverses et certaines très controversées. Par exemple, ils consomment de petitsfruits ou du maïs, comme lescarouges à épaulettes, lesmoineaux, certainsétourneaux, lesgros-becs, certainescorneilles et certainscorbeaux[232]. Les pigeons sont quant à eux une nuisance pour les bâtiments, bien qu'en Angleterre on les voie attaquer certaines cultures.
Les moyens mis en place pour lutter contre eux peuvent être très différents.
L'abattage par certains chasseurs derapaces particulièrement utiles aux agriculteurs, car chassant surtout les vermines mais perçus comme une concurrence déloyale pour la chasse auxlièvres et lapins, a fortement réduit certaines populations. Lesvautours, dans le sud de la France, accusés sans preuves formelles de tuer moutons et vaches, ont été exterminés, avant d'y être réintroduits[233].
D'autres espèces, devenuesinvasives à la suite de l'introduction humaine car jugées initialement utiles, font l'objet de mesures visant soit la réduction de leurs populations soit l'éradication.
Pour les espèces sauvages autochtones, les agriculteurs cherchent avant tout à empêcher les oiseaux de consommer les plantes qu'ils cultivent. Les moyens mis en œuvre sont divers, répulsifs sonores, répulsifs visibles tels lesépouvantails, chasse, destruction des nids, piégeage ou protection des cultures par filets ou sacs, par des produits chimiques répulsifs et par la culture d'espèces végétales répulsives[232].
Certainsrapaces sont élevés pour effrayer les autres oiseaux autour des aéroports afin de protéger les avions descollisions. Ils sont également réintroduits dans les villes pour lutter contre les pigeons considérés comme des fléaux. En effet, ces derniers, en plus de transmettre certaines maladies, endommagent les bâtiments publics avec leurs déjections. Il est d'ailleurs interdit de les nourrir dans de nombreuses villes. Des épines sont posées sur ces bâtiments pour les empêcher de se poser, des dispositifs analogues existent aussi sur certainspanneaux solaires photovoltaïques de façon que leurs déjections ne fassent pas baisser les rendements.
Certaines nuées saisonnières, comme celle dujaseur boréal, sont considérées comme une malédiction dans de nombreux pays de l'est européen[234]. Ils se déplacent en nuées vers l'ouest durant les hivers particulièrement rigoureux, semblant amener le froid avec eux.
L'évolution se produit à une échelle trop lente pour être clairement perçue par les humains, mais on note unediminution certaine du nombre d'espèces et surtout du nombre d'individus au sein de nombreuses espèces. Ainsi 12 % des espèces étaient au début duXXIe siècle reconnues en danger par l'UICN, réalité confirmée par une étude de Birdlife International en 2018 selon laquelle au moins 40 % des espèces connaissent une baisse de leur population[235],[9].
la chasse (pour certaines espèces) : l'homme, par sa prédation directe, est la cause de la disparition de plusieurs espèces d'oiseaux comme leMoa ou leDronte,
l'empoisonnement ou un affaiblissementimmunitaire par lespesticides et d'autrespolluants. Beaucoup d'oiseaux qui se trouvent au sommet de la pyramide alimentaire sont à ce titre victimes de la pollution en concentrant les polluants.
Certaines espèces connaissent une augmentation plus ou moins insoupçonnée de l'hybridation ; certaines espèces proches, voyant leurhabitatse morceler, se croisent en produisant même des hybrides stériles en quantité si importante que cela peut mettre ces espèces en péril. Par exemple, les nombreux oiseaux-mouches hybrides trouvés dans le nord ouest de l'Amérique du Sud peuvent représenter une menace pour la conservation de ces espèces en espèces distinctes.
Certaines espèces rares font l'objet d'un trafic (lesperroquets par exemple).
La perte de capital génétique est un des problèmes pour le long terme, qui concerne aussi et plus encore les oiseaux domestiqués et d'élevages[237] (poules,canards,oies en particulier, à la suite de la production industrielle depoussins d'un jour à partir de reproducteurs sélectionnés). LeCNRS estimait en 2005 que 50 % des races domestiques étaient en voie de disparition.
La diffusion dezoonoses, à cause des modalités d'élevages industriels et de transport, est également une menace, les élevages constituant des réserves potentielles de maladies ou des foyers sensibles d'incubations infectieuses.
