Depuis 2024, à l’automne, une soirée est organisée par l’associationMaSH, au cours de laquelle la plupart des galeries d’art et d’antiquités du quartier Matignon - Saint-Honoré ouvrent leurs portes au public, l’avenue Matignon et larue du Faubourg-Saint-Honoré étant à cette occasion interdites en partie à la circulation[1].
La section entre la rue Rousselet et la rue du Faubourg-Saint-Honoré s’appela d’abord « rue Millet », du nom de Jacques Millet, maître menuisier, propriétaire des terrains sur lesquels elle fut ouverte de 1774 à 1780. Celui-ci entreprit de percer la voie sur des terrains lui appartenant, avec une largeur de 24 pieds, en dépit de trois ordonnances du bureau des finances des, et qui défendirent la poursuite des ouvrages relatifs à ce percement. Consulté, le bureau de la Ville fut d'avis, dans sa séance du, qu’il n’y avait pas lieu de comprendre la nouvelle rue au nombre des voies publiques de Paris. Mais, en définitive, deslettres patentes données àTroyes le approuvèrent l’ouverture de la nouvelle rue tout en ordonnant que sa largeur soit portée à 30 pieds et en lui donnant la dénomination de « rue Matignon ».
La partie au nord de la rue du Faubourg-Saint-Honoré s’appelait la « Petite-Rue-Verte » avant d’être intégrée à la rue Matignon.
La totalité de la voie prit la dénomination d’avenue en 1926.
Une décision ministérielle du 2messidor an VIII () fixa la largeur de la rue Matignon à 10 mètres.
No 18 : immeuble construit par l’architecteAndré Arfvidson en 1924[10], qui y a habité et y est mort en 1935[11]. À cette adresse se trouve dans les années 1960 la « très cotée » galerieRomanet[12]. La galerieTaménaga, « première ouverte par un marchand japonais à Paris »[13], occupe depuis 1971 les lieux.
Plaque commémorative à la mémoire d'Henri Heine sur la façade duno 3.
No 3 : le poèteHenri Heine s'établit à cette adresse, au cinquième étage, en 1854 et y mourut le au terme d'une longue agonie due à lasyphilis (plaque commémorative).« Quand je vis pour la première fois Henri Heine, il habitait le cinquième étage d'une maison située avenue Matignon, assez près durond-point des Champs-Élysées. Ses fenêtres, donnant sur l'avenue, ouvraient sur un étroit balcon qui, dans les grandes chaleurs, fut décoré d'une tente de coutil rayé comme on en voit aux devantures des petits cafés. L'appartement contenait trois ou quatre pièces, dont l'une était la salle à manger, et les deux autres, les chambres du maître et de la maîtresse de la maison. Une couche très basse derrière un paravent recouvert de papier peint, quelques chaises, puis, vis-à-vis de la porte, un secrétaire en bois de noyer, voilà de quoi se composait le mobilier de la chambre du malade. J'allais oublier deux gravures dans des cadres datant des premières années du règne deLouis-Philippe,Les Moissonneurs etLes Pêcheurs d'aprèsLéopold Robert. Jusque-là, l'arrangement du logis ne trahissait point la présence de la femme. Elle se découvrait dans l'autre chambre, parmi les fausses guipures posées sur des transparents de cotonnade jaune, parmi les encoignures revêtues de velours brun, et surtout dans le jour favorable d'où se détachait un portrait, le portrait de madame Heine, peinte en pied, vêtue et coiffée à la mode de son jeune temps, robe noire décolletée et longs bandeaux collants comme on dut les porter vers 1840[17]. »
No 27 (ancienno 17) :hôtel de Fersen, également dit de Breteuil. Les rectifications de l'avenue Matignon ont fait disparaître cet hôtel habité au moment de laRévolution française par lecomte de Fersen, ami de lareine Marie-Antoinette, qui s'y installa en. Ses écuries s'ouvraient sur lefaubourg Saint-Honoré (troisième porte cochère). C'était au départ, vers 1720, une maison un peu perdue dans la campagne à l'enseigne de l'Enfant-Jésus. Elle fut acquise en 1768 par le menuisier Millet qui la remplaça par un hôtel à deux étages dont les jardins s'étendaient jusqu'à l'actuellerue Rabelais. Il le vendit en 1782 au vicomte Claude-Stanislas Le Tonnelier de Breteuil,maréchal de camp. Celui-ci décéda l'année suivante. L'hôtel eut ensuite divers locataires dont, outre le comte de Fersen, le comte de Salmour,ministre plénipotentiaire duroyaume de Saxe. Il devint en 1808 la propriété du généralAntoine-Guillaume Rampon qui le revendit dès l'année suivante à lafamille de Breteuil. Celle-ci le revendit en 1822 à Geneviève d'Andlau, marquise de Rosanbo. Lecomte Roederer, également propriétaire de l'hôtel de La Vaupalière, en fit l'acquisition et fit construire l'immeuble de rapport qui subsiste à l'angle de larue du Faubourg-Saint-Honoré. L'écrivain anglaisWilliam Thackeray y eut un pied-à-terre parisien en 1840. L'immeuble appartint ensuite au baron Gourgaud. En 1910, il appartenait à la marquise de Laguiche et à la comtesse de Mérode[9]. Deux salons de boiseries provenant de l'hôtel de Fersen ont été remontés aumusée Carnavalet.