Sur le côté septentrional (côté des numéros pairs), l'avenue Gabriel sert pour l'essentiel de limite de fond de parcelle aux hôtels particuliers édifiés sur le côté méridional de larue du Faubourg-Saint-Honoré, comme les hôtels Pillet-Will, de Charost ou de Pontalba et, bien entendu, lepalais de l'Élysée dont le parc s'arrondit en une demi-lune créée sur l'ordre demadame de Pompadour en1763 par une emprise irrégulière sur les terrains des Champs-Élysées, propriété de la Couronne. Une grille monumentale, la « grille du Coq », y a été aménagée en1905. Le côté des numéros impairs correspond à la bordure des carrés des Ambassadeurs, de l'Élysée et Marigny des jardins des Champs-Élysées (avenue des Champs-Élysées). S'y trouvent : l'Espace Cardin, le pavillon Gabriel — ancienAlcazar d'été — et lerestaurantLaurent.
L’avenue Gabriel fut tracée dès la création de l'avenue des Champs-Élysées parallèle en1670, dans la portion comprise entre l'avenue Matignon et l'avenue de Marigny. En1772, elle prit le nom d’« avenue de l’Élysée ». En1818, l'avenue Gabriel fut prolongée au-delà de l'avenue de Marigny jusqu'à laplace de la Concorde en absorbant une portion de voie qui faisait jusqu'alors partie de l'avenue des Champs-Élysées et reçut alors son nom actuel.
Les grilles le long de l'avenue Gabriel n'ont été mises en place qu'en 1818. Auparavant, les hôtels du faubourg Saint-Honoré n'étaient séparés des Champs-Élysées que par un fossé doublé d'une barrière.
Sur l'avenue Gabriel se trouve l'une des dernières boîtes à sable de Paris. Petits édicules en fonte, elles stockaient le sable utilisé par les cantonniers pour sabler les voies en cas de neige. Désormais inutiles, celles qui restent ont été reconverties en cheminée d'aération du métro[Note 1].
pavillon de Mortefontaine : ce pavillon carré en pierre, élevé d'un étage, avait été édifié parAnge-Jacques Gabriel en1760 à l'angle des actuelles avenue Gabriel etrue Boissy-d'Anglas. Il avait son pendant de l'autre côté de l'avenue des Champs-Élysées, à l'angle ducours la Reine, dénommé « pavillon d'Ermenonville[17] ». Transformés en corps de garde en1840, les deux pavillons furent détruits en1854. Le pavillon de Mortefontaine avait servi de logement à l'ingénieurJean-Rodolphe Perronet (1708-1794) tandis qu'il dirigeait les travaux de construction dupont de la Concorde entre1787 et1792. C'est là qu'il mourut en1794. En1796, le pavillon fut loué au restaurateur Haudebourg, qui le sous-loua à Jacques Ledoyen, frère aîné de Michel, fondateur en1791 du célèbrerestaurant qui porte encore son nom et qui se trouvait alors de l'autre côté de l'avenue Gabriel, dans le carré des Ambassadeurs. Sous la Restauration, c'était devenu un établissement de mauvaise réputation que tinrent des informateurs de la police, Boulet en1822, Duru en1828. À proximité immédiate, on construisit en1838 un éphémèrepanorama maritime, le Navalorama, dont les tableaux étaient peints par Louis Gamain[18] (1803-1871), élève deThéodore Gudin.
↑Évoqué par exemple parBoni de Castellane qui dit deCharles Haas qu'« il appartenait à cette catégorie d'oisifs spirituels et inutiles qui étaient comme un luxe dans la société d'alors et dont le principal mérite consistait à potiner, avant le dîner, auJockey ou chez la duchesse de la Trémoille ».