La liste des espèces d’oiseaux menacés d’extinction tend à s’allonger, bien que les oiseaux soient mobiles et semblent pouvoir plus facilement échapper que d'autres espèces aux menaces qui pèsent sur eux.La liste rouge des espèces menacées, éditée par l’UICN et réactualisée en 2020, compte 1 486 espèces d’oiseaux menacées d’extinction sur 10 930, soit 13,6 % du total[238].
Les gouvernements, et de nombreuses associations de protection de la nature ou desociétés ornithologiques, travaillent à la protection des oiseaux de diverses manières, comme la loi, la protection et la restauration des sites, et l’élevage de populations captives dans la perspective de leurréintroduction. Certaines d'entre elles visent aussi à la protection desraces domestiques dont la diversité diminue.
Quartier général de l'UICN à Gland, en Suisse.
Parmi les ONG les plus représentatives travaillant dans le domaine de la conservation des oiseaux se trouventBirdLife International et ses délégations nationales, régionales et départementales, l'UICN, etc.
Ces initiatives sont complétées par une action à l'échelle régionale, à l'exemple, dans l'Union européenne, de ladirective "Oiseaux" de 1979, mise à jour en 2009[239].
Les efforts menés par les différents partenaires ont permis, en 2004, que seize espèces d’oiseaux qui auraient disparu sans mesures conservatoires, soient toujours existantes[240].
↑Il existe cependant de rares cas d'hétérothermie ; ainsi, les colibris entrant à l'état de torpeur sont considérés comme hétérothermes temporaires, voirAdrien Cristinelli,Torpeur et hibernation chez les vertébrés homéothermes,, PDF(lire en ligne).
↑Les oiseaux ont desbattements cardiaques très élevés : 600 pulsations par minute chez le colibri, 1 000 chez la mésange en activité, 70 chez l'autruche. CfGeorges B. Johnson, Peter H. Raven, Kenneth A. Mason, Jonathan B. Losos, Susan R. Singer,Biologie, De Boeck Supérieur,,p. 715.
↑Le perroquetGrand Vaza fait exception avec sonhémipénis externe et largement visible en période de reproduction. Sa copulation, une des plus longues du monde aviaire, dure jusqu'à une heure et demie.
↑a etbEspèces originellement endémiques ou devenues endémiques, le nombre donné est nécessairement approximatif car il dépend de la taxonomie et de l'époque retenue.
↑« Dans les jardins français, près de la moitié des espèces d’oiseaux observées au printemps sont en déclin »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le).
↑abcd eteBertrand Bed’Hom,Etude des caryotypes atypiques des Accipitridae (aves, falconiformes) par cytogénétique classique et moléculaire, et modélisation de leur évolution (Thèse de Biologie),,p. 1-4.
↑Eugène Séguy, « Les mouches parasites des oiseaux : biologie et moyens de destruction »,La Terre et la vie, Société nationale de protection de la nature et d'acclimatation de France, Paris (FRA),vol. 09,,p. 520-532(lire en ligne).
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↑Directive 2009/147/CE du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages (Version codifiée),vol. 020,(lire en ligne)
L'ouvrage présente les principales caractéristiques des oiseaux et un panorama complet des familles (caractéristiques principales, nombre d'espèces et de genres, principales espèces, distribution, habitat, taille, plumage, voix, nid, œufs, régime alimentaire et statut de conservation) selon la classification classique.
L'ouvrage présente de nombreuses informations sur l'anatomie, la physiologie, l'écologie, l'éthologie et la systématique. Il convient particulièrement à ceux qui aimeraient aller plus loin dans la connaissance des oiseaux.
Thomas Launois et Lise Herzog (Illustrations),Le Petit Guide pour reconnaître les oiseaux, First,, 96 p.(ISBN978-2412035603)
Couleur des plumes, comportement, chant, habitat... grâce à ces 70 fiches d'identification, les oiseaux n'auront plus de secrets pour vous.
Michael Walters,L’Inventaire des Oiseaux du Monde, Delachaux et Niestlé,, 381 p.(ISBN978-2603011072).
Travail monumental, cet ouvrage inventorie quelque 9 000 espèces d'oiseaux en donnant pour chacune le nom scientifique, le nom commun et la répartition géographique.
Agnès Giannotti,Oiseaux d'Afrique, les plus belles histoires, 144 p, 340 photographies couleur, éditions Grandvaux,(ISBN978-2909550596)
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Daniela Strauss,Reconnaître facilement les oiseaux du jardin ː Photos grandeur nature, Ulmer,, 112 p.(ISBN978-2841389483)..
La version du 16 avril 2008 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.